Youri Egorov

Un coffret relatif au pianiste russe est publié ces derniers jours .

Avez vous la liste des oeuvres interprétées ?

Merci d'avance

Cordialement

marc.d

la liste est consultable ici :

http://www.amazon.fr/Master-Pianist-Youri-Egorov/dp/B00151HZ42/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=music&qid=1212057269&sr=8-1

A ce prix-là, c'est très intéressant. Je ne prendrai pas pour ma part, j'ai déjà tout en au moins 2 versions !

Quel dommage, il n'y a ni son Schubert, ni son Schostakowitsch.

Pourtant, c'est lui qui a signé la plus belle version de la D958. Couplée avec les Moments musicaux sublimes, elle est proprement miraculeuse (en fait, c'est l'un des 3 ou 4 disques auxquels je tiens plus qu'à la prunelle de mes yeux).

J'ignore ce qu'en dirait Sofro (il est possible du reste que, ne connaissant pas Egorov qui est né trop tard pour ses goûts, il n'en dise rien ), mais pour moi, Egorov est un très grand musicien.

Liana a écrit:

J'ignore ce qu'en dirait Sofro (il est possible du reste que, ne connaissant pas Egorov qui est né trop tard pour ses goûts, il n'en dise rien ), mais pour moi, Egorov est un très grand musicien.

Ah dame Liana, vous me donnez encore une fois l'occasion publiquement de regretter que les jeunes pianistes russes des années 80 n'aient pas suivi les leçons de rigueur, de dévouement pour la musique, de grandeur, de classe, de modestie, de désintéressement... de leurs illustres aînés, et se soient lancés sans vergogne, forts de l'assurance d'être suivi par leur public et la critique musicale, dans une sorte de course folle à la virtuosité et aux effets de manche, destinés à mettre en valeur, selon un marketing bien étudié, leur petite personne qui ne courait plus le risque désormais d'être envoyée au Goulag pour cause de jeu formaliste et d'égocentrisme bourgeois vendue à la cause de l'argent et du succès facile.

Oui, mais enfin, quand il est mort, le mur de Berlin était encore debout.

Liana a écrit:

J'ignore ce qu'en dirait Sofro (il est possible du reste que, ne connaissant pas Egorov qui est né trop tard pour ses goûts, il n'en dise rien ), mais pour moi, Egorov est un très grand musicien.

Notre hypothèse ne s'est que partiellement confirmée : l'obstacle consistant à ne pas connaître Egorov a été brillamment surmonté par Maïtre Sofro qui a émis son opinion autorisé sur ce musicien.
Hélas, tout est faux : il n'y a pas eu d'"assurance d'être suivi par son public et la critique musicale", ni de "course folle à la virtuosité et aux effets de manche", ni surtout pas de "marketing bien étudié" (au contraire, beaucoup de bourdes de la part d'un agent fou à lier).
En revanche, y a eu une musicalité véritable, et puis, il y a eu une mort lente, solitaire, cauchemardesque ...
Après sa mort, une société d'amis d'Egorov s'est formée en Amsterdam, réunissant moins d'une dizaine de personnes qui ont, dans la totale indifférence, édité 4 disques de manière tout à fait confidentielle. Voilà toute l'histoire.

P.S. Si Egorov était resté en URSS, il aurait facilement pu se retrouver en prison, - pour les mêmes raisons que Richter naguère - car la particularité qui leur était commune était toujours punie par la loi soviétique dans les années 80.

Liana a écrit:

Liana a écrit:

J'ignore ce qu'en dirait Sofro (il est possible du reste que, ne connaissant pas Egorov qui est né trop tard pour ses goûts, il n'en dise rien ), mais pour moi, Egorov est un très grand musicien.

