Meyerbeer - Discographie

bAlexb a écrit:

Polyeucte a écrit:

mais ça manque un peu de style chez certains.

C'est un euphémisme, oui ...

Oui, mais au final, il y a tellement d'engagement que ça ne me choque même pas
Et puis Horne!! Elle m'a vraiment bluffé... C'est vraiment dans ce genre de rôle que je la trouve la plus impressionnante!

Polyeucte a écrit:

bAlexb a écrit:

Polyeucte a écrit:

mais ça manque un peu de style chez certains.

C'est un euphémisme, oui ...

Oui, mais au final, il y a tellement d'engagement que ça ne me choque même pas

Et ça n'est certainement pas moi qui viendrai m'inscrire en faux de ce point de vue, sois-en sûr ; parce que c'est, évidemment, une vertu cardinale que je cherche, que je piste toujours, à la scène ou au disque (si toutefois ça avait été susceptible d'échapper à quelqu'un ) !

De quoi en faire rêver plus d'un...

Il est maintenant quasi acquis que Les Huguenots doivent être représentés sur la scène de l'ONP dans les saisons qui viennent.
En lisant le programme de La Juive à Lyon, Olivier Py parle de ce futur retour de l'oeuvre sur sa scène d'origine...
Donc soit c'est juste parce qu'il se tient au courant... soit c'est parce que la production de Bruxelles serait reprise!!

Bon, ça me semble assez étrange car en terme de largeur de scène, même Garnier est immense pour le décor conçu pour La Monnaie et Strasbourg.

Mais je me prends à rêver... En réduisant un peu le cadre de scène, pourquoi pas à Bastille??


Voilà, c'est mon espoir : la mise en scène de Py, et bien sûr la partition dans toute sa gloire!

DavidLeMarrec a écrit:

Réédition du Prophète de Lewis (studio), la seule version valable sur le marché (avec Lewis sur le vif, justement).  On l'attendait depuis une vingtaine d'années, il me semble – je n'ai pu l'avoir, pour ma part, qu'en le captant sur une radio spécialisée américaine, il y a dix ou quinze ans.

Prévu pour le 18 mars, à moins de 15€.  

 

12 € avec le prix vert de la Fnac ! Je n'ai pas hésité longtemps ce midi... Pour contrebalancer McCracken, on peut trouver le live avec les mêmes et Gedda.

Non, non, McCracken est formidable (alors que Gedda, parfaitement raide et impavide…) ! Et le RPO infiniment meilleur que Turin dans ces années (aujourd'hui, ce serait l'inverse)…

On gagne sur tous les plans dans le studio, en dehors de Rinaldi en Berthe et Carmeli en Mathisen. L'Oberthal de Bastin (même sans le comparer à son vis-à-vis infâme), c'est quelque chose !

Très bien alors. J'ai toujours un faible pour McCracken, mais je trouve généralement Gedda sur scène excitant, au moins par le tranchant de la voix.

Dinorah chez CPO ; "la version qu'on attendait", nous dit-on : http://www.forumopera.com/cd/dinorah-la-version-quon-attendait .

(Mon commentaire après la représentation de Berlin, ici : https://classik.forumactif.com/t7547-meyerbeer-une-tetralogie-berlinoise-2014-2018?highlight=meyerbeer )

Pour les amateurs de Meyerbeer en tranche... mais de belles tranches bien chantées :

Robert le Diable : Accourez au-devant d'elle
L'Africaine : Adamastor, Roi des vagues profondes
Le Prophète : La brise est muette
Les Huguenots : Je suis seule...Parmi les pleurs
L’Étoile du Nord : A la Finland, buvez!
L’Étoile du Nord : De quelle ville es-tu?
Dinorah : O puissante magie
Le Prophète : Voici les fermières
Le Prophète: Ballet des Patineurs
Robert le Diable : Robert, toi que j'aime
Le Prophète : Par toi Munster nous fut promis
Dinorah: Entr'acte
Dinorah : Mon remords te venge!
L'Africaine : Emmenez cette femme
L'Africaine : D'ici je vois la mer immense
L'Africaine : O riante couleur
L'Africaine : Partis, partis!

