Bob Dylan

Bob Dylan, illustre inconnu.

Concert de Bob Dylan à Genève, 20 avril 2009.

Bob Dylan a à peu près le même public que Tintin, les jeunes de 7 à 77 ans. Mais que viennent donc écouter et voir ces gens-là ? Avant que je parte, ma belle-mère (qui n'en loupe jamais une) me disait : "Ah oui, je me souviens, quand j'étais jeune, j'aimais bien écouter Bob Dylan". Vous savez, ce petit jeune très beau, à la voix de canard, qui chantait ses protest songs avec sa guitare "Blowin in the Wind", "Mr Tambourine man", et puis heu heu attends, heu, ben je sais plus.
Ne rigolons pas. C'était il y a presque 50 ans.
Pour ma part, mon histoire commence vraiment avec Dylan vers 16 ans quand un copain me prête ce vinyle peu connu :



Je ne m'en suis jamais vraiment remis. Bien qu'étant une compilation tirée de divers albums, singles, inédits, cet album constitue pour moi une suite complètement magique. Je n'avais jamais rien entendu d'aussi puissant (c'est le seul adjectif qui me vient à l'esprit), dans l'alliance de la voix et de la musique, ça me rentrait dans la tête comme jamais rien auparavant. Alors que les Beatles me faisaient rêver, me remplissaient de bonheur, Dylan me terrassait, me faisait sentir tout petit.

Evidemment, après, j'ai continué à l'écouter, et non, je ne vais pas vous raconter son histoire. Pas maintenant.

L'Arena de Genève est une bien grande salle, située idéalement à côté de la Gare, qui elle-même jouxte l'aéroport. On peut donc débarque de l'avion, mettre son petit bagage à la consigne de la gare et se présenter à l'entrée de l'Arena où de gentils vigiles vous accueillent. Ma place est située tout en haut, et je ne me félicite pas d'avoir omis d'amener des jumelles. Mais bon, je trompe mon attente en lisant un roman pas mal.

Et puis, les lumières s'éteignent à l'heure, l'orchestre arrive : costumes gris, sobres. Une guitare solo (Telecaster si je ne m'abuse), une guitare rythmique, basse, batterie, orgue Hammond et.... où est-il ? Je ne le vois pas. L'orchestre commence, un blues tranquille, et au bout de quelques mesures, ça y est, il est là, debout derrière un frêle piano électrique, et sa voix de vieille corneille enrouée nourrie au silex monte dans la salle. C'est bien ce à quoi je m'attendais.

Au menu :
Les ingrédients de ses derniers albums : des blues mid-tempo, des boogies sans grande imagination mais au fil desquels il déroule ses textes toujours aussi prenants et aussi de superbes chansons, les seules pour lesquelles il s'applique vraiment à chanter.
Les grands classiques, le plus souvent méconnaissables, réarrangés, vieillis, dont il écorne et avale les paroles.

Donc c'était pas terrible ? Ah mais non, mais non, je n'ai pas dit ça ! D'abord, je suis très bon public, puis Dylan, j'aurais été content même de le croiser dans la rue. Je suis surtout content de constater que ma thèse tient toujours la route. Quelles que soient ses options artistiques, la qualité de ses productions, son âge, son apparence, Dylan est et reste un artiste POP. C'est à dire, pour moi, un artiste qui s'empare d'un matériau (folk, blues, jazzy, rock, country) et le transcende par une expression personnelle, des paroles extrêmement poétiques, qui font que ce matériau perd de son authenticité et que chacun peut complètement se l'approprier de façon intime. Je me comprends.

En plus, ce soir-là, il a du m'entendre, car il a fait un de mes morceaux vraiment préférés, "Stuck Inside of Mobile with the Memphis Blues Again". Mais c'est Blowin' in the Wind qui était le plus drôle, mélodie à peine reconnaissable transformée en spoken words martelés, penché sur son clavier. Car il ne joue plus de guitare, ou presque plus, juste pour la photo. C'est lourd une guitare, peut-être, à son âge. Quand on regarde sur le site de la tournée, on peut voir la setlist de chaque concert passé. Les musiciens ont dû apprendre pas mal de morceaux à l'arraché, cela s'entend parfois, il y a des hésitations, on attend le bon vouloir du maître, va-t-il chanter encore un couplet, va-t-il laisser passer son tour, à qui c'est de faire un solo ? C'est assez amusant de voir des musiciens de ce niveau toujours sur le qui-vive, complètement au service de ce vieux bonhomme qui ferraille encore sur toutes les scènes du monde alors qu'il n'a plus rien à prouver.

