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| | Festival de Saintes 2008 | |
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+13Xavier frere elustaphe Wolferl Morloch Stanlea Crapio Booboup Picrotal WoO antrav DavidLeMarrec Jules Biron Tus 17 participants | |
Auteur | Message |
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Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91429 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mar 15 Juil 2008 - 23:25 | |
| - Spiritus a écrit:
Déjà pour commencer, l'organiste, Thomas Lacôte Un ancien collègue du CNSM! Très bon musicien. - Spiritus a écrit:
- Après, la musique de Messiaen pour cet instrument que je goûte fort peu m'a paru intéressante, mais inégale: la première pièce, un extrait de l'Ascension, "Majesté du Christ demandant la Gloire à son père", ne m'a pas trop plu, c'était un peu convenu, harmoniquement pas très original, malgré de jolies dissonnances.
Pas original... bon, c'est juste des nouveaux modes qu'il venait d'inventer. Bon sinon, c'est vrai que c'est une pièce un peu longuette à mon goût. (je préfère les autres mouvements) Mais la Nativité, oui, c'est superbe. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mar 15 Juil 2008 - 23:49 | |
| Ce soir, concert un peu particulier: il était consacré à une frange de la musique que je ne connaissais pas du tout, à savoir le profane du XIIIè siècle. Je m'attendais à bien aimer, pas à ce point: j'ai été conquis. Ce n'est pas ce que j'écouterais tous les jours, mais quand même, une fois de temps en temps, ça vaut la peine: c'est délicieux, original, assez varié finalement, et ça nous propulse dans un univers inconnu et tout à fait passionnant. Au programme, il y avait des chansons, profanes donc, qui parlent d'amour, signées Guiot de Provins, Le Châtelain de Coucy, Gace Brulé, et surtout, le gros morceau, des oeuvres d'Adam de la Halle. Que des noms pour moi inconnus, mais décidément passionnants. Cette plongée dans une musique substantiellement modale a tout de même été rendue moins exotique par le fait que mes angliches habituels ont recyclé ces techniques d'écriture au XXè siècle: de fait, j'ai plus d'une fois eu le sentiment assez troublant et très stimulant de me retrouver dans Vaughan Williams. Mais rien à voir, sinon: cette musique-là est unique, et même les baroques ne s'en approchent que de très loin. Ce qui frappe ici, c'est la richesse de la ligne vocale, d'autant, plus ornementée que jamais: il y a un nombre terrible de coloratures, et pourtant, on comprend bien le texte, ça ne se perd pas. Assez génial, ces mélodies, très inattendues parfois, vraiment séduisantes toujours. Derrière, les instruments qui accompagnent sont variées: percussions, flûte à bec, luth, cistre, vielle. Tout cela est furieusement exotique pour moi, mais tout à fait intéressant, les timbres sont nouveaux mais je les aime beaucoup, sauf peut-être par moments la vielle à archet (sans vibrato ), que j'ai trouvée un peu raide et aigre. Le reste, que du bonheur, à commencer par la flûte à bec, qui est vraiment un instrument formidable. Bon, j'avoue que j'ai la flemme de vous faire tout le détail des chansons, ce ne serait pas très constructif en plus, car dans le fond, et sans vouloir être trop méchant, elles se ressemblent toutes, tout en ménageant des surprises et des différences. A noter la diversité des modes de jeu et d'accompagnement: variations instrumentales introductives et conclusives, voire en intermède; chansons complètement a cappella, à l'inverse; et divers degrés de dialogue entre la soprano et les instruments. Très sympa, tout cela. Sur le plan rythmique, ces chansons déploient une verve, une énergie très agréable et vivifiante. Tant de coloris, de