Autour de la musique classique

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 Chet BAKER...

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MELMOTH
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Chet BAKER... Empty
MessageSujet: Chet BAKER...   Chet BAKER... EmptyDim 27 Juin 2010 - 20:24

*Chesney BAKER Junior* naît par un beau jour de décembre (2 jours avant la naissance d'un prétendu prophète, Je _croix_ !) 1929, à Yale en Oklahoma. Son père, Chesnay Senior exerce des petits boulots à droite et à gauche, tout en caressant l'espoir de pouvoir un jour gagner sa vie comme...guitariste !...
Au moment de la naissance de son rejeton, il est de retour au foyer après plusieurs semaines d'absence pour cause de tournées...La crise économique (non...Pas celle de la Grèce !) qui explose va le contraindre à renoncer à sa carrière de musicos, et ce malgré un engagement dans un orchestre radiophonique. Vera BAKER considère la naissance de son fils comme le plus beau cadeau de Noël auquel elle puisse rêver !...
Pour l'heure, la frustration du père contraste avec le bonheur de la mère qui idôlatrera son fils et lui prodiguera tout l'amour du monde (ce qui hélas n'a jamais été Mon cas !...Pas étonnant donc que Je sois devenu psychotique, n'est-ce pas...). Le gamin est également choyé par Agnès, la soeur de Chesnay, et son mari Jim, qui ne peuvent pas avoir d'enfant et qui reportent donc leur amour filial sur Chet, provoquant du coup la jalousie du père...

Le jeune garçon est chétif, d'une beauté fine, presque féminine, ce qui renforce évidemment la fierté maternelle, mais lui vait des moqueries de ses copains...Le jeune enfant prndra l'habitude de répondre à ces railleries par des défis de tout ordre, y compris sportifs, afin de prouver que, s'il n'est pas le plus solidement bâti, il peut être le plus téméraire, voire le plus fort.
Il évite les bagarres mais est capable de prendre des risques physiques que les enfants de son âge refusent de courir !...

Le couple BAKER ne fonctionne pas très bien (normal...comment un homme et une femme pourraient-ils _réellement_ s'entendre ?...Jeposelaquestion©)), Chesnay Senior reportant sa frustation de musicien contrarié sur sa famille. Il est souvent violent, se drogue aussi, et le jeune Chet aura l'occasion de trouver son père complètement défoncé...Père qui, lorsqu'il est sans emploi, disparaît parfois pendant de longues semaines. C'est au cours de l'une de ses escapades qu'il échoue à Glendale, une banlieue de L.A. où il trouve un emploi de contrôleur chez Lockeed. Il se passera plusieurs mois avant qu'il y fasse venir sa famille (en 1940).

Tout jeune, Chet écoutait la radio quand son père y faisait partie d'un orchestre. Il chante souvent (voix prenante et tellement fragile, même dans ses vieux jours !) pour son plaisir et celui de sa mère, et commence à jouer du piano. En 01942, Vera l'entraîne au /Clifton's/, un resto qui organise des spectacles de jeunes talents, où sa voix qui n'a pas encore mué, et son physique lui attirent des quolibets !...
Chesnay Senior va alors tenter de "viriliser" son jeune ado de fils en lui offrant un trombone trop grand pour lui, qu'ils changeront rapidement pour une trompette, plus en adéquation avac la taille du garçon. Chet se cassera même une dent suite au jet d'une pierre lors d'un chahut de gosses, _ce qui lui donnera pour toujours ce son si particulier_ !...
Cependant, il travaille son instrument avec ténacité et s'inscrit au cours de musique pour débutants de son collège. Il joue aussi dans l'orchestre de danse de l'école, et reproduit tout ce qu'il entend à la radio, étudiant les solos de son trompettiste préféré de cette époque, *Harry JAMES*...

[La suite que J'aurai le temps, ô amis mélomanes]...

