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| Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) | |
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+7bouddha galinou feleo joachim DavidLeMarrec atomlegend Tus 11 participants | Auteur | Message |
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Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Sam 21 Juin 2008 - 10:01 | |
| Je reprends mes explorations après une petite interruption, avec la découverte de ce CD : Il rassemble trois oeuvres de ce compositeur allemand fort méconnu, mais qui est néanmoins original et intéressant. Le langage musical de Dittersdorf m'apparaît dans ces trois oeuvres à cheval entre le style aimable (voyez de qui je parle), la sobriété de Haydn et une esthétique plus romantique, expressive, aux émotions plus exacerbées. Je crois que plus que dans le dernier Mozart, c'est ici qu'il faut chercher la transition entre classicisme et romantisme: le ton reste très XVIIIè siècle, avec de nets échos baroques, mais transparaît en filigrane une force du discours, une ardeur qui sont à mon avis beaucoup plus proches de ce qui se fera au siècle suivant. Synthèse intéressante, donc, qui produit une musique jamais ennuyeuse, parfois un peu convenue, mais toujours efficace et assez convaincante. Tout en adoptant les tours du style galant un peu facile, Dittersdorf sait, au moins dans deux de ces oeuvres, les dépasser, s'en détacher pour atteindre un niveau d'expressivité, une portée sensiblement supérieurs. Petit récit détaillé. La Symphonie en ut majeur "La Prise de la Bastille" a été, paraît-il, écrite pour la Révolution française. C'est une oeuvre pour orchestre moyen en trois mouvements, selon le schème coutumier de l'ouverture italienne (vif-lent-vif), qui épouse parfaitement les critères du style classique: simplicité, sobriété, équilibre. Et pourtant, l'oeuvre me semble visionnaire, d'une étonnante force d'expression. Dès l'introduction lente, les thèmes des cordes ont quelque chose de mystérieux, d'éminemment romantique, presque beethovénien; certes, au niveau du langage ce n'est pas fondamentalement différent des introductions des symphonies de Haydn, mais j'ai le sentiment que cette musique "veut dire" autre chose. L'Allegro qui suit est assez incroyable, pour moi un vrai choc, je ne m'attendais pas à ça. Tout en obéissant aux règles classiques, Dittersdorf nous présente un véritable déluge, de notes, d'harmonies, de rythmes, de thèmes. La thématique est d'ailleurs fort simple, voire un peu simpliste, mais son exploitation a quelque chose de saisissant. Pour le public habitué aux parfaits équilibres de Haydn et Mozart, cette tempête de violence a dû être surprenante! Certes, on est pas encore dans Berlioz, mais quand même, on ne croirait pas à l'écoute que cette oeuvre date de la fin XVIIIè. Le deuxième mouvement, un Adagio bref, est tout aussi surprenant, par ses textures sombres, ses harmonies plus dissonnantes, qui me semblent clairement annoncer les romantiques, Weber en particulier. Une phrase dans le grave ouvre ce volet d'un caractère funèbre et méditatif, qui échappe à la niaiserie habituelle des mouvements lents aimables. Le finale apparaît, en regard au début, beaucoup plus convenu, avec son mélodisme simplet, ses tournures prévisibles. Néanmoins, l'oeuvre, dans son ensemble, a vraiment un impact inattendu. Le concerto pour harpe en la majeur est en fait une transcription d'un concerto pour clavecin. Ecrit pour un petit orchestre à cordes, deux hautbois et deux cors, c'est une pièce agréable et intelligente, quoiqu'assez peu originale, comparée à la symphonie. Il y a ici un contraste net entre la beauté pure et expressive des passages solistes, et les tournures très plates des tuttis de l'orchestre, en particulier dans le premier mouvement. Le timbre de la harpe est très bienvenu ici, et l'écriture pour le soliste est vraiment admirable, très modulante, tandis que les morceaux orchestraux ne sortent jamais de la gentille galanterie un peu creuse; et c'est dommage, car l'on ressent ici que Dittersdorf avait beaucoup mieux à faire. Le deuxième volet est très beau, avec quelques phrases en tutti très émouvantes, et un langage raffiné certes pas très moderniste, mais quand même beau et bienvenu. On ne s'ennuie pas dans ce Largo aimable mais réussi, aux accents poétiques et à la légèreté bien rendue par une concision des textures tout à fait intelligente. Enfin le finale est là encore peu révolutionnaire, mais dans l'ensemble plus convaincant que le premier