Autour de la musique classique Le but de ce forum est d'être un espace dédié principalement à la musique classique sous toutes ses périodes, mais aussi ouvert à d'autres genres. |
| | Antonín Dvořák | |
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Auteur | Message |
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Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Lun 11 Fév 2013 - 15:26 | |
| - Benvenuto a écrit:
- En revanche, toujours pas d'accord, Horatio, avec tes réserves concernant la 9ème...
C'est qu'il y a tellement mieux que cette ultime symphonie, alors que c'est toujours la première chose qu'on cite ! - Coutures a écrit:
- Je ne savais pas que Brahms admirait Dvorak. Vraiment? Bon, je vais écouter Dvorak autrement.
Oui - on pourrait presque parler d'un respect filial, Brahms ayant pris Dvorak sous son aile pour l'aider à ses débuts, notamment en le recommandant à son éditeur Simrock. Le vieux maître admirait surtout la prodigieuse inspiration mélodique de son cadet, déclarant quelque chose comme "la plupart d'entre nous pourrait même se satisfaire de ses déchets" (!). On sait par exemple qu'il appréciait beaucoup la fraîcheur des Danses Slaves et des Légendes, qu'il a découvert le potentiel concertant du violoncelle à l'écoute du Concerto op. 104 de Dvorak (même s'il avait déjà écrit son Double Concerto) ; mais aussi qu'il avait quelques réticences vis-à-vis de la Symphonie du Nouveau Monde ( ). |
| | | benvenuto Mélomaniaque
Nombre de messages : 1340 Date d'inscription : 11/07/2011
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Lun 11 Fév 2013 - 15:45 | |
| - Horatio a écrit:
- Benvenuto a écrit:
- En revanche, toujours pas d'accord, Horatio, avec tes réserves concernant la 9ème...
C'est qu'il y a tellement mieux que cette ultime symphonie, alors que c'est toujours la première chose qu'on cite !
- Coutures a écrit:
- Je ne savais pas que Brahms admirait Dvorak. Vraiment? Bon, je vais écouter Dvorak autrement.
Oui - on pourrait presque parler d'un respect filial, Brahms ayant pris Dvorak sous son aile pour l'aider à ses débuts, notamment en le recommandant à son éditeur Simrock. Le vieux maître admirait surtout la prodigieuse inspiration mélodique de son cadet, déclarant quelque chose comme "la plupart d'entre nous pourrait même se satisfaire de ses déchets" (!). On sait par exemple qu'il appréciait beaucoup la fraîcheur des Danses Slaves et des Légendes, qu'il a découvert le potentiel concertant du violoncelle à l'écoute du Concerto op. 104 de Dvorak (même s'il avait déjà écrit son Double Concerto) ; mais aussi qu'il avait quelques réticences vis-à-vis de la Symphonie du Nouveau Monde ( ). On est d'accord, ce n'est sans doute pas la plus profonde de ses oeuvres, mais c'est quand même assez irrésistible, non? Il y a assez d'idées pour 10 symphonies, et pour autant on ne perd jamais l'impression d'unité et de cohérence...sans doute la place qu'on lui accorde est-elle disproportionnée par rapport au reste de l'oeuvre de Dvorak, qui contient nombre de pages méconnues bien que tout aussi réussies, mais en aucun cas je ne pourrais la considérer comme secondaire!!! |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Mar 12 Fév 2013 - 0:54 | |
| Il y avait beaucoup de respect mutuel entre Dvorak et Brahms. Une cellule thématique importante dans le Requiem allemand (troisième mouvement, avec le baryton "Herr, lehre doch mich") ouvre le concerto pour violoncelle. Je crois qu'il y a un rappel thématique de la deuxième (Brahms) dans la sixième de Dvorak.
J'ai longtemps renâclé devant la neuvième. Overkilling, overexposure, style Petite Musique de nuit ou bien Quatre Saisons. Mais c'est chose du passé - enfin, pour le moment. J'ai redécouvert cette oeuvre que je considère très forte, avec deux premiers mouvements incomparables. L'intérêt fléchit un peu dans la seconde moitié, un peu comme avec l'Eroica. Mais ça reste du top niveau jusqu'aux derniers accords. |
| | | kegue Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4936 Age : 54 Localisation : Là où repose Cocteau Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Sam 2 Nov 2013 - 16:02 | |
| J'ai d'ailleurs un doute sur les motifs "américains" de cette symphonie. Ont-ils été écrits par Dvorák ou sont-ils issus des mélodies traditionnelles ?
C'est quand même assez bluffant d'entendre dans cette symphonie, des couleurs qu'un bon nombre de compositeurs américains ultérieurs utiliseront à foison. |
| | | Marchoukrev Mélomane averti
Nombre de messages : 445 Age : 28 Localisation : Entre Paris et les Hauts-de-France Date d'inscription : 14/08/2013
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Sam 2 Nov 2013 - 20:21 | |
| - André a écrit:
- Il y avait beaucoup de respect mutuel entre Dvorak et Brahms. Une cellule thématique importante dans le Requiem allemand (troisième mouvement, avec le baryton "Herr, lehre doch mich") ouvre le concerto pour violoncelle. Je crois qu'il y a un rappel thématique de la deuxième (Brahms) dans la sixième de Dvorak.
Même que Brahms aurait dit un jour: "Ah mon Dieu s'il pouvait seulement me venir une grande et belle idée comme Dvorak".
Dernière édition par Marchoukrev le Sam 2 Nov 2013 - 20:32, édité 1 fois |
| | | Marchoukrev Mélomane averti
Nombre de messages : 445 Age : 28 Localisation : Entre Paris et les Hauts-de-France Date d'inscription : 14/08/2013
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Sam 2 Nov 2013 - 20:26 | |
| - kegue a écrit:
- J'ai d'ailleurs un doute sur les motifs "américains" de cette symphonie. Ont-ils été écrits par Dvorák ou sont-ils issus des mélodies traditionnelles ?