Hjordis Thebault (soprano) & Pierre‐Yves Pruvot (baritone)
Sofia Philharmonic Orchestra, Didier Talpain


Vu la qualité de leur premier disque, ça risque d'être assez dantesque!
Sortie prévue pour la mi-août!

Est-ce que vous savez si le pressage Malibran de la version Allain des Huguenots (1953 avec Renée Doria, entre autres) est une intégrale (si peu intégrale fût-elle compte tenu de ce qu'on peut "raisonnablement" attendre de l'époque ), ou bien une sélection : http://www.malibran.com/acatalog/MEYERBEER.html ?
(Accessoirement, quid du report par rapport au pressage Cantus Line en 2 disques ?)

bAlexb a écrit:

Est-ce que vous savez si le pressage Malibran de la version Allain des Huguenots (1953 avec Renée Doria, entre autres) est une intégrale (si peu intégrale fût-elle compte tenu de ce qu'on peut "raisonnablement" attendre de l'époque ), ou bien une sélection : http://www.malibran.com/acatalog/MEYERBEER.html ?
(Accessoirement, quid du report par rapport au pressage Cantus Line en 2 disques ?)

Je crois me souvenir que ce ne sont que de larges extraits, en gros les airs des différents personnages principaux. Mais je ne suis pas catégorique du tout!

Polyeucte a écrit:

bAlexb a écrit:

Est-ce que vous savez si le pressage Malibran de la version Allain des Huguenots (1953 avec Renée Doria, entre autres) est une intégrale (si peu intégrale fût-elle compte tenu de ce qu'on peut "raisonnablement" attendre de l'époque ), ou bien une sélection : http://www.malibran.com/acatalog/MEYERBEER.html ?
(Accessoirement, quid du report par rapport au pressage Cantus Line en 2 disques ?)

Je crois me souvenir que ce ne sont que de larges extraits, en gros les airs des différents personnages principaux. Mais je ne suis pas catégorique du tout!

Donc a priori, une fois n'est pas coutume, il vaut mieux aller "cornifler" (comme on dit chez moi ) du côté de Cantus Line...

bAlexb a écrit:

Est-ce que vous savez si le pressage Malibran de la version Allain des Huguenots (1953 avec Renée Doria, entre autres) est une intégrale (si peu intégrale fût-elle compte tenu de ce qu'on peut "raisonnablement" attendre de l'époque ), ou bien une sélection : http://www.malibran.com/acatalog/MEYERBEER.html ?
(Accessoirement, quid du report par rapport au pressage Cantus Line en 2 disques ?)

Je possède les deux LP Pléiade P3085/86, il s'agit de larges extraits, j'ai compté 91'25" de musique.

fomalhaut

On devrait bientôt avoir un nouveau Prophête intégral en CD :

Facebook de John Osborn a écrit:

How I am going to miss singing with these two ladies! Finishing one chapter of LE PROPHETE only to move onto a completely new one in Toulouse, France. Right around the corner. May these last two performances (recorded for a commercial CD) be artistically satisfying to all those who experience this rarity. May we all be Blessed with sound mind, body, and voice. Love you, Marianne Cornetti and my wife of 20+ years, Lynette Tapia!

Pour rappel la distribution :
Jean de Leyde : John Osborn
Fidès : Marianne Cornetti
Berthe : Lynette Tapia
Jonas : Albrecht Kludszuweit
Mathisen : Pierre Doyen
Zacharie : Tijl Faveyts
Comte d'Oberthal : Karel Martin Ludwig
Deux danseuses : Sofia Pintzou, Marie Van Cauwenbergh
Deux paysans (Acte I) : Mateusz Kabala, Swen Westfeld
Un soldat : Ernesto Binondo
Deux paysans (acte II) : Swen Westfeld, Arman Manukyan
Deux anabaptistes (acte III) : Mario Tardivo, Andreas Baronner
Quatre bourgeois (acte IV) : Joo Youp Lee, Markus Seesing, Mateusz Kabala, Michael Haag
Un anabaptiste (acte IV) : Harald Wittkop
Deux enfants (acte IV) : Laura Gergely, Anita Koczka
Deux officiers (acte V) : Edgard Fehring, Matty Zinner

Choeur d'enfants de l'Altoo-Theater
Chef de choeur : Patrick Jaskolka
Choeur d'opéra de l' Altoo-Theater
Chef de choeur : Jens Bingert
Orchestre philharmonique d'Essen
Direction musicale : Giuliano Carella


CPO serait-il encore à l'oeuvre???