Notre hypothèse ne s'est que partiellement confirmée : l'obstacle consistant à ne pas connaître Egorov a été brillamment surmonté par Maïtre Sofro qui a émis son opinion autorisé sur ce musicien.
Hélas, tout est faux : il n'y a pas eu d'"assurance d'être suivi par son public et la critique musicale", ni de "course folle à la virtuosité et aux effets de manche", ni surtout pas de "marketing bien étudié" (au contraire, beaucoup de bourdes de la part d'un agent fou à lier).
En revanche, y a eu une musicalité véritable, et puis, il y a eu une mort lente, solitaire, cauchemardesque ...
Après sa mort, une société d'amis d'Egorov s'est formée en Amsterdam, réunissant moins d'une dizaine de personnes qui ont, dans la totale indifférence, édité 4 disques de manière tout à fait confidentielle. Voilà toute l'histoire.

P.S. Si Egorov était resté en URSS, il aurait facilement pu se retrouver en prison, - pour les mêmes raisons que Richter naguère - car la particularité qui leur était commune était toujours punie par la loi soviétique dans les années 80.

Ah mais dame Liana, dans mon empressement à réaliser l'exploit que vous attendiez de moi, et ma précipitation à prendre dans un lot commun les jeunes clones de Richter et d'Horowitz, inspirés par les pires recettes de ces deux derniers, et débarqués à l'Ouest pour y trouver la consécration de leur jeu racoleur, la gloire qu'y s'y attache, et bien sûr sa reconnaissance financière, j'ai omis certains détails historiques et biographiques qui ont toute leur importance à vos yeux.
J'essayerai quand même votre Cyril Collard du piano dans Schubert, dans le silence de mon salon à l'abri des hurlements des fans, si vous me certifiez qu'il y fait moins l'intéressant qu'ailleurs et que son jeu ne se partage pas comme d'habitude entre l'ennui le plus mortel et l'hystérie la plus outrancière.

sofro a écrit:

J'essayerai quand même votre Cyril Collard du piano dans Schubert, dans le silence de mon salon à l'abri des hurlements des fans, si vous me certifiez qu'il y fait moins l'intéressant qu'ailleurs et que son jeu ne se partage pas comme d'habitude entre l'ennui le plus mortel et l'hystérie la plus outrancière.

C'est vrai qu'ils se ressemblent sur plus d'un point ! Bien vu

Je connaissais déjà son Carnaval (Schumann), une des plus grandes versions; le coffret (Egorov, the master pianist/EMI) le reprend, bien sûr.

Pour le moment j'ai écouté les quelques Chopin de ce coffret, et je dois dire que sa Ballade n°1 m'a quasiment enthousiasmé.

Hoffelé en 95 signalait comme "à rééditer" justement cette Ballade et aussi les Kreisleriana (Schumann toujours), que j'écouterai avec intérêt dans les prochains jours.

Comment décrire l'art d'Egorov (emporté à 34 ans)? Pianiste très romantique, mais très contrôlé, "effets de manche" de bon goût, très crédibles en fait, dans la gamme des émotions humaines me semble-t-il, grand coloriste, art assez magistral du legato et du rythme me semble-t-il.

Cecla étant, la qualité sonore du coffret est moyenne, mais ça c'est souvent avec le piano chez EMI.

Liana a écrit:

Liana a écrit:

J'ignore ce qu'en dirait Sofro (il est possible du reste que, ne connaissant pas Egorov qui est né trop tard pour ses goûts, il n'en dise rien ), mais pour moi, Egorov est un très grand musicien.

Notre hypothèse ne s'est que partiellement confirmée : l'obstacle consistant à ne pas connaître Egorov a été brillamment surmonté par Maïtre Sofro qui a émis son opinion autorisé sur ce musicien.
Hélas, tout est faux : il n'y a pas eu d'"assurance d'être suivi par son public et la critique musicale", ni de "course folle à la virtuosité et aux effets de manche", ni surtout pas de "marketing bien étudié" (au contraire, beaucoup de bourdes de la part d'un agent fou à lier).
En revanche, y a eu une musicalité véritable, et puis, il y a eu une mort lente, solitaire, cauchemardesque ...
Après sa mort, une société d'amis d'Egorov s'est formée en Amsterdam, réunissant moins d'une dizaine de personnes qui ont, dans la totale indifférence, édité 4 disques de manière tout à fait confidentielle. Voilà toute l'histoire.

