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| Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde | |
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Auteur | Message |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Dim 16 Fév 2014 - 20:09 | |
| J'ai ça dans le gros coffret Walter format lp. Ça va prendre un bout de temps avant que j'y arrive, par contre. Mais Walter CSO c'est presque toujours gagnant - beaucoup plus dynamique et solide que ce qu'on croit généralement - malgré les tempi plutôt modérés. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Dim 16 Fév 2014 - 20:19 | |
| Walter CSO ? De quoi parles-tu, pas de l'orchestre de Chicago quand même ? |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Dim 16 Fév 2014 - 21:51 | |
| Non, le Columbia Symphony Orchestra. Je n'ai pas encore regardé l'origine de l'enregistrement. Lorsque fait sur la côte ouest, il s'agissait d'une partie du Los Angeles Philharmonic augmenté de free-lancers hollywoodiens. Si ça provient de New-York, c'est en bonne partie le NY Philharmonic. Meilleurs cuivres et timbales à l'ouest, meilleurs vents et cordes à l'est. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Dim 16 Fév 2014 - 21:57 | |
| Ouais enfin l'enregistrement de la 8° de Dvorak c'est avec le New York Philharmonic ! A quoi ça sert que dans mes playlist je recopie le détail du staff et que j'affiche les pochettes, franchement... |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Dim 16 Fév 2014 - 21:59 | |
| Donc c'est pas la même que j'ai avec le CSO...mes excuses... |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Dim 16 Fév 2014 - 22:09 | |
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Dernière édition par Mélomaniac le Dim 16 Fév 2014 - 23:07, édité 1 fois |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Dim 16 Fév 2014 - 22:34 | |
| Oui... bon, alors après avoir ouvert le coffret et déniché le cd 17, j'y lis que ce fut enregistré au American Legion Hall de Los Angeles (de même que la Nouveau Monde qui y est couplée, mais datant de 1959). Donc selon la plupart des sources, c'est le LA Philharmonic (alors dirigé non officiellement par Solti durant un interrègne plutôt trouble (van Beinum jusqu'en 59, puis Mehta à partir de 62). |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Mar 16 Sep 2014 - 23:34 | |
| Reparution très économique de l'intégrale Kubelik / Berlin (avec poèmes symphoniques et Danses slaves) dans la collection Eloquence : http://www.amazon.fr/Antonin-Dvorak-die-Sinfonien-Eloquence/dp/B00M9STJ0I |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Mer 23 Sep 2015 - 23:56 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Antonín Dvořák (1841-1904) :
Symphonie n°8 en sol majeur, Op. 88
= Carlo Maria Giulini, Orchestre symphonique de Chicago
(DG, mars 1978)
Même si David doit honnir cette version, ce n'est pas une raison suffisamment légitime pour la vénérer. On entend là un discours large mais où l'on peut littéralement contempler une souplesse d'articulation, une consistance du propos, une noblesse du ton, une intelligence du discours entre pupitres, et une hauteur de vues à peu près sans équivalents dans la discographie. Certes, on est loin de la sève folklorique, de l'élan rythmique que font bouillonner les chefs slaves, mais alors quelle somptuosité, on aurait envie de s'arrêter à chaque mesure pour admirer le paysage, ici baigné d'un lyrisme contagieux ! Cette vision essentiellement bucolique s'avère fatalement marginale, mais se défend sui generis. Et puis voilà Chicago à son meilleur : plasticité, densité, précision, opulence, mais sans lourdeur ni emphase -du moins sont-elles transfigurées par un chef qui porte la partition à bout de bras. S'il faut relativiser, disons que l'allegretto est justement un peu trop gracieux, et que le finale mériterait qu'on l'aiguise et l'émoustille davantage. On y entend toutefois un tuilage des contrechants qu'on perçoit rarement sous d'autres baguettes. |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Jeu 24 Sep 2015 - 2:17 | |
| Effectivement, voici une version majestueuse et racée, ni dure de traits ni botoxée. Sa vestimentaire est parfaitement adaptée à de somptueuses formes à la plastique sans défaut. Une de mes toutes préférées.
Également disponible (pas-cher-pour-toi-monzami) dans le coffret Giulini CSO sur DGG. D'un point de vue purement sonore, c'est l'équivalent d'une grosse bouffée (ou gorgée) de votre intoxicant préféré. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97953 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Jeu 24 Sep 2015 - 19:31 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Même si David doit honnir cette version [...] On entend là un discours large [...] on est loin de la sève folklorique, de l'élan rythmique que font bouillonner les chefs slaves, [...] on aurait envie de s'arrêter à chaque mesure [...] lyrisme contagieux [...] par un chef qui porte la partition à bout de bras.
À bout de gras, tu voulais dire ? Oui, c'est épais, exactement le genre de version qui me fait considérer Dvořák comme un mauvais Brahms prenant le prétexte du folklore pour maquiller ses insuffisances ; avant de me raviser en écoutant de véritables lectures adéquates. Cela dit, si on veut du gros son qui flanque tout dans un lyrisme teuton univoque, ça se défend pas mal, ne serait-ce que par la qualité intrinsèque de l'orchestre. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Jeu 24 Sep 2015 - 20:52 | |
| - André a écrit:
D'un point de vue purement sonore, c'est l'équivalent d'une grosse bouffée (ou gorgée) de votre intoxicant préféré.
