Olivier Messiaen

J'ai des doutes, il n'y a pas de sujet consacré à Messiaen !?
Je ne suis pas un inconditionnel, mais quand même, quelqu'un doit s'y mettre.

Né à Avignon le 10 décembre 1908 — mort à Paris le 27 avril 1992.

Son père est enseigne les lettres, sa mère, Cécile Sauvage, est poétesse. Il compose sa première œuvre en 1916, La Dame de Shalott, pour le piano. Il reçoit ses premières leçons d'harmonie à Nantes, avec Jehan de Gibon. Il entre en 1919 au Conservatoire de Paris. Il y suit les classes de Jean et de Noël Gallon, de Maurice Emmanuel, de Marcel Dupré et d'Abel Estyle. Il y obtient cinq Premiers prix.

En 1931 il obtient la tribune du grand orgue de l’église de la Trinité à Paris. En 1932, il enseigne à l'École normale et à la Schola cantorum. La même année, il se marie avec la violoniste Claire Debois.

En 1936, il fonde le groupe « Jeune France » avec André Jolivet, Daniel-Lesur, Yves Baudrier.

Au cours de la seconde guerre mondiale, il est fait prisonnier par les allemand en 1939, et il est interné à Görlitz.. Il compose Stalag VIII-A et le Quatuor pour la fin du Temps, créé le 15 janvier 1941 par des co-détenus. Libéré en mars 1941, il enseigne de nouveau à Paris.

Il est nommé en 1942, professeur d'harmonie au Conservatoire de Paris Il publie en 1944 « Technique de mon langage musical », où il explique son esthétique.

En 1947, il y est professeur d'analyse, d'esthétique et de rythme. Il a Yvonne Loriot, Pierre Boulez, Pierre Henry, Gilbert Amy, Karlheinz Stoskhause, Iannis Xenakis, Tristan Murail, Gérard Grisey, Kent Nagano, George Benjamin comme élèves.

Entre 1947 et 1963, il donne des cours de rythme à Budapest, Darmstadt, Sarrebruck, Tanglewood, et Buenos Aires.




Saint-François d'Assise, mis en scène par Peter Sellars au Festival de Salzburg en 1992 (direction musicale Kent Negano)

Après le décès de Claire Dubois, il se remarie avec Yvonne Loriot en 1961. Celle-ci crée l'essentiel de ses œuvres pou piano ( Vingt regard sur l'Enfant Jésus et Catalogue d'Oiseaux sont composés pour elle).

En 1966, sa classe d'analyse, célèbre dans le monde, devient classe de composition. Il est nommé membre de l'Institut en 1968.

Il crée son opéra fleuve Saint-François d'Assise (Scènes franciscaines) en trois actes et 8 tableaux à l'Opéra de Paris le 29 novembre 1983.

Son œuvre est honoré de nombreuses distinctions internationales.


Chris Meritt dans le rôle du lépreux. Saint-François d'Assise,
Festival de Salzburg, 1992




Bibliographie
Oiseaux exotiques pour piano et orchestre (composition datée du 5 octobre 1955 - 23 janvier 1956). Histoire de l'œuvre et commentaires
CLAUDE SAMUEL. Permanences d'Olivier Messiaen. Dialogues et commentaires. Actes Sud, 2000

MESSIAEN OLIVIER, Saint François d'Assise : scènes franciscaines en trois actes et huit tableaux. Commentaire littéraire et musical de Harry Halbreich complété et augmenté par Hélène Cao. «Avant-scène opéra» (223), Premières loges, Paris 2004 [108 p. ; ill. en noir et en coul. 25-x 17 cm ; Bibliogr. ; Glossaire ; ISSN 0764-2873 ; ISBN 2-84385-202-1]

MESSIAN OLIVIER, Musique et couleurs. Belfond, Paris 1986

MESSIAN, OLIVIER, Technique de mon langage musical. Alphonse Leduc, Paris 1944



Discographie

-Olivier Mesiaen, Vingt regards sur l'Enfant Jésus. Version intégrale, Yvonne Loriot, piano.



-Olivier Mesiaen, Vingt regards sur l'Enfant Jésus. Roger Muraro, piano.



