Enrique GRANADOS

Je ne crois pas avoir vu un sujet à son propos...

C'était pour poser une question alors je profite d'ouvrir un fil !

Voilà, alors c'était pour savoir si quelqu'un avait écouté son opéra Goyescas ?

Merci par avance.

Oui. C'est gentil.

Non, non, ne me remercie pas, c'est avec plaisir.

Merci David... c'est fou ce que je (ne ?) ferais (pas ?) sans toi.

Moi, j'ai la version initiale de Goyescas, pour piano. L'opéra a été composé à partir de ces pièces pour piano.
Malheureusement, je n'ai pas encore écouté.

Mode DavidLeMarrec "on": Ravi d'avoir pu t'aider ! "off"

Merci.

Bon, à part ça... j'aime bien ses oeuvres pour guitare.

comme ça, on fait avancer le schmillimi... le ssssschmiiii... le schmibi... le schmilllblick !

Elvira a écrit:

Merci.

Bon, à part ça... j'aime bien ses oeuvres pour guitare.

comme ça, on fait avancer le schmillimi... le ssssschmiiii... le schmibi... le schmilllblick !

Eh, pas si vite! Je suis en train d'écouter là, et c'est tout simplement magnifique. Alicia de Larrocha est au piano, pianiste que j'adore dans Albéniz entre parenthèse. C'est beau. On dépasse de très loin la simple curiosité "classique hispanique", selon moi.
L'ensemble est en deux parties: Los majos enamorados Part I et II. 4 pièces dans le I et 2 dans le II; Il n'y a rien de marqué d'autres dans mon Ipod...

Wolfgang a écrit:

Elvira a écrit:

Merci.

Bon, à part ça... j'aime bien ses oeuvres pour guitare.

comme ça, on fait avancer le schmillimi... le ssssschmiiii... le schmibi... le schmilllblick !

Eh, pas si vite! Je suis en train d'écouter là, et c'est tout simplement magnifique. Alicia de Larrocha est au piano, pianiste que j'adore dans Albéniz entre parenthèse. C'est beau. On dépasse de très loin la simple curiosité "classique hispanique", selon moi.
L'ensemble est en deux parties: Los majos enamorados Part I et II. 4 pièces dans le I et 2 dans le II; Il n'y a rien de marqué d'autres dans mon Ipod...

Ah mais je n'en doute pas ! C'est juste que je voulais dire que j'aimais vraiment ses oeuvres pour guitare, mais le message lui aussi n'était pas hyper intéressant en soi.

Bien, puisqu'il faut toujours que ce soient les mêmes qui se dévouent lorsqu'on ne parle pas de Wagner sur ce forum ( )...

C'est un opéra typiquement espagnol, qui n'a pas le caractère pittoresque et un peu plus avancé harmoniquement du piano de Granados. On est vraiment dans l'esthétique romantique vocale de la zarzuela, pas si loin d'Arrieta si tu veux.

Donc quelque chose de lyrique dans le genre postverdien, mais beaucoup plus lumineux.

Pas majeur du tout, mais c'est sympa, et c'est, dans le domaine hispanohablante, à peu près ce qui s'est fait de mieux avec Marina, Doña Francisquita et surtout El dúo de La africana (vraiment extra).

Je ne l'ai pas écouté attentivement avec livret, mais la musique m'est littéralement passé au-dessus...

Il y a des pièces charmantes pour piano, mais honnêtement je le considère comme un compositeur mineur...

Xavier a écrit:

Je ne l'ai pas écouté attentivement avec livret, mais la musique m'est littéralement passé au-dessus...

Elviiiiiiiiiiiiiiiiiiira ! Tu peux acheter !

Citation :

mais honnêtement je le considère comme un compositeur mineur...

C'est un peu ce qui me viendrait à l'esprit comme expression, même si je trouve toujours désagréable cette classification. Il y a chez Granados à la fois une vraie inspiration de qualité et un manque assez vaste d'ambition.

DavidLeMarrec a écrit:

Xavier a écrit:

Je ne l'ai pas écouté attentivement avec livret, mais la musique m'est littéralement passé au-dessus...

Elviiiiiiiiiiiiiiiiiiira ! Tu peux acheter !

Citation :

mais honnêtement je le considère comme un compositeur mineur...

C'est un peu ce qui me viendrait à l'esprit comme expression, même si je trouve toujours désagréable cette classification. Il y a chez Granados à la fois une vraie inspiration de qualité et un manque assez vaste d'ambition.

C'est vrai que les douzes dances espagnoles par exemple, c'est du légéreté et d'une banalité assez impressionante... Mais je persiste pour Goyescas, dans sa version pour piano, qui vaut le détour.

