Vesselina Kasarova

Polyeucte a écrit:

Hidraot a écrit:

Et bien si ça t'intéresse, ça vaut vraiment le coup en entier

En fait, je connais même pas la Clémence en entier...

Alors la polyeucte t'as tort, il y a de très belles mélodies dans cet opéra

duo final avec Carmen à Zurich en 2008 avec Jonas Kaufmann : /watch?v=4I_MCMxqfYs

Les registres sont complètement déconnectés depuis quelques années au niveau de la voix de Kasarova. Les sont hyper tubés dans le grave qui sonne très artificiel. Elle fait des efforts au niveau de la diction mais elle a une voix d'ogresse dans le grave. C'est dommage car elle est capable de faire quelques jolies choses. Cela donne un côté vulgaire très désagréable. Quand je pense qu'elle va aborder Dalila avec cette voix là. Kaufmann est remarquable en revanche.

aurele a écrit:

Les registres sont complètement déconnectés depuis quelques années au niveau de la voix de Kasarova. Les sont hyper tubés dans le grave qui sonne très artificiel. Elle fait des efforts au niveau de la diction mais elle a une voix d'ogresse dans le grave.

Tout à fait d'accord avec toi, surtout concernant son grave, c'est de plus en plus laid, sans parler de sa manière de faire les vocalises dans Rossini : elle les transforme de plus en plus en notes piquées faites très lentement.

Je trouve ça d'autant plus triste, que je la trouvais réellement exceptionnelle dans les années 90. Je ré-écoute toujours avec beaucoup de plaisir (et malheureusement beaucoup de regrets ) ses premiers enregistrements.

Pour l'avoir beaucoup admirée, je pense que la voix de Kasarova aujourd'hui n'est plus qu'une ombre ... Tous ses défauts n'en resortent qu'avec plus d'évidence. J'ai souffert lors de la representation en concert d'Alcina au TCE même si son "mi lusinga il dolce affetto" m'a tiré les larmes ( mais n'est ce pas Handel le responsable ? ). Donc à mon avis c'est une artiste à eviter désormais à la scène mais quel bonheur de se replonger dans certains de ses disques et des ses "live" avant les années 2000 :Roméo,la Favorite,Charlotte,tous ses Rossini,son recital de chant français et même son Octavian à Zurich avec la Marechale de Stemme !

Et son formidable disque de lieder, avec un chant expansif et maîtrisé comme rarement dans ce répertoire.

Francesco a écrit:

Et son formidable disque de lieder, avec un chant expansif et maîtrisé comme rarement dans ce répertoire.

Absolument Francesco ; bien que ne maitrisant pas l'allemand ( ni la musique et les interpretations de Schubert ), j'ecoute souvent ce disque. Il me semble y avoir une bonne adéquation entre la qualité de la voix et la musique ( l'inverse de son recital Offenbach qui a fini à la poubelle )

Ah oui moi le Offenbach a fini non pas à la poubelle mais chez un bon et indulgent ami. Ce n'est pas que la voix soit si vilaine, mais j'ai rarement entendu aussi peu de spontanéité, de charme et d'esprit (autre que le sourire figé qu'une certaine école internationale met à Offenbach) dans ce répertoire. Et puis le programme était finalement bien pauvre. Une grande déception en ce qui me concerne.
Finalement Larmore qui avait des séductions moins évidentes et a vite perdu de sa légereté de touche me semble avoir beaucoup mieux vieilli vocalement. Et à la base j'aimais beaucoup les deux.

philopera a écrit:

J'ai souffert lors de la representation en concert d'Alcina au TCE même si son "mi lusinga il dolce affetto" m'a tiré les larmes ( mais n'est ce pas Handel le responsable ? ).

J'ai entendu sur France Musique une représentation de Vienne et il n'y avait pas grand chose à sauver de sa prestation si ce n'est effectivement "Mi lusinga il dolce affetto" et son "Sta nell'Ircana" ébouriffant.

Et bien je vais la défendre... parce qu'elle peut encore offrir des prestations splendides... Dans l'Enfance du Christ (à Pleyel en septembre) par exemple, elle ne montrait pas tous ces tics et ces ruptures de registres. La voix avait gardé une certaine homogénéité (malgré un ou deux graves poitrinés et décollés du reste...) et surtout le timbre était toujours aussi envoutant! Rien des coups de glotte qu'on peut entendre parfois chez elle.

