Jessye Norman

aurele a écrit:

S'entendait-elle bien avec Kathleen Battle qui était connue pour avoir une forte personnalité pour ne pas dire d'autres choses? Elles ont fait des concerts ensemble et elles avaient deux forts caractères. C'est un peu people, désolé pour cela mais je suis curieux.

Superbe album "Gospel" des deux, avec tout ce luxe un peu superflu, presque décadent, que l'amour seul permet et autorise (tellement qu'il en devient essentiel, d'ailleurs). Quelque chose d'intense parce qu'intensément senti et vécu ; et j'ai envie de dire que c'est tout ce qui compte. Non ?

  Réédition à paraître :


http://www.amazon.fr/Dc3-Norman-Norman/dp/B00HZ8J4HK

Quelle horrible pochette !
Jessye méritait mieux que ça.

  Le design n'est pas propre à cet album, qui fait partie d'une nouvelle série lancée sous étiquette Decca ; dans la même collection, on trouve un coffret dédié à Brendel, à Arrau, à Mullova, au Beaux Arts Trio...

Mélomaniac a écrit:

  Réédition à paraître :


http://www.amazon.fr/Dc3-Norman-Norman/dp/B00HZ8J4HK

Le Strauss est indispensable.

Les deux autres moins, mais les Wesendonck sont réussis, la Mort d'Isolde aussi, mais c'est encore meilleur avec Karajan. Quant aux Nuits d'été, c'est inégal, "Le spectre", "Sur les lagunes" et "Absence" se distinguent cependant.

Quoi qu'il en soit, la voix reste magnifique de bout en bout.

Ses Vier Letzte lieder (connais pas trop le reste de l'album mais il faudra que j'écoute à l'occasion) sont effectivement splendides.
J'aime bien ses Wesendonck lieder mais je ne sais plus si c'est cette version que j'avais entendu.
Ses Nuits d'été m'avaient séduit, beaucoup moins son interprétation de Shéhérazade.

aurele a écrit:

Ses Vier Letzte lieder (connais pas trop le reste de l'album mais il faudra que j'écoute à l'occasion) sont effectivement splendides.
J'aime bien ses Wesendonck lieder mais je ne sais plus si c'est cette version que j'avais entendu.
Ses Nuits d'été m'avaient séduit, beaucoup moins son interprétation de Shéhérazade.

Ah oui, j'oubliais qu'il y avait aussi Shéhérazade. Moi j'aime bien mais il est certain qu'il y a plus subtil.

Le reste de l'album Strauss est également splendide.

Elle a beaucoup chanté les Wesendonck, avec piano ou avec orchestre. Là c'est très bien, mais je préfère son enregistrement live avec Boulez aux Proms au début de sa carrière en 1974, on le trouve dans un couplage improbable avec Les Béatitudes de Franck par Kubelik chez Gala.

Très émouvante Sieglinde dans le Ring Levine dvd.

Je réécoute depuis plusieurs jours les enregistrements de Jessye Norman dans l’Ecole de Vienne, à savoir:

- de Berg: la cantate Der Wein, avec Pierre Boulez et le New York Philharmonic [Sony]; le disque réunissant Sieben frühe Lieder et les Altenberg Lieder avec Pierre Boulez et le LSO avec un choix de lieder de jeunesse avec Ann Schein au piano [Sony];

- de Schoenberg: l’intégrale des Gurre-Lieder, où elle chante Tove, avec Seiji Ozawa, le Boston Symphony, James McCracken (Waldemar) et Tatiana Troyanos (le Ramier) [Philips]; le seul Chant du Ramier avec Pierre Boulez et l’Ensemble Intercontemporain [Sony]; le disque réunissant Erwartung et les Brettl-Lieder, avec James Levine (à la tête de l’orchestre du Met pour le premier, au piano piano pour les seconds) [Philips].

Quelques réflexions:

1. Il est tout de même remarquable qu’une chanteuse parvenue à ce point de notoriété - et d’une notoriété aussi «grand public» - ait chanté et enregistré un répertoire aussi peu populaire (on pourrait d’ailleurs en dire tout autant de ses Chausson).

