Opéra de Marseille 2010 2011

aurele a écrit:

Manfrino sera présente dans deux opéras : La Bohème dans le rôle de Mimi et dans une rareté française d'Henri Sauguet, La Chartreuse de Parme d'après le roman de Stendhal que je n'ai pas encore lu mais que j'ai dans ma bibliothèque. Elle aura semble-t-il le rôle titre féminin.

C'est bien le rôle titre et ça me semble assez bien distribué... vivement la retransmission radio, histoire d'avoir un autre témoignage de cet opéra! (l'autre existant étant un peu méchant pour l'orchestre je le crains...)

La Chartreuse de Parme de Sauguet est ce que je trouve de plus tentant dans cette programmation. Le roman de Stendhal est un de mes tout préférés de la littérature française ; apparemment d'après le (maigre) fil qui lui est consacré Sauguet (que je ne connais pas du tout) serait dans la lignée de Poulenc ; et l'œuvre est une rareté absolue ; Lawrence Foster dirigera, Nathalie Manfrino et Sébastien Guèze (tous deux déjà ensemble à l'affiche de la Lodoïska de Cherubini au TCE que j'avais beaucoup apprécié) tiennent les rôles de Clelia et de Fabrice. Autant de bonnes raisons pour que je ne rate pas ça !

La Zauberflöte mise en scène par Scarpitta, avec Sandrine Piau en Pamina, me tente bien également. Suivis (dans ma liste de "priorités") par Le Comte Ory (que je ne connais pas) avec d'Oustrac et Le Trouvère.

Je passe mon tour en revanche pour Roberto Devereux de Donizetti, en version de concert (en plus !) et pour La Bohème (même si Manfrino y sera aussi, je n'aime pas du tout cet opéra).

Roméo et Juliette de Gounod, je suis brusquement pris d'un doute, il me semble avoir essayé et pas du tout aimé, mais je me demande si je ne confonds pas ça d'une manière ou d'une autre avec les Capuleti e Montecchi de Bellini ?...

La saison à venir me semble nettement plus intéressante que celle qui est en cours. J'irai peut-être y faire un tour mais va falloir choisir ca je ne pourrai pas être partout carje vais couvrir toute ma région et l'abbaye de Fontevraud avec un ou deux passages à Paris et un voyage à l'étranger

C'est quand même très très italien...

Ben roméo et juliette quand même c'est pas italien sauf si tu tiens à ce que polyeucte nous fasse une attaque en direct .

Roméo non, mais la Bohème, Roberto, Ory, le Trouvère, ça nous en fait quand même plus de la moitié

rien que pour Nono Secco je me ferais bien un aller-retour à Marseille moi

calbo a écrit:

rien que pour Nono Secco je me ferais bien un aller-retour à Marseille moi

Devia est une très bonne belcantiste mais je la trouve trop froide en général. En Elisabetta, il faut une chanteuse qui a du tempérament, capable d'émouvoir.
Uria-Monzon en Sara, je ne sais pas ce que cela peut donner. C'est en tout cas à ma connaissance une prise de rôle.
Secco fait également si je ne me trompe pas une prise de rôle.

Uia Monzon a fini par m'agacer et j'en viendrai presque à regretter Bragaglia qui chantait Sara aux côté de Pisapia et de Théodossiu dans le DVD que j'ai eu entre les mains. Mais bon sa présence est secondaire à mes yeux puisque de toute façon si je me décide ça sera d'abord pour Nono Secco et accessoirement pour Dévia

aurele a écrit:

Secco fait également si je ne me trompe pas une prise de rôle.

Non, non ; je l'ai entendu dans le rôle à Lyon (la VC qui avait été reprise à Paris, dans la foulée), sous la direction de Pido.

Magnifique scène de la prison (les effets de dynamique ) !

http://www.laprovence.com/article/spectacles/la-charge-de-letat-contre-lopera-de-marseille

On ne pourra pas en débattre car cela va nous amener sur la politique même si c'est culturel. Je n'en pense pas moins pour autant concernant l'attitude de Monsieur Frédéric Mitterand.