-Visions de l'Amen (pour deux pianos)
Cantéyodjayâ (piano). Yvonne Loriot, piano, Olivier Messiaen, second piano.

mon seul souvenir de Messiaen en vrai, au palais des congrès, il est venu du fond de la salle saluer le public après une exécution de Et expecto resurectionem mortuori (une de ses oeuvres les plus puissantes je trouve). Il avait un gros ventre, son costume gris était un peu rapé et le pantalon retenu par de courtes bretelles lui montait presque jusqu'à mi-torse. Bien dégarni, il avait sur le devant une grosse mèche collée au front, l'air rougeaud, un peu égaré, ravi en un sens (emporté par quelquechose de pas naturel).
Après l'orchestre a joué une symphonie de Brahms je crois (c'était Barenboïm peut-être le chef, je ne suis plus très sûr) et on a bien regretté que ça n'ait pas continué par une Turangallila symphonie...

C'est très loin dans ma mémoire, mais je me rapelle une première symphonie de jeunesse, assez néo-classique que je réentendrai plus volontiers que les vingt regards sur l'enfant Jésus, est-ce que ça dit quelquechose à quelqu'un?

L'ascension ?

non je ne crois pas, il me semble que le vieux vinyl (de mon prof de collège, donc ça remonte loin) portait la mention "symphonie n°1"

Euh je répondais au message sur l'Ascencion. Vartan, ton compte-rendu donne envie (comme toujours), même si je reconnais les mêmes difficultés vis-à-vis de Messiaen, le manque de chair souvent, le propos désincarné

Pas trouvé cette symphonie.

Bienvenue à Jamaïka pour cette entrée en fanfare.

Bah je crois que comme tout, il faut garder les points positifs que ce personnage aura aporté :
Toute cette mentalité, sa mentalité. Se rapprocher de la nature, de Dieu.

Et puis bon, si Olivier Messiaen est souvent incompris par les grands melomanes, c'est, à mon sens, l'influence qu'il recut par tous ces grands tenors de l'electro acoustique (Boulez, Stockhausen, Xenakis...D'ailleur j'en reparlerais peut être plus tard ).
Plus scientifique que melodique... Bon, hun, on se comprend.

Parceque transcrire des chants d'oiseaux pour ses compositions dans la forêt de Montmorency, faut le faire.

Nous avons beaucoup à en tirer de ce monsieur.



Ps : Merci lol

Saint François d'Assise: un remarquable enregistrement est celui de 1986 à Utrecht, Orchestre symphonique de la Radio hollandaise KRO, direction Kent Nagano. (KRO KK 8802)

Pour "Vingt regards sur l'Enfant-Jésus" (parties 1, 2, 3, 4, 11, 13 et 15): Editions Jade (1221.88) de 1989, par Alexandra Juozapenaité-Eesmaa.

"Piano music" (Préludes, 1929 - Quatre études de rythme, 1949-50 et Canteyodjaya, 1949) par Peter Hill, sur Unicorn (DKP 9078).

A son "Saint François" il a travaillé à peu près 8 ans. Il y réintroduit certains de ses chants d'oiseaux, et comme St-François au 6e tableau réclame les oiseaux des îles lointaines, Messiaen a fait un voyage en Nouvelle Calédonie, d'où il ramène le chant d'une dizaine d'oiseaux exotiques, dont l'oiseau lyre, rendu à l'Onde Martenot. Pour les rythmes il lui faut le xylophone, xylorimba, marimba et un groupe de 20 bois...

Exact

Ca tombe bien j'habite en nouvelle calédonie.

vartan a écrit:

J'ai des doutes, il n'y a pas de sujet consacré à Messiaen !?

C'était en page 1 quand même monsieur l'administrateur.

Bienvenue Jamaika.

sud273 a écrit:

non je ne crois pas, il me semble que le vieux vinyl (de mon prof de collège, donc ça remonte loin) portait la mention "symphonie n°1"

Je me demande si ça existe ton truc, je connais quand même assez bien Messiaen, jamais vu ni entendu parler d'une telle chose.

je dois me tromper, c'est vraiment très lointain, et effectivement la seule oeuvre qui paraisse pouvoir correspondre à mon souvenir est L'Ascension...

lol

Xavier a écrit:

vartan a écrit:

J'ai des doutes, il n'y a pas de sujet consacré à Messiaen !?

C'était en page 1 quand même monsieur l'administrateur.

Bienvenue Jamaika.

Pas vu, alors "recherche"= pas de sujet, j'avais un gros doute quand même.

Oui, bizarrement, la fonction Recherche ne trouve pas certains sujets.

En general la fonction recherche avancée marche bien.

Ca devient complétement HS...

Chez moi quand je tape Messiaen, je tombe direct sur la page, mais bon...

En cas de doute, il est toujours possible d'utiliser google:
http://www.google.fr
et taper une requète de type:
Messiaen site:https://classik.forumactif.com
et là on a tous les messages qui évoque Messiaen

HS: ce midi ça marche très bien pour moi aussi.

