Yoshimatsu (et autres compositeurs japonais)

Euh, je passe juste pour dire que j'adore la musique de Yoshimatsu.
Le Rautavaara japonais.

jolan a écrit:

Euh, je passe juste pour dire que j'adore la musique de Yoshimatsu.
Le Rautavaara japonais.

Et un de plus !

Ah non, lui ça fait longtemps qu'il aime ça.

J'aime beaucoup Yoshimatsu, ce côté soupeux, très sucré... Le piano est un instrument dont je ne raffole pas et pourtant son Concerto op.67 est une de mes oeuvres préférées... Musique idéale pour les dessous de draps, pour les dessous de couettes printanières et ventillées bio... avec l'espèce femelle... "Malgré" la légère mélancolie qui s'en dégage, j'aspire à la sérénité lorsque j'écoute ce concerto, càd au néant. Le troisième mouvement m'empresse d'y retourner d'ailleurs... Aussi, quelques mouvements symphoniques d'une grande douceur, délicatesse me font dire que Yoshimatsu est une tapette, une grosse même

Akutagawa c'est sympa. Même si je connais pas bien son oeuvre, j'y ai suspecté quelques thèmes ironisants, martelants assez Stravinkiens.

http://www.naxos.com/catalogue/item.asp?item_code=8.555975#

JF a écrit:

Aussi, quelques mouvements symphoniques d'une grande douceur, délicatesse me font dire que Yoshimatsu est une tapette, une grosse même

Une grosse tapette Quel genre de grosse tapette ??

j'avais raté ça!
pas du genre Tagame sans doute...
de toute façon tous ces compositeurs de musique classique, hein?

kentel a écrit:

JF a écrit:

Aussi, quelques mouvements symphoniques d'une grande douceur, délicatesse me font dire que Yoshimatsu est une tapette, une grosse même

Une grosse tapette Quel genre de grosse tapette ??

Genre l'exact contraire de Segerstam aka le Boucher...

Yoshimatsu, je ne connais pas, donc pas de commentaires.

Puisqu'on parle des japonais, il en est un que j'ai découvert grâce aux CD Naxos, c'est Kosçak Yamada. J'en avait fait une petite bio chez TMM, que je vous livre pour info :

Kôsçak (Kösaku) Yamada est un compositeur japonais né à Tokyo le 9 juin 1886 et mort à Tokyo le 29 décembre 1965.

Il commence à étudier à l'Académie impériale de musique de Tokyo de 1904 à 1908, puis part à la Hochschule für Musik de Berlin pour se perfectionner avec Max Bruch et Karl Leopold Wolf. Il retourne au Japon en 1914, où il fonde l' orchestre philharmonique de Tokyo en 1915.

Il part à New York en 1918 pour y diriger un programme de musique japonaise y incluant ses propres oeuvres, puis fait des tournées en Europe, dont en Russie en 1930 et 1933.

Sa musique symphonique reflète la forte influence de l'école germanique de la fin du 19ème, et aussi de l'impressionisme. Par contre, ses mélodies, chansons et choeurs sont dans la fibre traditionnelle japonaise.

Oeuvres principales :

Orchestre :

Ouverture en ré majeur 1912
Symphonie en fa majeur, le Cri de la victoire de la paix 1912
Le Pont obscur, poème symphonique 1913
Madara no hana, (Mandarava), poème symphonique 1915
Magda Magdalena, symphonie chorégraphique 1916
Symphonie Meiji Shöka (ode aux Meiji) 1921
Nagauta symphonie pour voix et instruments traditionnels avec orchestre 1934
Showa sanka (hommage à Shöwa), poème symphonique 1938
Kamikaze, poème symphonique 1944

Cantates :
Bonno-Koru 1932
L'Aube de l'Orient 1941

Opéras :
La Divine jeune fille dépravée 1912
Alladine et Palomides 1913
Ayamé 'le doux drapeau) 1931
Kurofine (les bateaux noirs 1939
Yoake (l'Aube) 1939
Hsiang Fei 1946

Musiques de chambre, mélodies et pièces chorales

J'aime particulièrement la symphonie en fa majeur "Le Triomphe de la Paix", un style post romantique/impressioniste qui peut sembler bizarre chez un japonais.

j'ai beaucoup aimé aussi le disque Naxos qui comprend la symphonie et les poèmes symphoniques (ce n'est pas La porte obscure plutôt?), une musique qui n'a pas grand chose à voir avec le Japon, plus avec du d'Indy de la fin (un genre de néo-debussysme mais construit dans les cadres de la symphonie germanique).

De Yoshimatsu j'aime beaucoup son Atom Hearts Club Quartet et la Fuzzy Bird Sonata. Tout cela est très jazzy et plein de belles couleurs avec de bien agréables sonorités.

J'ai aussi entendu deux trois de ses pièces pour piano dont une pour la main gauche seule (Gauche Dances for piano left hand), c'est sympa mais c'est tout.

C'est un compositeur auquel je reviens souvent pour me détendre.

Y a-t-il des choses plus profondes ? Ses symphonies par exemple.