Réponse du principal intéressé: " Je pense que la musique des Noirs et celle des Indiens sont pratiquement identique aux modèles européens utilisés par Mendelssohn (Les Hébrides), les anciens modes ecclésiastiques, Félicien David dans sa Symphonie «Le Désert», Verdi dans Aïda et moi-même dans ma [7e] Symphonie en ré mineur. J'ai donc étudié attentivement un certain nombre de mélodies indiennes qu'un ami me donna, et m'imprégnais complètement de leurs caractéristiques --en fait de leur âme. C'est cet esprit que j'ai essayé de reproduire dans ma nouvelle symphonie. Je n'ai pas réellement utilisé ces mélodies. J'ai simplement écrit des thèmes originaux en incorporant les particularités de la musique indienne, et, en utilisant ces thèmes comme des sujets, les ai développés avec toutes les ressources des rythmes, de l'harmonie, du contrepoint et de la couleur orchestrale modernes. La symphonie est en mi mineur. Elle est écrite selon les modèles classiques et est en quatre mouvements. Elle débute par une courte introduction, un Adagio d'environ trente mesures. Celle-ci conduit directement à l'Allegro, qui incorpore les principes que j'ai exploités dans les Danses Slaves ; principes qui sont de préserver, traduire en musique, l'âme d'une race aussi distincte dans ses mélodies nationales que dans ses chants populaires. Le deuxième mouvement est un Adagio [Largo]. Mais il est différant des pages classiques de cette forme. C'est en réalité une étude ou une esquisse pour une oeuvre plus longue, soit une cantate, soit un opéra que j'ai l'intention d'écrire, et qui sera fondé sur le « Hiawatha » de Longfellow. Il y a longtemps que je caresse l'idée d'utiliser ce poème. J'en fis la connaissance il y a environ trente ans par l'intermédiaire d'une traduction en bohémien. Il suscita à l'époque très vivement mon imagination, et l'impression ne s'est seulement renforcée que depuis que je vis ici. Le Scherzo de la symphonie me fut suggéré par la scène de la fête dans « Hiawatha » où les Indiens dansent, et c'est également une tentative que j'ai faite dans le but de faire participer à la musique la couleur locale propre à l'hérédité indienne. Le dernier mouvement est un Allegro con feroce (sic!). Tous les thèmes précédents réapparaissent et sont traités de diverses manières. Les instruments sont seulement ceux que nous trouvons dans ce que nous appelons l'orchestre Beethoven", se composant des cordes, quatre cors, trois trombones, deux trompettes, deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes et timbales. Il n'y pas de harpe et je n'ai pas jugé utile d'ajouter de nouveaux instruments pour obtenir les effets que je voulais. J'ai vraiment été très occupé depuis que je suis arrivé dans ce pays. J'ai achevé deux oeuvres de musique de chambre, qui seront jouées par le Quatuor Kniesel, de Boston, en janvier prochain, au Music Hall. Elles ont toutes deux été écrites selon les mêmes principes que cette symphonie et reflètent le même esprit indien. L'une est un quatuor à cordes en fa majeur, et l'autre un quintette en mi bémol majeur pour deux violons, deux altos et violoncelle." Antonin Dvorák, New York Herald Tribune, 15 décembre 1893. |
| | | Marchoukrev Mélomane averti
Nombre de messages : 445 Age : 28 Localisation : Entre Paris et les Hauts-de-France Date d'inscription : 14/08/2013
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Sam 2 Nov 2013 - 20:30 | |
| Ce qui est sûr, c'est qu'il y a bien un style "américain" chez Dvorak. Lorsqu'on compare la 9ème symphonie et le quatuor, on remarque une grande similitude dans les sonorités, l'esprit, l'atmosphère de l'œuvre. C'est d'ailleurs ce que nous dit le compositeur: ces deux œuvres furent conçues dans le même esprit. |
| | | hommepiano Mélomaniaque
Nombre de messages : 818 Date d'inscription : 23/01/2014
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Mer 5 Fév 2014 - 22:42 | |
| bonsoir je suis entrain d'écouter la 8ème symphonie et toujours sur youtube, au moins j'ai un casque pas trop mauvais. lorsque je vois le nombre de liens et de vues vers la symphonie n9 du nouveau monde.....cette dernière écrase toutes les autres en matière d'audience et pourtant dès la 1ere écoute le premier mouvement cette 8ème me plait et a l'air réussi. je suis surpris de cet engouement pour cette symphonie n9, grâce à son titre racoleur "symphonie du nouveau monde" ? j'aime déjà cette 8ème. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Mer 5 Fév 2014 - 22:46 | |
| Moi aussi je trouve que la Huitième est sa meilleure, mais la Neuvième dispose de quelques mouvements très typés mélodiquement. Sans paroler de la présence d'un sous-titre, toujours un atout pour que le grand public puisse se repérer.
Il n'y a pas toujours de raison pour qu'une pièce émerge plus que les autres... la « Clair de Lune » n'est pas la meilleure des sonates de Beethoven, loin s'en faut. Son premier mouvement est très jouable, donc prisé des pianistes amateurs, mais ça n'explique pas tout.
Je crois que tous les amateurs de Dvořák te diront que les trois dernières le trouvent à son meilleur. |
| | | warren 60 Mélomane averti
Nombre de messages : 418 Age : 52 Localisation : toulouse Date d'inscription : 28/01/2014
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Mer 5 Fév 2014 - 23:26 | |
| C'est vrai que les symphonies 7 / 8 / 9 sont très réussies, mais n'oublions pas non plus la 6ème, le superbe lyrisme des parties de bois (allegro initial, début de l'adagio), les délicats souvenirs brahmsiens...et la folie du scherzo |
| | | benvenuto Mélomaniaque
Nombre de messages : 1340 Date d'inscription : 11/07/2011
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 6 Fév 2014 - 0:25 | |
| Le Furiant de la 6ème est immense...mais le reste est malheureusement plus dispensable. Comme le dit très justement David, les trois dernières symphonies de Dvorak constituent une somme essentielle, très contrastée d'une oeuvre à l'autre (sombre et puissante concentration de la 7ème, allégresse sémillante et poétique de la 8ème, démesure épique de la 9ème), mais d'une remarquable constance dans l'excellence. Ca fait vraiment partie de ce qu'il a fait de mieux, ce qui n'est vraiment pas peu dire! |
| | | starluc Mélomaniaque
Nombre de messages : 951 Date d'inscription : 13/08/2013
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 6 Fév 2014 - 17:55 | |
| J'avoue que la 9ème, oeuvre que je trouve globalement triste, avec les dernières mesures du finale où on dirait que tout l'orchestre se casse la figure dans un escalier, n'est pas trop de mon goût...En revanche, j'aime bcp les "Danses Slaves" et leur fraîcheur mélodique. Je trouve Dvorak, de ce que j'en connais, plus à l'aise dans les "petits format" que dans les symphonies. Mais bon, quoi!
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3570 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 6 Fév 2014 - 22:52 | |
| Peut-être la reprise d'un thème de la 9e par Serge Gainsbourg a-t-il aussi été un levier pour faire connaître cette symphonie à un public moins versé dans le classique ? |
| | | Chris3 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4542 Date d'inscription : 10/07/2007
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 6 Fév 2014 - 23:20 | |
| Oui, moi aussi j'adore les 7è et 8è symphonie de Dvořák, et spécialement les 3ès mouvements de ces deux oeuvres. Mais c'est vrai que j'ai découvert le Dvořák symphonique avec la Nouveau Monde, qui sur certains de mes enregistrements, est numéroté comme la N°5. Renseignements pris, ce n'est pas une erreur (j'ai 3 disques qui mentionnent ce chiffre, c'eût été étonnant !), c'est qu'on a redécouvert des symphonies inédites du compositeur longtemps après sa mort. |
| | | Chris3 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4542 Date d'inscription : 10/07/2007
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 6 Fév 2014 - 23:29 | |
| - Pipus a écrit:
- Peut-être la reprise d'un thème de la 9e par Serge Gainsbourg a-t-il aussi été un levier pour faire connaître cette symphonie à un public moins versé dans le classique ?
