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| Eugen Jochum | |
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Auteur | Message |
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aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Eugen Jochum Jeu 9 Juil 2009 - 13:39 | |
| C'est un chef que j'ai découvert assez récemment mais que j'apprécie beaucoup. Je le connais notamment dans son enregistrement de Lohengrin de 1954 à Bayreuth, sa symphonie n°8 de Bruckner en 1949 avec l'Orchestre philarmonique d'Hambourg. Jochum est un chef d'orchestre allemand né le 1er novembre 1902 à Babenhausen (Souabe). Il commence par étudier le piano et l'orgue à Augsbourg et la direction d'orchestre à Munich. Son premier emploi est répétiteur de piano à l'Opéra de Munich, puis à Kiel. En 1927, il débute en tant que chef d'orchestre avec l'Orchestre philarmonique de Munich. Il dirige par la suite plusieurs orchestres, notamment à Duisbourg, à la radio Berlinoise, à l'Opéra de Hambourg où il travaille avec certains compositeurs comme Hindemith et Bartók. Dès 1932, il enregistre et donne des concerts avec la Philarmonie de Berlin qu'il dirigera régulièrement pendant plus de 50 ans en concert ou en tournée. Il crée l'Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise en 1949, il le dirigera jusqu'en 1960. Il rejoint l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam en lien avec Haitink. Il prend la direction de l'Orchestre symphonique de Bamberg de 1969 à 1973.Parallèlement, il dirige souvent à Bayreuth et Salzburg. En 1975, il termine sa carrière de chef à la tête de l'Orchestre philarmonique de Londres et est invité dans le même temps à Dresde et Amsterdam. Ses derniers enregistrements ont été faits avec les orchestres de Bamberg et du Concertgebouw d'Amsterdam. Il meurt à Munich le 26 mars 1987. - Spoiler:
Dernière édition par aurele le Jeu 9 Juil 2009 - 17:13, édité 2 fois |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 34 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 9 Juil 2009 - 13:48 | |
| C'est joli, toutes ces couleurs... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97898 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 9 Juil 2009 - 13:48 | |
| Hou-là, quel boulot ! C'est chouette, on n'aura plus qu'à citer les pochettes. |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 9 Juil 2009 - 13:57 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Hou-là, quel boulot ! C'est chouette, on n'aura plus qu'à citer les pochettes.
Certaines pochettes ne permettent pas de bien voir. |
| | | Octavian Glasse les fraises
Nombre de messages : 7333 Age : 41 Localisation : Près du Vieux Port Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 9 Juil 2009 - 14:03 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- C'est chouette, on n'aura plus qu'à citer les pochettes.
Marrant, c'est exactement ce que j'ai pensé... Sinon, Aurèle, si tu nous disais un peu plus exactement ce que tu "apprécie[s] beaucoup" chez Jochum?... Je n'ai et ne connais que deux disques de lui, sa 9e de Bruckner, qui ne m'enthousiasme pas (mais c'est peut-être un peu -beaucoup- lié à Bruckner, il faut bien dire), et le coffret des "Trionfi" (Carmina Burana, Catulli Carmina, Trionfo di Afrodite) de Orff, dans lequel il est, si je me souviens bien, considéré comme une référence historique du fait de sa proximité avec le compositeur... mais je dois dire qu'au moins pour Carmina Burana que je peux comparer avec d'autres versions, sans que cela soit déplaisant, c'est une version qui est certes au-dessus d'autres mais qui ne m'enthousiasme pas non plus tout particulièrement... |
| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14345 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 9 Juil 2009 - 14:12 | |
| Aurele tu pourrais peut-être mettre toutes ces pochettes sous spoiler. Ce n'est pas inintéressant de les voir mais c'est dommage d'avoir à scroller pendant 5 minutes pour arriver au second message |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 9 Juil 2009 - 14:12 | |
| C'est un chef qui n'est pas mou dans sa direction d'orchestre qui est pleine de reliefs dans ce que je connais de lui pour le moment. Il sait aussi mettre de la poésie dans sa direction de Lohengrin par exemple. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97898 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| | | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 9 Juil 2009 - 14:13 | |
| - WoO a écrit:
- Aurele tu pourrais peut-être mettre toutes ces pochettes sous spoiler. Ce n'est pas inintéressant de les voir mais c'est dommage d'avoir à scroller pendant 5 minutes pour arriver au second message
Je veux bien si cela peut faciliter la lecture. |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| | | | Passage De passage pour longtemps
Nombre de messages : 2134 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/07/2007
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 9 Juil 2009 - 15:04 | |
| - aurele a écrit:
- .
Jochum est un chef d'orchestre allemand né le 1er novembre 1962 à Babenhausen (Souabe).
