Brahms - Quintette avec clarinette

Quelqu'un a une bonne version du quintette pour clarinette à conseiller ?

Hidraot a écrit:

Quelqu'un a une bonne version du quintette pour clarinette à conseiller ?

Il n'y en a pas vraiment de mauvaises. J'aime beaucoup Berlin Soloists, Tokyo, Berg et Amadeus.

Le premier est donné, et pas mal des autres doivent être audibles sur MusicMe (au moins les Amadeus et sans doute les Berg).

DavidLeMarrec a écrit:

Hidraot a écrit:

Quelqu'un a une bonne version du quintette pour clarinette à conseiller ?

Il n'y en a pas vraiment de mauvaises. J'aime beaucoup Berlin Soloists, Tokyo, Berg et Amadeus.

Le premier est donné, et pas mal des autres doivent être audibles sur MusicMe (au moins les Amadeus et sans doute les Berg).

J'aime beaucoup la version du Quintette Stadler de Jean-Claude Veilhan sur instruments anciens, jumelé avec celui de Mozart

Hidraot a écrit:

Quelqu'un a une bonne version du quintette pour clarinette à conseiller ?

Plutôt que de te raccrocher à un sujet fourre-tout (pas discographique qui plus est), dans ce genre de cas n'hésite pas à créer le sujet qu'il faut.

Mes versions préférées sont sans hésiter celle de Carbonare et celle de Lluna et le Tokyo String Quartet.

Par contre (c'est personnel), j'aime beaucoup moins les versions de Sabine Meyer avec le Alban Berg Quartet, et celle dont j'ai pourtant entendu mille éloges : Leister avec le Quartet Amadeus.

Après, comme Brahms est allemand et que ce sont les versions allemandes que j'aime le moins, c'est peu être une faute de goût... je suis quand même un latin !

Bien sûr, une très bonne version, celle du WienerKonzertHaus avec Leopold Wlach, gratuite sur musique ouverte

Une autre très bonne version, et pas chère du tout, celle du Quatuor Melos avec Michel Portal chez Harmonia Mundi "Musique d'abord", couplée avec un excellent Quintette op. 111 avec Gérard Caussé à l'alto.

Je n'ai pas eu le temps de préciser ce matin.

J'ai vraiment adoré les Berliner Soloists chez Apex, on en avait parlé sur le forum d'ailleurs, et les Tokyo et Berg m'ont vraiment enthousiasmé. Les Amadeus un brin moins si on veut absolument comparer, mais c'est quand même remarquable.

Ce Quintette est de toute façon très largement réussi.

Justement, Hippolyte recommande la seule que j'aurais envie de ne pas recommander : Portal n'est pas en forme immense ce jour-là, son son très translucide s'accorde mal au ton mélancolique de ce Brahms-là, et puis surtout il faut s'infliger les Melos, que je n'ai jamais trouvés foudroyants... Pas mauvais bien sûr, mais pourquoi choisir la tiédeur lorsqu'on a cette discographie ?

nmalleus a écrit:

Mes versions préférées sont sans hésiter celle de Carbonare et celle de Lluna et le Tokyo String Quartet.

Par contre (c'est personnel), j'aime beaucoup moins les versions de Sabine Meyer avec le Alban Berg Quartet, et celle dont j'ai pourtant entendu mille éloges : Leister avec le Quartet Amadeus.

Pour Carbonare j'approuve, vraiment superbe; je ne connais pas celle de Lluna. Leister et les Amadeus, c'est bien mais la clarinette est au fond près du radiateur. Portal est un immense musicien, mais il manque des notes dans les traits de l'adagio. Quand aux Berliner Solisten, c'est magnifique en effet (le clarinettiste, c'est Leister, mais cette fois bien enregistré).

Merci pour tous vos conseils, je vous tiendrais au courant de mon choix

DavidLeMarrec a écrit:

Justement, Hippolyte recommande la seule que j'aurais envie de ne pas recommander : Portal n'est pas en forme immense ce jour-là, son son très translucide s'accorde mal au ton mélancolique de ce Brahms-là, et puis surtout il faut s'infliger les Melos, que je n'ai jamais trouvés foudroyants... Pas mauvais bien sûr, mais pourquoi choisir la tiédeur lorsqu'on a cette discographie ?

Parce que cette discographie présente beaucoup de versions interchangeables alors que cette version propose une lecture différente, qui ne me semble pas du tout hors sujet, non pas tiède (encore qu'on pourrait parfois faire l'éloge de la tiédeur), mais contemplative et méditative, dans la lumière et la douceur bucoliques d'une Arcadie où surgirait justement la mélancolie, mais sans les arêtes ou les ombres marquées que d'autres versions, plus vives, mettent en relief. La clarinette de Portal est alors idéale, et je "m'inflige" joyeusement les Melos... Je recommande donc chaleureusement cette version , sans doute moins évidente à la première écoute, à côté d'autres déjà citées, souvent plus dramatiques, que j'aime d'ailleurs tout autant.