À la fin de la guerre, Chesnay Senior perd son emploi et la famille est secourue par des amis d'Oklaoma qui les hébergent à Hermosa Beach (Californie). Le jeune Chet trouve un boulot dans un bowling après l'école et passe son temps libre à la plage et aux automobiles qu'il aime conduire vite ! Il lui arrive (et c'est le débuts des larcins qui émailleront toute sa vie !) de voler de l'essence en siphonant les réservoirs. Les vapeurs de carburant sont sans doute à l'origine de ses premières défonces !...Le jeune homme ne tient littéralement pas en place, et flirte sans cesse avec la délinquance. Conscient des risques qu'il court, il décide de s'engager dans l'armée en novembre 1946, pour une période de 18 mois. Il est affecté à Berlin, où il réussit à se faire une place dans la formation du 298ème Orchestre militaire, où sa _prodigieuse oreille_ lui permettra de cacher qu'il ne sait pas...lire la musique ! En même temps, il auditionne auprès du saxophoniste alto *Howard GLITT* qui l'engage dans son orchestre de dance. C'est à cette époque qu'il découvre *Stan KENTON* à la radio, et surtout ses deux trompettistes préférés, *Shorty RODGERS* et *Al PORCINO*...Ainsi que *Dizzie GILLESPIE*...Forcément !...Il est démobilisé en 1948 et rentre chez lui. À la fin de l'année, il est admis au /Camino College/, une université qui accueille les vétérans de l'armée où il est sensé apprendre l'harmonie et la lecture de la musique tout en faisant partie d'une équipe de football. Malgré cette éducation musicale, il restera toutefois _toute sa vie un autodidacte_, préférant reproduire les sons et le figures harmoniques qu'il entend à la radio.

En 1949, Chet rend visite à *Ian BERNARD*, un ami pianiste de bop dont la famille possède un graveur de disques grâce auquel il enregistre /All the Things you Are/ et / Get happy/. Poussé par le besoin d'apprendre de nouvelles chansons, il ne lâche plus *Jimmy ROWLES*, le pianiste de *Billie HOLIDAY*, et *Peggy LEE*, entre autres, qui l'entraîne avec lui à des jam-sessions où Chet commence à se faire connaître...Il découvre alors les enregistrements de *Miles DAVIS*, dont il apprécie particulièrement la sonorité et l'élégance. Il découvre aussi la marie-jeanne, qu'il ne tarde pas à consommer tout de suite avec excès.
Il quitte l'université à la fin de l'année et est engagé dans l'orchestre latino d'un hôtel du centre ville où il joue avec le contrebassiste *Bob WHITLOCK*, avec qui il se lie d'amitié. Puis il fréquente assidûment les jam-sessions du /Showtime/ où il croise *Maynard FERGUSON*, *Shorty RODGERS*, Pete et Conte CANTOLI*, *Herb GELLER* et autres *Dave PELL*, *Art PEPPER*, *Bob GORDON*, *André PREVIN* (oui !...Le "fameux" chef d'orchestre !), *Rus FREEMAN*, *Lou LEVY*, *Paul SMITH*, *Red MITCHELL*, **Joe MONDRAGON*, *Harry BABASIN*, *Alvin STOLLER* et...*Shelly MANNE*...Excusez du peu !!...
Il commence à jouer deux soirs par semaine au /Jack's Basket Room/. À cette époque, les musiciens noirs et blancs ne se mélangent pas, et Chet ne fréquente que les clubs pour blancs. Après une arrestation suite à la découverte d'une arme à feu appartenant à *Jack SHELDON* dans sa bagnole, il décide de rempiler et signe un nouvel engagement dans l'armée.

Bon...Je pars signer Mon compromis de vente, là...Me voilà _enfin_ proprio...à 65 balais...Putain de vie...

