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| Berlioz - Benvenuto Cellini | |
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+6WoO Toxic DavidLeMarrec Wolferl MickeyZeVrai antrav 10 participants | Auteur | Message |
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antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 16 Sep 2008 - 0:09 | |
| - Zoilreb a écrit:
Benvenuto Cellini Composé entre 1834 et 1837 et créé à l'Opéra de Paris. C'est un opéra semiseria en deux actes sur un livret de Léon de Wailly et d'Auguste Barbier. L'histoire est une adaptation de quelques épisodes de la vie du ciseleur Benvenuto Cellini. L'opéra a spectaculairement chuté à la création et Berlioz, à la demande de Liszt l'a adapté pour un festival Berlioz que celui-ci montait à Weimar en 1852. Il l'a transformé en opéra-comique de trois actes chanté en allemand. Il y a aussi apporté quelques modifications d'orchestrations et ciselé le tout… ce qui fait que maintenant on ne sait plus quelle version monter entre celle plus audacieuse et comportant des récitatif de 1838 et celle avec dialogues mais avec quelques jonctions et orchestrations révisées de 1852.
Il y a donc la version originale de Paris (1838) [-> cf. John Nelson] et la version révisée et à la fois charcutée de Weimar (1852) [-> cf. Colin Davis]. C'est une grande découverte. J'avais emprunté la version Davis et l'avais écouté rapidement en baillant. La version Nelson révèle l'oeuvre restituée dans sa conception première avec quelques révisions ultérieures issues de Paris II et Weimar. J'en reparlerai plus longuement, encore besoin d'autres écoutes, très beau livret. C'est endiablé , ça fourmille de mélodies, de trouvailles orchestrales. C'est d'une conception très raffinée concernant l'utilisation des ensembles et le choeur qui constitue un acteur à part entière et qui se divise parfois ou est rejoint par les chanteurs ailleurs, ce qui leur donne une vigueur dramatique rare. |
| | | MickeyZeVrai Pas legatissimo
Nombre de messages : 2984 Age : 35 Localisation : Banlieue parisienne Date d'inscription : 27/10/2007
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 16 Sep 2008 - 1:09 | |
| Excellent résumé des qualités de l'opéra! J'ajoute qu'en ce qui concerne le premier acte, que je viens de réécouter, tout s'enchaîne à un rythme effréné, avec un naturel et un sens de la mesure, de l'équilibre de chaque numéro parfait. Les airs ne peuvent ennuyer, prenant ces tournures inattendues, accompagnés de façon surprenante, intégrés à l'action: tout cela sert admirablement le théâtre. Les éléments comiques s'y intègrent heureusement (parce que dans Les Troyens, ça n'est pas toujours ça) et participent à la mise en place de l'intrigue: la scène avec le cabaretier que l'on peut dire Shakespearienne est jouissive et nécessaire, mais donne beaucoup de vie surtout. Voilà, en trois mots: beaucoup de vie. Un vrai bonheur cet opéra (pour l'instant). |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 16 Sep 2008 - 14:12 | |
| Oui, le langage dramatique de Berlioz est très protéiforme malgré les apparences, monumentalité pour les Troyens, scènes presque oniriques pour la Damnation, course poursuite fourmillant de musique pour Benvenuto Cellini et le carnaval qui lui sert d'échine.
Rien que l'Ouverture, 11 minutes d'une presque symphonie où s'entremêlent tout un tas de thèmes dans un concert de rythmes ternaires et binaires quiannoncent déjà l'agitation à venir (carnaval, bastonnade, scène du théâtre, scène de la fonderie).
