Vendredi 4 décembre. On attendait beaucoup de la Hammerklavier. Un début tendu expliqué en partie par un piano (Fazioli) un peu en fin de course, aux aigus courts et claquants, sans la profondeur espérée, n'a pas réussi à donner à ce premier mouvement la conduite qu'il exige. Le choix d'un tempo rapide (éternelle question de ce mouvement) excluait les respirations. Observation confirmée par le scherzo.
Bien heureusement, l'adagio était superbe de profondeur et la fugue magnifiquement menée.
Enfin vint Albeniz, soirée organisée par l'ambassade d'Espagne à l'occasion de l'année Albeniz. La qualité un peu juste du piano a été gommée. Une Rondena un peu hâtive, a été suivie d'un Almeria très inspiré, d'un Triana original et plein d'esprit, et surtout, d'un superbe troisième cahier, différent des choix interprétatifs de son CD paru chez Calliope. Un piano narquois dans Polo, rageur et désinvolte dans Lavapiés, ce concert a été in crescendo du début jusqu'à la fin.
Des bis annoncés avec humour, année Chopin 2010, donc première étude de Chopin en do majeur, année Schumann 2010, un extrait des danses de David.
Le grand salon devrait se poser la question de l'opportunité de faire réviser son piano de concert. Ou de s'en acheter un neuf.