Roberta Invernizzi

C'est une artiste qui a énormément de tempérament, beaucoup plus que Gauvin. Elle a une voix pas forcément très belle, tout le contraire de Gauvin. Techniquement, c'est moins parfait que Gauvin. Pourtant, généralement, elle arrive à m'emporter avec elle.
Heureusement qu'elle était Ippolita en concert dans Ercole sul Termodonte de Vivaldi sous la direction de Biondi. J'avais entendu cela à la radio uniquement. Elle était la seule avec Basso à être vraiment intéressante, même Genaux était décevante. Jaroussky était égal à lui-même. Ce n'était pas très passionnant même si bien chanté, très musical. Au disque, ce sera DiDonato en Ippolita, encore un tempérament.
Voici un air pour vous rendre compte du tempérament de cette artiste : /watch?v=3-mEEFxbbGk
Dans des rôles chantés à la fois par Invernizzi et Gauvin, j'ai une préférence pour Gauvin à cause de la perfection vocale : Armida dans Rinaldo de Handel même si je ne connais pas Invernizzi encore en entier dans ce rôle, Teutile dans Motezuma de Vivaldi. Gauvin m'émeut plus.

J'aime pas du tout sa voix blanche, qui refuse obstinément le vibrato. Effectivement, sur scène, ça peut entraîner des scories dans la justesse, mais on ne peut pas lui nier un engagement dans ses partis pris stylistiques.

DavidLeMarrec a écrit:

J'aime pas du tout sa voix blanche, qui refuse obstinément le vibrato. Effectivement, sur scène, ça peut entraîner des scories dans la justesse, mais on ne peut pas lui nier un engagement dans ses partis pris stylistiques.

Son timbre n'est pas ce que je préfère mais c'est une chanteuse intéressante pour son engagement.

Tu parlais d'affectation pour De Niese, mais c'est quand même une championne !

DavidLeMarrec a écrit:

Tu parlais d'affectation pour De Niese, mais c'est quand même une championne !

Invernizzi, cela passe beaucoup plus ce côté très affecté qu'avec De Niese. Il faut aimer après sa voix tranchante, la maîtrise délicate de son instrument.

DavidLeMarrec a écrit:

J'aime pas du tout sa voix blanche, qui refuse obstinément le vibrato. Effectivement, sur scène, ça peut entraîner des scories dans la justesse, mais on ne peut pas lui nier un engagement dans ses partis pris stylistiques.

Ah c'est pour moi alors !

Je vote pour la sauvegarde des voix blanches, aussi ...

Tu devrais aimer les madrigaux alors ! (si tu ne connais pas déjà !)

aurele a écrit:

Invernizzi, cela passe beaucoup plus ce côté très affecté qu'avec De Niese.

Parle pour toi.

Même type de problème avec Romina Basso, mais Invernezzi est vraiment la maîtresse.

Citation :

la maîtrise délicate de son instrument.

C'est pas vraiment le mot que j'emploierais : c'est très volontaire, très assumé, mais c'est vraiment de la discipline, et ça s'entend.

Elvira a écrit:

Tu devrais aimer les madrigaux alors ! (si tu ne connais pas déjà !)

Quels madrigaux?

Voici un article de Licida sur son blog avec la discographie complète qui s'est agrandie depuis l'article à ma connaissance : http://licida.over-blog.com/article-16801607.html

Voici un air dans lequel elle me cloue à mon siège : /watch?v=GzK9fQWLv-Q

aurele a écrit:

Elvira a écrit:

Tu devrais aimer les madrigaux alors ! (si tu ne connais pas déjà !)

Quels madrigaux?

En général (rien à voir avec la chanteuse en effet !)

DavidLeMarrec a écrit:

Même type de problème avec Romina Basso, mais Invernezzi est vraiment la maîtresse.

Basso fait partie de mes mezzos favorites aujourd'hui dans ce répertoire avec Ann Hallenberg et Anna Bonitatibus. Elle a un superbe instrument, une très grande aisance dans les coloratures.

/watch?v=678QA7huxfI

Si ce n'est pas de la fureur cela!!!! Je précise aussi que j'adore Gauvin dans cet air qui est plus prudente.

Pour mes mezzos favorites dans le répertoire baroque, je n'ai pas cité Cecilia Bartoli mais cela va de soi.

aurele a écrit:

Voici un air dans lequel elle me cloue à mon siège : /watch?v=GzK9fQWLv-Q

Je vois. Moi, elle me cloue ailleurs :

Spoiler:

C'est vrai qu'elle est très bien ici, et elle rend son timbre moins flottant, plus énergique, le timbre est moins blanchâtre.

air "Fra le procelle" de Tito Manlio : /watch?v=xMFDP02g8NQ

C'est une chanteuse qui ne se ménage pas du tout, qui a énormément d'audace. C'est tout de même assez joussif malgré le timbre qui n'est pas beau du tout.