virtuosité, de richesse, de fluidité sont très emballantes, et ça met de bonne humeur, ces chansons, c'est moi qui vous le dis! Les textes sont d'ailleurs très beaux aussi, ils parlent d'amour, et de façon très vraie et poétique: voici quelques exemples: " Je n'ai nient en amour ataint / Ne je n'os proiier ne rouver. / Pour ce li cuers pas ne m'estaint, / Ains vif de me dame esgarder, / De soushaidier et d'esperer: / Tele est ma vie ; / Chiex ne cache fos vilenie / Qui ne s'en veut a tant passer." (ce qui donne en français: "Je n'ai rien obtenu en amour / Et n'ose prier ni réclamer. / Ma flamme ne s'éteint pas pour autant / Je vis de contempler ma dame / De souhaits et d'espoirs: / Telle est ma vie / Il ne pourchasse que le mal / Celui qui ne s'en contente pas.") c'est tellement vrai! Ou encore (c'est chiant à recopier, mais je ne résiste pas): "Ma douche dame et Amours / Me font tant aimer me vie / C'un ans me samble uns seus jours / et ma souffrance est jolie. / Mais si bien ne m'alast mie / As maus c'on me fait sentir / Se li espoirs de goïr / Ne me tenist compagnie". Ce qui donne: "Ma douce dame et Amour / me font tant aimer ma vie / Qu'un an me semble un jour / et que souffrance m'est joie. / Mais je ne me trouverai pas si bien / Des maux qu'on me fait ressentir / Si un espoir de jouissance / ne me tenait compagnie". Pour nous interpréter ce petit régal, les Jardins de Courtoisie convoquaient quatre instrumentistes, qui ont tous été irréprochables, pleins de justesse et d'ardeur. Ils étaient en tenue "d'époque" d'ailleurs, c'était rigolo. Et puis il y a la très très grande soprano Anne Delafosse-Quentin, que j'ai trouvée extraordinaire, elle se balade dans toutes les coloratures les plus tordues, son timbre est superbe, elle chante juste et bien, et son lyrisme m'a touché. Géniale! Dommage que la loge ait été inaccessible à la fin du concert, je lui aurais adressé mes voeux de bonheur, à cette dame, en plus elle était très jolie. A en croire le livret qu'ils nous ont donnés et où les interprètes s'expliquent sur leur démarche, Les Jardins de Courtoisie ont tenu à suppléer aux insuffisances de la notation d'époque par une étude approfondie de la polyphonie médiévale, du vieux français et de ses sonorités, bref, ils ont essayé de produire une reconstruction intelligente et parlante. Et ma foi, ils ont réussi: c'est fantastique.
Dernière édition par Spiritus le Mer 16 Juil 2008 - 2:09, édité 1 fois |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mar 15 Juil 2008 - 23:57 | |
| - Xavier a écrit:
Pas original... bon, c'est juste des nouveaux modes qu'il venait d'inventer. Non non mais je voulais dire, dans l'esprit de la pièce: une suite d'accords avec quelques motifs dans l'aigu et un tempo qui ne varie pas, ça me rappelle les cantiques qu'on entend à la messe. (en beaucoup mieux écrit et plus abouti, évidemment ) |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 13:00 | |
| ça ne suscite pas beaucoup de réactions, la musique médiévale |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 13:24 | |
| Je ne supporte pas les instruments d'époque du XIIIe sans vibrato, désolé. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 13:25 | |
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| | | Morloch Lou ravi
Nombre de messages : 9912 Date d'inscription : 14/10/2006
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 15:36 | |
| - Spiritus a écrit:
- Cette plongée dans une musique substantiellement modale a tout de même été rendue moins exotique par le fait que mes angliches habituels ont recyclé ces techniques d'écriture au XXè siècle: de fait, j'ai plus d'une fois eu le sentiment assez troublant et très stimulant de me retrouver dans Vaughan Williams.
