Étant donné le vif intérêt qu'ont eus Mes brillants opus sur le *BE BOP*, la *WET COAST*, *Chet BAKER* et *Charlie PARKER*...Je M'en vas, à la demande générale, vous causer à propos de ce que Je considère comme un _des plus grands jazzmen_ de l'Hisoire des jazz, et surtout, _le plus grand COMPOSTEUR_ de cette extraordinaire *MUSIQUE*, avec le *DUKE* et *MONK*, Je veux parler de *Django REINHARDT*...[en tant que /compositeur/]...
Car n'est-ce pas, il y a une _touche Django_...une façon d'aborder la Musique qui n'_appartient qu'à Lui_...
Car Django _compose en jouant_...Il serait stupide de séparer le compositeur de l'interprète...Les pièces musicales signées *Django REINHARDT* (seul, ou en compagnie d'autres musicos) ne sont pas des thèmes destinés à lancer puis à guider les variations de solistes, mais _bien des COMPOSITIONS_...totalités closes sur elles-mêmes, et dont la cohérence vient de la relation qui s'établit entre les éléments su'elles contiennent...C'est pas un beau début, ça ?...Jeposelaquestion©...
Il convient donc de prendre en compte le /thème/ proprement dit, mais aussi l'intro, la manière dont est organisé l'exposé, las arrangements qui président à certains interludes ou qui préparent la conclusion, et bien sûr les /chorus/, le rapport que leur développement entretient avec le thème et l'accompagnement par le guitariste, en compagnie des rythmiciens, et propose à l'autre ou aux autres solistes...
Mais cela ne suffit pas : importe aussi la /composition instrumentale/ de la formation, la personnalité des musiciens conviés, le rôle de chacun dans l'interprétation...Cette manière unique de *créer la musique* place le /compositeur Django/ *au coeur du JAZZ*...
*Reinhardt*, comme le *Duke*...*Thelonius MONK* appartienne à cette catégorie - ce qui ne l'empêche pas, à l'égal des deux pianiste - d'être un _soliste exceptionnel_...Pour Moi le _plus grand guitariste de tous les temps_...tous genres de musique confondus !...
Si en tout cas il y a eu unnanimité entre les criticaillons du petit monde du jazz, c'est pour reconnaître en Dhango un _maître du CHORUS_ (comme *PARKER*, dont vous avez tous lu le bellissime article que Je viens de pondre à son sujet)...
Mais a-t-on été assez attentif à la manière dont ces choris s'insèrent dans un ensemble ?...Jereposelaquestion©...
Et comme pour *Ellington* et Monk* à nouveau, ce sont _les autres_ qui feront de ses compositions de simples thèmes/standards : il arrivera à /Nuages/ ou /Douce Ambiance/ ce qu'il est arrivé à :Mood Indigo/ ou /Concerto for Cootie/...Ou :Mysterioso/ et /Crepuscule for Nelly/...
Bon...Je suis déjà crevé, là...Parce que n'est-ce pas, ça n'est que le début...Et que J'ai quand même pas mal d'autres choses à foutre ce WE...En particulier aller ce soir écouter Mon batteur de fils jouer pour la Fête de la Musique dans son bled...
Et puis, "au final" (commes disent les CONS), Je Me demande même si Je vais continuer...Parceque franchement...Les commentaires faits sur Mes précédentes interventions ont été tout simplement inexistants...Alors, à quoi ça sery que MELMOTH Y Se décarcasse ?...Il rereposelaquestion©...
Bon...Mon fils a comme dabe été superbe hier soir à Dinéault...Quel batteur, nom de dieu/MELMOTH !...Et autodidacte, en plus...A commencé à l'âge de 13 ans...Il en a 37...Et continue de faire des progrès !...Hélas...Ce con considère Roach...Clarke...Blakey...Rich et autres Manne ou Catlett comme des moins que rien !...Et pourtant il aime le jazz !...Mais c'est vrai que les grands batteurs _actuels_ ont acquisitionné une technique absolument _époustouflante_, qu'étaient très loin d'acoir les sus-cités !...Sauf que ces derniers *faisaient de la Musique* !...
Cestpatoutça©...Rentrons dans le vif du sujet de Django _compositeur_...
L'opposition entre /composition/ et /improvisation/ s'efface, ou tout au moins se brouille...Il n'y a pas très longtemps, *Jacques Reda* (mais qui d'entre vous connaissez ce type, bande d'incultes ?...Jeposelaquestion©...Un grand poète, éditeur et, surtout, un des plus beaux critiques de jazz de la planète !), après bien d'autres (tel que Denis Levaillant, dans son ouvrage "L'improvisation Musicale", chez J.C.Lattès...Que vous n'avez forcément pas lu, tas de nazes), s'interrogeait à propos de ce "couple" : _existe-t-il une différence de NATURE entre ces deux processus_ ?...Ilposelaquestion©...Ou bien s'agit-il tout simplement d'une question de temps : celui qui /compose/, crayon à la main ou devant un clavier, prend le temps d'évaluer et éventuellement de corriger ce qu'il inscrit sur un support (longtemps feuille de papier...maintenant écran d'ordinateur !), tandis que celui qui /improvise/ délivre tout d'un seul jet dans l'instant.