Il est 3 heures du matin et j'écoute en ce moment son fameux "Quatuor pour la Fin du Temps" CEST FABULEUX !!! Composé en 1941, c'est du contemporain déjà Xavier ?

kougelhof 1er a écrit:

Composé en 1941, c'est du contemporain déjà Xavier ?

Je suis pas Xavier mais, quand même, qu'est-ce que penses FRANCHEMENT qu'on peut répondre à une question pareille??

Swarm a écrit:

kougelhof 1er a écrit:

Composé en 1941, c'est du contemporain déjà Xavier ?

Je suis pas Xavier mais, quand même, qu'est-ce que penses FRANCHEMENT qu'on peut répondre à une question pareille??

En 1941 ? C'est du contemporain très abordable alors, car Stockhausen ou Xenakis c'est moins digeste pour moi ! Messiaen est sans doute plus abordable que d'autres contemporains Swarm ! Dutilleux j'aime aussi ! très très abordable ce dernier !

Il faut noter quand même que Messiaen est d'une génération antérieure à Xenakis ou Boulez; il les a d'ailleurs eu comme élèves.
Il a commencé à commencer à la fin des années 20, alors que les avant-gardistes sus-nommés ont plutôt sévit dans les années 50-60.

Messiaen a surtout été marqué au fer rouge par la musique d'un Debussy (dés 8 ans je crois !) alors qu'un Boulez a surtout été marqué par la musique allemande dans son ensemble (il faudrait que je lise une bio sur lui d'ailleurs), quant à Xenakis il cherchait encore autre chose...

J'avoue connaître assez mal Messiaen. J'adore le "Quatuor pour la fin du temps" depuis que je l'ai découvert il y a 4-5 ans (la louange à l'éternité de Jesus reste l'un de mes moments musicaux les plus profondément bouleversants que je connaisse), mais au-delà de ça je n'ai jamais vraiment croché sur la Turangâlila (bizarrement).

Là je suis entrain d'écouter les Préludes pour piano, et dans "Champ d'extase dans un paysage triste" j'entends effectivement très très fortement l'influence de Debussy, il y a des échos des préludes mais aussi des réminiscences du troisième mouvement de "La Mer". C'est carrément très beau.

J'ai un peu parcouru ce topic mais j'ai de la peine à me faire une idée sur ses oeuvres essentielles susceptibles de me plaire?? Vers quoi donc devrais-je me diriger ensuite?

Si tu aimes cet aspect debussyste (effectivement très présent dans les "Préludes"), alors tu aimeras peut être son "Banquet céleste" (archi debussyste et modal aussi) ainsi que "L'ascension" et surtout la mélodie "Le collier" sur les "Poèmes pour Mi" (à écouter en version piano et voix ou orchestre et voix).

kfigaro a écrit:

Si tu aimes cet aspect debussyste (effectivement très présent dans les "Préludes"), alors tu aimerais peut être son "Banquet céleste" (archi debussyste et modal aussi) ainsi que "L'ascension" et surtout la mélodie "Le collier" sur les "Poèmes pour Mi" (à écouter en version piano et voix ou orchestre et voix).

Aussitôt lu, aussitôt écouté!

Merci du conseil, j'écoute en ce moment Le "Banquet Céleste" et c'est sublimissime!! Ces accords à septième majeure qui s'épanchent et s'enchaînent à des harmonies inattendues c'est ce que j'ai toujours voulu entendre... Et le son de cet orgue, hyper doux, finalement très proche d'un synthétiseur (j'ai la version par Marie-Claire Alain).... incroyable! Je suis complètement sous le charme...

J'ai écouté ce matin l'Ascension et c'est effectivement aussi superbe... j'aime plus ces aspects méditatifs de Messiaen, par rapport à (par exemple) l'interlude du "Quatuor pour la fin du Temps" qui est assez jouissif mais qui a des côtés presque "riff de rock" presque un peu vulgaire, malgré l'élaboration rythmique assez incroyable.

D'ailleurs, je vous conseille d'aller écouter SHINING, un groupe norvégien jazz/rock très influencé par Messiaen, en plus bruyant bien sûr, mais qui a clairement repiqué des trucs à pas mal de compositeurs XXè (il me semble même des bouts des "Poèmes pour mi", j'avais lu dans une interview). http://www.myspace.com/gninihs (je précise bien sûr que c'est totalement légal, c'est une page myspace faite par le leader du groupe)

Merci de l'info, je vais essayer d'écouter ce groupe...

kfigaro a écrit:

Merci de l'info, je vais essayer d'écouter ce groupe...