Le concert passe vite, très vite, j'aimerais pouvoir me dire que si c'est la première fois que je vois ce petit bonhomme en noir avec un chapeau qui cache son visage, ce n'est pas la dernière... Mais bon, c'est finalement le seul de ces grandes figures des années 60 que j'ai vu en concert, je ne vais pas me plaindre. Merci mon épouse.

Stanlea a écrit:

à la voix de canard

J'ai fait la même réflexion à mon père quand un concert est passé à la télé mais j'ai écouté jusqu'au bout.

Citation :

C'est bien ce à quoi je m'attendais.

On sent que l'émotion était au rendez-vous. Parfois c'est presque difficile à supporter.

Citation :

Je me comprends.

On te comprend.

Citation :

Merci mon épouse.

Un très beau cadeau.

Merci de nous faire partager ce moment.
Maintenant c'est pas tout ça, mais faudrait nous donner un petit conseil disco. Le CD dont tu parles te semble approprié pour se faire une idée du bonhomme ?

Absolument, même si je le répète, ce n'est pas un "vrai" album

Sinon, les indispensables :

1963 : The Freewheelin' Bob Dylan
1964 : The Times They Are a-Changin'
1964 : Another Side of Bob Dylan
1965 : Bringing It All Back Home
1965 : Highway 61 Revisited
1966 : Blonde on Blonde
1967 : John Wesley Harding
1974 : Planet Waves
1975 : Blood on the Tracks
1975 : The Basement Tapes
1976 : Desire
1983 : Infidels
1997 : Time Out of Mind
2001 : Love and Theft
2006 : Modern Times
2009 : Together Through Life

Sortie aujourd'hui de Together Through Life, son nouvel album.



Dès que j'ai je fais un petit compte rendu.

Je me le procurerai surement, son dernier en date "Modern Times" était un vrai chef d'oeuvre ("Workingman's Blues #2" et "Ain't Talking" )

il n'est pas mauvais, dans la lignée des 2 précédents, mais un peu moins bon je trouve
Love and theft est pour moi le sommet des trois

J'ai beaucoup aimé Love & Theft, mais je lui préfère Time Out Of Mind (Love Sick, Standing In The Doorway, Highlands, hypnotique...) et le sommet reste pour moi Modern Times. C'est par Workingman's Blues #2 que j'ai découvert sa musique, et ça reste une de mes préférées.

Love & Theft est passé inaperçu à sa sortie mondiale, un certain 11 septembre 2001

Pour moi aussi, dans les quatre derniers, Modern Times est celui qui me touche le plus. Je n'ai pas fini d'écouter le dernier, mais il me paraît un cran en dessous. Par contre j'ai racheté le Greatest Hits Vol2 cité plus haut, est c'est toujours aussi extraordinaire.

Je profite de l’apparition de ce nouveau sujet sur Dylan, pour y intégrer la petite présentation que j’avais faite en 2007 et que j’ai supprimée en 2008 (aucune réaction ni commentaire n’ayant suivi).

Je parle essentiellement de ses albums « studio » et la « présentation » s’arrête à « Modern Times »
C’est volontairement succinct ! Un sujet par album aurait été nécessaire !!!

Je remets le sujet tel quel.

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Les chansons de Bob Dylan m’accompagnent depuis mon adolescence…..et ça continue.
Plutôt que de faire une sélection de ses albums, je vais tous les passer en revue, leur mettre une note et sélectionner 1 titre, pas forcément le plus connu, pour chacun d’eux (albums studio) Le choix sera parfois très difficile !
Tout ceci étant bien sûr très subjectif !

                   Les albums studio : 1962 - 2006
Bob Dylan.  mars 1962.   8/10.
House of the Rising Sun (dont il a piqué l’arrangement à Dave van Ronk)
There is a house down in New Orleans...

The Freewheelin' Bob Dylan.  avril 1963.   9/10. Indispensable.
A Hard Rain's A-Gonna Fall : Oh, where have you been, my blue-eyed son?
EDIT: À écouter dans sa version mono (coffret contenant les 7 premiers albums dans leurs versions mono).

The Times They Are A-Changin'.  janvier 64.  9/10. A posséder.
Boots of Spanish Leather : Oh, I’m sailin’ away my own true love,

Another Side of Bob Dylan.  août 1964.   8/10. Plus introspectif.
My Back Pages : Crimson flames tied through my ears..

Bringing It All Back Home.  mars 1965.  10/10. (Bob branche sa guitare). thumright:
It's Alright, Ma (I'm Only Bleeding) :Darkness at the break of noon, Shadows even the silver spoon...