En même temps, c'est assez intéressant ce rapport entre ambition initiale et résultat final. Scriabine aurait-il écrit ce qu'il a écrit s'il ne s'était pas pris pour un messie?
... *réflexion intérieure*
C'est décidé, je suis un Dieu!

Wolfgang a écrit:

C'est vrai que les douzes dances espagnoles par exemple, c'est du légéreté et d'une banalité assez impressionante...

en effet, l'orchestration avec guitare solo obligé est plus attachante, sinon plus intéressante. Ca reste quand même très oubliable, avec des tournures hispanisantes très attendues, un côté "corrida" plus ou moins insupportable selon les goûts, et très peu d'inventivité.

Je viens de réécouter ce court opéra en 1 acte (durée d'un peu moins d'une heure) par les solistes et l'orchestre de Cagliari dirigé par Rafael Frühbek de Burgos.

A la première audition de cet opéra, il y a déjà longtemps, il m'avait laissé sur ma faim, je l'avais trouvé plutôt ennuyeux.

C'était peut-être l'interprétation, ou alors c'est moi qui ait évolué, mais toujours est il que maintenant il me plaît beaucoup.

C'est une histoire de jalousie, un peu comme dans Paillasse ou Cavalleria Rusticana, qui se termine également par un meurtre. C'est un sujet (livret de Periquet) qui aurait certainement plus aux véristes, c'est d'ailleurs un peu le style de l'opéra.

...

Merci pour la présentation, elle manquait effectivement.

DavidLeMarrec a écrit:

Bien, puisqu'il faut toujours que ce soient les mêmes qui se dévouent lorsqu'on ne parle pas de Wagner sur ce forum ( )...

C'est un opéra typiquement espagnol, qui n'a pas le caractère pittoresque et un peu plus avancé harmoniquement du piano de Granados. On est vraiment dans l'esthétique romantique vocale de la zarzuela, pas si loin d'Arrieta si tu veux.

Donc quelque chose de lyrique dans le genre postverdien, mais beaucoup plus lumineux.

Pas majeur du tout, mais c'est sympa, et c'est, dans le domaine hispanohablante, à peu près ce qui s'est fait de mieux avec Marina, Doña Francisquita et surtout El dúo de La africana (vraiment extra).

D'accord avec toi. J'ajouterais qu'à mon avis on se trouve à peu près dans le vérisme, un peu comme un opéra composé par un Puccini espagnol.

Une oeuvre à connaître, et d'autant plus qu'assez courte (une heure), elle tient facilement sur un seul CD !

Quelqu’un peut-il me conseiller un enregistrement de Goyescas (version pour piano) ?

http://www.amazon.fr/Iberia-Goyescas-Alicia-Larrocha/dp/B0000042DE/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1370023248&sr=8-1&keywords=granados+goyescas+larrocha

merci beaucoup  ; cet enregistrement plutôt que les autres de Larrocha (dont je me doutais bien qu’on allait citer le nom) ?

Je ne connais que celui-ci. Mais il faut peut-être fouiller en effet...

Par Alicia de Larrocha, il existe les enregistrements de 1955 (Decca), 1963 (Hispavox), 1977 (Decca) et 1990 (RCA). Un peu comme dans le cas d'Iberia d'Isaac Albéniz, ce n'est pas la version la plus récente que je préfère par elle, mais toutes les autres sont fabuleuses. En plus, avec le boîtier indiqué par Zeno, tu auras une des quatre ou cinq (à mon avis, même une des deux ou trois) plus grandes versions d'Iberia. Faut pas hésiter, à mon avis.

Ce sont les deux sommets de la musique espagnole pour piano, de toute manière.

il y a quelques mois, j’ai emprunté en médiathèque Iberia par Larrocha, sans faire attention à la date. quelque temps après, je me suis rendu compte que j’avais choisi le moins bon de ses enregistrements : le dernier...

Ce n'est pas mauvais non plus, tu sais... mais je pense comme Scherzian.

Spoiler:

Zeno a écrit:

Ce sont les deux sommets de la musique espagnole pour piano, de toute manière.

Si on considère les œuvres de grandes dimensions, oui. Mais si on considère aussi des œuvres de forme intermédiaire ou brève, je pense qu'on peut y joindre au minimum Navarra et l'ineffable La Vega d'Isaac Albéniz, la Fantasía Bética et plusieurs autres œuvres de Manuel de Falla, en particulier le déchirant et abyssal Pour le tombeau de Paul Dukas, et toutes les œuvres que je connais jusqu'à maintenant de Joaquín Turina (même parmi ses opus précoces : une œuvre comme Jueves Santo a medianoche de la Suite Sevilla, son opus 2, est un sommet).

yamaw a écrit:

il y a quelques mois, j’ai emprunté en médiathèque Iberia par Larrocha, sans faire attention à la date. quelque temps après, je me suis rendu compte que j’avais choisi le moins bon de ses enregistrements : le dernier...

