Mascagni : Cavalleria rusticana - Leoncavallo : Pagliacci

Polyeucte a écrit:

Ah oui... Alagna à Oranges, ça fait quand même mal tout le prologue, des phrases entière en voix de fausset... dur dur quand même...

Des phrases entières en voix de fausset ? Où ça ? Je ne vois même pas comment c'est possible techniquement en fait.

Sinon, j'adore justement dans le Prologue (le médium est splendide, et la diction aussi). Après ça, oui, on peut être gêné par l'émission par palier... (D'ailleurs, si on écoute ses jeunes enregistrements rétrospectivement, on s'aperçoit de la nature du forçage, avec une impulsion toujours donnée "sur la gorge").

Citation :

Et puis l'interprétation... bof bof... ça ne m'a jamais follement passionné ce qu'il fait de Faust. Roméo, oui... mais Faust...

J'aime beaucoup moins son Roméo bellâtre, où les aigus allégés partent par derrière (vilain allègement).

DavidLeMarrec a écrit:

Des phrases entières en voix de fausset ? Où ça ? Je ne vois même pas comment c'est possible techniquement en fait.

Fin du "Salut demeure chaste et pure", certaines phrases hautes dans le duo du jardin avec Marguerite...

Citation :

Sinon, j'adore justement dans le Prologue (le médium est splendide, et la diction aussi). Après ça, oui, on peut être gêné par l'émission par palier...

C'est surtout que ça avait l'air totalement instable dans le grave, les aigus ne passaient que difficilement (sûrement par ricocher de l'assombrissement de la voix pour faire vieux...)

Polyeucte a écrit:

Fin du "Salut demeure chaste et pure", certaines phrases hautes dans le duo du jardin avec Marguerite...

Ce sont des bouts de phrasé, mais pas des phrases entières. Par exemple, il mixe de plus en plus dans Où se devine la présence, mais il n'y a que les deux dernières syllabes qui soient pleinement en mécanisme II. Je trouve que c'est d'ailleurs un tour de force technique impressionnant (surtout pour lui qui maîtrisait si mal l'allègement et même le fausset), on n'entend pas du tout la bascule entre les deux positions (pourtant, la tension du ligament entre crycoïde et thyroïde s'inverse, de même pour le muscle vocal, un vrai bouleversement), exécutée dans un seul souffle.

Outre que je trouve ça expressivement assez beau (bien plus que l'ut forte, quand on ne peut pas faire un morendo comme Sabbatini), c'est techniquement vraiment impressionnant. Pas de la façon spectaculaire d'un contre-ut de poitrine maîtrisé, mais dans la qualité du détail.

Citation :

C'est surtout que ça avait l'air totalement instable dans le grave, les aigus ne passaient que difficilement (sûrement par ricocher de l'assombrissement de la voix pour faire vieux...)

C'est aussi ce que j'ai pensé... mais le grave était vraiment exceptionnel, pour être tout à fait simple, jamais entendu plus beau pour un ténor dans ce registre...

Grégoire de Tours a écrit:

A la hauteur du génial récital avec Corelli

Pardon de m'immiscer, tu parles du récital Decca?

Lensky a écrit:

Grégoire de Tours a écrit:

A la hauteur du génial récital avec Corelli

Pardon de m'immiscer, tu parles du récital Decca?

Ah pardon, je file sur ton profil pour voir à quel moment je me suis révélé dans toute ma perversité (oui je sais Jérôme ...) et là je découvre qu'il y a un mois tu m'avais posé une question. Réponse : oui. J'adore ce récital où ils non seulement bien coiffés mais en plus absolument déchainés (et elle en mezzo ... !)

Grégoire de la Tour a écrit:

Lensky a écrit:

Grégoire de Tours a écrit:

A la hauteur du génial récital avec Corelli

Pardon de m'immiscer, tu parles du récital Decca?

Ah pardon, je file sur ton profil pour voir à quel moment je me suis révélé dans toute ma perversité (oui je sais Jérôme ...) et là je découvre qu'il y a un mois tu m'avais posé une question. Réponse : oui. J'adore ce récital où ils non seulement bien coiffés mais en plus absolument déchainés (et elle en mezzo ... !)