Il y a une petite coquille, Aurèle! Enfin j'espère parce que ça ne me rajeunit pas de penser que Jochum était juste quelques années plus vieux que moi. Le Freischütz que tu mentionnes, en dehors de ses qualités artistiques, souffre de saturations de la prise de son dans les fortissimos, c'est bien dommage. |
| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14345 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 9 Juil 2009 - 15:21 | |
| J'aime bien ses symphonies de Bruckner avec la Staatskapelle de Dresde (EMI/Brilliant) mais la prise de son rend les cuivres parfois pénibles à l'écoute. Je ne sais pas si je suis le seul à être dérangé par cet aspect mais sinon c'est vraiment très bon. |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| | | | Nathan03 Néophyte
Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 10/09/2008
| Sujet: Re: Eugen Jochum Ven 10 Juil 2009 - 0:02 | |
| J'ai découvert ce chef avec son coffret des symphonies anglaises de Haydn. Il m'a beaucoup plu par l'incroyable puissance qui se dégage de sa direction, sans qu'on atteigne la dimension martiale d'un Karajan. C'est en tous cas l'impression que j'ai lors des écoutes de ses oeuvres, impression confirmée par ses symphonies de Bruckner chez DG. |
| | | christophe21 Mélomaniaque
Nombre de messages : 753 Date d'inscription : 20/05/2008
| Sujet: Re: Eugen Jochum Mer 15 Juil 2009 - 20:02 | |
| j'ai sa version des Maîtres Chanteurs de Nuremberg, que je trouve excellente, supérieure à celle de Karajan. C'est un chef qui a fait des enregistrements de référence pour les symphonies de Bruckner, mais je ne connais pas ses interprétations des symphonies de Schubert. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 16 Juil 2009 - 3:08 | |
| - aurele a écrit:
c'est à mon avis mineur, la 5è est en mono et d'une direction un peu précieuse extrêmement datée, sans rien du punch que l'on met aujourd'hui dans l'oeuvre: j'ai beau aimer les vieilles cires, ça sent quand même beaucoup la poussière (le menuet!). la 9è est en stéréo et plus recommandable mais quand même un peu mollassonne à mon goût, c'est moins bon que Furtwängler si on cherche une interprétation libre et romantique. à mon sens une vraie réussite de Jochum c'est ce disque: j'étais tombé là dessus un peu par hasard et c'est exceptionnel, pour moi les plus belles symphonies de Haydn qui soient: un punch, une vitalité, un mordant déjà baroqueux, sans aucune complaisance romantique, et en même temps un vrai son d'orchestre plein et délié, extrêmement limpide et lisible. une alliance étonnante qu'on retrouve chez peu de chefs, on pense beaucoup au Haydn de Bernstein (le mordant des basses, la présence des cuivres, tout ça anticipe l'interprétation "historique"). Bien sûr vibrato et même portamenti sont de rigueur mais l'énergie et l'enthousiasme généraux sont plus que communicatifs! |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 16 Juil 2009 - 3:12 | |
| et au passage, il a fait deux intégrales des symphonies de Beethoven d'une belle qualité: la première au Philharmonique de Berlin (à une époque où il espérait sans doute être nommé à vie, vers 1953-54), en mono, mais très fortement teintée de furtwänglérisme, agréablement spontanée et à la réalisation excellente (ça me plaît beaucoup), la seconde au Concertgebouw en 1967-68 (Philips), assagie, plus lente, plus contemplative, pas moins énergique ni moins bien conduite, avec des "must" (la 3è, la 5è, et surtout la 6è!). |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Eugen Jochum Mer 22 Juil 2009 - 18:51 | |
| Jochum, c'est toujours l'assurance d'un bon enregistrement, engagé. Un des meilleurs chefs, dans le même lot que Böhm. |
| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14345 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Eugen Jochum Mer 22 Juil 2009 - 18:58 | |
| Ca ne sert à rien de balancer une vérité générale comme ça, c'est plus intéressant de donner des jalons discographiques, c'est un peu le but d'un topic disco : il y a forcément des enregistrements meilleurs que d'autres, des disques incontournables, etc.
Tu recommanderais quoi en priorité ? |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Eugen Jochum Mer 22 Juil 2009 - 19:02 | |
| Bon, je suis un peu fatigué ce soir (10h de train), mais je connais et apprécie ses Meistersinger, son Cosi, et puis d'autres choses aussi, dont je ne me souviens plus... |
| | | Jaky Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9426 Age : 64 Localisation : Ch'tite ville Date d'inscription : 23/07/2005
| | | | kik212003 Néophyte
Nombre de messages : 11 Age : 45 Localisation : Roquefort la Bedoule Date d'inscription : 15/01/2008
| Sujet: Re: Eugen Jochum Dim 15 Aoû 2010 - 0:46 | |
| Si je ne dis pas de bêtise il est encore considéré comme une référence absolue chez Bruckner. Je ne suis pas un spécialiste de ce compositeur, mais l'intégrale de ses symphonies m'a beaucoup plu (dispo chez Brillant Classics à la tête de la Staatkapelle de Dresde). Il est moins connu chez Beethoven, à tort à mon avis. Ses versions des 3e-5e-7e-9e à la tête du Concertgebouw sont magnifiques. Des interprétations à l'ancienne, certes, mais sublimes (intégrale dispo chez Philips Collection Original Masters). |
| | | LeKap Mélomaniaque
Nombre de messages : 1650 Age : 67 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 23/04/2010
| Sujet: Re: Eugen Jochum Dim 15 Aoû 2010 - 17:09 | |
| un tout grand Brucknerien soit avec Dreden chez Emi ou avec Radio Bavaroise et Berlin chez DGG -deux intégrales admirables
ses concertos pour piano de Brahms avec Guilels sont également une grande réussite
il a fait également un enlèvement au sérail avec Wunderlich excellent
un chez de la grande tradition allemande |
| | | adriaticoboy Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7173 Date d'inscription : 17/08/2005
| Sujet: Re: Eugen Jochum Dim 2 Mar 2014 - 23:19 | |
| Bonne nouvelle pour ceux qui n'auraient pas encore grand chose de Jochum et qui voudraient se rattraper à peu de frais: Universal Italie va rééditer ses Beethoven, Brahms et Brucner de chez DG en coffret économique: http://www.amazon.it/The-Symphonies-Jochum/dp/B00IK5I0TU Par contre, pour ceux qui ont déjà les Brahms et les Bruckner et qui guettaient juste le retour de l'intégrale Beethoven (devenue introuvable sauf sur le marketplace et hors de prix), c'est plutôt une publication particulièrement "agaçante" |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Eugen Jochum Lun 3 Mar 2014 - 1:00 | |
| +1J'avais loupé la réédition en Original Masters de cette intégrale Beethoven. Bon, me reste l'autre avec le Concertogebouworkest chez Philips. |
| | | milia Mélomane averti
Nombre de messages : 145 Age : 50 Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Eugen Jochum Mer 5 Mar 2014 - 23:24 | |
| Je chéris tout particulièrement son intégrale Beethoven EMI avec Londres (magnifiques 3e, 5e, 6e et 7e) d'un grand naturel. Je ne connais pas les deux autres, mais Jochum est un beethovenien mésestimé. |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 6 Mar 2014 - 12:11 | |
| Un des premiers chefs que j'ai eu l'occasion d'écouter en concert et un chef que j'ai toujours apprécié et aimé !
J'ai assisté à des concerts dirigés par Eugen Jochum, à Londres et à Paris, à la tête du National et de l'Orchestre de Paris. Je me souviens très précisément de son dernier concert à Paris, il avait dirigé les trois dernières Londoniennes de Haydn. Malgré son âge, il avait dirigé ces symphonies avec beaucoup de vivacité et d'humour quand bien même il devait alors diriger assis. J'étais incrédule lorsque j'appris sa mort : je l'avais tant et si souvent entendu que je n'imaginais pas qu'il put nous quitter.