J'avoue qu'à la lecture de l'article, les tenants et aboutissants de cette "affaire" (?) m'échappent totalement. Les choses ne sont pas claires... ce qui n'est pas vraiment une nouveauté concernant la politique culturelle marseillaise (si on peut oser appeler ça comme ça).

Sans plus de précisions, l'idée d'un "rapprochement" (encore faudrait-il plus précisément en définir les modalités...) avec l'opéra d'Avignon ne me semble pas absurde.

Ce qui m'agace, c'est la manière lapidaire dont Monsieur Mitterand juge la nouvelle saison et d'apprendre que tout ce qui l'intéresse, c'est de placer des amis ou des proches à la tête des institutions culturelles. Il cherche uniquement à contenter ces personnes pour préserver ses relations. Ma vision est peut être simpliste mais ce n'est pas grave. Il ne rend pas service à la culture telle qu'elle devrait être (cf polémique Céline).

Il y a bien des choses à reprocher à Frédéric Mitterrand dans ses actions en tant que ministre de la culture (et pas seulement "l'affaire" Céline, je pense notamment à des choses bien plus graves touchant aux questions patrimoniales). Mais en l'occurrence je ne suis pas sûr qu'il soit le plus à blâmer dans cette histoire-ci.

La conseillère municipale déléguée à l'opéra se dit scandalisée parce que le ministre n'a même pas daigné se déplacer pour assister à une représentation (sic) lui-même avant d'émettre son peu enthousiaste avis sur le fonctionnement global de la maison. Franchement, il suffit de lire le programme pour se rendre compte que Marseille, 2e ville de France, est quand même loin derrière ce que font les institutions équivalentes, non seulement à Paris, mais dans d'autres villes de province. Quand en plus on sait que l'opéra est la seule salle de concert importante allouée à la musique classique à Marseille... "Marseille capitale de la culture" est une vaste blague qui fait au mieux rigoler tout le monde, plus ou moins amèrement. On pourrait également dire que c'est une belle arnaque, qui est en train de tourner en eau de boudin, car les villes environnantes (Aix, Toulon...) refusent l'une après l'autre de jouer le jeu, c'est-à-dire de payer à leur voisin phocéen les millions d'euros réclamés en contrepartie du simple droit de se dire associé à l'évènement.

Quant à ce qui est des nominations, encore une fois les choses sont peu claires dans l'article en question. Apparemment les choix proposés pour la direction de l'Opéra et de la Criée étaient approuvés par à peu près tout le monde (mairie, région...), mais "Après que ce scénario ait été validé, et bien les choses sont devenues différentes." Cela me rappelle d'autres évènements récents de notre vie culturelle locale. Ces derniers mois, le directeur de la "Bibliothèque Municipale à Vocation Régionale" et la directrice des Musées de Marseille, deux personnalités hautement respectées dans leurs milieux, ont coup sur coup claqué la porte et sont allés voir ailleurs après s'être rendu compte qu'il leur était impossible de faire leur travail correctement dans cette ville - la faute en grande partie au syndicat Force Ouvrière, qui, aussi étrange que celui puisse paraître dans une mairie UMP, gangrène notoirement et de longue date la politique de la ville (notamment culturelle, mais pas que), avec un fonctionnement quasi mafieux. Là encore ce sont des histoires de projets qui étaient bouclés et approuvés par tout le monde jusqu'à ce que de façon occulte ils passent brusquement à la trappe et que soient imposés du jour au lendemain d'autres plans pour satisfaire les "bonnes personnes". Découvrant cet article sur l'Opéra de Marseille je ne peux bien sûr pas affirmer que ce soit encore de cela qu'il s'agisse, mais disons que cela sonne familièrement à mes oreilles.

Octavian a écrit:

Franchement, il suffit de lire le programme pour se rendre compte que Marseille, 2e ville de France, est quand même loin derrière ce que font les institutions équivalentes, non seulement à Paris, mais dans d'autres villes de province.

je ne vois pas du tout en quoi!
7 titres en tout dont 1 rareté et 1 titre assez peu donné! 7 titres dont 3 français, 3 italiens et 1 allemand.
Le berceau culturel de Marseille est méditerranéen et dans ces conditions, la programmation me paraît assez logique et équilibrée

Ce n'est pas la première fois qu'il y a une véritable rareté à Marseille. Ce sont des initiatives à encourager. Je ne comprends donc pas pourquoi Monsieur Mitterand trouve cette saison tout juste passable, banale même si ce ne sont pas ses mots exactes.