Highway 61 Revisited.  septembre 1965.   10/10. Indispensable.
Desolation Row: They’re selling postcards of the hanging…

Blonde on Blonde.  mai 1966.  10/10. 1er double album de l’histoire du rock (2 titres choisis). Encore un indispensable!
Pledging My Time; Well, early in the mornin’ ‘til late at night….
Sad-Eyed Lady of the Lowlands: with your mercury mouth in the missionary times,….(longue ballade envoutante de 11m23s)

The Basement Tapes.   double album enr :06-10/1967 sortie en juillet 1975.   7/10. Avec The Band.
Tears of Rage: We carried you in our arms On independence day…
Down in the Flood (crash on the levee): Crash on the levee, mama, Water’s gonna overflow….

John Wesley Harding. janvier 1968.   10/10. (1er album après son accident de moto) magnifique.
Dear Landlord: Dear Landlord, Please don’t put a price on my soul…

Nashville Skyline. mai 1969.   6/10. Album “country” moyen à mon goût, mais grand succès.
I Threw It All Away: I once held her in my arms,….
EDIT: S'améliore en prenant de l'âge.

Self Portrait. 1970.  5/10. Double album, essentiellement des reprises, dont on peut sauver quelques titres !
Days of 49: I’m old Tom Moore from the bummer’s shore…
It hurts me too: So run here, baby, put your little hands in mine…
EDIT: S'améliore en prenant de l'âge.

New Morning.  1970. 7/10.  Début du retour en grâce
Day of the Locusts: Oh, the benches were stained with tears and perspiration…

Pat Garrett and Billy the Kid.  1973. 6/10. Bof du film éponyme de Sam Peckinpah. Beaucoup d'instrumentaux.
Knockin' on Heaven's Door: Mama, take this badge off of me…

Dylan. 1973 2/10. Album de reprises. Pas grand chose à sauver du désastre!
Mr. Bojangles (puisqu’il en faut un!)

Planet Waves  1974. 9/10.  Avec les musiciens de The Band en état de grâce ! superbe
Dirge: I hate myself for lovin’ you and the weakness that I showed…

Blood on the Tracks. 1975. 10/10. Encore un magnifique album acoustique. Un sommet.
Simple Twist of Fate: They sat together in the park, As the evening sky grew dark,…

Desire. 1975. 9/10. très bel album.
Sara: I laid on a dune, il looked at the sky…

Street Legal. 1978.  7/10. Des choeurs gospel annoncent l’arrivée de ses 3 albums « chrétien »
Where Are You Tonight?: There’s a long-distance train roling through the rain, tears on the letter I write…

Slow Train Coming . 1979.  8/10. Avec Mark Knopfler à la guitare.
When He Returns: The iron hand it ain’t no match for the iron rod,…( bob, seul au piano)

Saved.  1980. 6/10. Le plus religieux des 3. Très gospel.
Covenant Woman: Convenant woman got a contract with the Lord…

Shot of Love.  1981. 6/10. Le dernier de sa “trilogie chrétienne”
Lenny Bruce: Lenny Bruce is dead but his ghost lives on and on…

Infidels.  1983. 7/10.  Album plutôt rock, produit par Mark Knopfler.
I and I: Been so long since a strange woman has slept in my bed…

Empire Burlesque.  1985. 6/10. Réalisé en partie avec des chutes du précédent.
Something's Burning, Baby: Something's Burning, Baby, are you aware?

Biograph 1985. 9/10 (pour les inédits). Un coffret “biographique” de 3 CD. Une vingtaine d’inédits ou raretés que l’on ne trouvaient que sur des « pirates »
Percy’s song : Bad news, bad news, Come to me where i sleep…
I’ll keep it with mine (écrit pour Nico en 1965): You will search, babe, At any cost,…
Lay Down Your Weary Tune: Lay Down Your Weary Tune, lay down…
Visions of Johanna (Live London 5/6/66): Ain’t just like the night to play tricks when you’re tryin’ to be so quiet?..(ma version acoustique préférée: frissons garantis.)

Knocked Out Loaded.  1986. 3/10. Avec la collaboration de Sam Sheppard. L’un des plus mauvais albums!!
Brownsville Girl:Well, there was this movie I seen one time…

Down in the Groove.  1987.5/10. Beaucoup de reprises.
Death is Not the End: When you’re sad and when you’re lonely and you haven’t got a friend…

Oh Mercy. 1989.  9/10.  Produit par Daniel Lanois. Le grand retour de Bob.
Man in the Long Black Coat: Crickets are chirpin’, the water is high…

Under the Red Sky.  1990. 7/10. De nombreux invités sur ce disque: David Crosby, George Harrison, S.R. Vaughan..
Born in Time: In the lonely night, In the blinking stardust of a pale blue light…

The Bootleg Series Volumes 1-3  1991. 10/10. Une mine d’or. Que des inédits de 1961 à 1991: in-dis-pen-sa-ble.
Trop de titres pour faire un choix : je renonce !