mouvement; son motif souriant et dansant est très mozartien, mais de toute beauté. Une oeuvre plus classique, moins intéressante pour moi, mais toute de même réussie et raffinée. La Symphonie en ut majeur "Les Quatre âges du monde" a cela de particulier qu'elle constitue, avant l'heure, une forme très nette de musique à programme. Dittersdorf a voulu dépeindre la progression (ou plutôt la régression) de l'humanité à travers les temps, partant d'un âge d'or heureux et fécond, à l'époque de la guerre et du fracas des massacres, l'âge de fer. Entre les deux, qui constituent les mouvements extrêmes de la symphonie, deux autres âges s'intercalent: l'âge d'argent, étape intermédiaire marquée par une montée de tension, dans un climat encore pacifique et lumineux, et l'âge de bronze, où les affrontements se préparent et la nervosité s'exacerbe. Pour rendre ces différents climats, Dittersdorf utilise non seulement le style classique, mais aussi de nombreux effets baroques et fait preuve d'une modernité saisissante, dans le finale en particulier. L'oeuvre commence d'une façon très haydnienne, sur un thème d'hymne lumineux et serein, qui se déploie dans tout le premier mouvement sans ennuyer une seule seconde. Classiscisme à l'état pur, certes, mais avec une portée, une signification déjà clairement romantiques. L'âge d'argent est décrit à travers un Allegro vivace passionné et grondant, structurellement classique, mais exploitant des effets venus des âges baroques: trilles, contrepoint, syncopes, accents violents. Le troisième mouvement est un menuet où s'opposent une forme très convenue à une véhémence expressive que traduisent les rythmes hachés, les notes piquées, les contretemps. Le tout est intéressant et original - on sent que Dittersdorf, sans s'affranchir du moule classique, est déjà passé au delà et recherche autre chose dans sa musique, préfiguration de toute la musique à programme qui va suivre. Le volet le plus impressionnant reste le finale, où l'esthétique aimable est totalement abandonnée, au profit de fanfares de guerres, de bruits métalliques, de fracas violents, de chants de victoire et de lamentations pathétiques. Tapageur, ça l'est assurément, mais c'est génial: on se croirait dans Berlioz un demi-siècle avant lui. L'oeuvre s'achève dans une joie un peu convenue, mais les quatre minutes du mouvement sont pour le moins marquantes. Un coup de génie. Compositeur passionnant que ce Dittersdorf, croyez-moi !
Dernière édition par Spiritus le Sam 21 Juin 2008 - 13:49, édité 2 fois |
| | | atomlegend Roi de la bourde
Nombre de messages : 9166 Age : 57 Localisation : bourgogne Date d'inscription : 27/11/2007
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Sam 21 Juin 2008 - 10:06 | |
| Intéressant. le ton reste très XVIIIè siècle, avec de nets échos baroques. C'est une constante chez lui ou ça n'apparait que dans une des trois oeuvre que tu cites . Si oui laquelle ?
Le concerto pour harpe en la majeur que tu as entendu est sur harpe ancienne ?
Je vois aussi sur amazone qu'il a fait pas mal de quatuor . Tu les connais ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Sam 21 Juin 2008 - 10:20 | |
| Dittersdorf est en effet tout à fait intéressant. En écoutant ces deux grandes (par la taille au moins) symphonies de la fin, je ne l'ai quasiment pas reconnu tant le ton est différent par rapport à ses symphonies précédentes (celles sur les métamorphoses d'Ovide par exemple) qui étaient aussi déjà de la musique à programme même s'il n'est pas aussi défini que dans "les quatre âges". L'ambition était alors beaucoup moins affirmée, et l'on était plutôt dans la gentille ouverture de patronnage, plus près de Wilhelm Friedmann que de Johann Cristoph. En fait on peut retrouver certains éléments de ce pré-romantisme dans les dernières symphonies de Willms par exemple, ou de Kraus. Il y a un intéressant corpus de concertos divers, dont beaucoup de doubles concertos, où intervient souvent la contrebasse. Il a rarement été aussi bien servi par l'interprètation que dans ce disque tout à fait excellent évoqué par Spiritus. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Sam 21 Juin 2008 - 10:25 | |
| - atomlegend a écrit:
- Intéressant. le ton reste très XVIIIè siècle, avec de nets échos baroques.
C'est une constante chez lui ou ça n'apparait que dans une des trois oeuvre que tu cites . Si oui laquelle ? Ca apparaît assez dans les trois, mais surtout dans les Quatre âges. - Citation :
- Le concerto pour harpe en la majeur que tu as entendu est sur harpe ancienne ?
