Autour de la musique classique

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 Sofia Goubaïdoulina

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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptySam 8 Fév 2014 - 20:01

pour moi Gubaidulina reste hors de portée, j'écoute pourtant des choses plus *difficiles... Je pense que ce qui m'agace chez elle relève de la tendance contemplative new age, et d'une certaine façon de se plier, à retardement, aux modes du temps. Gubaîdulina c'est toujours la première de la classe  Razz Mais Schnittke me pose aussi problème par moments, je trouve que le bavardage reste source d'ennui, à la décharge de Schnittke, il a assez peu vécu pour réviser ses partitions, Penderecki c'est autre chose, il reste quelques coups de génie avant qu'il sombre dans la tonalité à l'estonienne.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptySam 8 Fév 2014 - 20:30

sud273 a écrit:
pour moi Gubaidulina reste hors de portée, j'écoute pourtant des choses plus *difficiles... Je pense que ce qui m'agace chez elle relève de la tendance contemplative new age, et d'une certaine façon de se plier, à retardement, aux modes du temps. Gubaîdulina c'est toujours la première de la classe  Razz Mais Schnittke me pose aussi problème par moments, je trouve que le bavardage reste source d'ennui, à la décharge de Schnittke, il a assez peu vécu pour réviser ses partitions, Penderecki c'est autre chose, il reste quelques coups de génie avant qu'il sombre dans la tonalité à l'estonienne.


Tu la trouves donc sans intérêt ( je parles de ses compositions of course)
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptySam 8 Fév 2014 - 20:44

non pas du tout, je la trouve du niveau de Pärt, Kancheli, Alla Pavlova (bcp moins intéressante que Schnittke, Denisov, Ulstvolskaïa, Volkonsky, même Bacewitz à tout prendre). Ce n'est pas mon monde, ça ne remue rien en moi physiquement, et je me méfie que ce qui tente de ne parler qu'à mon intellect geek
Je reconnais que je n'ai pas persisté, les premiers contacts ayant été d'une grande neutralité. Nulle doute qu'en insistant on trouve des trésors, quelqu'un d'une telle expérience ne pouvant écrire constamment des choses inconsistantes.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptySam 8 Fév 2014 - 21:05

LeKap a écrit:
Mes premières impressions ressemblent étrangement à celles ressenties avec l'univers de Schnittke
Elle est moins néo- que le Schnittke le plus gentil et moins apocalyptique que le Schnittke moderniste, mais il y a de ça.

Toujours beaucoup de charme dans ses compositions ; rien de très nouveau, mais beaucoup de belles couleurs. Je conseillerais en priorité la Passion selon Jean, le concerto pour alto et l'Alleluia.

Mais les œuvres que tu citées, un peu moins originales, sont sympas.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptySam 8 Fév 2014 - 21:27

Ok les amis - je continuerai mon aventure

C'est drôle , alors que pendant des décennies j'étais hermétique à ce genre de musique - ce genre de composition m'attirent de plus en plus avec l'âge.

Des découvertes et de belles expériences - c'est chouette

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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyDim 9 Fév 2014 - 1:52

Ca ne coûte pas grand chose d'aller voir l'index avant de risquer de créer un sujet doublon... ça évite un déplacement aux administrateurs et ça rend le travail de Lucien d'autant plus utile.  Smile 

Je fusionne.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyDim 9 Fév 2014 - 2:10

maintenant que ceci est fait (c’est dû à un problème de translittération, je pense, Xavier) ;

Je n’ai pas écouté grand-chose, mais ses compositions pour ensemble et/ou chœur un peu new age comme le dit Sud, quelque part entre Pärt et Ligeti, je n’accroche pas trop... Confused 

Par contre, je reste assez attaché à la Chaconne. Honnêtement, c’est une œuvre qui me lasse assez vite (elle n’est pourtant pas bien longue), mais j’avoue être assez accro au début de la pièce et à certains de ses passages. C’est en fait une œuvre de relative jeunesse (1962), plus ou moins reniée par Goubaïdoulina. Assez caractéristique de l’avant-garde soviétique de l’époque, je trouve. J’y retrouve aussi, dans la virtuosité contrapuntique, certains points communs avec Busoni. Loin d’être indispensable, donc, mais fort sympathique. Surprised


Dernière édition par lucien le Jeu 4 Sep 2014 - 21:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyDim 9 Fév 2014 - 2:16

Ah bon, tu trouves la Chaconne représentative de l'avant-garde d'alors ? J'ai plutôt l'impression d'entendre du néo, moi. J'aime sa musique pour piano de toute façon, mais de là à trouver ça aventureux...
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyDim 9 Fév 2014 - 2:17

je n’ai pas dit que c’était aventureux, David... Surprised
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyDim 9 Fév 2014 - 2:20

Mais même pour l'avant-garde soviétique, on est quasiment dans le new age, qui n'était pas trop l'atmposphère dominante chez ces gens.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyDim 9 Fév 2014 - 2:27

...tout de même, je me demande si on a écouté la même œuvre... scratch 

enfin bon, je trouve que c’est un style (et une atmosphère, oui) assez caractéristique, je ne fais pas des considérations en terme d’innovation, d’aventureux ou je-ne-sais-quoi-d’autre, considérations au demeurant assez peu pertinentes à mon avis à partir de 1960 (ou d’une autre date, peu importe). Surprised
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyDim 9 Fév 2014 - 2:31

lucien a écrit:
...tout de même, je me demande si on a écouté la même œuvre... scratch 
Très vraisemblablement, puisqu'il n'y en a qu'une. Il y a longtemps que je ne l'ai pas réécoutée, mais comme j'ai quand même pas mal fait tourner l'intégrale Haefliger, je crois me représenter assez bien ce dont il s'agit. Et on est plus proche du néo-classicisme que des mélodies déceptives et des sorties de route harmoniques propres à la musique soviétique.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyDim 9 Fév 2014 - 2:40

je crois que nous ne parlons pas de la même chose lorsque nous utilisons le terme même d’avant-gardehehe

bon... de toute façon ta plus grande connaissance théorique et historique te donne naturellement raison... Neutral
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyDim 9 Fév 2014 - 2:44

Mais mon écoute lointaine et surtout mon goût douteux me donnent tort. Avec ça, on n'est pas plus avancé.

Bien, pour demain, en plus du Winterreise de Patzak, il faut que je réécoute la Chaconne de Goube. Ok, on en reparle demain (et si, pendant ta matinée, tu pouvais préciser ce que tu veux dire par avant-garde, manière qu'on soit sûr de ce qu'on défend...).
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMer 12 Fév 2014 - 1:14

Bien, j'ai fait mes devoirs comme promis, mais toujours rien écrit. Rolling Eyes

Le langage musical n'est effectivement pas néo... mais l'effet produit est bien celui d'une épure, presque archaïsante et régressive. C'est peut-être aussi le projet, vu le titre de la pièce, mais le reste de sa production est assez comparable (même si celle-ci se distingue par sa limpidité).

