Carlo Bergonzi

Xavier a écrit:

Francesco a écrit:

C'est qui "nous" ???
J'ai dit que TU étais glotto, autant que moi ou Otello par exemple. Cela dit pour moi ce n'est pas une insulte. D'ailleurs c'est vrai que l'emploi de ce terme finit par devenir un peu ambigu. On a l'impression qu'on met derrière glotto tout ce qui relève du mauvais goût (ou plutôt tout ce que ne relève pas de son gout personnel) alors qu'à la base ça désigne tout simplement, si j'ai bien compris, un amateur de voix à la Tubeuf ("ce n'est pas l'opera que j'aime, ce sont les voix")

Oui pour moi ça n'est pas une insulte, c'est ce que je décrivais tout à l'heure dans le sujet Domingo, les gens qui font plus attention aux chanteurs qu'à l'oeuvre proprement dite, au fait qu'untel ne fait pas le contre-ré ou que machin est fatigué en mars 1977 par rapport à décembre 76...

Cela dit "faire plus attention aux chanteurs" ça ne va pas nécessairement dire "faire plus attention aux contre-ré". Moi je suis plus intéressé par les voix que par les oeuvres et je ne parle que de chant pour ainsi dire et j'aimerais bien qu'on trouve une fois ici un moment où je parle de "contre-n'importe quoi" (je n'ai rien contre du tout, bien au contraire, ce n'est juste pas ma priorité).

DavidLeMarrec a écrit:

C'est-à-dire qu'au départ c'était juste un néologisme un peu sarcastique de ma part (qui ne servait à désigner personne en particulier), et puis vu la fortune qu'il a eu sur ce forum, c'est devenu un catégorie objective pour parler des amateurs de voix.

La problème est que selon qui l'utilise et pour qui, ce peut être un peu méprisant ou très affectueux.
Je suis en train de préparer une petite catégorisation des différentes glottophilies, ça permettra peut-être d'y voir plus clair. Mais je n'aurai pas la possibilité de finir ce soir, je pense.


Parce que la glottophilie de Polyeucte n'est pas celle d'Otello, ni celle de Cololi.

Tout à fait. Et en fait en général les gens qui l'utilisent se désodilarisent au maximum de la catégorie comme si elle était un peu honteuse.

nugava a écrit:

Ce que je déteste chez Bergonzi, c'est son côté "aristo"... voir snob...
Particulièrement dans le Don Carlo de Solti... (En même temps, c'est un rôle de prince )...
Sa façon de chuinter les "S" est vraiment énervante...

Io la vidi e al CHuo CHorriso...

Cha ch'est parchequ'il est de Parme (Emilia Romagna)! Chi chi
Cependant lorsqu'il chante avec Serafin il fait gaffe à ses "s".
Freni, Tebaldi et Pavarotti sont (étaient) également Romagnoli et pourtant ils ne chuintaient pas.
Il a souvent été critiqué en Italie à cause de ce fameux "s" et ses aigus trop couverts.
Ceci dit quel legato, quel style, quelle musicalité, quel goût!
Pas dans tout certes mais dans Verdi ...

Xavier a écrit:

Francesco a écrit:

C'est qui "nous" ???
J'ai dit que TU étais glotto, autant que moi ou Otello par exemple. Cela dit pour moi ce n'est pas une insulte. D'ailleurs c'est vrai que l'emploi de ce terme finit par devenir un peu ambigu. On a l'impression qu'on met derrière glotto tout ce qui relève du mauvais goût (ou plutôt tout ce que ne relève pas de son gout personnel) alors qu'à la base ça désigne tout simplement, si j'ai bien compris, un amateur de voix à la Tubeuf ("ce n'est pas l'opera que j'aime, ce sont les voix")

Oui pour moi ça n'est pas une insulte, c'est ce que je décrivais tout à l'heure dans le sujet Domingo, les gens qui font plus attention aux chanteurs qu'à l'oeuvre proprement dite, au fait qu'untel ne fait pas le contre-ré ou que machin est fatigué en mars 1977 par rapport à décembre 76...