Après la jelly à la menthe, le cuissot de sanglier noyé dans la confiture d'airelles |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 33 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 15:39 | |
| De toute façon j'aime plus Elgar ni tous ces imbéciles gluants d'outre-manche, la musique médiévale m'a révélé. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| | | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 19:05 | |
| Je m'en vas écouter la 7è de Beethoven. A tout à l'heure |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 21:44 | |
| Elle n'est pas aussi longue qu'une symphonie de Bruckner, non ? Réécoute le 2° mouvement de la 3° ! |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 22:35 | |
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 22:46 | |
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| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| | | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 22:49 | |
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| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 22:50 | |
| Tu parles, il n'y en avait pas la moindre miette. Mais on s'en fout, c'était génial |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 22:53 | |
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| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 22:53 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 23:22 | |
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| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 23:23 | |
| Il a peut-être connu l'amour ? |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 23:23 | |
| Je vais me mettre la symphonie de Roslavets pour que tu me pardonnes. |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 23:25 | |
| Je ne la connais pas. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 23:25 | |
| Je parlais à sud |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 23:31 | |
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| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 23:33 | |
| Toi, je t'aurais répondu: réécoute Bruckner. |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 33 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 23:37 | |
| Ca vient ce compte-rendu ? |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 23:45 | |
| Oui, on n'a pas que ça à faire ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 23:52 | |
| il s'est endormi post concertum, animal triste |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Mer 16 Juil 2008 - 23:54 | |
| - sud273 a écrit:
- il s'est endormi
post concertum, animal triste Avec Spiritus j'en doute. Toujours en forme ! |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 0:06 | |
| Donc, ce concert, faut bien que je finisse par le raconter, sinon l'adrénaline va redescendre et ce sera moins marrant. Mais vraiment, j'ai été totalement comblé. C'est du Beethoven sur crins-crins, peut-être, mais plus excitant, tu meurs! Petit récit. C'était donc Herreweghe ce soir , avec son Orchestre des Champs-Elysées, que je n'avais pas revu cette année jusqu'à maintenant, et dont je gardais un souvenir un peu mitigé mais très positif quand même, parce que c'était mes premiers concerts, et que les premiers concerts, c'est toujours émouvant. Au programme, d'abord, la 94è symphonie de Haydn. C'est une oeuvre sympathique, dont le mouvement lent est aussi célèbre qu'adorable, et au menuet très réussi, plein d'entrain. Mais le premier mouvement n'est pour moi pas aussi intéressant que d'autres, Haydn a fait mieux, sans quoi ce soit mauvais, bien sûr. Le finale est joyeux, la coda très excitante, mais bon, la 104è c'est quand même autre chose. C'est néanmoins une oeuvre sympathique que j'étais content d'entendre. Surtout qu'Herreweghe est vraiment chez lui ici. Oui, je pense que Haydn est vraiment un compositeur que ce chef domine et comprend, et la prestation de ce soir nous le montre encore: tempi juste, surtout dans le mouvement lent cette fois, parfaitement dosé; équilibre orchestral parfait, sans trop de cuivres; quelques "effets" bien placés (ralenti au début du trio, ritardando des deux dernières notes du finale); le tout était naturel et vraiment plaisant. Et puis, cet orchestre géant, pas de vibrato, certes, mais un son de cordes délicieux, presque soyeux, très plein et confortable, c'est sûr. Tout le monde connaît sa partition, joue avec entrain et précision: félicitations particulières aux cuivres, qui auraient pu être envahissants et faire des pains, et ont été parfaits, bien présents quand il le fallait, et suffisamment discrets dans le reste de l'oeuvre... Déjà génial. Après la pause, et une conversation amusante en franco-allemand avec le mari de la journaliste bavaroise que je draguais depuis une semaine, nous voilà de retour à la tribune pour la 7è symphonie de Beethoven. J'ai assisté à une lecture totalement délirante, exaltée, qui a enthousiasmé absolument tout l'auditoire: douze rappels, et en bis, le deuxième mouvement de Haydn joué entièrement! Mais pour en arriver là, j'ai parcouru d'abord cette oeuvre que je connais par coeur, sous un angle nouveau: celui du concert. La différence avec n'importe quelle version au disque est quand même impressionnante: ici, on est remplis du son de l'orchestre, et c'est beaucoup plus pénétrant. Du coup, j'ai apprécié à fond ce sacré bon Dieu d'orchestre des Champs-Elysées, et surtout, surtout, ses