Bellini - Norma

AD a écrit:

Mais voilà que par hasard je tombe sur un CD d'extraits chez Decca avec Souliotis, Cossotto et del Monaco.
Des extraits ça me convient mieux par contre je ne connaissais pas cette distribution dans cette oeuvre (l'intégrale existe au Japon paraît-il).
Je ne sais pas comment dire, pour certains c'est trop tard dans leur carrière ou trop tôt, ou ça n'a jamais été (faites les bons liens) et pourtant j'écoute ce CD avec un certain plaisir!

On la trouve aussi en Allemagne:

Addendum : sinon j'ai essayé Gruberova mais ça ne lui convient pas.
Ce n'est pas trop une surprise pour moi, quand je l'ai entendue au théâtre des champs élysées, je l'adorais dans Donizetti (Lucia mais surtout dans la cabalette de folie de Linda di Chamounix en bis!!) mais pas dans Bellini (Le Pirate) qui doit solliciter des moyens dans un registre qu'elle maitrise moins ou question de style peut être, je n'ai pas su analyser.

Merci Otello ma pochette est moins jolie (série éco Decca), ça doit être celle du 33T? Superbe.

AD a écrit:

Merci Otello ma pochette est moins jolie (série éco Decca), ça doit être celle du 33T? Superbe.

C'est la pochette du coffret CD qui reprend la photo du coffret 33t. Suliotis était une très belle femme et une Norma passionnante.

AD a écrit:

Addendum : sinon j'ai essayé Gruberova mais ça ne lui convient pas.
Ce n'est pas trop une surprise pour moi, quand je l'ai entendue au théâtre des champs élysées, je l'adorais dans Donizetti (Lucia mais surtout dans la cabalette de folie de Linda di Chamounix en bis!!) mais pas dans Bellini (Le Pirate) qui doit solliciter des moyens dans un registre qu'elle maitrise moins ou question de style peut être, je n'ai pas su analyser.

C'est avant tout un problème de moyens vocaux en ce qui concerne Pirata et Norma.

J'ai reçu le live de La Scala de Milan du 7 décembre 1955 dans une remasterisation Myto récente. Voici ce qui est indiqué dans le disque :
les 15 premières minutes ne sont pas de ce live de Milan mais dans l'enregistrement radiophonique sous la direction de Serafin de 1955 avec évidemment Del Monaco en Pollione. Cependant, Oroveso et Flavio sont différents du live de La Scala : Giuseppe Modesti et Athos Cesarini.
Saviez vous cela? Je savais simplement que le live de 1953 de Trieste n'est pas complet et qu'il y a eu un montage de plusieurs versions.

aurele a écrit:

J'ai reçu le live de La Scala de Milan du 7 décembre 1955 dans une remasterisation Myto récente. Voici ce qui est indiqué dans le disque :
les 15 premières minutes ne sont pas de ce live de Milan mais dans l'enregistrement radiophonique sous la direction de Serafin de 1955 avec évidemment Del Monaco en Pollione. Cependant, Oroveso et Flavio sont différents du live de La Scala : Giuseppe Modesti et Athos Cesarini.
Saviez vous cela? Je savais simplement que le live de 1953 de Trieste n'est pas complet et qu'il y a eu un montage de plusieurs versions.

C'est cette éditon là qu'il fallait prendre:

Dans l'édition Myto, ils indiquent que cela n'était mentionné dans aucunes éditions auparavant. Voici une partie du message en anglais : "In the original tape the first 15 minutes are not existing in any form and in any previous edition."

aurele a écrit:

Dans l'édition Myto, ils indiquent que cela n'était mentionné dans aucunes éditions auparavant. Voici une partie du message en anglais : "In the original tape the first 15 minutes are not existing in any form and in any previous edition."

je réécouterai pour voir si on entend la différence au niveau d'Oroveso.