L'opéra est avant tout l'éloge de la voix humaine. Certes la musique est importante aussi mais celle-ci se doit d'être interprêtée comme il se doit.
C'est pourquoi il y a des amateurs de voix. L'Italie regorge de "glotto" pour reprendre le terme usité sur ces fora. Faudrait-il aimer certains petits formats actuels pour ne pas être affublé de ce sobriquet.
Chacun vibre en fonction de sa sensibilité et ses goûts propres.
Et puis comme on dit : les goûts et les couleurs...

Francesco a écrit:

Cololi a écrit:

Francesco a écrit:

C'est qui "nous" ???
J'ai dit que TU étais glotto, autant que moi ou Otello par exemple. Cela dit pour moi ce n'est pas une insulte. D'ailleurs c'est vrai que l'emploi de ce terme finit par devenir un peu ambigu. On a l'impression qu'on met derrière glotto tout ce qui relève du mauvais goût (ou plutôt tout ce que ne relève pas de son gout personnel) alors qu'à la base ça désigne tout simplement, si j'ai bien compris, un amateur de voix à la Tubeuf ("ce n'est pas l'opera que j'aime, ce sont les voix")

Ok soit j'étais seul visé ... au temps pour moi

Je disais simplement que se glosser de Domingo en disant que c'est le symbole de la glottophilie, et faire l'éloge de Del Monaco ... ça me fait franchement rire

Cololi je crois que nous avons du mal à nous comprendre : je ne me "gausse" pas et je ne te "vise" pas en disant que tu es glottophile. Je réagissais juste au fait que tu défendais Domingo "contre les glottophiles" alors qu'aimer Domingo est manifestement (au vue du type de ténors que c'est) une caractéristique glottophile. Encore une fois dans ma bouche (ou plutôt sous mes doigts) ce n'est pas un jugement de valeur. J'espère que c'est plus clair.

Ok c'est plus clair.
Mais je précise que Domingo peut être très apprécié sans être un glotto acharné : il a bien d'autres qualités ... et c'est ça que j'essayais de dire sur le sujet Domingo ...
Si j'aime le Domingo de la maturité, c'est que je me fiche pas mal qu'il soit plus difficile dans l'aigu ... Je constate simplement que c'est encore très beau et que surtout il a encore plus de choses à dire sur scène qu'auparavant (Lohengrin, Parsifal, Siegmund, Samson, Otello ...).

Et puis je n'ai jamais dit que je n'étais pas glottophile : j'écoute un Tomlinson ou un Salminen ... pour leur voix ... mais pas seulement ... car si il n'y avait que la voix, il ne serait pas aussi haut dans mon estime. C'est parce qu'ils ont qq ch à dire sur scène.

Francesco a écrit:

Bah de toute manière j'ai beau adorer Del Monaco, Bergonzi c'est simplement le plus grand ténor italien du siècle, alors évidemment une telle musicalité et une telle technique ça se percevrait encore même s'il était mort.

"Le plus grand ténor!" Ca je ne dirais pas. Très certainement un très grand chanteur.
N'oublions pas qu'à son époque on lui préférait Del Monaco, Di Stefano et Corelli. Il jouait souvent les remplaçants et ses cachets au MET étaient inférieurs à ceux de ses collègues (Del Monaco et Corelli).
Même le nombre de tickets octroyés par R. Bing à son épouse était inférieur à celui que percevait Mme Corelli
Je pense qu'il était conscient qu'il ne pouvait rivaliser directement avec ces deux tigres sur le plan de la puissance vocale et du jeu de scène; c'est pourquoi il joua ses propres cartes (style, diction, legato, etc...).
Au niveau de son legs discographique on trouve de tout :
Cetra : Foscari, Boccanegra, Pagliacci
Chez Decca il ne fit pas long feu, le directeur artistique n'aimait pas sa voix... Il grava de magnifiques Rodolphe, Pinkerton, Radames et Riccardo + un récital
Chez DG il fit de magnifiques enregistrements (Trovatore, Rigoletto, Cav et Pagliacci (pour lesquels il remplace Barioni initialement prévu))
Chez RCA il fit un peu plus d'enregistrements (très beaux) mais on préféra Tucker pour la Forza del destino (Luisa, Lucia, Ernani, Traviata, Macbeth, Ballo)
Chez EMI il fit quelques très beaux enregistrements (Butterfly, Tosca, Lucia, Forza). Il était au goût de Walter Legge.
Chez Philips il servit le jeune Verdi.
Ensuite il fit un tour chez Ensayo (toute petite firme) : mélodies napolitaines et arie antiche.
Chez CBS il fit un Edgar et un magnifique récital de mélodies italiennes.
On le retrouve in fine chez Orfeo avec des chants de noël et des duos avec Fisher Dieskau.
Bref un vrai globe trotter des studios.

