Tosca - Bastille - Mai-juin 2009

J'ai plusieurs questions à poser : comme je ne connais pas les chanteurs il y a 2 distribution :
Floria Tosca Adina Nitescu (A) / Elena Zelenskaya (B)
Mario Cavaradossi Aleksandrs Antonenko (A) / Mikhail Agafonov (B)
Scarpia James Morris (A) / Scott Hendricks (B)
Cesare Angelotti Wojtek Smilek
Spoletta Christian Jean
Il Sagrestano Matteo Peirone
Sciarrone Yuri Kissin
Un Carceriere Christian Tréguier

et je me demandai laquelle il valait mieux que j'aille voire.

Les réservations sont ouvertes où c'est déjà trop tard ?

Hidraot a écrit:

Les réservations sont ouvertes où c'est déjà trop tard ?

Tu as regardé sur le site internet?
C'est indiqué: http://www.operadeparis.fr/cns11/live/onp/site/pratique/comment_reserver/Ouverturesdereservat/index.php?&lang=fr

Par contre il n'y a plus de places en vente sur internet apparemment, c'est bizarre.
En tout cas, pour les guichets, c'est le 10 avril.

Je ne connais que James Morris, grand Wotan s'il en est, mais qui est bien vieillissant je crois.
Du coup, comme la mise en scène n'est semble-t-il pas passionnante, je passerai sans doute mon chemin.

Ah oui et Scott Hendricks est un très bon chanteur sinon.

Oui, il parait qu'il faut absolument éviter Morris qui possède désormais un gros, gros vibrato.

la date d'"ouverture guichets" n'apparaît plus sur internet, c'est pas pratique d'ailleurs...

ah merci je commençais à me demander si je n'étais devenue débile

Morloch a écrit:

la date d'"ouverture guichets" n'apparaît plus sur internet, c'est pas pratique d'ailleurs...

Disons qu'il faut vraiment aller la chercher effectivement, je n'avais pas vu ça...
Il veulent qu'il y ait le moins de monde possible pour la file d'attente ou quoi, je ne sais pas...

Oui, avant, c'était nettement plus pratique, vu que c'était marqué sur la page des distributions...

Pour la distribution, je ne sais pas pas trop, les échos de Nitescu en Butterfly sont bons sans plus, pour Zelenskaya il y a une page ici :

http://www.apaartistsmanagement.com/elenazelenskaya.html

C'est une habituée d'Abigaille de Nabucco (une sorte de Dimitrova ?)

Idem pour les Mario, je ne les connais pas.

J'ai l'impression que c'est moins soigné que la dernière reprise avec Naglestad et Valayre. Et c'est toujours la même mise en scène modérément inspirée

Citation :

C'est une habituée d'Abigaille de Nabucco (une sorte de Dimitrova ?)

Parce que pour toi : Scotto, Suliotis et Dimitrova, c'est la même chose ?

remarque je viens d'écouter, c'est pas mal du tout... un peu corsé et lourd, mais sinon, c'est bien.

Elvira a écrit:

Parce que pour toi : Scotto, Suliotis et Dimitrova, c'est la même chose ?

Oui, à partir du moment où on chante Abigaïlle, on devient une Dimitrova-like en fait j'avais un peu regardé sur le tuyau du tube, et je trouvais ça un peu corsé, comme tu dis....

Et en plus, c'est un brin engorgé.

Bon, il y a eu bien pire, hein...

Citation :

Oui, à partir du moment où on chante Abigaïlle, on devient une Dimitrova-like

Ah Donc Strepponi est une Dimitrova-like avant l'heure ? Trop fort !

Scott Hendricks est un IMMENSE chanteur, un mordant, une noirceur, une arrogance formidables. En Scarpia, je n'ose imaginer !