Pas un seul chanteur français . J'aime beaucoup la voix d'Osborn mais je crains le pire pour la diction; et c'est valable pour TOUS les artistes

luisa miller a écrit:

Pas un seul chanteur français . J'aime beaucoup la voix d'Osborn mais je crains le pire pour la diction; et c'est valable pour TOUS les artistes

Hum... tu as déjà entendu Osborn en français? pour l'avoir entendu dans Les Huguenots, Les Pêcheurs de Perles ou encore Les Contes d'Hoffmann... elle est assez parfaite!
Même pour des concerts il a une bonne diction française... exemple parfait pour le concert de nouvelle année de 2017 à la Fenice :
/watch?v=Beqb9jWpHiw

(bon, en plus de la diction très bonne, on droit à quelques variations pas piquées des hannetons... oui, l'air est trop simple pour lui! )

Pour le reste de la distribution, difficile de se prononcer par contre...

Dans Guillaume Tell si j'ai bonne mémoire. Sauf que Pappano avait pris un tempo si rapide que c'était de la bouillie

Parution prévue pour le 23 février!!

John Osborn (Jean)
Marianne Cornetti (Fides)
Lynette Tapia (Berthe)
Albrecht Kludszuweit (Jonas)
Pierre Doyen (Mathisen)
Tijl Faveyts (Zacharie)
Karel Martin Ludvik (Graf von Oberthal)

Essener Philharmoniker, Giuliano Carella

Ah ah, Osborn, je suis sûr que tu trouves la production d'Essen appétissante !

Sortie intéressante d'une rareté. Quel dommage que la maison de disque n'pas jugé utile d'inviter des français à enregistrer ce CD. Ceci dit, Osborn dans le rôle titre ça doit être très bien

DavidLeMarrec a écrit:

Ah ah, Osborn, je suis sûr que tu trouves la production d'Essen appétissante !

Oui... parce que Osborn en Jean, c'est assez génial! (mieux que Kunde par exemple!).
J'ai écouté ce qu'il a fait à Toulouse et c'est bluffant.
Après, j'aurais bien aimé avoir aussi Toulouse... Parce que Aldrich est parfaite en Fidès!
Il y avait des rumeurs d'un DVD... attendons!

luisa miller a écrit:

Sortie intéressante d'une rareté. Quel dommage que la maison de disque n'pas jugé utile d'inviter des français à enregistrer ce CD. Ceci dit, Osborn dans le rôle titre ça doit être très bien

En même temps, c'est la production d'une petite scène allemande, il ne faut pas non plus rêver.

Au temps pour moi. Ceci dit, Osborn avec son type de voix ça vaut le détour

Polyeucte a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Ah ah, Osborn, je suis sûr que tu trouves la production d'Essen appétissante !

Oui... parce que Osborn en Jean, c'est assez génial! (mieux que Kunde par exemple!).

C'était juste une blague (pas très drôle), mais je suis content d'avoir relancé la conversation.

Donc écouté la production d'Essen, très bonne, mais je ne suis pas très enthousiaste pour autant.

¶ Sur le plan de l'interprétation, tout le monde est impeccable, mais ça manque un peu de saveur, tout est très bien chanté (Cornetti peine quand même un peu dans son grand air du V, mais c'est très difficile). Ça suffit pour faire décoller un Verdi ; pour Meyerbeer c'est un peu plus frustrant, il faut des personnages aussi.
Et puis Carella n'était pas franchement un bon choix : il fait le même Carella voluptueux qui fonctionne très bien dans le belcanto (tout est rond et agréablemet coloré), mais là encore, on attendrait un peu plus de drame.