Mais le résultat est-il, dans un cas comme dans l'autre, si différent ?...Il existe de nompbreuses pièces de Django (par exemple /MySerenade/.../Appel Indirect/...Deccaphonie/...Nocturne/ et bien d'autres) pour lesquelles il est bien difficile de trancher ! : le guitariste récite-t-il des phrases/séquences préparées à l'avance, ou improvise-t-il sur le champ ?...Posezvouslaquestion©...
Encadrant ce type d'oeuvres où l'équilibre entre impro et composition semble être atteint, on pourrait opposer deux pôles :
- tout préparé : /Tears/.../Mystery Pacific/.../Stockholm/ etc...
- complètement improvisé : /Django's Tiger/...Swingin' with Django/.../Gypsy without a song/...
L'étonnant dans tout ça est que la musique, qu'elle se trouve à quelque pôle que ce soit, présente le _même degré de COHÉRENCE_ et d'IMPRÉVISIBILITÉ_ ! Ce qu'on peut qualifier comme une /marque de Django Reinhardt/ (mais d'autres jazzmen puvent, comme Je l'ai déjà dit, lui être comparés : *PARKER*...*MONK*...*MINGUS* et quelques autres)..
Il arrive que des chorus improvisés deviennent des mélodies que d'autres solistes prndront à leur tour comme point de départ pour leurs propres impros !...Un des exemples le plus illustre reste évidemment /Minor Swing/...Les inspirations d'un moment qui s'établissent et _deviennent des signatures_, des bribes échappées ici et là qui se retrouvent assemblées, et constituent un nouveau thème qu'un collègue peut s'approprier : ce va-et-vient entre le prévu et l'inattendu, le cliché et la trouvaille est, les "initiés" le savent, bien ce qui caractérise la pratique de _tous le jazzmen_ !...
Bon...Je M'en vas écouter le Mandarin Merveilleux de Mon Ami Bela Bartok (Je vous conseille la version Dorati chez Mercury...Prise de son évidemment spectaculaire !)...
Bon...Tout en écoutant sur France-Mu la 'Tribune des Critiques de Disques" consacrée à ce chef-d'oeuvre qu'est le Concerto pour violon d'*Alban BERG*...Écouter en priorité, si vous le trouvez, l'enregistrement de *Szigeti* / *Mitropulos*...Ou *Krasner* / *Webern*...
Donc, une question de plus se pose : la qualité de /composition/ tient-elle obligatoirement aux dimensions de l'oeuvre ?...Je rererereposelaquestion©...
Ce qui est connu de Django consiste quasiment exclusivement d'enregistrements réalisés pour être publiés sur...disques 78 tours, faisant au maximum 5 minutes par face !...Et là, les tripatouillages à la Gould n'étaient pas permis !...Sans compter ceux de la variétoche actuelle, tout simplement ineptes et calamiteux...
Certains de ses compagnons ont laissé des témoingnages, ils nous rappellent combien Django était (comme tant d'autres grands jazzmen) de _toutes les Musiques_ !...Il connaissaut farpaitement la _tradition savante européenne_, et aimait particulièrement certaines de ses grandes figures : *Bach*...*Ravel*...*Debussy*...Il sera en outre l'auteur et l'interprète d'adaptations d'oeuvres de *Liszt*, *Grieg* et autres *Tchaikovski*, *Kreisler* ou *Debussy*...Il a donné avec son compère de toujours, *Stéphane GRAPELLI* (et *Eddie SOUTH*...faudra d'ailleurs que Je ponde aussi un article à son sujet, à Grapelli !) deux interprétations du 1er mouvement du double concerto en ré mineur de *J.S.BACH*...Il a aussi composé une symphonie (dont la partition est hélas perdue, et dont il ne reste que /Manoir de Mes Rêves/...Qui devait être le titre de cette symphonie !), et une Messe dont on connaît ce qui est considéré comme le final, un enregistrement de 7 minutes réalisé en 1944 sur l'orgue de la Chapelle de l'Institut des Jeunes Aveugles à Paris, par Léo CHAULIAC...
Mais si certains comme *André Hodeir*...Un autre grand critique de jazz) estiment que «Django est un musicien qui n'est pas allé au bout de tous ses dons : ses virtualités restent plus grandes que son oeuvre même», ce n'est pas en regard de ces fragments, ébauches et vestiges d'oeuvres monumentales, mais bien à cause des qualités de _compositeur_ qu'il montre dans ses réalisations de...trois minutes !...Ceux qui pensent que Django REINHARDT n'a pas eu les moyens de s'accomplir en temps que compositeur oublient une chose : ce compositeur-là n'est _jamais extérieur à sa création_...il se tient dans l'"orchestre", la guitare entre les bras calée contre son ventre !...
Si le thème n'est qu'un élément de la composition parmi d'autres, pourquoi donc écarter du corpus "les compositions de Django Reinhardt" les pièces qui font l'objet d'un traitement identique, mais dont le thème est signé d'un autre nom ?...Par exemple ces "adaptations" empruntées au répertoire classique que Je viens d'évoquer ?...Ou celles tirées du folklore (/Les Yeux Noirs/.../Russian Songs Medley/ etc.) ?...
Ou surtout la foule de titres/standards qui appartiennent au répertoire de tous les jazzmen, et que Django s'approprie ?...