Good as I Been to You.  1992. 8/10. Album de reprises, entièrement acoustique, seul avec sa guitare et son harmonica.
Arthur McBride: Oh, me and my cousin, one Arthur McBride…

World Gone Wrong.  1993.  8/10. La suite du précédent.
Ragged & Dirty: Lord I’m broke, I’m hungry, ragged and dirty too…

Time Out Of Mind.  1997. 9/10.  Bob revient de loin, il a vu la mort de près! L’album est sombre. Retour de Daniel Lanois aux manettes.
Not Dark Yet : Shadows are falling and I’ve here all day…

"Love And Theft"  septembre 2001. 8/10. Il a repris des forces. C’est plein d’énergie : Rock, blues ballades.. (produit par lui-même)
High Water (for Charley Patton): High water risin’- risin’ night and day…

Modern Times.  2006. 8/10.  C’est un peu la suite du précédent.. un peu crooner sur quelques titres.
Ain’t Talkin’: As I walked out tonight in the mystic garden…

A suivre….je l’espère.

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On sait maintenant qu'il y a une suite: "Together Through Life "  

Impressionnant ! Bravo et salut à toi

Même si les puristes les rejettent quasi unanimement, je dois avouer que j'ai un petit faible pour Nashville Skyline et Self Portrait, surtout à cause de cette voix de crooner que d'aucuns trouvent ridicule mais que personnellement je trouve savoureuse !

Sa reprise de Let it be me (adaptation du Je t'appartiens de Bécaud), je craque à chaque fois ! Pourtant c'est limite une blague, une parodie pour se moquer de ces standards sirupeux et inoffensifs.

Blue Moon aussi est génial, un sommet de mauvais goût.

Citation :

Même si les puristes les rejettent quasi unanimement, je dois avouer que j'ai un petit faible pour Nashville Skyline et Self Portrait, surtout à cause de cette voix de crooner que d'aucuns trouvent ridicule mais que personnellement je trouve savoureuse !

Moi aussi j'aime beaucoup Nashville Skyline!

En revanche je ne connais pas Self Portrait, mais il y a tellement de choses géniales à écouter chez Bob Dylan que je ne me suis jamais attardé sur cet album tellement critiqué.

Dans la série "Bootleg" le numéro 9 arrive le 19 octobre!!




Que du bon!!

Mélomaniac, in Rythm/Blues Playlist, a écrit:

Blonde on Blonde




Suis pas sûr que ce soit la bonne playlist, mais ça me semble plus approprié que la rubrique Rock.

C'est du Folk / Country, non ?

Je découvre Bob Dylan avec cet album (hormis le célèbre Knockin on Heaven's Door, bien sûr).

J'aime bien, mais je me sens pas trop à l'aise dans cet univers.

Chris3 a écrit:

Je dirais blues/rock/folk... Du Dylan, quoi, inclassable !

Je n'aime pas tout dedans, mais il y a des choses qui me mettent en transe  

  Des choses qui te mettent en transe : dans ce Blonde on Blonde, ou ailleurs dans l'oeuvre de Dylan ?

Je parlais de Blonde on Blonde, mais il n'y a pas que ça que j'adore...
Cela dit, c'est vrai que Self-portrait est loin d'être mon préféré. On sent comme un manque d'inspiration (il s'est rattrapé ensuite !), mais il y a quand même quelques belles choses, à commencer par le méconnu (et mésestimé) Wigwam.

J'ai évidemment plus de réserves pour les derniers albums, mais je ne peux pas en vouloir à Dylan d'être moins créatif à 70 ans passés !!

  Blonde on Blonde, j'ai trouvé ça sympa, sans plus.

Quels morceaux te ravissent autant ?

Je les réécouterai à la lumière de ton enthousiasme...

Mes deux préférées (cf. un message que j'ai écrit il y a quelques jours) : I want you (beaucoup d'humour dans les paroles, en plus) - Just like a woman. Juste après viennent Vision of Johanna et Sad-eyed lady of the downloads, splendide morceau de onze minutes.
Rien que pour ces 4 titres, cet album est sublime, intemporel, à l'image de Dylan !!