deux cors, absolument parfaits, mais vraiment, on ne peut pas faire mieux: qu'est ce qu'ils envoyaient, et sans pain dans le ff qui ouvre l'Allegro ou dans le finale, c'était IMPRESSIONNNANT. Franchement, jamais entendu ça. Les timbales cassaient tout aussi, c'était vivifiant, génial!! Et pourtant, ne croyez pas qu'on n'entendait que ça, il y avait une transparence d'ensemble, un équilibre remarquables, et les cordes, les cordes, chantantes, poétiques, superbes, et sans vibrato, en plus - pour que je sois convaincu, il faut qu'elles soient belles! Bref, c'est parfait. Enfin l'Allegretto était un peu raide, mais habité et excitant quand même, et le reste, franchement, je ne pourrais en dire que des louanges! A la fin, j'ai foncé sur Herreweghe, que j'ai très chaleureusement félicité, et pour un fois, il était content, il avait un grand sourire, et il félicitait lui-même toutes ses troupes. Je lui ai donné mon nom, et dit que j'étais corniste on verra bien. Je n'ai pas pu causer à Moccia, le violon solo, qui était déjà pris, mais j'ai parlé au premier corniste, et c'est un copain de mon prof à Clermont le monde est bien petit. Quelle soirée! |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 0:28 | |
| j'oubliais, donc, à la fin, je discute un peu avec Herreweghe (pour une fois qu'il ne s'enfuit pas), et il me sort: "cet orchestre, c'est une Ferrari". Je lui rétorque: "vous n'êtes pas mauvais pilote" Voilà, ça me fait rire d'y repenser. |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 33 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 0:41 | |
| Et t'as pu discuter avec lui longtemps ? Tout le monde doit se bousculer à chaque fois... En tout cas tu as bien de la chance, t'as l'air de te faire plaisir. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 0:42 | |
| Quelques minutes, nettement plus que d'habitude en tous cas, où ça se limite à "bonjour, bravo, c'était très bien, merci". Ah oui, je prends mon pied à ce festival. |
| | | Morloch Lou ravi
Nombre de messages : 9912 Date d'inscription : 14/10/2006
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 1:39 | |
| Oh, demain il y a du Kurtag |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 1:41 | |
| et j'y vais |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 1:45 | |
| - Spiritus a écrit:
- Après la pause, et une conversation amusante en franco-allemand avec le mari de la journaliste bavaroise que je draguais depuis une semaine,
Tu fais la cour aux maris, maintenant. Mais rien ne l'arrête ! - Citation :
- nous voilà de retour à la tribune pour la 7è symphonie de Beethoven. J'ai assisté à une lecture totalement délirante, exaltée, qui a enthousiasmé absolument tout l'auditoire: douze rappels, et en bis, le deuxième mouvement de Haydn joué entièrement! Mais pour en arriver là, j'ai parcouru d'abord cette oeuvre que je connais par coeur, sous un angle nouveau: celui du concert. La différence avec n'importe quelle version au disque est quand même impressionnante: ici, on est remplis du son de l'orchestre, et c'est beaucoup plus pénétrant.
Surtout que l'acoustique est très bonne en jouant seulement dans la nef, avec ces coupoles étêtées qui évitent la réverbération de la pierre... Effectivement, j'avais entendu Herreweghe avec le Concertgebouworkest dans la Huitième, et c'était d'une intelligence rarement atteinte. Un style assez extraordinaire. |
| | | Morloch Lou ravi
Nombre de messages : 9912 Date d'inscription : 14/10/2006
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 1:46 | |
| Ah génial. La programmation de 22 h 30 est pleine de curiosités, je serais curieux d'entendre le guitariste qui fait du Bach et du Brouwer vendredi n'a pas l'air baroqueux. Et du Debussy au piano ! Ca donne envie tout ça ! |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 1:48 | |
| Je n'irai pas voir le guitariste. Debussy, oui, par contre, et je compte bien dire deux mots à Bazouvet, que j'estime beaucoup. @ David: il était très beau, cet homme. Concernant l'acoustique, c'était excellent en effet, j'ai jamais eu une sensation de puissance comme celle d'aujourd'hui |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 9:13 | |
| Zabouvet? qui c'est-y celui-là? |
| | | Morloch Lou ravi
Nombre de messages : 9912 Date d'inscription : 14/10/2006
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 10:01 | |
| - Spiritus a écrit:
- Bazouvet, que j'estime beaucoup.
Tu veux dire par là que tu le connais de nom, mais que tu n'a jamais entendu une note de sa part, c'est ça ? ça faisait longtemps que je n'avais pas fait une petite pique à Tus |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 12:45 | |
| Il était tard, faut me pardonner. T'es quand même vilain de dire ça, je ne juge jamais avant d'avoir essayé, moi. J'ai entendu son Ravel en fait. |
| | | Morloch Lou ravi
Nombre de messages : 9912 Date d'inscription : 14/10/2006
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 12:52 | |
| en tout cas j'ai un bon feeling sur ce concert, les Préludes de Debussy (ce sont des Préludes ?) c'est ce que je préfère chez lui. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 12:59 | |
| Non ce sont les Images. Il y a Beethoven et Ravel en plus. |
| | | Morloch Lou ravi
Nombre de messages : 9912 Date d'inscription : 14/10/2006
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 13:09 | |
| Ah ok, c'est pas évident de trouver le programme détaillé de ce festival.