Nitescu m’a bien plu en Butterfly ,chantante et charmante, beaucoup moins râpeuse que Barker. Un peu légère pour Tosca, peut-être ? Quant à Zelenskaya, je l’éviterai de toute façon. Je l’ai vue en Lady Macbeth à Nice l’an dernier : froide, statique, brute, aucune nuance, un style mémé plantée sur scène. Le problème c’est que couplé à Nitescu, tu as Morris et là, c’était trop triste d’entendre son Philippe en juin dernier. Bref aucune distribution ne sera celle du siècle !

... d'autant que dans la distribution A, il y a Aleksandrs Antonenko, et pour l'avoir entendu sur pièce, c'est très farineux, une voix grosse, engorgée, qui ne sort pas bien avant une bonne heure de chauffe.

Après, c'était en Hermann, à défaut de séduction (ça, je crois que ce n'est pas la peine) dans Cavaradossi, il doit pouvoir le chanter sans trop de peine.

Sachant que Tosca n'est pas le rôle le plus intéressant de l'opéra, je n'hésiterais pas à choisir la distribution B.

Les conseilleurs n'étant pas les payeurs bien entendu, puisque je n'ai nullement l'intention de me déplacer pour Tosca.

Xavier a écrit:

Je ne connais que James Morris, grand Wotan s'il en est, mais qui est bien vieillissant je crois.

Je ne le connais pas dans les rôles wagnériens mais l'an dernier il a pris une volée de bois vert pour son interprétation de Filippo II dans Don Carlo.

Oui bah ce n'est pas le premier à avoir la voix qui fatigue au bout de 30 ans de carrière.

Citation :

Sachant que Tosca n'est pas le rôle le plus intéressant de l'opéra, je n'hésiterais pas à choisir la distribution B.

Heu ? Tu trouves Cavaradossi plus intéressant que Tosca ??

bon ok, psychologiquement, c'est tout de même plus raffiné

le personnage le plus intéressant est Angelotti, c'est lui qui déclenche toute l'action, les autres ne font qu'être entrainés par les évènements.










Ok je sors.

Elvira a écrit:

Citation :

Sachant que Tosca n'est pas le rôle le plus intéressant de l'opéra, je n'hésiterais pas à choisir la distribution B.

Heu ? Tu trouves Cavaradossi plus intéressant que Tosca ??

bon ok, psychologiquement, c'est tout de même plus raffiné

Même musicalement, Tosca a finalement moins de morceaux de bravoure, une mauvaise Tosca me gâche nettement moins mon plaisir, je trouve le rôle très transparent, c'est essentiellement le support de l'identification du spectateur. Amha.

Parce qu'elle a un seul air que tu t'en fiches ? Parce qu'elle est quand même nettement plus présente sur scène que Mario...

Belcantiste va.

Je viens d'expliquer que c'était pour des raisons de psychologie (et de mélodies pas très impérissables, c'est vrai)... ça sert à quoi que je cause ?

Ma remarque faisait écho à ça :

Citation :

Même musicalement, Tosca a finalement moins de morceaux de bravoure

Bonjour,
j'ai reussi a obtenir une place en 1ere catégorie (138 euros quand même) pour la dernière le 5 juin à l'opéra Bastille...

Après avoir bien cherché, il y a eu pas mal de critiques pour Morris, comme quoi sa voix n'est plus vraiment là... Quand a Nitescu, il a été dit pour son role dans Butterfly qu'elle manquait de souffle parfois ! Et que pour les aigues c'était pas cela !!!
Tosca est un personnage mytique !!! Cet opéra est grandiose mais si c'est pour entendre des voix tout juste passable, j'ai peur d'être décu !

Et enfin la mise en scène: sait on comment elle va être faite ???

J'ai vu que le 30 mai, ce sera diffusé en direct sur radio classique et comme ca tombe sur ces chanteurs la, on va bien voir ou plutot entendre !

Il est clair qu'après avoir écouté la Callas ont ne peut qu'être exigeant !

Bref, c'est mon tout premier opera (à 23 ans), mais j'ai très peur d'être décu et de regretter d'avoir dépensé 138 euros (alors que je gagne le smic) !

Si quelqu'un pouvait me rassurer...