¶ Surtout, ce n'est pas le grand Meyerbeer des Huguenots, du III de Robert, des épisodes masculins de Dinorah… peu de sourires là-dedans, il reste surtout la pompe, et comme les interprètes ne tirent pas parti de la saveur des personnages (ce qui est à peu près impossible dans l'Africaine, mais pas dans le Prophète, où les ridicules ne sont pas absents), tout ça correspond un peu à la grande choucroute décrite par les détracteurs de Meyerbeer.

Le studio de Lewis parvient, par sa flamme particulère et son plateau de folie (McCracken, Horne, Scotto, Bastin…), à rendre l'opéra fascinant, mais par un orchestre allemand un peu gris avec un chef italien un peu contemplatif et des chanteurs valeureux mais pas très savoureux, je m'ennuie un peu. Ce n'est pas vraiment leur faute, c'est juste que j'ai besoin de davantage pour adhérer. Meyerbeer est à la fois très exigeant en termes de technique vocale (assez grands formats, grande agilité, bonne projection, grande endurance…) et très délicat quant à la juste expression et à l'épaisseur des incarnations par les chanteurs. C'est ainsi.

Je ne suis pas encore arrivé au bout, mais je suis assez d'accord. C'est très bien, mais pas fabuleux...
SI on compare, Toulouse me semble être d'une toute autre dimension en partie par l'engagement plus impressionnant d'Osborn, et puis Aldrich totalement hallucinée en Fidès!

Mais bon, un Meyerbeer, on en va pas se plaindre!

Pour les meyerbeerophiles, voici enfin la vidéo du Prophète de Toulouse :
https://culturebox.francetvinfo.fr/opera-classique/opera/le-prophete-de-meyerbeer-au-theatre-du-capitole-a-toulouse-271753

Seulement pour 6 mois... donc peut-être un DVD à la clé vraiment? Mais tardivement dans ce cas!

Sinon, pour la version CPO, c'est assez impressionnant quand même... Osborn parfait bien sûr, Cornetti un peu en difficulté dans le dernier acte (mais bon, en même temps cette scène est assez infâme à chanter!), Tapya très chouette en Berthe... Pour les autres rôles ça se gâte un peu avec souvent des dictions difficiles.
Niveau direction c'est un peu terne oui par moment.

Par contre, je profite de la vidéo de Toulouse pour écouter dans de bonnes conditions. Et là franchement...
ça dépote grave!!
John Osborn est peut-être encore plus élancé et présent qu'en Allemagne.
Kate Aldrich est hallucinante dans ce rôle. La voix tranche, s'échappe vers l'aigu... trouve des graves pas trop appuyés mais pas poitrinés... et quelle diction!
Sofia Fomina est une Berthe volontaire qui affronte crânement l'écriture... avec un air d'introduction enlevé avec facilité. Et là encore une bonne diction!
Et puis les Anabaptistes sont très bons.

Et puis Claus Peter Flor est à la tête de l'orchestre et offre une lecture vraiment dynamique et vivante... j'adore!

En bref... même si ce n'est jamais édité, il faut se jeter sur cette vidéo. Et du peu que j'ai vu de la mise en scène, ça semble assez chouette. Plutôt tradi mais avec de belles idées par moments.

Merci pour le conseil !

Je n'étais pas enthousiaste pour Flor (Carmen et Requiem en ut de Cherubini, certes anciens, épais), mais force est d'admettre qu'il met remarquablement en valeur l'orchestration et joue cela avec un véritable charisme. L'orchestre semble avoir combiné les vertus de l'ère Plasson (connaissance du style) avec celles de Sokhiev (vigueur, rondeur sans opacité), vraiment splendide.

Côté voix, excellente surprise aussi. Pas pour Aldrich, prévisiblement très incarnée (mais qui s'adapte tout de même remarquablement à la tessiture très basse de Fidès, interpolant même un fa2 !), mais Osborn est dans un grand jour en effet (beaucoup de nuances, moins d'essais de passer en force qui éliment le timbre, et le suraigu toujours aussi facile alors que son répertoire a complètement changé) ; j'ai adoré la Berthe de Fomina, ronde mais très intelligible, moelleuse mais non sans tranchant, innocente et glorieuse à la fois, vraiment splendide.
Quant aux Anabaptistes (Atxalandabaso, Dear, Ivashchenko), on n'a probablement jamais eu un aussi bon trio, clarté mordante du ténor Atxalandabaso (mi-caractère, mi-menaçant), profondeur de la basse 2 (j'ai l'impression que Dear, toujours aussi profond et moelleux, tient les parties de Zaccharie, les plus graves, et non Mathisen, dans les trios ?), et Ivashchenko dont on connaissait l'impact et le charisme, mais qui se révèle aussi très décente en français (prononciation, émission, style, il y a mieux mais ça passe vraiment bien).