/Blue Drag/, si reinhardtien que certains des plus fins connaisseurs, tels que MELMOTH, finissent comme le présenter comme une de ses créations ?.../When Day is Done/, qu'il métamorphose littéralement ?.../In a Sentimental Mood/ qu'il emporte dans son propre monde ?.../I'll See You in My Dreams/ qu'il rend mémorable et inoubliable ?.../Dream of You/, qu'il martèle de manière obsessionnelle durant deux années (de 1949 à 1951) ?...
Autrement dit, l'écoute d'une sélection "Django plays Django" conduirait à la conclusion qu'il n'est pas pertinent de limiter l'oeuvre de _compositeur_ de Django aux plièces qu'il a signées lui-même...
Suite quand J'aurai le temps, Mes gueux [Victor©]...
Si l'oeuvre est la pièce jouée dans telle ou telle configuration spécifique, il est normal d'avoir différentes "incarnations" (ç-à-d.enregistrements) des mêmes titres... Un même thème pourra doncdonner lieu à plusieurs oeuvres, voire plusieurs _chef-d'oeuvres_...Par exemple /Nuages/ (décembre 40, mars 53), ou /Sweet Chorus/ (1936 et 37). Ces versions multiples illustrent le boulot spécifique du "compositeur en jouant", c'est-à-dire sa capacité de renouvellement, mais aussi l'attention qu'il porte à son entourage et sa sensibilité aux circonstances ; elles permettent également de mesurer l'action que le passage du temps exerce sur son art...
Putain que Je cause bien, Je trouve...
Toutes ces caractéristiques du travail/jeu de Django compositeur découlent de la fécondité d'une rencontre qui eut lieu comme un coup de foudre, un jour de 1931 à la terrasse du /Café des Lions/ à Toulon (c'est là que Django entend pour la première fois les 78 tours d'*Armstong*; *Joe VENUTI et autre *Duke Ellington), renconntre entre cette exceptionnelle personnalité musicienne, offerte au monde par la _communauté manouche_ et l'idiome inventé par les descendants d'Africains déportés aux States...
Enfant virtuose, Django avait bricolé seul son apprentissage d'instrumentiste, d'abord dans l'orchestre ambulant de son père et dans la famille d'autres musicos des roulottes et des campements, puis il s'était aguerri dans les nombreux bals de la zone, aux portes de Paris et, tandis que sa réputation grandissait parmi les gens du métier, il avait aligné les engagements dans les dancings mondains ou mal famés, les cabarets aux multiples exotismes, accompagnant des chanteuses "réalistes" ou des chanteurs "de charme", et se frottant ainsi aux musiques les plus diverses...Il s'était ainsi approché de ces langages inventés ailleurs mais faits pour lui, Django !...
Il emporte tout ça /avec sa guitare/ quand il _s'EMBARQUE DANS LE JAZZ_ !...
Jazz qui à coup sûr représentait pas ùmal d'affinités avec ces musiques dites "populaires", proposant à ce génie brut qu'était Django unhe complexité qui lui était possible de maîtriser sans posséder aucun bagage académique (est-il besoin de rappeler que DR ne savait pas lire une seule note de musique !) et surtout, le jazz avec ses espaces, ceux du *chorus*, ouverts à la variation improvisée...Tout ça lui offrant une liberté qu'aucune des traditions ou des genres fréquentés auparavant ne lui laissait entrevoir...Le jazz a donc donné à Django la chance de devenir ce qu'il était...Et cette chance, il ne l'a bien sûr pas laissée passer !...
*Hubert ROSTAING* a raconté comment se déroulaient les séances d'enregistrement (pour /Blue Star/ la firme d'*Eddie Barclay*) :
«Bien que les séances ne fussent pas préparées, nous connaissions déjà les compositions nouvelles que Django se proposait d'enregistrer, car à peine les avait-il spontanément découvertes sur sa guitare, il nous en faisait partager sa joie en nous les jouant, comme ça, pour nous les faire découvrir à notre tour.(...) Bien souvent, le jour de l'enregistrement, si Django n'en avait pas oublié la date et l'heure, il arrivait au studio avant nous pour prendre l'atmosphère, écouter comment sa guitare sonnait dans la pièce.»
Cela ne devait pas se dérouler de manière très dufférente chez /Swing/, /Pathé La Voix de son Maître ou :Decca/...Il arrivait que *Charles Delaunay* ou *Hugues Panassié* (le bien connu bebopophobe !) jouent un rôle de directeur artistique ; leur intervention concernait principalement semble-t-il le choix dur épertoire (par ex. la proportion de standards et d'originaux)...Pour le reste, c'était l'affaire des musiciens, forcément...
On est là dans ce que les historiens du jazz ont pris pour habitude d'appeler le "head arranement" (ou "arrangement sur le tas")...Ce sont les musicos entre eux, lors d'essais préalables à l'interprétation enregistrée, ou parfois dans le cours même de celle-ci, qui mettaient au point les modalités de sa présentation : une pratique qui rend composition et interprétation consubstantielles...Mais l'essentiel ne tenait pas tant à cette "oralité" qu'au passage obligé par les instruments ; la construction n'était pas établie à l'avance sur un bout de papier...elle se jouait _là_, maintenant, entre la guitare, le violon (bien entendu quasiment toujours l'immense *GRAPELLI*, dont il faudra bien qu'un jpur Je vous ponde aussi un papier sur) ou la clarinette (le plus souvent *Hubert ROSTAING*) et les instruments de la rythmique (ses frérots plus quelques autres). Et ce n'est pas une partition, antérieure ou postérieure, qui pourra en rendre témoignage, mais uniquement _son ENREGISTREMENT_ !...