C'est globalement une excellente version.
La direction de Gavazzeni est remarquable, il a une immense compréhenion de la manière dont ce répertoire doit être dirigé.
Gencer est une très grande Norma. Elle est très proche de Callas sur le plan de l'incarnation, de l'autorité qu'elle donne au personnage même si elle me bouleverse moins que cette dernière. Elle se rapproche de Caballé pour les pianissmi caractéristiques chez ces deux grandes cantatrices et un peu aussi par un côté retenu de l'incarnation, pudique.
Simionato est en fin de carrière, la voix est plus ample mais le grain moins beau que dans le live célèbre de 1955 de La Scala toujours. Néanmoins, cela reste une très grande Adalgisa et les duos avec Gencer sont très réussis.
Prevedi est un ténor tout à fait satisfaisant en Pollione. Il est superbe vocalement, le chant est très stylé.
Zaccaria est un Oroveso efficace mais qui ne m'a pas marqué plus que cela.
Je n'ai pas grand chose à dire de la chanteuse faisant Clotilde. Piero de Palma est habitué aux rôles très secondaires de ténors. Il n'a rien de spécial à dire non plus. Il s'acquitte convenablement de son petit rôle comme la chanteuse faisant Clotilde.

aurele a écrit:

La direction de Gavazzeni est remarquable, il a une immense compréhenion de la manière dont ce répertoire doit être dirigé.

Je n'aime pas trop ce genre de déclarations, surtout lorsqu'elles ne sont pas développées. Il y a vraiment une seule façon de jouer ce répertoire ?

Tu pourrais préciser les qualités que ça recouvre et les défauts que ça exclut ?

Il dirige avec goût, n'en fait pas des tonnes. Ce n'est pas une direction clinquante et dans cet opéra, cela peut être un défaut gênant. Les passages représentant l'appel à la guerre par exemple ne doivent pas être dirigés comme un bourrin. Il ne suffit pas de faire du gros son.

Sauf erreur de ma part, personne n' a évoqué la soirée enregistrée à Orange avec Caballe, Veasy et Vickers.
C'est dirigé par Patane, un chef de théâtre à réévaluer; dès l'ouverture il est clair qu'il y a un ton et une tension qui ne baisseront pas.
Caballe, face au Mur et contre le Mistral réalise la prestation de sa vie: ce soir là elle a tout, à commencer par son timbre unique, mais des mots éloquents aussi et une vraie épaisseur dramatique.
Vickers commence en catastrophe mais une fois chaud (et pourvu qu'on accepte son timbre) est exceptionnel de stature et d'humanité. Et son chant en remontre à bien des belcantistes!
Veasey est remarquable, à la fois grand format et bien dans un personnage très féminin et qu'on imagine bien rivale de Norma. Du bien beau chant et un vrai personnage.
Le son est correct.
Ma Norma...

pianofortiste a écrit:

Caballe, face au Mur et contre le Mistral réalise la prestation de sa vie:

En tout cas, les poitrinés les plus spectaculaires de sa vie. Je la trouve tout aussi engagée et moins excessive en studio, où elle conserve de la grâce.
J'ai l'impression qu'ici, comme pour Bolena, Callas lui a parlé en rêve. Seulement, elle n'en a pas, dans les excès, le port altier... Il y a vraiment des appuis "poissonnière". C'est superbement chanté et incarné, mais un peu plus de mesure dans les effets, le petit frein qui permet de demeurer esthétique, aurait été encore plus impressionnant.

Et jointe aux grimaces de Vickers (qui en remontrerait aux belcantistes, je suis très circonspect ), c'est quand même un peu Cavalleria Rusticana qu'on joue, sauf que c'est de la très très belle musique derrière les chanteurs.

Je dis ça, mais j'aime bien, hein.

Seulement, dire que c'est presque belcantiste, quand même.

D'ailleurs c'est dirigé lentement, et chanté avec beaucoup de tension, ça c'est indéniable.

pas plus d'un troll par phrase Mr Le Marrec

Tu as écouté cette chose ?

En plus je me force à dire du bien de Callas, et tu appelles ça un troll. Finalement vous êtes trop habitués au vrai bon goût.

