Autour de la musique classique

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 Lucien Durosoir (1878-1955)

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MessageSujet: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyDim 17 Aoû 2008 - 11:21

J'ai lu dans Le monde de la musique de l'été, un critique de l'album du quatuor Diotima consacré aux quatuors de Lucien Durosoir. Le disque est paru chez Alpha, qui a d'ailleurs publié la musique de chambre pour violon et piano de ce compositeur il y a quelque temps.

Cette critique m'a donné envie d'en savoir plus a propos de ce compositeur. Je vous cite quelques passages : "la liberté des lignes, de l'harmonie, écgappe de façons étonnante aux univers français de cette période, à Debussy et à Ravel autant qu'aux néoclassiques. On croirait retrouver le souffle infini de Chostakovitch [...] Surtout on reconnait là un maitre dès le premier quatuor, dans cette façon de construire des mouvements aux types d'écriture bien contrastés, comprenant notamment un scherzo vraiment original et un finale brillantissime. [...] Durosoir doit absolument être redécouvert. Quand on pense qu'il s'agit là d'un premier enregistrement !" Jacques Amblard.

Je vous livre une biographie trouvée sur le net : http://pagesperso-orange.fr/durosoir.megep/html/Index_francais.htm

On peut écouter des extraits de l'album sur le site de Alapage (ça ne marche pas chez Amazon). Le peut qui est audible semble effectivement assez chouette !

Alors, vous connaissez ? Vous en pensez quoi ? Bref, pour ma part, je vais essayer de me procurer ce CD, en médiathèque ou au magasin lorsque mon budget le permettra.

EDIT : Je précise, c'est bien un fil général, pas Disco, je suis juste parti de cet album pour en parler, c'était le seul point de départ dont je disposait. Smile
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Stanlea
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyMar 19 Aoû 2008 - 22:18

Oui, il n'y a pas pléthore d'enregistrements disponibles. Deux exactement, plus une émission sur France Musique avec un inédit.

Pour les lecteurs, il y a des partitions sur le site que tu donnes en référence. Je vais voir si je peux trouver ça de mon côté.
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyMar 19 Aoû 2008 - 22:25

Stanlea a écrit:
Pour les lecteurs, il y a des partitions sur le site que tu donnes en référence. Je vais voir si je peux trouver ça de mon côté.
Non, ce sont des liens vers le distributeur, qui propose d'aller se servir sur un site de vente en ligne bien connu (sympa mais cher).
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyMar 19 Aoû 2008 - 22:36

DavidLeMarrec a écrit:
Stanlea a écrit:
Pour les lecteurs, il y a des partitions sur le site que tu donnes en référence. Je vais voir si je peux trouver ça de mon côté.
Non, ce sont des liens vers le distributeur, qui propose d'aller se servir sur un site de vente en ligne bien connu (sympa mais cher).

disons qu'il y a quelques exemples...
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyVen 22 Aoû 2008 - 0:56

Ayant cassé ma tirelire, je me suis procuré ce disque de quatuors.
Et alors ? La pochette est très jolie, et je n'ai pas encore eu le temps de l'écouter...

Edition :

J'ai écouté le premier quatuor en fa mineur (1919). J'hésite souvent à me fier aux premières impressions, mais je suis très touché par la beauté de cette musique. Une merveille d'invention mélodique, harmonique, sonore.
Je n'ai pas beaucoup de culture classique, mais cette oeuvre me paraît tout à fait originale, non pas dans ses ingrédients (encore que techniquement, les violons sont très sollicités), mais plutôt dans sa versatilité. Certains passages de l'adagio sonnent parfois comme du Vivaldi, certains exposés sont quasi-beethoveniens, alors que la science des pizzicati peut évoquer des contemporains comme Ligeti. Ce ne sont que des exemples, n'allez pas en conclure qu'il s'agit d'un espèce de patchwork, d'exercice de style. Bien au contraire, Durosoir semble ne pas se soucier du style pour mieux se concentrer sur la musique qu'il veut faire. Sans doute sa carrière de violoniste soliste lui a-t-elle ouvert bien des portes, et la diversité du répertoire qu'il connaît lui permet à la fois de puiser dans le connu et de se lancer dans l'inconnu.