Tout vient à point à qui sait attendre

Pour ton anniversaire, on t'achèteras une belle perruque blonde avec permanente intégrée... comme ça, tu pourras doubler Tebaldi dans Amneris!

Moi aussi je l'aime bien ce récital... mais pas trop la coiffure quand même. Je ne suis qu'un jeune naïf question perversion face à Grégoire!

La première phrase s'adresse à qui ? Parce qu'au vu de son avatar Lensky semble déjà avoir une permanente blonde en fait.

Encore du flood ...

Grégoire de la Tour a écrit:

La première phrase s'adresse à qui ? Parce qu'au vu de son avatar Lensky semble déjà avoir une permanente blonde en fait.

C'était pour toi bien sûr... En plus, ses cheveux ont un petit côté cornette qui n'a rien pour te déplaire je suis sûr...

La version de Cavalleria Rusticana de Gardelli doit être vraiment particulière quand on voit la distribution :
Santuzza : Martina Arroyo
Turiddu : Franco Bonisolli
Alfio : Bernd Weikl
Lola : Livia Budai
Mamma Lucia : Juliana Falk

Le trio principal doit être particulier, en particulier Martina Arroyo. Cela doit être une curiosité. Cela m'intéresserait d'entendre cela. Malheureusement, le disque est indisponible. J'aimerais des commentaires s'il vous plaît.

Dans cette version Juliana Falk est un peu seule seule à rendre la force tragique de la musique: encore une immense artiste bien oubliée!

aurele a écrit:

La version de Cavalleria Rusticana de Gardelli doit être vraiment particulière quand on voit la distribution :
Santuzza : Martina Arroyo
Turiddu : Franco Bonisolli
Alfio : Bernd Weikl
Lola : Livia Budai
Mamma Lucia : Juliana Falk

Le trio principal doit être particulier, en particulier Martina Arroyo. Cela doit être une curiosité. Cela m'intéresserait d'entendre cela. Malheureusement, le disque est indisponible. J'aimerais des commentaires s'il vous plaît.

ah moi j'aime beaucoup! Bonisolli est d'une arrogance vocale stupéfiante et va jusqu'à rajouter des aigus inusités, Arroyo est d'une splendeur totale (voix pleine et rayonnante et incarnation très émouvante), Weikl est un peu teuton mais il est efficace, Budai est une artiste assez injustement méconnue avec une belle pâte de voix et un vrai tempérament et Falk se montre aussi très émouvante en Mamma Lucia. Gardelli dirige plutôt bien avec une réelle pulsation et un sens aigu du drame (c'est suffisamment rare avec lui pour que ça mérite d'être signalé).

Bon moi c'est assez simple : Arroyo fait partie des deux (Tebaldi), Trois (Souliotis) ou quatre (Simionato) ou cinq (Baltsa) Santuzza que je préfère. Mais pour moi c'est purement vocal (c'est à dire que je ne la sens pas non plus en train de se consumer d'amour). C'est absolument splendide d'étoffe, de texture, de timbre, d'égalité, de grave, d'aigu et de je ne sais quoi d'autres en fait. Et elle est d'une dignité imparable.

Otello, j'aimerais savoir s'il te plaît quelles sont tes versions préférées de ces deux opéras. Merci d'avance.

Otello a écrit:

Je ne connais que cet enregistrement. Scotto même si elle est une très bonne Santuzza est plus conventionnelle que d'habitude dans sa manière d'interpréter le rôle même si j'adore le duo avec Domingo. Elle est bouleversante dans ce rôle cependant. Les seconds rôles m'avaient moins marqués. J'avais trouvé bien la direction de Levine.

Otello a écrit:

J'ai du mal à croire que Victoria de Los Angeles puisse faire le poids en Santuzza, en particulier dans la malédiction et face à un chanteur comme Corelli qui avait des moyens impressionnants.

aurele a écrit:

Otello a écrit:

J'ai du mal à croire que Victoria de Los Angeles puisse faire le poids en Santuzza, en particulier dans la malédiction et face à un chanteur comme Corelli qui avait des moyens impressionnants.