En garnison à San Francisco, il fréquente les clubs locaux, en particulier le fameux /Blackhawk/, où il fait la connaissance de *Paul DESMOND*, altiste de la formation de *Dave BRUBECK* (c'est d'ailleurs LUI, comme Je l'ai déjà assertionné, qui fit de cette formation toute sa grandeur et son originalité, plus que le pianiste lui-même !), et fréquente le trompettiste *Kenny DORHAM*.
Au cours d'une permission, il épouse Charlaine SOUDER à Las Vegas. Au bout d'un an, Chet, fatigué de cette existence monotone, tente de quitter cette putain d'armée ; il est alors affecté près de la frontière mexicaine, dans un unité disciplinaire !...Où il joue dans le 77ème Orchestre, se rend régulièrement au Mexique et, bien entendu, se came de plus en plus...Il finira par être démobilisé et regagnera L.A. au début de l'année 1952. Il jouera alors (sans enthousiasme) dans l'orchestre de style "dixieland" d'un clarinettiste original et burlesque, le *Schickle Fritzers* de *Freddie FISHER*, puis avec le saxo ténor *Vido MUSSO*. En mars, il apparaît au /Trade Winds Club/ dans l'octette du violoncelliste *Harry BABASIN* aux côtés de *Sonny CRISS*, *Wardell GRAY* et *Dave PELL*, *Jerry MANDEL*, *Bob WHITLOCK* et *Lawrence MARABLE*. Enfin, en avril 952, il auditionne pour faire partie du groupe que *Charlie PARKER*, fraîchement débarqué à L.A. [confer Mes brillants opus sur le BOP et la WEST COAST], est en train de former. Il jouera quelque temps avec *Bird*, lequel voit en lui un concurrent sérieux pour GILLESPIE et Miles !...Le groupe se produit à la fin du mois de mai au /Tiffany/, mais Chet est malgré tout encore assez maladroit, timoré, et a de la peine à suivre les extraordinaires méandres de la musique bop de PARKER. Néanmoins, cette collaboration contribuera à la fois à le faire connaître, et à développer son jeu au contact de BIRD qu'il ne quitte pas d'une semelle, y compris en-dehors des concerts et des répétitions. Un concert au /Trade Winds Club/ avec la formation de BABASIN, un sextet où apparaissent les pianistes *Al HAIG et *Russ FREEMAN* sera d'ailleurs enregistré.
À cette période, le jazz calofornien (COOL, léger, d'inspiration blanche) s'oppose à celui dela côte Est, plus violent, plus lourd, restant l'apanage des "blacks"...Le succès du COOL californien, Nous l'avons précisé dans Notre dernier Opus, est facilité par le fait qu'il est l'apanage des blancs à une époque où la ségrégation raciale est encore très vivace. Ce style décontracté contraste avec la violence qui couve dans le jazz afro-américain et c'est pour cette raison qu'il devient un produit commercial facile à promouvoir. Chet BAKER ne va pas tarder à incarner ce style fait de sophistication, de finesse et d'élégance, sans violence ostensible et débarrasssé des connotations raciales du jazz traditionnel...

Sur ce, Je M'en va contempler les balles jaunes de Roland Garros...
Et parie pour une finale Söderling vs Nadal, ça va de soi...

Bien...Comme Je l'avais prévu, la finale de RG dimanche sera donc bien Nadal vs Doderling...