La voix de Bergonzi me fascine.
N'y a t-il pas, par ailleurs, une expression plus classique et plus jolie pour les gens, dont je suis, qui attachent à la voix une importance capitale dans un opéra.

Alain92 a écrit:

La voix de Bergonzi me fascine.
N'y a t-il pas, par ailleurs, une expression plus classique et plus jolie pour les gens, dont je suis, qui attachent à la voix une importance capitale dans un opéra.

Ecouter Bergonzi me transporte directement en Emilie Romagne (patrie de Verdi), tout défile sous mes yeux : le Pô, Busseto, Modena, Parme, les verts paturages, le jambon, le permesan, l'aceto et le lambrusco.
Bergonzi c'est avant tout l'Italie (pour moi en tous cas).

nugava a écrit:

Ce que je déteste chez Bergonzi, c'est son côté "aristo"... voir snob...
Particulièrement dans le Don Carlo de Solti... (En même temps, c'est un rôle de prince )...
Sa façon de chuinter les "S" est vraiment énervante...

Io la vidi e al CHuo CHorriso...

L'action de Don Carlo se déroule en Espagne ... et le choriso en Espagne, ce n'est pas réellement choquant

Figaro a écrit:

nugava a écrit:

Ce que je déteste chez Bergonzi, c'est son côté "aristo"... voir snob...
Particulièrement dans le Don Carlo de Solti... (En même temps, c'est un rôle de prince )...
Sa façon de chuinter les "S" est vraiment énervante...

Io la vidi e al CHuo CHorriso...

L'action de Don Carlo se déroule en Espagne ... et le choriso en Espagne, ce n'est pas réellement choquant

Radames a écrit:

Chez EMI il fit quelques très beaux enregistrements (Butterfly, Tosca, Lucia, Forza). Il était au goût de Walter Legge.

Si tu parles de la version avec Sills et Cappuccilli sous la direction de Schippers, elle a été éditée sous le label Westminster et est distribuée par Deutsche Grammophon.

Ah, Bergonzi...Qu'est ce que je l'ai aimé lui !!! Mais aujourd'hui, ces aigus couverts à outrance et toujours pas très justes font que j'ai du mal à l'écouter.
Et pourtant !! Quel autre Don Carlo l'a égalé dans la romance du premier acte ?
Un peu comme Corelli ou Giacomini dans "Tu che in seno agli angeli"...Il est certains chanteurs qui marquent un rôle, quelquefois même un seul air....

bAlexb a écrit:

D'autant que Raffaele Mirate, le premier Duca a chanté, par exemple Giovanna d'Arco, Rigoletto donc et Il Trovatore ; comme Bergonzi, par exemple. Lequel, dans ces deux derniers rôles, au moins, ne me satisfait pas totalement (problème "d'accroche", de simple prégnance de la voix). Comme d'ailleurs, il me semble manquer de l'acuité et du "balancé" interne aux grandes périodes risorgimentistes du jeune Verdi (cf. Jacopo Foscari, par exemple, que Mirate a aussi chanté et dans lequel la leçon de chant exemplaire de Bergonzi, manque d'un rien de pure animalité).

Mais tu sais que je me méfie des formats attachés à des personnalités dont presque tout, y compris le souvenir, est aujourd'hui évanoui.

Bergonzi propose en Manrico une leçon de chant remarquable. J'aime beaucoup son Duc par ailleurs même si ce n'est pas son meilleur rôle.

aurele a écrit:

bAlexb a écrit:

D'autant que Raffaele Mirate, le premier Duca a chanté, par exemple Giovanna d'Arco, Rigoletto donc et Il Trovatore ; comme Bergonzi, par exemple. Lequel, dans ces deux derniers rôles, au moins, ne me satisfait pas totalement (problème "d'accroche", de simple prégnance de la voix). Comme d'ailleurs, il me semble manquer de l'acuité et du "balancé" interne aux grandes périodes risorgimentistes du jeune Verdi (cf. Jacopo Foscari, par exemple, que Mirate a aussi chanté et dans lequel la leçon de chant exemplaire de Bergonzi, manque d'un rien de pure animalité).

