Verdi - Il Trovatore

J'aime beaucoup cette cabalette qui est très bienvenue dans l'opéra, a mon sens, et j'enrage de la voir (si j'ose dire) assez systématiquement oubliée.
Thomas Schippers qui dirigeait Il Trovatore aussi bien que Zubin Merta l'oubliait régulièrement lui aussi.
D'ou vient cette néfaste pratique ?
Au fait, cette cabalette fgure-t-elle dans la version française ?

fomalhaut

Je ne suis plus sûr pour la version française (le seul disque existant étant assez redoutable), mais sinon, oui, elle est superbe et il serait plus logique de couper des reprises que de supprimer ce pendant-là… Je suppose que les chefs considèrent qu'elle est moins intense que le Miserere (mais elle est magnifique, comme tout le reste de la partition). Chez Erede, elle est donnée, mais sans reprise il me semble, c'est un moindre mal.

La cabalette de Leonora ("Tu vedrai") est bien présente dans la version de Z. Mehta MET 1971 !

DavidLeMarrec a écrit:

Je ne suis plus sûr pour la version française (le seul disque existant étant assez redoutable)

Il en existe désormais une seconde version (en plus d'une version de 1916 éditée chez Malibran) :



L'équivalent du "Tu vedrai" n'est donné ni dans la version Guidarini ni dans la version R. Abbado. Il faudrait regarder dans la partition de la version française si elle existe (que j'ai déjà regardé quelque part, mais je ne sais plus où).

Adalbéron a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Je ne suis plus sûr pour la version française (le seul disque existant étant assez redoutable)

Il en existe désormais une seconde version (en plus d'une version de 1916 éditée chez Malibran) :

OH ! Écoutable ?

(Je demande, mais j'ai déjà lancé l'écoute. )

Donc, je me réponds :

¶ l'orchestre est superbe (Bologne !), sans comparaison, et bien mieux capté que l'horrible bastrigue de Martina Franca ;

¶ c'est à peine mieux chanté, et le français est aussi épouvantable (les gars font pas les bonnes voyelles et ne tentent même pas les consonnes…).

Bon.

vinteix a écrit:

La cabalette de Leonora ("Tu vedrai") est bien présente dans la version de Z. Mehta MET 1971 !

Noté.
Peut-être ai-je confondu avec un live dirigé par Thomas Schippers ?

fomalhaut

DavidLeMarrec a écrit:

Donc, je me réponds :

¶ l'orchestre est superbe (Bologne !), sans comparaison, et bien mieux capté que l'horrible bastrigue de Martina Franca ;

¶ c'est à peine mieux chanté, et le français est aussi épouvantable (les gars font pas les bonnes voyelles et ne tentent même pas les consonnes…).

Bon.

Bon ?
Je comprends qu'on peut ignorer cet enregistrement.
Dommage, j'espérais entendre un jour une version française correctement chantée.
Pas la cabalette en question mais, compte-tenu du minutage (# 2heures 39 minutes), je présume que les reprises sont faites et que le ballet composé pour Paris est donné.

fomalhaut

La version française existe aussi … en italien, avec Deutekom.

fomalhaut a écrit:

Je comprends qu'on peut ignorer cet enregistrement.

Si on veut découvrir la version française, c'est écoutable, nettement mieux que la redoutable version de Martina Franca.

Mais considérant que la plus-value du texte français est largement écrabouillée par la diction laborieuse, et que la musique change très peu… si on n'est pas particulièrement curieux du poème français, oui, autant écouter une des innombrables excellentes versions du Trouvère !

Francesco a écrit:

La version française existe aussi … en italien, avec Deutekom.

Bon, on a entendu Jérusalem devenir Gerusalemne...et Gianandrea Gavazzeni diriger Jerusalem à Turin en 1975 après avoir dirigé Gerusalemne à Venise en 1963.
J'ignorais, par contre, que Le Trouvère fut redevenu Il Trovatore.

Quelle est donc la référence de cette originale rareté ?

fomalhaut

Considérant le peu de différence entre les deux partitions, ce doit un peu se résumer à une version italienne avec ballet, non ? Ou ils se sont amusés à retraduire la version française ?

Il n'y a quasiment rien et c'est sans intérêt musicologique : ce sont simplement les quelques mesures du final qui ont été modifiées avec la reprise du miserere, rendant plus "crédible" le fait qu'on ait le temps de descendre décapiter Manrico le temps qu'Azucena se réveille. Même pas le ballet, en fait (le disque dit version "avec le final parisien"). Mais c'est une assez bonne version traditionnelle, en fait.

C'est chez Gala.

- dans la version française, cette cabalette n'existe pas.
- dans la version italienne, cette cabalette existant, elle doit donc être faite intégralement sans aucune coupure et, comme pour toute cabalette, sa reprise doit être ornementée! Ni sa suppression ni son amputation partielle ne sont recevables!

DavidLeMarrec a écrit:

Adalbéron a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Je ne suis plus sûr pour la version française (le seul disque existant étant assez redoutable)

Il en existe désormais une seconde version (en plus d'une version de 1916 éditée chez Malibran) :  

OH !  Écoutable ?