Bref, je suis assez d'accord avec le moi-même d'il y a longtemps.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptySam 15 Fév 2014 - 11:09

J'ai écouté hier le concerto pour Basson et slow strings
Spécial mais agréable , avec toutes les acrobaties que le basson nous offre , et l'écoute se poursuit clopin-clopant
jusqu'au 4ème mouvement (il y en 5) ou je suis tombé de mon fauteuil - quelle surprise ! un hurlement à se démettre la machoire  hehe 

Etrange
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyDim 17 Jan 2016 - 13:31

lucien a écrit:
Sofia Gubaidulina (1931–)

Cinq études pour harpe, contrebasse et percussion (1965)
Pantomime pour contrebasse et percussion (1966)
Huit études pour contrebasse (1974/2009)
Sonate pour contrebasse et piano (1975)
lucien a écrit:
In Croce pour contrebasse et bayan (1979/2009)
Quasi Hoquetus pour alto, contrebasse et piano (1984/2008)
Silenzio pour bayan, violon et contrebasse (1991/2010)
Ein Engel, lied pour voix d’alto et contrebasse (1994)
lucien a écrit:
Galgenlieder à 3 pour mezzo, percussion et contrebasse (1996)
Pentimento pour contrebasse et trois guitares (2007)

Sofia Goubaïdoulina - Page 2 MI0003295399

Ce coffret est fabuleux. Il y a peut-être des choses plus inégales sur le premier cd, mais les deux autres ce ne sont que des chefs-d’œuvre. Petite remarque sur le dernier : les Galgenlieder à 3 sont une version différente des Galgenlieder à 5, et Pentimento semble être une version antérieure de Repentance (avec le violoncelle en moins).

**

Je suis un peu occupé donc je vais aller vite.
J’adore Gubaidulina. Ne faites pas attention à ce que j’ai écrit plus haut si vous le voulez bien.

Gubaidulina est (très) souvent citée comme l’un des trois grands noms de la musique contemporaine post-soviétique, avec Denisov et Schnittke. On cite moins souvent Volkonski, qui les précède pourtant ; il faut dire que (bizarrement) sa musique a eu un impact durable beaucoup moins important.
Elle a commencé ses études musicales en République tatare, à Kazan, « l’endroit ou l’Orient rencontre l’Occident ». Elle se rend ensuite à Moscou où comme beaucoup de ses contemporains elle étudie auprès de Peïko et de Chebaline, parmi les figures officielles les plus ouvertes qu’on puisse trouver en Union soviétique. Elles prend aussi des cours privés avec Gerchkovitch, un élève de Berg et de Webern installé en Union soviétique depuis la seconde guerre mondiale et par qui sont passés presque tous les compositeurs importants des deux ou trois générations suivantes : Volkonski et les trois précités, Tichtchenko, presque l’entièreté des Sept de Khrennikov, les membres fondateurs de la nouvelle Association de Musique Contemporaine, etc. Est décisive aussi la visite de Nono, en 1963, avec qui Gubaidulina présente une nette parenté stylistique. Dans les années 60, pour gagner sa vie, elle compose de nombreuses musiques de films. Comme chez Schnittke, ce travail est très formateur. L’un comme l’autre se serviront de ce domaine moins contrôlé par l’Union des compositeurs comme un terrain d’expérimentation. En 1975, elle fonde avec Artyomov et Suslin Astraea, un groupe d’improvisation libre utilisant des instruments traditionnels. Cette expérience est également très importante puisqu’on retrouve le même esprit dans beaucoup de ses compositions ultérieures.
En 1973, Volkonski est contraint à quitter définitivement la Russie. Le début de la fin, si je puis dire. En 1981, il est suivi par Suslin, qui s’installe en Allemagne. En 1979, Gubaidulina est parmi les Sept de Khrennikov, à qui il est reproché d’avoir été représenté à un festival à Cologne consacré à la musique soviétique contemporaine. Dans les faits, ses œuvres étaient déjà interdites d’exécution publique en Union soviétique depuis 1970. Cette dénonciation peut être vue je crois comme le dernier fait d’armes d’un combat d’arrière-garde alors que l’esprit changeait déjà. En avril 1982 a lieu un concert historique où Rozhdestvenski dirige des œuvres de Schnittke, Denisov et Gubaidulina. Mais paradoxalement, après la Perestroïka, la dissolution de l’Union soviétique n’a pas amené l’ouverture qu’on aurait pu espérer. L’AMC fut écartelée, et la plupart des compositeurs contemporains quittèrent le pays. Même Denisov, pour qui le développement de la musique contemporaine dans le territoire soviétique comptait beaucoup, passa la fin de sa vie entre la France et la Russie. Il meurt en 1996 ; Schnittke en 1998. À Moscou c’est l’élève le plus direct de Denisov, Yuri Kasparov, qui prend les choses en mains. Il est probable que la situation actuelle serait très différente sans lui. Gubaidulina, quant à elle, quitte la Russie en 1992 pour s’installer près de Hambourg. Sa célébrité débute en 1981 quand Kremer crée à Vienne la première version de l’Offertorium. 25 ans plus tard, c’est Anne-Sophie Mutter qui crée à Lucerne un autre concerto pour violon, In tempus praesens, confirmant sa reconnaissance internationale.

Pour décrire l’esthétique de Gubaidulina, je vais m’y prendre en deux temps.
Pour Gubaidulina, composer est un acte de foi. C’est particulièrement marquant chez elle, mais c’est en fait une caractéristique partagée par presque tous les compositeurs ayant contribué au renouveau de la musique contemporaine en Union soviétique. Denisov « toute ma musique est spirituelle » : malgré son formalisme derrière lequel se cache une forte composante romantique, Denisov donne avant tout une dimension spirituelle à sa musique, en multipliant les références et les symboles religieux (notamment les lettres-notes D G B). Ustvolskaia « Mon œuvre n’est pas religieuse, mais assurément spirituelle ». Chez Schnittke aussi l’aspect religieux ou spirituel est très important (« Je me sens allemand, russe et juif. Et ma foi est perçue comme catholique, judaïque et orthodoxe. J’ai pris conscience de mon dilemme sans solution, de n’appartenir à personne, de ne pas avoir de pays, pas de lieu à moi. Je m’y suis finalement résigné. Peu importe au fond où l’on se trouve. Ce n’est pas essentiel. L’important, c’est ce que l’on pense. »). C’est également vrai pour Gubaidulina. J’avais noté un jour cette phrase : « je ne connais pas de tâche plus sérieuse que d’aider par la musique à reconstituer son intégrité spirituelle ». En fait, en Union soviétique, ce renouveau de la musique contemporaine s’accompagne presque systématiquement, en plus d’un intérêt pour les techniques modernes occidentales et en même temps pour les racines russes populaires, d’une part de cette dimension spirituelle qui contraste naturellement avec l’idéologie officielle, et d’autre part d’une prise de distance avec les formes favorisées par le régime, en particulier la symphonie (Schnittke est une exception notable, avec neuf symphonies numérotées).
Cette aspect de la musique de Gubaidulina se développe particulièrement à partir des années 80. Un très grand nombre de titres ont une origine religieuse. On trouve de nombreux symboles, comme la figure de la croix. C’est une recherche d’une foi personnelle, affranchie du système ecclésiastique. Beaucoup d’œuvres ont ainsi une totalité mystique ou rituelle. Cette recherche n’est pourtant pas contradictoire avec un certain constructivisme formel (notamment le symbolisme des chiffres).