Mais tu sais que je me méfie des formats attachés à des personnalités dont presque tout, y compris le souvenir, est aujourd'hui évanoui.

Bergonzi propose en Manrico une leçon de chant remarquable. J'aime beaucoup son Duc par ailleurs même si ce n'est pas son meilleur rôle.

Mais tu as sans doute bien noté que je parlais de "leçon de chant exemplaire" ; il manque, pourtant, à mon goût, une dimension à son personnage. Mais parce que, pour moi, Manrico, ça reste Pertile, Corelli, Lauri-Volpi, par exemple.

bAlexb a écrit:

Mais tu as sans doute bien noté que je parlais de "leçon de chant exemplaire" ; il manque, pourtant, à mon goût, une dimension à son personnage. Mais parce que, pour moi, Manrico, ça reste Pertile, Corelli, Lauri-Volpi, par exemple.

Cela me donne déjà quelques pistes sur tes versions préférées de cet opéra.

aurele a écrit:

bAlexb a écrit:

Mais tu as sans doute bien noté que je parlais de "leçon de chant exemplaire" ; il manque, pourtant, à mon goût, une dimension à son personnage. Mais parce que, pour moi, Manrico, ça reste Pertile, Corelli, Lauri-Volpi, par exemple.

Cela me donne déjà quelques pistes sur tes versions préférées de cet opéra.

Pas forcément, d'ailleurs ; parce que tu sais que je suis une somme de paradoxes ! J'adore la version Votto à la Scala en 53 (Callas phrasée la corde à l'archet comme un violoncelle ) alors que j'apprécie peu, Penno et pas du tout Stignani. Lauri-Volpi est superbe chez Previtali mais la direction est terne (où sont les enjeux dramatiques, l'excitation ?) et Mancini tout juste acceptable (pour le coup, lui, il faut l'entendre face à Callas sous la férule de Serafin à Naples en 51). Callas et Simionato font merveille en 50 (leur live le plus incendiaire, y compris dans la dimension "pompier" de Callas) mais le reste est au mieux difficilement écoutable, au pire difficilement audible ! La version Cellini est sublime (Milanov et Warren, voilà deux voix d'exception dans une vision parfaitement assumée) mais Björling est un brin léger, malgré la lumière incroyable du timbre et la flamme qu'il véhicule.

Et j'adore Stella, Caballe, Zancanaro et tellement d'autres... mais je me demande, en fait, si une version me semble réunir le fameux quatuor idéal de Toscanini (la version Sabajno 1930, peut-être, au moins pour les voix graves, pour Minghini-Cataneo et pour Pertile) ; ou l'incroyable live du MET 1976 (Scotto, Verrett, Pavarotti, Manuguerra)... même si je ne sais pas exactement si Pavarotti est si proche que ça de Baucarde pour la création (pour les amateurs de formats originaux !).

J'ai la possibilité de me procurer un certain nombre de lives du Met :

Aida, 30 novembre 1957 :

Aida....................Mary Curtis-Verna
Radamès.................Carlo Bergonzi
Amneris.................Irene Dalis
Amonasro................Robert Merrill
Ramfis..................Giorgio Tozzi
King....................Louis Sgarro
Messenger...............Robert Nagy
Priestess...............Helen Vanni
Dance...................Carmen de Lavallade
Dance...................Geoffrey Holder

Conductor...............Fausto Cleva


La Bohème, 15 février 1958 :

Mimì....................Licia Albanese
Rodolfo.................Carlo Bergonzi
Musetta.................Laurel Hurley
Marcello................Mario Sereni
Schaunard...............Clifford Harvuot
Colline.................Norman Scott
Benoit..................Ezio Flagello
Alcindoro...............Lorenzo Alvary
Parpignol...............Robert Nagy
Sergeant................Calvin Marsh
Officer.................Robert Nagy