Mais pas du tout Aurèle, c'est un spinto di leggerezza.

De toute façon il n'y a pas mieux que les extraits Sarroca / Vanwo.

DavidLeMarrec a écrit:

De toute façon il n'y a pas mieux que les extraits Sarroca / Vanwo.

Je ne peux que plussoyer mon cher! Sauf que bon, ce sont quand même de larges extraits!

Qui est Vanwo ?

Guillaume a écrit:

Qui est Vanwo ?

C'est Vanzo avec un clavier qwerty.

Que pensez vous de cet enregistrement? Merci d'avance pour vos réponses.

Dans ces deux opéras les bonnes versions ne manquent pas et se valent.
Mes préférences :
Cavalleria :
1) Gigli, Bruna Rasa, Mascagni
2) Del Monaco, Simionato, Serafin
3) Bergonzi, Cossotto, Karajan
4) Di Stefano, Simionato, Votto (Scala 1955)
5) Corelli, Simionato, Bernstein (Scala 1963)
6) Bjoerling, Tebaldi, Bastianini, Erede
7) Cecchele, Cossotto, Karajan

Pagliacci
1) Gigli, Pacetti, Serafin
2) Del Monaco, Petrella, Erede
3) Bergonzi, Karajan
4) Vickers, Karajan
5) Cura

Pour le Pagliacci, Bergonzi est ma référence personnelle. Insurpassable et émouvant plus que tous les autres. Superbe direction de Karajan, un écrin de velours pour la voix unique de Bergonzi. Les partenaires ne déméritent pas et sont même mieux que très bien !

Je ne connais pas meilleur Vesti la giubba que celui de cette version. Ce qu'on peut au plus reprocher, c'est le manque d'intensité tragique dans la scène finale qui s'achève sans qu'on ait réellement la sensation qu'il y a un meurtre qui vient d'être commis

C'est effectivement la sensation que l'on ressent à l'écoute de ce final
Et pourtant c'est Daniele Barioni qui avait été initialement choisi par le grand Herbert.

Otello a écrit:

aurele a écrit:

La version de Cavalleria Rusticana de Gardelli doit être vraiment particulière quand on voit la distribution :
Santuzza : Martina Arroyo
Turiddu : Franco Bonisolli
Alfio : Bernd Weikl
Lola : Livia Budai
Mamma Lucia : Juliana Falk

Le trio principal doit être particulier, en particulier Martina Arroyo. Cela doit être une curiosité. Cela m'intéresserait d'entendre cela. Malheureusement, le disque est indisponible. J'aimerais des commentaires s'il vous plaît.

ah moi j'aime beaucoup! Bonisolli est d'une arrogance vocale stupéfiante et va jusqu'à rajouter des aigus inusités, Arroyo est d'une splendeur totale (voix pleine et rayonnante et incarnation très émouvante), Weikl est un peu teuton mais il est efficace, Budai est une artiste assez injustement méconnue avec une belle pâte de voix et un vrai tempérament et Falk se montre aussi très émouvante en Mamma Lucia. Gardelli dirige plutôt bien avec une réelle pulsation et un sens aigu du drame (c'est suffisamment rare avec lui pour que ça mérite d'être signalé).

J'avais acheté cette version, car elle était couplée avec le Pagliacci avec Lucia Popp . C'est vrai qu'elle est très belle.