2. Sans surprise, cette voix très ample, très ronde, aux harmoniques très riches, avec plus de dégradés que de couleurs, et qui passe si bien l’orchestre, convient idéalement à la «première manière», postromantique, des Viennois: ses Gurre-Lieder, Sieben frühe Lieder, voire Brettl-Lieder ne font que confirmer ce que ses Strauss (Vier letzte Lieder, Ariadne, Salome), ses Mahler (Wunderhorn avec Haitink et Shirley-Quirk, Lied von der Erde avec Davis ou Levine, «O Mensch!» de la 3e avec Abbado), voire son Poème de l’amour et de la mer.

3. Ce type de voix très «glotto», y compris avec ce que cela peut supposer de défauts (un rien de mollesse ou de hiératisme dans l’articulation), me semble renouveler l’écoute du versant «expressionniste» des Viennois (Erwartung, Der Wein, Altenberg-Lieder), justement en ce qu’elle montre à quel point cet expressionnisme-là peut être entendu non comme une rupture avec le langage postromantique (ce que donnent à entendre, surtout dans Erwartung, tant d’interprétations vociférantes ou hystériques), mais comme une exacerbation ou une exténuation de celui-ci. Au demeurant, je pense qu’on pourrait en dire autant des Altenberg-Lieder par Margaret Price ou du Buch der hängenden Gärten par Brigitte Fassbaender (que je vais tâcher de réécouter ce week-end).

4. De ce point de vue, il est vraiment dommage que personne ne lui ait fait chanter ou enregistrer du Webern: dans certains lieder (je pense en particulier à ceux des opp. 12 à 18), il me semble qu’une telle voix pourrait vraiment apporter quelque chose que ces pages semblent appeler (une épaisseur harmonique, une lumière dans le timbre), et que ne peuvent dispenser les voix plus étroites qu’on est habitué à y entendre (Mitsuko Shirai, Christiane Oelze). J’imagine que c’est ce que Boulez a voulu faire - et finalement plutôt réussi - en confiant enregistrant certains lieder avec Françoise Pollet; mais on rêve quand même de ce que cela aurait pu donner avec Jessye Norman...

C'est mal connaître Norman effectivement ... elle a chanté plein de choses qui n'apportent pas de notoriété : la 2° école de Vienne effectivement ... mais aussi de la mélodie française, Œdipe roi de Stravinsky ... et tant d'autres choses (son répertoire est immense ... il va de Purcell au jazz ...)

Cololi a écrit:

C'est mal connaître Norman effectivement ... elle a chanté plein de choses qui n'apportent pas de notoriété : la 2° école de Vienne effectivement ... mais aussi de la mélodie française, Œdipe roi de Stravinsky ... et tant d'autres choses (son répertoire est immense ... il va de Purcell au jazz ...)

Et même deux fois la Jocaste de Stravinsky! (Personnellement, je préfère la première version, pour l'orchestre de la Radio Bavaroise, plus âpre et aux timbres plus verts que Boston - et aussi pour Piccoli, qui fait un narrateur plus agressif que Wilson.)

Quant à la mélodie française, je partagerais assez les réserves émises plus haut par DavidLeMarrec - mis à part son disque Chausson que je vénère, et le Shéhérazade / Nuits d'été aux beautés plus éparses mais qui personnellement me touchent beaucoup. Peut-être justement parce que l'accompagnement orchestral (ou en quintette) souligne ses qualités là où le piano aurait plutôt tendance à faire ressortir ses défauts: que n'a-t-elle enregistré ses Duparc dans la version orchestrale!

Une grande artiste... je retiens, entre autres, mais peut-être par-dessus tout ses magnifiques "Vier Letzte lieder" avec Kurt Masur

Je suis ému en apprenant sa mort ce matin.

Pour moi c'est LA Tove éternelle des Gurrelieder.
J'ai également beaucoup aimé sa 3ème de Mahler (avec Abbado), ses 4 derniers Lieder de Strauss, ses Altenberg-Lieder de Berg et plus inattendu son Elsa atypique du Lohengrin de Wagner.

arnaud bellemontagne a écrit:

Pour moi c'est LA Tove éternelle des Gurrelieder.
J'ai également beaucoup aimé sa 3ème de Mahler (avec Abbado), ses 4 derniers Lieder de Strauss, ses Altenberg-Lieder de Berg et plus inattendu son Elsa atypique du Lohengrin de Wagner.