Je fatigue quelque peu,là...
À plus tard, si Jen ai toujours le courage, ça va de Soi...
Il est cependant des projets où l'_écriture_ semble préférable : par exemple quand l'effecif à qui doit être confiée l'interprétation atteint une certaine importance et compte en son sein quelques exécutants qui ne sont pas trop rompus aux pratiques du jazz... ; la nécessitépeut favoriser pour la circonstance une conception qui ressemblera alors davantage à la _tradition occidentale savante_.
C'est bien ce qui arrive exactement pour les pièces que Django présente sur la scène de la /Salle Pleyel/, de l'/ABC/, del'Alhambra/ ou du /Boeuf sur le toit/ entre 1940 et 1947, avec une formation comprenant de 12 à 16 musiciens baptisée /Django's Music/...Pour les neuf titres gravés par cet ensemble (dont 7 originaux), DR assure à la fois la composition et l'orchestration...C'est-à-dire qu'il _écrit_ la partition de tous les instruments de l'orchestre. Il l'a fait avec en particulier la participation du clarinettiste *Gérard Lévêque*...Voici comment ils procédaient : Django jouait sur sa guitare ce qu'il attendait de l'orchestre, section par section ; Lévêque transcrivait sur une partoche. Il existe des fotos prises lors d'une de ces séances de travail : on y voit DR allongé sur un lit (!), son éternel clope au coin des lèvres et guitare entre les bras, et Gérard qui fume aussi, crayon à la main, assis à côté du lit sur un guéridon couvert de feuilles de papier à musique...Et Django confirme (dans une de ses rares et laconiques interviews radiophoniques qu'il accorda dans les années 40) : «Et dans quelle ambiance vous isolez-vous pour écrire ?...J'écris de préférence le soir très tard ou tôt le matin dans mon lit - C'est vous qui écrivez la musique ? - Non, ce n'est pas moi, c'est mon clarinettiste su /Quintette du Hot Club de France/, Gérard Lévêque, jue la lui dicte». DR avait donc topute l'organisation du morceau à venir dans sa bonne tête de "romanichel" - ou mieux, dans la tête et dans la guitare ! Exploit que cette manière de composer ? Certes...mais l'histoire de toutes les musique est riche de telles prouesses !...
Se pose alors la question des collaborations et des co-signatures...Sur les plus de cent titres qu'a "officiellement" composés DR, plus de 31 sont co-signés : 28 avec *Stéphane GRAPELLI* (dotn une avec *Eddie SOUTH*, une par le même South et une par *Eddie BERNARD*...Or il est avéré que d'autres compagnons, en particulier *Rostaing* et *Lévêque* ont tout aussi bien collaboré à l'élaboration d'autres oeuvres...De là à accuser GRAPELLI d'indélicatesse, il n'y a qu'un pas, que certains ont franchi...Ce n'est pas Mon Avis : GRAPELLI était un musicien de plus grande envergure (et Je le démontrerai dans un prochain opus à son sujet quand J'en aurai le temps et l'énergie) que n'importe quel autre partenaire régulier de DR et, pour cette raison, la connivence qui l'unit au guitariste _reste sans équivalent_ dans l'Histoire du Jazz...
En matière de musique, DR n'était sûrement pas homme à se laisser marcher sur les panards, et sa susceptibilité légendaire pour tout ce qui touchait au leadership du /Quinette/ est bien connue...Parmi tous les titres co-signés des années 36/39 se trouvent certains des thèmes les plus "reinhardiens" (/Oriental Shuffle/.../Mystery Pacific/.../Bricktop/.../Swing 39/). Mais il en est d'autres tout aussi typés (/Djangology/.../Daphné/.../My Serenade/.../Apple Indirect/.../Stockholm/) signés _du seul DR_, dans lesquels le violoniste se contente de briller comme soliste.
Le partage n'a jamais empêché Django d'imposer sa marque et il convient donc de considérer que la présence des initiales /S.G./ aux côtés de celles de /D.R./ n'est pas une complaisance mais prouve la part _effective_ de Grapelli dans l'élaboration d'une pièce...Les deux compères savaient farpaitement quand il convenait d'afficher leur collaboration et quand il fallait que chacun garde son quant-à-soi...Le répertoire des 5 séances /Swing/ de'après la guerre qui donne lieu à une reconstitution du quintette à cordes le confirme : 13 titres originaux nouveaux sur les 23 qu'ils enregistrent sont signés /D.R./, 4 /D.R. & S.G./...
Bon...Je M'en vas savourer la Waldstein du Grand Sourd...Par *Claudio Arrau*, ça va de soi...
La plupart des "spécialistes" [sic] s'accordent pour divider la carrière de Django REINHARDT en _trois grandes périodes_. (Comme le GS, en quelque sorte !), et ce à partir de la première sénace d'enregistrement du *Quintette Hot de France*....