De la même façon, la connaissance de nombreuses techniques d’écriture n’est pas contradictoire avec la spontanéité. Quand on écoute sa musique, il y a des traits stylistiques récurrents, comme ces mélodies chromatiques nues et sinistre, les glissandos, les clusters, les unissons menaçants, les silences, une utilisation particulière des harmoniques, etc., et la superposition ou succession de gammes diatoniques, chromatiques et même en quarts de ton à partir des années 90. Pourtant Gubaidulina a écarté pour sa musique le terme de “polystylisme”, et en effet ce n’est nullement l’impression qu’elle donne — si polystylisme il y a, c’est un polystylisme très différent de celui qu’on trouve Schnittke. En fait, ce qui est très important chez elle est à la fois la maitrise d’un grand nombre de techniques d’écriture, qu’elles soient classiques, modernes ou inventives, et leur oubli au moment de composer une œuvre. Ce qui fait que sa musique a un caractère à la fois très spontané et très recherché, très original, unique et pourtant changeant, mystérieux.
Plus récemment, suite à son implantation durable en Allemagne, elle a écrit des œuvres plus grandioses, des oratorios et des fresques orchestrales. Je connais pas ou très peu ce versant de sa production, mais je le perçois comme plus “léché”. La musique de chambre reste pour moi sa grande force. C’est là qu’on trouve, dans un grand dépouillement, une grande exploration des timbres instrumentaux et un fort esprit rituel d’improvisation. C’est une musique parfois étrange mais toujours très forte, bouleversante.


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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyJeu 26 Juil 2018 - 1:41

Hier en Playlist:
lulu a écrit:
Sofia Gubaidulina (1931–) :
Quatuor à cordes nº1 (1971)
Quatuor à cordes nº2 (1987)
Quatuor à cordes nº3 (1987)
Trio à cordes (1988)
The Danish Quartet
Sofia Goubaïdoulina - Page 2 R-2196676-1447230718-6429.jpeg
Benedictus a écrit:
Tu connais le disque du Quatuor Stamic chez Supraphon? Il y a aussi le 4ᵉ Quatuor et les brèves Réflexions sur B-A-C-H. (Je vais le réécouter, je n'en ai plus qu'un souvenir assez vague (mais positif.)
lulu a écrit:
oui je l’ai écouté, souvenir vague moi aussi, c’est d’avoir réécouté le troisième dans une autre interprétation (un cd Melodiya avec du Schnittke et du Karetnikov) qui m’a donné envie de les réécouter, au passage en prenant une autre interprétation pour étoffer ma collection, mais je trouve ces œuvres difficiles, peut-être parce que comme je l’ai souvent répété le quatuor à cordes est le plus souvent difficile pour moi.
Benedictus a écrit:
Oui, dans mon souvenir, les quatuors, c'est ce que j'ai entendu de plus austère (aride, même) de Goubaïdoulina.
lulu a écrit:
effectivement.

Du coup:

Sofia Goubaïdoulina - Page 2 Goubai10
Quatuor à cordes nº1 (1971)
Quatuor Stamic: Jindřich Pazdera (violon I), Josef Kekula (violon II), Jan Pěruška (alto), Petr Hejný (violoncelle)
Prague, VI & VIII.2011
Supraphon


En effet, vraiment le versant le plus aride de Goubaïdoulina.

Et pourtant, c’est très typique de la compositrice - le langage extrêmement composite, les expérimentations sur les textures et les effets «cinétiques», les recherches timbrales et rythmiques qui font écho à des musiques traditionnelles ou archaïque, l’atmosphère crypto-liturgique...

Mais d’un autre côté, il faut compter avec le dénument propre au genre quatuor à cordes (sans les alliages instrumentaux originaux et parfois chatoyants du reste de sa production), la construction de l’œuvre en un long mouvement aux logiques parfois déroutantes (de bifurcations en bifurcations jusqu’à une fin particulièrement évasive), le langage plus tributaire de l’héritage des Viennois et l’inscription dans la période la plus «avant-gardiste» de Goubaïdoulina.

Cela dit, si on consent à l’effort d’y entrer, l’écoute est passionnante, l’œuvre révèle d’austères beautés - mais exige vraiment de la concentration.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMar 9 Fév 2021 - 4:35

Concerto pour piano « Introitus » et orchestre de chambre .L'oeuvre a été composée en 1978.Superbe version sur YT par Alexandre Bakhchiev. Avec Gubaidulina,c'est toujours un monde nouveau,plein de sensations et d'émotions différentes, un monde parallèle ,ou tous ne sont pas admis.Mysticisme,hors-naturel et musique s'y rejoignent, heureux les pauvres d'esprit,ils y seront tous accueillis avec joie et bonheur ,c'est leur monde .

Piano Concerto "Introitus" Alexander Bakhchiev youtube

Autre version totalement différente ,moins envoûtante en live, avec Alice Di Piazza,qui a mis, elle-même la vidéo en ligne.

Alice Di Piazza, Sofia Gubaidulina concert de piano « Introitus »

Bon pour moi, il y a pas photo, la version Alexander Bakhchiev est beaucoup plus recommandable, mais bon voir jouer du Gubaidulina, c'est toujours un plaisir.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMer 10 Fév 2021 - 10:48

Sonnengesang « Canticle du Soleil »
L'oeuvre est dédiée à Mstislav Rostropovich pour son soixante-dixième anniversaire.