P.S. Si Egorov était resté en URSS, il aurait facilement pu se retrouver en prison, - pour les mêmes raisons que Richter naguère - car la particularité qui leur était commune était toujours punie par la loi soviétique dans les années 80.

"....la particularité qui leur était commune..." Qu'en termes galants ces choses là sont dites , comme aurait dit Victor Hugo... Tu veux dire qu'ils étaient homos? Tu peux le dire , c'est pas une tare ...

Je pense que son disque avec la sonate de Haydn est superbe -- pas que pour le Haydn mais aussi pour le Scarlatti.

Le disque de Schubert (D958 et Moments Musicaux) est également intéressant. Moderniste.

Il faut voir ses Debussy également (pas impressionistes!) + d'autres choses.

J'écouterai ce coffret petit à petit, mais je ne vais pas attendre longtemps avant de passer ses Kreisleriana!

En tout cas, Egorov savait jouer des vrais pianissimi!
Il y en a d'étonnants dans ses Kreisleriana de 78 (Schumann), sa Fantaisie en ut mineur K475 de Mozart (live Carnegie Hall 1978), 2 interprétations du coffret.

On peut oublier ses concertos de Mozart avec Sawallish, sans doute à cause de Sawallisch, du preneur de son et éventuellement de la maladie (enregistrements de 85, il était près de la fin ).

soliste du bédat a écrit:

Liana a écrit:

Liana a écrit:

J'ignore ce qu'en dirait Sofro (il est possible du reste que, ne connaissant pas Egorov qui est né trop tard pour ses goûts, il n'en dise rien ), mais pour moi, Egorov est un très grand musicien.

Notre hypothèse ne s'est que partiellement confirmée : l'obstacle consistant à ne pas connaître Egorov a été brillamment surmonté par Maïtre Sofro qui a émis son opinion autorisé sur ce musicien.
Hélas, tout est faux : il n'y a pas eu d'"assurance d'être suivi par son public et la critique musicale", ni de "course folle à la virtuosité et aux effets de manche", ni surtout pas de "marketing bien étudié" (au contraire, beaucoup de bourdes de la part d'un agent fou à lier).
En revanche, y a eu une musicalité véritable, et puis, il y a eu une mort lente, solitaire, cauchemardesque ...
Après sa mort, une société d'amis d'Egorov s'est formée en Amsterdam, réunissant moins d'une dizaine de personnes qui ont, dans la totale indifférence, édité 4 disques de manière tout à fait confidentielle. Voilà toute l'histoire.

P.S. Si Egorov était resté en URSS, il aurait facilement pu se retrouver en prison, - pour les mêmes raisons que Richter naguère - car la particularité qui leur était commune était toujours punie par la loi soviétique dans les années 80.

"....la particularité qui leur était commune..." Qu'en termes galants ces choses là sont dites , comme aurait dit Victor Hugo... Tu veux dire qu'ils étaient homos? Tu peux le dire , c'est pas une tare ...

J'ai du mal à bien comprendre ce qui est écrit : Richter (Sviatoslav) a été incarcéré en URSS, naguère, pour délit d'homosexualité ? Ce fait est-il avéré ?

sofro a écrit:

Liana a écrit:

J'ignore ce qu'en dirait Sofro (il est possible du reste que, ne connaissant pas Egorov qui est né trop tard pour ses goûts, il n'en dise rien ), mais pour moi, Egorov est un très grand musicien.

