[Jazz] Anthony Braxton

Oui, excellent site que je fréquente assidument.

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New York Fall (74)



La même formation que Five Pièces 75 pour les 3 premières compositions qui sont des merveilles de jazz alla Tristano (23B), lyrique (23C est sa flûte magique) et pénétrant (23D).

La seconde partie de l'album est plus expérimentale avec tout d'abord un morceau très stimulant(37) en compagnie de Oliver Lake, Julius Hemphill et Hamiett Bluiett (le futur World Saxophone Quartet) puis un morceau plus méditatif (23A) avec Leroy Jenkins. Le disque se termine par un duo (38A) à l'esthétique très datée avec le claviériste Richard Teitelbaum.

Encore un disque essentiel.

The Montreux/Berlin Concerts (77)



Un panorama assez complet du Braxton 70's.

Au programme: une pièce pour ensemble (63), de l'hyper-bop (23J* et 40K), deux malicieuses compositions à base de combinaisons rythmiques (40O et 6F) et une marche jubilatoire (6C).

Un complément idéal au référentiel Dortmund 76.



*Dans une version moins explosive que celle de Dortmund 76

Performance (Quartet) 79



Avec Ray Anderson (trombone), John Lindberg (basse) et Thurman Barker (batterie).

Un concert tout simplement renversant.

Ici nos compères évoluent de composition en composition en passant par l'improvisation, ce qui nous donne 70 minutes de musique ininterrompue sans le moindre temps mort ni la moindre baisse d'improvisation. De l'implacable 69C aux weberniens 69E et 69F en passant par les hyperbop 69G et 23G au très chromatique 40F, tout ici respire la créativité, l'osmose et l'imagination. Cerise sur le gâteau, on a en guise de rappel une marche virtuose aux accents new orleans (40I), histoire de boucler la boucle d'une histoire du jazz dont Braxton célèbre et magnifie les principaux épisodes avec un génie singulier.

Indispensable.

Six Compositions Quartet 81



Avec Anthony Davis au piano (compositeur d'un opéra sur Malcolm X que je n'ai pas eu l'occasion d'écouter) , Mark Helias à la basse et rien moins qu'Ed Blackwell à la batterie.

Au programme: de l'hyperbop qui n'appartient qu'a Braxton (40B* et 52), des accès d'introversion (69N et 40G), une composition en spirale (34) et un morceau où la bassiste fait mine de monter et de descendre des escaliers (l'inénarrable 40A ).

Encore un disque superbe!




*ici dans une version très lyrique

Four compositions Quartet 83



Avec George Lewis (trombone), John Lindberg (basse) et Gerry Hemingway (batterie).

On ouvre les hostilités avec la 105A, un morceau fleuve aux développements passionnants. On passe ensuite à la 69M une des compositions les plus ludiques de Braxton. La 69O est plus proche d'un style itératif à la 40F tandis que l'hyper bop 69O ferme le ban.

Encore une excellente cuvée.

Six Compositions Quartet 84



Avec Marilyn Crispell (piano), John Lindberg* (basse) et Gerry Hemingway (batterie): on a quasiment la physionomie (Mark Dresser excepté qui remplacera Lindberg) du fabuleux quartette de Braxton des 80's et 90's.

Les compositions sont ici de deux ordres:

-La série des 110A, 110C et 110D. 3 compositions ascétiques qui privilégient l'interaction et les atmosphères étales et raréfiées (alla Webern) qu'apprécie Braxton.

-Les compositions 114, 115 et 116. Plus dynamiques et développées.
La descente et montée de gammes ininterrompue de la 114 peut faire penser à la 40F en plus intense.
La structure en accordéon de la 115 avec ses accélérations et décélérations étonnantes nous montre à quel point la dimension ludique et humoristique de la musique et consubstantielle de l'esthétique braxtonienne.
Braxton nous garde le meilleur pour la fin avec l'inouïe composition 116, d'une complexité thématique et d'une férocité rythmique proprement sidérante. Jubilatoire.  

Un très grand disque de Braxton!  


* Lindberg est vraiment impressionnant sur ce disque (ses compères ne sont pas en reste). Sans doute un des plus grands contrebassistes vivants.

Five Compositions Quartet 86



Avec David Rosenboom (piano), Mark Dresser (basse) et Gerry Hemingway (batterie)

Un bon Braxton, cela dit un peu moins attachant que les précédents (les compositions 101,122,124,131 ne sont pas mes préférées, mais c'est tout personnel).