Oui. Très joli son, mais je préfère la moderne. - Citation :
- Je vois aussi sur amazone qu'il a fait pas mal de quatuor . Tu les connais ?
Non. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Sam 21 Juin 2008 - 10:56 | |
| Merci pour cette riche présentation, Spiritus !
Son grand tube est le concerto pour clavecin (le mouvement lent). Tout n'est pas du même niveau chez lui (les Ovide et la Bastille ne m'ont pas ébloui), mais tu l'as très bien décrit, un vrai charme Sturm und Drang, mais encore teinté de souvenirs baroques, vraiment au carrefour. |
| | | joachim Mélomaniaque
Nombre de messages : 1232 Age : 78 Localisation : Nord (avesnois/thiérache) Date d'inscription : 02/03/2006
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Sam 21 Juin 2008 - 10:59 | |
| Très bon commentaire sur ces oeuvres, Spiritus. Contraste en effet entre le concerto pour harpe tout à fait classique, pour ne pas dire galant, et les deux symphonies déjà pré romantiques. Quelques autres symphonies ont des titres à programme : Le délire des compositeurs, Au goût des cinq Nations, la Bataille des Passions humaines... Les Quatre âges de l'humanité est la première des 12 symphonies sur les Métamorphoses d'Ovide. Il faut absolument que tu écoutes les autres du moins les six premières car les six dernières sont perdues, et n'existent qu'en transcription piano). Naxos a sorti pas mal de CD de Dittersdort (ou Dittersdorf), dont les symphonies que j'ai citées, plus d'autres sans titre, ainsi que ses concertos pour hautbois. Outre quantité de concertos, il y en a deux pour contrebasse et un pour alto, plus une symphonie concertante pour alto et contrebasse, qui sont des instruments rares en soliste. Pour le peu que j'ai entendu de musique de chambre, elle n'atteint pas à mon avis le niveau de sa musique orchestrale : les quatuors à cordes sont loin de Haydn ou Mozart, plus intéressants sont ses quintettes à cordes, mais là aussi on est loin de la qualité d'un Boccherini par exemple. Sa musique vocale est encore très peu interprétée, je n'ai entendu qu'un oratorio (Job) à la radio, qui m'a beaucoup plu (mais je ne l'ai pas en CD). Sud : tu compares avec Wilms : je possède 5 de ses 7 symphonies, et pour moi, c'est plus un "vrai" romantique qu'un préromantique, encore que je reconnais qu'on peut jouer sur les mots. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Sam 21 Juin 2008 - 13:48 | |
| Merci à vous trois de ces compliments et de ces précisions. Je me rends compte que j'ai oublié d'indiquer la pochette du CD dans mon premier post, je la rajoute. |
| | | feleo Mélomane averti
Nombre de messages : 179 Age : 65 Localisation : chez Rosella de Daventry Date d'inscription : 08/05/2008
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Sam 21 Juin 2008 - 14:22 | |
| En plus des oeuvres citees j'ai l'oratorio ESTHER (1772) d'esprit Haydnesque et 4 de ses 6 quatuors a cordes qui n'ont pas l'ampleur de ceux de Haydn. Je pense que ses quintettes sont plus murs et aboutis. j'ai trouvé les symphonies "pas à programme" plus interessantes que celles avec : les "metamorphoses" souvent evoquees dans les "histoires de la symphonie " semblent plus remarquables pour leur titre plutot que pour leur contenu musical . Il ne faut surtout pas oublier que Dittersdorf est un excellent compositeur de singspiel (Doktor und apotheker-1786) avec 38 oeuvres souvent pleines d'humour et j'aimerai bien que sortent des CD de sa musique de piano(sonates a 2 et 4 mains); j'ai eu Doktor und apotheker en disque vinyl il a quelques annees : c'est extremement agreable ou l'on ne s'ennuie pas -c'est bien construit ,l'intrigue resseree,et pas trop long - ps Joachim je te remercie chaudement pour la 2° symphonie de Raff( si tu n'as pas recu mes remerciements par ailleurs) . On reparlera de raff ulterieurement |
| | | galinou Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 80 Date d'inscription : 04/06/2008
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Mar 24 Juin 2008 - 18:35 | |
| J'ai dans mes 33 t. un concerto et une sinfonia pour contrebasse par l'ensemble baroque de Vienne dir. Guschlbauer (Streicher, contrebasse)
J'aime beaucoup |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Mar 26 Aoû 2008 - 10:17 | |