Et puis malgré ses sonorités étranges, je reste toujours saisi par ses interprétation et son timbre...

+1
Elle était vraiment en grande forme à ce concert. Pas grand chose à jeter. Elle a aussi une sacrée prestance.

Francesco a écrit:

Et son formidable disque de lieder, avec un chant expansif et maîtrisé comme rarement dans ce répertoire.

Francesco a écrit:

....

Sinon je ne suis pas d'accord pour les mélodies : j'ai toujours eu le sentiment qu'un chanteur d'opéra réellement grand et musicien pouvait aussi chanter des lieder, même avec un format très large. J'adore Crespin quand elle s'aventure dans ces terres là. Et, pour prendre quelqu'un de beaucoup moins doté techniquement et vocalement que Mattila tout en restant très "chanteuses d'opéra", le récital de Kasarova m'avait transpercé.

Oui si on considère que Crespin, du moins à mon avis, adapte plus , et avec un vrai bonheur, son format aux exigences du lied...et j'en suis irrémédiablement fan.

Quant à Kasarova, que je ne connaissais que de nom jusqu'à ce soir, je viens d'écouter ce récital que tu vantes. Il est incontestable que j'ai trouvé cela superbe et je suis particulièrement séduit par les Schumann, ceux qu'elle aurait peut-être d'ailleurs une légère tendance à un peu plus "opératiser" dans les intentions plus que dans l'expression, non? Résultat effectivement enthousiasmant.

Merci pour cette découverte

Spoiler:

Un très beau CD que nous présente ici Kasarova.
J'ai particulièrement apprécié les airs du Cid de Massenet "de cet affreux combat", de Cinq-Mars de Gounod "par quel trouble ... nuit respalndissante", de Mignon de Thomas "connais-tu le pays", de Sapho de Gounod " Où suis-je ? Oh ma lyre immortelle et des Troyens de Berlioz "je vais mourir".
Je suis par contre un peu déçue par le "amour vient aider ma faiblesse" de Samson et Dalila qu'elle a déjà infiniment mieux chanté.
La voix est belle, fraiche, les aigu sont bien négociés, on retrouve son style, du pur bonheur.

Hidraot a écrit:

Un très beau CD que nous présente ici Kasarova.
J'ai particulièrement apprécié les airs du Cid de Massenet "de cet affreux combat", de Cinq-Mars de Gounod "par quel trouble ... nuit respalndissante", de Mignon de Thomas "connais-tu le pays", de Sapho de Gounod " Où suis-je ? Oh ma lyre immortelle et des Troyens de Berlioz "je vais mourir".
Je suis par contre un peu déçue par le "amour vient aider ma faiblesse" de Samson et Dalila qu'elle a déjà infiniment mieux chanté.
La voix est belle, fraiche, les aigu sont bien négociés, on retrouve son style, du pur bonheur.

Et chouette programme en plus... au début, j'avais eu un peu de mal avec son timbre un peu trop "gras" mais finalement, j'ai finit par trouver ça beau et maintenant, je suis en admiration pour ce récital!

Hidraot a écrit:

Je suis par contre un peu déçue par le "amour vient aider ma faiblesse" de Samson et Dalila qu'elle a déjà infiniment mieux chanté.

Tu as changé d'avis depuis une écoute précédente :

Hidraot a écrit:

J'ai "amour viens aider ma faiblesse" en tête, c'est peut-être pour ça mais à part le français approximatif ça m'avait plutôt plu.

Il est toujours prévu qu'elle fasse sa prise de rôle en Dalila en mai prochain à Berlin sous la direction d'Alain Altinoglu : http://www.deutscheoperberlin.de/?page=spielplandetail&id_event_cluster=519827

La disjonction des registres et le français approximatif ne seront pas des atouts.

aurele a écrit:

Hidraot a écrit:

Je suis par contre un peu déçue par le "amour vient aider ma faiblesse" de Samson et Dalila qu'elle a déjà infiniment mieux chanté.

Tu as changé d'avis depuis une écoute précédente :

Hidraot a écrit:

J'ai "amour viens aider ma faiblesse" en tête, c'est peut-être pour ça mais à part le français approximatif ça m'avait plutôt plu.

Je n'ai pas changé d'avis je l'ai simplement entendu ailleurs, c'était la première fois que j'écoutais ce CD.

Hidraot a écrit:

Je n'ai pas changé d'avis je l'ai simplement entendu ailleurs, c'était la première fois que j'écoutais ce CD.