Une oeuvre magnifique, sûrement un de ses chefs-d'oeuvre, mêlant ,comme des chants orthodoxes ,aux voix fèminines et  aux intruments,avec toujours la force et l'ambiguité parfois acide ou grave ,même parfois oppressante,mais toujours vivante du violoncelle,souvent  récurrent même  chez Gubaïdulina.Ce mélange étrange de messe et de fête paienne,auxquels se mêlent ,les voix,le rappel des cloches et des percussions, donne un résultat assez singulier,ou tous se rejoignent dans ce  cantique en l'honneur du soleil,comme une petite procession antique,qui resterait sur place .C'est du moins, ainsi que je le ressens, est-ce ,ce qu'elle a voulu, c'est une autre histoire.Une chose à noter en voyant ,cette oeuvre en live, c'est le très petit nombre d'instrumentistes,pour finir,par rapport, au ressenti de l'oeuvre et de la puissance qu'elle dégage.C'est toujours intèressant, de voir visuellement, comme c'est le cas ici, une oeuvre contemporaine,comment c'est fait exactement .
Rappelons que notre chère Sofia,va sur ses 90 ans, cette année,merci à toi ,chère Sofia,pour tout ce que tu nous a donné. Embarassed


Pour l'écouter.
https://www.youtube.com/watch?v=faAsqEubdAo[/quote]

Sofia Goubaïdoulina - Page 2 Th_5_j11


Dernière édition par gluckhand le Mer 10 Fév 2021 - 14:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMer 10 Fév 2021 - 13:07

Sofia Gubaidulina - In Tempus Praesens
Anne-Sophie Mutter, violon London Symphony Orchestra Valery Gergiev

Encore un chef-d'oeuvre,que ce concerto pour violon,et orchestre et quel orchestre,Valéry Gerviev, est vraiment un merveilleux chef, je n'hésiterais pas à dire le plus grand parmi ses contemporains.Il tire toujours le maximum d'une oeuvre, qu'elle soit moderne ou ancienne, du moins classique.Dans Benvenuto Cellini, il a remis Berlioz à sa place, la plus grande. Bon,inutile de présenter Sofia Gubaidulina ici,elle a 90 ans, son oeuvre est faite,on ne peut nous ,simples auditeurs, que constater les chefs-d'oeuvres, comme celui-ci .Anne-Sophie Mutter n'a pas suscité énormément de créations ,que je sache,dans les concertos pour violon.Mais là c'est une commande de sa part. Le concerto de Sofia, est  dans une  forme classique.Elle n'en est pas à son premier essai, elle avait  aussi composé un très beau « Offertorium »une sorte d'hommage à Bach, pour à peu près la même formation.Cette fois-ci l'oeuvre a un sens plus philosophique, le titre n'est pas anodin "in Tempus Praesens",je ne suis pas latiniste, mais la traduction la plus simple, serait  peut être Vivre au présent" si je ne me trompe et Sofia a laissé un long commentaire sur ce sujet.Anne-Sophie Mutter est géniale aussi,elle dessine bien les lignes de cette oeuvre avec son beau violon, oeuvre pleine de foi, pour le présent, et pour l'avenir , toujours , d'une grande spiritualité.Il y a surtout un bel équilibre ,dans cette  oeuvre.Décrire le monde particulier de Gubaîdulina, n'est pas évident pour moi,il est singulier et toujours plein de surprises.je crois que quand on aime Sofia, on part sans hésiter dans tous ses délires,un certain surnaturel et sa façon, parfois ,hors-normes,de faire de la musique ,par rapport à d'autres compositeurs de son époque.Elle est atypique et si elle a eu,au début, des influences connues, elle s'est peu à peu ,détachée de toute école.

https://www.youtube.com/watch?v=L8JVSYj-qV8

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gluckhand
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyJeu 11 Fév 2021 - 5:35

Sofia Gubaidulina: Concerto for Bassoon and Low Strings (1975)
Sofia Goubaïdoulina - Page 2 51yooq11

Encore une fois avec son concerto pour basson,Sofia a remis à l'honneur un instrument presqu'oublié, du moins en tant que soliste, dans la musique contemporaine et c'est bien dommage, car il a un beau son ,qui résonne beaucoup en nous,les humains .J'ai vu aussi  quelque part,un très court concerto de Jolivet, pour cet instrument.
Son amitié et son admiration, pour le  bassoniste Valery Popov,y est pour beaucoup,dans cette création, comme d'ailleurs, pas mal de ses oeuvres,pour de nombreux amis ,interprètes et musiciens.
Moi,j'avoue que c'est avec cette oeuvre singulière que j'ai découvert la compositrice ,j'ai été un peu scotché et époustouflé,quand s'élève soudain un grand cri humain,dans cette partition
Sofia, encore une fois,utilise toutes les possibiltés du basson et en joue à merveille, tellement bien, même que c'est ,sûrement devenu le concerto ,le plus joué pour cet instrument,de notre époque.Mais il y a encore , à travers cette oeuvre, toujours son univers personnel ,dans les dialogues ou échanges,entre les instruments,elle sait parfaitement ,comme Keuris, aussi et d'autres, créer un certain climat lunaire,,parfois tendre, parfois ironique ou moqueur , parfois aussi provocateur.
La grande surprise de ce concerto, c'est bien sûr,c'est le grand cri humain déchirant qui surgit dans le quatriéme mouvement et malheureusement,il n'y est pas dans cette version Valery Popov,pourtant remarquable .Je ne sais pourquoi exactement .Inutile de dire que cela, lui fait perdre de son originalité et même de sa puissance dramatique.D'ailleurs ,c'est une oeuvre qui suscite pas mal de différences entre les versions,ce qui prouve sa richesse et aussi bien sûr ,ses difficultés.

Pour l'écouter dans la version Popov
https://www.youtube.com/watch?v=lBlVARagiSk

Pour l'écouter dans une autre version avec le cri
Gubaidulina: Bassoon Concerto / Detto II / Concordanza
· Harri Ahmas · Sinfonia Lahti Chamber Ensemble · Osmo Vänskä

Gubaidulina: Bassoon Concerto / Detto Ii / Concordanza
Harri Ahmas / Ensemble: Sinfonia Lahti Chamber Ensemble / Conductor: Osmo Vänskä

Pour ceux qui lisent l'anglais, il y a une étude très poussée sur cette oeuvre ici.
The Concerto for Bassoon and Low Strings by Sofia Gubaidulina:
a performance guide


Dernière édition par gluckhand le Jeu 11 Fév 2021 - 17:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyJeu 11 Fév 2021 - 10:26

Glorious Percussion (2008) Sofia GUBAIDULINA
Concerto for percussion ensemble and orchestra (Sikorski)
Sofia Gubaidulina, "Glorious Percussion" / Witold Lutoslawski, "Symphony no. 3". Orchestra del Teatro La Fenice, Les Percussions de Strasbourg, direttore/conductor John Axelrod (Venezia, 4 ottobre 2013)