Premier tableau des deux de ce premier acte: Balducci, trésorier du pape avec lequel il doit s'entretenir au sujet des fonds à allouer à Cellini pour la fonte d'une statue, recommande à sa fille Teresa de ne pas sortir à l'occasion des fêtes du carnaval romain. C'est l'occasion pour un choeur de masques joyeux d'aller chanter la sérénade sous les fenêtre de Teresa, Cellini et ses amis en font partie, ils envoient des fleurs à celle-ci et de la farine au père. C'est l'occasion de proposer des duos variés dans lesquels le choeur tient une voix. Teresa se lance dans une superbe romance mélancolique brodant sur l'amour (elle aime Cellini), air qu'on dirait issu des Nuits d'été. Cellini entre subrpticement après le départ du père suivi de peu par Fieramosca (prétendant officiel et lui aussi sculpteur du pape). Il se cache et c'est l'occasion d'organiser un immense et élégant trio dont l'un des chanteurs reste en aparté. Cellini se lance dans un très bel air dont le thème est issu de Cléopâtre. Il prépare à l'occasion des fêtes l'enlèvement de Teresa, Fieramosca se promet de faire échouer leur projet. Balducci revient, Cellini réussi à s'éclipser de justesse mais Fieramosca est découvert, c'est le vaudeville qui prend le pas sur le drame, tout s'agite et le choeur des servantes vient bastonner le "libertin" dans une agitation musicale qui rappelle les Noces dans le rythme et l'esprit de légèreté. Toute cette scène a duré vingt bonnes minutes dans un rythme et une vivacité étourdissants. |
| | | MickeyZeVrai Pas legatissimo
Nombre de messages : 2984 Age : 35 Localisation : Banlieue parisienne Date d'inscription : 27/10/2007
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 16 Sep 2008 - 18:34 | |
| J'avais donc un souvenir erroné de ce deuxième acte, qui n'est pas du tout mal fichu. Le contraste entre le final survolté du deuxième tableau et le début du troisième respirant est effectivement très fort, mais ça se tient, avec ces très beaux duos, soutenus par les raffinements étincelants de l'orchestre, et puis l'entrain revient vite peu avant l'excellent quintette. Il n'y a pas la variété du premier acte pour moi mais de là à dire qu'il y a des faiblesses... (peut-être l'air de Cellini au début du quatrième tableau, musicalement, et encore, l'accompagnement éloigne la monotonie)
C'est vraiment un opéra très complet, drôle, un sujet très fertile dans la mesure où Berlioz y met beaucoup de lui-même, de son style d'une part, et aussi une sorte de clameur enthousiaste d'un jeune musicien ambitieux. Le choix de Cellini, en son temps déjà auto-propagandiste, n'est pas anodin.
Vartan, on attend les autres tableaux avec impatience! |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mer 17 Sep 2008 - 14:00 | |
| Deuxième tableauC'est la grande affaire de cette oeuvre, passage qui va culminer dans un final du I étourdissant, et qui monte en puissance tout au long de la péripétie qui se déroule en plein carnaval romain. Nous sortirons des alcôves et des tavernes pour courir dans les rues et à la pantomime avec le peuple romain. Dramatiquement c'est ici que se noue le drame autour de l'enlèvement (raté) de Teresa et de la révélation de ses turpitudes. Musicalement, si Berlioz s'est (un peu) retenu, il se lâche sans vergogne et déploie les thèmes de l'ouverture dans une bacchanale sans fin où sa virtuosité réussie à composer des ensembles très importants tout en maintenant la compréhension de l'action intacte: les choeurs sont présents presque continuellement, les différents plans de l'action (deux équipes de conspirateurs, le peuple, Teresa et son père...) évoluent parallèlement... L'invention mélodique est constante comme celle de l'instrumentation, l'utilisation originale des percussions et des cuivres apporte un aspect descriptif à la musique assez efficace. Mais avant ça, nous sommes dans une taverne où les amis fondeurs de Cellini (très beau choeur "Honneurs aux maîtres ciseleurs") appellent le tavernier: "A boire ! A boire !" Mais ce dernier cherche à se faire régler les consommations (longue liste de cabaretier qui nous fait visiter les vignobles d'Italie), on cherche à le contraindre par la force... Arrive Ascanio (rôle tenu par une mezzo) qui dans un bel air quasi-seria vient leur faire promettre de bien fondre la statue du pape en échange du sac d'or qu'il leur amène. Le cabaretier payé (une réflexion antisémite au passage) la beuverie peut se poursuivre. Tout le monde promet de se retrouver au théatre de Cassandro où doit se jouer une