La mise en scène fonctionne vraiment, peut-être pas assez sarcastique à mon goût, mais elle vit raisonnablement, et montre les deux faces de la médaille, avec un peuple ambigu, des Anabaptistes qu'on ne sait aventuriers ou fanatiques, etc. Ce qui ne fonctionne pas très bien au disque (les hésitations infinies de Jean à partir) se résolvent facilement sur la scène.

Beaucoup de coupures (la plupart des reprises, plusieurs transitions, pour l'instant pas de pièce entière – j'en suis au III), mais hors du studio Lewis, on n'a jamais eu une version de telle qualité sous la main, où tout le monde est bon, où l'orchestre vit…

Adalbéron a écrit:

• Giacomo MEYERBEER : Robert le Diable
[Orchestre et Chœurs de l'OnP, Thomas Fulton – Rockwell Blake, Samuel Ramey, Michèle Lagrande, June Anderson et al.]

Une œuvre captivante, marqué du seau de la bizarrerie meyerbeerienne, hardiment orchestrée : c'est la musique de Rossini rendue au drame. Tout ne soutient pas la réécoute, et passé l'éblouissement initial, quelques moments m'apparaissent un peu moins remarquables que d'autres (le deuxième acte décoratif passe cependant bien mieux pour moi que celui des Huguenots). L'Évocation des Nonnes, d'ailleurs, m'a un peu déçu, au regard de sa réputation. Mais sinon, des choses vraiment grandes, notamment des airs d'une séduction italianisante et des duos follement tendus. Je chéris par dessus tout le rôle d'Alice, et notamment donc le premier tableau de l'acte III. Il faut dire que dans cet enregistrement, Michèle Lagrande est d'un mordant et d'une énergie époustouflantes, qui rendent intensément présent ce personnage.
Quoi qu'il en soit, c'est probablement mon opéra préféré de Meyerbeer parmi ceux que je connais (Les Huguenots & Le Prophète).

Oh non! Le deuxième acte est tout de même chouette... tout comme celui des Huguenots (qui lui est super chouette. Il n'y a pas que le grand air de Marguerite, mais aussi ce grand duo Marguerite/Raoul qui est tout de même une vraie splendeur!).

Pour l’Évocation des Nonnes, tu parles du grand air de Bertram? Ou du réveil en lui-même?
Parce que l'évocation est quand même assez impressionnante et la musique qui suit est tout bonnement folle, ces grincements, ces petites phrases... j'adore!!

Après, tout ça n'est que broutilles face aux Huguenots
Je suis d'accord que le Prophète est légèrement en dessous de ces deux là. Mais si tu as le temps, tu peux essayer d'écouter/regarder la version de Toulouse... des coupures, mais des chanteurs impressionnants : Osborn et Aldrich sont vraiment possédés comme rarement! C'est vraiment différent des McCracken/Horne qui sont monumentaux mais pas aussi brûlants.

Et sinon, il y a Dinorah qui est vraiment chouette mais très léger... et puis Vasco de Gamma qui est vraiment long mais a des beautés. On voit que Meyerbeer n'a pas pu adapter son ouvrage à la scène...

Adalbéron a écrit:

Quoi qu'il en soit, c'est probablement mon opéra préféré de Meyerbeer parmi ceux que je connais (Les Huguenots & Le Prophète).

Polyeucte a écrit:

Après, tout ça n'est que broutilles face aux Huguenots

C'est que vous ne connaissez pas encore Il crociato in Egitto, alors.
(je vais encore me faire laminer, moi. )

@Poyeucte

C’est vrai que le deuxième acte de Robert est chouette, mais celui des Huguenots a vraiment tendance à m’agacer, que ce soit le grand air de Marguerite ou le duo : la virtuosité expansive de la partie de Marguerite est harassante.