La version live ,qu'en donne ici,Les Percussions de Strasbourg à la  Biennale Musica 2013,est vraiment  exraordinaire.Pas un moment sans intèrêt,pas un moment de relâchement dans cette oeuvre ou Sofia fête les percussions,toutes les percussions ,traditionnelles ou exotiques ,parfois dans des climats suprenants ou déroutants.Parfois dans un climat poètique,qui nous rappelle quelque chose lointainement  .C'est même un festival multicolore de toutes sortes d'instruments,qui nous remplit la tête.C'est plaisir,d'écouter dans ce concerto, tous ces instruments divers ,briller de mille sons différents, toujours dans un contexte étudié et d'une grande sureté orchestrale .« Quand j’ai considéré lequel des trois aspects fondamentaux de la texture musicale... pourrait représenter les « racines », il est devenu clair pour moi que c’était le rythme."
Donc une oeuvre au rythme, tendu, endiablé ,rêveur et pour la fin, brutal.Des montées et descentes en puissance de l'orchestre, mais toujours équilibrées chez elle,par des sons aigus, ou des sons graves ou l'inverse,comme dans un jeu, ou il ne faut laisser la victoire à personne.Mais toujours une exceptionnelle maîtrise de son discours ,ainsi qu'une clarté confondante des instruments.
C'est une oeuvre d'un abord plus facile ou plus classique que certaines autres,qui je pense ravira et ne devrait pas vraiment désarçonner les auditeurs.Le quintette de percussions Glorious Percussion a été formé pour jouer la première du concerto pour percussions en 2008 et a pris son nom du titre de l’œuvre.

Pour écouter la version Live / https://www.youtube.com/watch?v=7czMd6huJ2w

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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyJeu 11 Fév 2021 - 17:34

gluckhand a écrit:
Encore une fois avec son concerto pour basson,Sofia a remis à l'honneur un instrument presqu'oublié, du moins en tant que soliste, dans la musique contemporaine

Oh si, quand on cherche un peu il en existe pas mal d'importants (bien sûr pas autant que pour piano-violon-violoncelle et pas aussi célèbres, mais tout de même). Wolf-Ferrari, Hindemith, Poulenc, Nussio, Rota, Donatoni, Bozza, A. Butterworth, John Williams (et bien sûr Jolivet) ont laissé des pièces solistes importantes dans les années 50 à 90…


Citation :
J'ai vu aussi  quelque part,un très court concerto de Jolivet, pour cet instrument.

Il a un seul mouvement, mais ça fait 15-20 minutes tout de même, pas spécialement court.


Merci pour l'invitation, je n'avais pas encore écouté celui de Guba, je vais le faire !
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyDim 21 Mar 2021 - 21:31

En Playlist, Benedictus a écrit:
Sofia Goubaïdoulina - Page 2 Goubai11
Hommage à T.S. Eliot (1987) pour soprano et octuor
Christine Whittlesey (soprano), Eduard Brunner (clarinette), Klaus Thunemann (basson), Radovan Vlatković (cor), Gidon Kremer (violon I), Isabelle van Keulen (violon II), Tabea Zimmermann (alto), David Geringas (violoncelle), Alois Posch (contrebasse)
Polling, IV.1987
DG


Très beau, mais pas évident, vraiment sur la ligne de crête entre sa veine moderniste-austère (les quatuors) et la veine coloriste-spiritualiste plus accessible (style Cantique du Soleil) et l’on bascule souvent de l’un à l’autre. (À noter, d’étonnants échos du Britten de la Sérénade ou du Nocturne.)
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMer 8 Fév 2023 - 3:22

Sofia Gubaidulina ~'Introït'
Сoncerto pour piano et orchestre 'Introitus' (1978)
Aleksandr Bakhchiev (piano)
Orchestre de chambre d’Omsk, Yuriy Nikolaevsky (dir.)

Toujours admiratif de la façon dont Gubaïdulina aborde ses oeuvres.Des instruments improbables et une façon de les utiliser à contre -courant .D'après ses biographes, Gubaidulina a suivi une solide formation pianistique.Introït a été composé en 1978,époque ou elle est encore sous régime soviètique et inquiètée .En 1979 son nom est inscrit ,sur une liste noire de l’Union des compositeurs. C'est aussi à cette époque ,que ses oeuvres commencent à avoir du succès à l'extérieur du pays.Comme toujours chez Sofia, rien n'est vraiment classique et le concerto n'en démord pas non plus.Chez elle, rien n'a jamais de forme précise et c'est ce ,qui en fait son intèrêt, on se balade en rêve comme en réalité dans sa musique, tout en étant là, ou pas.Si sa musique a souvent des orientations religieuses dans ses titres, je me garderais bien de  dire, que sa foi est partout dans cette musique, mais on y sent une présence forte et mystique à travers certains intruments, comme le piano.La version proposée ici, est absolument superbe.
Bref un concerto pour piano à la mode Gubaïdulina, qui n'est sans doute pas son chef-d'oeuvre, mais qu'on se doit de connaître .Respect,chère madame. Sofia Goubaïdoulina - Page 2 1f495

Pour l'écouter/
www.youtube.com/watch?v=5s1-rz-KiCQ
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMar 2 Jan 2024 - 11:56

Sofia Gubaidulina : La colère de Dieu (2019)


Sofia Gubaidulina (*1931)
Der Zorn Gottes, pour orchestre (2019)
ORF Radio-Symphonieorchester Wien
Oksana Lyniv, chef d’orchestre
World Première, 06 novembre 2020, Musikvereinssaal

Je ne connaissais pas cette oeuvre et mon admiration devant la compositrice ,qui a écrit certaines magnifiques partitions n'empêche pas d'être plutôt critique envers cette oeuvre.D'abord le titre, une colère de Dieu plutôt sage et classique, pas vraiment l'Apocalypse finale pour moi.Surtout ,dans cette oeuvre ,un discours musical assez consensuel et pas vraiment original,bref un rabachage,ce qui arrive parfois,quand on a beaucoup produit.Je suis peut être injuste,c'est possible,mais c'est ainsi que je le ressens .Ne dit on pas pas Qui aime bien, chatie bien?
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyJeu 11 Jan 2024 - 0:58