(Je demande, mais j'ai déjà lancé l'écoute. )

Oups, je n'avais pas vu ta réponse.
Écoutable, oui, mais vraiment pas formidable.
L'orchestre est bien meilleur et mieux capté qu'à Martina Franca, mais je trouve que ça se vaut vocalement (j'ai un faible pour Brunet et Tamar, même ici où tu sembles les trouver mauvaises ou en-deça de ce qu'elles font d'habitude). Mais oui, on ne comprend quasiment rien, alors que j'ai l'impression de quand même saisir le sens de quelques paroles dans l'enregistrement de Martina Franca.
L'enregistrement vaut surtout – et cela rejoindra les questions de traduction soulevée par Francesco – pour la profération finale de Nino Surguladze : « Ebben, c'était ton frère », délicieusement indéterminée, avant de lancer son aigu près d'une tierce au-dessus de la note voulue.

Il Trovatore est l'un des 2 opéras dont je ne saurais me passer, l'autre étant Don Carlos.
Il s'agit du premier opéra que j'ai acheté. C'était en 1978 (cela ne me rajeunit pas !) et la version celle de Callas-Karajan.
Je ne peux pas comme vous, n'ayant pas fait d'études musicales, dire "techniquement" pourquoi une voix me plait ou si l"artiste respecte la volonté du compositeur. Mais je pense que 42 ans d'écoutes discographiques et à l'opéra m'ont un peu forgé l'oreille.
J'estime qu'il n'y a pas une version de référence pour une œuvre, opéra ou symphonie, mais plusieurs versions d'égal niveau dont l'écoute va dépendre de mes humeurs et/ou de l'intérêt que je porte à tel artiste.
Ayant débuté avec Callas, j'ai bien passé une dizaine d'années à ne jurer que par elle, puis j'ai découvert d'autres sopranos aussi excellentes.
S'agissant d'Il trovatore, j'en possède une vingtaine de versions (microsillons et CD).
Voici mes préférées, qui rejoignent les vôtres il me semble, car les 4 interprètes et le chef forment une vraie équipe :

-Version Sérafin-Bergonzi-Stella

Quand je veux écouter un Manrico poète et respectueux du style c'est celle-ci, d'autant plus que les autres interprètes sont excellents.
J'aime également un live du Colon en 69 je crois avec Bergonzi et L. Price

- Version live Mehta-Tucker-Arroyo

A l'inverse de la précédente c'est la version "toutes voiles dehors" brulant le plateau et Verrett y est superbe

- Version Muti-Scala

Tout a été dit sur la direction de Muti et les voix sans être exceptionnelles sont très bonnes

- Version Pappano

J'ai été agréablement surpris par Alagna et Gheorgiu et la direction de Pappano.

Je dois réécouter les versions Erede (Tebaldi/Del Monaco) et Bonynge (Sutherland/Pavarotti) que je n'ai pas entendues depuis longtemps.

J'aime également des versions qui ne valent que par un ou deux des interprêtes :

- Caballé/Domingo à Dallas en 1968
- Callas à Mexico ou à la Scala en 53


Pour les fines oreilles il y a :

- le disque Bongiovanni des 34 Di quella pira
- la selection Ponselle-Martinelli-De Luca-Pinza
- les ténors Merli, Taccani, Escalais (en français), Caruso...
- les barytons Stracciari, Granforte, Galeffi...
- pour les sopranos : Arangi-Lombardi, Muzio
- Minghini Cattaneo pour les mezzos

La version de karajan avec les wiener philharmoniker et leontyne prince corelli bastianini est phénoménale... Celle avec bergonzi et également bastianini est également formidable

Je n'ai jamais adhéré totalement à la version Karajan/Salzbourg d'autant plus qu'il y a des coupures.
La version Bergonzi-Bastianini est celle que j'ai citée avec Stella, dirigée par Serafin

La version Karajan-Callas vaut essentiellement pour Callas parce que franchement Karajan lui-même sera très supérieur à Salzbourg et dans sa 2ème intégrale studio.
Di Stefano a un très beau timbre pour ... Nemorino mais certainement pas pour Manrico (qu'il n'a d'ailleurs jamais chanté à la scène! Et pour cause ...) dont il n'a pas la largeur vocale et c'est un déluge de sons ouverts et de chant débraillé à la limite de la vulgarité (on jettera un voile pudique sur son di quella pira qui est des moins propres de la discographie!). Panerai chante plutôt bien avec une voix au grain assez populeux qui n'est en rien celle d'un authentique baryton-Verdi (Lui non plus n'a pas beaucoup chanté Verdi à la scène! On le lui a fait enregistrer en studio et à la radio parce que c'est lui qu'on avait sous la main et qu'il était beaucoup plus disponible, moins connu - et donc moins cher - que les Bastianini, Zanasi, Sereni), et même si le timbre est assez beau en soi, c'est tout de même Belcore qui se prend pour Luna ... Barbieri n'est plus au sommet de ses moyens et la justesse est souvent limite ... En fait seule Callas constitue la seule vraie raison d'avoir cette intégrale tant elle y déploie un chant d'école et y fait montre d'une incarnation d'une grande puissance dramatique. c'est vraiment très beau ce qu'elle fait et elle est la seule à être vraiment à sa place!