Dortmund Quartet 76



Avec George Lewis (trombone), Dave Holland (basse) et Barry Altschul (batterie)

Un grand classique qui va du total chromatique (40F), à la marche (6C) en passant par la répétitivité malicieuse (40O) sans oublier deux brillants témoignages d'hyper bop (23J et 40B).


Un des disques les plus célèbres de Braxton, idéal pour une prise de contact.

Je tombe là-dessus... Une discographie de Braxton :

https://en.wikipedia.org/wiki/Anthony_Braxton_discography

Il faut que je continue à alimenter ce fil.

C'est pour bientôt.

arnaud bellemontagne a écrit:

Il faut que je continue à alimenter ce fil.

C'est pour bientôt.

Ca fait déjà un bail, mine de rien...

Simplement pour les amateurs en recherche de cds à prix raisonnables, des rééditions HAT HUT.

Santa Cruz en 2 cd





Déjà tout près de la rupture de stock ce qui signifie des prix raisonnables ( Am de ) et déjà complètement déraisonnables sur d'autres sites de la même maison !!!

Réédition 2018 Willisau 1991-Studio Doppel-CD


On peut raisonnablement espèrer la réédition de la partie live cette année encore.

En espérant que cela puisse servir

Arnaud, si tu lis ceci, quel est ton opinion  sur la partie studio Willisau 1991, par rapport à la partie live.
Je l'ai commandé et j'espère qu'il s'agit d'un choix judicieux, c'était maintenant ou jamais compte tenu des prix surréalistes (pour un belge c'est pas peu dire) des CD en rupture de stock.
Merci de ta réponse.
Je dispose de Santa Cruz 1993 depuis quelques années et j'aime beaucoup.
PS: J'adore Webern dans sa musique de chambre essentiellement si si ...

La partie studio est aussi passionnante que la partie live.

merci

Un nouveau CD de Braxton sur le label québécois Victo : Solo (Victoriaville) 2017

http://www.victo.qc.ca/setcata/pdf/Infocd130.pdf

“Body and Soul” ohooo il faut que j’écoute ça

… et le reste aussi !

Joseph Jarman, un des complices de AB avec l'AACM, est mort le 9 janvier

https://avantmusicnews.com/2019/01/10/rip-joseph-jarman/?fbclid=IwAR0L-ONTnHObyuNvBewVV34zom4D-pTxfjaAQllAJLFG1IHtPoF5RaC13Bc

Zut, j'adore, même si ça me fait l'effet d'un calva au ti-déj.

C'est très construit en fait, pas si Free. J'aime beaucoup son langage et ce qu'il en fait dans ses leitmotivs comme dans MDD-3/63D (Opus 23C). La fin de 30-EGN (Opus 37) m'a fait penser au WTC9/11 de Steve Reich (je crois) et ses sirènes entêtantes.

     

Thelonious a écrit:

C'est très construit en fait, pas si Free.

le début de l'interview :

Alifie a écrit:

Thelonious a écrit:

C'est très construit en fait, pas si Free.

le début de l'interview :

Pour une fois que je mets dans le mille .

Thelonious a écrit:

C'est très construit en fait, pas si Free.

Un peu mon neveu, Braxton est avant tout compositeur.

arnaud bellemontagne a écrit:

Thelonious a écrit:

C'est très construit en fait, pas si Free.

Un peu mon neveu, Braxton est avant tout compositeur.

Compositeur et un bon, oui. Mais ses disques solo, que j'imagine improvisés, me semblent également dignes d'intérêt.

Alifie a écrit:

Thelonious a écrit:

ses disques solo, que j'imagine improvisés

Pas complètement, puisqu'il s'agit là aussi de compositions personnelles ou de standards sur lesquels il improvise.

Bien évidemment , mais il improvise tout de même cet homme; et plutôt bien de ce que j'ai entendu.
Les musiciens aussi bon compositeur qu'improvisateur ne sont pas légions. D'ailleurs ce serait marrant de les lister. une grosse vingtaine???

Pour t'embrouiller un peu, Braxton pratique aussi, hors du champ de son répertoire personnel et en interaction avec d'autres, le totalement improvisé : avec les anglais du label Incus dans les années 70 par ex. ou encore dans les concerts avec le pianiste hongrois Szabados postés ces jours-ci en playlist, pour prendre un autre exemple.