pantomime à laquelle doit assister Teresa et son père. C'est là que Cellini prévoit l'enlèvement de la belle. Fieramosca à l'écart vient fanfaronner ("Ah ! Qui pourrait me résister") et promettre de l'épée à Cellini pour se venger de l'orfèvre. Il décide de le doubler en enlevant Teresa avant lui. Au théâtre, l'ambiance est de plus en plus bouillonnante, comme la musique. Balducci est là avec Teresa, Cellini et Ascanio complotent comme Fieramosca et Pompeo, les choeurs du peuple romain impatients et joyeux reprennent les mélodies de l'ouverture dans un joyeux tumulte. La pantomime débute "Le roi Midas ou les oreilles d'âne, opéra-pantomime". C'est l'occasion pour Berlioz d'introduire un spectacle dans le spectacle (beaucoup d'indications scénique pour cette pantomime), de s'amuser avec des pièces caractérisées comme romance, marche... Le pape y est croqué sous la forme d'un sac de pièces d'or et son trésorier est la caricature à peine esquissée de Balducci qui petit à petit s'énerve et n'y tenant plus se jette sur scène pour cogner comme il se doit ces comédiens irrespectueux. C'est la baston générale, tout le monde s'empoigne, les deux groupes de conspirateurs se découvrent et se battent, Cellini blesse Pompeo, consternation générale (choeurs dignes des tragédies de Gluck) on tente d'arrêter Cellini qui à l'occasion de l'extinction rituelle des feux aux trois coups de canon du château Saint-Ange peut filer et c'est Fieramosca qui prend une fois de plus pour Cellini (Balducci par méprise croît reconnaître le tueur en sa personne), on l'arrête. Indigantion générale, les choeurs s'enchaînent. Les solistes luttent, l'orchestre s'excite, s'emporte en houle... Ce final est véritablement dantesque, les choeurs sont divisés, les chanteurs s'y associent et tout s'achève dans la plus grande confusion "La foule augmente ! Vous m'écrasez ! Nous n'en sortirons pas ! Quelle tourmente ! Ah ! Quel chaos ! Quel embarras ! Quel fracas !" |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 34 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Lun 24 Nov 2008 - 0:52 | |
| Un peu déçu pour l'instant par le premier acte de Benvenuto Cellini... A part l'Ouverture, le trio Cellini/Teresa/Fieramosca et quelques autres passages un peu perdus, rien qui ait véritablement retenu mon attention. C'est étrange parce que j'ai l'impression qu'il y a de quoi faire, c'est plein d'idées, mais ça ne décolle pas. Il faut dire que le livret n'est pas franchement passionannt : on voit tout venir gros comme une maison, certaines chutes sont mauvaises, ça navigue mal entre le burlesque et le seria et il y a toujours ces grosses cérémonies en plein milieu. Même musicalement, le début du deuxième tableau, dans le genre grosse machine plan-plan... J'aime aussi beaucoup les ensembles où toutes les lignes vocales s'entremêlent, mais ici c'est presque caricatural ; tous ses choeurs et ces solistes qui font attention à être bien en place (même si ça finit par être chaotique), ça manque totalement de naturel, on dirait un espèce de tableau figé et froid à la composition extrèmement complexe. Bref, j'espère que la suite est un peu plus excitante, je n'aimerais pas finir sur cette déception... |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Lun 24 Nov 2008 - 1:15 | |
| Je déplace ton post, il y a un sujet Benvenuto. Oui, j'espère que tu vas aimer un peu plus la suite. Je suis beaucoup plus séduit par les progressions musicales, l'organisation des choeurs et des différents plans orchestraux que par le livret. Mais le tableau du carnaval, quand même ! Morloch... |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 34 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mer 1 Avr 2009 - 23:03 | |
| Bon, finalement j'ai réécouté ce Benvenuto Cellini et c'est très bien, même si pour moi ça ne vaut toujours pas les Troyens... Oui, c'est toujours un peu pompier, il y a de sacrées longueurs (le final du I ne me convainc toujours pas, ça traîne, on ne comprend rien à ce qu'il se passe et se dit), l'humour de Berlioz laisse songeur et le livret n'est pas des plus palpitant, mais ça fonctionne bien finalement. Et puis bon, musicalement il y a des choses superbes, c'est vrai. On retrouve bien le style de Berlioz avec ces mélodies marquantes et à la fois quelque chose de foisonnant et très mouvant dans l'accompagnement. Les ensembles sont tout de même particulièrement réussis. Mais je resterais sceptique sur l'idée de le conseiller pour une approche des opéras de Berlioz, ou bien il faut être un peu préparé au style semi-comique pas très drôle et là ça passe bien. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mer 1 Avr 2009 - 23:04 | |
