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| Verdi - les Vêpres siciliennes | |
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Auteur | Message |
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Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Verdi - les Vêpres siciliennes Dim 3 Jan 2010 - 18:16 | |
| I VESPRI SICILIANI (les Vêpres siciliennes) 1855 GIUSEPPE VERDI Voici, donc, pour cette première semaine de janvier, une œuvre que les verdiens doivent connaître, mais qui malgré ses qualités, ne figure pas souvent sur leur panthéon. C’est une œuvre variée et urgente pourtant, qui emprunte le spectaculaire du sujet comme la forme au Grand Opéra français, symbolisé par Meyerbeer et le librettiste Scribe. C’est cependant une version en italien que je vous propose (étant donné l’absence de version française satisfaisante)Je vous propose un duo (fin de l’acte I) puis (début de l’acte II) une scène (air lent + récitatif + cabalette). Vous pouvez écouter les deux, un seul des deux, voire même tout l’opéra, ce qui est fortement conseillé de par la beauté et la richesse des pages écrites par Verdi en 1855 pour l’Opéra de Paris. Evidemment, le disque est disponible sur MusicMe et même sur Deezer pour ceux n’ayant pas accès au premier site. Si vous êtes réfractaire à Verdi, écoutez quand même, car ce sont des pages très inspirées mélodiquement et vraiment efficaces. L’orchestration pourra paraître bruyante, mais on touche peut être là à la seule (et toute petite) faiblesse de cette version dirigée par James Levine en 1973. Enregistrée en studio avec les forces du New Philharmonia et parue sous le label RCA, elle réunit une distribution de grand luxe : Martina Arroyo (Elena), Placido Domingo (Arrigo), Sherrill Milnes (Monfort), Ruggero Raimondi (Procida) et James Morris, Maria Ewing et Richard Van Allan en comprimari de luxe. La grande force de cette version est l’engagement total de tous ses interprètes, et elle domine aisément la discographie en présentant l’intégralité (enfin, il me semble) de la partition. LIENS : http://www.musicme.com/#/James-Levine/albums/Les-Vepres-Siciliennes-0035628037022.html?ipg=3 http://www.deezer.com/fr/#music/placido-domingo-martina-arroyo-ruggero-raimondi-james-levine/verdi-i-vespri-siciliani-121550 1. Le livretC’est en réalité une reprise du livret du Duc d’Albe, écrit pour Donizetti par Scribe. On y retrouve sensiblement les mêmes scènes et dialogues, seul le contexte historique et les personnages changent. Verdi ne s’en aperçut qu’en 1882, à l’occasion de la création italienne de l’œuvre de Donizetti.C’est cependant un livret très réussi. Il reprend l’histoire du massacre des Français à Palerme en 1282. (il semble que Verdi ne se soit pas rendu compte de la teneur anti-française du sujet pour sa première création à Paris) Les personnages sont un jeune sicilien, Arrigo, fiancé à la duchesse Elena, le conspirateur Giovanni di Procida et Guido de Monforte, le gouverneur français de la Sicile. L’intrigue est assez complexe, et enchaîne situations spectaculaires, chœurs, ballets (au IIIe acte, celui des Quatres Saisons) ; le massacre des français par les siciliens a lieu à l’extrême fin de l’ouvrage et dure 40 secondes tout au plus (très efficace…)SYNOPSIS (tiré de Wikipédia) - Citation :
- L'action, inspirée d'un événement historique se situe à Palerme en mars 1282, durant les fêtes de Pâques.
Acte I
La duchesse Hélène, dont le frère a été condamné à mort, est contrainte par un soldat français à chanter. Celle-ci, avec son chant excite la haine des siciliens contre les Français. Monfort, le gouverneur, intervient et calme tout le monde. Arrive Arrigo, qui vient juste d'être grâcié. Ignorant que Monfort est présent, il se met à l'insulter. Le gouverneur demande à tout le monde de partir afin de rester seul avec le jeune imprudent. Il lui demande son nom mais celui-ci refuse puis il tente de l'acheter en lui offrant un grade dans son armée et essuie un nouveau refus. Monfort interdit alors Arrigo de parler avec la duchesse : celui-ci à nouveau brave l'interdit.
Acte II
Dans une vallée proche de Palerme, se rencontrent Arrigo, Hélène et Procida, arrivé clandestinement. Celui-ci annonce le soutien de Pierre d'Aragon en cas de début d'insurrection. Arrigo déclare son amour à la duchesse qui l'accepte à condition qu'il venge son frère. Arrigo reçoit une invitation de la part de Monfort et la refuse. Ce refus entraine son arrestation et les siciliens jurent de le venger. En outre, l'enlèvement des femmes par les soldats français ne fait qu'accentuer la haine de ceux-ci.
Acte III
Montfort, dans son cabinet, relit une lettre de la mère d'Arrigo, exécutée depuis dix mois, dont il apprend être le père d'Arrigo. Arrigo arrive et apprend la vérité concernant son père, qu'il croyait en exil. Il refuse de le reconnaître comme son père. Le soir, un bal masqué a lieu et parmi les danseurs, Arrigo reconnaît Procida et Hélène, venus le délivrer et tuer Monfort. Arrigo empêche ses amis de le faire, au moment où Hélène avait sorti sa dague. Les conjurés sont arrêtés.