C'est très triste ; elle qui a intitulé son autobiographie Tiens-toi droite et chante ! (le conseil que lui donnait sa mère), elle était obligée de se déplacer sur une chaise roulante depuis ses problèmes à la colonne vertébrale. C'est comme ça qu'elle était apparue une dernière fois à Aix, lors de son récital au GTP, en 2016. J'ai eu la chance de la voir souvent, dans ses grands rôles tragiques : Didon, Phèdre, Ariane, Cassandre, ou sur la place de la Concorde dans cette apparition extraordinaire où elle déchaînait la fougue lyrique de la Marseillaise de Berlioz. Ce sont des souvenirs inoubliables d'une voix torrentielle et d'une présence incroyablement charismatique (je pense aussi à sa Marguerite de la Damnation avec Ozawa, et ce passage tachycardique que personne n'a jamais mieux chanté : "Je suis à ma fenêtre..."). On peut bien sûr lui reprocher un certain maniérisme dans la diction, qui sentait tout de suite la préciosité dès qu'elle quittait le grandiose du pathos : ses mélodies s'en ressentent, surtout dans le répertoire français, et sa Carmen au disque qui est vraiment un contre-emploi malheureux. Mais pour sa Phèdre monumentale (à une époque où Rameau était surtout connu pour son neveu), son Ariane prodigieuse dans la chaleur des nuits aixoises, quand on ressortait complètement sonnés par la magnificence de ses prestations, pour tout ça, je ne la remercierai jamais assez...

Pour l'exprimer avec ses propres mots : so o gron omoo d'orond lo dospotio do so vouo do choo oxopono.

Je n'ai jamais été un immense fan de Jessye Norman... même si sa voix a quelque chose d'assez fascinant. Mais je n'ai jamais trouvé de disque ou de moments où elle m'ait totalement transporté en dehors de sa Tove bien sûr!

Du coup, quels disques en priorité pour un glotto comme moi?
Là je suis sur son récital Wagner dirigé par Klaus Teenstedt (Tristan, Crépuscule, Tannhäuser, Hollandais) et c'est quand même bien chouette!

Ensuite, je pense passer à ses Chants de la Terre avec Vickers...

Polyeucte a écrit:

Ensuite, je pense passer à ses Chants de la Terre avec Vickers...

Ou pourquoi pas cette version que j'aime aussi beaucoup :

Actéon a écrit:

Polyeucte a écrit:

Ensuite, je pense passer à ses Chants de la Terre avec Vickers...

Ou pourquoi pas cette version que j'aime aussi beaucoup :

Disons que entre Vickers et Jerusalem, sur le papier je suis beaucoup plus curieux de Vickers... mais après j'ai pris ça ce matin vite fait... je continue ce soir à regarder plus en détail!

Polyeucte a écrit:

Je n'ai jamais été un immense fan de Jessye Norman... même si sa voix a quelque chose d'assez fascinant. Mais je n'ai jamais trouvé de disque ou de moments où elle m'ait totalement transporté en dehors de sa Tove bien sûr!

Du coup, quels disques en priorité pour un glotto comme moi?
Là je suis sur son récital Wagner dirigé par Klaus Teenstedt (Tristan, Crépuscule, Tannhäuser, Hollandais) et c'est quand même bien chouette!

Ensuite, je pense passer à ses Chants de la Terre avec Vickers...

Sieglinde avec Levine, Vier letzte Lieder avec Masur, son Elsa ogresse magnifique, ses gospels hors de tous les styles à la fois !

Pour moi 3 témoignages de son art me viennent immédiatement à l’esprit : comme Arnaud sa Tove dans les Gurreliedier, ses Vier letzte Lieder avec Masur et sa Judith dans Barbe-Bleue avec Boulez

Bon, alors faut que je ré-écoute ses Vier letzte Lieder (même si perso, je préfère des voix plus légères, comme Della Casa par exemple ici...).

DavidLeMarrec a écrit:

Pour l'exprimer avec ses propres mots : so o gron omoo d'orond lo dospotio do so vouo do choo oxopono.

Je pensais faire un hommage émouvant, mais là (comme d'habitude), tu me bats à plate couture...

C'est curieux, elle était assez à l'opposé de mes attentes en matière de chant (très en arrière, très couvert, diction marshmallow), mais je l'ai toujours adorée. Timbre somptueux - et puis, en salle, le côté à la fois irradiant et enveloppant de sa projection était une expérience physique assez hallucinante (même si mon souvenir commence à vraiment dater.)

