Premier Concert de l'ONLille ce jeudi 2 Octobre, avec Casadesus aux Commandes. Au programme :
L'Amour sorcier de De FallaUn peu inégal. L'orchestre atteint parfois des sommets d'expressions et de perfection comme dans le Pantomime, et parfois l'impression que l'orchestre s'emmêlait les pinceaux... comme une perte de cohérence entre les différents pupitres : les violons de l'introduction, interprétée très dynamiquement, semblaient pris de vitesse et au résultat on avait quelque chose d'assez confu. Petit Bémol également dans la danse du feu, assez molle... et un piano qui n'était pas dans le rythme...
Le reste était plutôt correct mais rien de transcendant, dans l'ensemble une interprétation plutôt sage.
La femme du Match étant
Marie-Ange Todorovitch, qui incarne à la perfection la gitane. Malgré une version de concert, elle incarne son rôle, et semble vraiment fâchée lors de la Chanson de l'Amour douloureux (elle en fait même tomber sa bouteille d'eau
). Voix grave, chaude, très portée..... parfait pour le rôle
Mais bon je ne m'étais pas déplacé pour ça.
L'Heure Espagnole de RavelJe rappelle le Casting
- Citation :
- Concepción - Marie-Ange Todorovitch
Torquemada - Philippe Do
Gonzalve - Yves Saelens
Ramiro - Nicolas Rivenq
Don Inigo Gomez - Alain Vernhes
L'actualité du Nord en a parlé dans les informations TV régionales, on entend peu car ça parle beaucoup, mais c'est ici : http://nord-pas-de-calais-picardie.france3.fr/info/lille-metropole/47018542-fr.php# [Cliquez à droite dans l'espace Vidéo]
Et dès l'introduction, j'ai mon coeur qui commence à s'accélerer
Passer de l'orchestration de Ravel.... c'est un petit choc... comment peut-on aussi bien dépeindre un décor ? Aussi subtilement ? On s'y croirait, c'est dingue...
Les métronomes reprenant les Tik-Tak (Toki), accompagné des bois de l'ONLille (réel force de l'ONLille c'est indubitable désormais) qui dépeignent la salle.... le Célésta-Boite à musique, Le Fouet-Mécanisme d'horlogerie.... la perfection....
J'avais pourtant peur... le risque étant que je compare trop à la version Maazel, version de référence pour moi. Mais, non. Malgré les différences le plaisir était bien présent.
L'Orchestre soutient parfaitement le livret : il sait se faire véhément pour décrire le Combat de l'Oncle Toréador, et tout en subtilité pour soutenir le magnifique livret et les pensées des protagonistes. Les cordes de l'ONLille sont d'ailleurs méconnaissables.
Et malgré une version de concert, on ne perd pas tout l'aspect théâtra
. Chacun incarne son rôle
On a le droit aux jeux de sortie et d'entrée, On entend Gonzalve arriver au loin, chanter dans les coulisses, ce même Gonzalve note ses idées poétiques sur un petit carnet, on se fusille du regard, on se regarde tendrement, on essaye d'enlever Don Inigo de l'Horloge... Bref, même s'il est succin, on a un petit spectacle visuel
-Seul Vernhes avait les yeux rivés sur le livret, les levant seulement vers le public ou les protagonistes pour ponctuer ses phrases.
D'ailleurs Vernhes était le plus reprochable niveau diction, mais il était quasiment irréprochable
-Philippe Do a vraiment une magnifique voix, celle qui porte le mieux dans la salle d'ailleurs, mais petit problème : il n'est pas du tout convainquant dans le rôle du vieillard horloger... une voix franche, assurée, pleine, portée. Magnifique, mais pas un rôle fait pour lui.
Petit bémol : il semblait perdu dans la grande finale morale, je me trompe peut-être mais j'ai cru l'entendre bafouer, et ne plus le voir chanter avec les autres alors que je suis quasiment persuadé que Torquemada était sur la partition à ce moment là. Mais bon, je ne suis pas sûr et ce n'est pas très important au final, puis c'était la première.
-Rivenq, lui aussi, parfait, même si sa belle voix de baryton peut trahir sa maigreur, ce qui contraste un peu avec le rôle de Ramiro, mais là c'est vraiment, mais vraiment pour faire mon chieur
-Un grand bravo à mon chouchou, Saelens, qui incarne à la perfection le rôle de Gonzalve, lyrique à souhait, avec un superbe jeu. Aaaah
-Et Todorovich, qui prend son rôle très très au sérieux, on sent qu'elle doit avoir un sens de l'humour incroyable également dans la vie
. Elle passe de la femme fatale, dépitée, agacée, au bord de la crise de nerf à la perfection. C'est vraiment quelqu'un que j'aimerais voir sur scène.
Bref, proche de la perfection (avec une petite difficulté de cohérence dans la morale finale peut-être mais rien de bien méchant).
Après un Boléro, et un Daphnis et Chloé proches de la perfection également, l'ONLille semble s'être fait de Ravel un compositeur majeur de leur répertoire. J'attends avec impatience Tzigane, Rapsodie espagnole et la Valse du mois de Novembre
Retransmission sur France Musique dans un mois environ. Je ferai un Rappel.