Acte IV
Procida et Hélène sont déportés à la forteresse, Arrigo les rejoint pour tenter de se disculper. S'il y arrive auprès d'Hélène qui lui conserve son amour, l'annonce de son lien de parenté avec Monfort, ruine les espoirs de Procida qui a reçu la nouvelle de l'arrivée des armes. Monforte arrive pour annoncer l'arrivée du bourreau et fait le chantage suivant à Arrigo : soit celui-ci le reconnait publiquement comme son père, soit ses amis sont exécutés. Celui-ci finit par céder et Monfort annonce les noces entre Arrigo et la duchesse. Celle-ci hésite à accepter mais Procida l'incite à le faire.
Acte V
Dans les jardins du palais, se prépare la fête pour le mariage. Procida retrouve Hélène et lui annonce que, dès que les cloches sonneront, l'insurrection commencera. Elle retire sa parole au grand désespoir d'Arrigo. Monfort arrive et ordonne que le mariage ait lieu. Les cloches sonnent et les Français sont massacrés.
2. La musiqueL’œuvre a été composée au cours de l’année 1854, après la Traviata et avant Simon Boccanegra. Elle se place ainsi au centre de la carrière du compositeur.C’est du meilleur Verdi, bien que celui-ci, après sa Traviata, ne voulait plus de livrets grandioses à la manière de ses opéras des années 1840. L’ouverture, souvent jouée en concert, reprend des thèmes de l’opéra. Sur la forme de chaque acte, Verdi place un grand finale concertant à la fin des actes II, III et IV (chœur). L’acte III est de dimension importante, car en plus du nœud de l’action, il comprend le ballet des Quatres Saisons, une belle réussite musicale.3. Le duo Arrigo/Monfort (acte I)« Qual è il tuo nome ? » puis « Temerario, qual ardire ! » [CD1, pistes 10 et 11]Duo entre Arrigo (P. Domingo) et Monfort (S. Milnes).Voilà la traduction française, mise à disposition par ODB-Opéra.[Qual é il tuo nome ?]MONFORTQuel est ton nom ?ARRIGOArrigoMONFORTC’est tout ?ARRIGOTu connais ma haine pour toi,Cela suffit à ton ennemiMONFORTEt ton père ?ARRIGO Je n’ai pas de père !Je sais que, vagabond et exilé,Il finit ses joursLoin de son toit natalLoin de ceux qu’il aimaitMONFORTParle-moi de ta mère !ARRIGOAh ! je n’ai plus de mère !Dix mois déjà ont passé hélasDepuis qu’elle est morte ;Bientôt je vais la revoirMONFORTJe sais qu’avant de la perdreLe palais du duc Frédéric T’avait déjà accueilliARRIGO Oui, la demeure de ce hérosM’accueillitMONFORTDe ce perfide !ARRIGOMagnanime, il me guidaParmi les troupes guerrièresComme un père il daigna soutenir mes pas ;J’eus la gloire de suivre L’exemple de son honneur ;J’ai vécu pour lui et, intrépide,Je veux mourir pour lui !Châtie l’audaceDe ma jeune ardeur ;Je me sens capable De te haïr et de mourir !Je ne crains pas les chaînes,Je méprise la douleurMon cœur s’avance,Joyeux, vers la mortMONFORT (à part, regardant Arrigo)J’aime et j’admireCette audace en luiJe le crois capableDe me haïr et de de mourir !Il ne craint pas les chaînesEt il méprise la douleurEt, face à la mort, Son cœur ne craint rien(à Arrigo)Je devrais te punir,Mais j’excuse ta folle audace !ARRIGODe la pitié, en toi ?MONFORTOui, dans une grande âme les colères sont silencieusesEt je veux, pour te sauver, Offrir à ta valeurUn but plus élevé, ô jeune hommeDigne d’un cœur noble.A la seule pensée de la gloireTon sein devrait frémirARRIGOLa gloire ? Où la trouve t-on ?MONFORTLà-bas, sous mes drapeaux !Joins-toi à mes troupes intrépides,Viens, ainsi tu seras pardonné.ARRIGONon je ne suis pas aussi lâche ! Non, non !Châtie l’audace de ma jeune ardeur, etc.MONFORT (à part)J’aime et j’admire, etc(à voix haute)Alors va-t’enEt oublie ma clémence !Mais, jeune homme, écoute-moi :Entends d’abord ce conseil !(montrant du doigt le palais d’Elena)Vois-tu cette demeure ?ARRIGOEh bien ?MONFORTTu ne devras jamaisEn passer le seuilARRIGOPourquoi cela ?MONFORTTu le sauras !Crains que ton cœurNe brûle d’un funeste amour !ARRIGOO ciel !MONFORTCrois-moi, l’amour te perdra !ARRIGO (troublé)Qui te l’a dit ?MONFORTTu vois !Je lis tes pensées,Il n’est pas de mystère pour moi,Tout m’est déjà connu.Ah fuis ! fuis ! Je te l’ordonne !ARRIGOEt de quel droit ?MONFORTJe l’ai dit, je le veux, va !ARRIGOJe ne me soucie pas de ton interdictionLe cœur n’a pas de lois ![Temerario ! Qual ardire !]MONFORTTémeraire ! Quelle audace !Rends-toi à moi moins fièrement !N’éveille pas en mon sein ces colèresQui retomberont sur toi, sur vous tous ! etcARRIGOJe suis libre, et l’audaceD’une grande âme est innée en moiMONFORTTéméraire !ARRIGOTa colère peut me frapper,Mais je ne tremble pas devant toi !MONFORTTéméraire ! Quelle audace !Rends-toi à moi moins fièrement, etcARRIGOTa colère, etcMONFORTMaîtrise ta folle ardeur,Ne franchis jamais ce seuil ;Je te l’ordonne !ARRIGOToi ?MONFORTOui, ma haine fut toujours mortelle.ARRIGOEt je la méprise donc !MONFORTTu mourras !ARRIGOPour elle je ne crains pas la mort !MONFORTTu mourras !