Poésie et musique

Je réécoute ces deux cd:

Et pour vous, la poésie se suffit-elle à elle-même oubien l'apport d'une musique et donc de la chanter lui donne-t-elle une autre dimension supplémentaire?

leo a écrit:

Et pour vous, la poésie se suffit-elle à elle-même oubien l'apport d'une musique et donc de la chanter lui donne-t-elle une autre dimension supplémentaire?

pour moi, elle apporte clairement une dimension supplémentaire, un poème c'est bien mais si il est divinement chanté et surtout divinement harmonisé en musique c'est encore mieux...

et pour Baudelaire, je pense instinctivement surtout à Debussy (ahh, "Le jet d'eau" et "Recueillement") - plus qu'à Leo Ferré d'ailleurs.

cela dit, on peut aussi flinguer un beau poème avec une musique tarte... c'est à manier avec précaution.

C'est justement interressant de comparer les différences d'approches de chacun des compositeurs et les coupes ( parfois sombres ) commises dans la poésie elle-même...

Je ne dirai jamais de mal de Ferré ( c'est interdit par mon médecin ) mais le travail d'arrangeur de Jean-Michel Defaye sur ce disque est aussi primordial que la musique de Ferré

leo a écrit:

mais le travail d'arrangeur de Jean-Michel Defaye sur ce disque est aussi primordial que la musique de Ferré

ah, il faudra que j'écoute ça un de ces 4 car j'ai adoré les orchestrations et la direction d'orchestre de Defaye dans les BOs des Sautet (Les choses de la vie, Max et les ferrailleurs) et Granier Deferre (Le chat, La veuve Couderc) dont les superbes musiques étaient signées par le très jeune Philippe Sarde

Bon, qui aime ici une des plus grandes chansons de Caussimon/Ferré, interdite (???) d'antenne, on ne l'entend JAMAIS, trop longue, trop dérangeante ??? La version Ferré possède une toute autre dimension que l'originale de Caussimon, l'orchestration, la voix, la présence...

Ne chantez pas la mort

http://perso.magic.fr/swproduction/mortcaussi.html

Leo Ferré... - - - - - allo ? SOS détresse amitié, j'écouute ?

Ben moi évidemment mais tu fais erreur. Ferré l'a enregistré avant Caussimon: il l'a créé sur scène à l'Olympia 1972: j'ai un cd de raretés avec cet enregistrement
Interdite d'antenne, non, aucune raison mais c'est vrai que la version Ferré est beaucoup plus longue... De toute façon, Ferré, on entend toujours les mêmes à la radio: c'est extra, jolie môme ( non non pitié pas la version de Florent Pagny :face: :face: )

Sinon, pour moi, le plus beau truc de Ferré, c'est " la mémoire et la mer "

Stanislas Lefort a écrit:

Leo Ferré... - - - - - allo ? SOS détresse amitié, j'écouute ?

Déchaîne le Stan ce soir. Personne n'a un somnifère à lui fourguer

Euh, qu'est-ce que tu appelles vieux? J'suis plus tout jeune non plus...

Et j'ai vu FERRE neuf fois sur scène

leo a écrit:

Stanislas Lefort a écrit:

Leo Ferré... - - - - - allo ? SOS détresse amitié, j'écouute ?

Déchaîne le Stan ce soir. Personne n'a un somnifère à lui fourguer

Euh, qu'est-ce que tu appelles vieux? J'suis plus tout jeune non plus...

Et j'ai vu FERRE neuf fois sur scène

Ben, quand je suis né, She loves you des Beatles était n°1 en Angleterre !

Ben, je suis plus vieux que toi...

leo a écrit:

Ben, je suis plus vieux que toi...

Chouette ! je me sens moins seul...

Pour revenir sur le sujet, voici une grande dame qui a su interprêter les grands poètes avec émotion et un sens dramatique rare: Monique Morelli

Mais vous connaissez pas, je sais, vous êtes trop jeunes

leo a écrit:

Mais vous connaissez pas

Si, on connaît, Monique, deux qui la tiennent et un qui l'enregistre... Mais bof, ça m'a pas marqué Je n'en ai plus aucun souvenir, alors qu'une autre oubliée du même genre, Cora Vaucaire, a quand même laissé la version de référence de cette formidable chanson qu'est Trois petites notes de musique, que le non moins excellent Benabar se permet de reprendre actuellement

gaston a écrit:

leo a écrit:

Mais vous connaissez pas

Si, on connaît, Monique, deux qui la tiennent et un qui l'enregistre... Mais bof, ça m'a pas marqué Je n'en ai plus aucun souvenir, alors qu'une autre oubliée du même genre, Cora Vaucaire, a quand même laissé la version de référence de cette formidable chanson qu'est Trois petites notes de musique, que le non moins excellent Benabar se permet de reprendre actuellement

Ah? bizarre ça... Cora Vaucaire, je connais bien entendu mais elle me paraît bien fade par rapport à Monique Morelli, toutes deux grandes blanches de St Germain des Prés... Ce que je peux reprocher aussi à Cora Vaucaire, c'est euh... comment dire... sa pudeur.... Remplacer le mot cul par coeur dans un poème de Rutebeuf ( au grand dam de Léo Ferré d'ailleurs ) c'est du n'importe quoi à mon sens...

leo a écrit:

elle me paraît bien fade par rapport à Monique Morelli

Attention, je ne défends pas Cora Vaucaire, elle est indéfendable, je l'ai entendue l'an dernier à la radio, c'était du Moi Je en permanence
Je défends juste cette chanson. Alors que je n'arrive pas à me souvenir de la voix de Monique Morelli :face:

A l'origine, 3 petites notes de musique a été créé par Juliette Gréco il me semble

La chanson a été composée en 61 par Georges Delerue et Henri Colpi, elle était la BO d'un film magnifique (à l'époque, je l'ai revu récemment, ça a vieilli terriblement) : Une aussi longue absence, premier film du même Colpi, avec Marguerite Duras au scénario. Elle est chantée dans le film par...






... Cora Vaucaire


Et je n'aime pas la version dure de Gréco, ni la sucrette de Montand.

Je viens aussi d'entendre (merci la mule, j'efface après, promis) Monique, dans Aragon : effectivement, c'est grosso modo du Ferré au féminin, en moins marquant...

On en apprend chaque jour: 1 - 1

Sinon, ça fait plaisir de voir que ce style musical interresse encore certains. Je me sens moins seul

à l'écoute actuellement. Quel personnage fascinant et contrasté que Bruant, chantant le Petit Peuple et vivant lui-même dans un luxe outrancier - réactionnaire dans l'âme.
Mais quel sens du mot qui fait mouche!

A l'écoute:

[quote="leo"]Je réécoute ces deux cd:

Et pour vous, la poésie se suffit-elle à elle-même oubien l'apport d'une musique et donc de la chanter lui donne-t-elle une autre dimension supplémentaire?

Pour moi, la poésie n'a pas besoin de musique puisqu'elle est déjà musique. Elle se suffit bien sûr, sauf quand elle est médiocre.
Cela dit, je ne m'oppose pas à ce qu'on mette en musique la poésie et qu'on la chante, mais dans ce cas c'est une recréation. Quand un compositeur s'approprie tel poème, cela peut donner quelque chose de prodigieux. Un des meilleurs exemples, c'est en effet ce qu'a produit Léo Ferré. Ses interprétations de Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Apollinaire, etc., tiennent du miracle. C'est la rencontre parfaite d'un musicien avec les poètes qu'il aimait. Personne n'a mieux fait que lui dans ce domaine!

poet75 a écrit:

Un des meilleurs exemples, c'est en effet ce qu'a produit Léo Ferré. Ses interprétations de Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Apollinaire, etc., tiennent du miracle. C'est la rencontre parfaite d'un musicien avec les poètes qu'il aimait. Personne n'a mieux fait que lui dans ce domaine!

Effectivement, je vois que vous êtes très liés.

Poet75, tu as quelques souçis avec les citations: ça n'apparait pas en blanc. Il te faut conserver les quotes au début et fin du message

Juste une habitude à prendre. Fais une prévisualisation à chaque fois pour vérifier que tu ne t'es pas trompé

Quels sont les poèmes de Baudelaire que Ferré a chanté ? Je n'en ai aucun sur la compilation que je me suis offert il y a quelque temps ?

(PSSST : Léo ? A quand un topic Ferré, il y a longtemps que je l'attend... Avoue que tu n'y connais rien en fait...)

ouannier a écrit:

Quels sont les poèmes de Baudelaire que Ferré a chanté ? Je n'en ai aucun sur la compilation que je me suis offert il y a quelque temps ?

(PSSST : Léo ? A quand un topic Ferré, il y a longtemps que je longtemps... Avoue que tu n'y connais rien en fait...)

Quel faignant!