DavidLeMarrec a écrit:

pianofortiste a écrit:

Caballe, face au Mur et contre le Mistral réalise la prestation de sa vie:

En tout cas, les poitrinés les plus spectaculaires de sa vie. Je la trouve tout aussi engagée et moins excessive en studio, où elle conserve de la grâce.
J'ai l'impression qu'ici, comme pour Bolena, Callas lui a parlé en rêve. Seulement, elle n'en a pas, dans les excès, le port altier... Il y a vraiment des appuis "poissonnière". C'est superbement chanté et incarné, mais un peu plus de mesure dans les effets, le petit frein qui permet de demeurer esthétique, aurait été encore plus impressionnant.

Et jointe aux grimaces de Vickers (qui en remontrerait aux belcantistes, je suis très circonspect ), c'est quand même un peu Cavalleria Rusticana qu'on joue, sauf que c'est de la très très belle musique derrière les chanteurs.

Je dis ça, mais j'aime bien, hein.

Seulement, dire que c'est presque belcantiste, quand même.

D'ailleurs c'est dirigé lentement, et chanté avec beaucoup de tension, ça c'est indéniable.

Pour le bel canto de Vickers, je me suis effectivement mal exprimé; ça n'a rien de belcantiste; mais le résultat me convainc souvent, le personnage existe, ce qui est rare pour Pollione!

Pour Caballe, effectivement le côté matrone est inhérent au grave de la voix et à sa texture. C'est d'ailleurs un trait marquant de sa personnalité vocale; aigü d'ange et grave de "poissonnière". Sa carrière n'a t"elle pas été à cette image, de la Norma d'Orange au duo avec Freddy Mercury ?
Mais ce soir là sa concentration et son investissement font pencher la balance...

Ok sur les défauts mais je ne résiste pas à l'ensemble. Et le chef y est pour beaucoup.

PS hors sujet: pour Patane , écouter sa sélection de Carmen avec Fassbänder en allemand; de la dynamite!

pianofortiste a écrit:

ça n'a rien de belcantiste; mais le résultat me convainc souvent, le personnage existe, ce qui est rare pour Pollione!

Ca, c'est indubitable.

Citation :

Pour Caballe, effectivement le côté matrone est inhérent au grave de la voix et à sa texture. C'est d'ailleurs un trait marquant de sa personnalité vocale; aigü d'ange et grave de "poissonnière". Sa carrière n'a t"elle pas été à cette image, de la Norma d'Orange au duo avec Freddy Mercury ?
Mais ce soir là sa concentration et son investissement font pencher la balance...

Tout à fait, mais je la trouve plus équilibrée chez Cillario. A part ça, il y a peu de Norma qui me bouleversent pleinement à part elle et Verrett, et ça reste passionnant pour moi.

Otello a écrit:

aurele a écrit:

J'ai reçu le live de La Scala de Milan du 7 décembre 1955 dans une remasterisation Myto récente. Voici ce qui est indiqué dans le disque :
les 15 premières minutes ne sont pas de ce live de Milan mais dans l'enregistrement radiophonique sous la direction de Serafin de 1955 avec évidemment Del Monaco en Pollione. Cependant, Oroveso et Flavio sont différents du live de La Scala : Giuseppe Modesti et Athos Cesarini.
Saviez vous cela? Je savais simplement que le live de 1953 de Trieste n'est pas complet et qu'il y a eu un montage de plusieurs versions.

C'est cette éditon là qu'il fallait prendre:

J'ai pu écouter en entier et comparer les éditions GALA et MYTO.
Je vous garantis que dans l'édition GALA les quinze premières minutes proviennent aussi de la version de la RAI avec Giuseppe Modesti et Athos Cesarini. Le raccord de montage est même nettement plus mal fait chez GALA avec un trou audible d'une fraction de seconde et surtout une différence de pitch très audible et gênante alors que le collage passe inaperçu dans l'édition MYTO.

Il y a une autre différence:
Dans l'édition MYTO, un bruit persistant (Perceuse du voisin ou passage d'un deux-roues sans antiparasite?...) perturbe le "Teneri figli...".
Dans l'édition GALA, on a droit à un autre rapiéçage emprunté à la version RAI pour éviter ce bruit.

Indépendamment de ces détails je préfère la restauration MYTO, plus confortable pour mes oreilles.

Je n'ai pas entendu l'édition IDIS.