Gubaidulina : Perception / Live

Sofia Gubaidulina (née en 1931)
Perception, pour soprano, baryton, septuor à cordes et bande (1981-83)
Sur les textes de Francisco Tanzer et les Psaumes
I. Einsicht
II. Wir
III. Pizzicato I
IV. Dezember
V. Pizzicato II
Vi. Begegnung
VII. Am Meer
VIII. Col legno I
IX. Ich
X. Ich und Du
XI. Col legno II
XII. Montys Tod
XIII. Stimmen
Lucy Shelton, soprano ; William Sharp, baryton ; Harriet Langley, Juliette Roos, violons ; Tegen Davidge, Jesse Morrison, altos ; Jean-Michel Fonteneau, Cristina Basili, violoncelles ; Pete Walsh, contrebasse

Enregistré en concert à Yellow Barn. 27 juillet 2018.La grande grange, Putney, Vermont

Superbe, elle réussit toujours assez bien dans cet élément un peu paranormal et mystique de sa musique.Il y a toujours une atmosphère insolite ,un peu en dehors du temps , l'oeuvre  date des années (1981/1983/1986)

"Perception est né d’une correspondance avec le poète allemand Francisco Tanzer, dont les vers fournissent la plupart des mots de la pièce. Première œuvre dans laquelle Gubaidulina a expérimenté le concept de proportionnalité, le dernier mouvement de Perception utilise la série de Fibonacci dans sa structure rythmique, le nombre de noires dans les épisodes individuels correspondant aux numéros de la série de Fibonacci.

Composé de douze mouvements de longueur inégale, Perception explore de multiples techniques de la tessiture vocale, dans un éventail expressif allant du parlé au chanté, en passant par les souffles et le Sprechstimme hérités de Schoenberg. Dans Perception, Gubaidulina poursuit l’exploration qu’elle a entamée dans Night in Memphis et Rubaiyat (une cantate basée sur des poèmes persans pour baryton et orchestre) dans laquelle les cris et les rires occupent une place importante. De même, l’écriture des cordes oscille entre la notation traditionnelle et l’écriture fondée sur un rubato écrit."—Alain Poirier (éd. Fiona Boyd)

Pour l'écouter/ https://youtu.be/2Jh3m52xSYI?si=VtGK_LlEwSFRFWs3
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyJeu 11 Jan 2024 - 1:08

Sofia Gubaidulina « Sous le signe du scorpion ». Friedrich Lips (bayan), Valery Polyansky,


Sofia Gubaidulina. « Sous le signe du Scorpion ». Variations sur six hexacordes pour bayan et Grand Orchestre symphonique. Dédié à Friedrich Lips.Live

Exécuter:
Orchestre de l’Orchestre Symphonique Académique d’Etat de Russie.
Chef d’orchestre - Artiste du peuple de Russie Valery Polyansky.
Soliste - Artiste du peuple de Russie Friedrich Lips.
Salle de concert Tchaïkovski. 25-11-2011

Vraiment superbe.Je pense que c'est devenu un classique.

Pour l'écouter/ https://youtu.be/26KIcwru6sc?si=hFKY9IOY3wwYfAEI
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyJeu 25 Jan 2024 - 23:16

Sofia Gubaidulina. « Le jardin de la joie et de la peine » Live
Nikolay Popov (flûte), Natalia Sablina (alto), Alla Koroleva (harpe)
Solistes du théâtre du Bolchoï / Salle Beethoven, 26 mars 2019

Elle n'est jamais aussi forte que dans ces parties solistes.

Pour l'écouter/ https://youtu.be/TSCYJIlbVnQ?si=xNxJ00EuC_1fN0GC
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptySam 2 Mar 2024 - 16:34

Bonjour
Je souhaite m’aventurer dans sa passion
Version Gergiev ou Rilling ? Il semble que Rilling est chanté en allemand
Merci
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyLun 15 Juil 2024 - 23:04

J'écoute Offertorium par Rozhdestvensky (orchestre du Ministère de la Culture d'URSS) et Oleg Kagan : ça a beau être un concerto pour violon avec tout ce que cela comporte (tout ce qui est essentiellement violonistique — cadence notamment — me soûle assez fort), je suis globalement bien plus emballé que par In Tempus Praesens (et cela dit je n'ai pas particulièrement envie d'entendre la fameuse version DG avec Kremer et Dutoit)...

Dans tout ce que j'ai écouté de Gubaidulina (sauf peut-être Alleluia) une séduction assez forte opère sur moi, et cependant j'ai souvent l'impression d'un langage un peu bricolé (pas dans le sens du polystylisme totalement assumé de Schnittke, mais plutôt une sorte de syncrétisme non parfaitement digéré) qui me rend cette musique assez difficile à commenter...
Ici (comme dans In Tempus Praesens) le côté "violonistique" de la Force m'embête pas mal, mais j'aime vraiment beaucoup tout le reste – notamment les dix dernières minutes (sauf le dernier solo Neutral )...
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyLun 15 Juil 2024 - 23:27

Golisande a écrit:
j'ai souvent l'impression d'un langage un peu bricolé

À chaque fois que je pense à l’offertorium, j’imagine une fleuve d’un seul tenant, d’une seule coulée, et absolument le contraire d’une langage bricolé…
Je considère Goubaidoulina comme une Schnittke qui ne se fatigue pas à insérer des solos de cuivres à la Bruckner entre deux canons (parce que qu’on peut rapprocher les deux compositeurs par différents points :
Spoiler:
graphiques par exemple)

Citation :
sauf le dernier solo

Tu n’aimes pas les solos de violon toi Mr.Red !
Dans la musique contemporaine, le côté pianistique ou violonistique dans une cadence est l’une des choses qui m’embête le moins (sauf chez Xenakis, et encore, c’est autre chose), alors que ça peut franchement m’agaçer jusqu’à 1930 (et aussi me passionner Mr.Red).
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMar 16 Juil 2024 - 7:21

Songeur a écrit:
Golisande a écrit:
j'ai souvent l'impression d'un langage un peu bricolé

À chaque fois que je pense à l’offertorium, j’imagine une fleuve d’un seul tenant, d’une seule coulée, et absolument le contraire d’une langage bricolé…

Je parle bien du langage lui-même, pas de l’œuvre (aucune de ses œuvres ne me fait l’effet d’être bricolée, contrairement à la première symphonie de Schnittke par exemple) : si je me souviens bien, elle disait maîtriser un maximum de (sinon toutes les) techniques d’écriture existantes, et dans ce concerto en particulier j’ai trouvé que ce côté « encyclopédique » transparaissait un peu à l’écoute – sans que cela semble volontaire, contrairement à Schnittke dans sa première période, mais sans que cela affecte non plus la cohérence de l’œuvre.

Il faut que j(e ré)écoute ses œuvres antérieures et sa musique de chambre, mais je suis sûr de ne pas avoir ressenti ça du tout avec Stimmen Verstummen et Pro et contra (en revanche je n’ai accroché ni à Alléluia ni à In tempus praesens, à retenter peut-être ainsi que d’autres œuvres plus tardives…).