J'aime bien ta métaphore, c'est exactement ce qu'on ressent. Dès les premières mesures hymniques, chaleureuses, suprêmes, on perçoit immédiatement la plus-value de Giulini face au lot commun des chefs : un ennoblissement du matériau sonore, une luxueuse précision de tous les paramètres (phrasés, contrechants, couleurs...) On se dit : fichtre, quelle classe !Un peu comme quand dans la rue on voit passer une grosse berline chromée, ou une personne habillée au comble du chic qui de sa mine adorne le moindre détail. C'est sûr que les versions de kermesse qu'affectionne David sont certainement plus aguichantes. J'y souscris à l'occasion, pour me rappeler coupablement que Dvorak aurait pu sombrer dans un folklore de balpop si des chefs tels que Giulini ne venaient nous prouver comment il a su opérer une géniale fusion entre la tradition germanique et les racines mitteleuropa. Dans l'absolu j'admire (voire je préfère) la veine décapante d'un Dorati, qui dispose d'une férule et d'orchestres qui ont les moyens de leur prétention. Toutefois, là en écoutant ce disque, la bouche bée, on ôte son chapeau et on dit total respect. Et je signale au passage que je ne me compte pourtant pas parmi les zélateurs de Giulini (par exemple ses Beethoven angelins, que je trouve trop dénervés). |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Ven 25 Sep 2015 - 3:12 | |
| J'adore ses Beethoven angelins dénervés.... . Pour faire un bon rognon, ne faut-il pas le dénerver avant toute chose ? Les septième et huitième ultérieures de Giulini (Concertgebouw Sony) poussent encore plus loin cette esthétique de la pâmoison sonore qui existe bel et bien dans la partition. Quand on a l'orchestre pour, pourquoi pas ? Ceci dit, je retiens la septième mais écarte la huitième pour raisons de supériorité de la version DGG. Autre version somptueusement décorée, une Cendrillon parée pour le bal, mais avec un air rustique allié à cette classe sonore unique aux plus grands orchestres: C. Davis et le Concertgebouw. La septième des mêmes est à se pâmer. Cette fois c'est un Achille prompt et généreux, mélancolique et brusque. Une des toutes meilleures septième (avec Kosler totalement différent, Kertesz LSO, Sejna Phil Tchèque, Talich et la Phil tchèque à nouveau...) |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Mar 19 Avr 2016 - 21:40 | |
| Dans son intégrale dvorakienne, j'aime beaucoup le style incisif et coupant du chef polonais. Quoiqu'ici dans le premier Allegro, déjà anguleux, le trait devient un peu trop agressif, ferraillant de taille et d'estoc, au détriment d'une vision mieux assise. En tout cas, globalement je préfère ces approches finement musculeuses à des gestes trop empâtés. Je trouve l'orchestre londonien plus agile, plus aiguisé, plus caractérisé (voire caractériel) que sous Kertesz qui à la même époque gravait le cycle pour Decca. Le Scherzo se trouve ainsi parfaitement géré, fermement animé. Vive, nerveuse, décapante, cette lecture échappe aux clichés de lourdeur germanique -comme le confirme l'exécution trépidante du Finale, qui parait souvent lourd sous d'autres baguettes. - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Antonín Dvořák (1841-1904) :
Symphonie n°4 en ré mineur, Op. 13
= Witold Rowicki, Orchestre symphonique de Londres
(Philips, août 1970)
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Dim 27 Nov 2016 - 20:16 | |
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| | | hugo75 Mélomane averti
Nombre de messages : 470 Date d'inscription : 24/12/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Lun 15 Mai 2017 - 10:05 | |
| Parution d'un superbe coffret regroupant tous les Dvorak de Kertesz remasterisés avec pochettes d'origine (des tableaux de Brueghel l'Ancien). C'est très supérieur à l'ancien pressage dans la version CD (car je n'ai pas de Blu-ray). C'est simple en comparant le premier mouvement de la 8ème symphonie, j'ai eu l'impression d'entendre deux versions différentes : beaucoup plus de richesse harmonique (dans le grave et le bas-médium), de détails, de contrastes, d'aération, de dialogue entre les pupitres ... Tout respire bien mieux et l'ensemble sonne beaucoup plus vivant. Et en cadeau bonus, le Requiem, les ouvertures, les poèmes symphoniques ...Bref, il n'y a pas à hésiter! |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Mer 31 Jan 2018 - 16:17 | |
| C'est selon moi une intégrale honorable, mais qui vaut surtout pour les symphonies intermédiaires (3, 4, 5 et 6). Les deux premières ne décollent jamais vraiment et pour les trois dernières (non déshonorantes), la concurrence est très rude. D'une manière générale, Rowicki pratique un très sain premier degré et sa direction est à la fois précise et pleine de fougue. Mon seul regret tient au prosaïsme relatif du LSO. C'est parfois un peu brut de décoffrage et avec des timbres qui ne sont pas vraiment très typés. Si on veut écouter Dvořák chanter dans son arbre généalogique, on retournera plutôt aux références tchèques (Talich, Ančerl, Neumann ...). |
| | | clemensnonpapa Mélomane averti
Nombre de messages : 179 Date d'inscription : 10/11/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Mer 31 Jan 2018 - 18:39 | |
| - Anaxagore a écrit:
- C'est selon moi une intégrale honorable, mais qui vaut surtout pour les symphonies intermédiaires (3, 4, 5 et 6). Les deux premières ne décollent jamais vraiment et pour les trois dernières (non déshonorantes), la concurrence est très rude. D'une manière générale, Rowicki pratique un très sain premier degré et sa direction est à la fois précise et pleine de fougue. Mon seul regret tient au prosaïsme relatif du LSO. C'est parfois un peu brut de décoffrage et avec des timbres qui ne sont pas vraiment très typés. Si on veut écouter Dvořák chanter dans son arbre généalogique, on retournera plutôt aux références tchèques (Talich, Ančerl, Neumann ...).
Tu situerais cette intégrale comment, par rapport à la Kertesz ? |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Mer 31 Jan 2018 - 18:44 | |
| - clemensnonpapa a écrit:
- Anaxagore a écrit:
- C'est selon moi une intégrale honorable, mais qui vaut surtout pour les symphonies intermédiaires (3, 4, 5 et 6). Les deux premières ne décollent jamais vraiment et pour les trois dernières (non déshonorantes), la concurrence est très rude. D'une manière générale, Rowicki pratique un très sain premier degré et sa direction est à la fois précise et pleine de fougue. Mon seul regret tient au prosaïsme relatif du LSO. C'est parfois un peu brut de décoffrage et avec des timbres qui ne sont pas vraiment très typés. Si on veut écouter Dvořák chanter dans son arbre généalogique, on retournera plutôt aux références tchèques (Talich, Ančerl, Neumann ...).