Chris3 a écrit:

Mes deux préférées (cf. un message que j'ai écrit il y a quelques jours) : I want you (beaucoup d'humour dans les paroles, en plus) - Just like a woman

Tiens : il y a très longtemps que j'écoutais ça, mais ces deux titres sont ceux dont je me souviens le mieux.

Mélomaniac a écrit:

  Blonde on Blonde, j'ai trouvé ça sympa, sans plus.

Quels morceaux te ravissent autant ?

Je les réécouterai à la lumière de ton enthousiasme...

Tout ce que Dylan a écrit pour Joan Baez ; mais ça tient sans doute plus à Joan Baez qu'à Dylan, j'imagine (parce que d'elle, je suis fan au dernier degré ; vue 4 fois en concert et toujours avec l'émerveillement de la 1ère fois). Exemple d'une musique reprise par Baez (à la différence de celle écrite spécifiquement pour elle) : Lily, Rosemary & the jack of hearts ; je préfère de (très très) loin à l'original de Dylan.
Sinon, pour d'autres raisons (paradoxalement une forme d'effroi qui me semble être un "indice" de merveilleux  ), j'adore son album de Noël (Must be Santa, d'autant plus hallucinant/hallucinatoire quand on voit le clip). Anecdotique, non ?

Ah on vous a pas dit? Visions of Johanna est la plus belle chanson de tous les temps !

bAlexb a écrit:

Tout ce que Dylan a écrit pour Joan Baez ; mais ça tient sans doute plus à Joan Baez qu'à Dylan, j'imagine (parce que d'elle, je suis fan au dernier degré ; vue 4 fois en concert et toujours avec l'émerveillement de la 1ère fois). Exemple d'une musique reprise par Baez (à la différence de celle écrite spécifiquement pour elle) : Lily, Rosemary & the jack of hearts ; je préfère de (très très) loin à l'original de Dylan.

D'accord pour Joan Baez chantant Bob Dylan (et aussi Phil Ochs ponctuellement) ; un très bel exemple d'appropriation du texte, qui en fait quelque chose d'autre tout en restant, à mon avis, aussi convaincant que par l'auteur lui-même.

Mais j'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé de musique spécifiquement écrite par Dylan pour elle. Tu parlais par exemple de Love is just a Four-Letter Word (seul cas que j'ai peut-être pu relever) ? Il y a sans doute de multiples visages de femmes à propos desquels Dylan a écrit, et on peut y retrouver de multiples traits de celui de Baez, mais une musique vraiment écrite pour elle, je ne vois pas. Par exemple, Sad-Eyed Lady of the Lowlands, on peut être quasi sûr que ce n'est pas le cas, même si ses traits y semblent revenir plus d'une fois.

« You who are so good with words, and at keeping things vague », disait-elle...

Scherzian a écrit:

bAlexb a écrit:

Tout ce que Dylan a écrit pour Joan Baez ; mais ça tient sans doute plus à Joan Baez qu'à Dylan, j'imagine (parce que d'elle, je suis fan au dernier degré ; vue 4 fois en concert et toujours avec l'émerveillement de la 1ère fois). Exemple d'une musique reprise par Baez (à la différence de celle écrite spécifiquement pour elle) : Lily, Rosemary & the jack of hearts ; je préfère de (très très) loin à l'original de Dylan.

D'accord pour Joan Baez chantant Bob Dylan (et aussi Phil Ochs ponctuellement) ; un très bel exemple d'appropriation du texte, qui en fait quelque chose d'autre tout en restant, à mon avis, aussi convaincant que par l'auteur lui-même.

Mais j'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé de musique spécifiquement écrite par Dylan pour elle. Tu parlais par exemple de Love is just a Four-Letter Word (seul cas que j'ai peut-être pu relever) ? Il y a sans doute de multiples visages de femmes à propos desquels Dylan a écrit, et on peut y retrouver de multiples traits de celui de Baez, mais une musique vraiment écrite pour elle, je ne vois pas. Par exemple, Sad-Eyed Lady of the Lowlands, on peut être quasi sûr que ce n'est pas le cas, même si ses traits y semblent revenir plus d'une fois.

« You who are so good with words, and at keeping things vague », disait-elle...  