Ce qui n'empêche pas que la réputation de Chet s'établit entre critiques et éloges. *Gerry MULLIGAN* l'auditionne, grâce à la recommandation de *Bob WHITLOCK*. Mais leur première rencontre donne lieu à une engueulade que c'est pas possible, et Chet claque la lourde !...Jusqu'à ce que MULLIGAN l'engage enfin, mais presque à contre-coeur, dans la formation qu'il anime et qui doit se produire au /Haig/. Cette formation a comme caractéristique principale l'_absence de piano_ (Cf. Mon étourdissant Opus sur la WEST COAST). C'est alors que Dick BOCK, qui travaille pour le label /Discovery/, décide d'organiser une séance d'enregistrement pour laquelle les deux musicos sont accompagnés de *Jimmy ROWLES* et *Joe MONDRAGON*. Au mois d'août suivant, MULLIGAN enregistre avec *Chet*, *Whitlock* et *Chico HAMILTON*. La relation entre MULLIGAN et BAKER s'est mise au beau fixe, et, début septembre, les deux compères partent pour San Francisco pour y engager le contrebassiste *Carson SMITH*, que CHET avait recommandé à MULLIGAN*, et dont il était un fan. Très vite, ils enregistrent pour le label de Dave BRUBECK en s'adjoignant les services de Chico HAMILTON. La _mythique_ version de *My Funny Valentine* fut spécialement "arrangée" pour MULLIGAN et SMITH, afin de mettre en valeur le souffle intimiste de la trompette de CHET, et sa manière de chuchoter les notes jusqu'à en extirper la charge douloureuse (Je vous diasais il y a quelques jours que Je M'étais écouté _cette_ version en boucle pendant 30 bonnes minutes !...Un _chef-d'oeuve_, vous dis-Je !).
Cette chanson accompagnera d'ailleurs le trompettiste pendant de nombreuses années et symbolisera, plus qu'aucune autre, son inimitable et inouïe façon de jouer de la trompette, de manière sphistiquée et minimaliste. Pour l'heure, ces enregistrements qui mettent le trompettiste en valeur vont lui apporter un début de gloire !...Le tandem BACKER/MULLIGAN qui se produit au /Haig/ à la fin de cette même année incarnera le STYLE *COOL*, fait de détachement, de décontracion et de forte sensualité, et dont on trouve des équivalents dans le cinéma hollywoodien de l'époque, avec des acteurs comme Marlon BRANDO, "Monty" CLIFT ou James DEAN...Ou dans la littérature de Jack KEROUAC.

Cet "existentialisme" à l'américaine fait de détachement et décontraction apparaît comme une forme subtile parceque non violente de révolte, quis 'exprime désormais par /l'approbation de la Vie jusque dans la Mort/ (définition de l'Érotisme selon George BATAILLE)...reprise par cette génération montante dans son refus des conventions, l'exaltation de l'errance, la rupture d'avec la société et le rejet des racines au nom d'un individualisme du refus.

Les deux musiciens ogtiennent alors un énorme succès au /Haig/, et tout Hollywood s'y déplace pour les applaudir...Comme Jane RUSSEL...Robert MITCHUM...Marilyn MONROE...Ou Anne BAXTER, qui les engagera à sa fête d'anniversaire. CHET improvise de mieux en mieux et surtout ne se répète jamais. Bien que restant relativement distant et effacé, il ne manque pas une occasion de finir la nuit avec l'une ou l'autre des ses admiratrices (comme Moi, il y a bien longtemps), profitant de Notre magnétisme sexuel...En particulier avec Joyce qTUCKER, la fille du patron du /Tiffany/.
En janvier 1953, le quartette retourne au studio, l'expérience acquise tout au long des concerts étant sensible, et le groupe donnant une impression de très forte cohésion (n'avez qu'à écouter leus disques, hein...Ils sont nombreux !)...

À partir de 1953, la popularité de CHET en vient à dépasser celle de MULLIAGAN, et ce dernier commence alors de montrer des signes d'agacement, reprochant au trompettiste son excès de décontraction et, surtout, son mode de vie. Car, quand il ne joue pas, CHET passe son temps à la plage, fait du sport ou conduit des bolides...Sans oublier bien entendu l'usage immodéré de la dope...
Le quartet s'adjoint les services du génial *Lee KONITZ* pour un concert au /Haig/ le 23 janvier. Le 29, MULLIGAN réunit un tentette pour une séance au cours de laquelle seront gravés 4 titres. Le 1er février, une nouvelle séance réunira le quartet de *MULLIGAN* et *KONITZ*...

