Ecoute comparée - Liszt : sonate en si mineur, S. 178

Le fait qu'il file comme s'il avait le feu aux trousses ?

27 minutes et des poussières
En même temps il y a plus de respiration, d'éloquence, que chez bien des pianistes qui la jouent en 29 minutes ou plus...

Ah, j'avais pas ce souvenir, je croyais que c'était la plus rapide

Mariefran a écrit:

Le fait qu'il file comme s'il avait le feu aux trousses ?

Dans certains passages, on peut dire ça comme ça, oui, même si au total les tempos ne sont pas extrêmes. Mais c'est encore pire. L'impression permanente que la partition n'est là que pour lui offrir une série de passages qu'il joue comme un casse-cou. Son agogique aussi, dès le lento assai introductif et l'énoncé forte marcato du deuxième thème de l'allegro energico à la basse, que j'ai trouvée souvent détestable (aussi bien l'accentuation agogique que la gestion agogique du temps), va dans le sens d'une surexposition d'effets. J'ai lu quelque part qu'il tient plus du cascadeur que du musicien ; c'est un avis que je partage. Des moyens physiques et pianistiques énormes, mais pour leur utilisation... Ça fait longtemps que je n'ai plus écouté son interprétation, mais j'ai beaucoup souffert en l'écoutant.

Scherzian a écrit:

Mariefran a écrit:

Le fait qu'il file comme s'il avait le feu aux trousses ?

Dans certains passages, on peut dire ça comme ça, oui, même si au total les tempos ne sont pas extrêmes. Mais c'est encore pire. L'impression permanente que la partition n'est là que pour lui offrir une série de passages qu'il joue comme un casse-cou. Son agogique aussi, dès le lento assai introductif et l'énoncé forte marcato du deuxième thème de l'allegro energico à la basse, que j'ai trouvée souvent détestable (aussi bien l'accentuation agogique que la gestion agogique du temps), va dans ce sens d'une surexposition d'effets. J'ai lu quelque part qu'il tient plus du cascadeur que du musicien ; c'est un avis que je partage. Des moyens physiques et pianistiques énormes, mais pour leur utilisation... Ça fait longtemps que je n'ai plus écouté son interprétation, mais j'ai beaucoup souffert en l'écoutant.

Je vois ce que tu veux dire. Même si je ne suis pas d'accord, là c'est un peu la description que je ferai de la version d'un Cziffra par exemple. Je ne vois pas vraiment de show chez Barere. Mais je commence à saisir quelles sont nos divergences d'appréciation sur l'interprétation pianistique. Tu as tendance à préférer des versions que je trouve un peu froides, un peu artificielles malgré la maîtrise ; j'ai tendance à être bluffé par des versions où tu verras du superflu dans ce que je considère comme de l'engagement. Du moment que tout ça reste dans certaines limites je pense qu'on peut s'entendre sur des critères objectifs (Cziffra > Barere dans mon cas, Levy > Tanski dans le tien )

Il faudra me dire où Levy, Sofronitsky et Richter sont froids et artificiels dans la si mineur... Les deux premiers, au strict minimum, sont chaleureux comme la braise ! Ernst Levy donne au fugato une logique expressive que je n'ai entendue sous les doigts d'aucun autre pianiste. Vladimir Sofronitsky est incomparable dans les pages lentes, polysémique jusqu'au vertige. Mais puisque Levy n'est pas loin de l'y égaler, je crois que je préfère Levy au total, d'autant que sa gestion du temps, par exemple lors du dernier retour à l'andante sostenuto, juste après un dernier grandioso prodigieux, ruisselle de génie. Ce sera intéressant, dans quelques mois (espérons...) d'écouter l'enregistrement en public de cette œuvre jouée par Levy, un enregistrement annoncé par Marston Records.

Sinon, je n'aime ni Cziffra, ni Barere ni Tanski dans la si mineur, donc je ne comprends pas bien ton algorithme à base de « > »... re-

Scherzian, à fleur de peau