Je ne suis pas sûr que ce soit moi qui aie parlé de Love is just au four-letter word  ? Moi, j'avais saisi l'exemple de Lily, Rosemary...
Ok, en parlant de "compositions-pour" je suis peut-être allé au-delà (ou en-deçà : sous un angle freudien) de la stricte réalité historique. Je pensais, pour le coup, à l'album Farewell Angelina (celle-ci, de chanson, elle n'a pas été écrite pour Joan Baez ?) ou, mieux encore, à Any day now de 68 qui n'utilise, lui, que du "matériel" de Dylan.
Bien sûr, elle s'est aussi approprié (et, à mon goût, l'a rendu d'une immédiateté musicale/musicienne beaucoup plus évidente) beaucoup de pans de répertoire de Dylan (évidemment : Blowin' in the wind). Et des 4 fois où je l'ai entendue en concert, j'ai toujours aimé ces/ses retours tendres et concentrés sur elle-même (parce que c'est toujours comme ça que je les ai perçus/ressentis).
Il faudrait que je relise les mémoires de Joan Baez (Et une voix pour chanter) pour me rafraîchir les idées.
(EDIT : d'ailleurs, aucun sujet sur elle, ici ? Si je n'étais pas si attentiste...)

bAlexb a écrit:

Je ne suis pas sûr que ce soit moi qui aie parlé de Love is just au four-letter word    ? Moi, j'avais saisi l'exemple de Lily, Rosemary...

Oui, pardon, ma question était mal écrite, mal formulée.    Je me demandais plutôt si c'était une chanson comme celle-là que tu avais à l'esprit en parlant de textes écrits pour elle. (Je crois qu'il ne l'a pas chantée lui-même et Joan Baez était présente pendant au moins une partie de l'écriture du texte.)

Citation :

Ok, en parlant de "compositions-pour" je suis peut-être allé au-delà (ou en-deçà : sous un angle freudien) de la stricte réalité historique. Je pensais, pour le coup, à l'album Farewell Angelina (celle-ci, de chanson, elle n'a pas été écrite pour Joan Baez ?) ou, mieux encore, à Any day now de 68 qui n'utilise, lui, que du "matériel" de Dylan.

Pour Farewell, Angelina (la chanson), je ne sais pas (je ne suis pas sûr du tout de comprendre toute la chanson, même si elle me fait beaucoup de bien, comme souvent : par exemple, « the sky is embarrassed » et la manière dont elle prononce la dernière syllabe du verbe, sotto voce effacé et présent...). Pour l'album Any Day Now, c'est son grand album de reprises, à mon avis une suite quasi ininterrompue de chefs-d'œuvre, aussi bien du côté de la composition que de celui de la reprise, mais je ne pense pas qu'elles aient été écrites pour elle. (En tout cas, sans doute pas Sad-Eyed Lady of the Lowlands.) Mais on pourrait discuter longtemps de la question « pour »/« à propos de », « explicite »/« suggéré », etc., bien sûr.

Sur Farewell, Angelina (l'album, cette fois), il y a quand même It's all over now, Baby Blue, où c'est vrai qu'il est très difficile de ne pas penser aux grands mouvements du début des années 1960 aux USA, dont il se détachait, et spécifiquement (et cruellement : « stepping stones »    !) à Joan Baez dans un passage comme celui-ci :

Dylan a écrit:

Leave your stepping stones behind, something calls for you
Forget the dead you've left, they will not follow you
The vagabond who's rapping at your door
Is standing in the clothes that you once wore

bAlexb a écrit:

(EDIT : d'ailleurs, aucun sujet sur elle, ici ? Si je n'étais pas si attentiste...)

 Si tu lances le sujet, j'essaierai de dire un mot (même si c'est toujours très difficile, pour moi, d'oser parler d'une voix de femme -- cf. Elisabeth Schumann...).

Scherzian a écrit:

Si tu lances le sujet, j'essaierai de dire un mot (même si c'est toujours très difficile, pour moi, d'oser parler d'une voix de femme -- cf. Elisabeth Schumann...).

Rapprochement étonnant ; pas incongru mais terriblement inattendu. Ceci dit : j'adore.
Je n'ai pas nécessairement ce problème (des paysages naissent, chez moi, quel que soit l'instrument ; je "cultive" l'amour de la voix, celui de l'orchestre beaucoup plus en dilettante et c'est peut-être pour ça que je m'autorise moins d'interventions sur le sujet).

Ce beau coffret est sorti au début du mois. C'est le 12éme de la série des Bootleg.

Il reprend les sessions d'enregistrement des albums "Bringing It All Back Home" "Highway 61 Revisited" et "Blonde On Blonde".
J'étais un peu dubitatif avant sa sortie, mais finalement c'est très intéressant car on assiste pratiquement à la "naissance" de chaque morceaux, à leur transformation au fil des différentes prises, les faux départs, les répétitions.

On peut imaginer ce qu'auraient pu être ces albums si d'autres prises avaient été choisies pour l'emballage final: très différents.
Un CD entier est consacré à la "création" de "Like a rolling stone"...les tâtonnements avant d'arriver au résultat que l'on connaît.