Citation :

Je ne comprends donc pas pourquoi Monsieur Mitterand trouve cette saison tout juste passable, banale même si ce ne sont pas ses mots exactes.

Aurèle au lieu de râler pour des choses pour lesquelles tu sais que tu ne peux rien faire concentre toi sur la musique et lâche nous les basques avec Mitterand

Otello a écrit:

Octavian a écrit:

Franchement, il suffit de lire le programme pour se rendre compte que Marseille, 2e ville de France, est quand même loin derrière ce que font les institutions équivalentes, non seulement à Paris, mais dans d'autres villes de province.

je ne vois pas du tout en quoi!
7 titres en tout dont 1 rareté et 1 titre assez peu donné! 7 titres dont 3 français, 3 italiens et 1 allemand.
Le berceau culturel de Marseille est méditerranéen et dans ces conditions, la programmation me paraît assez logique et équilibrée

En considérant que l'on parle, pour 2010-2011, d'une saison qui me semble particulièrement attractives par rapport à celles des années précédentes :

7 titres dont 4 italiens - du XIXe (dont un en version de concert seulement), 2 français, dont effectivement une rareté (il y a quasiment une rareté française à chaque saison, tradition qui est même effectivement le point le plus positif à mettre au crédit de cette institution) ... et La Flûte enchantée qui représente à elle toute seule le répertoire allemand ET le répertoire antérieur au XIXe.

Cela étant, ne nous plaignons pas trop, le XVIIIe siècle n'avait plus eu droit aux honneurs de la scène marseillaise depuis 2007... Année à laquelle il faut aussi remonter pour trouver trace d'une création contemporaine... et c'était Marius et Fanny de Vladimir Cosma.

En nombre d'opéras cette saison (7), Marseille est comparable à des villes comme Bordeaux, Nice ou Nancy (Opéra national de Lorraine). Sauf que ces derniers proposent systématiquement une programmation plus diversifiée et équilibrée (et pour certains au moins, plus de représentations de chaque). Nous "surclassons" Lille, mais qui propose, là encore, une programmation nettement plus audacieuse. Avignon ou Toulon n'ont pas grand chose à nous envier. Nous nous faisons allègrement enfoncer par l'Opéra de Lyon, l'Opéra de Rennes ou encore l'Opéra National du Rhin, qui proposent tous trois plus d'opéras, et un programme beaucoup plus varié, présentant un choix autrement plus large en termes d'époques et de répertoires que Marseille où règne en maître le sacro-saint Bel Canto.

Bon, je n'ai pas fait le tour de tous les opéras de France et de Navarre, mais encore une fois, pour la 2e ville du pays, future "capitale européenne de la culture", on ne peut pas dire qu'il y ait de quoi se vanter de notre immense supériorité sur les autres scènes lyriques du pays. (Et encore une fois, bis, je le répète : hors de l'Opéra municipal, si les marseillais veulent écouter de la musique classique... ils doivent faire le déplacement sur Aix.)

Côté prix, une politique tarifaire qui ne se caractérise pas vraiment par son ouverture au grand public : sauf à être au dernier rang du poulailler, toutes les autres places sont, à une quinzaine d'euros près, dans la même fourchette de prix (plutôt élevée). Et côté communication : pas de site Internet propre (une page hébergée par le site de la mairie) ; pas de possibilité de réservation en ligne, plus de possibilité de réserver par téléphone ou correspondance à partir des deux dernières semaines avant le spectacle : il faut se déplacer. Et l'on voit plus de publicités dans Marseille pour les spectacles de l'Opéra de Paris que pour la scène locale.

Alors même si je vois effectivement des choses intéressantes dans cette saison à venir, au point que je puisse envisager un abonnement : je pense quand même qu'on peut dire que tout ça pourrait être amélioré, en profondeur.