Les deux musiciens sont étroitement surveillés par la brigade des stupéfiants et MULLIGAN, toxico discret, en attribue la responsabilité à BAKER...Un événément va précipiter leur séparation : le 13 avril 1953, ils sont tout deux arrêtés pour usage de droguas, mais seul MULLIGAN sera traduit en justice (!) et condamné à six mois de prison. Entre son arrestation et son procès, MULLIGAN, qui est en liberté sous caution, enregistre pour la dernière fois avec ce quartet. Incarcéré, il se retrouve seul, abandonné par ce salop de BAKER qui ne lui enverra même pas la moindre lettre...Souffrant du manque, il rumine son amertume et sa colère jusqu'à sa libération.

Bon...Je M'en vas écouter le Requiem de Mozart (par Hermann SHERCHEN deuxième version, en stétéo, évidemment)...

Chet BAKER va se lier d'amitié avec *Russ FREEMAN*, un pianiste bop, qui essaye d'abandonner les drogues dures, et qui tombe sous le charme du trompettiste. Les deux amis partagent une maison...Chet se laisse vivre et ne semble guère pressé de bosser !. Cependant Dick BOCK se démène afin de profiter de l'éloignement de MULLIGAN pour faire enregistrer CHET en tant que leader. En juin, un concert au /Haig/ associe CHET, *Stan GETZ*, *Carson SMITH* et *Larry BUNKER*. Enfin en juillet, CHET forme son premier quartet avec *Russ FREEMAN*, *Red MITCHELL* (puis Carson SMITH) et *Bobby WHITE* (puis Larry BUNKER). Pour ces séances, CHET laisse à FREEMAN le soin d'en choisir les titres et d'en écrire les arrangements.
Entre l'irascibilité de BAKER, ses hésitations et son manque d'expérience, il fallut avoir recours à d'adroits montages et collages pour donner un résultat exploitable !...Malgré tout, la trompette de Notre génie y apparaît incisive, élégante, décontractée, et ses interventions témoignent d'un sens aigu de l'équilibre. Contrairement aux boppers, CHET insiste sur la mélodie et se contente de jouer dans un registre medium sans acrobaties excessives (Miles ne s'est guère comporté autrement !). Ces enregistrements vont connaître un tel succès que la quartet va être engagé au /Carlton Theatre/ de LA à partir du 12 août, BAKER devant jouer avant GETZ. L'entente entre les deux n'est cependant pas au beau fixe. GETZ se défonce beaucoup trop au goût de CHET et sa popularité lui fait de l'ombre. Ils jouèrent pourtant régulièrement ensemble jusqu'en octobre où, à l'occasion d'un engagement pour deux mois au /Blackhawk/ de S.F., la jalousie entre les deux hommes qui entretient un lourd climat de haine, ainsi sans doute que le fait que BAKER s'adonnait aux drogues dures (comme il le fit hélas pendant quasiment toute sa vie), va précipiter leur rupture, GETZ regagnat L.A. au bout de deux semaines. BAKER tentera de jouer seul, mais sera viré quelques jours plus tard....

De retour à L.A., CHET retrouve le chemin des studios en octobre, avec des groupes fluctuants où apparaissent *FREEMAN*...*Carson SMITH*...*Larry BUNKER*...*Joe MONDRAGON*...*Shelly MANNE*.
Pui CHET se joint au quartet de *Dave BRUBECK* qui accompagne *Charlie PARKER* pour une tournée All Stars dans les universités...Tandis que Dick BOCK continue de lui organiser des séances d'enregistrement qui montrent la progression du trompettiste. Son jeu, affranchi des contraintes des arrangements écrits par d'autres, y gagne en douce mélancolie. Les lignes mélodiques y présentent un curieux mélange de sobriété et de poésie où pointe pourtant une certaine noirceur que viennent renforcer des silences tendus. Le son de CHET est fluide et cristallin, mystérieux, brillant, douloureux et frissonnant...