(fin de l’acte I)4. La scène de Procida (II)Piste 13-14-15 « O patria…o tu Palermo » puis « Ai nostri fidi nunzio » puis « Santo amor che in me favelli »Procida : Ruggero Raimondi[13]PROCIDAO patrie, ma chère patrie, Je te revois enfin !L’exilé te salueAprès une si longue absence.Ton sol fleuriEmpli d’amour, je le baiseJe réalise mon vœu envers toiAvec mon bras et mon cœur !O toi, Palerme, terre adoréeRire d’amour qui m’est si cher !Ah ! lève ton front tant outragé,Retrouve ta splendeur d’antan !J’ai demandé de l’aide aux nations étrangères,J’ai erré de châteaux en cités ;Mais, insensibles à ma ferveur,Tous me disaient :Siciliens, où est votre antique valeur ?Allons, retrouvez la victoire et l’honneur !O toi, Palerme, etc…retrouve ta splendeur d’antan(Manfredo et plusieurs compagnons de Procida débarquent sur la rive ou bien descendent de la colline et font un cercle autour de lui.)[14]PROCIDA (à l’un de ses compagnons)Annonce mon retourA nos fidèles et dis leur l’espoir que je mets dans leur cœur.(à un autre)Pars sur les traces d’Arrigo,Et préviens-le ainsi que la duchesse,Que je les attends tous les deux iciEt sur-le-champ !!(les deux hommes s’en vont et les autres entourent Procida)Dans l’ombre et dans le silenceMûrissons la vengeance ;Le cruel oppresseurNe la craint ni l’attend.SICILIENSDans l’ombre et dans le silence, etc.PROCIDANon, il ne l’attend pas, etcSICILIENSNon, il ne l’attend pas, etcVengeance ! Vengeance ![15]PROCIDASaint amour qui parle en moi,Parle au cœur de mes frères ;La fin de tant de douleur est venue,La grande heure a enfin sonné !Que le bien-aimé sol soit sauvé,Alors je mourrai content, etc.SICILIENSDans l’ombre et dans le silence, etc.PROCIDASaint amour, etc.SICILIENSAh dans l’ombre et dans le silenceOui, la vengeance est plus certaine ;Non, il ne le craint ni l’attend pas,Le barbare oppresseur, etc.PROCIDAPartez !SICILIENSPartons !PROCIDAPartez !Partez ! Prudence !Partez ! Et silence !Courage et silence !Silence ! Partez !SICILIENSPartons. Partons.Silence ! Partons !PROCIDAAh que le sol bien-aimé soit sauvé, Alors je mourrai content !Bonne écoute ! |
| | | Jules Biron Noctambule
Nombre de messages : 12381 Age : 32 Date d'inscription : 23/02/2007
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Lun 4 Jan 2010 - 21:59 | |
| Bon, je suis en train d'écouter. C'est pas très fin Ça se laisse très bien écouter, c'est très agréable, mais niveau liens musique/texte on repassera, je trouve qu'ils pourraient dire n'importe quoi là dessus. Mais je le répète, ça se laisse écouter, j'aime bien, c'est prenant (mais pas trop longtemps, c'est un peu pompier tout de même ) Domingo est impressionnant |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Lun 4 Jan 2010 - 22:32 | |
| C'est pas pompier, c'est urgent. Et, si tu regardes bien, tu verras que tout le passage "Je me sens capable de te haïr et mourir" traduit parfaitement musicalement l'aparté de Monfort à ce moment-là, en le faisant répéter aprés ce que chante Arrigo. Je trouve ça trés bien trouvé. Et tu peux écouter Procida aussi, c'est superbe, il y a un cantilène magnifique. |
| | | Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Lun 4 Jan 2010 - 23:10 | |
| Il va falloir que je réécoute l'opéra en entier, parce que là, je n'ai pas été terriblement enthousiasmée. |
| | | Passage De passage pour longtemps
Nombre de messages : 2134 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/07/2007
| | | | Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| | | | Passage De passage pour longtemps
Nombre de messages : 2134 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/07/2007
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Lun 4 Jan 2010 - 23:18 | |
| Oh, il n'y a pas de mal à aimer la musique populaire. J'arrête de polluer le fil et j'écoute ça tout à l'heure. |
| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mar 5 Jan 2010 - 19:26 | |