Je parlais du réveil en lui-même ! C’est le genre de musique qui prend sens sur scène, de toute manière.

Le Prophète est le premier que j’ai découvert et j’aime beaucoup la manière dont les personnages sont traités, la variété des scènes et de leur tonalité ; on y trouve aussi quelque chose de plus austère dans la forme, qu’il n’y a pas dans Robert, (encore) marqué par Rossini, je trouve. Pour autant, je dois avouer qu’il y a plus de morceaux qui me marquent dans Les Huguenots ; à des niveaux différents, donc, je les apprécie également. Mais l’urgence et la flamboyance de Robert, son énergie démesurée aussi cinglante que bordélique, m’emportent vraiment plus haut.

Polyeucte a écrit:

Ré-écoute du Prophète en studio dirigé par Lewis.

Déjà une petite critique sur la prise de son : les voix sont souvent très en arrière, comme éloignées... du coup, on est obligé d'écouter assez fort pour que les voix sonnent. Pourtant on est loin de la distribution poids-plume!

L'ouvrage est vraiment chouette sinon, avec les personnages de Jean et Fidès qui marquent vraiment les esprits.
Chouette direction de Lewis, ça avance sans lourdeur, avec beaucoup d'allant et un beau sens du drame je trouve!
Diction assez affreuse chez une bonne partie de la distribution. Seules sont compréhensibles Bastin (forcément!) et Horne. Chez les autres, c'est au mieux déformé (McCraken), au pire de la bouillie (Scotto).
Mais vocalement, ça dépote! des seconds rôles très solides, une Scotto affreusement stridente mais qui se démène comme une folle avec contre-notes (prévoir les protections vu le métal), McCraken qui nuance comme il peut (en passant souvent en voix de tête, mais pas trop moche!) et Horne qui est grandiose d'un bout à l'autre!

En gros, c'est très investi, vivant... mais ça manque un peu de style chez certains.
Mais ça reste un grand moment!

Espérons que la production du Capitole de Toulouse propose un autre éclairage!

Encore une écoute des ce Prophète... vraiment assez surréaliste comme enregistrement. Un studio où tous semblent jouer leur vie.
Horne est immense, un côté ogre par moments bien sûr, mais quelle investissement! McCraken est imposant, un peu démoniaque par moments, singeant Demis Roussos à d'autres... mais bon, un portrait vraiment bigarré et saisissant. Scotto, c'est assez étrange. On a parfois l'impression que la prise de son la place au fin fond de la pièce, beaucoup de souffle dans la prise de son. Est-ce pour atténuer ses sur-aigus stridents?

Bon, en tout cas, ça reste saisissant... pas le meilleur Meyerbeer, mais chanté avec de tels moyens, je ne peux que rendre les armes. Et côté style, bon... toujours des trucs très personnels...

Par quoi commencer chez Meyerbeer dont je ne connais que le nom et le titre de ses œuvres?!

Il y a un sujet général: https://classik.forumactif.com/t2492-giacomo-meyerbeer-1791-1864

Merci, je vais y jeter un œil.

Spoiler:

Pour une fois, c'est facile : peu d'enregistrements de qualité, et Meyerbeer a mis toute son énergie dans ses opéras français (les allemands et les italiens ne sont pas très bons), qui sont des bijoux absolus mais en nombre limité.

1. Les Huguenots (versions Diederich, Bonynge ou Botstein)
2. Robert le Diable (version Fulton)
3. Dinorah ou le Pardon de Ploërmel (Opdebeeck ou Mazzola)
4. Le Prophète (version studio de Lewis chez CBS-Sony)
5. Vasco de Gama / L'Africaine (version Beermann)

Et voilà.

Merci!

Ces 3 studios sont également à connaître:

Sensiblement moins convaincants, je trouve.

(G. Albrecht, c'est un studio ? J'ai le souvenir d'un son assez médiocre, qui sentait bien sa prise sur le vif avec les moyens du bord. Pourquoi n'avoir publié ça que chez Myto ? Parce que c'est une prise radio peut-être ?)