| C'est vrai que dans les Troyens, il n'y a pas la moindre longueur - idéal pour débuter. (Et moi j'écoutais une version récente de Béatrice ce soir, mais chut ! c'est HS.) |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 34 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mer 1 Avr 2009 - 23:16 | |
| Ah mais je n'ai jamais dit que les Troyens c'était mieux pour débuter, je ne suis pas si inconscient ! Quoique, en étant franchement motivé... Mais je me garderais bien de donner quelque conseil là dessus, je ne vois pas vraiment de voie plus accessible. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Jeu 2 Avr 2009 - 7:20 | |
| Ah ! La Dannaziooooooooooooooooooooooone. |
| | | Toxic Mélomaniaque
Nombre de messages : 821 Date d'inscription : 18/03/2008
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Ven 3 Avr 2009 - 14:28 | |
| Mouais... Débuter Berlioz, que ce soit avec Benvenuto ou Les Troyens, faut en vouloir. J'ai beaucoup de tendresse pour ces deux oeuvres, mais je suis obligé de de reconnaître qu'elles sont très inégales. Chacune contient des merveilles : le duo "Nuit d'ivresse" des Troyens, sans doute l'un des plus beaux du répertoire, la Chanson des Ciseleurs ou la scène du cabaret de Cellini. Mais pour jouir de cela, il faut quand même se pastiller des heures de musique moins enthousiasmante et un livret pas toujours très heureux, surtout celui de Cellini... C'est, naturellement, la Damnation l'oeuvre la plus cohérente et, de mon point de vue, la plus accessible. Un de mes premiers coup de foudre lyrique. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Ven 3 Avr 2009 - 14:32 | |
| Et de loin la meilleure.
Mais Cellini avec les récitatifs, je t'assure que ça se mange sans faim. Je ne dis pas que tout soit génial, mais pas vraiment de longueurs. |
| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14351 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Ven 3 Avr 2009 - 14:38 | |
| - Toxic a écrit:
- Mouais...
Débuter Berlioz, que ce soit avec Benvenuto ou Les Troyens, faut en vouloir. Honnêtement je ne vois pas où vous trouvez des longueurs là-dedans. Personnellement c'est plutôt le livret de Benvenuto Cellini que je trouve anecdotique par rapport à la sublime fresque que sont Les Troyens. Mais enfin, si j'avais commencé par cet opéra je pense que j'aurais aimé Berlioz tout de suite.
Dernière édition par WoO le Ven 3 Avr 2009 - 14:44, édité 1 fois |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Ven 3 Avr 2009 - 14:39 | |
| Tu ne vois pas de longueurs dans les choeurs de Carthage ? Tu es bien le premier. |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Ven 3 Avr 2009 - 19:58 | |
| Je crois aussi que les versions moyennes dégoûtent facilement. Benvenuto chez Nelson ne me semble comporter aucune longueur et pourtant la partition est rétablie avec plus de musique que dans les autres versions (Davis). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Sam 3 Sep 2011 - 9:12 | |
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Dernière édition par Barbuz le Mer 5 Oct 2011 - 15:31, édité 1 fois |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91616 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Sam 3 Sep 2011 - 16:07 | |
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| | | benvenuto Mélomaniaque
Nombre de messages : 1340 Date d'inscription : 11/07/2011
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Sam 3 Sep 2011 - 19:44 | |
| - MickeyZeVrai a écrit:
- J'avais donc un souvenir erroné de ce deuxième acte, qui n'est pas du tout mal fichu. Le contraste entre le final survolté du deuxième tableau et le début du troisième respirant est effectivement très fort, mais ça se tient, avec ces très beaux duos, soutenus par les raffinements étincelants de l'orchestre, et puis l'entrain revient vite peu avant l'excellent quintette. Il n'y a pas la variété du premier acte pour moi mais de là à dire qu'il y a des faiblesses... (peut-être l'air de Cellini au début du quatrième tableau, musicalement, et encore, l'accompagnement éloigne la monotonie)
C'est vraiment un opéra très complet, drôle, un sujet très fertile dans la mesure où Berlioz y met beaucoup de lui-même, de son style d'une part, et aussi une sorte de clameur enthousiaste d'un jeune musicien ambitieux. Le choix de Cellini, en son temps déjà auto-propagandiste, n'est pas anodin.
