Krystian Zimerman

Bonjour,

Mon prof de piano m'a dit que parmi les pianistes vivants, c'était l'un des seuls qu'il trouvait intéressant....bon, personnellement, je trouve ça sévère pour des gens comme Argerich, Freire ou d'autres, mais du coup je cherche à m'intéresser à ce pianiste qui enregistre peu finalement.
J'ai l'impression qu'il ne fait pas l'unanimité parmi vous, j'ai même lu le qualificatif de "Terminator du piano", mais apparemment certains d'entre vous l'apprécient dans ses concertos pour pianos.
Je voulais savoir quels disques vous conseilleriez avec lui (personnellement, j'aime beaucoup son disque liszt qui est le seul que je connaisse) et suis assez tenté par les Préludes de Debussy...
D'autre part certains d'entre vous ont ils eu l'occasion d'écouter ses derniers disques : concerto pour piano n°1 de Brahms et concertos pour pianos 2 et 3 de Rachmaninov...

Bref, que pensez vous de ce pianiste ? Le considérez vous comme un des grands pianistes vivants ou trouvez vous ça exagéré ? quels sont les disques que vous conseillez ?

voilà voilà....comment ne pas savoir conclure un post....

Je trouve ses Rachmaninov très réussis. Debussy est très bien également !

J'adore ce pianiste !

Un des grands pianistes vivants, certainement !

Mais pour résumer mon opinion de Krystian Zimerman, c'est que c'est un des plus grands pianistes de tous les temps, mais pas un musicien passionnant.

Il est d'une froideur effroyable, et transforme tout ce qu'il joue dans son style désincarné. Par contre, quelle incroyable leçon de piano ! il est capable de changer le son de l'instrument et par exemple dans son coffret des Préludes de Debussy, on a l'impression qu'il y a plusieurs instruments avec cette façon qu'il a de jouer avec le timbre. Pas grand monde n'est capable de faire cela, mais je trouve, c'est purement subjectif, qu'aucun de ses enregistrements ne résiste à plusieurs écoutes successives : il y a toujours une autre interprétation qui est plus en style, qui interroge plus la partition.

Voilà, c'est peut-être cela mon problème avec lui : j'ai l'impression qu'il m'assène quelque chose que je n'ai pas le droit de discuter, quand d'autres, comme Sviatoslav Richter, Claudio Arrau, Radu Lupu, Martha Argerich, dans les mêmes répertoires, explorent la musique et les possibilités de la rendre sans jamais chercher à avoir le dernier mot.

Mais bon, c'est sacrément impressionnant ce qu'il fait.

Je suis un peu de l'avis de Morloch!!

Plus jeune, c'était un pianiste que j'adorais!!!! Je trouvais son jeu très fin, très raffiné, très propre, techniquement irréprochable!!! Je mettais par-dessus tout ses disques Chopin (les Ballades et la Barcarolle surtout), son Schubert, son Liszt, et je me rappelle de l'enthousiasme qui avait été le mien à l'écoute de ses Préludes de Debussy!!!

Et puis, avec le temps, j'ai un peu oublié Zimerman! D'abord, parce qu'il n'enregistre pas beaucoup (mais ça, c'est son droit! D'autres l'ont fait et restent des mythes: Kleiber, et à un degré bien moindre, à mon avis, Celibidache); ensuite, parce qu'entre-temps, j'ai découvert d'autres pianistes, je dirais peut-être moins fin technicien que Zimerman, mais beaucoup plus poétique, spontané, et tu les as cités: Argerich, Freire (et je mettrais toujours à part Arrau, et Kempff, tellement seuls sur leur planète!)!!

J'ai réécouté récemment Zimerman: j'adore toujours autant ses Chopin (sauf la 4ème Ballade que Perlemuter a porté à un degré difficilement approchable), ses Schubert et ses Liszt! Par contre, je trouve son Debussy un peu trop maniéré, et son 1er concerto de Brahms, je le trouve absent Zimerman sur ce disque (aucune écoute mutuelle avec Rattle!)! Par contre, j'avais bien aimé son Rachmaninov!!!

Pour résumé, c'est effectivement un pianiste exceptionnel, par sa technique, sa maîtrise de l'instrument! Par contre, pour la poésie, tu trouveras mieux ailleurs! Tout est contrôlé chez lui: il n'y a guère de place pour la prise de risque, et le spontané!!!