C'est un des interprètes de musique germanique (Beethoven, Brahms, Haydn, Mozart, Schubert) que je préfère : disons que j'entends cette musique comme il la joue. C'était un intellectuel, ses interprétations demeuraient très traditionnelles, elles avaient beaucoup d'élan, de gravité aussi, elles manquaient parfois de fantaisie mais n'étaient pas empruntes de lourdeur. Il était aimé en Angleterre durant les années soixante dix et il a enregistré son troisième cycle Beethoven et son second cycle Brahms avec des orchestres londoniens ce que j'ai regretté : son art ne s'exprimait pleinement qu'à la tête d'un orchestre germanique, me semble-t-il. Que n'a-t-il enregistré ces dernier cycles à la tête de l'Orchestre National de Saxe à Dresde !
Ce fut un sinon "le" spécialiste des symphonies d'Anton Bruckner mais, malgré toute l'admiration que j'avais pour lui, il n'a jamais toutefois réussi à faire de moi un "Brucknérien" convaincu. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Eugen Jochum Dim 4 Mai 2014 - 0:21 | |
| Jochum étant sans doute mon chef préféré dans la catégorie des «grands anciens», j’aurais tendance à dire qu’on ne perdrait pas son temps à tout écouter de son legs discographique. Toutefois... - WoO a écrit:
- Ca ne sert à rien de balancer une vérité générale comme ça, c'est plus intéressant de donner des jalons discographiques, c'est un peu le but d'un topic disco : il y a forcément des enregistrements meilleurs que d'autres, des disques incontournables, etc.
Tu recommanderais quoi en priorité ? Donc, afin d’orienter ceux qui ne seraient pas nécessairement prêts à aller aussi loin dans l’exploration du legs d’Eugen Jochum, voici une ébauche de classement par ordre de priorité - ordre par définition subjectif et contestable. (Je suis désolé, cela risque d’être trop long.) 1. Les enregistrements essentiels, ceux qu’il est selon moi nécessaire de posséder même sans s’intéresser spécifiquement à Jochum: a. Dans Bruckner, le compositeur dont Jochum est le plus largement reconnu comme un «spécialiste» (même si, à titre personnel, je lui préfère encore Böhm et Andreae): - L’intégrale symphonique (1 à 9) - La sélection d’œuvres sacrées avec chœur (les 3 Messes, le Te Deum, le Psaume 150) enregistrées pour DG avec les Berliner Philharmoniker et la Radio Bavaroise. La base de toute discographie brucknérienne. On pourra certes trouver les choix textuels traditionnels, l’interprétation encore parsemée çà et là de tics wagnériens (les cuivres doublés de la 8e); on pourra encore pointer quelques baisses de tension (la 6e) et préférer, symphonie par symphonie, d’autres interprétations (Böhm pour la 7e et la 8e, en particulier). Il n’empêche: ces enregistrements demeurent ce qu’on peut imaginer de mieux en tant qu’intégrale dans une perspective «romantique» avec grand orchestre, tant sur le plan du style (ne versant jamais dans le monumentalisme figé ni dans la surinterprétation expressionniste) que de la qualité de la réalisation (en particulier dans les enregistrements berlinois, où l’orchestre conserve ce timbre sombre mais acéré, jamais épais, typique de l’ère Furtwängler-Fricsay - en particulier dans la 1e, un sommet méconnu). La prise de son est en outre assez bonne. b. Dans le répertoire choral «classique» ou «baroque tardif», Jochum est à mon sens le chef «pré-baroqueux» qu’il faut écouter (avec Scherchen, mais dans une toute autre optique; en tous cas, bien plus, par exemple, que l’empesé Klemperer). Alors même que les effectifs choraux sont surdimensionnés et l’instrumentarium inadéquat, il y a là quelque chose d’exceptionnel qui tient, je pense, à la fois à des qualités techniques (la précision rythmique, en particulier - rare dans ce genre d’interprétations) et à un point de vue très engagé (on sent ici que le théologien Jochum sait de quoi il parle), admirablement relayé par des solistes «hors-style» mais exceptionnels interprètes du texte (Haefliger ou Fassbaender!). Dans ce répertoire, on privilégiera: - Tous ses Bach: les deux Passions et l’Oratorio de Noël (Philips) et la Messe en si mineur (EMI). La plus parfaite illustration de ce que je viens d’écrire. - La Cäcilienmesse de Haydn (DG), où le poids du matériau ne bride jamais l’élan ni ne recouvre les finesses de détail (avec un Josef Greindl particulièrement impressionnant), voire une Création (Philips) d’une grande sérénité (même si les collectionneurs pourront préférer le «live» de 1954 avec Hotter et Seefried - distribué je ne sais où aujourd’hui). - La Grande Messe de Mozart (Orfeo) avec une Seefried en état de grâce, et le couplage Messe du Couronnement / Vêpres d’un confesseur (EMI) avec une Edda Moser prodigieuse. (- On pourra même écouter le Requiem (DG), capté «live» au Stefansdom en 1955. Les chœurs du Staatsoper sont vraiment catastrophiques, mais la ferveur de la direction et les interventions de Seefried et de Kim Borg sont vraiment saisissants.) c. Das Lied von der Erde de Mahler avec Haefliger, Merriman et le Concertgebouw (DG «The Originals»). Pour moi (et Dieu sait combien j’aime cette œuvre, et combien d’interprétations j’ai pu en thésauriser) la plus grande version. Le tissus orchestral est incroyablement travaillé et mis en place (avec un côté tourmenté dans la luxuriance qu’on n’aurait pas imaginé a priori chez Jochum), l’interprétation «expressionniste» d’Haefliger est hallucinante, la voix de Merriman d’une richesse inouïe... Une des rares versions que je puisse réécouter sans qu’elle finisse par perdre son impact. d. Les deux Concertos pour piano de Brahms avec Emil Guilels et les Berliner Philharmoniker (DG «The Originals»). Si c’est d’abord pour Guilels que ces enregistrements sont légitimement admirés, il n’en demeure pas moins que celui-ci bénéficie en Jochum du chef idéal pour lui répondre: chez l’un comme chez l’autre, on trouve cette même alliance d’un grand raffinement «classique» (les subtilités rythmiques, le chant des voix médianes) et d’une puissance «romantique» (la pulsation des basses). [ e. Orff, qu’il s’agisse du premier cycle mono des Trionfi ou des enregistrements stéréo des seuls Carmina burana et Catulli carmina avec le Deutschen Oper Berlin (DG). Entre crochets, car ces œuvres sont à mon goût rien moins qu’inoubliables; mais dans ma «première catégorie» tout de même, dans la mesure où s’il y a bien une lecture susceptible de les faire passer, c’est celle de Jochum - qui en atténue la monumentalité, la vulgarité démonstrative et le simplisme pour tenter de faire ressortir ce qui peut le mieux marcher dans ces partitions: le côté grinçant et la verdeur, et un côté «folklore bavarois». Bref, si de telles œuvres, par ailleurs têtes de gondole des rayons classiques, méritent des «versions de référence», ce ne peut guère être que celles de Jochum.] |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Eugen Jochum Dim 4 Mai 2014 - 0:27 | |
| (Suite du pensum)
2. Certains enregistrements de Jochum sont en outre indéniablement «à connaître» même si l’on n’est pas un inconditionnel de ce chef; toutefois, telle ou telle imperfection empêche d’y reconnaître une référence absolue pour l’œuvre - ou bien d’autres versions encore plus abouties en font des versions nécessaires mais «de complément».