La présentation du disque est très belle, avec des notes signées Georgie Durosoir, professeur émérite en musicologie à la Sorbonne et chercheuse associée au Centre de Musique Baroque de Versailles, et belle-fille du compositeur, notes techniques mais accessibles qui éclairent bien l'oeuvre.

Une belle découverte.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptySam 23 Aoû 2008 - 7:59

Un échantillon pour violon et piano : Le Lys

Lien retiré


Très contemplatif, assez différent des quatuors.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptySam 23 Aoû 2008 - 13:45

Dis, tu as conscience que tu viens de mettre un mouvement intégral de 10 minutes absolument pas compressé d'un truc absolument pas libre de droits?
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptySam 23 Aoû 2008 - 16:08

Xavier a écrit:
Dis, tu as conscience que tu viens de mettre un mouvement intégral de 10 minutes absolument pas compressé d'un truc absolument pas libre de droits?

Désolé, mais le lien provient de Wikipedia, je n'ai absolument pas pensé que ça pouvait être en dehors des clous.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptySam 23 Aoû 2008 - 16:24

Zut j'ai loupé le lien, mais j'ai pu écouté la prière à Marie et c'est… merveilleux! Sad
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Xavier
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptySam 23 Aoû 2008 - 20:24

Stanlea a écrit:

Désolé, mais le lien provient de Wikipedia, je n'ai absolument pas pensé que ça pouvait être en dehors des clous.

Pas le Wikipédia français.
La législation américaine, canadienne, ou autre, est très différente.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyVen 29 Aoû 2008 - 12:57

j'ai pu écouter le premier quatuor de Durosoir (1919) et il faut reconnaître que l'oeuvre sonne d'une façon très personnelle et très à l'écart de tout ce qu'ont pu produire ses contemporains français.
On pourrait à la limite la prêter à Caplet avec qui Durosoir passa une partie de la 1ère guerre à faire des exercices de contrepoint en s'occupant des pigeons voyageurs, mais le parfum de l'ensemble est indéniablement lié à la culture allemande (Durosoir fut le créateur en France du concerto pour violon de Brahms en 1903), même si quelques évanescences erratiques rappellent les derniers franckistes et Fauré, mais dans un rapport à la tonalité plus flottant.
En fait la retraite solitaire de ce violoniste devenu compositeur après le traumatisme de la guerre rappelle celle de Magnard, par l'indépendance d'esprit comme par le sérieux imperturbable de sa musique.
Le beau scherzo, alternant des passages en pizzicati, de logues phrases homophones et de brusques traits chromatiques pourrait faire penser aux expériences de certains russes des années 20, comme aux premiers quatuors d'Hindemith, c'est dire qu'il s'agit bien d'une musique de son temps, et d'une certaines façon en avance sur son temps, comme a pu l'être parfois Zemlinsky.
Le largo désolé explore des territoires harmoniques nouveaux, l'ambiguité modale confine à l'atonalité, l'indépendance des voix (particulièrement dans les registres graves) crée un espace sonore très original, à peu près exclusivement dépressif qui n'est pas sans évoquer le dernier quatuor de Chostakovich, même si dans la section centrale une lente ascension s'opère vers un chant plus français, brièvement évocateur de paysage et de terroir, comme on en trouve dans certaines oeuvres de Koechlin, avec sans doute des difficultés techniques par l'emploi de passages en harmoniques ou avec sourdine.
Le mouvement final, qui semble commencer en majeur ne lève pas la sourde angoisse qui couve, le motif du destin beethovenien sert d'accompagnement à un thème dont la vigueur ne cesse d'être contrarié par une sorte de balancement morbide, qui me fait penser à la berceuse de Busoni. Tout cela est assez remarquable par le côté resserré de la texture contrapuntique, les subtils changements de rythme: à la longue on regrette toutefois que ça ne s'agite jamais vraiment, il n'y a ni fureur ni bruit, ni épanchement lyrique, d'où l'impression rémanente d'une certaine grisaille, d'une contention excessive qui pourrait facilement virer à une débat intellectuel, sans interlocuteur, une bouffée de soliloque triste entre deux espaces de lourd silence.
Mais justement, il est fort intéressant que cette voix sorte du silence où elle s'était elle-même confinée, car le ton est unique, et il demeure une étrangeté irréductible à aucun modèle existant. On a envie d'en savoir plus, comme de passer à la page suivante du journal d'Amiel, afin de déterminer si la confidence mène à autre chose ou si l'on s'enfonce dans une noirceur inéluctable et délétère.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyVen 29 Aoû 2008 - 13:23