Citation :
Je considère Goubaidoulina comme une Schnittke qui ne se fatigue pas à insérer des solos de cuivres à la Bruckner entre deux canons

Surprised Blague à part, les ressemblances entre les deux ne me paraissent pas si évidentes : pour ce que j’en connais, je trouve Gub beaucoup plus policée et univoque (ce ne sont pas des défauts pour moi), le « polystylisme » notamment n’est pas son affaire – et c’est pourquoi le côté un peu patchwork du langage de ce concerto (qui a par ailleurs des moments vraiment magiques) me gêne légèrement…
(Et effectivement, je goûte beaucoup moins les solos de violons - en général j’avoue, mais ceux-ci en particulier ainsi que ceux de In tempus praesens qui m’avaient fortement soûlé - que le merveilleux solo de contrebasson de Peinture de Denisov…)

(Graphiquement, ton extrait de partition me fait penser à la 3e symphonie de… Sylvestrov.)
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMar 16 Juil 2024 - 9:07

Golisande a écrit:

(Graphiquement, ton extrait de partition me fait penser à la 3e symphonie de… Sylvestrov.)

Le premier est la deuxième sonate pour piano et violon de Schnittke, le deuxième l’Offertorium.

Je rapprocherais graphiquement Silvestrov à plus Boulez qu’à Goubaidoulina et Schnittke, mais là il faudrait plutôt ouvrir un sujet :
Spoiler:

Golisande a écrit:
je trouve Gub beaucoup plus policée et univoque

Oui, mais je faisais un rapprochement entre Gubaidoulina et un des (parmi les nombreux) styles employés par Schnittke…
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMar 16 Juil 2024 - 9:24

Songeur a écrit:

Spoiler:

La 3e symphonie de Sylvestrov ne ressemble tellement à ça (je ne l’ai pas « sous la main » mais on peut la suivre sur yt).
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMar 16 Juil 2024 - 23:29

Golisande a écrit:
Songeur a écrit:

Spoiler:

La 3e symphonie de Sylvestrov ne ressemble tellement à ça (je ne l’ai pas « sous la main » mais on peut la suivre sur yt).

scratch

C’est bien un extrait de la troisième de Silvestrov que j’ai mis…

Arrow : https://classic-online.ru/uploads/000_notes/127900/127854.pdf
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMer 17 Juil 2024 - 10:09

Autant / au temps pour moi. Smile Mon téléphone/navigateur refuse d’afficher la partition à partir de la page 10, mais j’avais plutôt le souvenir de ça :
Spoiler:
ou de ça :
Spoiler:

(C’est quand même un joli bordel cette musique Mr.Red )


(Et on est HS…)
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyJeu 18 Juil 2024 - 0:19

Je réécoute Pro et Contra (NDR Radiophilharmonie, J. Kalitzke) : j’aime vraiment beaucoup… (Hommage à T.S.Eliot écouté juste avant m’intéresse pas mal — aucune œuvre de Gubaidulina ne me laisse totalement indifférent —, mais j’y suis moins sensible pour le moment…)

Ici (avec Pro et Contra) j’ai vraiment l’impression de retrouver Mahler et Miaskovsky avec le langage de la seconde moitié du XXe siècle (ce thème religieux aux quatre notes répétées m’obsède, notamment ce qui se produit vers les onzième / treizième minutes du deuxième mouvement).
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyVen 19 Juil 2024 - 23:55

Offertorium : malgré tous les passages scotchants – en particulier les dix dernières minutes – qui font que je n’aurais pas envie de me passer de cette œuvre, je trouve tout de même ça pour une grande part assez chiant — décidément trop de violon violonant (contrairement à Prokofiev I et surtout Berg, dans ce que je connais)…
Et même à la fin on n’y coupe pas tout à fait, alors que ce qui précède est si extraordinaire… Neutral

J’écoute tout de même (en plus) la version Kremer/Dutoit, et comme je l’imaginais c’est assez rond et lisse… Certainement plus consensuel dans la mesure où tout semble « couler » de façon plus évidente (mais aussi plus fade : le seul intérêt pour moi est que ce « lissage » s’étend jusqu’au violon de la star dédicataire Gidon Kremer, capté bien moins en avant qu’Oleg Kagan).
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptySam 20 Juil 2024 - 1:01

Sofia Goubaïdoulina - Page 2 B5b6f510

C’est beaucoup plus lent que Kalitzke (six ou sept minutes de plus au total !), ce qui se traduit malheureusement par un côté amorphe et désarticulé qui n’apporte vraiment rien à l’œuvre — ce n’est même pas plus analytique, juste moins vivant et touchant…
Kalitzke me paraît donc plus indiqué pour une découverte, d’autant que le couplage propose deux œuvres antérieures de Gubaidulina au lieu d’un poème symphonique de Firsova qui ne m’a pas particulièrement marqué (même si je retenterai à l’occasion)…
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMar 13 Aoû 2024 - 10:18

Golisande a écrit:
Offertorium : malgré tous les passages scotchants – en particulier les dix dernières minutes – qui font que je n’aurais pas envie de me passer de cette œuvre, je trouve tout de même ça pour une grande part assez chiant — décidément trop de violon violonant (contrairement à Prokofiev I et surtout Berg, dans ce que je connais)…
Et même à la fin on n’y coupe pas tout à fait, alors que ce qui précède est si extraordinaire… Neutral

J’écoute tout de même (en plus) la version Kremer/Dutoit, et comme je l’imaginais c’est assez rond et lisse… Certainement plus consensuel dans la mesure où tout semble « couler » de façon plus évidente (mais aussi plus fade : le seul intérêt pour moi est que ce « lissage » s’étend jusqu’au violon de la star dédicataire Gidon Kremer, capté bien moins en avant qu’Oleg Kagan).

J'écoute dans la même version alors que j'écris ce message (j'ai lâché la partition après avoir regardé où j'en étais et que j'ai appris qu'il me restait encore 25 minutes à me fader). Je vais attendre distraitement la fin maintenant. Ce n'est pas vraiment nul et il y a même des belles choses, mais qu'est-ce que je m'ennuie ... Je l'attribue à un vrai problème de langage. Je ne perçois de nécessité à aucun moment que la musique continue ou qu'elle s'arrête, ce serait pour moi parfaitement indifférent. Je me rappelle avoir eu exactement la même impression devant un Triple concerto entendu à RF il y a quelques années.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMar 13 Aoû 2024 - 11:01

DerivedRelations a écrit:
Je ne perçois de nécessité à aucun moment que la musique continue ou qu'elle s'arrête, ce serait pour moi parfaitement indifférent. Je me rappelle avoir eu exactement la même impression devant un Triple concerto entendu à RF il y a quelques années.