Tu situerais cette intégrale comment, par rapport à la Kertesz ? Pour te répondre de manière sérieuse, il faudrait que je réécoute Kertesz. Mon souvenir est hélas vraiment trop lointain ... et évanescent . J'y retournerai à l'occasion ... |
| | | clemensnonpapa Mélomane averti
Nombre de messages : 179 Date d'inscription : 10/11/2012
| | | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Ven 3 Avr 2020 - 21:56 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Catégorie orchestrale -rang 065°/250
Antal Doráti (1906-1988)
Antonín Dvořák (1841-1904) :
Symphonie n°7 en ré mineur, Op. 70 Symphonie n°8 en sol majeur, Op. 88
= Antal Doráti, Orchestre symphonique de Londres
(Mercury, juin 1959 - juillet 1963)
La Symphonie n°7 fut entreprise en 1884, à l'instigation de la Philharmonic Society de Londres, où elle fut jouée au St James Hall en avril de l'année suivante, sous la baguette du compositeur, suscitant les acclamations. Le compositeur écrivit que l'humeur tragique du premier mouvement fut influencée par l'arrivée d'un train de nationalistes hongrois (contre l'Empire des Habsbourg) venus assister à un festival de théâtre à Prague. Cet Allegro maestoso respecte une forme-sonate, dans la tonalité de ré mineur qui investit l'ensemble de l'œuvre. Sur roulement de timbales et trémolo des contrebasses, l'anxieux et majestueux thème principal serpente aux altos et violoncelles, dans une brume d'ancienne légende. Il se paraphe par un motif anapestique (0'14) répété trois fois. Un tressaillement (0'21) le répercute aux clarinettes. La désinence anapestique devient bacchée (double-croche, croche, croche) dénivelé aux violons (0'31). Après un trille (0'37) et une escalade marcato, ce thème principal va connaître quelques mutations morphologiques et physionomiques. Une première (0'41) qui le disjoint aux altos et bois, puis aux violons, exacerbant l'ambitus. La deuxième (0'56) saccade la désinence anapestique aux cordes graves, tandis que l'accroche du thème s'arrache sfozrzando aux violons en valeurs longues et intervalles augmentés, mais dégénère en rafales arpégées, comme s'il était incapable de se réaffirmer. Ce fougueux passage rappelle l'allegro con brio de la Husitská Overture que Dvořák venait d'achever -voyez par exemple dans l'enregistrement d'István Kertész (Decca), à 3'50. Troisième mutation (1'13), en canon véhément aux altos et violons, vers un quatrième avatar (1'31), bien plus coulant et en mi bémol, tonalité favorisant le cor qu'on entend ici en dialogue avec le hautbois. La cinquième variation (1'43) se saccade en rythme pointé, entre violons et bois, nous éloignant toujours plus de l'apparence du thème principal, que revoilà toutefois (1'57) clamé aux bois. Une transition clairsemée (2'11-2'40) va transiger vers le Second sujet. Il s'énonce en si bémol aux flûtes et clarinettes (2'41), et rappelle la cantilène de violoncelle de l'Andante du Concerto pour piano n°2 de Brahms, que Dvořák pouvait avoir connue en concert puisque cette œuvre écrite quelques années auparavant avait déjà fait le tour des capitales européennes. Autre référence, encore plus probable et non exclusive de cette hypothèse : le poco animato (mesure 28) de la Husitská Overture, qui se fonde sur un vieux chant tchèque, l'hymne médiévale du Svatováclavský chorál (à 1'27 dans l'enregistrement par Kertész). Cette chaleureuse mélodie revient aux violons (3'07) et s'épanche dans une ornementation qui rappelle le thème principal. Elle se relance par des pizzicatos de violoncelles (3'32) puis s'étoffe par des touffeurs fort brahmsiennes (4'05). Une césure précède la Coda d'exposition (4'23) instillant le thème principal aux violoncelles puis aux bois, qui ensuite s'affirme en concurrence avec sa deuxième mutation (entendue à 0'56). Le second sujet se représente aussi (4'56), triomphalement. Le Développement (5'18) commence par un caquètement entretoisé à des apostrophes de cordes. Le second sujet (5'39) s'insinue en si mineur (relatif de la tonique majorisée) puis le premier sujet (5'39), aux flûtes et hautbois, là encore strié de lacérations d'archet. Aux bois se profile la tête de ce sujet (6'12) qui se remobilise mais bémolisé sur si (3'62) puis sur la (6'44) avant de reparaître dans un glorieux fortissimo (7'16) pour la Récapitulation dans sa tonique de ré mineur. Une transition (7'30) dirige logiquement vers le second sujet (7'57) en ré majeur, pastellisé aux clarinettes puis dans un décor bucolique. Le thème principal se dessine aux violoncelles (9'17) et évolue pompeusement (9'33) vers un climax où il se mixe au second sujet. La tête du thème claironne aux cors (10'02) pour un accelerando en strette qui exacerbe le matériel thématique. Comme épuisée par cet acmé, la Coda laisse les violoncelles sillonner au tempo primo (10'34). La tête du thème principal se délite mollement aux violons. La flûte gazouille ce qui semble un vif écho de l'accroche du second sujet (10'49) ; cette figuration se réplique aux hautbois, violons, violoncelles. Les cors marmonnent une dernière fois le thème principal (11'17), et l'accroche des violoncelles insinue (11'34) un souvenir étiré et atrophié du second sujet, qui s'éteint (11'57).
Le Poco Adagio se déroule continument à 4/4 avec une noire prescrite à 56, il doit donc durer environ huit minutes, quelques secondes de moins que Dorati qui semble pourtant rapide en regard de la plupart des interprétations. Il reste l'un des mouvements les plus libres et progressistes de Dvořák. Sa topologie s'avère difficile à cerner : même si les séquences et les apparitions motiviques sont patentes, la structure inspire aux musicologues des analyses divergentes tant l'enchainement des sections et le plan tonal déjouent la convention d'une forme-sonate. Après comparaison des hypothèses, la plus crédible et opératoire me semble celle d'une Introduction, suivie d'une Exposition tri-thématique (mais qui demeure dans la tonique de ré mineur) puis d'un Développement central (introduisant une nouvelle idée) et enfin d'une Récapitulation de l'ensemble du matériau, sauf celui du troisième thème, déjà richement exploité dans le Développement, et réservé à la Coda. Les clarinettes processionnent en choral harmonisé par hautbois et bassons sur fond de pizzicato, qui s'accélère en double-croches (0'47) pour un premier thème principal aux flûtes et hautbois. Le second thème (1'17), d'un chromatisme wagnérien et empreint d'une trouble fatalité (on se croirait dans Tristan und Isolde), interpelle aux violons et violoncelles, se hissant puis s'affaissant sur un plancher alternativement piqué aux basses/trombones et cors/hautbois. Sinueuse désinence (1'39) puis l'interpellation, plus autoritaire, se transfère aux bois (1'54) là encore avant de se déliter. Introduit par les cors (2'17), un troisième thème présente à la flûte (2'23) un sujet descendant en rythme pointé. La partie centrale (2'49), qui va agir comme Développement, module en mi bémol par sixte napolitaine et fournit un nouveau thème mélodique : les violons échancrent un geste véhément, qui contraste avec le serein sujet importé de la troisième section de l'Exposition (3'11) confié à la clarinette, puis à la flûte (3'28), et encore aux violons (3'46, dans la sus-tonique de mi) qui l'érigent en climax (3'58). Ce motif revient en ré mineur, tuilé aux bois (4'15), vers une transition (4'31) dont les impulsions bifides rappellent en accéléré les injonctions de la seconde section de la première partie. La Réexposition ramène le thème principal (entendu aux bois à 0'47) désormais chanté par les violoncelles (5'10). Puis le second thème (5'42) qui dans son déroulé s'orne magnifiquement aux cors et violons (appogiatures et trilles !, 6'12) Interpellation saccadée (6'21) puis un acmé (6'30) laisse refluer le geste véhément qui inaugurait le Développement. Le choral introductif reparaît au hautbois (6'50), avant une Coda (7'29) qui choisit judicieusement le résilient motif du troisième thème pour se résorber.