Conductor...............Thomas Schippers


Macbeth, 21 février 1959

Macbeth.................Leonard Warren
Lady Macbeth............Leonie Rysanek
Banquo..................Jerome Hines
Macduff.................Carlo Bergonzi
Malcolm.................William Olvis
Lady-in-Attendance......Carlotta Ordassy
Physician...............Gerhard Pechner
Manservant..............Harold Sternberg
Duncan..................Walter Hemmerly

Conductor...............Erich Leinsdorf


Tosca, 11 avril 1959

Tosca...................Eleanor Steber
Cavaradossi.............Carlo Bergonzi
Scarpia.................George London
Sacristan...............Gerhard Pechner
Spoletta................Alessio De Paolis
Angelotti...............Lorenzo Alvary
Sciarrone...............Osie Hawkins
Shepherd................Peter Burke [Last performance]
Jailer..................Louis Sgarro

Conductor...............Kurt Adler


Il Trovatore, 27 février 1960 :

Manrico.................Carlo Bergonzi
Leonora.................Antonietta Stella
Count Di Luna...........Ettore Bastianini
Azucena.................Giulietta Simionato
Ferrando................William Wilderman
Ines....................Helen Vanni
Ruiz....................Charles Anthony
Messenger...............Robert Nagy
Gypsy...................Roald Reitan

Conductor...............Fausto Cleva


Aida, 31 mars 1970 :

Aida....................Lucine Amara
Radamès.................Carlo Bergonzi
Amneris.................Shirley Verrett
Amonasro................Mario Sereni
Ramfis..................Justino Díaz
King....................Paul Plishka
Messenger...............Rod MacWherter
Priestess...............Carlotta Ordassy

Conductor...............Kurt Adler


La Traviata, 31 octobre 1970 :

Violetta................Joan Sutherland
Alfredo.................Carlo Bergonzi
Germont.................Robert Merrill
Flora...................Frederica von Stade
Gastone.................Charles Anthony
Baron Douphol...........Robert Goodloe
Marquis D'Obigny........Gene Boucher
Dr. Grenvil.............Louis Sgarro
Annina..................Loretta Di Franco
Giuseppe................Lou Marcella
Gardener................John Trehy

Conductor...............Richard Bonynge


Simon Boccanegra, 2 avril 1960 :

Simon Boccanegra........Frank Guarrera
Amelia..................Zinka Milanov
Gabriele Adorno.........Carlo Bergonzi
Jacopo Fiesco...........Giorgio Tozzi
Paolo Albiani...........Ezio Flagello
Pietro..................Norman Scott
Maid....................Maria Yauger
Captain.................Robert Nagy

Conductor...............Dimitri Mitropoulos


Manon Lescaut, 10 décembre 1960 :

Manon...................Dorothy Kirsten
Des Grieux..............Carlo Bergonzi
Lescaut.................Mario Sereni
Geronte.................Salvatore Baccaloni
Edmondo.................Charles Anthony
Innkeeper...............George Cehanovsky
Solo Madrigalist........Joan Wall
Madrigalist.............Mary Fercana
Madrigalist.............Meredith Parsons
Madrigalist.............Dina De Salvo
Madrigalist.............Alexandra Jones
Dancing Master..........Alessio De Paolis
Sergeant................Calvin Marsh
Lamplighter.............Robert Nagy
Captain.................Louis Sgarro

Conductor...............Fausto Cleva


Madama Butterfly, 3 février 1962 :

Cio-Cio-San.............Gabriella Tucci
Pinkerton...............Carlo Bergonzi
Suzuki..................Helen Vanni
Sharpless...............Clifford Harvuot
Goro....................Andrea Velis
Bonze...................Osie Hawkins
Yamadori................George Cehanovsky
Dolore..................Gloria Kapilow
Kate Pinkerton..........Mary MacKenzie [Last performance]
Commissioner............Roald Reitan
Registrar...............Kurt Kessler [Last performance]

Conductor...............Fausto Cleva


Un Ballo in maschera, 26 février 1966 :

Amelia..................Leontyne Price
Riccardo................Carlo Bergonzi
Renato..................Robert Merrill
Ulrica..................Mignon Dunn
Oscar...................Roberta Peters
Samuel..................John Macurdy
Tom.....................Louis Sgarro
Silvano.................Robert Goodloe
Judge...................Andrea Velis
Servant.................Robert Schmorr
Dance...................Ivan Allen
Dance...................William Burdick
Dance...................Patricia Heyes