En fait, Gainsbourg s'est inspiré 2 fois de cette symphonie : Dans Requiem pour un con et Initials BB. Mais plus généralement, le nombre de compositions qui ont repris un ou plusieurs thèmes de cette oeuvre est impressionnant (notamment dans les BO des dessins animés japonais et les groupes de metal !!), ce qui explique sa grande popularité, y compris parmi les non spécialistes de la musique classique. |
| | | néthou JazzAuNeth
Nombre de messages : 2016 Date d'inscription : 04/03/2011
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Ven 7 Fév 2014 - 8:34 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Moi aussi je trouve que la Huitième est sa meilleure, mais la Neuvième dispose de quelques mouvements très typés mélodiquement.
Pour les raisons exposées par David, la 9ème est effectivement l'arbre qui cache la forêt. Ce qui ne veut pas dire que l'arbre en question est moins beau, mais comme la 9ème a été beaucoup plus enregistrée que les autres, on trouve plus de sirop dans ses interprétations que pour les autres symphonies. Moi j'ai découvert la 8ème en concert jouée avec fougue par Ivan Fischer et l'Orchestre du festival de Budapest. Disons que pour une découverte, j'aurais pu tomber plus mal... |
| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14334 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Ven 7 Fév 2014 - 10:31 | |
| Désolé pour mon grand conformisme mais pour moi la 9ème est clairement au dessus du lot (même si je place la 4ème et la 8ème juste après), pas un seul moment de faiblesse dans son inspiration. Son chef-d'oeuvre. |
| | | JM Mélomane averti
Nombre de messages : 475 Date d'inscription : 24/08/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Ven 7 Fév 2014 - 14:29 | |
| La neuvième symphonie me parait bien plus élaborée également même si j'aime bien aussi la huitième, en particulier l'introduction du troisième mouvement, qui rappelle assez Brahms. J'adore surtout les poèmes symphoniques de Dvořák. En mon sens, ça fait partie de ses œuvres majeures. Je suis sûr que l'on pourrait en faire une version pour chœurs, soliste et orchestre. J'encourage d'ailleurs un chef d'orchestre un peu aventureux à se pencher sur la question. Et ça permettrait aussi de mettre en valeur la délicieuse poésie macabre des contes en vers de Karel Jaromír Erben. |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Ven 7 Fév 2014 - 17:18 | |
| - JM a écrit:
- La neuvième symphonie me parait bien plus élaborée également même si j'aime bien aussi la huitième, en particulier l'introduction du troisième mouvement, qui rappelle assez Brahms. J'adore surtout les poèmes symphoniques de Dvořák. En mon sens, ça fait partie de ses œuvres majeures. Je suis sûr que l'on pourrait en faire une version pour chœurs, soliste et orchestre. J'encourage d'ailleurs un chef d'orchestre un peu aventureux à se pencher sur la question. Et ça permettrait aussi de mettre en valeur la délicieuse poésie macabre des contes en vers de Karel Jaromír Erben.
Je trouve au contraire la Neuvième moins élaborée que les deux symphonies précédentes. Comme souvent, son inspiration décroît un peu au cours de l'œuvre, les deux premiers mouvements sont clairement les meilleurs pour moi ; pourtant, le contenu de l' Allegro initial n'est pas extrêmement riche, et la structure du Largo est beaucoup plus saccadée que le mouvement correspondant de la Septième, les épisodes sont mis bout-à-bout un peu abruptement. Idée intéressante que d'ajouter aux poèmes le texte qui les a inspirés ; mais l'entreprise est aventureuse, il y a de grands risques que les parties chorales masquent le grand travail sur l'orchestration et sur l'évolution des motifs. En ajoutant une ligne vocale, on changerait complètement l'optique de ces œuvres, puisqu'elles sont déjà extrêmement narratives, et ce serait les dénaturer que de les rendre encore plus redondantes qu'elles ne le paraissent au premier abord. |
| | | JM Mélomane averti
Nombre de messages : 475 Date d'inscription : 24/08/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Sam 8 Fév 2014 - 18:35 | |
| - Horatio a écrit:
- Je trouve au contraire la Neuvième moins élaborée que les deux symphonies précédentes. Comme souvent, son inspiration décroît un peu au cours de l'œuvre, les deux premiers mouvements sont clairement les meilleurs pour moi ; pourtant, le contenu de l'Allegro initial n'est pas extrêmement riche, et la structure du Largo est beaucoup plus saccadée que le mouvement correspondant de la Septième, les épisodes sont mis bout-à-bout un peu abruptement.
C'est possible. Faut que je réécoute ça. Mais je crois que c'est le côté abrupt de la neuvième qui me plait bien justement. Par moment ça sonne presque comme une musique de film plutôt qu'une symphonie traditionnelle. - Horatio a écrit:
- Idée intéressante que d'ajouter aux poèmes le texte qui les a inspirés ; mais l'entreprise est aventureuse, il y a de grands risques que les parties chorales masquent le grand travail sur l'orchestration et sur l'évolution des motifs. En ajoutant une ligne vocale, on changerait complètement l'optique de ces œuvres, puisqu'elles sont déjà extrêmement narratives, et ce serait les dénaturer que de les rendre encore plus redondantes qu'elles ne le paraissent au premier abord.
Oui d'autant que je crois pas que ça se fasse tellement d'ajouter des voix sur de la musique instrumentale. Moussorgski l'avait fait avec "Une Nuit sur le Mont Chauve" et j'avais trouvé ça assez efficace. La version des poèmes dirigée par Charles Mackerras est de toute façon difficilement surpassable, alors quitte à les réenregistrer, autant en faire quelque chose de différent ! |
| | | musselshell Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 22 Date d'inscription : 02/01/2010
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Lun 10 Fév 2014 - 18:47 | |
| Ce n' est evidemment pas la priorite des priorites...mais jetez une oreille sur la musique pour piano de notre chantre bohemien...il y a de belles choses...pas de grande forme...mais des miniatures souvent etonnantes...simples mais jamais simplistes...des trucs poignants parfois...les Eglogues...Silhouettes...l'Humoresque...la Suite en la... Kvapil a enregistre quatre albums...tout tient la... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Dim 13 Juil 2014 - 17:28 | |
| Le piano est assez peu joué (en dehors du Concerto, et éventuellement des Danses Slaves), mais les Tableaux Poétiques méritent réellement le détour. Beaucoup plus ambitieux que les danses, et assez évocateurs. En plus, c'est disponible et pas cher chez Brilliant, sous les doigts vivaces et tranchants d' Irina Poroshina. EDIT : Tiens, justement, juste au-dessus. Je plussoie donc. |
| | | Rodolphe Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 75 Date d'inscription : 08/11/2009
| Sujet: Dvorak Concerto pour violon Lun 27 Juil 2015 - 23:12 | |
| Bonjour,
Je découvre le Concerto pour violon de Dvorak. Cela me rappelle un peu celui de Bruch. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 22 Oct 2015 - 13:49 | |
| - arnaud bellemontagne a écrit:
- Dvorak:Symphonie n°9 "Du Nouveau Monde" (Bernstein)
Une œuvre magnifique qui fait voyager.