Hasard ou coincidence j'ai eu aussi l'occasion d'écouter ce quatuor n°1 récemment et je ne pourrais décrire cette oeuvre mieux que ne le fait Sud. Je n'ai donc rien à ajouter à son commentaire si ce n'est que j'ai beaucoup aimé aussi et que je partage entièrement son point de vue. Je suis juste en désaccord avec ce petit passage :

Citation :
à la longue on regrette toutefois que ça ne s'agite jamais vraiment, il n'y a ni fureur ni bruit, ni épanchement lyrique, d'où l'impression rémanente d'une certaine grisaille, d'une contention excessive qui pourrait facilement virer à une débat intellectuel, sans interlocuteur, une bouffée de soliloque triste entre deux espaces de lourd silence.

Pas de regret de mon côté, cette grisaille me plait et me touche directement, une oeuvre poétique et sensible, sans épanchements excessifs, qui me semble en plus très accessible.

Merci à T.O d'avoir ouvert ce sujet et à Stanléa qui m'a chaleureusement conseillé l'écoute de ce quatuor, je ne le regrette absolument pas.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyVen 29 Aoû 2008 - 13:37

je reconnais bien là, WoO, ton penchant miaskovskien, le goût pour une complexité qui ne se laisse pas déborder par l'emportement des passions (quelque chose d'un clacissisme racinien).
J'ajoute que je vais sans aucun doute réécouter et que ça m'a beaucoup plu. la petite réserve que je faisais reflète uniquement ma méfiance envers une certaine forme d'intellectualisme introverti: par tempérament j'aime bien qu'il se mélange un peu de climat tropical dans l'uniformité des atmosphères tempérées.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyVen 5 Sep 2008 - 2:13

WoO a écrit:
Hasard ou coincidence j'ai eu aussi l'occasion d'écouter ce quatuor n°1 récemment et je ne pourrais décrire cette oeuvre mieux que ne le fait Sud. Je n'ai donc rien à ajouter à son commentaire si ce n'est que j'ai beaucoup aimé aussi et que je partage entièrement son point de vue. Je suis juste en désaccord avec ce petit passage :

Citation :
à la longue on regrette toutefois que ça ne s'agite jamais vraiment, il n'y a ni fureur ni bruit, ni épanchement lyrique, d'où l'impression rémanente d'une certaine grisaille, d'une contention excessive qui pourrait facilement virer à une débat intellectuel, sans interlocuteur, une bouffée de soliloque triste entre deux espaces de lourd silence.

Pas de regret de mon côté, cette grisaille me plait et me touche directement, une oeuvre poétique et sensible, sans épanchements excessifs, qui me semble en plus très accessible.

Merci à T.O d'avoir ouvert ce sujet et à Stanléa qui m'a chaleureusement conseillé l'écoute de ce quatuor, je ne le regrette absolument pas.