D'accord.

aurele a écrit:

La disjonction des registres et le français approximatif ne seront pas des atouts.

Mais tout dépend des jours... Dans l'Enfance du Christ, elle avait une assez bonne diction... et ses registres étaient assez soudés...
Et puis au moins, on aurait une Dalila qui n'en veut!
J'attends personnellement avec hâte de pouvoir l'entendre dans le rôle entier! J'entends d'ici les graves poitrinés et les aigus fulgurants!

Il me semble qu'Eboli la saison prochaine sera une prise de rôle. Elle a une prise de rôle baroque la saison prochaine : Montezuma dans l'opéra de Graun en version de concert sous la direction de Michael Hofstetter au Staatsoper de Berlin en janvier : http://staatsoper-berlin.de/de_DE/repertoire/721194

Voici les dates importantes pour cette Mezzo que j'ai aussi beaucoup aimée dans Marie, L'Enfance du Christ ainsi que dans Ruggiero, elle n'est pas souvent à Paris ! Mois de Mai chargé avec une reprise d'un rôle où elle ne laisse pas de marbre, son Romeo, travesti qui lui va si bien. Cette fois Anna Netrebko est sa Juliette, demain il y a un live stream du Bayerische Staatsoper incontournable pour ceux qui l'aime.
Voici tout d'un site dédié ou presque à Vesselina, si le concert de SWR2 est toujours en ligne il faut l'écouter!
http://smorgzone.blogspot.com/p/kasarova-schedule.html
lien spécifique live streaming 19pm
http://streaming.staatsoper.de/

Ma mere l a vue la semaine derniere a Munich dans I capuleti. Il parait qu'elle a tres bien chante et ma mere (qui est certes loin d etre une specialiste) etait aussi impressionnee par elle que par Netrebko. Du coup, j'ai vraiment envie de voir ce qu elle donne en live, je ne l ai malheureusement jamais entendue en vrai...

Je dois dire que je suis aussi très curieux de voir comment vont se marier ces deux voix... Pour avoir entendu les deux en salle, j'ai été aussi impressionné par les deux mais les timbres ne sont-ils pas un pu trop proches?

Kasarova en salle, ça reste une expérience malgré toutes les imperfections de la voix je trouve. Son Ruggiero dans Alcina était un vrai moment d'émotion et de bravoure!

Polyeucte a écrit:

Je dois dire que je suis aussi très curieux de voir comment vont se marier ces deux voix... Pour avoir entendu les deux en salle, j'ai été aussi impressionné par les deux mais les timbres ne sont-ils pas un pu trop proches?

Kasarova en salle, ça reste une expérience malgré toutes les imperfections de la voix je trouve. Son Ruggiero dans Alcina était un vrai moment d'émotion et de bravoure!

Si ce fut ce que vous dites au TCE (Alcina était A. Harteros, aussi splendide!) que je partage totalement, ce soir sur internet elle a aussi ces mêmes caractéristiques!(peu de sons guturaux dans ce rôle, pas de jeu poussé à l'extrême non plus avec gestuelle, beaucoup d'émotion et de poésie, de douceur malgré le sombre de la situation dramatique) Ce rôle lui va fort bien et j'espère qu'elle va l'habiter encore un peu, car son phrasé, l'émotion qu'elle porte dans les mots, les couleurs de sa voix, et ses aigus incroyables en font un beau Romeo chez Bellini et c'est une belcantiste! (la transmission ce soir fut parfaite) Il y a vraiment entre ces deux belles chanteuses une entente vocale intelligente, et un équilibre des voix magnifique. J'ai nettement préféré ce couple à celui entendu à Bastille: Anna Netrebko et Joyce Di Donato.
Dans des styles différents, elles sont toutes deux belles et bien chantantes. Ce fut une belle soirée sur le net, avec une mise en scène pure et poétique, tout semble transfiguré, la violence et la mort...un univers dominé par l'esthétisme des costumes, des lignes et des éclairages, où la musique et les voix sont dans un écrin. Un DVD s'impose!

Kasarova/Bordoni vs Kermes/Cuzzoni à Gstaad, cet été : http://www.menuhinfestivalgstaad.ch/site/fr/cuzzoni-vs-bordoni-deux-divas-deux-rivales.html   !

hommepiano a écrit:

widokristus a écrit:

ou singe de cirque

comme kasarova d'après vous ? merci et bonjour

En quoi Kasarova serait un singe de cirque?? Là je ne comprends pas trop...
Qu'elle ait une gestuelle un peu étrange des fois, une voix un peu déconnectée... je suis d'accord. Mais ça reste une artiste superbe.