Tout d'abord, bienvenue.

Si ça ne t'embête pas, je renomme le sujet pour que ce soit plus clair. (la salle, les dates, etc...)

Citation :

j'ai très peur d'être décu et de regretter d'avoir dépensé 138 euros (alors que je gagne le smic) !

Mais alors pourquoi as-tu pris une place si chère qui représente environ 13% de ton salaire?
Alors que le guichet n'est même pas encore ouvert. (pour les places à 9 et 20 euros notamment:
http://www.operadeparis.fr/cns11/live/onp/site/pratique/comment_reserver/Ouverturesdereservat/index.php?lang=fr )

spleen_mallory a écrit:

Bonjour,
j'ai reussi a obtenir une place en 1ere catégorie (138 euros quand même) pour la dernière le 5 juin à l'opéra Bastille...

Après avoir bien cherché, il y a eu pas mal de critiques pour Morris, comme quoi sa voix n'est plus vraiment là... Quand a Nitescu, il a été dit pour son role dans Butterfly qu'elle manquait de souffle parfois ! Et que pour les aigues c'était pas cela !!!
Tosca est un personnage mytique !!! Cet opéra est grandiose mais si c'est pour entendre des voix tout juste passable, j'ai peur d'être décu !

Et enfin la mise en scène: sait on comment elle va être faite ???

J'ai vu que le 30 mai, ce sera diffusé en direct sur radio classique et comme ca tombe sur ces chanteurs la, on va bien voir ou plutot entendre !

Il est clair qu'après avoir écouté la Callas ont ne peut qu'être exigeant !

Bref, c'est mon tout premier opera (à 23 ans), mais j'ai très peur d'être décu et de regretter d'avoir dépensé 138 euros (alors que je gagne le smic) !

Si quelqu'un pouvait me rassurer...

Je pense que tu passeras une soirée superbe dont tu te rappelleras toute ta vie. Moi, mon premier opéra, c'était Samson et Dalila, au poulailler à Garnier. Magique, malgré un rhume des foins carabiné qui me tenait.
Tosca, même si les voix ne sont pas parfaites, est tellement dramatique dans les 2e et 3e actes que tu ne pourras pas manquer d'être pris par la musique et l'action.

Citation :

Bref, c'est mon tout premier opera (à 23 ans), mais j'ai très peur d'être décu et de regretter d'avoir dépensé 138 euros (alors que je gagne le smic) !

Sûr que tu as cassé ta tireline !
Ne soit pas inquiet. Si c'est ton premier opéra, tu vas te faire saisir par l'ambiance, l'oscurité, l'omniprésence de la musique. Cela n'a rien à voir avec un CD ou un DVD, même sur du très bon matériel. En plus, à ce prix là, tu devrais être bien placé, pas trop loin de la scène.
Profite plutôt de ta dépense en te disant que tu vas passer une soirée intense en émotions.
Au fur et à mesure des représentations, ton niveau d'exigence augmentera et il faudra être plus circonspect dans tes achats.
Je ne suis pas un habitué des salles de concert ou d'opéra, j'essaie d'y aller de 3 à 5 fois par an, mais même avec des interprétations moyennes, j'ai rarement été déçu. Sauf au Palais des Sports ou à Bercy qui sont à la musique ce que sont les fast-foods au restaurant gastro. Mais là, c'était à cause de la salle.
Je t'envie un peu... Bonne soirée!

J'ai pu avoir une place pas chère pour la 1ère.
Très heureux de pouvoir entendre James Morris même si ce n'est que l'ombre de lui-même. (paraît-il)

C'est évident qu'il a décliné, mais les derniers témoignages que j'aie entendus (qui datent déjà de presque dix ans) étaient amplement mieux que corrects. Disons que ça risque chevroter un peu, et puis on sait qu'il n'est pas terriblement remuant de nature.

Ah mais je sais très bien qu'il y a dix ans c'était très bien.
Paraît-il que ce n'est plus du tout le cas...