a. Beaucoup d’enregistrements nous laissent deviner quel remarquable chef d’opéra Jochum put être: - Tout d’abord, chez Mozart, un Così fan tutte d’anthologie (DG): un de ceux où la vie théâtrale est la plus intense, grâce à un Berliner Philharmoniker qu’on a rarement entendu aussi léger et aussi précis. Il faut ajouter l’Alfonso insinuant et mielleux de Fischer-Dieskau, Prey et Haefliger excellents dans les rôles des deux amants (et qui déjouent les préventions que l’on pourrait avoir contre des chanteurs aussi «teutons»), Merriman parfaite en Dorabella (avec moins d’afféterie que chez Karajan). Reste la Fiordiligi de Seefried... la voix en est objectivement assez abîmée: pour qui apprécie (c’est mon cas) comment l’intelligence interprétative et l’engagement pallient ce défaut, cela ne rendra cette gravure que plus précieuse; mais ce ne sera pas forcément le cas de tout le monde. - Toujours côté mozartien, Die Entführung aus dem Serail (DG) qui reste en tête de la discographie «historique», juste derrière Fricsay (vocalement idéal) mais devant Krips (beau mais manquant de nerf) - ne serait-ce que pour la direction vive et sobre de Jochum et celui qui est selon moi le plus beau Belmonte de la discographie: Wunderlich. Le reste de la distribution est plus «Bayerisches Staatsoper» (Köth, Böhme...) - Le cas du Freischütz de Weber (DG) est assez semblable: on est juste derrière la référence Keilberth mais vraiment de très peu (et devant à peu près tout le reste, sauf peut-être des live de Furtwängler ou Kleiber père). Les sonorités de la Radio bavaroise sont moins séduisantes que celles de Berlin, mais la direction de Jochum est plus efficace, à la fois plus sobre et plus intensément théâtrale (la Gorge aux Loups est d’anthologie). Quant à la distribution, Seefried est à mon sens la seule à pouvoir rivaliser avec Grümmer (tout en proposant bien sûr tout autre chose), Streich est l’Ännchen idéale, Böhme force certes un peu sur la caractérisation du «méchant» Kaspar (mais après tout, le Freischütz relève bien du mélodrame et de l’imagerie populaire), le seul point faible est sans doute le Max vocalement gêné de Richard Holm (surtout comparé à Rudolf Schock). Autre point faible: une prise de son relativement médiocre pour du DG de cette époque (pas mal de saturation). - Du côté de Wagner, on ne pourra pas non plus passer à côté des témoignages du bref passage de Jochum au Neues Bayreuth (1953-1954): ils comptent tout simplement parmi les meilleurs... Le Tristan de 53 (Andromeda) est de toutes façons à connaître, ne serait-ce que pour l’unique Isolde intégrale de Varnay qui est de bout en bout hallucinante (supérieure à Mödl l’année précédente - aussi violemment incarnée que cette dernière mais d’une maîtrise vocale supérieure), mais aussi pour le Kurwenal incroyablement sombre de Neidlinger (avec le Tristan barytonnant de Vinay, le III est d’une noirceur vocale inouïe); et la battue, rapide et précise, de Jochum (plus traditionnelle que celle de Karajan en 52) relance sans cesse le drame qui prend des allures de course à l’abîme (sinon, Ludwig Weber et Ira Malaniuk... les bayreuthophiles ont fini par s’y faire). Quant au Lohengrin de 54 (Andromeda), on y retrouve le Lohengrin de Windgassen et l’Ortrud de Varnay (connus par ailleurs, mais ils me semblent là à leur meilleur, tant pour l’incarnation que pour la qualité de la voix), mais aussi deux futurs piliers de Bayreuth à leurs débuts, et des débuts fulgurants: Nilsson (voix extraordinaire ici) et Adam; et DFD dont l’intelligence du texte transfigure le rôle du héraut. Et là encore, la direction de Jochum est claire, va sans cesse de l’avant... Bien sûr, ce sont des live anciens pas toujours très bien captés, mais...
b. Dans Bruckner encore, certains enregistrements symphoniques hors de l’intégrale DG sont à essentiels à l’intelligence du corpus brucknérien: - La 5e enregistrée en public à l’abbaye d’Ottobeuren en 1964, avec le Concertgebouw (Philips). A condition d’accepter les particularités d’une prise de son «d’église» et les imperfections du «live», une lecture d’une ferveur exceptionnelle qui bénéficie en outre de la patine de l’orchestre hollandais. - Les 8e et 9e monophoniques (Philharmonie de Hambourg et Radio Bavaroise) rééditées en DG «The Originals». Ces deux lectures donnent à entendre le Jochum brucknérien d’avant l’intégrale: une lecture d’une intensité et même d’une violence qui seront plus tard gommées (stylistiquement, on est assez proche de la 5e «de guerre» de Furtwängler).