Sinon, j'aime beaucoup la version Del Monaco-Simionato et celle de Pavarotti-Varady. C'est d'ailleurs l'un des seuls disque dans lequel Pavarotti ne me dérange pas. Mais surtout ce qui fait toute la valeur de cette version c'est la fantastique Santuzza de Julia Varady

Figaro a écrit:

Otello a écrit:

aurele a écrit:

La version de Cavalleria Rusticana de Gardelli doit être vraiment particulière quand on voit la distribution :
Santuzza : Martina Arroyo
Turiddu : Franco Bonisolli
Alfio : Bernd Weikl
Lola : Livia Budai
Mamma Lucia : Juliana Falk

Le trio principal doit être particulier, en particulier Martina Arroyo. Cela doit être une curiosité. Cela m'intéresserait d'entendre cela. Malheureusement, le disque est indisponible. J'aimerais des commentaires s'il vous plaît.

ah moi j'aime beaucoup! Bonisolli est d'une arrogance vocale stupéfiante et va jusqu'à rajouter des aigus inusités, Arroyo est d'une splendeur totale (voix pleine et rayonnante et incarnation très émouvante), Weikl est un peu teuton mais il est efficace, Budai est une artiste assez injustement méconnue avec une belle pâte de voix et un vrai tempérament et Falk se montre aussi très émouvante en Mamma Lucia. Gardelli dirige plutôt bien avec une réelle pulsation et un sens aigu du drame (c'est suffisamment rare avec lui pour que ça mérite d'être signalé).

J'avais acheté cette version, car elle était couplée avec le Pagliacci avec Lucia Popp . C'est vrai qu'elle est très belle.

Sinon, j'aime beaucoup la version Del Monaco-Simionato et celle de Pavarotti-Varady. C'est d'ailleurs l'un des seuls disque dans lequel Pavarotti ne me dérange pas. Mais surtout ce qui fait toute la valeur de cette version c'est la fantastique Santuzza de Julia Varady

Ah non, pas encore ce hurleur de Bonisolli ! Quant au Cavalleria de Pavarotti-Varady, deux chanteurs que j'aime beaucoup normalement, il est complètement gaché par la direction de Gavazenni, qui est pourtant un bon chef mais qui prend le TGV dans cet enregistrement : cela ne respire jamais. Bref, mieux vaut en rester à Karajan, un peu lent et peu sicilien, mais d'une classe folle quand même.

En revanche, personne ne dit un mot du Pagliacci de Patanè avec une direction noble et royale, évitant les vulgarités si courantes dans ce répertoire. Quant à Pavarotti, Freni et Wixell, ils sont épatants et très engagés ! Probablement ma version préfèrée de cette oeuvre.

Radames a écrit:

Dans ces deux opéras les bonnes versions ne manquent pas et se valent.
Mes préférences :
Cavalleria :
1) Gigli, Bruna Rasa, Mascagni
2) Del Monaco, Simionato, Serafin
3) Bergonzi, Cossotto, Karajan
4) Di Stefano, Simionato, Votto (Scala 1955)
5) Corelli, Simionato, Bernstein (Scala 1963)
6) Bjoerling, Tebaldi, Bastianini, Erede
7) Cecchele, Cossotto, Karajan

Pagliacci
1) Gigli, Pacetti, Serafin
2) Del Monaco, Petrella, Erede
3) Bergonzi, Karajan
4) Vickers, Karajan
5) Cura

Aucun enregistrement avec Domingo. Tu ne dois pas aimer spécialement ce chanteur. Il y a un topic consacré à ce grand ténor.

aurele a écrit:

Radames a écrit:

Dans ces deux opéras les bonnes versions ne manquent pas et se valent.
Mes préférences :
Cavalleria :
1) Gigli, Bruna Rasa, Mascagni
2) Del Monaco, Simionato, Serafin
3) Bergonzi, Cossotto, Karajan
4) Di Stefano, Simionato, Votto (Scala 1955)
5) Corelli, Simionato, Bernstein (Scala 1963)
6) Bjoerling, Tebaldi, Bastianini, Erede
7) Cecchele, Cossotto, Karajan

Pagliacci
1) Gigli, Pacetti, Serafin
2) Del Monaco, Petrella, Erede
3) Bergonzi, Karajan
4) Vickers, Karajan
5) Cura

Aucun enregistrement avec Domingo. Tu ne dois pas aimer spécialement ce chanteur. Il y a un topic consacré à ce grand ténor.