| est-ce que quelqu'un connaît cette intégrale Chandos? J'ai écouté les extraits sur leur site, ça a l'air bien interprété, suffisamment baroqueux (oui, j'ai dit ) mais pas crincrinant non plus. Je commence à trouver que l'acquisition de ce cycle est pour moi une urgence absolue. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Sam 13 Sep 2008 - 12:29 | |
| j'ai reçu le disque Chandos des six symphonies (c'est fort cher), et écouté la première: c'est une belle interprétation, sur instruments modernes, avec un continuo très discret et des percussions en plus (triangle). Les cordes sont fournies mais transparentes et chantantes, c'est très beau, et même si je regrette un peu la trompette naturelle dans la sonnerie du finale (ça faisait très "partons à la chasse"), j'aime assez. Je regrette juste qu'on n'entende pas assez les basses, et donc les modulations très impressionnantes dans la partie guerrière du dernier mouvement. Sinon, c'est irréprochable (le premier mouvement chante, chante, chante ) et j'ai hâte de découvrir les cinq autres. |
| | | joachim Mélomaniaque
Nombre de messages : 1232 Age : 78 Localisation : Nord (avesnois/thiérache) Date d'inscription : 02/03/2006
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Lun 13 Oct 2008 - 11:14 | |
| Je ne connais pas ces symphonies version Chandos, je les ai version Naxos, mais quoi qu'il en soit, je les aime beaucoup, pour leur esprit "Sturm und Drang"
Dittersdort a en fait composé non pas 6 mais 12 symphonies sur les Métamorphoses d'Ovide, mais malheureusement les 6 autres sont perdues, et n'existent encore qu'en transcription pour piano à 4 mains. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Mar 20 Jan 2009 - 15:59 | |
| splendide, l'oratorio Job! je dois partir, mais franchement, je vous le conseille à tous, c'est un truc magique, hyper-poétique et mélodique, où on entend même les coloratures de la Reine de la Nuit avec un peu d'anticipation. vraiment une chouette oeuvre! |
| | | bouddha Mélomane averti
Nombre de messages : 265 Age : 79 Localisation : Suisse Date d'inscription : 20/03/2007
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Jeu 22 Jan 2009 - 12:13 | |
| Il y a chez VMS des quatuors pour cordes, bien enlevés...
et je suis d'accord pour l'oratorio Job (j'ai la version CPO) qui s'inscrit dans la tradition de la grande musique religieuse |
| | | HOLLIGER Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2374 Date d'inscription : 13/09/2008
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Lun 5 Avr 2010 - 18:53 | |
| les quatuors sont à 7 euros sur jpc les 2 cd avec le gewandhaus..mais vu l'enthousiasme.. quelqu'un d'autre pourrait en parler ? |
| | | Alain92 Mélomane averti
Nombre de messages : 354 Localisation : montrouge Date d'inscription : 12/06/2010
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Sam 26 Juin 2010 - 19:50 | |
| Violoniste célèbre, ami de Mozart avec qui il jouait en quatuor, Karl Ditters, dit von Dittersdorf après son annoblissement, a été célèbre de son vivant, notamment pour ses opéras. Wagner le cite comme l'un des pères de l'opéra allemand, notamment par son Médecin et Apothicaire, opéra comique, Singspiel, parlé et chanté en allemand de 1786, très fêté à Vienne et dans toute l'europe. KDD a inventé le type de l'opéra comique allemand. Joseph II l'aimait beaucoup. Un opéra comique simple, agréable, avec de belles mélodies populaires, sur un livret de Stephani le jeune, auteur de l' Enlèvement au sérail de Mozart avec lequel on peut comparer le médecin et apothicaire. On retrouve aussi un peu de la Flute enchantée, autre opéra allemand parlé. Il y a dans ce Singspiel des arias magnifiques. CD Bayer de 1995 avec l'orchestre de Rhénanie. Bons chanteurs. |
| | | HOLLIGER Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2374 Date d'inscription : 13/09/2008
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Sam 10 Juil 2010 - 13:27 | |
| - joachim a écrit:
- Très bon commentaire sur ces oeuvres, Spiritus.
Contraste en effet entre le concerto pour harpe tout à fait classique, pour ne pas dire galant, et les deux symphonies déjà pré romantiques.
Quelques autres symphonies ont des titres à programme : Le délire des compositeurs, Au goût des cinq Nations, la Bataille des Passions humaines...
Les Quatre âges de l'humanité est la première des 12 symphonies sur les Métamorphoses d'Ovide. Il faut absolument que tu écoutes les autres du moins les six premières car les six dernières sont perdues, et n'existent qu'en transcription piano).