Vartan, on attend les autres tableaux avec impatience! Ai-je besoin de préciser que je partage pleinement cet enthousiasme?... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Dim 4 Sep 2011 - 18:46 | |
| - Barbuz a écrit:
- antrav a écrit:
- Benvenuto chez Nelson ne me semble comporter aucune longueur et pourtant la partition est rétablie avec plus de musique que dans les autres versions (Davis).
J'ai lu que la diction des chanteurs était meilleure dans la version de Davis que dans celle de Nelson . Deux hypothèses : 1) Tu as mal lu. 2) Tu as bien lu quelqu'un qui a mal écouté. Plus sérieusement, la diction est très bonne chez tous les participants de Nelson, sauf Ciofi un peu floue. Alors que chez Davis, Gedda est un peu grimaçant et Edda-Pierre pas toujours parfaitement nette. Pour les seconds rôles, il est sûr que Lapointe et Naouri ne font pas mieux que Massard et Bastin côté diction, je l'accorde bien volontiers. Mais si on fait une moyenne en temps de parole, je donnerais plutôt l'avantage à Nelson. Et surtout le respect du style est sans commune mesure, ce qui règle la question.
Dernière édition par DavidLeMarrec le Dim 4 Sep 2011 - 18:55, édité 3 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Dim 4 Sep 2011 - 18:52 | |
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Dernière édition par Barbuz le Mer 5 Oct 2011 - 15:32, édité 1 fois |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Dim 4 Sep 2011 - 18:54 | |
| Ah, tu l'as remis en disco, j'y mets ma réponse alors pour ne pas prolonger le HS. |
| | | atomlegend Roi de la bourde
Nombre de messages : 9166 Age : 57 Localisation : bourgogne Date d'inscription : 27/11/2007
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 6 Sep 2011 - 13:19 | |
| 2 pages uniquement dédié a ce fil. C'est une hérésie. Et pourtant il vous suffirait d'entendre cette version (Mais bon dieu, lisez le premier message de ce fil ) Encore un ouragan de musique. Je suis submergé. "Mais, qu'ai-je donc?" Ceux qui peuvent entendre la musique de Berlioz comprendrons l'enthousiasme que cela peut susciter. Un vrai torrent qui malgré cela ne cesse d'être harmonieux. Vrombissements, tonnerre, fracas de percussions, enchevêtrement de chœurs de voix ce a quoi succède des mélodies les plus douces, subtiles et délicates. Berlioz a su admirablement et bien mieux que dans sa damnation jouer sur cette diversité. J'ai pas connaissance dans mon répertoire d'une telle musique et d'un style aussi bigarré. (Je ne poste pas sous le coup de l'émotion ) Bien plus que la musique j'y entends un enchevêtrement de sentiments, de situations. Gaité, horreur, peur, amour, haine etc...... Tout se succèdent, mais sans aucun heurt, des déchaînement des sonorités aux mélodies les plus tendre. En fait je crois que c'est le genre de musique qui passe d'abord par le cœur avant d'atteindre le cerveau. On aime de suite ou c'est la surprise, mais dès que ça touche vos neurones. Ça claque comme une gifle. Et ça fait mal. ( là ce sont mes sentiments qui parlent "O mon bonheur, vous que j'aime" ) Le vrai drame, c'est que Berlioz ait si peu composé. |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 6 Sep 2011 - 13:48 | |
| Tu en parles très bien. Lisons donc plutôt ce dernier post que le premier. L'engouement pour Totor est de nature spéciale. On aime ou on déteste, chacun ne l'entend pas de la même oreille, plus qu'un autre. Pour certains, raffinement des moyens dramatiques, impétuosité, lyrisme débordant, vigueur... c'est couillu. Ailleurs on parle de composition foutraque, d'accumulation de brutalité et de bizarreries voire de prépompiérismes. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| | | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 6 Sep 2011 - 14:03 | |
| Peut-être que dans Benvenutto le 'quantitatif' des moyens employés en impose plus que dans la Damnation qui reste plus concise mais qualitativement plus intéressante. - Citation :
- Le vrai drame, c'est que Berlioz ait si peu composé.