Je pense très exactement tout ce que vient d'écrire WoO (et l'avis de Sud), de la première à la dernière ligne. Je ne sais pas s'il s'agit d'un chef d'oeuvre révolutionnaire mais j'ai été tellement pris par cette atmosphère rêveuse de conversations élégantes de cordes que les soixante-dix minutes m'ont semblé dix. A moins qu'il n'y en ait que dix ?
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyVen 5 Sep 2008 - 10:44

J'ai enfin écouté. C'est vraiment chouette I love you

J'ai écouté le 1er quatuor en Fa minuer.
Ce premier mouvement avec son micro thème, que s'échange les instrumentistes... C'est très lyrique, mais jamais simple ou dégoulinant, d'une grande force et en même temps assez "détaché"
Le largo est terriblement prenant, sombre, mais lumineux, tourmenté mais finalement si tranquille (oui, ça veut rien dire, et alors ? hehe). Et cette fin, tellement intense.


Je ne vais pas décrire plus que ça vu que Sud l'a fait, et que de toutes façons j'ai du mal... C'est pour moi une grande oeuvre du répertoire pour quatuor à cordes, vraiment à découvrir.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyDim 19 Déc 2010 - 15:43

Mariefran a écrit:
Lucien Durosoir (1878-1955) Image_49
Durosoir, ce n'est pas très intéressant, à mon avis. Joli, tendre mais ça fait quand même un peu musique d'ambiance, planante. J'ai été déçue.
Idem... avec le disque Jouvence, acheté aujourd'hui en occase.
Joli, tendre, musique d'ambiance, je suis plutôt d'accord... nounouille, quoi. Faut espérer que les réécoutes révèlent des aspects attachants. J'étais curieux d'entendre Jouvence et le Quintette, ben c'est pas l'extase. Neutral
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyDim 19 Déc 2010 - 15:54

Merci Jérôme, j'ignorais qu'il y avait un fil Durosoir. Mr.Red
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyDim 23 Jan 2011 - 22:39

Mariefran a écrit:
Merci Jérôme, j'ignorais qu'il y avait un fil Durosoir. Mr.Red
Ah non, j’allais la faire !

Blague à part je n’ai, je l’avoue, jamais entendu parler de Lucien Durosoir scratch

Il faudra que j’aille y voir de plus près.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyMer 26 Jan 2011 - 14:11

Vu à la Fnac tout à l’heure : Le Balcon, présenté comme une nouveauté (chez Alpha). J’ai acheté les quatuors à cordes (même label). Ecouté une seule fois mais ça a l’air pas mal du tout Smile
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyLun 26 Sep 2011 - 20:42

Le premier quatuor est bouleversant. Je suis très touché par le mouvement lent. Vraiment. C'est une sorte de Chosta français, il y a du Olivier Greif aussi. Quelle prodigieuse tristesse.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyMer 28 Sep 2011 - 15:59

Lucien Durosoir (1878-1955) 51MJXqbemZL.__

Après ses quatuors il m'en fallait savoir plus.
C'est maintenant chose faite Very Happy

1)Le Balcon: Poème symphonique. (1868-69)
Atmosphère très tourmentée et curieux mélange "Franco - chosta " Faisaint référence au Balcon de Manet. Glaçant par moment à vous filer la chaire de poule. lancinant et froid frrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr. Ça marche du tonnerre.

2)Sonnet a un enfant. ( Soprano et Piano ) 1930
A la première écoute, j'ai moins adhéré, mais en lisant et à la réécoute, j'y décèle toutes ses pensées sombres et de souffrances, c'est déchirant.

3) Idylles: Pour quatuors d'instruments a vent ( 1925 ).
Très harmonieux et franchement c'est superbement interprété. j'ai trouvé ça très jovial, plein de motifs et généreux.