Radames, quelles sont tes versions favorites? Merci d'avance pour la réponse.

aurele a écrit:

Radames, quelles sont tes versions favorites? Merci d'avance pour la réponse.

Pour moi LA Norma est le live à la Scala avec Callas, Del Monaco et Simionato (+ le live à la RAI)
En dehors de ça j'aime beaucoup la version EMI avec Callas et Corelli, ainsi que la version RCA avec Caballe et Domingo.
Il existe un live avec Corelli à parme (1970?) où il est éblouissant.
Pour Norma, j'adore la voix d'Anita Cerquetti.

Plus ancien : un live du MET avec Cigna, Martinelli et Pinza en Oroveso! Magnifique.

Radames a écrit:

Pour moi LA Norma est le live à la Scala avec Callas, Del Monaco et Simionato (+ le live à la RAI)

Tu as raison de préciser car il y a un mélange entre ces deux lives. Les 15 premières minutes sont celles du live de la RAI. C'est peut être la meilleure Norma de Callas. Del Monaco est incontestablement avec Corelli l'un des meilleurs Pollione de la discographie. Simionato est une magnifique Adalgisa.
Que penses tu des versions Bonynge/Sutherland?

Radames a écrit:

aurele a écrit:

Radames, quelles sont tes versions favorites? Merci d'avance pour la réponse.

Il existe un live avec Corelli à parme (1970?) où il est éblouissant.

soirée électrisante avec Cristina Deutekom. Ils ont tous mangé du lion et le public sombre dans le délire le plus total! triomphe absolu.

aurele a écrit:

Radames a écrit:

Pour moi LA Norma est le live à la Scala avec Callas, Del Monaco et Simionato (+ le live à la RAI)

Tu as raison de préciser car il y a un mélange entre ces deux lives. Les 15 premières minutes sont celles du live de la RAI. C'est peut être la meilleure Norma de Callas. Del Monaco est incontestablement avec Corelli l'un des meilleurs Pollione de la discographie. Simionato est une magnifique Adalgisa.
Que penses tu des versions Bonynge/Sutherland?

Les deux versions Myto sont OK!
J'ai entendu la vesion Sutherland avec Pavarotti........................................................................ras

Otello a écrit:

Radames a écrit:

aurele a écrit:

Radames, quelles sont tes versions favorites? Merci d'avance pour la réponse.

Il existe un live avec Corelli à parme (1970?) où il est éblouissant.

soirée électrisante avec Cristina Deutekom. Ils ont tous mangé du lion et le public sombre dans le délire le plus total! triomphe absolu.

Comme d'hab!

Radames a écrit:

Otello a écrit:

Radames a écrit:

aurele a écrit:

Radames, quelles sont tes versions favorites? Merci d'avance pour la réponse.

Il existe un live avec Corelli à parme (1970?) où il est éblouissant.

soirée électrisante avec Cristina Deutekom. Ils ont tous mangé du lion et le public sombre dans le délire le plus total! triomphe absolu.

Comme d'hab!

oui et ça c'est de l'opéra!

Radames a écrit:

aurele a écrit:

Radames a écrit:

Pour moi LA Norma est le live à la Scala avec Callas, Del Monaco et Simionato (+ le live à la RAI)

Tu as raison de préciser car il y a un mélange entre ces deux lives. Les 15 premières minutes sont celles du live de la RAI. C'est peut être la meilleure Norma de Callas. Del Monaco est incontestablement avec Corelli l'un des meilleurs Pollione de la discographie. Simionato est une magnifique Adalgisa.
Que penses tu des versions Bonynge/Sutherland?

Les deux versions Myto sont OK!
J'ai entendu la vesion Sutherland avec Pavarotti........................................................................ras

J'ai la version Myto du live de La Scala remasterisée et rééditée récemment. C'est justement précisé que les 15 premières minutes sont celles du live de la RAI.
Et alors, que penses tu de Sutherland?

Otello a écrit:

Radames a écrit:

Otello a écrit:

Radames a écrit:

aurele a écrit:

Radames, quelles sont tes versions favorites? Merci d'avance pour la réponse.