L'Africaine munichoise tient la route, ce n'est pas mal du tout.

fomalhaut

PS
Je ne connais pas les deux autres enregistrements.

Par delà quelques coupures assumées par l'éditeur, voilà une version en tous points admirable de Robert le Diable, une des pierres angulaires du Grand Opéra Français, qui triompha à sa création en 1831, triomphe qui ne s'est jamais démenti, y compris dans un passé plus récent en particulier lorsqu'au milieu des années 1980, l'Opéra de Paris décida de le reproposer dans une production éblouissante et avec un cast encore aujourd'hui insurpassé.
En dehors de cette version parisienne de légende, peu d'enregistrements officiels ou officialisés - dans une discographie somme toute fort maigre (cf. la page précédente de ce fil) - ont rendu justice à cette œuvre magnifique mais terriblement exigeante.
On a failli avoir au début des années 90 une version studio qui était planifiée par CBS/SONY avec, entre autres, Chris Merritt et Samuel Ramey. Malheureusement, ce projet qui promettait d'être sensationnel a été avorté.
Cette nouvelle version, enregistrée en concert à l'Auditorium de Bordeaux en septembre 2021 et dirigée par Marc Minkowski est, dans ce contexte, la bienvenue et ce, à plus d'un titre.
Techniquement, la prise de son est somptueuse et rend pleinement justice à l'architecture, au relief et à la puissance dramaturgique de la musique de Meyerbeer et à la richesse de son orchestration.
Vocalement, s'il est entendu que nous n'avons pas ici l'équivalent de ce qu'ont été les incarnations de Rockwell Blake, June Anderson, Samuel Ramey et Michèle Lagrange, il n'en demeure pas moins vrai que les artistes ici enregistrés constituent le meilleur de ce que notre époque actuelle peut offrir en la matière. Portés par la direction électrisante et intense de Minkowski, tous se hissent à des sommets jubilatoires :
- John Osborn, avec la vaillance technique qui le caractérise et la probité stylistique qui le rend quasi idéal dans ce répertoire passionnant et complexe à la fois, s'empare du rôle-titre avec panache et sait rendre justice à sa double composante d'arrogance et de tendresse.
- L'Isabelle d'Erin Morley, éblouissante dans la vocalisation et dans un suraigu dont elle n'est absolument pas avare, est loin de n'être que virtuosité technique. Elle parvient, avec une grande économie de moyens, à être profondément émouvante dans son air déchirant de l'Acte 4.
- Amina Edris, dont le timbre envoutant se coule voluptueusement dans l'écriture vocale ardue d'Alice, en maîtrise avec aplomb tous les sauts de registre et compose un personnage vibrant, voire héroïque.
- Nicolas Courjal, magnifiquement chantant, n'a qu'un tort bien involontaire : celui de n'être pas Samuel Ramey qui reste à tout jamais LE Bertram idéal absolu ! Comme on ne peut pas bouder son plaisir, on accueille cependant avec enthousiasme une incarnation forte, parfois impressionnante et d'une grande intégrité vocale.
- Les seconds rôles sont tenus de manière irréprochable.
- Choeurs, orchestre et solistes sont portés par la baguette inspirée, précise et ample à la fois d'un Minkowski dont on sent qu'il aime ce répertoire (et on ne peut que l'y encourager !).
C'est désormais LA version de référence officielle.

Meyerbeer – Robert le Diable – Morley, Edris, Darmanin, Osborn, Courjal ; Opéra de Bordeaux, Minkowski

Je reste toujours partagé sur cette œuvre : les actes impairs sont des chefs-d’œuvre incommensurables, en particulier le III, mais les actes pairs me paraissent réellement baisser en inspiration. Et certaines tournures paraissent assez banales, on n’est pas au niveau de finition des Huguenots, où chaque mesure sonne comme un événement minutieusement étudié. Pour autant, grand ouvrage électrisant, bien évidemment !