| J'ai écouté le duo de la fin du Ier acte. "Urgent", tu y vas quand même un peu fort. Bon, j'ai nettement plus goûté à "Temerario!" qu'à "Qual e il tuo nome?". Dans cette première partie du duo, la musique est assez peu variée, invariablement enjouée, et comme dit Era, la signification du texte et de la musique, plus que neutre, est quasiment contraire. Néanmoins, à la fin de "Qual e il tuo nome?", ce passage plus intérieur est très intéressant, et la fureur prend dans "Temerario!" avec une efficacité particulièrement appréciable. Une certaine inventivité dans le traitement de ce duo - les répliques répétées comme vous l'avez souligné, qui est tout-à-fait appréciable. Néanmoins, je ne ressens pas toute la tension qui règne à ce moment précis entre les deux personnages - l'un des deux joue quand même sa vie. On retrouve le problème de cette musique assez enlevée et joyeuse, qui constitue presque un paradoxe avec l'action. Sinon, orchestralement... Unisson orchestre/voix par moment... La conclusion de ce premier acte est le paroxysme du grandiloquent, de l'emphatique dans ce qu'il a de plus gras. Efficacité mélodique et harmonique comme il se doit. La version est tout bonnement excellente, et sert parfaitement l'oeuvre - il n'y a donc pas de mensonges sur la marchandise. |
| | | Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mar 5 Jan 2010 - 19:39 | |
| La version ? C'est tout bonnement la meilleure à mon goût. |
| | | Ophanin Fer galant
Nombre de messages : 4576 Age : 37 Date d'inscription : 13/12/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mar 5 Jan 2010 - 22:25 | |
| J'hésite à laisser un avis négatif après une présentation aussi positive. C'est vraiment pas du tout mon truc, Verdi.
C'est lourd et faiblement inspiré, je trouve. Les formules d'accompagnements pourraient marcher avec un autre livret. D'ailleurs la musique est plus ou moins joyeuse par moment et plutôt neutre dans l'ensemble, ça ne va pas franchement avec le texte. Les effets dramatiques m'apparaissent eux aussi très minces. Mais enfin, je ne goute guère les "roucoulades italianisantes" comme les appelait Berlioz. |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mar 5 Jan 2010 - 22:49 | |
| - Citation :
- J'hésite à laisser un avis négatif après une présentation aussi positive
. Il ne faut pas hésiter, les avis négatifs sont bien évidemment les bienvenus, on ne peut pas tout aimer et on a ses goûts propres. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91616 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 0:16 | |
| Comme tu as changé Guillaume... |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 8:27 | |
| - Elvira a écrit:
- La version ? C'est tout bonnement la meilleure à mon goût.
Et il y a quoi d'autre? Parce que entre Arroyo et Raimondi... comment dire... _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91616 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 12:41 | |
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| | | Octavian Glasse les fraises
Nombre de messages : 7333 Age : 41 Localisation : Près du Vieux Port Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 15:34 | |
| Même raisonnement qu'Elvira : je vais essayer d'écouter l'œuvre entière (que je ne connais pas), ça "passera" peut-être mieux qu'en arrivant directement sur ces extraits-là... parce que là vraiment - et crois bien que j'en suis le premier désolé Guillaume -, j'ai été incapable d'aller au bout de l'écoute d'aucun des deux. J'avais vraiment l'impression d'entendre de la caricature de Verdi (alors que j'aime plutôt bien Verdi, généralement, quand même) : voix tonitruantes, "gros" orchestre garanti sans subtilités apparentes, alliance du simplisme et du pompiérisme... Bon, en même temps, en ce moment, je suis pas au mieux de ma forme, ça peut venir de là aussi?... J'en reparlerai après réécoute quand j'irai mieux, promis. |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33422 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 15:53 | |
| Si tu veux écouter quelque chose de subtil chez Verdi, et bien écoute Otello et Falstaff. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Octavian Glasse les fraises
Nombre de messages : 7333 Age : 41 Localisation : Près du Vieux Port Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 15:57 | |
| Je connais (et apprécie) déjà, merci. M'enfin quand même, y a un peu plus que deux opéras réussis chez Verdi. |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 15:58 | |
| Je n'ai entendu qu'une seule fois cet opéra en entier et cela m'avait bien plus. Ce n'est pas mon opéra verdien préféré cependant. Il y a de très belles choses dans cette oeuvre, notamment "Arrigo! Ah! parli a un core" d'Elena, "O tu palermo" évidemment, "Giorno di pianto" d'Arrigo. |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33422 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 15:58 | |
| - Octavian a écrit:
- Je connais (et apprécie) déjà, merci. M'enfin quand même, y a un peu plus que deux opéras réussis chez Verdi.