Pour le totalement écrit, par contre, j'en doute, puisque même une oeuvre pour un effectif plus que conséquent * comme For Four Orchestras (1978) reste ouverte, cf. http://www.restructures.net/texts/Arista-pdf/ForFourOrchestras.pdf ... mais arnaud et/ou Jermu devraient logiquement pouvoir nous dire ça.

* :

4038-NBS (Opus 23G) est le morceau de ce disque qui m'a le plus marqué.
Très différent de "Fall", plus dans les sentiers battues du free pour le coup.

Wow

https://www.youtube.com/watch?v=HNJfU0AJK2c

J'ai tendance à préférer Braxton en groupe.C'est dans ce cadre que ces talents de compositeur sont exploités de manière optimale.AMHA bien sûr.

• New York, Fall 1974
Anthony Braxton (saxophones soprano et alto, clarinette, clarinette contrebasse, flûte), Kenny Wheeler (trompette, bugle), Dave Holland (basse), Jerome Cooper (batterie), Julius Hemphill (saxophone alto), Oliver Lake (saxophone ténor), Hamiet Bluiett (saxophone baryton), Leroy Jenkins (violon), Richard Teitelbaum (synthétiseur Moog)
New York, IX & X.1974
Arista

Un album absolument jubilatoire, et une voie très personnelle de concevoir le free jazz. Que ce soit la variété des strates rythmiques et des textures instrumentales, les frottements et les bifurcations modalisantes dans les unissons, cette façon d’articuler compositions hyper-construites et improvisation, sans renoncer à un grand classicisme (le swing de Dave Holland!) dans les Compositions 23B, C et D; ou à l’inverse, le stimulant babil atonal et terriblement ludique du quatuor de saxophones de la Composition 37; ou la Composition 23A qui fait se rencontrer avec bonheur les deux langages dans une atmosphère suspendue.

(Mais en fait, je crois que j’ai même aimé la Composition 38A, qui fait dialoguer des volutes de clarinette à la Jimmy Giuffre de Free Fall et des bidouillages au Moog façon Stockhausen électronique.)

www.berlinerfestspiele.de/en/berliner-festspiele/programm/bfs-gesamtprogramm/programmdetail_293795.html
www.youtube.com/user/BerlinerFestspiele

Performance hors du commun des plus réjouissantes : 5h40 qu'on ne voit pas passer !

Composition 98

Composition 98 (Studio 1981) 48'30''
Composition 98 (Live 1981) 48'05''

Anthony Braxton - Alto Saxophone, Tenor Saxophone, Soprano Saxophone, Sopranino Saxophone, Saxophone
Marilyn Crispell - Piano
Ray Anderson - Trombone, Trombone [Alto], Trumpet [Slide]
Hugh Ragin - Trumpet, Piccolo Trumpet, Flugelhorn

Hat Hut Records ‎– hat ART - 1984


Pas le Braxton le plus évident mais pour peu qu'on se laisse porter c'est très grisant.
Au début, on a un peu de mal à croire que cette composition illustre le souhait de Braxton, exprimé dans les notes du disque, de construire ses oeuvres sur un carcan compositionnel plus strict. Difficile de ne pas penser que les musiciens sont en improvisation tant l'ensemble sonne strident de prime abord. Mais assez vite, on ressent la construction de l'ensemble, et des phrases émergent au piano, puis à la trompette. Sans nécessairement se répondre, les musiciens construisent des motifs conjoints, très fuyants et allusifs mais qui forment un ensemble cohérent. On retrouve évidemment l'approche synesthétique de Braxton et sans que la forme géométrique proposée éclaire beaucoup la compréhension, elle illustre simplement l'aspect "formel" de sa musique, au sens littéral du terme. Par ailleurs, la cohérence des deux versions (studio et live) indique bien que Braxton a une idée très précise de sa composition.

Je suis encore loin d'avoir parcouru toute l'oeuvre de Braxton et ce n'est évidemment pas ce que je recommanderais pour une première approche, mais c'est cohérent avec le style de Braxton (les sonorités un peu bouchées ou sèches, les à-coups, l'arythmie parfois raide) et pour se confronter à un free-jazz personnel et cérébral cela me semble vraiment imparable.

Une autre interprétation, en vidéo celle-ci, de la Composition 98 :



/watch?v=kKPYG1nmKrw&t=6