J'aime beaucoup le jeune Domingo (RCA)! Par contre dès les années 80, c'est plus trop ça.... l'artiste est et demeure immense mais le chanteur est discutable. Cela reste un personnage attachant.

keane a écrit:

Quant au Cavalleria de Pavarotti-Varady, deux chanteurs que j'aime beaucoup normalement, il est complètement gaché par la direction de Gavazenni, qui est pourtant un bon chef mais qui prend le TGV dans cet enregistrement : cela ne respire jamais. Bref, mieux vaut en rester à Karajan, un peu lent et peu sicilien, mais d'une classe folle quand même.

Je ne suis pas du tout d'accord. J'adore la direction de Gavazzeni (il est également génial dans le DVD de Fédora et dans tout le repertoire vériste.)
Il donne enfin du nerf, du relief et du style à cette partition (et Vardy est extraordinaire!).
Moi, je trouve Karajan d'une emphase et d'une lenteur soporifique exaspérantes.

aurele a écrit:

Otello a écrit:

J'ai du mal à croire que Victoria de Los Angeles puisse faire le poids en Santuzza, en particulier dans la malédiction et face à un chanteur comme Corelli qui avait des moyens impressionnants.

Si! Détrompez vous!

Par contre, le problème dans cette version, c'est le chef Santini....

Je viens de voir le dernier volet de la trilogie du "Parrain". Quel rapport avec le fil ?

Et bien la scène finale, se déroule pendant la représentation de Cavalleria. Et j'avoue que même si je l'avais déjà écouté 2 fois ... j'avais toujours trouvé ça nettement en dessous de Paillasse.

J'avoue que les extraits sont de nature à infléchir mon opinion.

La question c'est : y a t-il une bonne version orchestralement ? Car le plus beau de sont les pages orchestrales je trouve.
Autrement dit qq ch de plutôt récent, et à l'orchestre plutôt détaillé.

Cololi a écrit:

La question c'est : y a t-il une bonne version orchestralement ? Car le plus beau de sont les pages orchestrales je trouve.
Autrement dit qq ch de plutôt récent, et à l'orchestre plutôt détaillé.

Karajan.

Effectivement.

Cololi a écrit:

La question c'est : y a t-il une bonne version orchestralement ? Car le plus beau de sont les pages orchestrales je trouve.
Autrement dit qq ch de plutôt récent, et à l'orchestre plutôt détaillé.

Gavazzeni !

Cornélius a écrit:

Cololi a écrit:

La question c'est : y a t-il une bonne version orchestralement ? Car le plus beau de sont les pages orchestrales je trouve.
Autrement dit qq ch de plutôt récent, et à l'orchestre plutôt détaillé.

Gavazzeni !

En effet : .

la seule que je réécoute avec un égal bonheur - Karajan et la Scala en DGG
on a jamais fait mieux

Quels ténors arrivent à vous émouvoir jusqu'à vous faire pleurer dans "Recitar-Vesti la giubba"?

Aucun pour l'instant

Aucun.
Moi, ce qui me fait pleurer, c'est le mouvement lent du Divertimento de Bartok.

(Sauf quand c'est Boulez qui le dirige.... allez savoir pourquoi?...)

Comme je l'ai dit dans le topic sur Bergonzi, il a réussi à me faire pleurer dans cet air. Disons qu'il y a en a certains qui vous donnent le frisson probablement et vous émeuvent beaucoup voire énormément.
Je suis une petite nature peut être pour pleurer en entendant cet air. On verra si cela me refait cela lors de l'écoute intégrale.

Donner le frisson?
Pour moi, Martinelli et Bjoerling.

Je me laisse très rarement émouvoir parce que j'attends toujours beaucoup des chanteurs que j'écoute au CD/DVD ou que je vais voir sur scène. Du coup j'ai l'oeil sec 9 fois sur 10. Et c'est ce qui se passe avec le tandem cavalleria rusticana/Pagliacci. On verra bien ce que donne la prochaine écoute que je ferai au DVD

Vickers... quelle que soit la version...