Stefano P a écrit:

Ce sont des souvenirs inoubliables d'une voix torrentielle et d'une présence incroyablement charismatique (je pense aussi à sa Marguerite de la Damnation  avec Ozawa, et ce passage tachycardique que personne n'a jamais mieux chanté : "Je suis à ma fenêtre...").

Un souvenir magnifique, je l'avais enregistrée et je l'écoutais en boucle.
J’ai toujours regretté qu'elle n'ait pas enregistré la Damnation intégralement avec Ozawa. Mais bon, Carmen était plus vendeur

Figaro a écrit:

Stefano P a écrit:

Ce sont des souvenirs inoubliables d'une voix torrentielle et d'une présence incroyablement charismatique (je pense aussi à sa Marguerite de la Damnation  avec Ozawa, et ce passage tachycardique que personne n'a jamais mieux chanté : "Je suis à ma fenêtre...").

Un souvenir magnifique, je l'avais enregistrée et je l'écoutais en boucle.
J’ai toujours regretté qu'elle n'ai pas enregistré la Damnation intégralement avec Ozawa. Mais bon, Carmen était plus vendeur

Oui, c'était vraiment une voix pour Berlioz ; elle aurait dû tout enregistrer...

Le concert de 2007 à Paris est en livre écoute pendant 4 mois :
https://pad.philharmoniedeparis.fr/doc/CIMU/0818537/jessie-norman-mark-markham?fbclid=IwAR0cNwR4QdcGT_9vnobLiCbiJyCC9unUFwrBvsicoWFSSOUo9dA8G2GP8Zw

Polyeucte a écrit:

Le concert de 2007 à Paris est en livre écoute pendant 4 mois :
https://pad.philharmoniedeparis.fr/doc/CIMU/0818537/jessie-norman-mark-markham?fbclid=IwAR0cNwR4QdcGT_9vnobLiCbiJyCC9unUFwrBvsicoWFSSOUo9dA8G2GP8Zw

Et on peut même télécharger le programme ! Bravo au site de la Philar !

Et France-Musique met en ligne l'Hippolyte et Aricie d'Aix en 83 :
https://www.francemusique.fr/emissions/nuit-speciale-france-musique/archives-du-festival-d-aix-en-provence-le-barbier-de-seville-de-rossini-et-hippolyte-et-aricie-de-rameau-63481
(le lien est un peu au milieu de la page... il y a aussi un Barbier mais pas avec Norman!)

Polyeucte a écrit:

Le concert de 2007 à Paris est en livre écoute pendant 4 mois :
https://pad.philharmoniedeparis.fr/doc/CIMU/0818537/jessie-norman-mark-markham?fbclid=IwAR0cNwR4QdcGT_9vnobLiCbiJyCC9unUFwrBvsicoWFSSOUo9dA8G2GP8Zw

Merci pour l'info, ce n'était pas un grand concert, mais tout de même un grand souvenir.

C'est étonnant, à la réécoute, je trouve que mes commentaires de l'époque sont un peu sévères, ce n'est pas si souvent faux que ça.
Elle contrôle encore pas mal de choses quand même, même si c'est loin de ce qu'elle faisait 15 ans avant, évidemment.

DavidLeMarrec a écrit:

Polyeucte a écrit:

Je n'ai jamais été un immense fan de Jessye Norman... même si sa voix a quelque chose d'assez fascinant. Mais je n'ai jamais trouvé de disque ou de moments où elle m'ait totalement transporté en dehors de sa Tove bien sûr!

Du coup, quels disques en priorité pour un glotto comme moi?
Là je suis sur son récital Wagner dirigé par Klaus Teenstedt (Tristan, Crépuscule, Tannhäuser, Hollandais) et c'est quand même bien chouette!

Ensuite, je pense passer à ses Chants de la Terre avec Vickers...

Sieglinde avec Levine, Vier letzte Lieder avec Masur, son Elsa ogresse magnifique, ses gospels hors de tous les styles à la fois !

Il existe aussi un enregistrement live (excellente stéréo) où elle chante le deuxième acte de Tristan uniquement, avec Jon Vickers sous la direction d'Ozawa. C'est hallucinant!

Les dernières années de sa vie n'auront pas été très jouasses . Et son décès en début de semaine m'a beaucoup attristée

https://lyriqueinfo.blogspot.com/2019/10/la-cantatrice-americaine-jessye-normn.html

Si je ne m'abuse sa disco opératique n'est pas si impressionante que l'on pourrait le penser. Qui se dévoue pour la dresser?

luisa miller a écrit:

Si je ne m'abuse sa disoc opératique n'est pas si impressionante que l'on pourrait le penser. Qui se dévoue pour la dresser?