En gros ceçi:

http://touslescd4.site.voila.fr/B000006YNX_chante_baudelair.htm

http://www.leo-ferre.com/disco/w0.htm


Et en fouinant, je suis tombé sur un forum spécial Baudelaire, tiens!

http://baudelaire.litteratura.com/forums/read.php?f=5&i=741&t=741

Bonsoir, pour demain il me faut faire un devoir sur la poésie et la musique. C'est fait ! Mais il me faut trouver 10 poèmes en rapport avec la musique. J'en ai 5:
Victor Hugo - Ecrit sur la plinthe d'un bas-relief antique
Charles Baudelaire - La musique
Paul Verlaine - Son joyeux, importun, d'un clavecin sonore
Alphonse De Lamartine - Invocation (les harmonies)
Arthur Rimbaud - A la musique

Si vous en connaisez d'autres se serait sympa de me donner juste le titre, après je trouverais
Je continue mes recherches

Ils peuvent être dans une autre langue que le français ?

euh oui "vous rassemblerez une dizaine de poèmes d'époques et d'auteurs différents"

Richard DEHMEL, Die stille Stadt :

Liegt eine Stadt im Tale,
Ein blasser Tag vergeht.
Es wird nicht lange dauern mehr,
Bis weder Mond noch Sterne
Nur Nacht am Himmel steht.

Von allen Bergen drücken
Nebel auf die Stadt,
Es dringt kein Dach, nicht Hof noch Haus,
Kein Laut aus ihrem Rauch heraus,
Kaum Türme noch und Brücken.

Und als dem Wandrer graute,
Da ging ein Lichtlein auf im Grund
Und durch den Rauch und Nebel
Begann ein leiser Lobgesang
Aus Kindermund.

en même temps je sais pas c'est pour le cours de Français.
Merci je vais quand même le mentionner.

J'en ai trouvé un autre sur internet


Mes chants terrestres
Me trouvent avec leur dévotion.
Mes chants célestes
M’illuminent de leur ferveur.
Mes chants divins
M’immortalisent triomphalement.
Les étoiles chantent le chant
De la Lumière infinie.
La lune chante le chant
De la Félicité éternelle.
Le seul chant qui reste sans voix est mon chant
De la Hauteur immortelle.



Extrait de Dix-mille Fleurs-Flammes, vol. 32 de Sri Chinmoy


http://www.srichinmoysongs.com/francais/la-musique/poemes-sur-la-musique-et-le-chant/

En même temps, le cours de français est aussi le cours de littérature...

Tu lis un peu l'allemand, que tu puisses expliquer pourquoi ?

Il y a aussi celui-ci de Théodore de Banville :

Las! Colombine a fermé le volet,
Et vainement le chasseur tend ses toiles,
Car la fillette au doux esprit follet,
De ses rideaux laissant tomber les voiles,
S'est dérobée, ainsi que les étoiles.
Bien qu'elle cache à l'amant indigent
Son casaquin pareil au ciel changeant,
Ah! C'est pour charmer cette beauté barbare
Que remuant comme du vif argent.
Arlequin chante et gratte sa guitare.

Et bien sûr Paul Verlaine :

Les donneurs de sérénades
Et les belles écouteuses
Echangent des propos fades
Sous les ramures chanteuses.

C'est Tircis et c'est Aminte,
Et c'est l'éternel Clitandre,
Et c'est Damis qui pour mainte
Cruelle fait maint vers tendre.

Leurs courtes vestes de soie,
Leurs longues robes à queues,
Leur élégance, leur joie
Et leurs molles ombres bleues,

Tourbillonent dans l'extase
D'une lune rose et grise,
Et la mandoline jase
Parmi les frissons de brise.


A présent, ces poèmes ont un rapport avec la musique, mais ne traitent pas à proprement parler de musique...

enie a écrit:

J'en ai trouvé un autre sur internet


Mes chants terrestres
Me trouvent avec leur dévotion.
Mes chants célestes
M’illuminent de leur ferveur.
Mes chants divins
M’immortalisent triomphalement.
Les étoiles chantent le chant
De la Lumière infinie.
La lune chante le chant
De la Félicité éternelle.
Le seul chant qui reste sans voix est mon chant
De la Hauteur immortelle.



Extrait de Dix-mille Fleurs-Flammes, vol. 32 de Sri Chinmoy


http://www.srichinmoysongs.com/francais/la-musique/poemes-sur-la-musique-et-le-chant/

Heu... Sri Chinmoy a certes écrit, mais c'est avant tout un gourou... Pas un auteur canonique en tout cas !

Et je doute que ce soit beau, même en anglais...

Non je ne lis pas l'allemand mais à l'aide d'un dictionnaire je comprendrais le poème.
Je prends les poèmes de Banville et Verlaine.

gérard de Nerval Fantaisie, sonnet dont le 1er quatrain doit être:

Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber (prononcer Vèbre)
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.