...et puis entendre une autre version de "Sad Eyed Lady of the Lowlands" !!

Message déplacé vers le bon sujet (folk)

Message déplacé vers le bon sujet (folk).

Bob Dylan

Good As I Been To You / 1992
World Gone Wrong / 1993

Deux albums qui auraient pu former un double; l'un étant la "suite" de l'autre.

Même principe: des reprises de traditionnels, avec uniquement la voix et la guitare sèche, un peu d'harmonica aussi; comme à ses débuts en fait...mais la voix n'est plus la même.
Je pense que les morceaux ont été enregistrés en une seule prise. Parfois la guitare est un peu "limite"  

Du folk, parfois un peu de blues, c'est de l'authentique.

Thelonious a écrit:

Pour quelqu'un comme moi, qui ne maitrise pas l'anglais, seul la musique compte. Quand je l'écoute, même si je trouve ça agréable, je m'ennuie très vite.
Y a t'il un album de Dylan que tu me conseillerais?

Difficile de répondre à cette question. (environ 40 albums studio! sans compter la série des bootlegs officiels)

Plutôt rock, blues, folk ? Lesquels connais-tu déjà ?

Mais déjà j'aurais envie de te dire John Wesley Harding / 1968, un album vers lequel je reviens souvent.

Sinon la "trilogie" Bringing It All Back Home / Highway 61 Revisited / Blonde On Blonde de 1965 à 1966.

Il y en a tellement d'autres!!  Blood On The Tracks 1975 / Time Out Of Mind 1997 / Love And Theft 2001 ...

Spoiler:

Plutôt Blues et Rock. Je ne connais aucun album, juste quelques chansons .

Thelonious a écrit:

Plutôt Blues et Rock. Je ne connais aucun album, juste quelques chansons .

C'est souvent blues chez Dylan.

Je pense que ceux de la "trilogie" que j'ai cités devraient convenir dans ce cas...pour débuter.

Merci .

La trilogie (et en tout cas Blonde on blonde, le joyau absolu) et Blood on the tracks, je trouve que c'est peut-être son disque le plus mélodique (If you see her, say hello, You're a big girl now)...

Oui, très bel album; j'aime beaucoup. Je rajoute Simple twist of fate
Il faut entendre la version de Idiot wind qu'il y a dans le coffret "bootleg 1-3", version entièrement acoustique, un bijou !  

Mais Thelonious préfère peut-être quelque chose de plus "électrique"

On est parti un peu en HS !

Thelonious a écrit:

Pour quelqu'un comme moi, qui ne maitrise pas l'anglais, seul la musique compte. Quand je l'écoute, même si je trouve ça agréable, je m'ennuie très vite.
Y a t'il un album de Dylan que tu me conseillerais?

C'est loin d'être mon Dylan préféré, mais "Desire" fonctionne généralement assez bien pour ceux qui se tiennent assez loin de l'univers dylanien.

Sinon, qu'on se le dise, Dylan est un immense mélodiste et ses chansons peuvent te prendre par le colbac même si tu piges pas un mot de ce qu'il raconte, y compris pendant sa courte période "protest-song".

Oui, comme tu dis, Desire "fonctionne" très bien, avec le violon de Scarlet Rivera,
Hurricane pour démarrer l'album, et la "déclaration" d'amour, Sarah, pour le clore.

Mood Indigo a écrit:

Sinon, qu'on se le dise, Dylan est un immense mélodiste et ses chansons peuvent te prendre par le colbac même si tu piges pas un mot de ce qu'il raconte, y compris pendant sa courte période "protest-song".

C'est vrai et on ne le dit pas assez, il y a des mélodies incroyables chez Dylan, par exemple Sad eyed lady of the Lowlands ou une encore plus ancienne, To Ramona :

Ramona, come closer
Shut softly your watery eyes
The pangs of your sadness
Will pass as your senses will rise

Merveilleux !
Cela dit, ça me semble quand même difficile d'apprécier vraiment Dylan uniquement pour le côté musical, sans s'attacher aux mots ; c'est d'abord un grand poète, comme Leonard Cohen. Par exemple, si on aime le country-rock assez soft à la Dire Straits, il y a le disque qu'il a fait avec Mark Knopfler, Slow train coming, avec un de ses grands tubes : Man gave names to all the animals.

Ah oui ! Tu cites deux merveilles !! J'adore.

With your mercury mouth in the missionary times,
And your eyes like smoke and your prayers like rhymes,
And your silver cross, and your voice like chimes,
Oh, do they think could bury you?

Et effectivement les textes sont très importants.