*1934-1939*
L'éclosion puis le triomphe du quintette à cordes marque cette période mais aussi les fructueuses collaborations avec des solistes américains qui séjournent (ou sont de passage) en Europe...
*1940-1946*
C'est cette putain de guerre, et l'Europe est coupée des States...Le jazz en France devient quasiment une province dont _Django est le roi_ !...Il forme un nouveau /Quintette du Hot Club de France/, où une ou deux _clarinettes_ prennent la place du violon, et une batterie celle de la deuxième guitare rythmique...
Le succès est, on le sait, immédiatement au rendez-vous, comme il l'est pour les prestations en compagnie de grands orchestres, certains où il apparaît même en vedette, d'autres où il dirige lui-même et dont il conçoit le répertoire. Le séjour qu'effectue DR entre novembre 1946 et février 1947 aux États-Unis pour une tournée avec *Duke ELLINGTON* constituera dans sa (trop brève) carrière le seul épisode où il rompt avec le milieu du jazz français et européen.
*1947-1953*
De retour des States, Django semble hésiter entre les différentes formules du quintette : reconstitution du "tout cordes" avec GRAPELLI ou poursuite avec un clarinettiste et un batteur (hélas pas Mon fils) en compagnie desquels il utilise désormais une guitare électrique !
Après plusieurs mois marqués par la rareté des séances d'enregistrement, Django retrouve à partir de 1951 une activité soutenue et un nouvel élan créateur en s'engageant dans la modernité du BEBOP, entouré d'une nouvelle génération de musicos.
Le nombre de compositions originales est à peu près le même en chacune de ces périodes :
- 39 pour la période 34/39
- 32 pour 40/46
- 34 de 47 à 53
Parmi ces oeuvres, signées ou co-signées, il Me semble possible de distinguer :
- celles qui installent la musique de DR dans le jazz contemporain :/Swing Guitars/.../Folie à Amphion/.../Nuits de Saint-Germain-des-Près/...qui affirment l'adhésion de leurs compositeurs à l'actualité du jazz de cette époque...Les morceaux tels que /Swing 39, 41, 48/.../Festival 48/ sont comme autant de réaffirmations d'une fidélité à ce choix de principe...
- celles que Je qualifierai de "proprement reiindhartiennes" : l'accent qui caractérise ces compositions ne renvoie, dans l'horizon du jazz, à rien d'autre que la singularité de leur auteur (qu'on apprend à reconnaître au fil des enregistrements). Des filons plus ou moins contrastés dans cette catégorie : les "schémas reinhrdtiens" et les "belles mélodies"...
Les premiers (/Oriental Shuffle/.../Tears/.../Daphné/.../Speevy/.../Bricktop/.../Blues en mineur/...Mabel/.../Belleville/.../Del Salle/.../Folie à Amphion/.../Pêche à la Mouche/.../Micro/.../Double Whisky/...Diminishing/) se présentent comme des formules plutôt (ou apparemment) rudimentaires , qui privilégient l'aspect rythmique et/ou se présentent comme une simple progression haemonique...Il revient alors aux chorus de prendre en charge la dimension mélodique - ce que la guitare fait mieux que tout autre puisqu'il s'agit en fait, pour le compositeur, de parachever son ouvrage...
Lorsque DR recourt à la structure AABA, le pont fait contraste par sa richesse et sa complexité, même si dans quelques cas il est improvisationné© et c'est sur lui que se règlent les variations.../Daphné/.../Vendredi 13/ (sacré bon bouquin de David Goodis !).../Belleville/.../Double Whisky/ en sont de fort bons exemples, voyez-vous...
Pour les secondes, il suffit de citer quelques titres : /Sweet Chorus/.../Souvenirs/.../Crépuscule/.../Nuages/.../Douce Ambiance/.../Manoir de mes Rêves/.../Mélodie au Crépuscule/.../Vamp/ et quelques autres...
Qu'ajouter à ces "belles mélodies" ? Jeposelaquestion©...
Les prenant comme support à son improvisation, on dirait que Django s'amuse à inventer dans des chorus une _autre "belle mélodie" qui viendrait faire concurrence à celle dont elle est issue !...Il nous offre _deux mélodies-soeurs_, en quelque sorte !...
Il y a aussi celles qui sont de _simples RIFFS_ propulsant les solistes dans l'improvisation : /Fiddle Blues/.../Twelth Year/.../Hungaria/.../Blues Clair/.../Just for Fun/...Ces véritables "rampes de lancement" renvoient pour certaines d'entre elles au répertoire le plus rebattu du jazz...Ainsi des différentes variations sur /Tiger Rag/...
N'est-il pas abusif d'attribuer au crédit de DR ces "libres cavalcades" ?...Jereposelaquestion©...Quand il entreprend de telles chevauchées, Django retrouve tout ç coup la fraîcheur de son premier élan vers le jazz !...Il lui arrive aussi de plonger dans l'impro sans aucun support thématique, la structure du RAG ou celle du BLUES suffisant à son génie de créateur...
Bon...Je M'en vas cette fois-ci savourer un de Mes opéras préférés, le *Wozzeck* d'Alban BERG...Dans la version *Mitropoulos*, forcément...