c. Dans le répertoire classique, on retiendra les symphonies de Haydn et de Mozart: comme pour les œuvres chorales de l’âge «anté-baroqueux», Jochum est, avec ces effectifs pléthorique, un de ceux qui «tiennent» le mieux (mais ici, le poids du grand orchestre est sans doute plus handicapant à nos oreilles que dans les œuvres chorales: raison pour laquelle je ne les place qu’en deuxième choix). La direction est d’une grande précision rythmique, tout en ayant une sorte de simplicité radieuse dans la conduite des phrases. - dans Haydn, plus encore que l’intégrale des «Londoniennes» (DG) avec le London Philharmonic, où l’orchestre est un rien pâteux (ce qui ne justifie pas le dédain de la critique, ces derniers temps: la bonne humeur contagieuse de Jochum est infiniment plus proche de l’esprit de ces œuvres que la sécheresse de Szell qu’on semble pourtant lui préférer), il faut écouter les seules 93, 94, 95 et 98 (Berlin Classics) enregistrées un peu plus tôt - avec Dresde: la sonorité à la fois plus sombre et moins «ronde» de l’orchestre fait la différence. - dans Mozart, les enregistrements avec les Bamberger Symphoniker présentent les mêmes qualités: les 39, 40, 41 et la Musique funèbre maçonnique chez Orfeo, les 33, 35, 36 et 38 et les Sérénades «Haffner» et «Kleine Nachtmusik» chez Eurodisc (apparemment les seules symphonies sont disponibles en réédition chez RCA) sont ce que j’ai entendu de meilleur dans ce répertoire (qui n’est pas non plus ce que je préfère).
d. Dans le grand répertoire symphonique romantique, les intégrales Brahms et Beethoven enregistrées pour dans les années 50-60 pour DG avec Berlin (et en partie la Radiodiffusion bavaroise pour Beethoven) me semblent en remarquables (d’une qualité plus constante pour les Brahms). Si, contrairement aux Bruckner de la même époque, je ne les ai pas fait figurer dans les enregistrements «prioritaires», c’est plus en raison de la pléthore d’interprétations encore plus marquantes de la même époque - parce que plus radicales dans leurs conceptions; je pense en particulier à Furtwängler et à Fricsay. C’est d’ailleurs ce qui me retient le plus dans ces gravures (et me les fait préférer aux «remakes» beethovéniens ultérieurs, plus flatteurs à l’oreille): une direction qui est comme un point d’équilibre entre Furtwängler et Fricsay: du premier, cette construction du son et de la phrase qui semblent naître de l’impulsion donné par les basses, mais sans les excès de rubato expressif; du second, la précision rythmique, la battue vive mais sans l’espèce de sécheresse de la sonorité - et la sonorité de Berlin à cette époque.
e. Il est enfin des versants du répertoire allemand du XXe siècle qui peuvent paraître plus marginaux à des mélomanes français, mais qui à mes yeux sont essentiels et que Jochum a, assez logiquement, fort bien servi: on retiendra ainsi chez Orfeo un magnifique programme Hindemith (Concerto pour violoncelle avec Mainardi et Danses symphoniques), qui situe bien Hindemith dans une double filiation, à la fois néo-classique et postromantique; et un très beau Pfitzner (avec une version de Von deutscher Seele plus aérée que Keilberth, plus sereine que Krauss et les rares Urworte Orphisch). |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Eugen Jochum Dim 4 Mai 2014 - 0:33 | |
| (Suite et fin du pensum...)
3. Certains enregistrements de Jochum méritent largement d’être écoutés et même réécoutés, mais leur acquisition n’apparaîtra nécessaire qu’à ceux qui désirent réellement connaître Jochum de manière plus approfondie, soit qu’il s’agisse de beaux doublons, soit de témoignages moins essentiels, ou grevés de quelque défaut particulier:
a. Pour Bruckner, on pourrait ainsi citer la seconde intégrale des Symphonies enregistrée avec Dresde (EMI): la sonorité moins flatteuse (ou est-ce la prise de son?) suscite une lecture plus tranchante, plus dégraissée, moins ample dans le geste mais d’une plus grande clarté polyphonique que la première. b. On pourrait de même citer les enregistrements réalisés par Jochum avec le Concertgebouw pour Philips: la seconde intégrale des symphonies de Beethoven (réédition Decca?); quelques symphonies de Mozart; un beau programme associant la 4e de Schumann et la 4e de Schubert. Ici, le Concertgebouw apporte sa sonorité qui magnifie les textures orchestrales, et ajoute au travail de Jochum sur la polyphonie une dimension hédoniste qu’on ne lui connaît pas dans ses autres gravures. Dans le même ordre d’idées (un Jochum plus hédoniste), on écoutera avec plaisir le couplage «Jupiter» / «Inachevée» avec le Boston Symphony (DG). Ou encore, mais à l’inverse, chez EMI, la troisième intégrale des symphonies de Beethoven et la seconde intégrale des Symphonies de Brahms avec le Philharmonique de Londres: avec un orchestre plus massif, aux sonorités moins flatteuses, Jochum travaille davantage dans le sens de la linéarité et de la vigueur rythmique. Tout cela n’est sans doute pas premier dans une discographie pléthorique, mais demeure de la (très) belle ouvrage. c. Un disque sans doute pas essentiel, mais pour moi tout à fait jubilatoire, enregistré à Londres dans la foulée des Haydn, dont on retrouve le côté souriant: les Variations Haydn de Brahms et les Variations Enigma d’Elgar (DG). d. Les Meistersinger (DG): «référence» ambiguë (surtout considérée comme telle dans la mesure où elle fut longtemps la seule version de studio «moderne» à concurrencer Karajan / Dresde, et où on y trouve le Sachs de DFD), souvent critiquée (pour le Sachs de DFD, le Walter de Domingo ou l’Eva de Ligendza...) et de fait insatisfaisante, voire agaçante; pourtant Jochum donne à un orchestre qui n’est pas le plus beau du monde (Opéra de Berlin) une vie et une clarté qui ont leur charme.