Xavier, tu parles rarement de Dvorak, tu aimes cette symphonie du nouveau monde?
- Xavier a écrit:
- Oui, je ne suis pas un fanatique de Dvorak, et ça fait partie des oeuvres que j'aime bien.
Mais enfin, pour rester à cette époque, je préfère Rimsky, Rachmaninov, Sibelius ou Mahler. - DavidLeMarrec a écrit:
- Les opéras sont beaucoup plus riches que le reste. Rusalka et Armida sont des chefs-d'œuvre sans doute beaucoup plus séduisants pour Xavier, non ?
- arnaud bellemontagne a écrit:
- Je connais peu ce compositeur. Je vais essayer de dénicher d'autres œuvres de lui en espérant que je trouverai des choses du tonneau de cette symphonie du nouveau monde.
- Eusèbe a écrit:
- Arnaud, tu devrais essayer la musique de chambre, en particulier les derniers quatuors et le quintette avec piano.
- arnaud bellemontagne a écrit:
- Je connais peu ce compositeur. Je vais essayer de dénicher d'autres œuvres de lui en espérant que je trouverai des choses du tonneau de cette symphonie du nouveau monde.
|
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 22 Oct 2015 - 13:50 | |
| Pour du Dvořák folklorisant / grandes plaines, ce n'est pas compliqué : quatuor n°12 et surtout le Concerto pour violoncelle. Les symphonies 7 et 8 fonctionnent aussi dans cette perspective.
Mais mâtiné de wagnérisme comme dans Rusalka, ça devrait te plaire, côté irisations au moirures diaprées. |
| | | arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25834 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 22 Oct 2015 - 14:01 | |
| Merci, je vous fais un retour dés que possible (quatuor n°12 et concerto pour violoncelle prévus pour ce soir). |
| | | Jaky Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9426 Age : 64 Localisation : Ch'tite ville Date d'inscription : 23/07/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 22 Oct 2015 - 14:08 | |
| Voir aussi les poèmes symphoniques : L'Ondin, La Sorcière de midi et Le Rouet d'or. Et sans doute plus convenu la sérénade pour cordes. |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 22 Oct 2015 - 14:55 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Mais mâtiné de wagnérisme comme dans Rusalka, ça devrait te plaire, côté irisations au moirures diaprées.
Toi tu sais parler à Arnaud! Sinon je confirme pour Rusalka. Il faudra que je tente Armida un de ces jours... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 22 Oct 2015 - 14:57 | |
| J'essaie de m'adapter à mon public. - Polyeucte a écrit:
- Sinon je confirme pour Rusalka. Il faudra que je tente Armida un de ces jours...
C'est Rusalka, mais dans un univers militarisé et médiavalisant qui tire un peu plus du côté d'Amadis de Massenet, sans renoncer à la poésie et à la modernité (enfin, je parle d'écriture, pas de dates, hein ) du langage de Rusalka. Vraiment très beau, et puis ça se trouve libre de droits avec Šubrtová (son meilleur rôle, à mon avis). |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 22 Oct 2015 - 15:04 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- J'essaie de m'adapter à mon public.
Bel effort... - Citation :
C'est Rusalka, mais dans un univers militarisé et médiavalisant qui tire un peu plus du côté d'Amadis de Massenet, sans renoncer à la poésie et à la modernité (enfin, je parle d'écriture, pas de dates, hein ) du langage de Rusalka. Vraiment très beau, et puis ça se trouve libre de droits avec Šubrtová (son meilleur rôle, à mon avis). Et là aussi non tu sais parler à ton public en citant Amadis de Massenet! Bon, je vais surveiller ça et l'écouter à l'occasion. Dans la version avec Caballé bien sûr! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 22 Oct 2015 - 15:20 | |
| La version Caballé est en allemand, avec un orchestre-mélasse… C'est, au sens propre, inécoutable (on dirait qu'on a passé Bellini à la machine à laver).
Je trouve les Wagner de La Puma infiniment plus aboutis, pour tout dire. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 22 Oct 2015 - 21:38 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
Pour du Dvořák folklorisant / grandes plaines, ce n'est pas compliqué : quatuor n°12 et surtout le Concerto pour violoncelle. Les symphonies 7 et 8 fonctionnent aussi dans cette perspective.