Slow train coming, premier de ses trois albums "chrétiens" (1979 à 1981).  On reconnait facilement le son de la guitare de Mark Knopfler.

On aurait pu parler de tout ça dans le sujet Dylan , on est H.S.

Tout à fait.

Oui, et c'est certain, dans la période Blonde on blonde, il consommait des substances, comment dire, illicites,
Et puis il y a toujours un mystère autour de cet accident, des choses inexpliquées.

Pour l'enregistrement de Sad-Eyed Lady of the Lowlands, (plus de 11') les musiciens jouaient "à vue", à chaque fin de couplet ils pensaient que c'étaient la fin...et puis ça repartait.
C'est un titre qui est lié à tellement de choses pour moi... j'ai usé quelques vinyles!  

C'est sûr sa voix (mais on pourrait dire ses voix pour la suite) ne sera plus la même après cet accident; un changement radical.

Je ne vois pas deux albums où la voix de Dylan est semblable.
Même lors de la trilogie électrique, elle n'est jamais la même.
Il y a une rupture très nette sur la période Nashville Skyline/Self Portrait, mais ensuite il arrête de roucouler, retrouve une émission plus directe qui se rapproche de sa manière de chanter plus directe des 60's - même si le rendu est très différent parce que la voix a vieilli.

Rubato a écrit:

1965. Un album que l'on ne présente plus.
Je l'écoute depuis plus de 50 ans et le plaisir est intact.
...et la guitare aérienne de Michael Bloomfield sur "Desolation row"  
Chef d'œuvre !

Rubato

Est-ce que toi ou quelqu'un d'autre a vu le documentaire Rolling Thunder Revue: A Bob Dylan Story By Martin Scorsese ?
Des réactions ?
M'inscrire à Netflix pour ça ne m'intéresse pas trop. On peut aussi espérer une sortie DVD prochainement

docteur mabuse a écrit:

Est-ce que toi ou quelqu'un d'autre a vu le documentaire Rolling Thunder Revue: A Bob Dylan Story By Martin Scorsese ?
Des réactions ?
M'inscrire à Netflix pour ça ne m'intéresse pas trop. On peut aussi espérer une sortie DVD prochainement  

On peut le voir ici...sans les sous-titres.

Rubato a écrit:

On peut le voir ici...sans les sous-titres.

Hum, c'est moyennement légal ça, non ?

Stefano P a écrit:

Rubato a écrit:

On peut le voir ici...sans les sous-titres.

Hum, c'est moyennement légal ça, non ?

Plus que moyennement, je pense !!

Comme dirait Bob :

"But to live outside the law, you must be honest"

>>> Absolutely Sweet Marie:

Lui qui est quand même un businessman accompli et très scrupuleux, que tous ces enregistrements pirates prolifèrent, ça doit bien être un peu délibéré quelque part ... sur un air de "F... copyright !"
 https://reason.com/2015/02/08/bob-dylans-musicare-speech-and-the-case/

...le chorus à l'harmonica sur Absolutely Sweet Marie !!

...et on enchaine avec 4th time around

Bob Dylan
Travelin' Thru
The booleg series vol.15 1967-1969 / 2019

Spoiler:

Pour moi, le plus intéressant est le CD1 avec les versions alternatives des albums "John Wesley Harding" & "Nashville Skyline".

Je n'ai pas été franchement emballé par les deux autres; il y de bonnes choses, mais...bon, il faudra que je les réécoute.

Il y a un inédit pour la session de "Nashville Skyline"; c'est "Western Road", un blues, qui aurait eu sa place dans l'album "officiel".
D'ailleurs je me demande si je ne préfère pas ces versions alternatives ("Nashville Skyline"), je les trouve moins "country" et plus "pêchues" !

More Blood, More Tracks / 2018



C'est la version "simple" à 1 CD du bootleg series n°14 (6 CD) sorti en 2018 et issu des sessions de l'album Blood on the tracks de 1974

Ce qui nous donne en quelque sorte une "autre version" de l'album officiel, en plus dépouillé.
Les titres que l'on trouve ici, des "prises" différentes sont enregistrés brut de fonderie  "live" en studio sans overdub.

Voix, guitare et harmonica; une basse sur quelques titres.

Pendant la production de Blood on the tracks, , Dylan demandait au producteur "d'accélérer" les titres de 2 à 3%.
Les versions de l'album officiel sont donc des versions "accélérées" ! pratique courante dans les 1960s et 1970s.

Ce n'est pas le cas pour les titres de "More Blood, More Tracks".

Un titre suppémentaire: "Up to me" que l'on trouvait déjà dans le bootleg series n° 1-3 sorti en 1991