Le boulot est très bien fait sur la page Wikimachin de JN ; j'ai l'impression qu'ils n'ont rien oublié...

luisa miller a écrit:

Les dernières années de sa vie n'auront pas été très jouasses . Et son décès en début de semaine m'a beaucoup attristée

https://lyriqueinfo.blogspot.com/2019/10/la-cantatrice-americaine-jessye-normn.html

Si je ne m'abuse sa disoc opératique n'est pas si impressionante que l'on pourrait le penser. Qui se dévoue pour la dresser?

Si tu tiens compte des DVD et des lieder/musique religieuse, je trouve que c'est quand même assez important en quantité. (et en qualité, évidemment)

Oui avec les récitals la "quantité" augmente pas mal. Mais là, je parlais de l'aspect purement opératique

Après, tout dépend de ce qu'on appelle "impressionnant"... je trouve que c'est déjà pas mal, et c'est très qualitatif.

Je crois que, pour Luisa, «pas si impressionnant qu'on pourrait le penser», ça signifie qu'il y a beaucoup trop de zimboum pompier Wagner et peu de belcanto.

Benedictus a écrit:

Je crois que, pour Luisa, «pas si impressionnant qu'on pourrait le penser», ça signifie qu'il y a beaucoup trop de zimboum pompier Wagner et peu de belcanto.

Une fois de plus tu me mésestimes. Par "pas très impressionnant" je voulais dire que d'autres chanteuses de la même génération que Norman ont enregistré bien plus qu'elle. Mais cela, je doute que tu sois prêt à l'entendre vu que tu m'as définitivement classée dans la catégorie des irréductibles anti-wagner

Ah bon, tu n'y es pas?

Il faudrait comparer avec les autres wagnériennes "blondes"/straussiennes de sa génération. Je pense que c'est plutôt respectable.
C'est certainement comparable à Studer, Janowitz ou Marton, à vue de nez, non ? Vingt cinq intégrales officielles d'après Jérôme sur OBD.

Edit : Marton, par exemple, c'est une vingtaine d'intégrales au mieux d'après la discographie établie par Aurèle.

DavidLeMarrec a écrit:

Pour l'exprimer avec ses propres mots : so o gron omoo d'orond lo dospotio do so vouo do choo oxopono.

Norman, ou le triomphe de la Nature. Pouvoir sortir autant de son avec une voix aussi engorgée, ça laisse rêveur.
Mais enfin, quelle nature ! Je ne l'ai entendue qu'à deux reprises, et c'est vrai que c'était assez saisissant, mais vraiment à des lieues de ce que j'apprécie dans l'art vocal.
On m'a toujours dit de bonnes choses sur son Africaine florentine, jamais écoutée, ça vaut le coup?

Colbran a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Pour l'exprimer avec ses propres mots : so o gron omoo d'orond lo dospotio do so vouo do choo oxopono.

Norman, ou le triomphe de la Nature. Pouvoir sortir autant de son avec une voix aussi engorgée, ça laisse rêveur.
Mais enfin, quelle nature ! Je ne l'ai entendue qu'à deux reprises, et c'est vrai que c'était assez saisissant, mais vraiment à des lieues de ce que j'apprécie dans l'art vocal.
On m'a toujours dit de bonnes choses sur son Africaine florentine, jamais écoutée, ça vaut le coup?

Pour revenir au sarcasme de notre ami David, je ne sais pas d'où il sort cette histoire de la prononciation marshmallows de Norman ; en français en tout cas, je l'ai toujours trouvée très précise et éminemment compréhensible...

Heu... J'adore son Poème de l'amour et de la mer (les couleurs vocales, l'impression d'immensité ondoyante...), mais je dois tout de même avouer que je n'y comprends strictement rien. Alors qu'à l'inverse, sa Pénélope de Fauré est tout à fait intelligible.

Oui, son Chausson est mou comme pas possible... et pas vraiment passionnant.
Mais je viens d'écouter sa Mort de Cléopâtre et là, le texte est bien présent...et je dois avouer que j'ai été vraiment séduit par cette version! Quelle immense stature, on a bien l'étrangeté de cette reine, sa noblesse... les graves sont aisés alors que souvent ils sont parlés... non, vraiment superbe! (même Barenboim y est intéressant!)