Conductor...............Francesco Molinari-Pradelli


La Gioconda, 2 mars 1968 :

La Gioconda.............Renata Tebaldi
Enzo....................Carlo Bergonzi
Laura...................Fiorenza Cossotto
Barnaba.................Cornell MacNeil
Alvise..................Bonaldo Giaiotti
La Cieca................Mignon Dunn

Conductor...............Fausto Cleva


Rigoletto, 7 décembre 1968 :

Rigoletto...............Robert Merrill
Gilda...................Anna Moffo
Duke of Mantua..........Carlo Bergonzi
Maddalena...............Shirley Love
Sparafucile.............Raymond Michalski
Monterone...............Justino Díaz
Borsa...................Gabor Carelli
Marullo.................Gene Boucher
Count Ceprano...........Paul Plishka
Countess Ceprano........Loretta Di Franco
Giovanna................Carlotta Ordassy
Page....................Judith Forst
Guard...................Paul De Paola

Conductor...............Fausto Cleva


Norma, 4 avril 1970 :

Norma...................Joan Sutherland
Pollione................Carlo Bergonzi
Adalgisa................Marilyn Horne
Oroveso.................Cesare Siepi
Flavio..................Rod MacWherter
Clotilde................Carlotta Ordassy

Conductor...............Richard Bonynge


Andrea Chénier, 9 octobre 1970 :

Andrea Chénier..........Carlo Bergonzi
Maddalena...............Renata Tebaldi
Carlo Gérard............Anselmo Colzani
Bersi...................Judith Forst
Countess di Coigny......Jean Kraft
Abbé....................Gabor Carelli
Fléville................Gene Boucher
L'Incredibile...........Andrea Velis
Roucher.................Clifford Harvuot

Conductor...............Fausto Cleva


Cavalleria Rusticana, 24 septembre 1971 :

Santuzza................Fiorenza Cossotto
Turiddu.................Carlo Bergonzi
Lola....................Nedda Casei
Alfio...................Anselmo Colzani
Mamma Lucia.............Jean Kraft

Conductor...............Christopher Keene [Debut]


La Forza del destino, 12 février 1972 :

Leonora.................Leontyne Price
Don Alvaro..............Carlo Bergonzi
Don Carlo...............Kostas Paskalis
Padre Guardiano.........Cesare Siepi
Preziosilla.............Nedda Casei
Fra Melitone............Fernando Corena
Marquis de Calatrava....Edmond Karlsrud
Curra...................Carlotta Ordassy
Trabuco.................Robert Schmorr
Surgeon.................Gene Boucher

Conductor...............Michelangelo Veltri


L'elisir d'amore, 19 février 1972 :

Adina...................Renata Scotto
Nemorino................Carlo Bergonzi
Belcore.................Mario Sereni
Dr. Dulcamara...........Fernando Corena
Giannetta...............Loretta Di Franco

Conductor...............Carlo Franci [Last performance]


Pagliacci, 23 février 1980 :

Nedda...................Catherine Malfitano
Canio...................Carlo Bergonzi
Tonio...................Cornell MacNeil
Silvio..................Allan Monk
Beppe...................James Atherton
Villager................Paul De Paola
Villager................William Mellow

Conductor...............Richard Woitach


Un Ballo in maschera, 19 février 1983 :

Amelia..................Carol Neblett
Riccardo................Carlo Bergonzi
Renato..................Leo Nucci
Ulrica..................Bianca Berini
Oscar...................Roberta Peters
Samuel..................Julien Robbins
Tom.....................Richard Vernon
Silvano.................John Darrenkamp
Judge...................Charles Anthony
Servant.................Paul Franke

Conductor...............Anton Guadagno


Certains ne sont jamais sortis dans le commerce à ma connaissance et certains sont des enregistrements "in house". Celui de La Bohème vient d'être réédité par Sony Classical. Il y a dans toute cette liste des choses qui font envie. Je suppose que certains d'entre vous connaissent certains de ces lives.