Xavier a écrit:

Ah mais je sais très bien qu'il y a dix ans c'était très bien.
Paraît-il que ce n'est plus du tout le cas...

Il ne faut pas écouter les glottopathes. Il semblerait que ce soit encore pas mal du tout.
watch?v=gArL5NHRkm4 (le Hollandais en 2006)

Clairement, il reste plus de nasalité que de substance vocale à présent (comme lorsqu'il chantait en français), mais ça reste très vaillant, ce n'est pas tout à fait un retraité.

Maintenant, sur la durée d'une représentation, il faut voir. A part l'aigu, dans Scarpia, ça ne devrait pas poser de problème. [Enfin, pas d'autre problème que l'adéquation de Morris à ce type de rôle. ]

En effet, ça me plaît encore beaucoup.

Suis désolé ... mais les extraits sur le tube du gala du MET montre un Morris qui n'est plus que l'ombre de lui même. Pourtant j'adore ce chanteur, mais faut savoir arrêter à temps ... il n'a pas su le faire.

Ah non, Cololi, tu ne vas pas nous sortir les poncifs glottolâtres.

Il y a une distinction qu'il est indispensable de faire entre l'image qu'on a d'un chanteur au meilleur de sa forme et la qualité objective de ses prestations déclinantes.
La vraie question est : est-ce encore un bon Hollandais ?

Personnellement, je n'ai jamais beaucoup aimé Morris, mais enfin, on est obligé de constater qu'il soutient, malgré les efforts du visage, la tessiture vraiment méchante de l'air avec une aisance déconcertante (les mi3, pour un baryton-basse, sortent franchement tout seuls !). Alors, de la substance du timbre est effectivement partie, mais on est loin, loin de la ruine.

Quant à savoir s'arrêter à temps, eh bien ma foi, personne n'oblige à écouter ces gens si on n'aime plus. Je suis bien d'accord qu'ils prennent la place d'autres, et fragilisent certains spectacles, mais enfin, lorsqu'on a rendu beaucoup de services, et qu'on souhaite encore vivre de son art, il est difficile de leur jeter la pierre, d'autant que les engagements sont pris longtemps à l'avance et qu'ils continuent à travailler d'arrache-pied pour compenser le déclin vocal, qui ne se fait pas en un jour...

Non non désolé

Le timbre perd de sa substance, et surtout la voix bouge terriblement. Quand je pense à son Wotan du MET en 90 ... inoubliable ... et bien ça me fait mal pour lui

Le vibrato s'est un peu déréglé, mais je ne vois pas bien où la voix bouge réellement...

Cololi a écrit:

Quand je pense à son Wotan du MET en 90 ...

Oui, voilà, c'est bien là le problème.

spleen_mallory a écrit:

Si quelqu'un pouvait me rassurer...

Bonsoir,

14 décembre 1984
Garnier
Première catégorie, de mémoire vers le dixième rang, un peu sur la droite
J'avais tout juste 24 ans. Isabelle 23.

La date, j'ai eu besoin du programme pour m'en souvenir.
Comment était la mise en scène, je n'en ai plus aucune mémoire.
Les chanteurs et chanteuses étaient-ils au sommet de leur art, je ne saurais le dire. Pavarotti quand même.

Ce dont je n'ai besoin de rien pour me rappeler, c'est que jamais jusqu'à ce soir là, il y a plus de vingt quatre ans, le temps n'avait passé aussi vite. Hypnotisés les deux jeunes par ce qu'ils voyaient et entendaient. Quand nous sommes sortis, nous savions chacun que c'était la première fois que nous allions à l'opéra et que ce ne serait pas la dernière.

Tosca.

Tu te souviendras de la soirée du 5 juin.

Laurent

PS. Désolé de ne pas m'être présenté, je ferai mieux demain, mais j'ai eu envie de répondre à Spleen_mallory avant d'aller me coucher au retour du TCE. Dutilleux est certainement un grand compositeur, je ne suis pas assez musicien pour apprécier, dans tous les sens du terme.