À une autre fois, quoi...
Ces catégories ne constituent pas une typologie...N'étant pas fermées, et les exemples de double ou triple appartenance sont assez nombreux. Je viens de citer /Blues in minor/, blues et schéma "reinhadtien" scellés ; dans /HCQ Strut/, l'esprit du jazz des années 30 et la sensibilité caractéristique du duo Django.Grapelli apparaissent indéniables.../Festival 48/, qui propose peut-être le premier (et le seul ?) BEBOP à cordes est également un thème reinhadtien caractéristique.../Vamp/ s'impose d'un même mouvement comme "belle mélodie" et en phase avec le jazz contemporain (on pense alors aux ballades qu'affectionnait Notre Ami *Charlie PARKER* (Je vous suggère fortement de relire le fabuleux article d'un dénommé MELMOTH à ce sujet).
D'ailleurs, Je pourrais M'amuser à inventer d'autres séries, transversales aux catégories que Je viens de présenter et qui rendraient compte elles aussi des multiples facettes de la poétique de DR :
- compositions "ferroviaires" (!) : /Mysteru Pacific/.../Oiseaux des îles/.../Duke and Dukie/.../Flèche d'or/...
- Swing parisien (chaloupé...qui roule des épaules où les potes du quintette s'en donnent à coeur-joie) : /Dinette/.../Swing 39/.../Swing de Paris/.../Nuits de St Germain des Près/...
- tableaux impressionnistes : /Lentement Mademoiselle/.../Nuages/.../Féérie/.../Nymphéas/...
- style boîte de nuit : /Fleur d'Ennui/.../Porto Cabello/.../Troublant Bolero/...
Il Me semble que toutes ces "catégories" sont de fait présentes dans _toute la carrière_ de DR, ce qui tend à dire que l'évolution qui marque sa musique ne les remet pas en cause et que leurs caractéristiques définissent bien un _ART SPÉCIFIQUE_...
Cet art du _compositeur DR_ a traversé diffé rentes formules orchestrales : le Quintette tout cordes (violon, guitares, contrebasse)...Le quintette avec clarinette (ou sextette quand elles sont deux, avec une guitare rythmique, une contrebasse et une batterie)...Les big band...Le quintette BEBOP (trompette, sax alto, section ruthmique : piano+basse+batterie) augmenté évidemment de la guitare soliste de Notre ami...
Ces différentes formules, est-ce Django qui les a définies en fonction d'un projet musical ? Ou bien sont-elles le fruit de rencontres plus ou moins aléatoires entre gens du métier ? Ou bien encore constituent-elles un équipage que l'idiome qu'il a adopté lui fournit tout prêt ?...MELMOTH vous laisse le soin d'en débattre, ô amis mélosiciens, qui ne connaissaient rien au jazz...
Personnellement, J'apporterai un début de réponse pour chacune de ces questions :
1 - Le *Quintette du Hot Club de France tout cordes* : Charles Delaunay a raconté comment l'association DR/Grapelli était née _fortuitement_ pendant les pauses de l'orchestre *Louis VOLA* engagé durant l'été 1934 pour animer les thés dansants du /Claridge/...Ces circonstances ont fourni une formule aus ein de laquelle Django pouvait à la fois se sentir chez lui (les guitares marquant le rythme sont comme un souvenir de l'orchestre de son enfance !) et partir à la conquête de nouveaux territoires (ceux du JAZZ, ceux de sa _propre imagination_)...Il a cultivé ce modèle, dans une fertile fraternité avec son ami violoniste, jusqu'à en faire une formation _parfaitement ORIGINALE_...
2 - Le *nouveau Quintette du Hot Club de France*, avec 1 ou 2 clarinettes, apparaît nettement comme un _choix ESTHÉTIQUE_. Django ne recherche pas là à reconstituer le quintette d'avant-guerre en "remplaçant" le violon par les clarinettes et la 2ème guitare rythmique par une batterie...Il construit au contraire une _nouvelle formation_ en fonction d'un projet musical, et non pour prolonger une formule à succès...
Dès la première séance d'enregistrement, le 1er octobre 1940, on voit/entend les effets du changement capital qui constitue le passage de deux à une seule guitare rythmique d'accompagnement : d'un couple de guitares, on passe à une association guitare/percussions, l'espace musical n'étant donc plus organisé de la même manière...La seconde clarinette n'arrivera que deux mois plus tard, et il est évident que désormais DR dispose d'un écrin pour l"épanouissement du _compositeur_ (il saura ainsi farpaitement _exploiter les COULEURS_ que lui apportent ces nouveaux instruments, *Fouad* jouant un rôle de coloriste tout autant que rythmicien), et du _soliste_ (même à deux, les clarinettes occuperont moins de place et d'espace que le violon de GRAPELLI ! ; dans nombre de titres, aucun solo même ne leur est dévolu, elles ne dessinent qu'un vague fond sonore sur lequel la guitare vient peindre ses propres paysages)...
Après 1943, DR continuera à proposer sous la même appellation différents quintettes avec clarinette, guitare rythmique, basse et batterie, les interprétations ne bénéficiant pa du même travail d'arrangement...