Carlo Bergonzi (mon ténor préféré) est magistral dans Puccini et dans Verdi .

Bergonzi est aussi mon ténor préféré, j'adore son timbre et son vibrato. Dans l'Elixir il est fabuleux, comme dans Luisa Miller et un bal masqué.
A vrai dire, Carlo est bon partout et j'ai acquis 8 ou 9 de ses prestations, en les recherchant avec persévérance tant il me plait. Il est très solaire, Apollonien. Quelle finesse!

Alain92 a écrit:

Il est très solaire, Apollonien. Quelle finesse!

Je pense la même chose. Il est trop sage sur le plan dramatique mais le timbre est magnifique et la leçon de chant est souvent exemplaire.

Et tout en sobriété .

Annoncé pour juillet sur le site JPC et celui de la FNAC :
     

Coffret de 17 CD incluant 6 intégrales :

CD 1 & 2 VERDI Aida
Renata Tebaldi, Carlo Bergonzi, Giulietta Simionato, Wiener Philharmoniker / Herbert von Karajan
CD 3 & 4 VERDI Un Ballo In Maschera
Birgit Nilsson, Giulietta Simionato, Carlo Bergonzi, Cornell MacNeil, Orchestra dell'Accademia Nazionale di Santa Cecilia / Sir Georg Solti
CD 5 & 6 VERDI La Traviata
Dame Joan Sutherland, Carlo Bergonzi, Robert Merrill, Orchestra del Maggio Musicale Fiorentino / Sir John Pritchard
CD 7 – 9 VERDI Don Carlo
Renata Tebaldi, Grace Bumbry, Carlo Bergonzi, Dietrich Fischer-Dieskau, Nicolai Ghiaurov
Chorus and Orchestra of the Royal Opera House, Covent Garden / Sir Georg Solti
CD 10 & 11 VERDI Rigoletto
Renata Scotto, Carlo Bergonzi, Dietrich Fischer-Dieskau, Orchestra del Teatro alla Scala di Milano / Rafael Kubelik
CD 12 & 13 VERDI Il Trovatore
Antonietta Stella, Fiorenza Cossotto, Carlo Bergonzi, Ettore Bastianini, Orchestra del Teatro alla Scala di Milano / Tullio Serafin
CD 14-16 TENOR ARIAS
Arias from Oberto, Un giorno di regno, I Lombardi, I due Foscari, Alzira, Macbeth, Giovanna d’Arco, Attila, I Masnadieri, Il Corsardo, Luisa Miller, Simon Boccanegra, I vespri siciliani, Falstaff, Otello, La forza del destino and many more.
New Philharmonia Orchestra / Nello Santi - Ambrosian Singers / Royal Philharmonic Orchestra / Lamberto Gardelli
CD 17 OPERATIC RECITAL
Carlo Bergonzi, Orchestra dell'Accademia Nazionale di Santa Cecilia / Gianandrea Gavazzeni

Maria Dragoni annonce sur sa page Facebook le décès de Carlo Bergonzi, cette nuit, à l'âge de 90 ans.
Pour mémoire (dans tous les sens du terme, désormais) : http://www.forumopera.com/actu/carlo-bergonzi-verdien-devant-leternel .

Adio Carlo !

Pour moi justement il restera la voix du rôle de Carlo !

C'est de circonstance : /watch?v=DowINTVvRi4&sns=fb  !
http://www.forumopera.com/breve/mort-de-carlo-bergonzi

Encore un grand nom qui disparaît !   

Il était le grand ténor cher à mon cœur, sa disparition me bouleverse.

Un grand monsieur rejoint le paradis des artistes. Paix à son âme  

Sa discogaphie est constituée dans une grande majorité de sommets voire de références absolues!

Ah son interprétation des chansons napolitaines , la CLASSE .

L'an dernier, le festival de Parme lui avait rendu hommage et à la fin du ridotto (devant de scène, faute d'un meilleur terme) j'avais acheté un CD regroupant une compilation de 31 airs de Verdi. Quand je pense qu'il y avait eu une liaison téléphonique (il était fatigué et n'avait pas pu faire le déplacement de Bussetto à Parme) ....  