Bienvenue Laurent !

Bienvenue!

(et je crois qu'on peut apprécier la musique de Dutilleux sans être musicien... mais on va être hors-sujet!)

J'ai un ami qui se retrouve avec une place en rab pour la 1ère de ce soir.
Si ça intéresse quelqu'un:

1er balcon / rang 8/ pl. 36 sans surtitrage. Par contre on voit très bien toute la scène.
Donc en gros, il vous suffit d'avoir 9€ sur vous et d'être à 19h00 devant l'opéra Bastille.
Merci de m'envoyer un mp si quelqu'un est intéressé.

Au Palais Garniezr en 1973 ou 74 avec Arlène Saunders (passable), Placido Domingo en pleine forme et jeune alors, et Gabriel Bacquier tout simplement génial en Scarpia - comme chef Mackeras, j'avais hélas les cuivres dans les oreilles, ceci dit, malgré une mise en scène et des décors pas du tout inoubliables , une bonne soirée -

klingsor a écrit:

Arlène Saunders (passable)

Vraiment ?

C'est quand même une chanteuse remarquable... qu'est-ce qui n'allait pas ?

DavidLeMarrec a écrit:

klingsor a écrit:

Arlène Saunders (passable)

Vraiment ?

C'est quand même une chanteuse remarquable... qu'est-ce qui n'allait pas ?

Je pense que ce rôle n'était pas fait réellement pour elle - je me suis mal exprimé, je voulis dire : interprétation passable, pas l'artiste en tant que telle - Bien évidemment il s'agit d'un avis personnel

Ce serait bien que quelqu'un nous dise comment elle a trouvé la 1ere representation de Tosca hier soir !!!!

Qu'il nous raconte tout ! Costume, mise en scene, jeu d'acteur, voix, final etc !

Merci

Tu veux vraiment qu'on te dise comment ça finit ?

LOL ! je sais comment ca finit !!!!! mdrrr
Mais comme disait la Callas, si le final et raté c'est tout l'opera qui l'est !!!!

Non je voulais juste savoir si la fin était grandiose lol ! Et savoir comment était l'opera dans son ensemble

Voici une critique que je viens de trouver sur un site !!!!!

Giacomo Puccini : Tosca

Adina Nitescu*/Elena Zelenskaya (Floria Tosca), Aleksandrs Antonenko*/Mikhail Agafonov (Mario Cavaradossi), James Morris*/Scott Hendricks (Scarpia), Wojtek Smilek (Cesare Angelotti), Christian Jean (Spoletta), Matteo Peirone (Il Sagrestano), Yuri Kissin (Sciarrone), Christian Tréguier (Un Carceriere)
Maîtrise des Hauts-de-Seine/Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris, Chœurs de l’Opéra national de Paris, Alessandro Di Stefano (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Stefan Solyom (direction)
Werner Schroeter (mise en scène), Alberte Barsacq (décors et costumes), André Diot (lumières)


Elle ne date pas de Gerard Mortier, pas même d’Hugues Gall, ainsi qu’en témoigne la mise en page datée du programme de salle: la production de Tosca (1900) qui revient à Bastille pour dix représentations a été créée voici exactement quinze ans, en mai 1994. Entre-temps, elle a été été reprise en 1995, 1996, janvier-février 1998, octobre-novembre 2000, janvier-février 2002, septembre 2003 et octobre-novembre 2007, permettant d’entendre, au fil des ans, Plácido Domingo, Carol Vaness, Sergeï Leiferkus ou Jean-Philippe Lafont. Seul changement notable: le remplacement, en 2003, du portrait géant de Marie-Madeleine au premier acte.