4. Le brucknéro-jochumien fanatique dans mon genre aura bien entendu la déplorable manie de collectionner tous les témoignages de Jochum dans Bruckner. Et il n’aura que l’embarras du choix: des gravures Telefunken des années 30 et 40 aux ultimes «live» d’Amsterdam dans les années 80 (chez Tahra) en passant par des concerts parisiens (Montaigne) ou japonais, voire une 8e «live» à Saint-Florian avec les Bamberger Symphoniker, qui n’est disponible à ma connaissance qu’en microsillon et à l’abbaye de Saint-Florian même... Le pire est qu’il arrivera même à dénicher dans tout cela d’absolues merveilles...
5. Il y a aussi des gravures qui, si elles ne sont jamais médiocres ou bâclées (Jochum était trop consciencieux pour cela) ne relèvent que d’une bonne routine à l’ancienne: c’est par exemple le cas des symphonies de Schubert ou de Mozart avec la Radiodiffusion bavaroise (DG); ou de ses Strauss, toujours les mêmes (Till, Don Juan, valses du Rosenkavalier) que ce soit avec Bamberg (RCA) ou le Concertgebouw (Philips).
Voilà, pardonnez-moi si j'ai été trop prolixe, mais j'espère du moins que cela aura pu aider quelques-uns à s'y retrouver un peu dans la discographie de Jochum. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97898 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Eugen Jochum Dim 4 Mai 2014 - 11:17 | |
| Merci pour ce panorama, Benedictus. Je suis largement d'accord avec ta hiérarchie (Bruckner et Bach au sommet, Beethoven et Brahms beaucoup plus dispensables), et assez largement aussi avec les distinctions internes aux répertoires. En revanche, ses Maîtres sont pour moi une référence sans équivoque : on peut dire ce qu'on veut sur le détail, mais il s'agit d'un des enregistrements les plus vivants de la discographies, et toutes les réserves sur les emplois ou les limites de chacun s'effacent largement dans le résultat de la grande entreprise. |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Eugen Jochum Dim 4 Mai 2014 - 11:31 | |
| J'ai également trouvé ce panorama très intéressant. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Eugen Jochum Dim 4 Mai 2014 - 12:23 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- En revanche, ses Maîtres sont pour moi une référence sans équivoque : on peut dire ce qu'on veut sur le détail, mais il s'agit d'un des enregistrements les plus vivants de la discographies, et toutes les réserves sur les emplois ou les limites de chacun s'effacent largement dans le résultat de la grande entreprise.
C’est exactement l’impression que je gardais jusqu’à ce que je le réécoute avant-hier... pour vérifier, avant de publier ce panorama. (Dans un premier jet, je l’avais classé avec les autres enregistrements d’opéras en écrivant: «- Quant aux Meistersinger, aussi souvent cité comme une référence que critiqué pour le détail de la distribution (tantôt pour le Sachs de DFD, tantôt pour le Walther de Domingo, tantôt pour l’Eva de Ligendza), il n’en demeure pas moins, en tant qu’ensemble, représentatif des qualités de Jochum à l’opéra: une direction sans temps morts capable d’emporter dans un même élan une distribution certes hétérogène.» Comme quoi...) Or, à la réécoute, le Sachs de DFD et le Walther de Domingo m’ont paru non seulement assez pénibles (mais cela, c’est une question de goût personnel) - mais surtout plus déséquilibrants pour l’ensemble que je n’en avais gardé le souvenir. Je me suis dit que des interprétations plus médiocres mais moins typées (du genre du Sachs d’Edelmann ou du Walther de Kmentt) se seraient sans doute mieux fondues dans l’ensemble (comme Jochum s’accommode bien de Holm dans le Freischütz). Cela dit, cette déception toute fraîche a sans doute exagérément influencé mon classement: on pourrait aussi bien réattribuer à ces Meistersinger la place que je leur avais initialement assignée. (C’est-à-dire: pas aussi pleinement satisfaisants que Kubelik et Kempe, mais in close pursuit, avec les live bayreuthiens de Cluytens et Böhm - et devant les deux Karajan, les deux Solti, pour ne rien dire des pénibles Knappertsbusch). |
| | | Diablotin Mélomaniaque
Nombre de messages : 1150 Age : 58 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 25/03/2010
| Sujet: Re: Eugen Jochum Dim 4 Mai 2014 - 13:29 | |
| J'aime beaucoup Jochum, mais pas vraiment dans Bruckner, pour tout dire... Cette façon de se précipiter dans les climax, cette instabilité de tempo, ce traitement séquentiel aux dépends de l'architecture, tout cela me convient moins que des versions plus construites. Par contre, ses Brahms avec Berlin (symphonies, avec un orchestre aussi beau que celui de Van Kempen pour accompagner Kempff dans les concerto de Beethoven -je rapproche toujours ces deux coffrets en terme d'identité sonore...-, concerti avec Gilels) et ses Beethoven m'ont toujours tout-à-fait convaincu. Quant à Wagner, je place très haut dans leurs discographies respectives le Tristan de 1953 (Varnay, Vinay, Neidlinger - Bayreuth) et les Meistersinger de 1949 (Hotter, opéra de Münich), très au-dessus pour ce dernier coffret du remake officiel, que je goûte beaucoup moins. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97898 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Eugen Jochum Dim 4 Mai 2014 - 13:48 | |
| - Benedictus a écrit:
- C’est exactement l’impression que je gardais jusqu’à ce que je le réécoute avant-hier... pour vérifier, avant de publier ce panorama.
C'est amusant, j'avais été un peu déçu aussi la dernière fois que je l'ai écouté. Le Walther de Kmentt, oui, j'échange sans hésiter, en revanche Edelmann, c'est forcément moins bien que DFD et ça dépend des soirs... le témoignage bayreuthien avec Karajan est assez horrible du point de vue du timbre, de la ligne... - Citation :
- (C’est-à-dire: pas aussi pleinement satisfaisants que Kubelik et Kempe, mais in close pursuit, avec les live bayreuthiens de Cluytens et Böhm - et devant les deux Karajan, les deux Solti, pour ne rien dire des pénibles Knappertsbusch).