Il existe un live avec Corelli à parme (1970?) où il est éblouissant.

soirée électrisante avec Cristina Deutekom. Ils ont tous mangé du lion et le public sombre dans le délire le plus total! triomphe absolu.

Comme d'hab!

oui et ça c'est de l'opéra!

Je suis occupé à revoir la série "Verdi" avec Kirkup. C'est beau de voir les réactions populaires qui se déchaînaient à chaque création verdienne. Verdi a fait de l'opéra un cri patriotique et populaire et c'est comme ça que les Italiens aiment l'opéra comme ils aiment le foot, les pâtes, le vin et ..... les femmes.

[quote="aurele"][quote="Radames"]

aurele a écrit:

Radames a écrit:

J'ai la version Myto du live de La Scala remasterisée et rééditée récemment. C'est justement précisé que les 15 premières minutes sont celles du live de la RAI.
Et alors, que penses tu de Sutherland?

Ca m'étonnerait.... l'entrée de Del Monaco dans le live Scala est plus agité que le live RAI et pour cause, il venait d'avoir un fight avec Callas en coulisses. De plus le si bémol final de son air est pris "à l'arrachée".
De plus la couleur est moins barytonale que dans l'enregistrement RAI.
Quant à Sutherland........................................................................... RAS
Je préfère de loin une Stella, une Cerquetti ou une Scotto à Mme Sutherland (belle machine à notes mais qui n'exprime rien)

Radames a écrit:

Ca m'étonnerait.... l'entrée de Del Monaco dans le live Scala est plus agité que le live RAI et pour cause, il venait d'avoir un fight avec Callas en coulisses. De plus le si bémol final de son air est pris "à l'arrachée".
De plus la couleur est moins barytonale que dans l'enregistrement RAI.

C'est ce qui est indiqué dans le disque sur la petite feuille qui accompagne avec le nom des pistes.

aurele a écrit:

Radames a écrit:

Ca m'étonnerait.... l'entrée de Del Monaco dans le live Scala est plus agité que le live RAI et pour cause, il venait d'avoir un fight avec Callas en coulisses. De plus le si bémol final de son air est pris "à l'arrachée".
De plus la couleur est moins barytonale que dans l'enregistrement RAI.

C'est ce qui est indiqué dans le disque sur la petite feuille qui accompagne avec le nom des pistes.

Ben écoute l'air d'entrée de Pollione sur les deux intégrales MYTO et dis-moi quoi.

Radames a écrit:

Ben écoute l'air d'entrée de Pollione sur les deux intégrales MYTO et dis-moi quoi.

Je n'ai pas le live de la RAI.

aurele a écrit:

Radames a écrit:

Ben écoute l'air d'entrée de Pollione sur les deux intégrales MYTO et dis-moi quoi.

Je n'ai pas le live de la RAI.

Je pense que sur youtube l'air de la version RAI doit s'y trouver.

Radames, tu sais certainement que Sutherland est l'une des Norma préférées d'Otello. Personnellement, je l'aime beaucoup dans ce rôle.
Connais tu Souliotis et Gencer dans ce rôle? Ce sont deux grandes Norma.

aurele a écrit:

Radames, tu sais certainement que Sutherland est l'une des Norma préférées d'Otello. Personnellement, je l'aime beaucoup dans ce rôle.
Connais tu Souliotis et Gencer dans ce rôle? Ce sont deux grandes Norma.

Mme Sutherland a le droit d'avoir ses fans (et heureusement), mais moi je la trouve trop froide et mécanique nonobstant ses prouesses vocales et sa technique.
J'adore Souliotis, dommage qu'elle a cramé sa voix trop rapidement.
Gencer est un modèle de style et de professionalisme. Je l'ai encore écouté hier soir dans "Les martyrs" de Donizetti (en français) avec Renato Bruson et Mario Di Felici (voix magnifique et totalement inconnue).

Radames a écrit:

Je suis occupé à revoir la série "Verdi" avec Kirkup. C'est beau de voir les réactions populaires qui se déchaînaient à chaque création verdienne. Verdi a fait de l'opéra un cri patriotique et populaire et c'est comme ça que les Italiens aiment l'opéra comme ils aiment le foot, les pâtes, le vin et ..... les femmes.