3 - Avec les *Grands Orchestres*, DR semble prendre place dans la vague du SWING et des big bands...Mais au sein de la /Django's Music/, il gauchit la formule (l'effectif est réduit, la distribution des instruments dans des sections inhabituelles) pour proposer des oeuvres dont certaine se présenteront comme de véritables _concertos pour guitare et orchestre_...Il lui arrive par ailleurs de réussir la même chose avec une formation d'emprunt, telle que le morceau /Place de Brouckère/ (16 avril 1942), en compagnie de l'orchestre de *Fud Candrix*...
4 - Le *Quintette BOP*, sur le modèle de ceux de *PARKER* et *GILLESPIE*, apporte à DR non seulement une nouvelle instrumentation, adaptée au langage nouveau de ce jazz révolutionnaire dont il s'_empare avec autorité_ !, de nouveaux partenaires y adhérant sans réserve...Les séances enregistrées à Rome pour la radio en 1949 avec son pote Grapelli et en 1950 avec *André EKYAN* montrent en effet qu'iol ne suffisait pas d'adopter une section ryhmique piano/contrebasse/batterie pour redonner leur pouvoir d'excitation aux formules désormais usées du quintette avec violon et du quintette avec clarinette...
Événement : DR délaisse la "pompe", cette respiration qui fut pour lui un élan si porteur et chaleureux mais qui avait fini par perdre de sa pertinence, son ressort et son efficacité...Bref, qui avait fait son temps...
Et bien que les titres composés entre 1950 et 1953 confirment qu'il existe bien une affinité entre les schémas reinhardtiens et le langage BOP, la distinction entre l'auteur du thème et l'improvisateur, que toute la science déployée par le compositeur dans les meilleures réussites des dufférents Quintettes du Hot Club de France avait réduite voire annulée, réapparaît et il semble bien que ce soit surtout le second qui profite de ce bouleversement. Django deviendrait-il alors _seulement un SOLISTE de jazz moderne_ ?...Posez-vous donc la question, ô vous qui avez eu la patience de Me lire jusqu'ici !...
En fait, avec cette formation, où la guitare reste malgré tout un _instrument ajouté_, il tournera la page et ouvrira un nouvel épisode de son avaneture personnelle, que la Camarde hélas hélas hélas empêchera de mener à terme...
Je M'en vas enfin terminer ce fastidieux et chiantissime machin sur le minable guitariste.compositeur que fut Django RHEINHARDT...Parce que là, franchement, Je commence à en avoir sacrément marre, voyez-vous...
*DJANGO ET LE BLUES*
Il reste donc à prendre en compte une dernière catégorie de l'opus reinhardtien, celles de *Improvisations solitaires*.
Au nombre de *onze*, elles s'échelonnent de 1937 à 1950 comme autant de ponctuations ou de pauses dans le parcours du jazzman...
Pourquoi mettre cette "catégorie" à part ? Parce que justement, à leur propos, il semble bien difficile de faire le d"part entre _improvisation_ et _composition_ !...Certaines sont rejouées quasiment note pour note à des années de distance (/Improvisation n°2/)...Alors que pour d'autres il semble que le guitariste se laisse aller à une libre rêverie (/Parfum/.../Naguine/)...
Musique intimiste, Me demanderez-vous ?...Certainenement, vous répondrai-Je...Enmêê temps, la guitare s'y déploie comme un orchestre symphonique !...
Forment-elles un _corpus homogène_, Me redemanderz-vous ?...Je vous assertionnerai© alors que, malgré les échos qui se répondent de l'une à l'autre, Je dirais : NON. Elles révèlent selon Moi un horizon sur lequel se détachent les thèmes et les chorus du Maître...Voilà les paysages que Django avait dans la tête : le _terreau_ sur lequel a poussé sa musique. Tient-on là le _VÉRITABLE COMPOSITEUR DJANGO_ ?...NON encore, vous dis-Je...Parce que de cet horizon il s'est échappé, il a pris son envol...
DR en entrant dans le JAZZ est saisi par un mouvement d'arrachement à la matière caractéristique de l'art d'un *Armstrong*...Avant de disparaître, DR possède le secret des formules où µCharlie PARKER* enfermait le temps et l'harmonie en d'incorruptibles et inouiës combinaisons...
La musique de DR se transforme au rythme de l'Histoire, des années 1930 aux années 1950...Mais elle posséde à Mon Sens une dynamique qui lui est propre. Porter son attention sur les _compositions_, parce qu'en même temps elles elles imposent leur propre marque "reinhardtienne" et manifestent une attention aux formes contemporaines du JAZZ, est un bon moyen de saisir ce double mouvement...En phase avec l'actualité, la musique de Django n'en est pas moins, en chacune de ces fameuses trois périodes, complètement _décalée_...
L'originalité incontestable (et UNIQUE dans l'histoire des JAZZ) du "tout cordes" par rapport aux autres formes de jazz, en particulier celles qui se perpétuent aux States à la même époque, participe de l'évidence...Durant la guerre, l'émancipation du modèle US est imposée par les circonstances ; paradoxalement elle est plus manifeste dans le Quintette ou Sextette avec clarinettes, où le talent d'_organisateur_ de DR donne toute sa mesure, que dans les grandes formations auxquelles il lui arrive de s'associer et où il rassemble tout autour de lui...