C'est quoi de Beethoven ? C'est intéressant leur système de 2 concerts par soir, combien coûte une place ? |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 13:19 | |
| Le programme détaillé est: Beethoven: sonate n°4 op.7 Debussy: Images (livre I) Ravel: Miroirs; Gaspard de la Nuit Une place coûte, selon les concerts, entre dix et vingt euros, mais si tu veux venir, j'ai des invitations, donc en fait ça ne coûte rien. |
| | | Morloch Lou ravi
Nombre de messages : 9912 Date d'inscription : 14/10/2006
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 13:22 | |
| Ah non, pas le temps de m'organiser d'ici la fin (et pas trop les moyens), c'était pour avoir un ordre d'idées.
Wha Gaspard de la nuit, la classe ! |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 13:23 | |
| N'est ce pas surtout que Bavouzet fait ça très bien, dans mon souvenir. En tous cas pour l'année prochaine tu es le bienvenu. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 20:29 | |
| Alors alors, cette après-midi, très beau concert classico-romantique qui nous présentait trois oeuvres de la transition XVIIIè-XIXè siècles: la 31è symphonie de Mozart, la Symphonie funèbre de Josef Krauss et la 1ère de Beethoven. Très agréable programme de fin d'après-midi, évidemment accessible mais pas inintéressant, et puis on pouvait y entendre Bernard Labadie, le Québecquois que les baroqueux doivent bien connaître, dirigeant le Jeune Orchestre Atlantique qu'Herreweghe avait déjà rendu glorieux dans Haydn la semaine dernière. C'était un concert magnifique, vraiment rafraîchissant. Il faut vous dire que me sentant fatigué et craignant de m'endormir, j'ai pris les devants et arrivant une demi-heure avant à la tribune, j'ai piqué un bon roupillon préparatoire qu'un journaliste bienveillant a eu la gentillesse d'interrompre quand les musiciens sont entrés en scène - ça fait du bien, et puis après, j'étais bien réveillé! Le concert a commencé de la meilleure façon possible avec une 31è de Mozart très, très enlevée. Vous savez que j'aime mon Mozart sauvage et psychédélique, mais là, ça dépassait toutes mes espérances! Cette oeuvre est à mon piloris personnel, elle me servait d'hymne de guerre avec la fille qui a occasionné le pire naufrage sentimental de ma vie (et pourtant, je m'y connais presque autant qu'en musique anglaise ). Je craignais donc une anti-madeleine handicapante, mais pas du tout, j'étais bien content de l'entendre, cette oeuvre, qui contient des moments de bravoure assez puissants: tout le premier mouvement est un déferlement glorieux de notes, et le forte du finale est très exaltant. L'andante, dont je ne gardais aucun souvenir (je n'avais plus réécouté l'oeuvre depuis la très pénible déroute amoureuse d'il y a deux ans), m'a par contre beaucoup déçu (c'était la première version, celle qu'on ne joue pas habituellement): c'était charmant, gentil et franchement soporifique. Mozart comme je l'aime pas. Mais passons, je n'ai pas envie de critiquer Mozart ce soir, il y a tellement plus intelligent à faire que dire des méchancetés! Donc, très belle oeuvre quand même, et Labadie nous a expédié ça avec une énergie stupéfiante, un enthousiasme qui se lisait sur son visage extrêmement souriant quand il dirige (avec baguette, pour une fois). Son interprétation était épatante: il a fait sonner l'orchestre aussi bien qu'Herreweghe sa Ferrari hier soir! Toujours pas de vibrato, tant pis, mais par contre, un son d'ensemble excellent, très beau, soyeux. J'étais étonné par la puissance des cordes: il n'y en avait pas plus de vingt, mais au niveau de l'équilibre des pupitres, on était tout à fait dans les standards de l'orchestre romantique traditionnel, ça ne faisait pas du tout crins-crins décharnés. On entendait pas trop les trompettes, ni les cors, qui n'ont pas gaffé, mais bien les bois, par contre, et les timbales, c'est quelque chose ça rajoute vraiment un plus, ces percussions ouvertes et sèches. Le timbalier est excellent d'ailleurs. Dans Mozart, cet orchestre a été parfait: que d'excitation, de frémissement dans les mouvements extrêmes de la symphonie! L'Andante était à mon avis un peu excentré sur les nuances forte, par contre, mais ce n'est pas bien grave. Si Mozart était toujours interpreté de façon aussi convaincue et excitante, je le rajouterais peut-être à ma façon de compositeurs préférés: c'était à la fois énergique et équilibré, sobre et très enthousiasmant, avec