C'est pas faux, mais... s'ils pouvaient se retenir, à l'opéra, quelquefois, de crier UUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT ! , je leur en saurais grandement gré.

DavidLeMarrec a écrit:

Radames a écrit:

Je suis occupé à revoir la série "Verdi" avec Kirkup. C'est beau de voir les réactions populaires qui se déchaînaient à chaque création verdienne. Verdi a fait de l'opéra un cri patriotique et populaire et c'est comme ça que les Italiens aiment l'opéra comme ils aiment le foot, les pâtes, le vin et ..... les femmes.

C'est pas faux, mais... s'ils pouvaient se retenir, à l'opéra, quelquefois, de crier UUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT ! , je leur en saurais grandement gré.

Dans les théâtres du Sud de la France, c'est assez chaud aussi comme ambiance.
Je déteste par contre l'ambiance meurtrière de la Scala....
Del Monaco lui-même disait resentir des centaines de fusils braqués sur lui dans la pénombre....

Radames a écrit:

Dans les théâtres du Sud de la France,

Tout dépend où commence le Sud, parce que Toulouse et Bordeaux, c'est très mou. (A Bordeaux, à part le baroque et Mahler, difficile de faire un triomphe...)

Citation :

c'est assez chaud aussi comme ambiance.

A dire vrai, quand j'écoute les représentations marseillaises, c'est pour du Damase, du Honegger ou du Reyer, donc j'ai peu de délires ostensibles, ce qui me convient parfaitement.

Citation :

Je déteste par contre l'ambiance meurtrière de la Scala....

Détestable effectivement, même si ça s'est dilué ces dernières décennies...

DavidLeMarrec a écrit:

Radames a écrit:

Dans les théâtres du Sud de la France,

Tout dépend où commence le Sud, parce que Toulouse et Bordeaux, c'est très mou. (A Bordeaux, à part le baroque et Mahler, difficile de faire un triomphe...)

Citation :

c'est assez chaud aussi comme ambiance.

A dire vrai, quand j'écoute les représentations marseillaises, c'est pour du Damase, du Honegger ou du Reyer, donc j'ai peu de délires ostensibles, ce qui me convient parfaitement.

Citation :

Je déteste par contre l'ambiance meurtrière de la Scala....

Détestable effectivement, même si ça s'est dilué ces dernières décennies...

Pour moi le sud c'est Nice, Marseille, Toulon, etc....
La terre de Pagnol et du grand Raimu.

En matière d'opéra, c'est effectivement ce qui est pertinent, mais pour les Nordiques avec lesquels j'ai dû m'acoquiner, le Sud, c'est Niort.

DavidLeMarrec a écrit:

En matière d'opéra, c'est effectivement ce qui est pertinent, mais pour les Nordiques avec lesquels j'ai dû m'acoquiner, le Sud, c'est Niort.

Depuis quand on donne Norma à Niort ?

Allez, on va faire une dérogation. Disons Sanxay.

Trop aimable pour la dérogation . T'es au dela de et même plus loin que saturne

[quote="Radames"][quote="aurele"]

Radames a écrit:

aurele a écrit:

Radames a écrit:

J'ai la version Myto du live de La Scala remasterisée et rééditée récemment. C'est justement précisé que les 15 premières minutes sont celles du live de la RAI.
Et alors, que penses tu de Sutherland?

Ca m'étonnerait.... l'entrée de Del Monaco dans le live Scala est plus agité que le live RAI et pour cause, il venait d'avoir un fight avec Callas en coulisses. De plus le si bémol final de son air est pris "à l'arrachée".
De plus la couleur est moins barytonale que dans l'enregistrement RAI

Bien sûr que oui, pour la bonne raison que les quinze premières minutes (l'ouverture, la scène d'Orovese, et les toutes premieres phrases de récitatif entre Flavio et Pollione) de l'enregistrement Scala n'existent pas.
Le raccord se faut sur la phrase de récitatif "nel // mio core e spente", exactement entre "nel" et "mio" dès les premières répliques de Pollione, donc avant son grand air d'entrée, mais on s'aperçoit très bien que Flavio change de voix au cours de la scène, le timbre de giuseppe Zampieri étant très différent de celui d'Athos Cesarini.
Et c'est Giuseppe Modesti et non Nicola Zaccaria qui chante l'air d'entrée d'Orovèse, mais dans leur cas, la différence de timbre est moins flagrante et peut passer inaperçue.