Morloch a écrit:

Voilà, c'est peut-être cela mon problème avec lui : j'ai l'impression qu'il m'assène quelque chose que je n'ai pas le droit de discuter, quand d'autres (...) explorent la musique et les possibilités de la rendre sans jamais chercher à avoir le dernier mot.

C'est cette notion que je n'arrive pas à comprendre (et ça m'énerve!). Ce que tu dis me rappelle ce que j'ai lu dans un vieux Pianiste, à propos des "meilleurs" interprètes de Chopin: "Krystian Zimerman peine à s'installer dans ce paysage. Son Chopin volontariste, très relu, a ses inconditionnels. C'est le moins que l'on puisse être devant une approche toujours surprenante mais qui oublie une donnée essentielle du piano de Chopin: celui-ci ne doit surtout pas être asséné. Hors la puissance verticale du jeu de Zimerman fait payer son lot de surprises par une atomisation de l'univers poétique de Chopin"

Je ne vois pas du tout ce que le verbe asséner vient faire dans l'histoire. Le journaliste l'associe en plus à la "puissance verticale"... Voudrait-il dire qu'il ne frappe plus qu'il ne joue ?? Et en quoi les "surprises" de ses interprétations influeraient sur l'univers poétique de Chopin. J'avoue n'y rien comprendre.

Par ailleurs, sa 4ème Ballade est pour moi un sommet .

Tiens, je dois confesser que mes propos sont très diaposonesques... Argh ! c'est la fin...

J'avoue que ses Ballades de Chopin sont bluffantes (ses impromptus de Schubert aussi) et je crois qu'on parlera encore longtemps de ses concertos de Chopin.

Puissance verticale, je ne vois pas non plus très bien ce que cela veut dire. C'est peut-être cela, jeu un peu frappé.

Mais à ce niveau, la façon dont je chipote est très subjective. Il faudrait être complètement sourd pour ne pas être conscient d'entendre un immense pianiste.

Et puis, je ne suis pas une référence, pour moi le plus grand interprète des Balades de Chopin, c'est Perahia

Morloch a écrit:

je crois qu'on parlera encore longtemps de ses concertos de Chopin.

Eux par contre, ils me sont restés en travers de la gorge .

C'est vrai ? Pourquoi ?

Ma version préférée est celle de Arrau/Davis, mais je trouve que ça se défend quand même Krykry...

Je m'étais laissé tentée par les dizaines de récompenses qui recouvraient la pochette, et je dois dire que la déception à été très très grande. Ce qui m'agace/insupporte le plus, ce sont les accelerandos et les rallentendos toujours disposés de la même manière: les passages forte (et souvent les tutti) à toute vitesse, et les pianissimo ultra-lents... A chaque fin de phrase on a droit à un ralenti ridicule et si maniéré. Résulutat, le premier mouvement du concerto en mi atteint presque 25 minutes ! Dans l'absolu, je m'en fiche complètement, mais à l'écoute qu'est-ce que ça pèse. C'est dommage, car l'orchestre est superbe !



Et dire que ses Ballades sont merveilleuses .

Tiens, je vais les réécouter.

Je suis aussi curieux des Rachmaninov, je ne les connais pas.

J'ai de bons souvenirs de ses Debussy ou de ses Liszt, mais ça fait longtemps... à réécouter.

De toute façon, là, on est en train de discuter sur du très haut niveau!!!!

La question n'est pas de savoir si Zimerman est oui ou non un grand pianiste, la réponse est évidemment oui, un grand oui; mais il convient de s'interroger sur la manière dont un interprète doit transmettre au public, ou pour lui-même, la musique, et à travers la musique, le message du compositeur!

Faut-il retranscrire à la lettre les indications de la partition, ou peut-il s'autoriser, sans bien sûr dénaturer la partition, quelques "libertés" par rapport à ce qu'a écrit le compositeur?

Après, c'est affaire de goût!!!!

Merci pour ses avis...Des Préludes de Debussy, je ne connais que Michelangeli (que je n'arrive pas à écouter plus de 10 minutes) et Arrau. De ce que j'ai entendu de Zimerman sur musicme, ça me semblait beaucoup moins froid que Michelangeli et des sonorités incroyables...
Il vient à Pleyel l'année prochaine, j'irai sûrement l'écouter.