Comme une valse rapide à 6/4, le Scherzo s'active vivace en ré mineur. Il se structure conventionnellement en trois parties (A-B-A), avec A partagé en thème et ses trois variations qui chacune en modulent les quatre sections. Les violons saccadent un motif ajouré, qui tressaute sur les ondoyants violoncelles et bassons, en rythme croisé qui génère une accélération de surface. Ce motif séminal s'entend comme [deux brèves deux longues] précédé d'une levée, ce que confirme sa deuxième section Ab (0'07) où il s'énonce [croche - deux noires - blanche - noire pointée], tandis que les violons 2 le filigranent dans un contretemps exigeant la plus grande précision. Troisième section Ac : une véloce figuration des clarinettes (0'12) se propage aux violons qui refluent (Ad, 0'15) avant que les cordes se remobilisent (0'25) en courbe ascendante vers une première variation. Laquelle reprend le thème principal ânonné aux bois (0'28) sur contrechant des violons, suivi de Ab' (0'35) à l'unisson des cordes (trillées aux violons). La troisième section Ac' (0'40) plastronne aux bois sur le profil rythmique de Aa ; la quatrième (0'47) rappelle le refluant Ad mais cette fois en triolet, aux violons puis violoncelles (0'53). Un vigoureux dénivelé en sforzando (0'58) se résorbe avec les trompettes. La deuxième variation reprend la morphologie de l'Exposition, mais autrement instrumentée : thème aux bois (1'09) avec violons 2 en sinuosité et violons 1 en valeur longue ; Ab'' avec l'appoint des cors (1'16) ; Ac'' (1'21) aux flûtes et clarinettes ; Ad'' (1'29) à l'unisson des cordes. La troisième variation (1'36) emprunte aux précédentes : thème principal ff aux violons et altos ; Ab''' (1'43) aux violons et bois ; troisième section Ac''' (1'48) similaire à celle de la première variation. La quatrième section (1'55) essaime son triolet qui se véhicule aux cordes, puis irrigue ff (2'01) toute la fougueuse coda d'exposition, conclue par une résolution (2'26). Les motifs syncopés, la prosodie qui entremêle le binaire et le ternaire, la superposition de staccato et de legato font de ces deux minutes le plus foisonnant maquis que Dvořák conçut pour un scherzo. Il réclame un réglage à la croche près, et cela sur un tempo trépidant, qui le réserve aux orchestres virtuoses. Le Trio Central (2'29) respire une ambiance sylvestre, aux contours imprécis (plus atmosphérique que mélodique, malgré les bribes qui se fragmentent). C'est la fantaisie qui semble ici guider le compositeur, peignant un tableau dont les scènes nous sont trop cachées pour ne tenter de les imaginer. Une longue phrase de hautbois se trille à la flûte. Un palustre tapis de cordes (2'41) émerge sur des coassements de bois (B2), qui se transfèrent aux violoncelles et basses (2'56) alors que la clarinette prend son essor (B3). Nouvelle séquence (3'19) : un motif des trois notes circule aux flûte, violons et altos, délicatement chorégraphié avec pizzicatos, comme des amusements de naïades sous la lune. D'ailleurs le motif B3 s'exonde aux clarinettes (3'52), au cor (4'04), et miroite à divers instruments sur l'étang. Les grenouilles (B2) observent sur leur nénuphar (4'16). Un motif de quatre notes décline aux violoncelles (4'54), puis s'accélère sur bariolage des violons et altos. Escalade vers un ostinato (5'15) qui n'est autre que Ac' -ce procédé qui consiste lors des transitions à utiliser les impulsions d'un thème (dénudé de sa mélodie) rappelle le En Saga de Sibelius. Cette astuce rythmique permet la Retour de la partie A (5'23). Cette reprise va se contenter d'une réexposition abrégée : le thème et sa première variation. On réentend donc Aa (5'23), Ab (5'30), Ac (5'36), Ad (5'43), puis Aa' (5'54), Ab' (6'00), Ac' (6'05), et le résilient Ad' (6'15) qui, au prix de quelques spasmes, va s'élonger dans un décor rappelant les wagnérismes du Poco Adagio (la plainte d'alto à 6'55). Les insistants triolets des violons (7'18) enclenchent une furieuse industrie qui culmine fortissimo (7'34) et reconvoque la coda d'exposition pour conclure dans une agressive exaltation, stoppée net (7'50).