Hippolyte a écrit:

dans la lumière et la douceur bucoliques d'une Arcadie où surgirait justement la mélancolie, mais sans les arêtes ou les ombres marquées que d'autres versions, plus vives, mettent en relief.

Je n'entends pas la mélancolie ici, ni les arêtes ou le drame chez les autres. C'est tentant dit comme ça, il faudra que je retente.

Citation :

et je "m'inflige" joyeusement les Melos...

Tu veux dire en général, ou ici précisément ?

Je finis par les éviter, je trouve ça toujours très frustrant (au disque du moins, on sait bien que ce n'est pas forcément la même chose sur place).

DavidLeMarrec a écrit:

Je n'entends pas la mélancolie ici, ni les arêtes ou le drame chez les autres. C'est tentant dit comme ça, il faudra que je retente.

Les arêtes et le drame, c'est mal dit, disons quelque chose de plus sombre, de plus vif, de plus charpenté et charnel, et de plus passionné que dans cette version qui, à coup sûr, dans une écoute comparée paraîtrait molle. Lorsque je l'ai entendue la première fois, j'ai été stupéfait car je n'avais jamais imaginé qu'on puisse jouer ce quintette ainsi. La mélancolie est voilée par la lumière, elle transparaît.

Citation :

Tu veux dire en général, ou ici précisément ?

Ici, je les trouve excellents. Ailleurs, je ne me rappelle pas leurs disques.

Hippolyte a écrit:

Les arêtes et le drame, c'est mal dit, disons quelque chose de plus sombre, de plus vif, de plus charpenté et charnel, et de plus passionné que dans cette version qui, à coup sûr, dans une écoute comparée paraîtrait molle. Lorsque je l'ai entendue la première fois, j'ai été stupéfait car je n'avais jamais imaginé qu'on puisse jouer ce quintette ainsi. La mélancolie est voilée par la lumière, elle transparaît.

Arrête, tu me fais envie.
Bon, je réessaie à la première occasion et on en reparle.

Citation :

Ici, je les trouve excellents. Ailleurs, je ne me rappelle pas leurs disques.

Même pas des Schubert de jeunesse ? On ne les trouve que par eux (et quand on voit la tronche de la Jeune Fille et la Mort, on comprend pourquoi on s'ennuie sur les pièces relativement faibles...).

DavidLeMarrec a écrit:

Même pas des Schubert de jeunesse ? On ne les trouve que par eux (et quand on voit la tronche de la Jeune Fille et la Mort, on comprend pourquoi on s'ennuie sur les pièces relativement faibles...).

Non, jamais écouté les Schubert de jeunesse.

Oh, de toute façon, avant le Quartettsatz, c'est d'un intérêt relativement réduit, ça n'a pas la grâce des lieder de jeunesse. (Ce sont des pièces très tôt dans sa production.)

Et comme elles n'ont pas été souvent enregistrées par de grands quatuors, ça n'aide pas.

DavidLeMarrec a écrit:

.

Citation :

Ici, je les trouve excellents. Ailleurs, je ne me rappelle pas leurs disques.

Même pas des Schubert de jeunesse ? On ne les trouve que par eux.

Non, il y a aussi les disques des Leipziger. Et pour le quintette de Brahms, je continue à trouver Portal faible techniquement - pour une fois - et son timbre est discutable (en revanche il est fabuleux dans le Trio Op.114).

emmanuel a écrit:

Et pour le quintette de Brahms, je continue à trouver Portal faible techniquement - pour une fois - et son timbre est discutable (en revanche il est fabuleux dans le Trio Op.114).

Pour la technique, c'est possible, et possible aussi qu'il manque des notes, cela ne me frappe pas mais je ne suis pas spécialiste. Il faudrait que je réécoute, mais pas sûr que je m'en rende compte...

Mais pour le timbre, je ne suis pas d'accord, je le trouve idéal ici. Voulu ou non, il s'accorde parfaitement pour moi avec la lecture d'ensemble de cet enregistrement. David a dit "translucide", et c'est exactement ça, mais dans ma bouche c'est en bonne part !

emmanuel a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

.

Citation :

Ici, je les trouve excellents. Ailleurs, je ne me rappelle pas leurs disques.

Même pas des Schubert de jeunesse ? On ne les trouve que par eux.

Non, il y a aussi les disques des Leipziger.

Va savoir pourquoi j'ai écrit ça comme ça... je voulais dire "on ne les entend que par eux"... j'ai moi-même fait acheter cette intégrale à un membre éminent de ce forum , et on trouve ces quatuors éparpillés ici et là sur quelques (rares) disques.
Même pas sûr qu'il n'existe pas quelques intégrales moins prestigieuses (le contraire m'étonnerait).

Même le quatuor D.353 (le plus tardif parmi ce qui précède le Quartettsatz : les autres sont à peu près tous sous le seul du D.200 !) n'est pas transcendant. Après ça, remarquablement joué et de façon aussi enthousiaste que les Leipziger, je trouve le D.32 très inspiré (en tout cas ça vaut tous les quatuors de Schumann réunis...). Ca ressemble un peu aux premiers Mendelssohn, en un peu plus homophonique. Avec toujours cette inspiration mélodique de première catégorie.