4) Trilogie:3 pièces: Improvisation, Maïade et divertissement (pour violoncelle et piano 1931)
C'est juste divin, magnifique, et je me surprend d'accrocher un truc si moderne à mes oreilles, mais pourtant si évident. Le début de chacun de ces 3 mouvements commence de manière "désordonnée"
Un peu fouillis, trop moderne comme si de thème il n'existait pas. Mais tout fini par se "ranger". Difficile à expliquer mais oui ça reste comme par magie très mélodieux et "ordonné"

5) Trio en si mineur ( pour violon, violoncelle et piano ) 1926
Moins tourmenté que le Balcon on reste parfois dans cette veine "Chostakotchiene" hehe
Le sentiment d'entendre 3 instruments jouant chacun une partition ne racontant pas les mêmes notes dans une atmosphère assez lugubre et qui par moment se rejoignent et ravivent les couleurs de la scène. J'ai trouvé ça très fin et merveilleusement amené.
Et quand je lis le livret je note:( Et ça expliquera bien mieux que mes dires ce que l'on peut y entendre hehe )
De conception Rhapsodique, ce trio s'ouvre sur un tableau sombre appuyé sur les discours indépendants des trois instruments. Balancement lancinant au piano, appels véhément au violoncelle, réplique implacable au violon.

6) Berceuse ( violoncelle et piano )
La moins compliqué et celle qui se rapprochera le plus des Français plus connus. La plus accessible, la plus mélodieuse, je dirai aussi charmante que l'élégie de Fauré. Oui c'est romantique dans le sens propre du terme et moi j'aime ça Sad .

Bref, encore un gros de cœur que ce Durosoir.
N'ayez crainte, je vais pas vous jeter mille messages à son propos, car avec 2 CD on a fait le tour de ce qui a été édité. Sad .
C'est à mettre dans votre déception du jour





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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyMer 28 Sep 2011 - 16:01

non non il y a trois autres CD, pas encore les oeuvres pour grand orchestre malheureusement.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyMer 28 Sep 2011 - 16:04

sud273 a écrit:
non non il y a trois autres CD, pas encore les oeuvres pour grand orchestre malheureusement.

Ahh chouette !!!!!!!!!!
des liens ?
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyMer 28 Sep 2011 - 20:45

atomlegend a écrit:
Idylles: Pour quatuors d'instruments a vent ( 1925 ).
Très harmonieux et franchement c'est superbement interprété. j'ai trouvé ça très jovial, plein de motifs et généreux.

Tout à fait d'accord. J'entends du Koechlin mâtiné de quelque chose de plus vigoureux dans les moments où ça s'emballe. Le final est très beau.

atomlegend a écrit:
Trilogie:3 pièces: Improvisation, Maïade et divertissement (pour violoncelle et piano 1931)
C'est juste divin, magnifique, et je me surprend d'accrocher un truc si moderne à mes oreilles, mais pourtant si évident. Le début de chacun de ces 3 mouvements commence de manière "désordonnée"
Un peu fouillis, trop moderne comme si de thème il n'existait pas. Mais tout fini par se "ranger". Difficile à expliquer mais oui ça reste comme par magie très mélodieux et "ordonné"


Ca m'a moins marqué. Un peu "musique française du début du 20ème siècle" sans distinction particulière même si ça reste fort joli. Peut-être de très distants échos fanckistes.

atomlegend a écrit:
Trio en si mineur ( pour violon, violoncelle et piano ) 1926
Moins tourmenté que le Balcon on reste parfois dans cette veine "Chostakotchiene" hehe
Le sentiment d'entendre 3 instruments jouant chacun une partition ne racontant pas les mêmes notes dans une atmosphère assez lugubre et qui par moment se rejoignent et ravivent les couleurs de la scène. J'ai trouvé ça très fin et merveilleusement amené.
Et quand je lis le livret je note:( Et ça expliquera bien mieux que mes dires ce que l'on peut y entendre hehe )
De conception Rhapsodique, ce trio s'ouvre sur un tableau sombre appuyé sur les discours indépendants des trois instruments. Balancement lancinant au piano, appels véhément au violoncelle, réplique implacable au violon.

C'est ma pièce préférée des trois. Le premier mouvement m'a sidéré: ce piano qui se répète, comme hésitant pendant que les cordes alternent longues lignes mélodiques et unissons tranchants. Le reste est plus convenu mais de haute volée. J'entends encore du Koechlin mais pas Chostakovitch.