Je ne dis pas le contraire : j'ai dit subtil ... pas inspiré ou réussi. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Octavian Glasse les fraises
Nombre de messages : 7333 Age : 41 Localisation : Près du Vieux Port Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 16:00 | |
| - Cololi a écrit:
- Octavian a écrit:
- Je connais (et apprécie) déjà, merci. M'enfin quand même, y a un peu plus que deux opéras réussis chez Verdi.
Je ne dis pas le contraire : j'ai dit subtil ... pas inspiré ou réussi. J'avais bien vu, mais j'essayais de parer, ou plutôt d'esquiver, ta méchanceté. |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33422 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 16:34 | |
| _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 16:51 | |
| Quelqu'un a t-il écouté Procida ? (c'est un autre registre, ceux qui dénoncent l'aspect pompier pourront peut être y trouver leur compte) |
| | | Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 17:23 | |
| - Cololi a écrit:
- Octavian a écrit:
- Je connais (et apprécie) déjà, merci. M'enfin quand même, y a un peu plus que deux opéras réussis chez Verdi.
Je ne dis pas le contraire : j'ai dit subtil ... pas inspiré ou réussi. Et la traviata, et Rigoletto ?... Parce qu'Otello en subtilité, il y a quand même plus subtil... en fait, c'est beaucoup plus contrasté que ça, et dieu merci, les vêpres sont tout aussi contrastées ! |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33422 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 20:16 | |
| Oui oui Traviata et Rigoletto ça fait parti des plus réussi. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 20:29 | |
| Je ne te parle pas des réussis (parce que j'en rajouterai bien plus - et même pour les subtils d'ailleurs), mais bien pour leur subtilité... |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 22:08 | |
| C'est sûr qu'Otello, ses orgies cuivresques, sa psychologie trés poussée (je suis le gros méchant ; moi c'est le gentil et elle c'est la nunuche de service) c'est infiniment subtil. J'aime bien cependant. (mais moins que plein d'opéras de Verdi, à commencer par Don Carlos, le plus réussi de tous, un chef d'oeuvre absolu) |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33422 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 22:15 | |
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| | | Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Mer 6 Jan 2010 - 22:21 | |
| - Guillaume a écrit:
- C'est sûr qu'Otello, ses orgies cuivresques, sa psychologie trés poussée (je suis le gros méchant ; moi c'est le gentil et elle c'est la nunuche de service) c'est infiniment subtil.
J'aime bien cependant. (mais moins que plein d'opéras de Verdi, à commencer par Don Carlos, le plus réussi de tous, un chef d'oeuvre absolu) +1 Et Aïda (oui, Aïda, avec l'acte II, ultra-pompier !) est tout aussi subtile ! Cette fin qui se termine pianissimo tel le souffle humain qui s'éteint au fur et à mesure... C'est beau, voilà tout. |
| | | Bertram Mélomaniaque
Nombre de messages : 1722 Age : 44 Localisation : Paris Date d'inscription : 11/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Jeu 7 Jan 2010 - 7:37 | |
| - Guillaume a écrit:
- Quelqu'un a t-il écouté Procida ? (c'est un autre registre, ceux qui dénoncent l'aspect pompier pourront peut être y trouver leur compte)
Oui c'est un très bel air en soi, mais il parait étrange après la trilogie où Verdi s'était affranchi de ce genre d'airs statiques (au moins pour les basses). On se croit revenu dans Hernani ou Macbeth. Et le personnage est obtus et bougonnant, c'est pratique pour faire la basse dans les ensembles et pour faire avancer l'action... |
| | | nugava Mélomaniaque
Nombre de messages : 1528 Age : 38 Date d'inscription : 09/12/2007
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Ven 8 Jan 2010 - 10:30 | |
| Je n'ai malheureusement pas accès à deezer et musicme, mais j'emprunterai cette version à la médiathèque... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Sam 9 Jan 2010 - 13:46 | |
| N'aie crainte, Guillaume, je suis là pour pourfendre les vilains Gentils. C'est rigolo, beaucoup de commentaires prêtent à ce duo des vertus ou des faiblesses à des tournures-types qui font partie du cahier des charges (répétitions, gaîté relative...). Je ne suis évidemment pas du tout d'accord, c'est l'un des plus beaux opéras de Verdi, et l'un des tous plus beaux opéras du répertoire. Naturellement, il ne s'agit pas d'y trouver le même type de frisson que dans Barbe-Bleue de Béla. Il y a certains choses qui sont passées à la trappe d'oreilles inexpérimentées, si je puis me permettre. - Le duo est bâti sur le patron bien connu (et italianisant) du lyrique / épique, lent / rapide, de type cantilène & cabalette. Néanmoins, l'évolution se fait ici par une gradation, et il n'y a pas du tout cette rupture artificielle qu'on entend d'habitude, avec un personnage secondaire qui entre pour annoncer une nouvelle et changer les émotions du personnage. Au contraire, c'est à l'intérieur des personnages que se trouve le principe, et que peu à peu la thématique presque mélancolique va se changer en affrontement. - Concernant le livret, certes, l'air de Procida est plus convenu, mais l'air patriotique est au cahier des charges du Grand Opéra. Verdi le fait d'une façon très inhabituelle (et qui lui est propre), qui n'est pas l'exaltation martiale, mais la nostalgie de la liberté perdue. Alors que le personnage de Procida est tout de même celui d'un libertaire extrêmement fanatique. - Le duo lui-même, je lis que le livret est faible. J'aimerais bien savoir en quoi ? Oui, les personnages de ce type de drame sont très typés, ce ne sont pas des psychologies complètes, on n'est pas chez Ibsen ou les Goetz ; il n'empêche que c'est dramatiquement toujours extrêmement riche, et surtout d'une efficacité redoutable. J'attends des noms de meilleurs librettistes que Scribe, mais on risque rigoler... Entre les insipides qui reproduisent les mêmes recettes sans les comprendre et en les affaiblissant, ceux qui sont intéressants mais traînent en longueur et ceux qui sont plus prétentieux qu'inspirés, ça en fait un certain paquet qui ne lui arrivent pas à la cheville. Par ailleurs, en tant que tel, cette histoire d'un fils écartelé entre deux principes parentaux opposés, la mère morte et le père qui réapparaît, est assez opérante et plutôt touchante (c'est aussi le ressort de Robert Le Diable, où c'est encore plus fort). - Musicalement, je trouve au contraire le tout remarquable. On débute sur un récitatif avec une mélodie un peu mélancolique aux alti - alors que nous sommes à un paroxysme de tension, Montfort, qui sait déjà qu'Arrigo est son fils, va l'observer, et l'interroge. L'asymétrie est intéressante, parce qu'elle donne une profondeur de champ importante au duo. Cette mélodie initiale sert de support à un récitatif assez intimiste. On débouche sur une section très lyrique où Arrigo, par bravade et fierté, expose ses idéaux, sachant qu'il s'expose à la mort (mais il vient d'obtenir une promesse de sa bien-aimée inaccessible, qui implique pour lui d'être un opposant implacable). Montfort de son côté le regarde avec admiration. Mélodiquement, c'est extrêmement élancé, très inhabituel pour un duo d'affrontement. Et cette reprise des paroles qui a été remarquée, elle est habituelle, mais ici, ce qu'il y a d'étrange, c'est que ce n'est pas pour les reprendre à son compte que les dit Montfort qui est en total désaccord et n'a nullement peur ; c'est une forme de participation affective, assez paradoxale d'ailleurs, puisqu'elle montre à la fois que le gouverneur tout-puissant ne craint rien pour ce fils caché, et en même temps atteste d'un abyme entre les deux, peut-être irréconciliable. Beau moment. On retourne au récitatif, avec une insinuation de Montfort, qui veut écarter Arrigo de ses ennemis. Avec cette fois le caractère impérieux d'un père. Le refus d'Arrigo (Henri) est beaucoup plus beau dans le texte original de Scribe : Et moi je ne laisse à personne / Le droit de diriger mes voeux ! La traduction italienne, surtout en revenant vers le français, affaiblit évidemment le texte. C'est alors qu'éclate l'affrontement, où la trépidation rythmique du motif de Montfort irradie toute la musique, tandis qu'Henri continue, seul, à tenir une ligne très lyrique, presque extatique. La coda est assez impressionnante, avec cet aigu, qui est augmenté et monte, jusqu'à une forme de rupture, à la fois musicale et psychologique. Le plus, fort, c'est que Scribe ajoute que Montfort regarde Henri partir, sans colère. C'est-y pas mignon tout plein. - Bref, il se passe des choses, tout de même. Rien qui soit vertigineux pour la pensée, mais l'urgence, oui, c'est vraiment le mot que je reprends volontiers à mon compte. Il se passe quelque chose, et qui s'impose impérieusement au spectateur. L'avantage avec Scribe, c'est que les outrances des psychologies veriennes sont justement tempérées par le petit recul, presque amusé, qu'il a l'habitude de conserver sur ses personnages - et dont personne n'a fait meilleur usage que Meyerbeer, mais enfin, Verdi c'est pas si mal. - Ce qu'il y a d'intéressant, de toute façon, dans ce type d'oeuvre prévue pour Paris, c'est la fluidité de l'ensemble, qu'il faut vraiment découvrir. Les récitatifs sont au moins aussi soignés que les airs, et ceux-ci s'enchâssent de façon harmonieuse, presque discrète, dans l'ensemble. De plus, il est fréquent que l'action avance durant les 'numéros', comme c'est le cas pour ce duo. Du coup, on dispose vraiment d'un théâtre musical, à la fois enthousiasmant auditivement et assez fourni du point de vue littéraire, du moins par rapport à la moyenne des livrets d'opéra. Je ne vais rien dire concernant l'interprétation, mais Levine est effectivement habité à chaque instant, c'est exceptionnel. Pour ceux qui veulent entendre le duo en version originale, il y a le récital Hadley / Hampson / Rizzi qui est excellent (et se trouve sur MusicMe, j'ai déjà vérifié). Guillaume, si tu voulais l'ajouter, ça plairait peut-être à quelques-uns. P.S. : Je suis d'accord avec Bertram sur l'air de Procida, c'est du Verdi belcantiste, pas le plus passionnant, même si la cantilène est jolie (et la cabalette banale). L'air de Roger de Jérusalem, bien plus tôt dans sa carrière, est beaucoup plus personnel, je trouve. |
| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Sam 9 Jan 2010 - 14:07 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Il y a certains choses qui sont passées à la trappe d'oreilles inexpérimentées, si je puis me permettre.
[...]
- Bref, il se passe des choses, tout de même. Rien qui soit vertigineux pour la pensée, mais l'urgence, oui, c'est vraiment le mot que je reprends volontiers à mon compte. Il se passe quelque chose, et qui s'impose impérieusement au spectateur. L'avantage avec Scribe, c'est que les outrances des psychologies veriennes sont justement tempérées par le petit recul, presque amusé, qu'il a l'habitude de conserver sur ses personnages - et dont personne n'a fait meilleur usage que Meyerbeer, mais enfin, Verdi c'est pas si mal. Je veux bien, mais la musique rompt finalement tout le fil de la tension du "duel" entre les deux personnages qui est présente dans le texte. On peut l'expliquer par le recul de Verdi certes, mais pour moi, ça ne le justifie pas pour autant. Donc quitte à légitimer la chose, autant accepter d'avouer que c'est léger - et que cela se goûte comme cela (d'ailleurs, ce fut mon approche, et de ce point de vue j'ai apprécié). |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Sam 9 Jan 2010 - 14:33 | |
| Non, le recul est chez Scribe (et particulier lorsque Meyerbeer s'en empare), pas chez Verdi. Si tu trouves la musique galante, là, je n'y puis rien, mais en tout cas, ce n'était ni prévu pour ni ressenti comme tel. Tu t'es gorgé de Scriabine et autre décadenteries pendant mon absence, toi. |
| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Sam 9 Jan 2010 - 14:47 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Non, le recul est chez Scribe (et particulier lorsque Meyerbeer s'en empare), pas chez Verdi. Si tu trouves la musique galante, là, je n'y puis rien, mais en tout cas, ce n'était ni prévu pour ni ressenti comme tel.
Je n'ai pas non plus dit que c'était de la musique galante. Mais plus simplement, l'énergie qui finit par se dégager dans "Temerario!", je l'attends un peu plus tôt, à la place des 5 minutes de badinage de "Qual e il tuo nome?" - Citation :
- Tu t'es gorgé de Scriabine et autre décadenteries pendant mon absence, toi.
Si tu savais... |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Sam 9 Jan 2010 - 14:59 | |
| Merci pour ce commentaire-fleuve, David ! - Citation :
- Je ne vais rien dire concernant l'interprétation, mais Levine est effectivement habité à chaque instant, c'est exceptionnel. Pour ceux qui veulent entendre le duo en version originale, il y a le récital Hadley / Hampson / Rizzi qui est excellent (et se trouve sur MusicMe, j'ai déjà vérifié). Guillaume, si tu voulais l'ajouter, ça plairait peut-être à quelques-uns.
Oui, je l'ai déja entendu, c'est trés beau et trés différent. J'ai écouté l'extrait chez toi me semble-t-il. Il est là : http://www.musicme.com/#/Carlo-Rizzo/albums/Opera-Duets-0825646136261.html Curieux, par contre, la piste ne dure qu'1min50... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Sam 9 Jan 2010 - 15:22 | |
| C'est bien possible, en tout cas tu m'avais laissé un commentaire. J'ai vérifié pour la piste : c'est une erreur d'affichage, mais le duo est bien complet. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Sam 9 Jan 2010 - 15:24 | |
| Mais justement Wolfgang, ce badinage contient toute la tension larvée, c'est remarquable. Les gens ne se sautent pas à la gorge sans préparation...
C'est pas grave, je suis le seul à avoir aussi bon goût que Guillaume. |
| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Sam 9 Jan 2010 - 15:29 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Mais justement Wolfgang, ce badinage contient toute la tension larvée, c'est remarquable. Les gens ne se sautent pas à la gorge sans préparation...
C'est pas grave, je suis le seul à avoir aussi bon goût que Guillaume. Invoquer le bon goût ici, voilà autre chose. Bon je vais réécouter pour voir si c'est vraiment sous-jacent. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Sam 9 Jan 2010 - 15:31 | |
| C'est juste, c'est pas une question de bon goût, j'ai juste raison, pas plus. |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Sam 9 Jan 2010 - 15:39 | |
| C'est surtout que David a une influence effrayante sur moi : tous mes derniers achats ou presque contiennent des disques/oeuvres recommandées par lui... |
| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Sam 9 Jan 2010 - 15:47 | |
| Après réécoute, et ayant laissé à Verdi toutes ses chances, je le dis avec un dogmatisme quasiment revendiqué, dans "Qual e il tuo nome?", la tension ne s'exprime qu'à de très rares moments, n'est pas non plus sous-jacente et n'est véritable qu'à la fin avant de s'enchaîner sur "Temerario!". En résumé, ça batifole largement, traitant frivolement le sujet sérieux. Encore une fois, je ne trouve pas cela désagréable, au contraire. Mais qu'on essaye pas de me faire passer du Verdi pour des lanternes. |
| | | Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Sam 9 Jan 2010 - 16:04 | |
| J'ai écouté le duo Abigaille/Nabucco (acte III, scène I), franchement on ressent plus la tension palpable entre les 2 protagonistes que dans ce passage-ci ! |
| | | Hidraot Mélomane chevronné
Nombre de messages : 12971 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/12/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Dim 10 Jan 2010 - 13:34 | |
| Bon, je viens d'écouter les 2 extraits proposés par Guillaume. Je préfère largement "O patria" au premier extrait. Ca passe mieux quand il n'y a pas de ténor qui crie J'ai trouvé, pour une fois, que l'orchestration n'était pas trop lourde ni trop boum boum. Comme beaucoup de Verdi ça s'écoute très facilement mais j'ai bien peur d'être lassée à force. |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33422 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Dim 10 Jan 2010 - 18:44 | |
| - Hidraot a écrit:
- Bon, je viens d'écouter les 2 extraits proposés par Guillaume. Je préfère largement "O patria" au premier extrait. Ca passe mieux quand il n'y a pas de ténor qui crie
Alors comme ça on attaque Placido, le plus grand ténor de tout les temps Bon je viens d'écouter les 2 extraits. C'est du Verdi dont je n'ai jamais été client, soyons franc. Pour moi on est loin (à des années lumières) d'Otello, et même très loin aussi de Rigoletto, Traviata, Don Carlos, Aïda. C'est moins inspiré bien entendu mais surtout c'est beaucoup beaucoup plus caricatural et stérreotypé. Dieu sait si je vénère Domingo, Milnes et Raimondi, mais il ne peuvent pas faire grand chose avec celà. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Hidraot Mélomane chevronné
Nombre de messages : 12971 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/12/2008
| | | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Dim 10 Jan 2010 - 19:24 | |
| - Cololi a écrit:
- stérreotypé.
Le reste, c'est comme vous voudrez, mais franchement, dire ça, c'est tout simplement une contre-vérité toute simple. C'est au contraire une oeuvre assez originale dans ses structures (en particulier les ensembles), et le récitatif où la mélodie est tenue par les altos, on peut trouver ça aussi médiocre qu'on veut, mais ce n'est pas commun. La seule antériorité que je voie, c'est le final du Pré aux clercs d'Hérold. |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Dim 10 Jan 2010 - 19:48 | |
| - Citation :
- Pour moi on est loin (à des années lumières) d'Otello
C'est sûr que les Vêpres siciliennes sont largement meilleures qu'Otello, tant du point de vue musical que dramatique. |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33422 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Dim 10 Jan 2010 - 19:59 | |
| - Guillaume a écrit:
-
- Citation :
- Pour moi on est loin (à des années lumières) d'Otello
C'est sûr que les Vêpres siciliennes sont largement meilleures qu'Otello, tant du point de vue musical que dramatique. Reécoute. Otello il y a une idée majeure par note à peu prés. D'ailleurs Otello tout comme Falstaff a pris un paquet d'années de travail à Verdi : la raison est simple, il n'utilise plus des moules de construction comme il a utiliser toute sa vie. Là il est vraiment inventif comme un Wagner, un Debussy ou un Strauss (ou même comme Tosca de Puccini). Ces 2 derniers opéra lui on pris du temps car ce n'est pas le même travail. D'ailleurs Verdi dira juste avant Otello qu'il n'est plus question de compromis mais de faire à 100% comme il avait envie, sans se préoccuper du public, des directeurs de théâtre ... (ou autre). _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97932 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Dim 10 Jan 2010 - 20:03 | |
| - Cololi a écrit:
- Reécoute.
Otello il y a une idée majeure par note à peu prés. Guillaume doit peut-être réécouter, mais toi tu devrais relire Otello. Il y a de longs passages avec des accompagnements très banals, ça bouge juste plus harmoniquement. - Citation :
- Là il est vraiment inventif comme un Wagner, un Debussy ou un Strauss
Il en est très loin, même dans Otello. Falstaff, c'est déjà différent, parce qu'il y a beaucoup de passages contrapuntiques, et le son est vraiment inouï, au sens littéral, on n'a jamais entendu ça ni avant ni après. |
| | | Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Verdi - les Vêpres siciliennes Dim 10 Jan 2010 - 21:10 | |
| L'air de Procida, en le réécoutant, me fait penser à Il balen del suo sorriso... |
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