Tiens, je signale qu'on peut voir sur YT sa dernière apparition publique, à la bibliothèque du Congrès de Washington, à qui elle a légué ses archives. C'était en mai 2019 et on se rend compte de la rapidité avec laquelle sa santé s'est dégradée car là, elle est très vive et pleine d’humour, c'est vraiment un plaisir de l'entendre (ce qu'elle dit notamment sur le chant dans des langues qu'on ne maîtrise pas est remarquable d'intelligence).

C'est ici : https://www.youtube.com/watch?time_continue=74&v=UBynVWWvHI4

Xavier a écrit:

Ah bon, tu n'y es pas?

Je n'ai jamais caché que je déteste Wagner. Mais contrairement à ce qu'insinue Benedictus je sais pourquoi je le déteste ayant fait des efforts surhumains pour écouter les opéras du monsieur (à commencer par Parsifal bien plus rédhibitoire que Tristan et Isolde déjà bien carabiné). Pour revenir à la disco de la dame, oui 25 intégrales c'est déjà bien mais pas non plus énorme. Je rappelle d'ailleurs que Jérôme a aussi dit que certaines artistes de la même génération que Norman ont enregistré au moins 2 fois plus d'intégrales plus qu'elle.

En ce qui concerne la partie mélodie/lied, je connais très mal ce versant de son répertoire. Je mabstiendrai donc d'aller plus loin sur le sujet

luisa miller a écrit:

Mais contrairement à ce qu'insinue Benedictus je sais pourquoi je le déteste ayant fait des efforts surhumains pour écouter les opéras du monsieur (à commencer par Parsifal bien plus rédhibitoire que Tristan et Isolde déjà bien carabiné).

Ah, mais non, je n'ai rien insinué de semblable: je sais bien que tu as fait des efforts (tu n'avais pas aussi tenté le Vaisseau fantôme par Minko?) Je me contentais de te taquiner sur l'expression habituelle de ta wagnétophobie...

luisa miller a écrit:

Xavier a écrit:

Ah bon, tu n'y es pas?

Je n'ai jamais caché que je déteste Wagner. Mais contrairement à ce qu'insinue Benedictus je sais pourquoi je le déteste ayant fait des efforts surhumains pour écouter les opéras du monsieur (à commencer par Parsifal bien plus rédhibitoire que Tristan et Isolde déjà bien carabiné). Pour revenir à sa disco, oui 25 intégrales c'est déjà bien. Je rappelle d'ailleurs que Jérôme a aussi dit que certaines artistes de la même génération que Norman ont enregistré au moins 2 fois plus d'intégrales plus qu'elle.

En ce qui concerne la partie mélodie/lied, je connais très mal ce versant de son répertoire. Je mabstiendrai donc d'aller plus loin sur le sujet

J'ai eu beaucoup de mal avec Wagner, surtout à cause de la mythologie de la Colline sacrée qui m'a toujours gonflé, mais pour entrer dans l'oeuvre, je trouve que ses premiers grands opéras (Le Vaisseau fantôme, Tannhauser et Lohengrin) sont beaucoup plus accessibles et plaisants. Ce n'est sans doute pas un hasard si ce sont ceux que les Italiens préfèrent et qu'ils reprennent le plus souvent chez eux. Je recommande aussi la version française de Tannhauser que j'ai découverte il y deux ou trois ans à Monte Carlo et que j'ai adorée ; Wagner en français, c'est très très beau ! Il y a d'ailleurs aussi de très beaux moments dans Les Maîtres Chanteurs, très accessibles aussi. Après, on peut éventuellement s'aventurer par paliers sur les hauteurs vertigineuses de Tristan, du Ring et de Parsifal, mais ce n'est pas si grave si on s'y ennuie un peu...

Pour ceux qui comprennent l'italien, je conseille vivement cette anecdote hilarante racontée par Andrea Camilleri sur la réaction d'un fonctionnaire de la télévision italienne envoyé en service commandé à Bayreuth pour écouter pour la première fois la Tétralogie : https://www.youtube.com/watch?v=rA4CziXdqDI

Le seul pour lequel je n'ai pas pris la fuite à toute jambe c'est Le vaisseau fantôme. Par contre je doute que Jessye Norman l'ai chanté