Le *Chet BAKER Ensemble* qui enregistre en décembre se compose d'*Herb GELLER*, *Jack MONTROSE*, *Bob GORDON*, *Russ FREEMAN*, *Joe MONDRAGON* et *Shelly MANNE*. CHET semble évoluer à l'aise dans cette configuration orchestrale où le travail préparatoire de FREEMAN lui permet d'évoluer sans effort. Mais il a d'autres envies et se lance alors dans un projet qui lui tient à coeur et qui consiste à enregistrer avec des cordess (ce qui fut d'ailleurs le cas pour d'autre "grands" du Jazz !). Les arrangaments nécessaires aux violons ne laissent évidemment qu'un espace limité à l'improvisation et CHET, en fin de compte, n'y apparaît pas trop à l'aise...Pourtant, il y développe un jeu dans le registre grave qui le rapproche émotionellement de celui d'un saxophone ténor comme celui d'un *Lester YOUNG*. Il semble difficile pour un autodidacte comme lui et un improvisateur instinctif d'évoluer dans un ensamble où la nécessité de la mise en place orchestrale rend difficile la spontanéité qui prévaut dans le travail s'un quartet. Pourtant, l'album /Chet BAKER xith Strings/, dont la pochette, réalisée par le photographe William CLAXTON montre CHET au sommet de sa trouble beauté accroît sa popularité auprès des californiennes !...La critique comme MELMOTH accueillent cet album avec enthousiasme et CHET estd ésormais persuadé qu'il peut voler de ses propres ailes plutôt que de se fondre discrètement dans l'orchestre d'un autre.

La rupture d'avec MULLIAGAN va avoir lieu dès que ce dernier sort de taule. CHET réclame un cachet impossible pour réintégrer sa formation et MULLIGAN, qui reproche à CHET de l'avoir laissé tomber pendant son incarcération est trop heureux de le lui refuser. Le quartet _magique_ qui représentait le style COOL CALIFORNIEN a définitivement cessé d'exister.

Chet BAKER se produit dans des clubs de L.A. durant toute l'année 1953, profitant de son succès auprès des meufs...On a dit qu'il émanait de lui une sorte de magnétisme sexuel, une sensualité à la fois brutale et fragile, mais surtout ambiguë. Car si l'image d'un BRANDO dans /Un Tramway nommé Désir/ est virile dans son animalité-même, celle de CHET est est le signe d'une fragile féminité...Celle qui attirait les quolibets de ses camarades [sic] d'école, mais qui fascinait à l'époque les femelles.
William CLAXTON, par ses fotos adroitement élaborées, va largement contribuer à répandre l'image érotique du musicien. Cependant, il faut reconnaître que l'image "foto" témoigne de la personnalité de son sujet, comme un révélateur, en quelque sorte...En effet, CHET possède une personnaloté fragile et mystérieuse qui se ressent dans sa manière *UNIQUE* (dans la grande histoire tes trompettistes de jazz) de jouer. Derrière son souffle, dans ses silences, couve le feu d'un enfer auquel il tente désespérément d'échapper à travers une fuite en avant qui lui fait aimer la vitesse, consommer des drogues comme des femmes...Ou des femmes comme une drogue !...Douloureux secret qui le hantera toute sa vie et le conduira à la fois au sommet de son *ART* et aux gouffres de l'enfer, comme si l'un n'allait pas sans l'autre. Sa musique recèle tous ses états d'âme, et c'est précisément ce qui en fait le charme envoûtant. Le souffle de *Chet BAKER* _apparaît comme le souffle du DÉSESPOIR_...