A ce jour, c’est cependant la seule mise en scène que Werner Schroeter ait signée à Paris: il est donc tentant d’en trouver l’explication dans ce travail terne et sans invention. L’action se noie dans les grands volumes froids et sombres de Bastille, que même les éclairages d’André Diot ne parviennent pas à animer. Les décors et costumes d’Alberte Barsacq semblent vouloir compenser le silence de ces espaces abstraits (et leurs inévitables plans inclinés) par une multiplication de poncifs rassurants: statue de la madone, échafaudage, hallebardes, robes à traîne, longs manteaux, surplis, encensoirs, chandeliers, rien ne manque à l’appel. La direction d’acteurs brosse les personnages à très gros traits, sans arrière-plans – Tosca naïve et entière, Mario amoureux transi et héroïque, Scarpia machiavélique et ricanant. Idée intéressante, néanmoins: le cadavre d’un condamné, au premier plan durant tout le dernier acte, sans doute celui de ce comte Palmieri victime, avant Cavaradossi, des «exécutions simulées» organisées par le chef de la police. Mais si Mortier, tout en feignant de complaire aux demandes du public, avait ainsi voulu tourner en dérision Puccini, pour lequel il n’a jamais dissimulé son aversion, il n’aurait sans doute pu mieux faire que de conserver ce spectacle tout au long de son mandat.


L’attrait de cette reprise ne pouvait donc résider que dans les deux distributions alternant d’ici le 5 juin. De ce point de vue, la «distribution A» ne déçoit pas, possédant les moyens vocaux requis et passant la rampe sans forcer, aidée par la direction très attentive du jeune Suédois Stefan Solyom (né en 1979). Dans le rôle-titre, des graves pas très élégants et des aigus un peu durs ne défigurent pas l’excellente prestation de la Roumaine Adina Nitescu. Deux mois après sa première apparition au Met (voir ici), le Letton Aleksandrs Antonenko fait ses débuts à l’Opéra national de Paris: son Mario vaillant lui vaut un succès mérité, mais son «E lucevan le stelle» sait aussi éviter les excès. Quant à James Morris, il possède suffisamment de métier pour demeurer, à soixante-deux ans, un Scarpia convaincant, même si son «Gia mi dicon venal» trahit des difficultés de timbre et d’intonation.



Simon Corley

On peut peut-être signaler qu'il s'agit de Concertonet.com, dont Simon Corley est l'un des plus éminents (et prolifiques !) contributeurs.

C'est une critique qui paraît très objective, ça me paraît coller assez à la réalité de ce spectacle, qui n'est peut-être pas si mauvais que cela, loin de là, surtout si les distributions sont bonnes comme il le dit.

Sauf que j'ai trouvé Nitescu bien hurlante et désagréable à entendre, un peu une caricature de mauvaise puccinienne.
Certes, il y a de la puissance, mais c'est à peu près tout.
Le vibrato est excessif, le timbre assez ingrat.
Antonenko par contre oui c'était vraiment très bien, autant de puissance que sa partenaire mais sans donner l'impression de forcer, très musical et capable de nuances.
James Morris est toujours bien chantant, je trouve qu'il a très peu perdu.
Par contre c'est un Scarpia bien pépère, point de bestialité chez lui, pas de véhémence non plus, juste des petits sourires en coin, c'est à peu près tout.

Concernant la mise en scène, la direction d'acteurs est quand même assez proche du néant, par contre j'ai bien aimé ces grands décors triangulaires un peu froids, avec le sommet du triangle dévasté au 3è acte après la mort de Scarpia, et Tosca qui se jette à cet endroit même quand elle lance "Scarpia, rendez-vous devant Dieu".
Ca reste une mise en scène assez décevante et un peu neutre.

Orchestralement ça tenait bien la route, c'était bien détaillé et assez puissant (sans jamais couvrir les chanteurs), j'ai juste regretté le Te Deum manquant un peu de grandeur à mon goût.

Bonjour
J'ai été très heureuse de trouver ce forum; j'ammène ma mère voire Tosca son opéra préféré la semaine prochaine - nous verrons la distribution B -
Je vous remercie de me dire ce que vous pensez de cette distribution,
Elena Zelenskaya que j'ai vue sur le tube semble avoir une voix magnifique.
Merci de vos avis
A très bientôt