Dites, j'ai une question que je me pose depuis longtemps. On ne lit aujourd'hui (et plus encore depuis sa mort, comme il se doit) que les plus grands éloges sur son style exemplaire, sa voix fabuleuse, etc. Mais de son temps, est-ce qu'il n'y a pas eu des critiques vives contre lui ? Je n'en trouve pas trace, et les biographes étant surtout des hagiographes, j'ai peur de perdre mon temps.

Ça me rend curieux, parce que la voix (probablement à cause de son passé de baryton) est plus en arrière que ses contemporains, et il n'a pas du tout le squillo qu'ont les ténors qui ont travaillé leur suraigu. Or, les harmoniques faciales très vives étaient la norme à l'époque, et restent un peu un étalon pour chanter Verdi : j'ai déjà lu qu'on lui reprochait de chanter bas quelquefois, voire un peu de mollesse, mais il n'y a pas eu de critiques fondamentales disant que ce n'était pas vraiment un ténor, qu'il chantait tout en bas et en gorge ?

Ça m'étonne de ne pas en trouver trace, vu la radicalité des amateurs italiens en matière de technique (non seulement qu'elle soit bonne, mais qu'elle ressemble à ce qu'ils estiment être juste et bon).

Le seul reproche qui a pu être fait à l'époque à Bergonzi, c'était d'avoir parfois un aigu plafonné, voire un peu bas, à partir du si bémol! (et encore pas toujours! on a des lives où Bergonzi fait sonner du si aigu et du contre-ut de façon nette et péremptoire!). Pour le reste, que des éloges sur la beauté du phrasé, sur la diction, la puissance de sa projection vocale, la beauté même du timbre, l'art des nuances, la maîtrise absolue du style. Et il n'a jamais été vu comme un faux ténor! Et sa petite période de baryton a toujours été considérée comme celle d'un ténor qui s'ignorait!

Quand je dis un faux ténor, c'est-à-dire un ténor avec une émission hors des canons de ce que devrait être un ténor. J'ai du mal à croire qu'il n'ait pas été mal accueilli par certains italiens, en fait ; je suis d'ailleurs assez étonné que tu l'aimes autant (parce qu'il n'a pas forcément l'arrogance et la facilité des plus italiens, il reste toujours chez lui une morbidezza qui évoque des répertoires moins vaillants).

Pour être tout à fait franc, Bergonzi au delà, chronologiquement parlant, du répertoire verdien, c'est pas ce que je préfère (même s'il chante tout très bien). Mais chez Verdi et les quelques Bellini et Donizetti qu'il a chantés, il est tout simplement exemplaire!

Pour moi, ça dépend surtout du caractère du personnage (et il est vrai qu'avec le temps qui passe, l'instrument s'est amolli). Dans Duca, Don Carlo, Ernani, Foresto ou Moor, non, vraiment, trop indolent (mais ça concerne plutôt la fin de carrière).

En revanche, en Adorno, Rodolfo, Nemorino, Radames (jeune !), Manrico, Mario, Riccardo, Edgardo, Alvaro, j'aime vraiment énormément. C'est assez étrange, c'est une césure plutôt radicale, mais la logique n'en est pas vraiment prévisible (à part les dates, mais ça ne fonctionne pas pour tout…).

DavidLeMarrec a écrit:

Pour moi, ça dépend surtout du caractère du personnage (et il est vrai qu'avec le temps qui passe, l'instrument s'est amolli). Dans Duca, Don Carlo, Ernani, Foresto ou Moor, non, vraiment, trop indolent (mais ça concerne plutôt la fin de carrière).

ça la fin de carrière ?? euh ... ah ben non! la fin de carrière de Bergonzi c'est au tout début des années 90. Duca, Don Carlo et Ernani, c'est le milieu des années 60 et Foresto et Moor, c'est au début des années 70! A cette époque là, la fin de carrière est abyssalement loin!

Oui, pardon, je voulais dire « plus tard dans la carrière » — d'autant que cité les titres dans l'ordre d'enregistrement, donc je m'en rends bien compte.

D'ailleurs, même les derniers enregistrements, je les trouve supéfiants (j'ai déjà dit tout mon intérêt pour son étrange Otello). C'est une fin de carrière quasiment sans déclin, ce qui est rare, particulièrement pour un ténor dans les rôles exposés.