DavidLeMarrec a écrit:

Il n'y en a pas vraiment de mauvaises. J'aime beaucoup Berlin Soloists, Tokyo, Berg et Amadeus.

Je viens de voir que le Tokyo String Quartet a enregistré ce quintette deux fois, la première fois en 1995 chez RCA avec Richard Stoltzman, la seconde en 2004 chez Harmonia Mundi avec Joan Enric Lluna. De quel enregistrement parles-tu ?
Ou alors lequel est le plus recommandable ?

nmalleus a écrit:

Par contre (c'est personnel), j'aime beaucoup moins les versions de Sabine Meyer avec le Alban Berg Quartet, et celle dont j'ai pourtant entendu mille éloges : Leister avec le Quartet Amadeus.

Aïee...! Pile-Poil mes deux versions préférées ! (Et j'en ai entendu un paquet !) Sans doute pour la même raison que "Stadler": les clarinettistes de ces deux enregistrements (sans toutefois minimiser l'excellente prestation des cordes partenaires); tout de suite après, de grands anciens: les Busch (+ Reginald Kell).

Hippolyte a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Il n'y en a pas vraiment de mauvaises. J'aime beaucoup Berlin Soloists, Tokyo, Berg et Amadeus.

Je viens de voir que le Tokyo String Quartet a enregistré ce quintette deux fois, la première fois en 1995 chez RCA avec Richard Stoltzman, la seconde en 2004 chez Harmonia Mundi avec Joan Enric Lluna. De quel enregistrement parles-tu ?
Ou alors lequel est le plus recommandable ?

Je me permets de citer ce message, resté sur la page précédente et que David ou d'autres n'auront peut-être pas vu.

Bien vu.

Je parlais du premier. En plus, le niveau ayant baissé, la seconde version est peut-être à considérer avec plus de prudence.

DavidLeMarrec a écrit:

Bien vu.

Je parlais du premier. En plus, le niveau ayant baissé, la seconde version est peut-être à considérer avec plus de prudence.

Merci David ! Je crois que je vais me laisser tenter.

Pour ma part, je suis très satisfait de Brandis + Leister.

DavidLeMarrec a écrit:

J'aime beaucoup Berlin Soloists...

Celui-là, je pense l'acheter aussi.

Je n'ai rien contre la plupart des versions déjà citées, à part les Berg peut-être, mais dans cette oeuvre j'ai surtout un faible pour les versions des temps héroïques, avec portamentos, phrasés déshinibés en diable et tout et tout, c'est-à-dire celles de Kell/Busch et Draper/Lener, par exemple.
Ou plus près de nous, Hilton/Lindsays.

Je suis d'accord pour les choix, sauf que je ne dirais pas que les phrasés du Quatuor Busch avec Reginald Kell (deux versions : une en studio [EMI et Testament], une en direct [M&A]) sont désinhibés en diable. Au contraire, je les trouve très intérieurs, déployant une sonorité « hantée », parfois murmurée, qui donne une couleur générale et une patine remarquable à cette œuvre. J'aime aussi beaucoup l'enregistrement très ancien de Charles Draper avec le Quatuor Lener (Pearl).

Théo, sais-tu si et où l'enregistrement Supraphon (1964 ?) du Quatuor Smetana avec Vladimir Riha a été édité en CD ? Le connais-tu ?

Par déshinibé, je voulais surtout dire immédiat, sans filtre culturel lié à la distance avec laquelle la musique est considérée : pour eux c'était encore la musique contemporaine...

Je ne sais pour les Smetana, c'est sûrement bien (j'ai découvert l'autre jour leur 3e Quatuor de Brahms, très beau).

Théo a écrit:

Par déshinibé, je voulais surtout dire immédiat, sans filtre culturel lié à la distance avec laquelle la musique est considérée : pour eux c'était encore la musique contemporaine...

Ah, ok. Très vrai. Le genre d'argument qui me va droit au cœur, en plus (absence de filtre culturel, abolition des distances temporelles ou autres, mise à mort de l'approche muséelle, etc.).

Citation :

Je ne sais pour les Smetana, c'est sûrement bien (j'ai découvert l'autre jour leur 3e Quatuor de Brahms, très beau).

Un des nombreux enregistrements qui bâillent au fond des cartons de Supraphon (ils ne se rendent pas compte, j'espère, de la richesse de leur catalogue, sans présumer de la qualité de cet enregistrement-ci en particulier).
Pour leur opus 67, c'est fabuleux en effet (en couplage chez Testament avec un Quintette D956 de Schubert parfois un peu controversé mais que j'aime énormément, même dans le deuxième mouvement [les trois autres me semblent assez incontestables]).

Scherzian a écrit:

Théo, sais-tu si et où l'enregistrement Supraphon (1964 ?) du Quatuor Smetana avec Vladimir Riha a été édité en CD ? Le connais-tu ?

Je ne sais pas si tu le recherches toujours, mais ça a été récemment édité en cd :

Merci beaucoup, Alexandre ! Je viens de le placer dans le collimateur.