J'ai vu Norma à Bastille, alors que je commençais seulement à m'initier à l'opéra, il y a longtemps et ai gardé cet opéra célèbre à l'esprit sans comprendre pourquoi j'ai toujours évité par la suite d'acheter un CD. Ce blocage m'est arrivé plusieurs fois: rien derrière l'opéra en salle pendant quelque temps si j'ai été emballé. Quand je suis déçu je cours écouter une bonne version en CD.
Je viens seulement de me décider de réentendre Norma et emprunter à la médiathèque une version et coup de chance il y avait Callas avec l'orch. de la Scala et Serafin, Filippeschi, Stignani ...
Et je n'ai pas été déçu comme je le craignais compte tenu de la légende qui associe Callas à Norma. La diva est bien la grande prêtresse, elle domine l'opéra de son envergure et de sa voix tour à tour hautaine et tragique, un tragique grec en l'espèce même si on est en Gaule romaine.
Ce qui m'a frappé dans cette version de 1954, alors que je craignais des cris théatraux, excessifs, c' est la retenue dont Callas fait preuve dans l'expression de sa souffrance et la distance qu'elle marque vis-à-vis de la Médée furieuse avide de vengeance. Callas est parfaite de maitrise d'elle-même. Elle est immense dans ce role et cette version.
Les autres chanteurs sont en retrait, mais Filippeschi est bon bien que pas assez général romain, tout comme Ebe Stignani. Le grand prêtre, Rossi-Lemeni, m'a paru monolithique.

Je ne suis pas particulièrement fan de Callas, mais je reconnais volontiers qu'elle a très fortement marqué le rôle de Norma et pour revenir vers cet opéra tu as fait le bon choix. J'ai récemment vu une très belle Norma à Sanxay mais il y a malheureusement peu de chances qu'elle sorte en CD ou en DVD; c'est grand dommage parce que la distribution était vraiment excellente

calbo a écrit:

Je ne suis pas particulièrement fan de Callas, mais je reconnais volontiers qu'elle a très fortement marqué le rôle de Norma et pour revenir vers cet opéra tu as fait le bon choix.

Je ne suis pas d'accord du tout. C'est loin d'être la meilleure version de cet opéra au disque. Elle ne vaut quasiment que pour Callas. Pour avoir un meilleure entourage, il faut avoir live de La Scala de 1955 sous la direction d'Antonino Votto même si le début du 1er acte et un live de la RAI sous la direction de Serafin. En effet, dans ce live de La Scala, il y a Del Monaco et Simionato mais également Nicola Zaccaria. Je connais Caballé dans ce rôle qu'elle a marqué en entier dans un live du Met avec Verrett et John Alexander qui n'est pas officiel malheureusement. Il paraît qu'elle est très bien dans d'autres lives edités officiellement (notamment celui d'Orange ou même la version de studio).
La version par laquelle j'ai découvert cet opéra est Bonynge I avec Sutherland, autre grande Norma, Horne et Alexander. Il faut noter également la présence de Richard Cross en Oroveso (plus connu malheureusement pour avoir été professeur de chant à la Star Academy) et Yvonne Minton en Clotilde. Il faut aimer Sutherland mais le duo Horne/Sutherland est très équilibré car il y avait une osmose entre les deux voix et une grande complicité entre ces deux artistes. Alexander ne démérite pas même si ce n'est ni Del Monaco, ni Corelli pour ne citer qu'eux.

aurele a écrit:

Je ne suis pas d'accord du tout. C'est loin d'être la meilleure version de cet opéra au disque. Elle ne vaut quasiment que pour Callas. Pour avoir un meilleure entourage, il faut avoir live de La Scala de 1955 sous la direction d'Antonino Votto même si le début du 1er acte et un live de la RAI sous la direction de Serafin. En effet, dans ce live de La Scala, il y a Del Monaco et Simionato mais également Nicola Zaccaria. Je connais Caballé dans ce rôle qu'elle a marqué en entier dans un live du Met avec Verrett et John Alexander qui n'est pas officiel malheureusement. Il paraît qu'elle est très bien dans d'autres lives edités officiellement (notamment celui d'Orange ou même la version de studio).