Kfigaro tu le juges comment son Saint François d'Assise ? Peux-tu m'en parler ? Merci !

"Saint François d'Assise" est un chef d'oeuvre absolu, très coloré, puissant avec de superbes thèmes, peut être que tu n'aimerais pas par contre la partie plus "chants d'oiseaux" de l'opéra ("Le prêche aux oiseaux") parce que c'est plus difficile à écouter mais le final ("La Mort et la nouvelle vie") est beau à pleurer : des mélodies modales sublimes qui rappellent le "Martyre de St Sébastien", et sans oublier les choeurs mystérieux (l'accord de la "croix" il me semble ?) et la scène des stigmates : absolument somptueux avec des accords terribles à donner la chair de poule (on a vraiment l'impression d'être frappé de stigmates soi même !!)

Pour moi c'est son plus beau testament musical !

Je te conseille la version par Kent Nagano, elle est encore plus belle que celle de la création par S.Osawa (que j'ai aussi)...

kfigaro a écrit:

la version ......celle de la création par S.Osawa (que j'ai aussi)...

Je l'avais entendu en direct à la télévision, mais je ne me rappelle plus en quelle année c'était ! Je me rappelle la scène des oiseaux "singulière", les ondes Martenot et une scène avec 2 moines .....!

kougelhof 1er a écrit:

Je l'avais entendu en direct à la télévision, mais je ne me rappelle plus en quelle année c'était ! Je me rappelle la scène des oiseaux "singulière", les ondes Martenot et une scène avec 2 moines .....!

Nous devons avoir le même âge alors ? moi aussi je l'avais entendu (seulement en partie) à l'époque (c'était en 1983)

Je Viens d'écouter Roger Murano au Piano
c'est le meilleur pour les oeuvres pour piano de Messiaen
c'était " Vingts Regards sur l'enfat Jésus", une merveille

Tutur a écrit:

Je Viens d'écouter Roger Murano au Piano
c'est le meilleur pour les oeuvres pour piano de Messiaen
c'était " Vingts Regards sur l'enfat Jésus", une merveille

J'ai aussi des oeuvres de Messiaen (Petites esquisses d’oiseaux) par Murano: Tu me fais penser qu'il faudrait que je le réécoute

Comme il n'y a pas de sujet discographique général sur Messiaen, je poste cela ici :

Citation :

Messiaen se fait coffret !
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Le centenaire de la naissance d’Olivier Messiaen constituera l'un des événements culturels majeurs de 2008. Pour se préparer à cette célébration, rien de mieux que le superbe coffret de 10 CD que Naxos a consacré à l’auteur de la «Turangalîla».

Suite : ICI

Il vaut quoi le Vingt regards de Martin Zehn?

Excusez-moi mais je n'ai pas l'impression que vous avez déjà posté votre discographie idéale de Messiaen. J'ai vu qu'on parlait beaucoup du Quatuor mais, pour le reste, et particulièrement pour les pièces pour orchestre, quelle serait votre discographie idéale ?
Pour l'instant je ne possède que la symphonie Turangalîla par Myung-Whun Chung mais j'aimerais savoir si vous avez des préférences pour certaines versions de L'Ascension ou autres pièces que je ne connais pas encore...

Franchement, si tu as les Chung le reste est presque dispensable.
Il est en première place pour moi aussi bien pour la Turangalîla que pour l'Ascension ou les Eclairs sur l'Au-delà.

Ne pas rater le disque Boulez avec les Poèmes pour Mi.

Je vous conseille vivement de lire les 10 premières pages de ce topic que je viens de relire, y a vraiment des trucs marrants comme feu Samy qui nous raconte qu'il a orchestré la 2è sonate de Boulez...

vartan a écrit:

Je trouve Messiaen habituellement glacial et riche harmoniquement, presque inécoutable pour moi tellement ça me donne froid, je n'ai jamais entendu de trucs aussi frigorifiants.

Les Liturgies tu trouves ça froid??
Les Poèmes pour Mi aussi?

Flûte alors...

Je ne me souviens pas précisément. J'ai entendu les Liturgies, les Poèmes pour mi je ne sais plus, sans doute pas.

Rien ne m'a accroché et surtout c'est froid (ce qui ne veut pas dire triste ou pauvre) mais comme des espaces saskatchewanais à - 51°C. Beau et glacé. Je ne sais pas comment expliquer ça, c'est insupportable en général.

Ce que tu trouves froid c'est peut-être ce côté très cadré, parfois carré de sa musique? Avec les répétitions, etc...