Et les 16 Danses slaves, la Suite tchèque, la Suite américaine, les poèmes symphoniques cités par Jaky ! |
| | | Oriane Mélomaniaque
Nombre de messages : 1869 Age : 33 Localisation : Orléans-Paris Date d'inscription : 21/07/2013
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 22 Oct 2015 - 21:54 | |
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Dernière édition par Oriane le Ven 23 Oct 2015 - 20:52, édité 1 fois |
| | | Eusèbe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1599 Age : 48 Localisation : Paris/ Lille Date d'inscription : 23/09/2014
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 22 Oct 2015 - 23:21 | |
| Et les lieder! Il existe un merveilleux disque de Bernarda Fink et Roger Vignoles. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Ven 23 Oct 2015 - 1:49 | |
| Bien sûr, bien sûr, et les œuvres pittoresques à quatre mains (Tableaux, Danses…). Néanmoins, je ne crois pas que ce soit le genre de frisson recherché par Arnaud, d'où mon abstention. |
| | | Iskender Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2610 Age : 56 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 11/08/2009
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Ven 23 Oct 2015 - 10:08 | |
| Pour ce qui est vraiment typé tchèque (je trouve toujours aussi douteux le mot folklorisant ) j'ajouterai en rapport avec ce qui a été cité : - Dans la veine du quatuor n°12, ne pas passer à côté du quintette à cordes (à deux altos) op.97; l'opus suivant du quatuor donc et encore mieux dans le genre. - J'ajouterai à la symphonie n°8 et à L'ondin la symphonie n°5 op.76. Vraiment la plus slave avec la 8ème. La 7è est quand même beaucoup plus Brahmsienne (à l'exception du scherzo.) |
| | | adriaticoboy Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7173 Date d'inscription : 17/08/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Ven 23 Oct 2015 - 23:52 | |
| - Jaky a écrit:
Et sans doute plus convenu la sérénade pour cordes. Allez, tant pis pour le snobisme, j'admets volontiers avec toi, mon Jaky, que j'adore cette sérénade qui est un chef-d'oeuvre en son genre ! De fait, on y trouve plus d'idées mélodiques que dans toute l'oeuvre réunie de moult compositeurs... |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Sam 24 Oct 2015 - 1:32 | |
| J'ai peut-être une escarbille dans l'oeil, mais il ne me semble pas avoir aperçu de recommandation pour l'opus 44, mon oeuvre préférée de Dvorak. Sérénade pour vents, avec pratiquement le même effectif que K.361 de Mozart. |
| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2035 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Mer 22 Aoû 2018 - 12:10 | |
| Tiens il n'y pas de sujet musique de chambre pour Dvořák ? Bon, celle-ci ayant été de toute façon largement évoquée dans les pages précédentes, mon post aura parfaitement sa place dans ce sujet général. De toute façon, c'est une constante chez Dvořák d'être (relativement) sous-estimé, ou plutôt estimé uniquement pour un ou deux tubes planétaires (la neuvième symphonie évidemment, que j'aime énormément par ailleurs, entre autre puisque c'est par elle que je me suis mis à écouter du classique) alors qu'il a composé des oeuvres à mon sens majeures dans quasiment tous les domaines : musique religieuse (l'assez connu Requiem, et plus encore pour moi le super Stabat mater), opéra (Roussalka, et sûrement plein d'autres que David connait par coeur, mais moi j'en suis resté là ), symphonique et concertant évidemment. Mais c'est peut-être dans la musique de chambre qu'on trouve le plus d'oeuvres marquantes, avec une production qui n'est pas loin dans ses derniers opus d'égaler celle de son modèle Brahms au niveau de la densité et de l'inspiration (d'ailleurs en passant, je trouve amusant qu'on trouve chez le jeune Dvořák une telle influence de Brahms côté chambre et de Wagner côté symphonique, pour aboutir à la fin de sa vie à une musique tout à fait personnelle et très réussie dans les deux cas, quand on sait les oppositions qu'il pouvait y avoir à l'époque entre partisant de Brahms et de Wagner). Bref, revenons à nos moutons, revenant de vacances, et après avoir revisité les symphonies il y a quelques semaines, j'ai décidé de me replonger dans à peu près l'intégrale de la musique de chambre de Dvořák, dont je ne connais bien que les sommets que sont les derniers quatuors à cordes et l'immense quintette op.81. Pour ce premier post, donc, les deux quatuors avec piano : Le Quatuor pour piano et cordes n°1 op.23 est assez typique de la musique de chambre "de jeunesse" de Dvořák, avec une influence bhramsienne très nette, mais déjà les qualités qui font que l'on adore la musique de Dvořák (enfin, moi en tout cas) : un sens inné de la mélodie, un lyrisme naturel, bref une séduction immédiate qui fait tout de suite son petit effet. Bon, il faut être honnête, le gros quart d'heure que dure le premier mouvement n'est pas franchement justifié (c'est un peu bavard malgré un thème charmant) et les variations du deuxième ne sont pas d'une grande originalité. Mais c'est de la musique fraîche et fort agréable à écouter. Le Quatuor pour piano et cordes n°2 op.87 est une oeuvre de maturité beaucoup plus équilibrée (quatre mouvements d'une dizaine de minutes chacun) et tout à fait maitrisée, mais peut-être moins "folklorisante" que le quintette op.81 qui la précède de deux ans (et face auquel n'importe quel oeuvre aura bien du mal à soutenir la comparaison) et que les oeuvres américaines qui suivront dans le catalogue de Dvořák. Du coup, sans vraiment être déçu car c'est tout de même de la belle musique, j'ai moins de facilité à accrocher immédiatement à ce quatuor. |
| | | Iskender Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2610 Age : 56 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 11/08/2009
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Mer 22 Aoû 2018 - 14:26 | |
| Je te rejoins Roupoil, moi qui aime beaucoup à la fois Dvořák - particulièrement sa musique de chambre - et la formation du quatuor avec piano, je n'ai jamais vraiment accroché à ces deux quatuors. |
| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2035 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Mer 22 Aoû 2018 - 17:00 | |
| Oui, j'aime bien cette formation aussi (les trois de Brahms, pour le coup, je peux les écouter et les réécouter des dizaines de fois) mais effectivement je suis un peu réservé ici. Mais je crois que, niveau formations, je préfère encore celle du quintette avec piano, et ça tombe bien puisque c'est avec ça que j'ai enchainé aujourd'hui :
Quintette pour piano et cordes n°1 op.5 : la première oeuvre de chambre d'envergure de Dvořák, et je la trouve plus intéressante que l'op.23 cité plus bas, ou du moins plus personnelle, avec un mouvement lent qui tente des choses même si ce n'est pas toujours totalement abouti, et un finale entrainant plutôt convaincant. Là encore pas une oeuvre majeure, mais qui préfigure des choses plus tardives chez le compositeur.
Quintette pour piano et cordes n°2 op.81 : bon, celui-là on ne le présente plus, ou du moins on ne devrait plus avoir à le faire. C'est pour moi tout simplement l'un des sommets du genre, à côté de ceux de Brahms, Franck et Schumann. Le premier mouvement est d'une maitrise et d'une beauté totales, on est embarqués dès le début par cette exposition du superbe premier thème au violoncelle accompagné par le piano, rapidement interrompue par l'arrivée presque brutale des autres instrumentistes. Du mouvement, de l'émotion, c'est superbe de bout en bout. Et le plus fascinant c'est que ça débouche sur un mouvement lent encore plus beau, avec son inoubliable thème de dumka initial. Je n'en dirai d'ailleurs pas plus, si vous ne connaissez pas encore, il faut simplement l'écouter. Forcément, les deux derniers mouvement peuvent paraitre presque anecdotiques après cette première demi-heure de musique extrordinaire, mais Dvořák a la bonne idée d'enchainer avec un scherzo très court, puis un final lui aussi resserré et sobrement joyeux qui conclut en beauté ce chef-d'oeuvre. |
| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2035 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 23 Aoû 2018 - 10:10 | |
| Je continue mon tour d'horizon, en laissant tomber le piano pour aujourd'hui :
Quintette pour cordes op.1 : pour son tout premier opus, Dvořák fait déjà preuve d'un beau métier, même si on sent bien un côté un peu scolaire par moments et surtout de grosses influences. Le premier mouvement est assez beethovénien dans son introduction, ensuite ça part un peu dans tous les sens, mais c'est joyeux et il y a plein d'idées sympa malgré le manque de structure, un mouvement agrébale à écouter. C'est moins le cas du mouvement lent, le plus scolaire des trois, où il ne se passe pas grand chose. Quand au final de cette oeuvre en trois mouvements, Dvořák semble carrément avoir repompé le thème initial du (merveilleux) premier quatuor avec piano de Mozart (le K.478) pour l'adapter à sa sauce. Bizarre mais ça ne manque pas de dynamisme. Au final une oeuvre attachante même si bien sûr pas du tout majeure.