Une belle découverte.
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Jaky
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyJeu 29 Sep 2011 - 1:18

Voici un lien où l'on peut lire quelques une de ses lettres et photos ainsi qu'une description du personnage :Clic

Pour exemple, voici un de ses programmes et comment il était reçu :
……"La musique la plus contemporaine était leur préoccupation constante et il est notable qu’ils n’aient jamais cherché la facilité, que ce soit pour leurs auditeurs ou pour eux-mêmes ; témoin cette séance que Durosoir décrit à sa mère : même la Chaconne pour violon seul de Bach, égarée dans un programme de musique contemporaine ne parvient pas à calmer les esprits : « Notre concert a donc eu lieu hier, dire qu’il a eu un grand succès ce serait mentir. Il a eu surtout un succès de stupeur car le quatuor de Chausson et surtout celui de Debussy ont laissé les auditeurs dans un état voisin de l’ahurissement. Évidemment, nous allons un peu fort vis-à-vis de gens qui n’ont jamais entendu de musique ou qui en ont entendu fort peu. Enfin, une séance comme celle d’hier a crée une petite révolution car tu ne te figures pas les discussions passionnées que nous éveillons. Au milieu de ce programme, la Chaconne tombait comme un grand coup de masse sur la tête de nos malheureuses victimes […] L’ahurissement était général »."
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyJeu 29 Sep 2011 - 9:17

C'est super intéressant merci mains
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyJeu 29 Sep 2011 - 13:18

Et continuons sur ce Balcon de Durosoir.

Et parce qu’il reflète et exprime vraiment ce que j'y entends lisez donc ce petit article de SUD273. Si après ça comme Marie vous n'aimez pas, il ne vous restera plus qu'a consulter la rubrique nécro du Forum .

http://durosoir.megep.pagesperso-orange.fr/html/Index_francais.htm

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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyMer 5 Oct 2011 - 18:51

atomlegend a écrit:


1)Le Balcon: Poème symphonique. (1868-69)
Atmosphère très tourmentée et curieux mélange "Franco - chosta " Faisaint référence au Balcon de Manet. Glaçant par moment à vous filer la chaire de poule. lancinant et froid frrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr. Ça marche du tonnerre.

2)Sonnet a un enfant. ( Soprano et Piano ) 1930
A la première écoute, j'ai moins adhéré, mais en lisant et à la réécoute, j'y décèle toutes ses pensées sombres et de souffrances, c'est déchirant.

...

6) Berceuse ( violoncelle et piano )
La moins compliqué et celle qui se rapprochera le plus des Français plus connus. La plus accessible, la plus mélodieuse, je dirai aussi charmante que l'élégie de Fauré. Oui c'est romantique dans le sens propre du terme et moi j'aime ça Sad .

J'ai moins accroché à ces trois pièces qu'aux trois précédentes. J'en retiendrai surtout le Sonnet à un Enfant qui ménage des moments de tension inattendus vu le titre.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyLun 30 Juin 2014 - 3:26

Je découvre le compositeur par le peu de musique de chambre que m'autorise la toile de cette nuit.
Je n'ai pas les mots pour dire comme je suis appelé par cette musique. Je crains seulement de ne pas trouver demain le Durosoir qui me manque déjà.
Je ne me remets pas de ce trio avec piano dont les premières mesures semblent contenir une folie pudique. Quelques secondes de quatuor, le, lesquels ? je l'ignore et n'en suis que plus curieux et impatient.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyDim 12 Nov 2017 - 0:03

Lucien Durosoir (1878-1955) Duroso10
Quatuors n°1 en fa mineur (1920), n°2 en ré mineur (1922) et n°3 en si mineur (1934)
Quatuor Diotima: Naaman Sluchin, Yun-Peng Zhao (violons), Franck Chevalier (alto), Pierre Morlet (violoncelle)
La Borie en Limousin, XII.2007
Alpha


Comme pour le quatuor de Magnard, une réévaluation: je n’avais pas été très convaincu lors du revival d’il y a une dizaine d’années, mais j’avais bien fait de garder les disques Alpha sous le coude car, au moins pour ces trois quatuors, on tient là de très belles œuvres, très personnelles, très intenses - et même un peu plus que cela pour le 2ᵉ, je trouve.