Il signe avec Joe GLASER, un agent qui s'occupe aussi de *Louis ARMSTRONG*, *Billie HOLIDAY*, *Lionel HAMPTON* et *Duke ELLINGTON*, et qui organise sa première tournée américaine au début de 1954. Juste avant son départ, en février, il enregistre un album dans lequel _il chante_ pour la première fois. Comme pour son jeu de trompette quelques années plus tôt, sa voix est hésitante et mal assurée mais possède la même grâce fragile et la même émotivité et sensualité. La célèbre foto de la pochette qui le montr en débardeur va, là encore, assurer le succès d'un disque au demeurant relativement maladroit, y compris dans la communauté gay (Précisons qu'à Notre connaissance, CHET n'a jamais eu de relations homosexuelles...Il aimait trop les femmes !). La tournée américaine va durer 9 mois pendant lesquels le succès rencontré par ces jeunes californiens COOL ne se démentira jamais...CHET est reçu partout avec les honneurs car il représente le jeune blanc moderne à la fois patriote et indépendant, d'une sensualité forte teintée d'un insondable mystère !...
En mai 1954, il reste pendant un mois entier au /Birdland/ où il se produit dans le même programme que *Dizzie*, puis *Miles*. Le succès remporté par ces deux formations est inversement proportionnel à leurs qualités respectives. *Chet BAKER* recueille les bravos des meufs venues l'apercevoir, alors que *Miles DAVIS*, qui joue d'une manière nettement plus dynamique (mais sans plus de virtuosité), ne reçoit que de timides applaudissements ! Déjà à l'époque, l'IMAGE avait plus d'impact que le SON !!...(On sait ce que c'est devenu dans les décennies qui ont suivi, jusqu'à nos jours !). Toujours est-il que le succès que CHET rencontre auprès d'un public plus large que celui habituel du jazz va renforcer la méfiance des jazzmen noirs à son encontre. En inscrivant au même programme CHET et MILES, ou CHET et DIZZIE, on rend manifeste l'opposition qui couve entre le jazz BLANC COOL californien et le jazz DES NOIRS DE LA CÔTE OUEST. Ces derniers auront tendance à considérer CHET comme un usurpateur (!) et à rejeter la manière d'être de ce "petit blanc" dont l'existence même est une énigme !
Bien que les qualités musicales de BAKER ne soient pas en cause (Oh que non, nom de dieu/MELMOTH !), il semble cependant que son excès de décontraction affecte la cohésion de son groupe. À NYC, CHET va également retrouver BIRD, lequel lui apportera sa caution musicale en le comparant tout simplement (comme Moi, d'ailleurs) avec MILES et DIZZIE. Mais il y a là une sorte de malice, mais aussi une réelle reconnaissance de la part du génie du BOP.

En août et septembre 1954, CHET enregistre en quintette, puis en sextette, avec *Bud SHANK* au saxo et *Bob BROOKMEYER* au trombonne, un album (et quel album !) qui annonce la désintégration de son groupe qui prendra (Hélas...Hélas...Hélas) effet en octobre quad CHET quittera seul NYC, interrompant ainsi son engagement au /Birdland/.

Bon...
NADAL va forcément remporter son 5ème Roland Garros cet après-midi...
FEDERER aurait-il été payé pour perdre ?...(rappelons le scandale des paris en ligne, tenus pas les mafias chinoise, russe et amerloque, qui ont réussi à corrompre la plupart des sports de haut niveau...En particulier le foot, le tennis, le basket et le hockey sur glace !)...
Jeposelaquestion©...

Mais terminons en avec le sujet qui Nous préoccupe...

Au début de l'année 1955, CHET est de retour à L.A. mais peine toujours à assurer le leadership d'un orchestre (ça ne sera en fait _jamais vraiment_ son truc). Il enregistre en février l'album /Chet BAKER sings and plays with Bud SHANK, Russ FREEMAN and Strings/, qui agace fortement la communauté du jazz mais qui plaît à la faune hollywoodienne. Il y chante avec détachement et, entre deux séances, participe au tournage de /Hell's Horizon/, un petit film sans intérêt et dont le tournage l'emmerde prodigieusement.
Il part ensuite en tournée avec *Dave BRUBECK* et la chanteuse *Carmen McRAE*. À cette occasion, il retrouve *Gerry MULLIGAN*, mais c'est lui qui reste la vedette. La tournée débute par un concert à /Carnegie Hall/, puis en juillet, le groupe se produit au célèbre /Newport Jazz Festival/ mais rencontre alors la désapprobation des critiques.
CHET s'installe alors à /Sausalito/, près de San Francisco, où il vit sur une péniche d'une manière communautaire (ce qui n'est pourtant pas dans son caractère plutôt individualiste !). Il se produit à cette époque dans différents clubs de la Baie jusqu'à ce qu'il décide de retourner ) NYC où, lors d'une soirée au /Birdland/, son jeu rageur va faire (enfin !) taire ses détracteurs, et lui attirer les éloges de *Thelonius MONK* (Mon Dieu !) et d'*Art BLAKEY*, entre autres...