Oui, mais pour une version studio, ça reste quand même très très bien! Ma préférée en studio d'ailleurs...

Citation :

La version par laquelle j'ai découvert cet opéra est Bonynge I avec Sutherland, autre grande Norma, Horne et Alexander. Il faut noter également la présence de Richard Cross en Oroveso (plus connu malheureusement pour avoir été professeur de chant à la Star Academy) et Yvonne Minton en Clotilde. Il faut aimer Sutherland mais le duo Horne/Sutherland est très équilibré car il y avait une osmose entre les deux voix et une grande complicité entre ces deux artistes. Alexander ne démérite pas même si ce n'est ni Del Monaco, ni Corelli pour ne citer qu'eux.

Que tu n'aimes pas Callas c'est ton droit le plus absolu d'autant que j'ai moi même dit que je n'en étais pas fan. Mais de la à dénigrer systématiquement ses enregistrements sous prétexte que les artistes qui chantent avec elle ne le méritent pas il y a un pas qu'il ne faut quand même pas franchir. Certes on pouvait trouver aussi dans les années 50 des voix certainement plus belles et mieux adaptées aux autres rôles mais il ne faut pas oublier que Callas avait un droit de regard sur les distributions et qu'elle ne chantait qu'avec des artistes en qui elle avait confiance même si ce n'était pas les meilleurs. D'autre part il ne faut pas oublier que Callas a (re)donné ses lettres de noblesse à Norma qu'elle marqua profondément mais aussi à bien d'autres oeuvres qui, sans elle, seraient encore au placard

calbo a écrit:

Que tu n'aimes pas Callas c'est ton droit le plus absolu d'autant que j'ai moi même dit que je n'en étais pas fan. Mais de la à dénigrer systématiquement ses enregistrements sous prétexte que les artistes qui chantent avec elle ne le méritent pas il y a un pas qu'il ne faut quand même pas franchir. Certes on pouvait trouver aussi dans les années 50 des voix certainement plus belles et mieux adaptées aux autres rôles mais il ne faut pas oublier que Callas avait un droit de regard sur les distributions et qu'elle ne chantait qu'avec des artistes en qui elle avait confiance même si ce n'était pas les meilleurs. D'autre part il ne faut pas oublier que Callas a (re)donné ses lettres de noblesse à Norma qu'elle marqua profondément mais aussi à bien d'autres oeuvres qui, sans elle, seraient encore au placard

Je ne sais pas à qui cela s'adresse mais si c'est à moi, tu as très mal compris mon message. La version Serafin I de studio ne vaut que pour elle. Elle approfondira au fur et à mesure son incarnation mais je n'ai rien à lui reprocher sur le plan vocal. Stignani fait "mémé" et c'est sans séduction vocale à mes oreilles. Filippeschi est sous-dimensionné par rapport aux exigences du rôle. Rossi-Lemeni est honorable mais sans plus.
J'ai dans ma discothèque la version Levine I de studio avec Sills et Verrett en particulier et j'en ai parlé dans les pages précédentes. C'est une version qui est bien globalement avec une Norma très touchante de Sills même si elle n'avait pas exactement la voix requise pour chanter ce rôle. Verrett est une de mes Adalgisa favorites. Le ténor est un second couteau honorable.
Pour Callas en studio, il faut privilégier la version Serafin II avec Christa Ludwig et Franco Corelli notamment même si je ne la connais pas encore en entier. Callas commence à montrer des signes d'usure mais l'entourage est remarquable. Ludwig est par exemple dans un rôle dans lequel on ne l'attend pas spécialement (je me base uniquement sur les duos) très intéressante et Corelli est un des grands Pollione de la discographie.