Ah dame Liana, vous me donnez encore une fois l'occasion publiquement de regretter que les jeunes pianistes russes des années 80 n'aient pas suivi les leçons de rigueur, de dévouement pour la musique, de grandeur, de classe, de modestie, de désintéressement... de leurs illustres aînés, et se soient lancés sans vergogne, forts de l'assurance d'être suivi par leur public et la critique musicale, dans une sorte de course folle à la virtuosité et aux effets de manche, destinés à mettre en valeur, selon un marketing bien étudié, leur petite personne qui ne courait plus le risque désormais d'être envoyée au Goulag pour cause de jeu formaliste et d'égocentrisme bourgeois vendue à la cause de l'argent et du succès facile.

+1.

-1000. Assez de médisance.
Voilà maintenant que l'on reprocherait presque à Egorov d'être passé à l'ouest (edit : remarque, ça lui aurait peut-être évité de mourir si jeune??)

Je suis en train de découvrir le concerto l'Empereur par Egorov
Le chef est Sawallisch, c'est le Philarmonia, c'est en 1982.
Egorov fait preuve d'une grande liberté expressive je dirais, c'est frais et jeune; on a l'impression qu'il arrive même à entraîner l'orchestre plutôt peu inspiré par le chef, de temps en temps. Fort intéressant malgré la dichotomie soliste-orchestre

Et puis maintenant, 4h30 l'heure de la délicatesse, ce sont ses Debussy qui sont en train de me rabibocher avec le premier livre des Préludes. Quasiment une grosse claque. Egorov y est un gamin qui découvre émerveillé les possibilités offertes par Debussy au piano.
Quand les maîtres des couleurs se rencontrent.......

La critique de The Gramophon à la sortie de l'enregistrement était "emballée" (à l'anglaise?). L'article commence par exprimer "le regret de ne pas avoir assez de place (dans la revue) pour parler des différentes pièces comme elles le méritent" !!! (j'adapte).

Une version de référence indiscutablement, si ce n'est LA référence. Il y aurait effectivement beaucoup à dire sur chaque pièce.

Plus aucune réaction sur Egorov?

Je maintiens complètement mon appréciation de ses Préludes. Il ne touche plus terre le gamin.

Youri, tu nous manques, mais vraiment.

Egorov a trop peu enregistré pour ne pas nous laisser d'amers regrets sur ce que sa carrière aurait pu nous offir s'il avait vécu plus longtemps.

Hélas, ses Concertos de Mozart ou Beethoven patissent d'un accompagnement un peu banal.

Confronté à la discographie des Préludes de Debussy, je ne sais pas si ce témoignage se qualifierait de version de référence. Je trouve l'interprétation parfois un peu épaisse et devrais peut-être la réécouter pour amender cet avis.

Mais son legs majeur, ce sont les Schumann, absolument cardinaux.

Ouaip, c'est sûr. Je viens de me repasser les Kreisleriana (cf. le sujet correspondant).
Et, comment dire.....il faut connaître, mais option interprétative très (trop?) typée genre maniaco-dépressive. M'enfin, moi ça me fait

Mais c'est surtout dans Carnaval qu'il enfonce tout.

Ce coffret vient d'obtenir un Diapason d'or dans le magazine de février qui vient de paraître.
 
 
http://www.amazon.fr/Une-Musique-Schubert-Brahms-Bart%C3%B2k/dp/B00GUSYB42
 

La version de la D 958 est à tomber par terre.

Bonne nouvelle

Mélomaniac a écrit:

Ce coffret vient d'obtenir un Diapason d'or dans le magazine de février qui vient de paraître.
 
 
http://www.amazon.fr/Une-Musique-Schubert-Brahms-Bart%C3%B2k/dp/B00GUSYB42
 

Magnifique !
Et moi qui n'apprécie que peu la musique de chambre, j'ai découvert la La Truite et le quintette de Brahms, entre autres.

Je viens de me refaire Carnaval (de Shushu) par Egorov, confirmation s'il en était besoin qu'il s'agit d'une version pour le moins intéressante, un peu alla pianiste virtuose russe évidemment: mais les couleurs, les nuances, la virtuosité, ....mmmm.......... Allez, on ne va pas dire que c'est prodigieux, mais pas loin.