Pagliacci, enregistrement de studio de Karajan :

C'est une version excellente, tant par la direction de Karajan que par la distribution. Les sonorités que Karajan tirent de l'orchestre de La Scala sont de toute beauté, sa direction est théâtrale et lyrique également.
Bergonzi est un Canio sublime vocalement et très convaincant sur le plan dramatique. Il est bouleversant dans ce rôle. On croit totalement à la douleur du personnage, à sa fureur également.
Joan Carlisle qui est une chanteuse que je ne connaissais pas est une Nedda fantastique. La caractérisation du personnage est remarquable, elle est d'une grande finesse. Elle ne manque pas de caractère, est espiègle et garce à la fois. La voix est très belle.
Giuseppe Taddei est un comédien toujours aussi excellent. C'est irréprochable vocalement.
Ugo Benelli est un Beppe convaincant mais qui ne m'a pas marqué plus que cela.
Rolando Panerai est lui aussi fantastique dans le rôle de Silvio. Le duo avec Carlisle/Nedda est merveilleux.

aurele a écrit:

Quels ténors arrivent à vous émouvoir jusqu'à vous faire pleurer dans "Recitar-Vesti la giubba"?

Vickers toujours. Et desfois MacCracken.

Dans le livret de l'enregistrement avec Vickers chez VAI, Carol Vaness (qui a joué Nedda avec lui) écrit I thought, "Oh my God! He really is going to kill me!" I was so convinced by the intense look in his eyes . . . After the scene I just looked at him and said "That was for real wasn't it?" He said "Come on kid. Get up off the floor." . . .

aurele a écrit:

Quels ténors arrivent à vous émouvoir jusqu'à vous faire pleurer dans "Recitar-Vesti la giubba"?

Caruso, Di Stefano et .... Mario Lanza (oui, oui!) donnèrent des versions émotionnellement très fortes de cet air.
Bjorling était TRES touchant en Canio mais c'était une émotion nordique (retenue et plaintive).
Del Monaco (mon Canio préféré) est déchirant et boulversant au possible mais touche moins le coeur de l'auditoire, il l'agresse presque de par son déchirement et son pathos, c'est sa voix que De Palma a choisi pour son film "The Untouchables" (1987).
Corelli chante magnifiquement mais pour moi il n'est pas Canio!
Pertile a trouvé son héritier en Bergonzi. Richard Tucker était émouvant.
J'aime beaucoup Cura en Canio malgré tout ce que l'on peut dire sur son chant : l'interprète est là!
Idem pour Vickers.

Bon, j'ai regardé le film de Cavalleria avec Cossotto, Cecchele et Karajan...
Vocalement, c'est superbe : une Cossotto royale, et un Cecchele intéressant (c'est amusant, mais je trouvais que dans son timbre, il avait quelque chose de Domingo). Par contre, c'est au niveau de la vidéo que le bât blesse. Je l'ai trouvée à la limite de l'inepte : à croire que parfois on nous faisait défilé devant les yeux un diaporama. De même, les chanteurs commencent à chanter, et on ne les voit même pas. A la place, on a le droit de voir de 'superbes' décorations murales, la garrigue italienne etc. En outre, Cossotto n'est pas spécialement extraordinairement bonne actrice (les mimiques un peu ampoulées, les poses grandiloquentes), bref, j'ai stoppé la vidéo très vite, pour ensuite me consacrer totalement à la bande sonore.

Bon, il faudra que je visionne Pagliacci (mais je ne cours pas après). D'ailleurs, chose amusante : dans le petit livret présent dans le DVD, il est marqué que ce "Pagliacci avec Vickers est l'un des films d'opéra les plus crédibles". Pas le Cavalleria.

Ce Cavalleria filmé est effectivement une calamité cinématographique ...

Tout à fait d'accord pour Cavalleria...

Elvira a écrit:

Bon, il faudra que je visionne Pagliacci (mais je ne cours pas après). D'ailleurs, chose amusante : dans le petit livret présent dans le DVD, il est marqué que ce "Pagliacci avec Vickers est l'un des films d'opéra les plus crédibles". Pas le Cavalleria.

Forcément : Vickers + Kabaivanska déjà, ça fait des étincelles d'un point de vue théâtre...
Et la mise en scène est moins tarte quand même!