Difficile d'approcher Kubelik ici, effectivement, mais j'aime beaucoup Karajan, en tout cas avec Dresde (dans l'autre, il y a... Edelmann) : à défaut d'une distribution éclatante, tout est si soigné, sans renoncer à l'humour... J'aime Solti aussi, mais ça manque un peu de souplesse pour ce type d'ouvrage, en effet. (Knappertsbusch, ça va très bien, si on ne s'intéresse pas trop à l'orchestre.) |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Eugen Jochum Mar 12 Jan 2016 - 8:58 | |
| Dans le cadre de la Tribune de France Musique consacrée à la Petite musique de nuit de Mozart, Jochum/Bamberg s'est rapidement fait éjecter de la confrontation. Ces/ses dernières lectures m'ont pourtant souvent séduit (je pense à un bel album Richard Strauss où tout a, à mon goût, le juste poids de la "juste" démesure ; à une dense 8e de Bruckner, enlevée sans apprêts et sans excès ; à des symphonies de Mozart d'un classicisme sans raideur). Un reproche, en revanche, mis un vrai : des prises de son à la fois très/trop larges, profondes, épaisses qui dessinent un orchestre pâteux, si ce n'est pataud (Jochum, sans être un coloriste ou un "verticaliste" funambule/forcené savait, au moins, parfaitement étager les plans sonores, il me semble). |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Eugen Jochum Ven 15 Jan 2016 - 16:06 | |
| - bAlexb a écrit:
- Dans le cadre de la Tribune de France Musique consacrée à la Petite musique de nuit de Mozart, Jochum/Bamberg s'est rapidement fait éjecter de la confrontation. Ces/ses dernières lectures m'ont pourtant souvent séduit (je pense à un bel album Richard Strauss où tout a, à mon goût, le juste poids de la "juste" démesure ; à une dense 8e de Bruckner, enlevée sans apprêts et sans excès ; à des symphonies de Mozart d'un classicisme sans raideur). Un reproche, en revanche, mis un vrai : des prises de son à la fois très/trop larges, profondes, épaisses qui dessinent un orchestre pâteux, si ce n'est pataud (Jochum, sans être un coloriste ou un "verticaliste" funambule/forcené savait, au moins, parfaitement étager les plans sonores, il me semble).
Quelqu'un considérerait-il la tribune de France-Musique comme une référence ? fomalhaut |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Eugen Jochum Ven 15 Jan 2016 - 16:48 | |
| - fomalhaut a écrit:
- bAlexb a écrit:
- Dans le cadre de la Tribune de France Musique consacrée à la Petite musique de nuit de Mozart, Jochum/Bamberg s'est rapidement fait éjecter de la confrontation. Ces/ses dernières lectures m'ont pourtant souvent séduit (je pense à un bel album Richard Strauss où tout a, à mon goût, le juste poids de la "juste" démesure ; à une dense 8e de Bruckner, enlevée sans apprêts et sans excès ; à des symphonies de Mozart d'un classicisme sans raideur). Un reproche, en revanche, mis un vrai : des prises de son à la fois très/trop larges, profondes, épaisses qui dessinent un orchestre pâteux, si ce n'est pataud (Jochum, sans être un coloriste ou un "verticaliste" funambule/forcené savait, au moins, parfaitement étager les plans sonores, il me semble).
Quelqu'un considérerait-il la tribune de France-Musique comme une référence ?
fomalhaut A défaut de référence (et après tout, oui j'imagine que certain[e]s y attachent quelque importance), ça peut permettre d'ouvrir le débat . (EDIT : d'ailleurs, on connaît la raison de "l'attelage" avec Bamberg à la fin de la carrière du chef ?) |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Eugen Jochum Ven 15 Jan 2016 - 17:18 | |
| Difficile à dire. Jochum était un bavarois dans l'âme. Bamberg est plus ou moins au centre géographique de l'activité de Jochum comme chef d'orchestre et de théâtre. Il a été formé à Augsburg, a officié à Munich, Bayreuth et Bamberg (outre son activité à Amsterdam, Berlin ou Paris bien entendu). Il n'a été chef de cet orchestre que durant 4 ans, de 1969 à 1973. Curieusement, plusieurs de ses enregistrements avec cet orchestre datent d'après son départ comme chef principal... James Loughran l'a remplacé pour les 10 années qui ont suivi son départ et je n'ai retracé aucun enregistrement de ce chef avec 'son' orchestre... |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Eugen Jochum Ven 15 Jan 2016 - 18:00 | |
| Beaucoup se sont effectivement interrogés sur la nomination de Eugen Jochum à Bamberg, un poste beaucoup moins prestigieux que ceux qu'il venait d'occuper. Comme l'a écrit André, ce sont vraisemblablement les ascendances bavaroises de Jochum qui l'ont amener à occuper ce poste après la disparition prématurée de Josef Keilberth durant une représentation de Tristan und Isolde à l'opéra de Munich : Jochum a agi ainsi pour "dépanner" l'orchestre. L'orchestre a joué de malchance : c'était Istvan Kertesz qui avait été désigné pour remplacer Eugen Jochum et la disparition, également prématurée, de Kertesz a entrainé la nomination du chef écossais James Loughran. L'activité discographique de l'orchestre qui avait été relativement fournie durant l'ère Keilberth n'a pas survécu à la disparition de ce dernier. En dehors des enregistrements réalisés par Eugen Jochum mentionnés par André, je ne me souviens pas avoir vu d'enregistrements de cet orchestre...jusqu'au XXIème siècle ou le chef actuel, Jonathan Nott a entrepris un cycle Mahler.
fomalhaut |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Eugen Jochum Ven 15 Jan 2016 - 20:16 | |
| - fomalhaut a écrit:
- Beaucoup se sont effectivement interrogés sur la nomination de Eugen Jochum à Bamberg, un poste beaucoup moins prestigieux que ceux qu'il venait d'occuper. Comme l'a écrit André, ce sont vraisemblablement les ascendances bavaroises de Jochum qui l'ont amener à occuper ce poste après la disparition prématurée de Josef Keilberth durant une représentation de Tristan und Isolde à l'opéra de Munich : Jochum a agi ainsi pour "dépanner" l'orchestre.