J'ai un souvenir magnifique des fois où je l'ai vue et entendue en salle : Ruggiero dans Alcina, puis Marie dans L'Enfance du Christ.
Totalement déchaînée ou émouvante dans le premier alternant bravoure se sensibilité avec un timbre cuivré à souhait... Elle avait illuminé cette reprise un peu terne d'Alcina.
Et en Marie, c'était bouleversant sa prestation...

Polyeucte a écrit:

hommepiano a écrit:

widokristus a écrit:

ou singe de cirque

comme kasarova d'après vous ? merci et bonjour

En quoi Kasarova serait un singe de cirque?? Là je ne comprends pas trop...
Qu'elle ait une gestuelle un peu étrange des fois, une voix un peu déconnectée... je suis d'accord. Mais ça reste une artiste superbe.

J'ai un souvenir magnifique des fois où je l'ai vue et entendue en salle : Ruggiero dans Alcina, puis Marie dans L'Enfance du Christ.
Totalement déchaînée ou émouvante dans le premier alternant bravoure se sensibilité avec un timbre cuivré à souhait... Elle avait illuminé cette reprise un peu terne d'Alcina.
Et en Marie, c'était bouleversant sa prestation...

maniérisme comme joan sutherland l'australienne !

hommepiano a écrit:

maniérisme comme joan sutherland l'australienne !

A ne pas confondre avec Joan Sutherland la russe!
Enfin je ne vois pas vraiment de point commun... mis à part une belle vélocité dans la vocalise...
Si c'est ça que tu appelles le cirque... c'est juste un style d'écriture très décoratif et expressif.

Polyeucte a écrit:

hommepiano a écrit:

maniérisme comme joan sutherland l'australienne !

A ne pas confondre avec Joan Sutherland la russe!
Enfin je ne vois pas vraiment de point commun... mis à part une belle vélocité dans la vocalise...
Si c'est ça que tu appelles le cirque... c'est juste un style d'écriture très décoratif et expressif.

si tu as le temps polyeucte regarde ces 4:31 de chevalier à la rose avec kasarova en octavian....
je n'aime pas ses mimiques ...... mais je suis sans doute ridicule et puis je m'en fous...elle est talentueuse.

watch?v=-eZt_JlEyb8

Nouveau disque et nouveau répertoire!


Moussorgsky, Khovanshchina : Chanson de Marfa (j'imagine celle qui ouvre l'acte III. Etrange de ne pas donner l'air des visions mais bon...)
Dargomijsky, L'Invité de Pierre : Première chanson de Laura
Tchaikovsky, Eugen Onegin : Air d'Olga
Rimsky-Korsakov, La Fiancée du Tsar : Monologue de Lyubacha
Tchaikovsky, La Dame de Pique : Prélude - Air de Pauline - Air de la Comtesse
Glinka, Une Vie pour le Tsar : Air de Vanya
Tchaikovsky, La Pucelle d'Orléans : Air de Jeanne
Borodine, Le Prince Igor : Cavatine de Kontchakovna
Moussorgky, Boris Godounov : Air de Marina
Rimsky-Korsakov, La Jeune Fille des Neiges : Danse de Skomorokhi

Philharmonie de Baden-Baden
Direction, Pavel Baleff

Sortie prévue sur Amazon.fr le 25 septembre 2015.

Et sentiment d'un période "cardinale", au sens propre de la charnière : basculement de Pauline vers la Comtesse. Le bon temps (le dernier ?) pour enregistrer tout un pan de répertoire dans lequel elle a pu/peut être assez idéale, je trouve.
Je dis : ouf (et variante : enfin) !

bAlexb a écrit:

Et sentiment d'un période "cardinale", au sens propre de la charnière : basculement de Pauline vers la Comtesse. Le bon temps (le dernier ?) pour enregistrer tout un pan de répertoire dans lequel elle a pu/peut être assez idéale, je trouve.
Je dis : ouf (et variante : enfin) !

Oui, la Pauline de sa "jeunesse" avec Ozawa, et maintenant La Comtesse... changement intéressant.
Et vu le caractère de Kasarova, je ne doute pas que ce disque puisse être passionnant.