L'Allegro final répond à une forme-sonate, à ceci près qu'il se façonne par une double exposition, la première faisant office de prélude. Par une levée d'octave érigée sur pédale de dominante aux contrebasses, les violoncelles dramatisent l'Introduction par un repli de seconde mineure appuyé sforzando, au sein d’une phrase qui s'arrête sur l'inconfortable triton de ré dièse. Après la création pragoise en novembre 1885, le chroniqueur de la revue Dalibor nota une ressemblance avec la chanson populaire Ja jsem forman (« je suis le cocher »). La deuxième section I2 (0'11) lui fait écho aux cordes dans un ambitus restreint, d'abord solennellement puis en s'activant (0'22) sur treillage de croches. Sur impulsion ascendante des archets et après une fusée arpégée, la troisième section I3 (0'28) présente le thème aux flûtes et clarinettes. Sur un trémolo des violons et altos, la quatrième section I4 (0'44) répète un motif anapestique aux flûte et hautbois, dont la scansion sera bientôt déterminante. Une escalade arpégée (0'53) ramène le thème principal ff, suivi par un fier marcato (0'59) avec batterie de cors et trompettes. Une transition s'effiloche aux cordes (1'15) puis reprend contenance pour lancer l'Exposition (1'21) où déboule P, un éruptif avatar de I1 monnayé en croches et noires, sur un influx anapestique emprunté à I4. En bonne grammaire, un Second sujet S s'invite (2'05), dans la dominante majeure, d'abord aux violoncelles puis aux bois, et enfin aux violons (2'32). Une coda d'exposition S2 (2'41) se hachure des cors et bois, et se conclut par un chant victorieux S3 des violons (dérivé de I1 et S) sur une scansion iambique (2'50) heurtée par les cors à contretemps. Cette propulsion soubresaute (2'59) sur un plancher de dominante pour lancer le Développement, -un procédé exténuatif qui rappelle le Finale de la Symphonie n°9 de Schubert. La dynamique s'amenuise pp (3'07), des fusées de clarinettes rappellent I3. Entrecoupé par des pizzicatos, le thème I1 sautille aux clarinette et basson (3'26) et irrigue cette section qui se pimente des bois à l'aigu (4'06), puis relance le thème P aux violons (4'13) sur un sombre manteau des trombones. L'orchestre s'exalte et s'autorise une savonneuse danse pittoresque (4'49) qui se laissait déjà deviner dans l'Exposition (à 1'46). Le thème I1 se redessine à la clarinette (5'01), sur couinements aux hautbois et flûte. Tuilée aux cordes, une transition en la bémol mineur (5'21) amène par strette la Récapitulation (5'36) où I1 s'affirme sur croches d'archets, avant un épisode rasséréné (6'02) où il s'instille à la flûte. Logiquement, le langoureux second thème reparaît à son tour (6'18), toujours chanté aux violoncelles puis aux bois (avec volute tranquillo du cor, 6'30), puis triomphalement aux violons et cors (6'49). Tout aussi prévisiblement, défilent S2 (6'57), puis S3 (7'06), en fa majeur. La virile succussion qui lançait le Développement vient ici amorcer la Coda (7'16), non plus en la mais dans la tonique de ré. Le rebond se transfère aux trombones (7'24) sur d'amples ondulations en trémolo à l'aigu des violons. Lesquels revigorent le thème P (7'36) mais achoppent sur une barrière d'accords (7'43). L'orchestre se remotive vers une première séquence de résolution (7'51). La tête du fondamental I1 pérore aux violons et bois (8'10), enclenche une véhémente escalade (8'16), martelée par les timbales, qui par le biais d'une cadence plagale mineure va établir la tonique majorisée pour réaffirmer molto maestoso (8'25) le thème introductif qui resplendit en tutti.
Bien que conçue sous des auspices officiels (Dvořák allait être reçu comme membre de l'Académie tchèque pour la Science, la Littérature et les Arts, et se voir décerné un doctorat honoris causa de Cambridge), la Symphonie n°8 se distingue par sa spontanéité et sa facture personnelle, émancipée des tutelles germaniques (Schubert, Schumann et Brahms) qui avaient influencé jusque-là le compositeur. L'Allegro con brio se singularise par la longueur (un large tiers de cette forme-sonate) et la profusion (huit thèmes distribués en deux parties) de son Exposition. La première partie de celle-ci présente quatre thèmes dont le second, fondamental, va intervenir à trois reprises, et aussi deux fois dans la Réexposition qu'il conclura. Le premier thème P1, lyrique, s'élève aux violoncelles sur un dactyle (blanche-noire-noire), et déambule en plusieurs sections. Le second thème P2 (0'44) se caractérise par son impulsion iambique à la flûte dont la phrase se termine par une pédale de dominante (ré) prolongée par le piccolo. Le troisième thème (1'04) est transitionnel, et contribue surtout à l'animation rythmique qui culmine sur un retour de P2 (1'14). Le quatrième thème P4 (1'31) affermit sa noblesse au gré d'un marcato confié aux altos et violoncelles, comme au théâtre l'apparition d'un personnage influent. Qui se trouve chahuté par les sforzandos des cordes (1'36), dans une veine qui relève plutôt de la comédie. En tutti, P2 effectue un bruyant retour (1'52) qui se dramatise par une modulation des violons (1'57). Le Second bloc thématique débute avec S1 (2'08) aux violons et altos, sur une levée iambique en valeurs longues (noire, blanche pointée). Ces impulsions s'accélèrent avec l'anapeste césurée (croche - 1/4 soupir - double-croche - blanche pointée) du second thème S2 (2'29) aux flûtes et clarinette, sur triolets aux archets. Les violons s'emparent de ce motif (2'42) qui se solennise (2'49) avec une escalade des cors et trombone. Les bois énoncent le troisième motif S3 (3'01), constitué de quatre blanches, diminuées en noires et coiffées par un arpège descendant. Violons et bois répètent ce motif (3'08) dont l'arpège (3'12) va se répercuter en dialogue. Fanfare de trombones et trompettes (3'23) pour la coda d'exposition. Le Développement en sol mineur s'emploie exclusivement à travailler la première partie de l'Exposition. Voici P1 (3'51) toujours aussi processionnel, puis le volubile P2 (4'36), puis le jonctionnel P3 (4'55), puis encore P2 (5'10) raclé aux violoncelles. Revoilà P4 (5'24), non plus aux violoncelles come prima mais aux altos, et qui va encadrer la tonique : à la sensible de fa dièse ; puis un demi-ton au-dessus, en la bémol au hautbois (5'37). Les bassons citent ensuite le motif (5'47) de la coda d'exposition, qui consacre le climax du Développement en plusieurs vagues intensifiées, dont un fortissimo matraqué en tutti entrecoupé des vociférations de trombones (6'10) et qui finalement s'attribue P2 (6'19) en guise de conclusion. La Récapitulation rapatrie P1 (6'37), non aux violoncelles mais triomphalement aux cuivres (montrant qu'on se situe bien là aux confins de l'époque romantique, pour laisser ainsi claironner un thème dès sa réexposition). On notera aussi la tierce picarde pour amener la cadence en sol majeur (7'06). Le thème P2 (7'13) cancanne au cor anglais (sic !, son unique apparition dans toute l'œuvre). Les thèmes P3 et P4 ne sont pas réabordés, mais voici le trépidant S2, aux clarinettes (7'43), aux violons (7'56), tout cela sur le frénétique tramage des altos et violoncelles. Puis revoici S3 (8'15) aux bois, dont la queue se tuile aux violons et convient idéalement pour inviter la Coda (8'38) qui démarre sur P2 avant de s'embarquer dans d'exubérantes pyrotechnies (8'50), véritable arsenal qui virevolte et pétarade jusqu'à un accord final arraché en tutti (9'20).