Mais jamais de redite même si le matériau de base est souvent réemployé, à chaque fois une nouvelle forme explorée. Pas certain qu'il ait eu beaucoup plus à dire en fait. |
| | | benvenuto Mélomaniaque
Nombre de messages : 1340 Date d'inscription : 11/07/2011
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 6 Sep 2011 - 14:11 | |
| C'est vraiment toujours un bonheur de voir déferler sur ce forum les trombes de l'enthousiasme berliozien d'atomlegend!!! Je te rejoins sur tout ce que tu as dit de Cellini, hormis (et là je rejoins David) la comparaison avec la Damnation, qui reste à mon sens son oeuvre lyrique la plus équilibrée. C'est effectivement une oeuvre débordante de vie et d'énergie, une sorte de manifeste romantique en faveur de la liberté et de la souverainté de l'artiste, et ce non seulement dans le propos du livret, mais aussi dans la musique, qui est l'une des plus étourdissantes et audacieuses que Berlioz ait jamais écrite. Quoi d'étonnant à ce que le bon public bourgeois du Paris de 1838, habitué aux fadeurs d'Auber et de Boieldieu, ait été complètement dépassé par ce "Vésuve effrayant"? Je suis épaté de voir que pour toi la fascination a été immédiate, pour moi au contraire (et à l'instar de nombreuses oeuvres de Berlioz), il m'a fallu de nombreuses écoutes pour en goûter la puissante saveur et le charme étrange; c'est quand même diaboliquement complexe, et franchement déroutant quand on a été formé comme moi à l'esthétique classique!!!! Le début du premier acte me fait toujours un effet incroyable, on est d'emblée précipité dans une action virevoltante, d'une vitalité que je ne retrouve guère que dans la trilogie Da Ponte...mais avec une musique stupéfiante d'originalité (ce fugato d'entrée, ce choeur de carnaval en coulisse, ces répliques de Balducci taillées à la serpe, hallucinantes de vérité!)! Et que dire de la scène du cabaret, du Carnaval Romain, de l'entrée du Pape, de la fonte de la statue??? Je dois même avouer une pernicieuse délectation pour l'air de Fieramosca ("Non, rien ne peut me résister") que je trouve incroyable de verve comique!!! Au final, un des opéras les plus singuliers et VIVANTS que je connaisse, et l'une des plus grandes réussites de tonton Hector (et je n'ai même pas parlé de l'ouverture... ). Allez courage, atomlegend, tu es prêt pour les Troyens!!! |
| | | atomlegend Roi de la bourde
Nombre de messages : 9166 Age : 57 Localisation : bourgogne Date d'inscription : 27/11/2007
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 6 Sep 2011 - 14:28 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- atomlegend a écrit:
- Berlioz a su admirablement et bien mieux que dans sa damnation jouer sur cette diversité.
Pour le reste, d'accord. - benvenuto a écrit:
- Je te rejoins sur tout ce que tu as dit de Cellini, hormis (et là je rejoins David) la comparaison avec la Damnation, qui reste à mon sens son oeuvre lyrique la plus équilibrée.
Je n'ai pas dit que sa Damnation était moins aboutit, mais je pense que d'une manière générale son Benvenuto me paraissait, et certainement à tord, plus bigarré. Juste une question de perception perso. Et je crois que dit comme ça ça exprime mieux mes dire: Je cite: - antrav a écrit:
- Peut-être que dans Benvenutto le 'quantitatif' des moyens employés en impose plus que dans la Damnation qui reste plus concise mais qualitativement plus intéressante.
Pour le reste : - Spoiler:
- benvenuto a écrit:
Allez courage, atomlegend, tu es prêt pour les Troyens!!! Je croyais que t'avais oubliais
- antrav a écrit:
- Ailleurs on parle de composition foutraque, d'accumulation de brutalité et de bizarreries voire de prépompiérismes.
Ca c'est l'effet de surprise. Après y a le Kiss cool. Faut juste attendre (les neurones vous dis-je) - antrav a écrit:
- Pas certain qu'il ait eu beaucoup plus à dire en fait.