Si en plus c'était annonciateur d'une évolution du répertoire scénique... Une Jeanne d'Arc avec elle serait assez sensationnelle dans mon esprit. Ou Marina aussi... le feu et le côté cassant que peu avoir la voir donnerait sûrement un personnage fort.

Enfin on va voir ça!

L'étrangeté de cette carrière est fascinante, un peu comme celle de Larmore.

Francesco a écrit:

L'étrangeté de cette carrière est fascinante, un peu comme celle de Larmore.

De ces carrières, en fait ; carrières à ressauts (chronologiques, stylistiques, etc.) chez des chanteuses rapidement classées et en réalité plutôt inclassables, je trouve. Toujours là ; mais jamais complètement où les attendrait a priori. Un peu décalées, sur une marge ; sur la frange d'un répertoire jugé "naturel" (ici, ce n'est plus Pauline, c'est la Comtesse ; comme Larmore, chez les Italiens et de proche en proche, a été gratouiller du côté de Lady Macbeth ET d'Eboli et que cette logique du pas-à-pas peut laisser présager beaucoup, si ce n'est tout). Assez fascinant et, en fait, très très excitant, je trouve ; parce qu'il ne s'agit pas d'un contre-emploi à proprement parler (ou alors au sens d'une contre-note ; c'est à dire tout contre, justement, par extension du registre naturel).

C'est sûr que Kasarova, c'est vraiment l'artiste passionnante d'un bout à l'autre, malgré des "erreurs" ou des choses étranges.
Une grande curiosité lui faisant balayer des répertoires très larges (jusqu'aux chants bulgares ou la mélodie), un style inimitable, une voix qui peut être volcanique ou pudique en fonction des rôles (sa Marie dans l'Enfance du Christ, c'était magique!) et qui semble toujours se renouveler.

Maintenant qu'elle semble moins sur le devant de la scène, elle se montre toujours fulgurante je trouve. Il y a quelques années dans I Capuletti, Netrebko tenait le haut de l'affiche, mais Kasarova s'était imposée avec une grande aisance face au monstre Netrebko (monstre de présence hein! ). Et ce n'est qu'un exemple.

Polyeucte a écrit:

Moussorgsky, Khovanshchina : Chanson de Marfa (j'imagine celle qui ouvre l'acte III. Etrange de ne pas donner l'air des visions mais bon...)
Dargomijsky, L'Invité de Pierre : Première chanson de Laura
Tchaikovsky, Eugen Onegin : Air d'Olga
Rimsky-Korsakov, La Fiancée du Tsar : Monologue de Lyubacha
Tchaikovsky, La Dame de Pique : Prélude - Air de Pauline - Air de la Comtesse
Glinka, Une Vie pour le Tsar : Air de Vanya
Tchaikovsky, La Pucelle d'Orléans : Air de Jeanne
Borodine, Le Prince Igor : Cavatine de Kontchakovna
Moussorgky, Boris Godounov : Air de Marina
Rimsky-Korsakov, La Jeune Fille des Neiges : Danse de Skomorokhi

Philharmonie de Baden-Baden
Direction, Pavel Baleff

Bien bien bien...
On passe un peu du superbe au très étrange dans ce récital... La voix a gardé ses couleurs formidables, mais certains notes semble données un peu de façon bizarres dans certains airs, comme si certains moments la voix ne répond pas à la demande.

Après, il y a des choses vraiment chouettes... la conviction est là, les sons pas trop dans les joues...
En fait, ce qui perturbe c'est plutôt l’étrangeté du chant pour ce répertoire où on est plus habitué à des instruments très homogènes et lisses : ici on passe de la rondeur à la dureté sans transition, des notes aériennes vers d'autres au contraire poitrinées (sans vraie nécessité je trouve).

Mais c'est chouette. La ré-écoute sera sûrement plus intéressante : il faut s'habituer je pense à ce que donne Kasarova dans ce répertoire.

Finalement, moi je l'aimerais bien chez Wagner, aujourd'hui ; chez Strauss, aussi ; dans la Gräfin Geschwitz, etc. ...

On parlait du répertoire ; "tout ce qu'elle ne chante jamais", nous dit justement l'auteur de la recension : http://www.forumopera.com/cd/russian-arias-tout-ce-quelle-ne-chante-jamais .

Oui, mais c'est justement l'intérêt de ce récital je trouve!
Je doute qu'on l'entende jamais chanter Marfa ou Kontchakovna... mais là on a des petites images pour s'imaginer ce que ça donnerait.