suffisamment d'expressivité pour me convaincre et m'emballer totalement. Après s'être accordés pendant cinq bonnes minutes, on a poursuivi, les jolies jeunes filles toutes bronzées assises à mes côtés et le reste de la salle, par la Symphonie funèbre de Josef Krauss (1756-1792). Contemporain parfait de Mozart, à un an près (il mourra précocement de maladie), Krauss me semble se ranger dans la même catégorie de Dittersdorf: celle des véritables classico-romantiques, ceux qui, tout en ne s'éloignant pas des canons esthétiques classiques, ont ouvert la brèche, par leur lyrisme, leur expressivité. Musique qui me semble vraiment digne d'intérêt, même si à choisir, j'ai nettement préféré Dittersdorf à Krauss. La Symphonie funèbre, écrite en 1791 en hommage au roi de suède et mécène du compositeur Gustave III, est une oeuvre en quatre mouvements, tous lents, écrite pour cordes, bois, timbales et quatre cors (anticipation du siècle à venir). Le premier volet ressemble assez à la Musique funèbre maçonnique de Mozart; c'est une jolie cantilène assez émouvante, bien que prévisible, qui exploite les tonalités mineures dans un style épuré, assez sobre et simple. Dans ce mouvement comme dans les suivants, qui lui ressemblent pas mal, les cordes dominent de façon écrasante, les bois et les cors ne servent que d'ornement harmonique (sauf dans le troisième, les cors ont un solo, duquel les musiciens du JOA se sont plutôt bien tirés). C'est joli et plutôt touchant, même si ça me semble peu varié et limité par rapport aux couleurs et au renouveau perpétuel de la musique autrement plus vigoureuse et personnelle de Karl Dittersdorf. Pour nous interpréter cette rareté que je n'écouterais sûrement pas tous les jours, mais qui était quand même bienvenue à un concert, Labadie s'en est très bien tiré, réusissant à faire chanter ses cordes malgré le non-vibrato, et à offrir une texture sonore bien détaillée, équilibrée. Les cors ont un peu planté leur truc quand même dans le troisième mouvement, mais bon, c'est pas trop moche non plus, juste un peu hésitant et confus. A noter un étonnant motif rythmique aux timbales dans le finale, inattendu ici et ma foi fort efficace. Après cinq nouvelles minutes d'accordage approximatif et hésitant, on rempile pour une 1ère symphonie de Beethoven. Histoire de commencer par le moins amusant, j'ai compté trois bourdes dans toute la symphonie: les bois ont planté leur deuxième intervention dans l'Allegro du premier mouvement; les cors ont fait deux pains: à la fin de l'Andante, et dans le finale. Tant pis! franchement même si on s'en serait passé ça n'a pas beaucoup d'importance non plus, surtout qu'il était bien, bien, leur Beethoven! Toujours cet équilibre entre sections, ces cordes bien nourries et généreuses, et ces bois pourtant toujours prééminents. Un joli tour de force de la part de Labadie. Dans l'introduction lente, un peu plus de sostenuto des valeurs longues n'aurait pas été de trop, mais c'était bien lu, naturel et l'Allegro qui suit était génial, très enthousiaste et convaincant. Les flûtes se sont très très bien débrouillées! L'Andante a peut-être pété les records de vitesse de ma discographie, j'aurais dû chronométrer... mais c'était, en dehors de ça, très bien fait: très amusant, parfaitement équilibré, peut-être la meilleure version que j'ai entendue. Le menuet était pas mal non plus, très vif et énergique, avec un Trio emballé comme je l'aime, et le finale était génial! Enfin bon, je me répète, mais c'était une prestation exceptionnelle, et je ne dis pas ça seulement parce que c'était une expérience de concert, croyez-moi! Il se démerde, le Labadie. A la fin, je suis allé le féliciter, et j'ai pas pu beaucoup lui parler, à cause d'un type de l'Opéra de Rouen qui lui faisait déjà la causette. Il cherchait des hautbois et des clarinettes à recruter. Du coup, pour faire honneur à Till l'Espiègle mon maître, je lui ai demandé (au type de Rouen): "vous n'avez pas besoin de cors?" Mais il était très sympa. Labadie aussi, très souriant et aimable, avec un joli accent canadien. |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| | | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 Jeu 17 Juil 2008 - 21:18 | |
| Patience, le prochain concert, c'est dans une heure! |
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| Sujet: Re: Festival de Saintes 2008 | |
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