*Chet BAKER* a 26 balais et déjà une réputation de musicien qui, bien que souvent controversée, n'en est pas moins fort solide.
Il est un des chefs de file de ce jazz à l'élégance décontractée qu'on a appelé le COOL. C'est un improvisateur adroit dont les qualités sont reconnues par les plus grands, dont BIRD...Il possède une sonorité claire et cristalline, sophistiquée et aérienne, un sens de la suspension et de la respiration qui donne à ses solos une légèreté et une souplesse inégalées...
Mais il est en perte de vitesse en raison de son addiction à la drogue, et d'une manière de vivre par trop individualiste et dangereuse. Chaque fois qu'il s'est retrouvé face aux conséquences de ses actes, il a toujours trouvé une échappatoire providentielle. Il a ainsi par deux fois échappé à la justice en signant un engagement dans l'armée, ou a réussi à éviter la prison grâce en particulier aux aveux de MULLIGAN qui, on le sait, ne lui a jamais pardonné...Et on le comprend !...
Mais il sent sans doute que l'étau se resserre et qu'il est temps pour lui d'envsager une nouvelle fuite ! La seule qui s'offre à lui est de partir pour l'Europe dans l'espoir de se faire oublier et de donner un nouvel élan à sa carrière. C'est certainement la raison profonde de son départ pour le Vieux Continent qui aura lieu en septembre 1955.
Trouverat-t-il en France ce qui lui manque si profondément qu'il semble lui-même ne pas en avoir conscience ?...Jeposelaquestion©...
Trouvera-t-il là-bas les conditions nécessaires pour échapper à sa tragédie intime ?...Jereposelaquestion©...

Ceci fera (peut-être...Mais vu le peu d'intérêt porté à Mon si brillant exposé, Je doute que Je vous en parlerain bandes de nazes)...

En tout cas, si vous voulez vous acheter quelques disques de celui qui fut pour Moi un des 4 ou 5 plus grands tropettistes de l'histoire de la MUSIQUE, tous genres confondus :

http://tinyurl.com/39uklgy

Mais hélas, LE coffret qu'il convient de se procurer avant tout n'y figure pas :

Chant du Monde/Harmonia Mundi - 6 CDs - 574 1681/6

Cette collection de jazz d'Harmonia Mundi est d'ailleurs superbissime et somptueuse...Prises de son à la remastérisation exemplaire...Et _TOUS_ les "grands" du jazz y sont représentés, soit en gros coffrets de 5 à 7 disques, soit en digipacks de 2 CDs chacun...
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Mariefran
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MessageSujet: Re: Chet BAKER...   Chet BAKER... EmptyLun 28 Juin 2010 - 15:22

Merci ! J'aime beaucoup la trompette et la voix à fendre l'âme de Chet ! Sad

Je me suis bien marrée avec tes apartés… Very Happy
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Zeno
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MessageSujet: Re: Chet BAKER...   Chet BAKER... EmptyLun 28 Juin 2010 - 15:51

Elle devint même, à la fin, une trompette à rendre l'âme...
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Pipus
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MessageSujet: Re: Chet BAKER...   Chet BAKER... EmptyJeu 13 Mai 2021 - 17:21

Je vous partage un petit portrait de l'artiste, que j'ai réalisé aujourd'hui au crayon.

Chet BAKER... 18509711
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MessageSujet: Re: Chet BAKER...   Chet BAKER... Empty

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