Heureusement pour Wagner et Strauss, car les pauvres n'eurent plus rien à écrire. |
| | | benvenuto Mélomaniaque
Nombre de messages : 1340 Date d'inscription : 11/07/2011
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 6 Sep 2011 - 14:46 | |
| Alors, puisque je n'oublie jamais une question une fois que je l'ai posée (tout comme certain jeune nobliot rêveur, lunatique et oviphile...): ET CES TROYENS??? |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91616 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 6 Sep 2011 - 14:48 | |
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| | | benvenuto Mélomaniaque
Nombre de messages : 1340 Date d'inscription : 11/07/2011
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 6 Sep 2011 - 15:17 | |
| [quote="atomlegend"] - antrav a écrit:
- amnation était moins aboutit, mais je pense que d'une manière générale son Benvenuto me paraissait, et certainement à tord, plus bigarré. Juste une question de perception perso.
Et je crois que dit comme ça ça exprime mieux mes dire: Je cite: [quote="antrav"]Peut-être que dans Benvenutto le 'quantitatif' des moyens employés en impose plus que dans la Damnation qui reste plus concise mais qualitativement plus intéressante.
C'est clair que Cellini est encore plus exubérant et "excessif" dans le bon sens, la Damnation est déjà plus contrôlée, elle correspond, dans l'ensemble de sa production, au point de plus grand équilibre entre innovation et maîtrise. En tout cas je suis vraiment content que tu accroches! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 6 Sep 2011 - 16:04 | |
| - benvenuto a écrit:
- C'est clair que Cellini est encore plus exubérant et "excessif" dans le bon sens, la Damnation est déjà plus contrôlée, elle correspond, dans l'ensemble de sa production, au point de plus grand équilibre entre innovation et maîtrise.
En tout cas je suis vraiment content que tu accroches! Mais précisément, je trouve la Damnation beaucoup plus échevelée (et même dramatiquement étrangement bancale), ça innove à tour de bras, tandis que Cellini reste un Grand Opéra plus "normal", malgré toutes ses fantaisies. En tout cas, pour moi, clairement pas le même niveau d'émotion entre les deux : la Damnation au pinacle, et puis Cellini j'aime beaucoup, mais je n'en abuse pas. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 6 Sep 2011 - 16:07 | |
| - atomlegend a écrit:
- Je n'ai pas dit que sa Damnation était moins aboutit, mais je pense que d'une manière générale son Benvenuto me paraissait, et certainement à tord, plus bigarré. Juste une question de perception perso.
Ce n'était pas mon impression, justement. Mais enfin, tu aimes les vraies bonnes choses à leur juste valeur, on ne va pas chipoter. - Citation :
- Ca c'est l'effet de surprise. Après y a le Kiss cool. Faut juste attendre
Pas faux. |
| | | benvenuto Mélomaniaque
Nombre de messages : 1340 Date d'inscription : 11/07/2011
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 6 Sep 2011 - 17:08 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- benvenuto a écrit:
- C'est clair que Cellini est encore plus exubérant et "excessif" dans le bon sens, la Damnation est déjà plus contrôlée, elle correspond, dans l'ensemble de sa production, au point de plus grand équilibre entre innovation et maîtrise.
En tout cas je suis vraiment content que tu accroches! Mais précisément, je trouve la Damnation beaucoup plus échevelée (et même dramatiquement étrangement bancale), ça innove à tour de bras, tandis que Cellini reste un Grand Opéra plus "normal", malgré toutes ses fantaisies.
En tout cas, pour moi, clairement pas le même niveau d'émotion entre les deux : la Damnation au pinacle, et puis Cellini j'aime beaucoup, mais je n'en abuse pas.
La Damnation est un ovni dramaturgique, c'est évident, mais sur le plan musical c'est plus mûri, à la fois plus maîtrisé et plus puissant que Benvenuto Cellini, complètement déjanté musicalement mais assez traditionnel sur le plan dramatique (et pour autant pas toujours aussi efficace que la Damnation...) |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Berlioz - Benvenuto Cellini Mar 6 Mai 2014 - 8:27 | |
| Est-ce que l'annonce a sa place ici ? Benvenuto Cellini sera donné à Amsterdam : "Au Dutch National Opera, il n’y aura pas Michael Spyres, hélas, mais au moins il y aura deux Français dans la distribution : Patricia Petibon en Teresa et Laurent Naouri en Fieramosca, et la Canadienne Michèle Losier en Ascanio. John Osborn sera Cellini, et l’on entendra dans de petits rôles André Morsch, ex-Cadmus pour Benjamin Lazar et Vincent Dumestre, et Marcel Beekman, ex-Platée pour Robert Carsen et Paul Agnew." http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=6451&cntnt01origid=57&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=36 |
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