Quintette avec contrebasse op.77 : une formation légèrement différente qui pousse Dvořák à aller beaucoup plus vers un discours "symphonique" au fond assez classique. C'est maitrisé, on ne s'ennuie pas mais ce n'est pas non plus parmi les tous meilleurs Dvořák, le premier mouvement est simple mais beau, le scherzo (en second ici) efficace malgré un matériau assez banal, les deux derniers mouvements séduisants sans être géniaux. Bref, solide sans plus pour moi.
Quintette pour cordes op.97 "Américain" : c'est le petit frère du beaucoup plus célèbre quatuor op.96, et on retrouve ici le folklorisme extrêmement typique du Dvořák période américaine. Même pas besoin de lire le sous-titre pour reconnaitre le style en écoutant les premières secondes des trois premirs mouvements (je ne saurais pas analyser musicalement la chose, mais c'est vraiment frappant). Je dois être honnête, ce ne sont pas les oeuvres que je préfère (pareil pour le quatuor), c'est extrêmement séduisant au premier abord mais je trouve que Dvořák laisse un peu trop la place à ces thèmes sans en faire grand chose (alors que, côté symphonies, la neuvième qui est dans la même mouvance me semble nettement plus réussie) quand il est capable de faire nettement mieux par ailleurs (dans les quatuors je préfère les derniers à l'opus 96). D'ailleurs, les mouvements sont nettement plus resserrés que d'habitude chez lui, comme s'il ne cherchait effectivement pas à développer au maximum comme il le fait souvent (parfois au prix d'un étirement inutile d'ailleurs). Tout de même, beau premier mouvement très typé, scherzo bondissant qui respire la joie de vivre, un superbe thème dans le mouvement lent mais varié de façon un peu trop facile à mon goût malgré de très beaux passage (le solo de violoncelle sur trémolos des autres cordes, ça marche à tous les coups sur moi). Le dernier mouvement se détache enfin un peu de ce style très typé "américain" pour revenir à quelque chose de classique et gai, sans être non plus d'une inspiration folle. Bon, je suis un peu sévère, c'est quand même très bien dans l'ensemble.
Sextuor à cordes op.48 : Un mélange très intéressant d'influence brahmsienne et de danses folklorisantes qui constitue pour moi la plus belles des oeuvres de Dvořák pour "beaucoup de cordes" (enfin, plus que quatre quoi, en excluant la sérénade). Le premier mouvement est tout à fait dans la mouvance des sextuors de Brahms, avec son thème très élégant bien développé, mais il ne souffre pas de la comparaison, ce qui en soi est déjà un exploit ! Il est suivi d'une dumka hypnotique que j'adore, et d'un furiant un peu facile mais qui nous entraine malgré nous. Le finale est sûrement le point faible de l'oeuvre (ou alors c'est vraiment moi qui ai un problème avec le concept de variations) mais les trois premiers suffisent largement à en faire un incontournable. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 23 Aoû 2018 - 18:25 | |
| - Roupoil a écrit:
- C'est pour moi tout simplement l'un des sommets du genre, à côté de ceux de Brahms, Franck et Schumann.
Très choucroute-centré, ça. Quel compte tiens-tu de Taneïev, Fauré, Koechlin, Cras, Huré, Le Flem ? |
| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2035 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Jeu 23 Aoû 2018 - 19:10 | |
| J'assume totalement mon goût immodéré pour la choucroute (enfin, musicale, parce que si on part côté culinaire, ça va moins le faire). Pour ceux que tu cites, faut que je réécoute le Taneiev je n'en ai qu'un souvenir confus (donc je ne vais rien en dire pour ne pas dire de bêtise), je n'accroche pas à ceux de Fauré qui me laissent assez perplexe (dans sa musique de chambre je préfère les oeuvres antérieures, quatuors avec piano ou même première sonate pour violon), Cras ne m'a pas impressionné, et les autres, il faut encore que je les découvre (oui, oui, comme tout membre de ce forum qui se respecte, j'ai Koechlin très haut dans ma liste de compositeurs à creuser mais je ne me suis pas encore lancé). |
| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2035 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Ven 24 Aoû 2018 - 15:09 | |
| Au programme aujourd'hui, les quatre trios à cordes, qui proposent une évolution très intéressante de l'art de Dvořák :
Trio pour piano et cordes n°1 op.21 : un premier trio très classique dans sa forme (quatre mouvements, en gros une demi-heure de musique) comme dans son inspiration. Il y a de beaux moments notamment dans les mouvements extrêmes (où l'inspiration mélodique de Dvořák fonctionne déjà), mais aussi un mouvement lent qui ne raconte pas grand chose. C'est très écoutable, mais pas inoubliable non plus.
Trio pour piano et cordes n°2 op.26 : on franchit déjà une étape avec ce deuxième trio, toujours dans un schéma très classique, mais qui fait preuve de beaucoup plus de personnalité. Un long thème assez rhapsodique dans le premier mouvement, un largo très calme mais réussi, les deux derniers mouvements reviennent à des formules plus convenues, mais on tient déjà une très belle oeuvre.
Trio pour piano et cordes n°3 op.65 : on reste encore une fois dans un cadre en quatre mouvements classique (avec toutefois une légère inflation au niveau de la durée de l'oeuvre), mais côté inspiration c'est carrément d'un autre niveau ! Dans un style qui reste assez "tradition germanique" (plus probablement que dans les autres oeuvres de musique de chambre un peu tardive que j'ai évoquées dans mes précédents messages), c'est tout simplement déjà un chef-d'oeuvre. Le premier mouvement est superbe : inspiration mélodique, bel équilibre, élan permanent, du tout bon (assez curieusement, je trouve que ce n'est pas très éloigné par moments des oeuvres de chambre de César Franck). Le deuxième mouvement (rapide) est également excellent (et pour une fois, on n'a pas droit à une petite danse folklorique en guise de scherzo), le mouvement lent (qui est d'ailleurs assez animé) m'emballe moins mais le finale est à nouveau de tout premier plan dans un style sautillant très maitrisé. Un must de la musique de chambre de Dvořák.