Dans la tonalité d'ut mineur et dans un décor champêtre, l'Adagio enchaîne une forme à variations : A (thème et trois variations) - B (thème et deux variations) - A - C - B - A. Au sein d'une constante mesure à deux temps, le triolet va introduire et signaliser la plupart des sections, leur conférant mobilité autant qu'il agit comme marqueur structurel. Dans la première partie A, violons 1, altos et violoncelles présentent le thème, montant et descendant, répété à la tierce (0'09) puis à la sixte (0'16) inférieures, cette seconde fois avec les violons 2 sur la généreuse corde de sol. Une figuration en double-croches (0'29) échoue sur une pédale d'ut aux cors (0'37). La première variation Aa, majorisée, laisse fleurir des appels de flûte (0'42, 0'55, 1'07) déclinés à la clarinette, évidente incarnation de quelque volatile perché dans le paysage, auxquels les violons (1'42) font écho. Juste après la création, The Musical Times de mai 1890 consignait déjà que l'on y trouve « une histoire que toutefois le compositeur garde pour lui et que son public apprécierait de connaître, puisqu'il est impossible de ne pas ressentir combien la musique s'ingénie à évoquer des événements qui la dépassent. » Retrouvant ut mineur, la seconde variation (2'05) crie le thème A aux bois, répondu anxieusement par les cordes. Comme un soudain tourment qui surgit dans la conscience. Dans le ton relatif de mi bémol, la troisième variation (2'27) se délie aux flûtes et hautbois. Poursuivant dans cette fluidité, crénelée par des arpèges descendants aux violons, la partie B (3'02) mobilise son thème, également confié à la flûte et aux hautbois, en ut majeur. Il musarde au violon solo (3'36) pour la variation Ba, tandis que l'arpège s'égrène désormais aux hautbois et clarinette. Puis se récupère aux cordes graves pour la deuxième variation Bb (4'04) imposant des nappes d'accords huilés aux archets et aux bois, galvanisées par les timbales (4'21), jusqu'à un fortissimo (4'29) où l'arpège cascade maintenant aux violons et altos tandis que sonnent trompettes et cors. Ce climax autorise le retour triomphal de la section A par son thème séminal (4'45), puis la section Ac pianissimo aux cordes (5'01). Des palpitations aux timbales (5'21) appellent la réapparition de la section Aa (5'27), intercédant à la flûte, et toujours répondue par la clarinette, comme un rêveur paressant sur l'herbe et méditant sur ce chant d'oiseau. On remarquera que la section Ab n'est pas utilisée dans cette troisième partie, alors que s'amorce la quatrième partie C faisant fonction de Développement (6'24). Et instaurant un climat tragique. La sourde reptation des cordes graves se déchire par une plainte des cors (6'38), répliquée par les bois, les violons (6'56). La douleur s'accentue (7'04), la plainte se lancine aux violons et hautbois, ponctuée à contretemps par la timbale. « Souvenirs de tempêtes et de rudes batailles » selon le biographe Otakar Sourek qui imagine dans cet Adagio un chevaleresque décor d'antiques ruines. Les bois interposent un motif en triolet (7'26) scandé par les archets. Une dernière assertion (7'43) se résorbe pizzicato, pour le retour de la partie B (7'55). Toujours aussi débonnaire et ensoleillée. Tandis que gazouillent flûtes et clarinettes en arpège (8'02), les violons façonnent le thème, encore plus flexueux et abandonné à sa fantaisie, que prolongent les bois (8'30), puis les violons (8'53) prenant congés, salués par les flûtes (9'06). Mais cette révérence instille une réminiscence du thème A (9'17) qui par un roulement de timbale (9'31) va se dramatiser à tous les pupitres, faisant espérer une résolution dont nous gratifie la Coda (9'48) en ut majeur. Où embaument une dernière fois les appels de violons à la quarte sur une calme retraite des trompettes. Une claudication des timbales et cordes graves (10'04) laisse luire un radieux ut (10'08) rayonnant aux violons l'octave, avant de s'éteindre (10'21).
Dans le vieux folklore ukrainien, la дума renvoie à une chanson héroïco-méditative, qui par l'atténuation hypocoristique думка désigne un genre musical pensif, lequel fut analysé et réactualisé dans les années 1870. Et approprié dans le grand répertoire par quelques compositeurs slaves. Dont Dvořák qui s'inspire ici d'une telle dumka pour façonner son Allegretto grazioso. La structure A-B-A s'avère typique d'un troisième mouvement. Sur l'influx d'une rythme ternaire, les violons déroulent une cantilène mélancolique ; après une anacrouse en double-croches qui les hisse à la dominante de ré, ils refluent par palier sur une octave et demie vers la tonique de sol (0'09). La reprise s'orne de trilles. Une levée des flûtes (0'22) laisserait escompter un retour du thème mais celui-ci se présente sous une guise A2 dépenaillée par phases d'apathie. La reprise ne survient qu'à 0'43, sous un habillage passementé, avant une nouvelle asthénie de A2 (1'05). La pastorale partie B (1'30) cavale mezzopiano en rythme pointé sur la flûte et le hautbois, guillochée à contretemps par les cordes, qui reprennent cette mélodie (1'47) cette fois escortée par trompettes et timbale. Reprise similaire (2'04), mais ventilée (2'39) par un tramage de flûte. La conclusion de cette partie s'initie par le hautbois (2'58). Reprise da capo de toute la partie A (3'15). La Coda (4'45) se diligente molto vivace et trépigne espièglement aux violons, puis aux cors et trompettes (4'51), cela en deux séquences, avant une conclusion tout en douceur (5'15).