J'aimerais savoir de quelles oeuvres tu parles...
C'est quand même un des rares compositeurs contemporains (ou bien de la 2è moitié du XXè) à écrire des choses aussi enlevées, joyeuses, gaies. (les scherzis de l'Ascension, de la Turangalîla, la 2è Liturgie...)

vartan a écrit:

Rien ne m'a accroché et surtout c'est froid (ce qui ne veut pas dire triste ou pauvre) mais comme des espaces saskatchewanais à - 51°C. Beau et glacé. Je ne sais pas comment expliquer ça, c'est insupportable en général.

C'est dingue on dirait que tu parles des oeuvres post opus 10 de Webern.
C'est ça la froideur musicale à mes oreilles...

Messiaen je comprends qu'on puisse trouver ça too much, mais l'inverse, j'ai du mal à comprendre. (à part si c'est les Etudes de rythme ou le Livre d'orgue...)

Non, ce sont les sonorités, les timbres qui me donnent cette impression. Du cristal, de l'acier, de la lumière mais froide comme un beau jour d'hiver avec du givre, comme l'arc-en-ciel qui traverse une stalactite de glace.Des flûtes, des gongs, des violons dans l'aigu. Je ne trouve pas ça triste, parfois un peu joyeusement forcé, extatique, ce qui ne me plaît pas beaucoup non plus.

Pour les oeuvres je ne me rappelle plus, j'ai un peu rejeté le truc en bloc, pas mal de piano.

Son modalisme aussi, ces notes qui fuient le demi-ton systématiquement donnent un sentiment que tout évite le contact, tout le temps. C'est surtout ça je pense qui me déplaît. C'est riche, c'est certain, Eclairs sur l'au-delà est beau mais me donne le frisson.

vartan a écrit:

Pour les oeuvres je ne me rappelle plus, j'ai un peu rejeté le truc en bloc

Oui c'est un peu l'impression que j'ai...
Mais attention il y a des choses très différentes chez Messiaen, on ne peut pas forcément tout aimer mais il faut essayer, je pense que tu dois pouvoir y trouver ton bonheur.
Déjà, si tu aimes la Turangalîla, pas de raisons que tu n'aimes rien d'autre chez lui...

vartan a écrit:

Son modalisme aussi, ces notes qui fuient le demi-ton systématiquement donnent un sentiment que tout évite le contact, tout le temps. C'est surtout ça je pense qui me déplaît.

Les modes que Messiaen utilisent n'empêchent pas du tout le chromatisme, au contraire!
Il n'y a que ça presque, au contraire de Debussy avec sa gamme par tons...

Je n'en doute pas mais ce sont ces tons que j'entends partout.
Je vais écouter autre chose encore une fois.

Je viens un peu de fouiller dans l'agenda des concerts Messiaen à Paris: http://www.messiaen2008.com/en/messiaen2008/concert.php

Pas une seule occasion d'entendre Harawi malheureusement.

Par contre, Saint François en version de concert à Pleyel par Chung en octobre.

vartan a écrit:

Je trouve Messiaen habituellement glacial et riche harmoniquement,

Tiens amusant, je pense souvent la même chose, et typiquement pour la Turangalîlâ. Les couleurs veulent faire très chaude, mais on dirait des carreaux de couleur vive, mais lisses et glassés.
C'est très beau, mais un peu trop pour moi.

Je suis plus séduit par ses oeuvres contemplatives comme le Quatuor ou Saint François. Et par-dessus tout les Petites Liturgies.

Il n'empêche que je le considère comme un compositeur majeur finalement assez peu fêté. A la fois pionnier et accessible.

Citation :

(ne pas oublier la version orchestrale des Poèmes pour Mi par Pollet/Boulez, ça c'est disponible je pense)

C'est ce qu'il me semble.

DavidLeMarrec a écrit:

lisses et glassés.

Simple lapsus calami ou perfidie authentique ?

Citation :

C'est très beau, mais un peu trop pour moi.

Voilà, c'est ça.

Mais il y a une dimension mystique également avec laquelle je ne suis pas à l'aise sans doute (même dans sa musique profane).

vartan a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

lisses et glassés.

Simple lapsus calami ou perfidie authentique ?

Oui c'est ce que j'étais en train de me demander!

vartan a écrit:

Citation :

C'est très beau, mais un peu trop pour moi.

Voilà, c'est ça.

Bah, si vous n'êtes pas contents, vous pouvez toujours écouter les Etudes de rythme, la Messe de Pentecôte, le Livre d'orgue et Chronochromie.