J’ai très souvent cette impression en écoutant des œuvres (surtout contemporaines ou du second XXe, mais pas seulement) pour la première fois, et personnellement ça ne m’a jamais empêché d’apprécier à condition d’accrocher vraiment à certains passages (c’est le cas ici)…

À vrai dire, j’ai même longtemps cru être assez indifférent à la forme — alors qu’en un sens elle est perceptible même à première écoute, mais il est tout de même rare qu’elle se révèle d’emblée pleinement dans ce genre de musique (et dans mon cas c’est aussi vrai pour une grande partie de la musique du premier XXe)…

Il faudrait que je réécoute ce concerto, mais, comme je l’ai dit, ce qui m’a principalement gêné ce sont les sections techniques/virtuoses de la partie de violon, qui pour le coup m’ont semblé manquer singulièrement de nécessité — mais c’est sans doute lié à mon manque d’appétence pour la virtuosité en général…
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMar 13 Aoû 2024 - 11:20

Je suis d’accord avec toi et je ne prétends pas non plus avoir une appréhension immédiate et complète de la forme, y compris dans la musique tonale formellement plus conventionnelle. Je pense aussi que même sans cette appréhension, on peut en effet en saisir quelque chose, la percevoir même confusément.

Je parlais surtout du langage à un niveau plus « micro », même si en fait c’est peut-être en effet avec la forme que j’ai un problème. Ce langage ni spécialement tonal, ni spécialement atonal, ni spécialement horizontal, ni spécialement vertical, ni spécialement radical, ni spécialement lyrique, ni spécialement quoi que ce soit. Les moments que j’ai appréciés sont de beaux effets d’orchestration, mais rien ne me tient spécialement en haleine et j’aurais l’impression de ne rien perdre si on collait les quelques mesures que j’ai appréciées les unes à la suite des autres pour construire un collage de 2 minutes.

Je ne connais pas les œuvres des débuts de Goubaïdoulina, mais il y a des chances qu’elles me plaisent plus que ce que j’entends comme une sorte de style international (post-soviétique disons) où tout me semble délayé. Si quelqu’un a des recommandations de ce côté, je suis preneur.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyMar 13 Aoû 2024 - 12:26

Je vois ce que tu veux dire à propos de cette période des années 1980 (et 90, car curieusement on ne ressent pas de rupture particulière dans le style des compositeurs [ex-]soviétiques entre ces deux décennies), et ce n’est pas vrai seulement pour Gubaidulina ; cela dit il me semble que son langage a été d’emblée plus syncrétique (pour ne pas dire fourre-tout) et abordable (en tout cas superficiellement) que beaucoup d’autres, d’ailleurs ses œuvres des années 60/70 m’ont moins marqué que celles de Denisov et Sylvestrov que j’écoutais au même moment (sans parler de Nono qui a pas mal influencé ces compositeurs)…

Néanmoins, ce côté « easy listening » sans lourdeur et toujours élégant me plaît beaucoup (on n’est pas chez Arvo Pärt non plus), et j’y trouve un charme finalement pas si éloigné de celui de certains compositeurs anglais antérieurs — ce que je n’ai trouvé chez aucun autre dans cette période / zone géographique…
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyJeu 15 Aoû 2024 - 12:30

Vous ayant lus j'ai écouté Pro & Contra (version Kalitzke, j'ai vu qu'il y a d'ailleurs d'autres versions que Kalitzke et Otaka). C'est en effet d'un abord moins difficile que certaines autres œuvres que j'avais pu écouter comme des quatuors, mais je n'ai réellement accroché qu'à la partie II, dans laquelle j'ai trouvé à deux moments des accents post-sibéliens, le premier autour de 6'20'' (ce qui motive à la fois mon commentaire et l'idée de refaire une écoute ultérieure).

In Tempus Praesens je n'avais pas réussi à aller au bout pour les raisons violonistiques que Golisande évoque.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyJeu 15 Aoû 2024 - 13:51

[Pro et contra]
Il y a au moins un enregistrement de 1987 (très probablement le premier) avec l’orchestre de Louisville commanditaire de l’œuvre, dirigé – j’ai dû lutter un peu pour le découvrir – par un certain Lawrence Leighton Smith…
Je ne sais pas s’il existe encore d’autres versions, et celle-ci (Leighton Smith donc) me branchait a priori - peut-être à tort - moins que les autres, mais finalement pourquoi pas — d’ailleurs je suis loin d’avoir fait le tour de cette seule œuvre…

Pour ma part j’aime beaucoup l’ensemble, mais il me semble aussi que le deuxième mouvement en est le cœur battant avec son thème diatonique en accords parallèles de quarte + seconde (mais en réalité surtout mélodique, et qui finit par s’épanouir assez magiquement vers la fin)…
Pour « Sibelius », ça ne m’a pas vraiment frappé (je tendrai l’oreille la prochaine fois), mais ça ne m’étonnerait pas du tout qu’il fasse partie d’un large éventail d’influences diverses de styles et d’époques éventuellement très disparates.
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MessageSujet: Re: Sofia Goubaïdoulina   Sofia Goubaïdoulina - Page 2 EmptyDim 8 Sep 2024 - 0:35

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À ceux qui se figurent que la musique soviétique c'est tout pareil Mr.Red , je signale que ces quatuors n'ont absolument rien à voir avec ceux de Tishchenko que j'ai écouté juste avant (certes, si j'ai bien compris ces deux compositeurs appartiennent à deux "écoles" bien distinctes, ceci expliquant sans doute cela)...

Je n'en suis pas non plus à ma première écoute, mais j'ai eu d'emblée plus d'affinités avec ces œuvres (en dépit d'un langage nettement plus radical — le versant le plus austère de Sofia Gubaidulina, comme il a été dit plus haut) : là on est davantage dans la peinture sonore que dans la narration — le langage composite de SAG laisse toujours place à des séquence à l'écriture conventionnelle, mais le plus souvent ce sont des gestes, éclats et envolées bien plus rattachés au pointillisme ouest-européen des années 50-60 qu'à un quelconque héritage Chostakovien — pour  Bartók c'est plus discutable, j'en entends même des échos assez nets dans le 3e quatuor...

Globalement c'est (contrairement à Tishchenko) un monde sonore très sensuel, bien plus organique — aspect important, je trouve, dans l'écriture pour petit ensemble, quatuor à cordes en particulier — et donc bien plus hédoniste (et jouissif) à mon sens...

Et il y a le 4e quatuor avec son dispositif (balle rebondissant contre les cordes + bande enregistrée), dont je trouve le résultat vraiment très convaincant — peut-être même le plus scotchant des quatre ...
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