L'Allegro ma non troppo peut se considérer comme une forme-sonate ou comme une structure à variations, les deux schémas ne s'excluant pas, et se synthétisant dans un relief rhapsodique. La caractérisation toute vocale et la brièveté des motifs en font autant de refrains qui rendent ce Finale particulièrement attrayant, dans une veine épique. À découvert, les trompettes claironnent comme un héraut annonçant quelque dignitaire, et dressant l'oreille de l'auditeur. À l'étiage de leur registre, clarinettes (0'17) puis cors marmonnent comme des badauds intrigués n'osant hausser la voix. On attend une histoire, que nous consentent les violoncelles (0'27) prenant timidement mais posément la parole, comme un conte du barde Lumír qui représente ici le thème principal de l'Exposition et établit les codes du récit. La plupart des sections vont se réitérer, comme l'indiquent les barres de reprise de la partition. La seconde strophe du thème se creuse (0'50), toujours aux violoncelles. La première variation A1 (1'12) se déploie aussi en deux portions, chacune amorcée par le motif ascendant de trois notes qui signale la prise de parole : le premier, plutôt sinueux, conserve la mélodie aux cordes graves, tuilé en canon aux violons et altos ; le second (1'32) se scande aux cordes graves, émoustillé par des glissandi étagés aux autres archets. La seconde variation A2 (1'51) se calque sur la mélodie de la précédente, amplifiée ff et en tutti, et surtout en mettant les gaz ! On notera les trilles qui fulminent aux cors ! Contraste dynamique et cinétique avec la troisième variation A3 (2'04), encore plus rapide, voltigeant à la flûte solo. Après cet intermède, le tonitruant A2 se renfloue (2'30) et conclut l'Exposition par une péremptoire gesticulation. Le Développement (2'54) correspond à un second lot de variations, en ut mineur, dont le thème comparaît aux clarinettes et hautbois, introduit par un rebond qui l'apparente à une exaltation du thème de l'Exposition. La première variation (3'04) B1 affabule en la bémol, aux flûtes. En fa majeur, B2, la seconde (3'14), s'articule en quinconce entre trompettes et cordes graves. C'est aux bois que B3, la troisième, (3'24) se trémousse en ut majeur. Changement de texture, râpeuse pour B4 la dernière variation (3'34) qui regimbe aux trombones. La conclusion de cette partie (3'51) se livre à d'ultimes contorsion thématiques modulant de la mineur à ré majeur. Cette excursion vers la dominante prépare la tonique de sol majeur pour la Réexposition (4'16) qui résonne en fanfare, comme au tout début, et se réverbère aux trombones (4'30) puis aux cors et flûtes. Comme on peut le prévoir, le narrationnel thème A1 reparaît (4'48) en ses deux sections. Et précède trois nouvelles variations, distanciées, qui moralisent avec des regrets dans la voix. La première, A4 (5'40), se tresse aux cordes graves en écheveau avec les autres archets. La seconde, A5 (6'32), se distille d'abord à la clarinette harmonisée par un délicat trémolo des violons et altos, puis (6'57) aux hautbois et violoncelles. La dernière variation A6 (7'24) se délite aux violons et bassons, comme si l'assistance s'endormait, rêvant aux fabuleuses histoires du barde, sur lesquelles s'attardent flûtes et hautbois (7'49). Pendant cet épilogue, un trémolo des altos et violoncelles, ténu mais persistant, atteste que les aventures ne sont pourtant pas terminées. Effectivement, la variation A2 surgit (8'19) sur les chapeaux de roue ! Et se rue vers l'ébouriffante Coda (8'32) qui en quelques secondes tire un bouquet final, pompier voire caricatural (on se croirait dans un cartoon) mais diablement efficace : torride crémaillère arpégée aux violons (8'38), aux trombones (8'41) qui s'alentissent (8'44) pour mieux déclamer A2 (8'48), avant un furibond crépitement !
Étroitement associée à l'histoire de ces deux opus, la capitale anglaise en a toujours été un vecteur privilégié, comme en témoignent les référentiels enregistrements de Carlo Maria Giulini (Emi), Witold Rowicki (Philips), István Kertész (Decca), Pierre Monteux (RCA, pour la 7°), ou Constanti Silvestri (Columbia, 8°). C'est avec l'orchestre symphonique de Londres que se grava ce qu'on peut estimer comme la plus mémorable exécution de ces symphonies. Pour chacune d'elle, j'ai cherché dans la discographie si on avait fait mieux, mais en définitive Antal Doráti fait coup double ! Certes on trouverait parfois ailleurs des couleurs plus affinées, des émois plus élégiaques dans la 7°. Ou une jovialité plus innocente pour la 8° (par exemple Claudio Abbado à Berlin, chez Sony). Au demeurant, nulle version plus éloquente que celle du chef hongrois, qui soumet les lignes à haut voltage. Non une démonstration de fort des halles qui brutaliserait les coutures : partition en main, j'ai pu vérifier l'acuité des phrasés, la précision des congruences dans un réseau polyphonique (peut-être le plus enchevêtré de l'époque) qui n'acquiert sa texture et ses effets qu'au prix d'un scrupuleuse exactitude. Le flux musical se canalise sur un ampérage qui confère à la musique toute sa densité, et permet des chocs énergétiques complètement ahurissants. Les sforzandos électrocutent ! Certes le discours de Doráti est rugueux, autoritaire, mais non hautain, jamais plus que le texte. Ses pupitres sont sous contention permanente, concentrés comme jamais, toujours prêts à bondir, à vous asséner une décharge. Dans les rhapsodies de Enesco ou Liszt, également enregistrées à Londres par le même label, et bien qu'aucun répertoire ne l'ait laissé tiède, Doráti avait par ailleurs confirmé combien le galvanise le folklore d'Europe centrale. Ici encore, dans ces pages nourries de l'âme et du terroir bohèmes, la maestria s'avère captivante et renversante. Et nous offre tout bonnement une leçon de direction d'orchestre. Parmi les moments forts qui s'avèrent même anthologiques, admirez seulement la conclusion éreintante du Scherzo de la 7°, ou la férocité du finale de la 8° ! J'espère que l'audition ou la redécouverte de ce disque, mieux qu'aucun superlatif, vous convaincra qu'il s'agit d'une version historique, difficilement surpassable sur l'ensemble et sur chacun des paramètres interprétatifs. Quant à la prise de son, dire qu'elle est signée de l'équipe Mercury suffit à suggérer la plénitude et le dynamisme qu'on peut légitiment briguer.
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| | | Horatio Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Sam 4 Avr 2020 - 1:08 | |
| Je rebondis à la suite du post de Mélo, pour parler de la Septième Symphonie, dans la seconde mouture de Vaclav Neumann à la tête du Philharmonique Tchèque.
J'ai beaucoup d'affection pour ce chef -- sa pudeur, sa bonne tête, et l'orchestre qu'il a dirigé une bonne partie de sa carrière. Je me soupçonne néanmoins de l'apprécier surtout à cause de ce dernier point : la Philharmonie tchèque dont il hérite est si particulière, si idiomatique, que la qualité de l'orchestre se transmet par osmose au chef, et par essentialisation (de type karajan-esque) reflue entièrement sur lui. Car Neumann n'a pas la verve de Talich ni la précision distinguée d'Ancerl ; il lui arrive de subir la pulsation plutôt que de s'en servir ; il se montre rarement original. Il est très à l'aise avec les musiques pastorales ; le drame et l'urgence lui conviennent moins. Il y a cependant quelques œuvres où sa conduite poétique se transfigure, s'anime prodigieusement. Ses Mahler à Leipzig (5,6,7,9) en sont de parfaits exemples. Je peux encore citer une 2e de Brahms avec le Philharmonia (parmi les 2e pastorale, un sommet), son enregistrement des poèmes symphoniques de Dvorak avec le CPO (goûté et terrien), sa 3e de Mahler avec le CPO (pour son ambiance bohème, et le 3e mouvement comme une ballade musicale dans une forêt enchantée) -- et ses 7e de Dvorak.