Moi, personellement, il ne m'a jamais emballé. Ce n'est peut-être pas le style de piano que j'attends. Dans Chopin, je lui préfère Pollini ou Samson François ; ses concertos de Beethoven sont probablement très réussis mais j'estime qu'il n'arrive pas à la hauteur des Kempff, Gulda, et même Arrau dans la profondeur du jeu.
Même si ça ne se voit pas quand on écoute un disque, sur certaines vidéos, il y a vraiment un truc qui m'agace, c'est sa tenue devant le piano : beaucoup d'effets de manche, de mains qui trainent en l'air, limite maniéré...
En conclusion, un pianiste peut-être plus difficile à apprécier quand on a déjà des "chef de file" dans les différents répertoires. Pour découvrir de nouvelles oeuvres, ou pour débuter, pourquoi pas.

Bonjour!

En raison d'indisponibilité, je vends 1 place pour le concert de Krystian Zimerman le 1ers mars 2010 a la salle pleyel

c'est une place "orchestre" achetée 45 Euros l'unité.
Très bon placement.
Contactez moi et dites moi votre offre !

Vente urgente !

Merci.

Argh, je sauterai bien dessus, mais je n'ai malheureusement pas plus de 20 euros... Et pourtant j'adore Zimerman, je me souviens encore de la première attaque de piano après arrivée de l'orchestre dans le deuxième mouvement du concerto en sol de Ravel, absolument magique, pour cette note seulement je permets tout à Zimerman! Et puis même, ses concertos de Chopin sont excellents (oui c'est vrai il ralentit et fait ralentir son orchestre un peu trop dès le début du 1er concerto...), sa Sonate de Liszt est géniale, Ballades et Barcarolle de Chopin également. Il m'a glacé lors de mes premières écoutes, mais lorsqu'on accepte que c'est lui qui tient totalement les rennes de ce qu'il joue, on se met devant un résultat assez fascinant. Il trouve des couleurs vraiment stupéfiante, et sa palette sonore est d'une largeur indépassable (presque).

Morloch a écrit:

C'est vrai ? Pourquoi ?

Ma version préférée est celle de Arrau/Davis, mais je trouve que ça se défend quand même Krykry...

tu ne confonds pas avec les concertos de Liszt - pour les concertos de Chopin c'est avec Inbal

Je suis en train de re(re-re-re)garder ses concertos de Beethoven avec Zimerman, franchement je n'arrive pas à trouver mieux ! Incroyable de voir la manière dont il domine l'instrument. Et puis ce contraste avec un Bernstein tout feu tout flamme

Il vient en récital chez moi à Besançon au mois de septembre (programme Debussy apparemment mais pas confirmé), je peux vous dire que je vais pas le rater.

Un peu rapidement, pour dire que Zimerman n'est pas (ou n'est plus ?) toujours le froid "Robocop" du piano que certains ont dit - même si j'ai moi-même eu parfois cette image aussi... Malgré tout, j'ai toujours adoré ses LISZT, ses RAVEL aussi... Mais tout récemment, à vrai dire la semaine dernière, alors qu'il est actuellement en tournée au Japon, j'ai été vraiment bluffé par ses interprétations des 3 dernières sonates de BEETHOVEN ! Bien sûr, on pourra trouver plus "fou", plus original, cosmique ou passionné (du côté des Grinberg, Yudina, Arrau et d'autres), mais outre les habituelles maîtrise (exceptionnelle) de l'instrument, amplitude et beautés sonores, j'ai eu comme l'impression que Zimerman avait beaucoup mûri, était devenu plus poète, livrant des interprétations vraiment superbes et inspirées.

Une petite surprise (mais dont je me fiche malgré tout) est qu'il jouait partitions sous les yeux...
Au passage, n'attendons plus d'enregistrements de sa part, car dans une interview relativement récente lue qq part sur le net, il déclarait ne plus s'intéresser du tout au disque...

Je n'ai pas pu m’empêcher d'essayer

J'ai réussi à tenir quelques secondes (j'en suis d'autant plus fier que j'ai la même pesante tignasse). Mais moi, faut pas me demander une note sur le piano après...

Spoiler: