Wagner : Ring - Solti

C'est d'ailleurs le reproche essentiel que je ferai à l'enregistrement de Solti : ce n'est pas toujours très naturel, même si très confortable en général. C'est pareil d'ailleurs chez Karajan : belle prise de son d'ensemble, mais parfois artificielle : dans l'immolation de Brünnhilde -par exemple-, le jeu entre les timbres de l'orchestre et la voix de Dernesch est somptueux, vraiment, mais irréalisable dans le cadre d'une représentation scénique -et les bandes du festival de Salzbourg le mettent bien en évidence-.

Tu es sûr qu'il s'agit du remaster de 2012 ? Je n'ai trouvé aucune indication précise à ce sujet. A ce prix-là, évidemment, c'est une super affaire -livrets sur CD Rom, présentation de Deryck Cook...-, même si le packaging est très moche à mon avis

OK. Je crois que je vais me laisser tenter avant que les prix décollent -et c'est bientôt la fête des pères - ! Le tout premier remaster -milieu des années 80-était juste convenable, j'imagine que c'est bien mieux ici...

Expérience intéressante, conduite ces derniers jours, suite aux remarques de Julot et David LM quant aux hypothèses émises sur une éventuelle comparaison des versions vinyles -disques en très bon état, mais pas neufs, pressage anglais- et CD remastérisé en 2012 -version éco qui vient de paraître- : avec un ami, qui ne jure que par le 33T -pour ma part, je n’ai pas d’avis à ce sujet : je suis intéressé par le contenu plus que par le support et dès lors que le «système de reproduction» est de qualité convenable dans le cadre d’une écoute domestique, je tends à aller vers le plus pratique et le plus économique- nous avons procédé à une comparaison de quelques extraits :
• Début de Rheingold, jusqu’à l’arrivée spectaculaire des géants
• Acte 2 de Walküre
• Acte 2 de Siegfried
• Acte 3 de Götterdämmerung

Constat partagé avec ce mordu de l’écoute en 33T : à son grand dépit, à l’arrivée, il n’y a pas trop photo : la version CD dans son remaster de 2012 s’impose sans grande difficulté, malgré la différence des moyens mis en oeuvre en faveur du 33T : à volume sonore poussé au maximum du raisonnable dans le cadre d’une écoute domestique respectueuse du voisinage -et égalisé entre les deux formats- la bande passante est bien plus large, la dynamique plus importante, le souffle de bande nettement moindre à défaut d’être absent -c’est très nettement le cas dès le début de Rheingold, sur la pédale de mi bémol-. En fin de face, la qualité est légèrement altérée en 33T, ce qui, bien évidemment, n’est pas le cas en CD.  La scène sonore est plus large en CD, la spatialisation meilleure et mieux étagée en profondeur -mais c’est sans doute dû au remastering, parce que la première version CD était nettement moins bonne à ce niveau-là !-. Les cuivres sont remis à une plus juste place, et ne débordent plus aussi souvent sur le reste de l’orchestre, les personnages sont nettement différenciés dans l’espace… En matière de timbres, les cordes sont très soyeuses dans les deux formats, et les vents très beaux. Les effets sonores « tripatouillés » sont également atténués.
Je n’irai pas jusqu’à dire cependant qu’on redécouvre fondamentalement cette version, mais l’écoute y gagne indéniablement ! Le travail effectué est donc vraiment probant : au nouveau prix annoncé, c’est une aubaine !
(HS, un peu… Du coup, nous avons effectué la même démarche pour les symphonies de Beethoven - Karajan II, reparues en packaging « de luxe » en juillet 2015. Le constat est le même : la dynamique est bien plus grande; les contrebasses, notamment, sont remises à leur place alors qu’elles en occupaient beaucoup, justement, tant sur les 33 tours que sur les première éditions CD, et l’excès de réverbération a presque disparu).

Peut-être le travail de réédition dans les meilleures conditions techniques à ce jour atteint-il son âge d’or ?