Oui, toutes, sauf la 4e je crois, trop joyeuse pour moi

De beaux mouvements, apaisants, crèmeux, d'autres plus agités, profonds, avec toujours une mélancolie légère en filigrane, une musique pas trop torturée, ni trop larmoyante. Quoiqu'un peu répétive par moments (du moins on reconnait peut-être trop vite les atmosphères que le compositeur couche sur ses toiles), je trouve certains mouvements très sensuels, voire charnels, comme le Concerto pour piano Memo Flora.

Merci pour ta réponse.

En somme, ses symphonies sont très japonaises dans l'esprit. C'est presqu'un comble.

Qunihico Hashimoto (1904-1949)
Soi-disant un des compositeurs japonais majeurs de la première moitié de XXème sicèle, qui a évolué dans presque tous les styles: du jazz jusqu'à l'atonalité. Sa bio dit qu'il a étudié à Vienne avec Egon Wellesz, où il a notamment collaboré avec Krenek et rencontré Schoenberg...

Quelques extraits de ce disque écoutés superficiellement m'avaient plutôt laissé un a priori positif: un post-romantisme/impressionnisme pas très subtil mais intéressant. En fait, après approfondissement, je suis déçu: on est souvent dans le domaine de la soupe pompière et académique, où quelques traces de folklore surnagent à peine au milieu d'une orchestration simpliste et de développements banals et ennuyeux à mourir.

Le seul truc à sauver à la rigueur est le thème, variations et fugue de la Symphonie, le motif est assez joli... Ca forme une muzak assez réussie et efficace.

Voilà, ce post n'est pas très constructif, mais, à moins qu'il y ait des choses plus palpitantes dans le reste de son oeuvre, je pense qu'on ne perd pas grand chose à ne pas s'apesantir sur ce compositeur.

(Je dois dire aussi qu'avant ça, en dehors de de Takemitsu, je ne connaissais pratiquement rien à la musique japonaise. Avec ce Hashimoto je commence donc mal, mais j'ai bien l'intention de continuer mon exploration.)

Revenons à Yoshimatsu. C'est une musique pleine d'esprit positif et de beauté sonore. Son concerto pour piano et orchestre y est entièrement dévoué. Dans sa symphonie n5 on entend en outre des influences japonaises traditionnelles, il y utilise des rythmes qui m'évoquent immanquablement la Pierre et le Sabre de Yoshikawa. C'est épique. C'est superbe et rutilant malgré une mélancolie latente, pleine de bonté.

Par contre sa troisième symphonie (concerto pour saxophone), c'est une accumulation de free jazz vaguement transcendé par une virtuosité totalement gratuite ; pas désagréable. Sa sonate pour saxophone et piano est dans le même goût et c'est paradoxalement mieux réussis.

En tout cas, Yoshimatsu me donne bien du plaisir à imaginer des paysages d'extrême orient teintés par tout un imaginaire pseudo-médiéval. C'est super et c'est beau, j'en demande pas plus.


ps : Cet esprit japonais/Makoto mentionné plus haut, il n'est plus aussi présent aujourd'hui qu'hier. On le voit dans le cinéma et les animes, les Makoto Shinkai et les takashi Miike ne respirent pas la joie de vivre.

J'ai écouté le concerto "Cyebr-bird" pour saxophone, piano et orchestre (qui n'est pas la troisième symphonie) (bon, pas encore en entier, mais à mon avis ça doit pas vraiment varier dans le dernier mouvement), je connaissais déjà la sonate "Fuzzy-bird" pour sax et piano.

Le premier post du fil ("c'est du sirop") résume bien mon avis, sauf que moi j'aime bien ce sirop (à petites doses ). De très belles textures, de belle couleurs. Le concerto a des aspects que je n'aime pas trop (batterie...), d'autres très jolis côtés, toujours très faciles, mais la sonate Fuzzy-bird est plus réussie dans le genre belles textures.

Découverte de ce compositeur, dont cette symphonie passe pour sa plus célèbre ; écrite en 1944 et censée refléter les affres de la guerre.
Là où je n'entends qu'un idiome très occidentalisé, un discours lisse, emphatique voire un peu sirupeux, quelque part entre Bruckner et Malcolm Arnold...

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Saburo Moroi (1903-1977) :

Symphonie n°3, Op. 25

= Takuo Yuasa, Orchestre national d'Irlande

(Naxos, septembre 2002)

À l'exception des plus célèbres, les compositeurs extrême-orientaux publiés par Naxos sont en général dans cette veine sirupeuse très occidentalisée, effectivement (pas essayé celui-ci, je m'apprêtais justement à te demander en 'playlist' si c'était dans ce genre).

Après, ils ont quelques très bons disques Takemitsu (le disque Aitken !) ou Hosokawa… Mais leurs anthologies chinoises sont des caricatures (très sympas, d'ailleurs !).

Oui, les Nippons de Naxos sont plutôt bofobof, même si on pardonne plus volontiers ce genre aux américains et australiens. Je préfère Yoshimatsu, dont Chandos semble le seul promoteur.