L'orchestre a joué de malchance : c'était Istvan Kertesz qui avait été désigné pour remplacer Eugen Jochum et la disparition, également prématurée, de Kertesz a entrainé la nomination du chef écossais James Loughran. L'activité discographique de l'orchestre qui avait été relativement fournie durant l'ère Keilberth n'a pas survécu à la disparition de ce dernier. En dehors des enregistrements réalisés par Eugen Jochum mentionnés par André, je ne me souviens pas avoir vu d'enregistrements de cet orchestre...jusqu'au XXIème siècle ou le chef actuel, Jonathan Nott a entrepris un cycle Mahler.
fomalhaut Mahler, Schubert, Bruckner aussi ; il est à l'Orchestre de la Suisse romande désormais. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97898 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Eugen Jochum Sam 16 Jan 2016 - 14:05 | |
| - André a écrit:
- Difficile à dire. Jochum était un bavarois dans l'âme. Bamberg est plus ou moins au centre géographique de l'activité de Jochum comme chef d'orchestre et de théâtre. Il a été formé à Augsburg, a officié à Munich, Bayreuth et Bamberg (outre son activité à Amsterdam, Berlin ou Paris bien entendu). Il n'a été chef de cet orchestre que durant 4 ans, de 1969 à 1973. Curieusement, plusieurs de ses enregistrements avec cet orchestre datent d'après son départ comme chef principal... James Loughran l'a remplacé pour les 10 années qui ont suivi son départ et je n'ai retracé aucun enregistrement de ce chef avec 'son' orchestre...
Effectivement, jamais vu non plu. En revanche il y a dans les années 80-90 quelques témoignages très avenants. J'ai une Première de Brahms formidable de poésie, mais c'est avec Swarowsky, or chez ce type de label – Pilz – il est quelquefois utilisé comme prête-nom pour Scholz avec des cachetonneurs issus de la Philharmonie Slovaque – ou, vu la belle qualité ici, peut-être un rhabillage sauvage d'un Nanut-Ljubljana. Peu de disques avant que Nott ne s'accoquine avec Tudor, mais ça a toujours été un orchestre remarquable. C'est Hrůša qui va prendre sa place en septembre, pas un grand nerveux, mais un spécialiste du répertoire tchèque doté de grandes qualités en termes de climats et de couleurs (par ailleurs techniquement très réactif en temps réel, même en fosse). |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Eugen Jochum Sam 16 Jan 2016 - 14:27 | |
| J'ai beaucoup aimé Hrusa en concert (Cologne). Il a dirigé une cinquième de Dvorak fougueuse mais remplie de poésie. Pour ce que ça vaut, il a aussi une très belle gestuelle. |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Eugen Jochum Sam 16 Jan 2016 - 14:38 | |
| Si James Loughran n'a pas enregistré avec l'Orchestre Symphonique de Bamberg, il a fait pas mal de disques avec l'Orchestre Hallé de Manchester dont il fut "Principal Conductor" de 1971 à 1983 (Il avait succédé à Sir John Barbirolli), dont une intégrale des symphonies de Beethoven (ASV), une intégrale des symphonies de Brahms (EMI-Classic for Pleasure), ainsi que quelques disques Berlioz et quelques disques de musique britannique. Le fait qu'il fut lié à l'orchestre Hallé et ait enregistré à Manchester explique peut-être qu'il n'ait pas enregistré à Bamberg. C'était un excellent chef dont la carrière a curieusement marqué le pas à partir de la seconde moitié des années quatre-vingt, me semble-t-il. Je me souviens très bien l'avoir vu, entendu et apprécié lors d'une dernière nuit des "Proms", celle de 1982, je crois. fomalhaut |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Eugen Jochum Sam 16 Jan 2016 - 19:52 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- C'est Hrůša qui va prendre sa place en septembre, pas un grand nerveux, mais un spécialiste du répertoire tchèque doté de grandes qualités en termes de climats et de couleurs (par ailleurs techniquement très réactif en temps réel, même en fosse).
... Qu'on peut entendre ici avec le Philharmonique de Radio France : http://www.francemusique.fr/emission/les-vendredis-du-philhar/2015-2016/johannes-moser-joue-le-concerto-pour-violoncelle-de-bohuslav-martinu-01-15-2016-20 ... |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Eugen Jochum Sam 16 Jan 2016 - 20:48 | |
| Quelle coincidence ! C'est justement Johannes Moser, violoncelliste très charismatique, qui jouait dans ce concert Dvorak / Elgar de Jacob Hrusa. Bon, on s'éloigne un peu, là. |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Eugen Jochum Sam 16 Jan 2016 - 20:53 | |
| - André a écrit:
- Bon, on s'éloigne un peu, là.
Beaucoup, tu as raison ; peut-être les connaisseurs du chef et de son répertoire pourraient lui dédier un sujet ? |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97898 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Eugen Jochum Dim 17 Jan 2016 - 21:39 | |
| - bAlexb a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- C'est Hrůša qui va prendre sa place en septembre, pas un grand nerveux, mais un spécialiste du répertoire tchèque doté de grandes qualités en termes de climats et de couleurs (par ailleurs techniquement très réactif en temps réel, même en fosse).
... Qu'on peut entendre ici avec le Philharmonique de Radio France : http://www.francemusique.fr/emission/les-vendredis-du-philhar/2015-2016/johannes-moser-joue-le-concerto-pour-violoncelle-de-bohuslav-martinu-01-15-2016-20 ... On parle justement de ce concert (j'y étais ) dans le fil consacré à la programmation de Radio-France. |
| | | Mohirei Mélomaniaque
Nombre de messages : 542 Date d'inscription : 06/04/2007
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 21 Juil 2016 - 16:54 | |
| Pour information, à l'image des coffrets consacrés à Ferenc Fricsay, Deutsche Grammophon va proposer une série avec les enregistrements d'Eugen Jochum : - Spoiler:
|
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Eugen Jochum Jeu 21 Juil 2016 - 17:48 | |
| Merci pour l'info ! Il ne doit pas me manquer grand-chose, mais c'est l'occasion de tout avoir sous la main ! |
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| Sujet: Re: Eugen Jochum | |
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| | | | Eugen Jochum | |
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