Comme on pouvait l’attendre, lecture très nerveuse et articulée. Courjal, que je trouvais un peu ronronnant ces dernières années, est à son sommet expressif, fascinant de voix et d’intentions. Très étonné de trouver ce chœur, qui bûcheronnait il y a quinze ans, aussi glorieux – son à la fois fin mais dense, ni gros chœur d’opéra, ni chœur baroque léger, vraiment idéal (seule la diction est un peu floue, mais il est difficile de tout avoir dans ce domaine).

Pour ma part, je reste attaché à Fulton, qui a une intensité dramatique assez exceptionnelle. Et puis des chanteurs d'une telle envergure ! (Je n'aime pas du tout Anderson, mais comme son rôle est cantonné dans du belcanto quasi-pur, et largement limité au actes pairs, je survis assez bien. )

Je suis bien tenté par cette version de "Bob the Devil" !

Rubato a écrit:

Je suis bien tenté par cette version de "Bob the Devil" !

Fonce ! Je ne m'en lasse pas ! je l'écoute en boucle depuis plusieurs jours.

Otello a écrit:

Rubato a écrit:

Je suis bien tenté par cette version de "Bob the Devil" !

Fonce ! Je ne m'en lasse pas ! je l'écoute en boucle depuis plusieurs jours.

C'est fait...je vais le recevoir aujourd'hui!

J'ai écouté le Robert le diable de Minkowski.

Otello a déjà tout dit sur cette nouvelle version, et je ne peux que rajouter...j'ai adoré!

Je n'ai pas d'autre version pour comparer, mais celle-ci est vraiment somptueuse.

Encore une belle découverte de ce mois de septembre.

Ah ça me fait super plaisir !

Je réécoutais Robert le diable de Minkowski avec beaucoup de plaisir, et, petite question, juste par curiosité:

Dans une scène (que j'aurais dû noter), Isabelle/Erin Morley nous "sort" une note dans l'extrême aigu, et c'est très impressionnant !  
Quelqu'un saurait-il jusqu'à quelle note elle monte?

(avec la partition peut-être, sinon je peux me débrouiller autrement.)

Je ne tiens pas le registre des contre-notes (et j'écoute beaucoup moins les actes pairs, plus belcantistes), mais de mémoire, je crois que c'est de l'ordre du contre-ré.

Je viens de recevoir mon exemplaire de Robert le Diable!

Et vous avez remarqué comment s'appelle le ténor qui tient le rôle de Raimbault?

Et, comme par hasard, quand un éphémère contributeur éclairé révèle que Minkowski n'est autre que l'oncle par alliance d'un membre naguère très exposé d'une figure historique de la Macronie, quelques heures après, il efface ses messages. Coïncidence? je ne crois pas.

DavidLeMarrec a écrit:

Je ne tiens pas le registre des contre-notes (et j'écoute beaucoup moins les actes pairs, plus belcantistes), mais de mémoire, je crois que c'est de l'ordre du contre-ré.

C'était juste par curiosité.
Je ne suis pas à la recherche de la performance "acrobatique" non plus, mais il faut reconnaître qu' Erin Morley s'en sort admirablement bien!

Benedictus a écrit:

Je viens de recevoir mon exemplaire de Robert le Diable!

Et vous avez remarqué comment s'appelle le ténor qui tient le rôle de Raimbault?

Et, comme par hasard, quand un éphémère contributeur éclairé révèle que Minkowski n'est autre que l'oncle par alliance d'un membre naguère très exposé d'une figure historique de la Macronie, quelques heures après, il efface ses messages. Coïncidence? je ne crois pas.

Maintenant que tu le dis...je n'avais même pas fait cas.

Pour le reste, l'oncle, les messages effacés... ...je n'ai pas compris...

Edit: après quelques recherches (liens familiaux), effectivement ...et le d'un membre naguère très exposé prend tout son sens!

Ce n'était pas agressif, pardon, simplement que c'est une partition que je connais bien (j'ai joué / chanté l'acte III et V, seul ou avec des amis, très souvent !), mais je n'ai pas mémorisé les notes les plus hautes, surtout dans les actes que je ne joue pas. J'ai bien lu la partition en intégralité une fois, mais c'est un peu lointain. Je voulais dire par là que certains amateurs de chant ont une bonne mémoire de ces choses, moi pas forcément.

C'est bien sûr une question de curiosité tout à fait légitime !