Trio pour piano et cordes n°4 op.90 "Dumky" : de loin le plus célèbre des quatre, on quitte ici la forme traditionnelle puisque, comme son sous-titre l'indique, l'oeuvre est une succession de six dumky (pluriel de dumka), autrement dit de fantaisies relativement courtes, assez relâchées au niveau de la forme, qui alternent des passages très mélancoliques (quand ce n'est pas carrément dramatique, comme l'introduction du premier mouvement) avec des intermèdes guillerets, créant des contrastes qu'on pourrait penser exagérés mais qui fonctionnent très bien en pratique. Les trois premiers mouvements sont vraiment tous sur ce modèle, avec des thèmes superbes, des contrastes qui fonctionnent, c'est génial. On pourrait craindre que cette succession d'épisodes un peu dépareillés nuise à l'unité de l'ensemble, mais honnêtement, ça ne pose pas de problème, la musique est simplement superbe, avec un dernier mouvement qui emporte tout. Un incontournable, indiscutablement (même si à mon sens l'op.65 est presque déjà au même niveau). |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Sam 25 Aoû 2018 - 13:57 | |
| Je note, merci. Le rhapsodisme du 4 me lasse facilement, je vais retenter le 3 donc. (Je n'aime pas démesurément Dvořák, je m'aperçois, hors de quelques œuvres dont je suis vraiment gaga, comme certains opéras ou le Requiem, certaines Rhapsodies slaves au piano. Les Quatuors et Symphonies que j'aime le plus n'étant pas forcément les plus courus non plus.) En tout cas, en musique de chambre, quintette, sextuor, trios, rien de tout ça ne m'a beaucoup passionné, même s'il y a vraiment de belles choses dans certains quatuors. L'occasion de retenter par le bon bout. |
| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2035 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Sam 25 Aoû 2018 - 22:41 | |
| Eh bien, puisque tu parles de quatuors, il est temps que je passe à ce gros morceau. Rappelons en passant que Dvořák en a composé la bagatelle de 14, d'un intérêt il faut bien l'avouer inégal. On va débuter aujourd'hui avec les sept premiers, qui sont tous des oeuvres de relative jeunesse, et même pour certains des oeuvres jamais publiées (les 2-3-4) pas forcément très représentatives de l'art de Dvořák. Le quatuor n°1 op.2 est charmant mais s'étire quand même sur une cinquantaine de minutes sans avoir énormément de choses à dire. Parmi ses premières oeuvres publiées, le quintette op.1 me semble nettement plus intéressant. Ceci dit, soyons honnêtes, ce premier quatuor reste très agréable à écouter par rapport aux suivants, qui ne sont vraiment à réserver aux fans de Dvořák qui tiennent à écouter toute sa production. Le quatuor n°2 est vraiment extrêmement bavard (là aussi une cinquantaine de minutes), un alignement de formules mélodiques sans grande saveur qui tourne terriblement à vide, ça passe comme musique de fond mais honnêtement pas plus. Le quatuor n°3 est dans le même goût, à une différence près : il est encore plus long ! Près de 70 minutes (dans la version du quatuor de Prague que j'écoute), on atteint des records pour un quatuor de cette période j'imagine (oui je sais que Feldman a fait beaucoup beaucoup plus long). Et là aussi ce n'est pas justifié, 25 minutes pour le seul premier mouvement par exemple c'est interminable. Des quatuors non publiés, le quatuor n°4 est de loin le plus intéressant : dimensions nettement réduites (35 minutes, la moitié du précédent), des thèmes plus marquants et surtout on sent une direction dans les développements. Bon, ça reste bavard et surtout un peu uniformément excité dans les mouvements extrêmes, mais ça s'écoute. Le dernier mouvement reprend des thèmes des précédents, une tentative de musique cyclique chez Dvořák ? On plaint quand même le pauvre violoncelliste qui tient la même note sur quasiment tout le mouvement lent, c'est mal . Quatuor à cordes n°5 op.9 : on entre vraiment dans le vif du sujet, avec un quatuor beaucoup plus personnel. Le premier thème du moderato initial est vraiment décidé et marquant, mais il tourne carrément à l'obsessionnel tant il est répété dans la suite du mouvement (qui dure quand même un quart d'heure, c'est le dernier mouvement "surdéveloppé" qu'on trouve dans les quatuors de Dvořák). Du coup, le manque de renouvellement est un peu gênant. Les connaisseurs de Dvořák reconnaitront dans le thème qui ouvre le mouvement celui de la romance pour violon et orchestre, c'est gentiment sucré, mais très beau, moi j'adhère. Le tempo di valse qui suit est assez étrange mais court, et le finale à défaut de génie est dynamique. Une oeuvre qui mérite d'être écoutée. Quatuors à cordes n°6 op.12 et n°7 op.16 : je mets ces deux-là dans le même sac car je trouve qu'ils se ressemblent beaucoup, pas seulement parce qu'ils partagent la même tonalité de la mineur. Dans les deux cas une structure classique et (enfin) équilibrée, avec des thèmes initiaux qui commencent à ressembler à ceux qu'affectionnera le Dvořák de maturité, mais des développements qui restent très classiques. Le troisième mouvement de l'op.12 semble plus un héritier des menuet de papa Haydn qu'un scherzo bouillonnant comme Dvořák en produira pourtant tant, et les finales sont à chaque fois plus décoratifs que réellement inspirés. Ces deux derniers quatuors me semblant marquer un recul par rapport au précédent, il n'y pour l'instant que le cinquième qui me semble vraiment mériter l'attention. La suite dans quelques jours ! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Sam 25 Aoû 2018 - 22:52 | |
| Je crois en effet que le n°3 est le plus long jamais composé jusqu'à une date récente, en tout cas je n'en ai jamais rencontré d'aussi long dans le répertoire, hors bien sûr Feldman (le n°2 fait 6h, mais ce n'est plus dans le cadre d'une forme quadripartite traditionnelle, évidemment).
C'est contre toute attente moi qui viens au secours d'Antonín : j'aime vraiment beaucoup les 1 & 2. Oui, amples, et formels, rien de particulièrement neuf. Pourtant assez lumineux, évidents, malgré leur longueur ils coulent de source dans une belle veine mélodique, plus discrète que les grands traits folkloriques pour lesquels il est célèbre. À l'autre bout du spectre, ce sont les 13 & 14 que j'aime le plus, et pour des raisons pas si éloignées, quelque chose de soigné, de sérieux, avec l'audible facilité d'un compositeur naturel. |
| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2035 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Dim 26 Aoû 2018 - 19:17 | |
| Je comprends tout à fait pour les 13 et 14, qui sont aussi mes préférs (dans mes souvenirs du moins, je ne les ai pas écoutés depuis longtemps), mais j'avoue que le 2 là c'est trop pour moi ! En tout cas, il est clair que Dvořák est globalement beaucoup pls sage dans ses quatuors (niveau thèmes folkloriques notamment) que dans ses autres oeuvres de chambre, du coup ils peuvent d'ailleurs procurer une porte d'entrée intéressante pour ceux qui trouvent en général sa musique trop typée (faudra juste esquiver le douzième).