"Piangerò la sorte mia" : /watch?v=vyuJQsYYqPE

Je comprends ce que tu entendais par chant affecté David mais j'aime beaucoup son interprétation de cet air. Malgré tous ses défauts sur le plan vocal, cette chanteuse est pour moi un génie. Elle a un énorme instinct.

http://www.resmusica.com/2012/06/07/vivaldi-sans-la-demesure/

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec la critique de ce monsieur. J'ai pu entendre le disque sur spotify. Certes, on a déjà beaucoup de récitals vivaldiens : Bartoli/Antonini en premier, Jaroussky/Spinosi, Kermes/Marcon, Kozena/Marcon, Genaux/Biondi. Celui que je n'ai pas entendu en entier est celui de Kermes, j'ai dû entendre un ou deux airs seulement. Le disque de Kozena de ceux que j'ai entendu est le moins accompli et le moins réussi selon moi. Kermes a un sacré tempérament, une part de folie en elle mais il faut aimer le timbre ainsi que la vocalise qui est parfois approximative. L'optique de Fabio Bonizzoni n'est pas de faire du théâtre, je peux comprendre donc la critique mais de faire très musical. Il y a un travail sur les variations au niveau du chant. Invernizzi a une voix fascinante, entre mezzo et soprano. Certes, on peut détester le côté "blanc" mais elle a des aigus qui peuvent être aussi très doux, très beaux. "Dopo l'orrido procella" ne tient pas la comparaison avec la version de Bartoli ou celle de Kermes avec Spinosi ou encore celle de Staskiewicz avec le même chef, c'est à cause du tempo de Bonizzoni. On a un air de concert ici. "Da due venti" avec Biondi fonctionnait beaucoup plus pour Invernizzi. Je l'aime beaucoup dans les airs lents et je ne connais pas l'interprétation de Cangemi de "Se mai senti" mais comme je ne suis pas client de son timbre pincé. Invernizzi a un timbre de caractère et c'est ce que j'aime. Dans "Tu dormi in tanti pene", j'ai une préférence pour l'interprétation d'Ann Hallenberg avec Dantone même si Invernizzi est très bien, fine musicienne. Ce disque mérite au moins une écoute selon moi si on aime Vivaldi.
En mai 2012, un disque consacré à Faustina Bordoni a été enregistré pour Glossa. Le chef est Antonio Florio, il dirigera I Turcini. Le disque comportera des airs de Bononcini, Hasse, Porpora, Mancini et Vinci. Ce sera sans doute très intéressant. Je pense que Invernizzi a une voix qui se prête bien à ce que devait être la voix de Faustina Bordoni.

Pour rebondir sur tes observations concernant Invernizzi dans Vivaldi, son "Amato ben" fait partie des choses les plus enivrantes que je connaisse : /watch?v=LH7D37vbUPw. Que je place aussi haut que celui de... Kermes, justement (et absolument pas pour les mêmes raisons, ce qui est encore plus excitant) !

J'ai oublié de dire qu'elle sculpte le texte à merveille dans tous les airs, elle le sent, elle est expressive.
Il faudrait que j'écoute Kermes dans "Amato ben" car je ne sais plus si j'ai déjà entendu ceci. Je réécouterai celui d'Invernizzi.

aurele a écrit:

Il faudrait que j'écoute Kermes dans "Amato ben" car je ne sais plus si j'ai déjà entendu ceci. Je réécouterai celui d'Invernizzi.

Il le faut, oui ; dans les deux cas !

C'est fait. La durée n'est pas la même, ce qui s'explique par le transfert de cet air de La verità in cimento originellement dans Ercole sul Termodonte. La direction de Marcon malgré cela me parait trop lente. Kermes, cela ne me transporte pas du tout, c'est très musical mais il n'y a pas le naturel d'Invernizzi, c'est maniéré même si tu vas me dire que c'est maniériste. Il y a ce timbre qui me pose problème. Invernizzi et Biondi, une alchimie parfaite, Invernizzi en état de grâce, un italien naturel, remarquable. On peut détester sa voix, j'avais plus de mal avant, c'est une question d'habitude. Cet air flatte son registre aigu.

aurele a écrit:

Invernizzi et Biondi, une alchimie parfaite.

Si je voulais pousser un brin, je dirais que l'alchimie est, déjà, une fabrication ; rien de moins naturel que ce précipité !
Je

Chers amis,je vous informe de la création d'un groupe sur Facebook " Ceux qui veulent un enregistrement du Jules César de Handel avec Roberta Invernizzi dans le rôle de Cleopatre"Rejoignez nous ainsi que Roberta, elle même l'a fait, Montrez votre soutien pour transformer ce rêve en réalité .Cleopatre est le rôle absolu de la musique baroque pour une Prima Donna et doit être joué et chanté pour la postérité par l'une des plus grandes chanteuses baroques que nous ayons aujourd'hui .rejoignez nous et invitez vos amis à en faire autant.

https://www.facebook.com/?sk=welcome#!/groups/120760774614297/?fref=ts

/watch?v=CBmv-eLhe1w
/watch?v=SnCHveDUEXw
/watch?v=vyuJQsYYqPE

Bonjour et bienvenue... (ça c'est pour que ce qui vient ensuite passe mieux! )

Tout d'abord, pas de liens directs vers Youtube sur ce forum... question de droits. Donc on ne garde que les sufixes spécifiques à la vidéo : /watch?v=fbdqbfyhyb
Ensuite, pour les interprètes, il y un sous-forum spécifique...

Donc je modifie ton message et je déplace...

https://classik.forumactif.com/t4365-roberta-invernizzi?highlight=Invernizzi

J'avais créé un topic sur cette soprano. Un topic faisant doublon est donc inutile.

Disque à paraître le 7 octobre en France : http://prod.naive.naive.nbs-test.com/oeuvre/amore-e-morte-dell-amore

Il s'agit d'un disque de duos avec Sonia Prina. Luca Pianta dirige l'ensemble Claudiana. Monteverdi domine le disque. "Giuramente amoroso" de Lotti que l'on peut écouter est un duo très beau. Invernizzi est magnifique dans ce répertoire, c'est extrêmement naturel. Prina a une voix un peu trop épaisse mais en dehors de cela, je trouve que le duo fonctionne bien.