Or chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit...

Je ne sais plus la suite par coeur mais ça se trouve dans toutes les anthologies.

Il y avait un poème des Rhénanes d'Apollinaire (celles parues dans Il Y A)
le vin du Rhin, que je faisais souvent lire à mes élèves:

Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme,
Ecoutez la chanson lente d'un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes,
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds...

Là encore il faudrait chercher la suite; mais dans Alcools, la Chanson du mal Aimé est pleine de références à la musique, et se présente elle-même comme une suite de mélodies. Les dix poèmes recherchés s'y trouvent donc, bout à bout.

L'intérêt de ce genre d'exercice étant avant tout de te faire lire de la poésie, je t'en ai trouvé quelques-uns pour que tu puisses avoir le temps de finir, mais à présent, je t'invite à aller feuilleter de bons sites d'anthologie.
J'aime bien ces deux-ci :
http://poesie.webnet.fr/auteurs/liste.html ;
http://www.kalliope.org/poets.cgi?list=az&sprog=fr .

Bonne lecture.

DavidLeMarrec a écrit:

enie a écrit:

J'en ai trouvé un autre sur internet


Mes chants terrestres
Me trouvent avec leur dévotion.
Mes chants célestes
M’illuminent de leur ferveur.
Mes chants divins
M’immortalisent triomphalement.
Les étoiles chantent le chant
De la Lumière infinie.
La lune chante le chant
De la Félicité éternelle.
Le seul chant qui reste sans voix est mon chant
De la Hauteur immortelle.



Extrait de Dix-mille Fleurs-Flammes, vol. 32 de Sri Chinmoy


http://www.srichinmoysongs.com/francais/la-musique/poemes-sur-la-musique-et-le-chant/

Heu... Sri Chinmoy a certes écrit, mais c'est avant tout un gourou... Pas un auteur canonique en tout cas !

Et je doute que ce soit beau, même en anglais...

Ah. Je crois que je vais le retirer de la liste alors. Je trouvais ça beau

DavidLeMarrec a écrit:

L'intérêt de ce genre d'exercice étant avant tout de te faire lire de la poésie, je t'en ai trouvé quelques-uns pour que tu puisses avoir le temps de finir, mais à présent, je t'invite à aller feuilleter de bons sites d'anthologie.
J'aime bien ces deux-ci :
http://poesie.webnet.fr/auteurs/liste.html ;
http://www.kalliope.org/poets.cgi?list=az&sprog=fr .

Bonne lecture.

Oui c'est pour nous faire lire, on devait choisir des poèmes sur un thème de notre choix et rédiger une préface pour justifier notre choix. J'ai pu faire 3 pages à partir des 5 textes que j'avais.

enie a écrit:

Non je ne lis pas l'allemand mais à l'aide d'un dictionnaire je comprendrais le poème.

En deux mots, pour ne pas te faire perdre de temps : on décrit une ville silencieuse, plongée dans le brouillard, inquiétante, et soudain transfigurée par le chant de louange d'une bouche d'enfant.

Dehmel a inspiré toute une floppée de musiciens "décadents" autrichiens.

enie a écrit:

Ah. Je crois que je vais le retirer de la liste alors. Je trouvais ça beau

C'est de la langue de coton...

Sinon, c'est une bonne idée de vous faire réaliser ce choix avec cette préface

merci. Et vous connaissez l'accordéoniste Michka qui a mis en musique "A la musique" de Rimbaud. J'ai lu ça quelque part j'éspère que c'est vrai. Enfin, mon prof n'ira pas vérifier

Non, je ne connais pas. Poème jamais mis en musique par un compositeur classique, à ma connaissance.

J'ai trouvé ce site http://www.amisdelapoesie.net/listepoeme/theme/musique/page-1.html
où l'on peut choisir des poèmes par thèmes, mais ils ne s'affichent pas chez moi.

Chez moi non plus.

Ca fonctionne chez moi.

DavidLeMarrec a écrit:

Chez moi non plus.

Même chose

entropie a écrit:

Ca fonctionne chez moi.

Ah et alors, beaucoup de poèmes sur la musique?

enie a écrit:

entropie a écrit:

Ca fonctionne chez moi.

Ah et alors, beaucoup de poèmes sur la musique?

J'ai parler trop vite je pensais que lorsque vous disiez que cela ne fonctionner pas vous parlier de l'affichage du site mais en fait je comprend maintenant que c'est parcequ'il anonce 82 poeme sur la musique mais qu'il réponde qu'il n'y en a pas quand on les demande.
Désolés pour ce faux espoir.