Pour aujourd'hui d'ailleurs, focus sur les quatuors "médians" (8 à 11) qui sont de très bons exemples d'oeuvres globalement peu typées, qu'on pourrait d'ailleurs aisément prendre pour des oeuvres d'autres compositeurs à l'aveugle.
Les quatuors n°8 op.80 et n°9 op.34 (le numéro d'opus 80 est un des nombreux gags parmi les oeuvres de Dvořák, sa date de composition devrait plutôt lui voir attribuer un numéro 27) sont deux frères jumeaux qui exploitent le même type de procédés (thèmes assez ondoyants, forte présence du pizzicato) au sein de structures très très classiques. Le n°8 en particulier, assez court et vraiment simple, me plait beaucoup avec ses thèmes simples et efficaces et une certaine concision dans les développements. Seul le troisième mouvement scherzando, d'ailleurs le plus court des quatre, me laisse sur ma faim. Un peu moins séduit par le n°9, qui s'étire un peu plus, mais dont le premier mouvement est moins marquant et le finale, avec un genre de fugato assez inhabituel chez Dvořák, me laisse assez perplexe (même si finalement je crois que j'aime bien). Pas majeur, mais deux oeuvres très agréables.
Le quatuor n°10 op.51 se voit parfois attribuer le sous-titre de 'slave'. C'est à la limite de la publicité mensongère si on le compare à d'autres oeuvres nettement plus folklorisantes de Dvořák, mais on y voit dans le deuxième mouvement une première apparition de dumka, bien sage toutefois en comparaison de celles qu'il composera plus tard. En fait, c'est le problème de ce quatuor pour moi, il se situe dans une espèce d'entre deux peu convaincant, entre la tentation d'introduire un peu de thèmes populaires (le finale serait également basé sur un thème tchèque) et la volonté de rester dans le cadre d'une structure bien sage comme dans les quatuors précédents. Pour moi la sauce ne prend pas vraiment, quitte à avoir du folklore je préfère nettement les oeuvres (plus tardives certes) où Dvořák se lâche plus au niveau de la forme, comme dans le quintette op.81 ou évidemment le trio 'Dumky'.
Pour le quatuor n°11 op.61, retour à quelque chose de plus classique, mais surtout à une durée plus proche de ce que faisait Dvořák à ses débuts, avec une oeuvre d'une quarantaine de minutes, dont un quart d'heure pour le seul premier mouvement. Pas de quoi avoir peur toutefois, ledit premier mouvement est superbe, avec un beau thème bien développé, aucune longueur. Accessoirement, on n'a pas vraiment l'impression d'être en train d'écouter un quatuor en do majeur quand les premières mesures sont jouées. Le mouvement lent est beaucoup plus quelconque, malgré le retour de la vengeance du pizzicato qui avait été délaissé dans le dixième quatuor. Les deux derniers mouvements sont par contre réussis (un scherzo assez mignon, on est loin des scherzi brutaux des symphonies, et un finale qui ne manque pas d'élan), ce qui place ce onzième quatuor plus ou moins à la même hauteur pour moi que le numéro 8, un peu au-dessus du 9. Ecoutez au moins le premier mouvement, c'est vraiment beau.
Dernier épisode la prochaine fois, avec les trois derniers quatuors. |
| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2035 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Antonín Dvořák Dim 26 Aoû 2018 - 22:25 | |
| La prochaine fois sera finalement pour aujourd'hui, puisque j'ai préféré écouter du Dvořák plutôt que de préparer ma rentrée (y a des priorités dans la vie) :
Quatuor n°12 op.96 'Américain' : le plus célèbre du lot, et même, un petit peu comme pour la symphonie du nouveau monde, l'arbre qui cache la forêt. Je l'ai déjà dit à propos du quintette op.97 qui est tout à fait dans le même style, je ne suis pas enthousiasmé par ces oeuvres qui poussent un peu trop pour moi du côté du folklorisme facile. En gros, à la première écoute, on se dit "waoh, c'est surprenant, tellement typé et différent de ce qu'a pu faire Dvořák auparavant", et puis les mélodies sont assez irrésistibles alors on se laisse embarquer facilement. Mais c'est une oeuvre dont je me suis lassé assez rapidement (contrairement à la Nouveau Monde que pour le coup je continue à écouter avec un plaisir toujours renouvelé), au point même de trouver presque vulgaires les fameux thèmes "américains". À la réécoute, je serais quand même loins sévère, le premier mouvement est bien construit et contient de beaux passages, et le mouvement lent si lyrique est quand même très beau. Par contre, le finale tombe vraiment dans la facilité à mon goût. Bon, c'est de toute façon une oeuvre à écouter, mais en ayant par ailleurs bien conscience qu'elle n'est pas du tout représentative de ce qu'on trouve par ailleurs dans le cycle de quatuors de Dvořák.
Quator n°13 op.106 : les deux derniers quatuors reviennent à une inspiration plus classique, même si par rapports à ceux qui précédent l'américain, ils font preuve de nettement plus de hardiesse et d'une utilisation souvent plus symphonique du quatuor qu'auparavant. Le premier mouvement de ce treizième me laisse assez perplexe, l'introduction assez curieuse ne me laisse pas entrer dedans, je ne comprends pas bien ce que Dvořák essaye de faire ici, c'est assez joyeux (des deux derniers quatuors c'est sûrement le mouvement dont l'atmosphère générale peut le plus faire penser à l'op.96) mais pas franchement convaincant. L'adagio qui suit est par contre un mouvement fascinant, probablement le plus "moderne" (tout reste relatif, hein, c'est du Dvořák) de tout le corpus avec certains passages presque hallucinés d'une grande beauté. Le scherzo qui suit, totalement maitrisé, est excellent, mais le finale manque à nouveau de cohérence à mes oreilles, alternant passages très réussis et bizarreries qui me refroidissent. La dernière minute est quand même franchement bizarre. Malgré mes réserves sur les mouvements extrêmes, un incontournable pour qui veut se plonger dans la musique de chambre de Dvořák.
Quatuor n°14 op.105 : plus homogène (mais moins aventureux) que le précédent, c'est en quelque sorte l'aboutissement du cycle, équilibré, inspiré, c'est tout simplement de la très belle musique. Le mouvement lent est celui qui me plait le moins, les trois autres sont tous entrainants, bien proportionnés, rien à redire. D'ailleurs, je n'ai de fait pas grand chose de plus à en dire, si ce n'est qu'il faut l'écouter si vous ne le connaissez pas déjà ! |
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