A l'occasion de ma 150ème écoute de cet album, un cri dans le désert juste pour dire que c'est de la bombasse.

Timba = salsa + funk + variétoche, made in Cuba en réaction à la "salsa dura" (ou mainstream) perçue comme dépassée et trop bateau.
Il y a 99,9 % de chances pour que vous détestiez (sans parler des 99,7 % de chances que vous n'écoutiez pas, et en omettant les 81,6 % de chances pour que vous ne lisiez pas ce message). Si vous êtes l'exception inespérée à toutes ces stats, faites-le moi savoir, ça me ferait grand plaisir.
A la première écoute on perçoit surtout le kitsch : chanteur guimauve (et très mauvais), sonorités de claviers très bling-bling, arrangements cuivrés alla "sacrée soirée". A plus forte raison, quand on n'est pas habitué on est très souvent gêné par l'aspect sautillant et bêtement festif (fête à neuneu ?) de ces musiques. Bref.
Les arrangements de ce disque sont ultra-fouillés.
Bien qu'on nage dans le 4/4 le plus tyrannique, il n'est pas rare de perdre le fil tellement ces malins de cubains ont pris l'habitude de tisser des rythmes tordus, de jouer à contre-clave, tout blasés qu'ils sont par les phrasés bien clairs des générations précédentes. Ils sont nés là-dedans, ce qui les excite c'est de noyer le poisson, d'esquiver l'évidence à papy (Buena Vista Social Club, c'est pour eux ce qu'Elvis est au prog, si vous voulez).
Le piano a un rôle essentiel là-dedans. Ça tricote grave... un grand déroulement de figures tordues et inconfortables, jouées avec une tranquilité impériale. Ils sortiraient la version "piano/percus only" de l'album, ça serait mon disque de chevet.
La basse abandonne son rôle d'appui rythmique et harmonique. C'est souvent à la limite de l'incompréhensible.
Autant la voix lead est pourrie à mon avis, autant les choeurs déchirent tout. Ils sont sympa sur le plan sonore, et souvent géniaux quant à l'inventivité et au placement astucieux des refrains. Ils ont une conviction contagieuse (par contre, bon courage pour les mémoriser et chanter dessus).