Naxos a sorti pas mal de CD de Dittersdort (ou Dittersdorf), dont les symphonies que j'ai citées, plus d'autres sans titre, ainsi que ses concertos pour hautbois.
Outre quantité de concertos, il y en a deux pour contrebasse et un pour alto, plus une symphonie concertante pour alto et contrebasse, qui sont des instruments rares en soliste.
Pour le peu que j'ai entendu de musique de chambre, elle n'atteint pas à mon avis le niveau de sa musique orchestrale : les quatuors à cordes sont loin de Haydn ou Mozart, plus intéressants sont ses quintettes à cordes, mais là aussi on est loin de la qualité d'un Boccherini par exemple.
Sa musique vocale est encore très peu interprétée, je n'ai entendu qu'un oratorio (Job) à la radio, qui m'a beaucoup plu (mais je ne l'ai pas en CD).
Sud : tu compares avec Wilms : je possède 5 de ses 7 symphonies, et pour moi, c'est plus un "vrai" romantique qu'un préromantique, encore que je reconnais qu'on peut jouer sur les mots.
et que valent ces concertos pour hautbois ? |
| | | Alain92 Mélomane averti
Nombre de messages : 354 Localisation : montrouge Date d'inscription : 12/06/2010
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Sam 9 Avr 2011 - 20:35 | |
| Carl Ditters von Dittersdorf, grand compositeur très connu en son temps, est né à Vienne en 1739 et a fait carrière comme violoniste puis maître de chapelle et compositeur dans divers postes avant de connaître un grand succès à Vienne puis dans toute l'Europe. Chevalier de l'Eperon d'Or à ce titre. Il est l'auteur de 40 opéras allemands et italiens, des oratorios, 120 symphonies et de nombreuses oeuvres de musique instrumentales. Mozart le connaissait bien et jouait avec lui fréquemment en quatuor avec Haydn Pour l'opéra, il est un jalon essentiel, comme dit plus haut, de l'opéra allemand et spécialement de l'opéra comique et du Singspiel. Compositeur doué et inventif dont la musique est riche d'expression, brillante. Style proche de Mozart mais plus proche du 19è siècle effectivement , influençé par Glück pour la mélodie et l'Italie où il a étudié. Son opéra le plus connu, le Docteur et l' Apothicaire, de 1786 a été donné dans toute l'europe, 36 fois à Londres en 1788 par exemple (arrangement de Stephen Storace ami de Mozart). Ila eu bien plus de succès que Mozart dont les opéras étaient peu joués en comparaison. Très beau Singspiel enchanteur avec de superbes mélodies, plein de joie et de fantaisie, de fraîcheur, avec une orchestration brillante. Etonnant! Un entrain incroyable. Je comprends qu'il ait enchanté les viennois. |
| | | Roderick Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3456 Age : 49 Date d'inscription : 10/06/2013
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Jeu 20 Oct 2016 - 22:04 | |
| Ecouté aujourd'hui l'oratorio Ester dans ce qui semble être la seule version discographique (Ferenc Szekeres chez Hungaroton). On n'est plus dans un oratorio baroque : beaucoup plus condensé, donc moins de longueurs mais en contrepartie une narration complètement décousue (en comparaison de l'Esther de Haendel par exemple). Pas non plus encore du Haydn, mais sur les chœurs on y pense quand même et les arias me semblent vraiment adopter une forme classique. J'aime les œuvres qui constituent des ponts entre les périodes et en ce sens j'ai vraiment beaucoup aimé celle-ci. N'ayant rien lu (ni ici ni ailleurs) sur cette œuvre, je ne sais pas si d'autres l'ont écoutée et ce qu'ils en ont pensé... |
| | | Michel Croz Mélomane averti
Nombre de messages : 119 Age : 31 Date d'inscription : 29/10/2012
| Sujet: Re: Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) Dim 7 Avr 2019 - 12:11 | |
| Je voulais signaler un enregistrement du concerto pour clavecin en la majeur de la radio bavaroise de 2014, sous la direction de Muller Kray et du pianiste Erfurth. Je crois que cet enregistrement n'est disponible que sur les plateformes de streaming musical et non en CD. En tout cas, quelle oeuvre, presque parfaite de bout en bout. Un premier mouvement et un dernier de forme cyclique, éloquents et dessinés avec délice et légèreté, un adagio profond mais sans pesanteur, délicat. Quelle fusion entre le piano et l’orchestre. Un de mes concerto pour piano préféré de cette période. On y trouvera pas le charme d'une grande nouveauté évidemment ni le foisonnement des concertos de Mozart. |
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| | | | Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799) | |
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