Neumann a enregistré deux fois l'intégrale des symphonies de Dvorak, et les deux 7e sont des joyaux. Elles se ressemblent beaucoup ; la première est peut-être plus svelte, la seconde plus autoritaire. La Philharmonie Tchèque est renversante dans les deux. La 7e de Dvorak se démarque des autres symphonies de maturité par un ton plus sombre, résistant à l'attrait folklorique qui emportera les deux suivantes. Neumann trouve immédiatement le ton juste. Et je me trouve embarrassé pour décrire les particularités de sa réussite : Neumann étonne par l'évidence qu'il donne à cette musique, non par les moyens mis au service de son expressivité. Chez Dorati (dont la 7e est aussi un bonheur), on remarquera immédiatement les angles, la rugosité des cordes, tous ces fils que le chef entrelace et maintient sous tension. En comparaison, les choix de Neumann semblent faire office d'un à défaut, d'un middle of the road se reposant sur la familiarité des musiciens avec cette musique. Et pourtant cette version ne cesse de m'enthousiasmer ; essayons de préciser. Il y a la souplesse de l'orchestre : les musiciens alternent entre des accents précis, tranchants, et à la mesure suivante les bois retrouvent une irrésistible rondeur, sur fonds de cors veloutés. Même constat pour la gestion dynamique. En fait, Neumann révèle la continuité de cette musique, met en évidence la logique des transformations mélodiques et rythmiques. La verticalité nuit vraiment à la musique de Dvorak, de même que les sursauts rythmiques trop fréquents ; la réussite de cette version réside dans sa mécanique. Une telle réussite est évidemment rendue possible par l'orchestre -- et à son sujet les superlatifs me manquent. A chaque écoute, je me dis que cette musique a été écrite pour sonner ainsi. Le deuxième enregistrement de Neumann peut être surpassé en bien des points, mais je n'ai encore jamais trouvé de version qui me laisse la même impression d'évidence. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97953 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Dim 5 Avr 2020 - 10:31 | |
| - Horatio a écrit:
- La 7e de Dvorak se démarque des autres symphonies de maturité par un ton plus sombre, résistant à l'attrait folklorique qui emportera les deux suivantes.
Tiens, c'est étonnant : pour moi justement, la Septième est particulièrement réussie dans l'intégration des éléments de danse, de rebond folklorique ; avant la Neuvième, Dvo n'est jamais allé aussi loin dans ses symphonies de ce point de vue – non pas qu'il n'y ait d'éléments folkloriques avant, mais ils étaient davantage traités de façon essentiellement mélodiques, alors qu'ici la dimension rythmique / orchestrale devient particulièrement intéressante. Tandis que la Huitième, pour moi, marque un retour vers une pensée symphonique de tradition germanique plus traditionnelle. |
| | | wilou35 Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 68 Date d'inscription : 29/12/2011
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Dim 5 Avr 2020 - 10:51 | |
| Je suis entièrement d'accord avec votre analyse de cette symphonie... Il suffit d écouter les premières mesures du 01er mouvement... Inquiétant sombre et plein de doute... On retrouve néanmoins un peu de cet aspect folklorique dans le 3ème mouvement mais cette symphonie de dvorak ne ressemble à aucune autre... |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Dim 5 Avr 2020 - 12:07 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Horatio a écrit:
- La 7e de Dvorak se démarque des autres symphonies de maturité par un ton plus sombre, résistant à l'attrait folklorique qui emportera les deux suivantes.
Tiens, c'est étonnant : pour moi justement, la Septième est particulièrement réussie dans l'intégration des éléments de danse, de rebond folklorique ; avant la Neuvième, Dvo n'est jamais allé aussi loin dans ses symphonies de ce point de vue – non pas qu'il n'y ait d'éléments folkloriques avant, mais ils étaient davantage traités de façon essentiellement mélodiques, alors qu'ici la dimension rythmique / orchestrale devient particulièrement intéressante.
Tandis que la Huitième, pour moi, marque un retour vers une pensée symphonique de tradition germanique plus traditionnelle. D'accord quant à l'intégration des éléments de danse et de folklore. Mais il faudrait en dire de même des 8e et 9e : les deux sont des odes à la Bohème, Dvorak est clair dans les deux cas. La 8e, c'est de la danse en continu. Je trouve que la 7e comporte une dimension supplémentaire, irréductible à la danse : un élément dramatique, plus sombre. L'orchestration est à mon sens meilleure, plus compacte, moins dominée par la mélodie. Et l'inspiration ne faiblit pas en court de route, contrairement aux 8e et 9e : le Final de la 7e n'est pas une redite du premier mouvement, il y a une véritable évolution entre les deux extrêmes de la symphonie. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Lun 8 Fév 2021 - 0:07 | |
| On peut percevoir dans l’œuvre symphonique de Dvořák une tentative de synthèse, plus ou moins réussie, entre la tradition austro-allemande de la forme-sonate et le folklore de la Bohème natale du compositeur. Bělohlávek privilégie assez unilatéralement le second au détriment de la première. Son intégrale s’écoute comme une longue promenade un peu indolente et uniment idyllique à travers bois et prés de Bohème. Les tempi sont globalement assez lents, ce qui permet au chef de fouiller les textures à la recherche du moindre motif mélodique (ça chante dans tous les coins) et d’offrir une lecture assez détaillée, qui est favorisée par une splendide prise de son, très proche de l’orchestre et qui ne se laisse pas piéger par la réverbération généreuse du Rudolfinum. Par contre, — Bělohlávek n’étant pas vraiment réputé pour la fermeté de sa direction — celles et ceux qui aiment un Dvořák musclé, vigoureux et fermement architecturé, iront voir ailleurs. La mollesse de la direction, le manque de franchise des attaques et la lenteur générale leur paraîtront rédhibitoires. Les couleurs sont splendides (la philharmonie tchèque retrouve un peu de son lustre d’antan, sans l’incroyable typicité des années 56-60 hélas), mais le dessin est souvent imprécis. Les deux premières symphonies, déjà filandreuses et fastidieuses, tendent ici à devenir purement rhapsodiques et à s’effondrer sous leur propre poids. Les 3, 4, 5 et 6, splendides de couleurs, sont sans doute celles qui résistent le mieux à un tel traitement. Les trois dernières pâtissent par contre d’une concurrence féroce (une petite exception pour la Huitième, magnifiquement chantante et dansante peut-être) et peinent à s’imposer, surtout la Neuvième assez banale.
Dernière édition par Anaxagore le Lun 8 Fév 2021 - 3:29, édité 1 fois |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde Lun 8 Fév 2021 - 0:47 | |
| Très intéressant, merci pour la synthèse... |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde | |
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| | | | Dvorak, symphonies autres que la 9ème, du nouveau monde | |
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