Par rapport à ses deux autres enregistrements publiés, alors. Dans des pièces comme El Albaicín et Lavapiés, l'évolution du jeu est assez importante vers une vision plus méditative, moins sanguine que par le passé.

Oui, Scherzian, tu as raison. Je pensais au format général, à cette idée de cycle, de recueil, de fresque.

Et s'il ne fallait garder qu'une seule pièce de toute cette musique espagnole, laquelle choisirais-tu ?
pour ma part, j'hésite entre El Albaicín et Jerez.

Personnellement, même si je ne suis pas un mélomane de choc comme vous deux (il s'en faut de beaucoup), j'aime énormément aussi les Cuantos de la Juventud de Granados. Est-ce que vous auriez une version (je n'ai, je crois, que celle de Marylène Dosse dans son intégrale) à recommander : Alicia de Larrocha, j'imagine ?

La version de Douglas Riva, chez Naxos, n'est pas mauvaise. Je l'écoutais hier, c'est drôle...

Zeno a écrit:

Et s'il ne fallait garder qu'une seule pièce de toute cette musique espagnole, laquelle choisirais-tu ?
pour ma part, j'hésite entre El Albaicín et Jerez.

Difficile de dire. Ça dépend si le critère est l'importance de l'œuvre, son influence, son raffinement harmonique, le vertige de son alchimie des motifs, ou simplement la profondeur de la résonance qu'elle suscite en nous. Ces critères ne sont par bonheur pas forcément disjoints ; s'ils ne le sont pas, tant mieux. Dans le sens harmonique et des motifs, les deux pièces d'Iberia que tu cites sont celles que je choisirais, avec Lavapiés (surtout si elle n'est pas jouée trop vite) et Triana. Si je détends un peu ces critères, je ne vois pas comment ne pas choisir El Corpus Christi en Sevilla et Almeria. (Humain, trop humain... En tout cas, on est d'accord que c'est Isaac Albéniz... et on a déjà cité la moitié d'Iberia.) Mais la pièce de musique espagnole qui m'a le plus transpercé, jeté dans le songe et en extase, c'est La Vega... seulement si elle est jouée par Esteban Sánchez.

EDIT : Ça me ferait beaucoup de peine de ne pas retenir la Fantasía Bética de Manuel de Falla... Ton jeu est infernal, Zeno.

Et voilà, on part de Corpus Christi pour aboutir aux portes de l'Enfer...

Almeria est aussi l'une de mes préférées, ce qui m'autorise à la massacrer au piano de façon assez régulière.

Spoiler:

Pour Alicia De Larrocha, choisir de préférence le coffret EMI http://www.amazon.fr/Icon-Alicia-De-Larrocha-Coffret/dp/B003D0ZNJC/ref=pd_cp_m_0/276-5729443-3769766
Il regroupe pour la plupart les enregistrements Hispavox des années 50-60, qui sont des sommets.
Mohirei avait fait une présentation absolument remarquable de la discographie de la grande Alicia de Larrocha.

Pour ma part pour Granados, ce sont les Danses espagnoles que je garderai jusqu'au bout dans mon coeur.
Elles font peut-être moins "grand piano" que les Goyescas habituellement mises en avant, mais elles ont pour moi une puissance d'évocation bien plus grande, et même au-delà d'Iberia.
Autre compositeur d'intérêt, Turina et ses Danses Fantastiques.

Ca fait plaisir d'entendre parler en bien de Turina!!!
Je ne connaissais absolument pas ce compositeur il y a encore quelques mois, j'en étais resté à ce que j'avais pu lire ou entendre dire sur lui: une sorte de provincial très limité, sans originalité ni profondeur...
Et puis j'ai découvert le quatuor avec piano...
Alors certes, ce n'est peut-être pas le génie phare du siècle, mais c'est de la TRES TRES belle musique, sensuelle, raffinée et expressive, qui mérite bien mieux que l'ignorance dédaigneuse avec laquelle on la rejette d'ordinaire dans l'ombre...

Quant à Albeniz, c'était un génie.

Quelqu'un a-t-il entendu ce Dante dont je lis que c'est une espèce Tristan espagnol ? C'est bon, sans doute, d'embrasser un peu mieux l'oeuvre de Granados et de dépasser les seules Goyescas (3 volumes orchestraux dont celui-ci, chez Naxos si je ne me trompe pas) :

Enrique Granados,
surtout pour ses Valses Poéticos.