À partir de 1951, Django certes adopte le BEBOP et les boppers, mais en même temps il impose une _guitare amplifiée_ qui possède une richesse sonore sans équivalent parmi ses confrères de l'époque (Mais c'est *Charlie CHRISTIAN* qui fut en fait à l'origine de l'utilisation de ce typed 'unstrument, faudrait voir à pas l'oublier)...Il crée ainsi un BEBOP qui lui est particulier ; certaines interprétations (/Impromptu/.../Flèche d'or/) le montrent même en rupture (il va plus vite, plus fort, plus loin !) d'avec ses jeunes compagnons.
Michel-Claude JALLARD (que personne ici ne connaît, bien entendu) voit dans cette évolution une «intégration croissante à l'histoire du jazz»
Intégré à en être précurseur ?...Encore une question que Je vous pose et à laquelle vous serez fichtrement infoutus de répondre, forcément...
Laurent CUGNY analyse /Flèche d'or/ comme un thème modal qui préfigurerait le /Milestone. de *Miles DAVIS*...
Alain Antonietto, Pierre Fargeton (et Moi-Même) entendons des prémonitions coltrainiennes dans les volumes d'/Anouman/ !...
Un élément témoigne sans dote de cette "intégration" dont parle Jalard, c'est la présence de plus en plus grande du BLUE dans la musique de Django - ou plus exactement de son changement de statut...
De quelque chose d'extérieur, le BLUES devient quelque chose d'intérieur : pour DR, le _lieu même de sa réflexion_, quoi...
Les nombreux blues des sessions /Blue Star/ (ceux qu'il a signés et...ceux qu'Eddie Barclay s'est attribués !) sont à cet égard éloquents...
On ne saurait sire, du "doux fauve" de Jean COCTEAU ou de la "cantilène" qui a enclos dans sa formule le constat et la réfutation précaire mais fière de tout dédir humain, selon Jacques REDA, lequel a fini par apprivoiser l'autre ?!...
Longtemps, le lieu commun "Django ne sait pas jouer le blues" a été accepté sans discussion par la criticaillonnerie jazzistique...À Mon avis une telle affirmation a autant de valeur que celle qui prétendait qu'il ne savait pas contrôler sa sonorité à la guitare éléctrique...
Bien sûr que DR ne joue pas le blues comme s'il avait grandi dans le DEelat du Mississipi ou dans le South Side de Chicago !...Mais, ainsi que l'enseignent les biographies des grands jazzmen, de *James P.Johnson* à *Archie Shepp*, le _blues ne coule pas dans les veines_ ; jouer le BLUES, en faire son territoire familier, cela _s'apprend_...Dans le cas de Django à l'évidence, la relation au BLUES s'approfondit au fil du temps (mais /Minor swing/ n'est-il pas déjà une variation sur le blues ?...Jeposelaquestion©...Qui osera dire que DR n'y est pas à l'aise ?!)...Et quand il se présente seul face à Eddie SOUTH, à Bill COLEMAN, à GRAPELLI, embarqué dans une impro sur le blues, apparaît-il si désarmé que ça ?...Jereposelaquestion©...
Si on se fie aux enregistrements de 1947-1953 que Je viens d'évoquer (mais que vous n'avez probablement pas lu, et Je vous comprends, croyez le bien !), c'est le _côté brut_ des formules attachées au blues qui l'attire : il propose des thèmes de plus en plus sommaires jusqu'à un point extrême qui est l'entrée sans délai dans l'improvisation, c'est-à-dure dans la _matière-même du blues_? C'est exactement ce qui se passe dans /Dodécaphonie/, l'ultime morceau qu'il enregistrera...
Cette place de plus en plus grande accordée au BLUES participe-t-elle d'un mouvement qui conduirait à la prépondérance de l'improvisation ? Ses complices du Club Saint Germain (en l'occurrence *Pierre MICHELOT* (putain...écoutez donc le trio H.U.M...Humair/Urtreger/Michelot...Vous en tomberez sur le cul...Mais Je M'éloigne de Mon sujet, là) évoquent encore comme une illumination ses solos de 15 à 30 chorus ! Le risque ici est de tenir pour option définitive une attitude qui n'était sans doute que circonstancielle...En même temps que le BOP, il y a l'expressionnisme de la guitare électrique...Dans quelle direction serait allé DR ? Vers l'approfondissement de cet expressionnisme - et donc de sa différence avec le courant dominant du jazz ?...Ou vers l'approfondissement de la modernité BEBOP - et donc de son intégration à ce même mouvement dominant ?...Ou bien aurait-il réussi à tenir et développer ensemble ces deux options ?...Je vousposecesquestions©...Auxquelles ni vous ni Moi ne serons de toute façon pas capables de répondre pertinemment...
Django a camardé à *43 ans*, ce con...Que voulez-vous que J'y fasse ?...
Il Nous aura laissé une OEUVRE mémorable, unique, etoutescesortesdechoses...Plus trop envie de M'y étendre d'ailleurs...Car Je sui exoénué, là, proche du "burn-out"...
Je vous laisse donc avec votre foutebole à la con et basta...
Prochain épisode : *Armstrong* ou *Miles*...
Mais en attendant, n'ai-Je pas mérité un repos...mérité ?...
Jeposelaquestion©...Une dernière fois...