Francesca da Rimini de Zandonai

http://www.ohp.rbkc.gov.uk/index.php?option=com_content&view=article&id=225&Itemid=158

Je n’avais jamais vu ni entendu Francesca da Rimini de Riccardo* Zandonai. Je ne peux pas dire que la musique m’en ait paru enthousiasmante ; on dirait un peu du Puccini dans la première partie de ses opéras, que j’ai toujours trouvée assez laborieuse, avant qu’arrivent les « grands » airs. Mais chez Zandonai, les airs n’arrivent jamais, et on reste dans cette musique de dialogues, souvent ponctuée de commentaires purement orchestraux qui ralentissent terriblement l’action et freinent l’empathie qu’on pourrait avoir pour les personnages. Il y a par contre quelques belles scènes de chœur, soit des femmes dans un genre assez mélodique, soit des hommes dans un genre guerrier. Surtout, il y a de nombreux petits ensembles de femmes (les quatre dames de compagnie de Francesca) qui ne sont pas mal du tout, surtout quand ils sont chantés, comme c’était le cas, par de très bonnes jeunes voix. D’ailleurs, tous les rôles de femmes (fort nombreux, ce qui doit expliquer aussi qu’on ne le donne pas souvent, cet opéra) étaient remarquablement tenus : l’Angleterre est un vivier de belles voix. Les deux rôles principaux étaient d’origine australienne, Cheryl Barker et le ténor Julian Gavin ; celui-ci n’avait pas tout à fait le physique avantageux du beau Paolo que décrit le livret, mais une bonne voix qui n’a pas faibli tout au long de la partition. Comme souvent à l’opéra, la tension atteint son summum vers la fin, assez gore. La mise en scène était un peu maigrelette pour une œuvre qui, à mon avis, s’accommoderait assez bien d’une mise en scène et d’un décor assez élaboré, histoire d’occuper les yeux pendant les moments où la musique ennuie un peu. Je suis curieux de voir ce que nous aurons à l’opéra de Paris la saison prochaine.
Dans l’orchestre, un des flûtistes jouait alternativement de la flûte traversière normale, du piccolo, et de la flûte basse ; ce n’est pas souvent que j’entends et vois la flûte basse.

*Edit : Merci David
2e edit : deux critiques :
http://www.musicalcriticism.com/opera/ohp-francesca-0710.shtml
http://www.theartsdesk.com/index.php?option=com_k2&view=item&id=1936:francesca-da-rimini-opera-holland-park&Itemid=27

♫ a écrit:

on dirait un peu du Puccini dans la première partie de ses opéras, que j’ai toujours trouvée assez laborieuse, avant qu’arrivent les « grands » airs.

Oui, on pourrait dire ça, c'est le Puccini dialoguant, le plus audacieux aussi... Celui du début de Bohème ou du début de Turandot, oui, si tu veux.

Néanmoins, il y a une bonne louchée de R. Strauss dedans aussi. Musicalement, c'est beaucoup plus aventureux et libre. D'ailleurs sur la partition la notation est assez moderne, sans armature mais avec beaucoup d'altérations.

Perso, je trouve ça mieux que du Puccini.