Les trois quatuors relèvent d’une esthétique expressionniste assez à l’écart du post-debussysme de son temps: en fait, l’écriture harmonique et rythmique, très tendue, très sinueuse, l’apparenterait davantage à une certaine modernité mitteleuropéenne (quelque part entre Janáček et le premier Schoenberg), et l’ambiguïté tonale semble même ouvrir sur un univers sonore encore autre (on a parlé du Chostakovitch de certains quatuors, en effet, il y a de cela, surtout dans le 1 et le 3) - avec une atmosphère sombre, tantôt inquiète, tantôt désolée.

Si je mettrais le 2 au-dessus des deux autres, c’est que la matière m’y semble à la fois plus riche (le 3 me semble un peu trop uniformément hérissé et noir) et la forme plus maîtrisée (le 1 donne parfois une impression de décousu.) Là, on a vraiment un discours très véhément, avec des ruptures de ton très modernes, une harmonie très dense et très complexe, mais aussi une forte prégnance mélodique (avec un thème que je suis sûr d’avoir entendu ailleurs, au deuxième tiers du I), des textures et des couleurs âpres mais aussi avec de beaux miroitements (modaux?) à la Koechlin. C’est vraiment prenant de bout en bout.
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyJeu 6 Juin 2019 - 23:52

"Dejanira", Étude symphonique sur un fragment des Trachiniennes de Sophocle       Taurida International Orchestra/Golikov
est ce l'oeuvre ou la prise de son pourrie ou l'orchestre "Taurida Orchestra" , je suis déçu .... Sad
le disque contient d'autres oeuvres symphoniques de durosoir . A voir
Lucien Durosoir (1878-1955) 71z54683hfL._SS500_


Dernière édition par greg skywalker le Mar 12 Nov 2019 - 9:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lucien Durosoir (1878-1955)   Lucien Durosoir (1878-1955) EmptyLun 11 Nov 2019 - 23:02

Lucien Durosoir (1878-1955) Duroso10
Quintette pour piano et cordes (1925)
Ensemble Calliopée: Frédéric Lagarde (piano), Amaury Coeytaux, Saskia Lethiec (violons), Karine Lethiec (alto), Florent Audibert (violoncelle)
Villefavard en Limousin, X.2009
Alpha


Relativement déconcerté par ce quintette - disons qu’on y retrouve un peu les particularités de Durosoir (en tout cas celui des quatuors, que j’aime énormément) mais, pour ainsi dire, configurés autrement - d’une manière qui me touche moins, sans doute.

Dans les deux premiers mouvements, on retrouve certes l’harmonie instable qui caractérise le Durosoir des quatuors, mais avec un spectre plus lumineux et une écriture plus horizontale (conséquences de l’adjonction du piano?); globalement, le langage sonne plus typiquement «musique française d’après Debussy» - et l’expression est aussi assez différente de celle des quatuors: ça module sans cesse, mais les sinuosités harmoniques créent plutôt une atmosphère de volubilité fébrile, voire de superficialité miroitante mais sourdement inquiète (le I est noté «nerveux et très rythmé - nostalgique et agité»: il y a un côté «névropathe qui veut donner le change» dans cette musique) qu’elles ne creusent (comme dans les quatuors) des climats âpres, angoissés ou désolés.

Dans le Final, on retrouve cette même volubilité «à la française», toujours sourdement forcée et maladive, mais combiné à la dimension «soviétisante» qui n’est jamais loin chez Durosoir - sauf qu’ici, bizarrement, au lieu du mélodisme déceptif lugubre ou véhément à la Chostakovitch, le «soviétisme» prend la forme de grands unissons motoriques frontaux à la Prokofiev qui contrastent bizarrement avec le reste du discours.

Bref, ça sonne plus «simple» et moins profond que les quatuors, alors que ce n’est pas pour autant une musique vraiment lumineuse ni encore moins apaisée.
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