Théâtre des Champs-Elysées 2010-2011

Dans le passé Maazel a fait de trés bonnes choses.

Mais depuis son concert avec New York dans le Sacre j'ai laissé tomber.

C'était tellement tapageur que je me suis demandé s'il n'était pas devenu dur d'oreille !

Montalte Trout a écrit:

discobole a écrit:

Montalte Trout et Montfort, puisque vous y étiez, cette 6e était si mauvaise ?

Non c'était pas si mauvais, c'était pire.

Après, je l'ai dit, beaucoup de gens aiment la musique morte.

Non, je n'y étais pas , mais j'ai l'impression que j'ai bien fait :

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=7452

Montfort

Montfort a écrit:

Montalte Trout a écrit:

discobole a écrit:

Montalte Trout et Montfort, puisque vous y étiez, cette 6e était si mauvaise ?

Non c'était pas si mauvais, c'était pire.

Après, je l'ai dit, beaucoup de gens aiment la musique morte.

Non, je n'y étais pas , mais j'ai l'impression que j'ai bien fait :

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=7452

Montfort

Ou mieux encore :

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=7453

M.

Ce qu'on m'a dit sur la 6e : très bel orchestre, beaucoup de relief dans le jeu de chaque pupitre, mais interprétation globalement trop lente et mise en place parfois hasardeuse, ou impression de déchiffrage (le premier mouvement était apparemment le meilleur), pas vraiment raté mais jeu trop sage ou mécanique donc.
D'un autre côté, n'était-ce pas un peu suicidaire que de jouer trois symphonies de Mahler trois jours de suite avec le même chef et le même orchestre ? Qui aurait vraiment pu faire mieux ? Maazel (qui a quand même une technique infaillible) pouvait à ce titre représenter une garantie.

discobole a écrit:

Ce qu'on m'a dit sur la 6e : très bel orchestre, beaucoup de relief dans le jeu de chaque pupitre, mais interprétation globalement trop lente et mise en place parfois hasardeuse, ou impression de déchiffrage (le premier mouvement était apparemment le meilleur), pas vraiment raté mais jeu trop sage ou mécanique donc.
D'un autre côté, n'était-ce pas un peu suicidaire que de jouer trois symphonies de Mahler trois jours de suite avec le même chef et le même orchestre ? Qui aurait vraiment pu faire mieux ? Maazel (qui a quand même une technique infaillible) pouvait à ce titre représenter une garantie.

Gergiev a fait cinq symphonies en trois jours avec le Mariinsky, ou plus modestement trois en trois jours avec le LSO, et c'était à des lieux de ça. Avec Maazel, ce n'est absolument pas un problème de jeu sage ou mécanique, ni de mise en place.

La cinquième était du même (sous-)niveau : les deux premiers mouvements ont atteint les abysses du nanar, une absurdité par mesure, une conception totalement à la masse de tout, un délire grossier, vulgaire, et d'une lourdeur de pensée et de faits sans nom. Ensuite, c'était juste totalement plat, lent, vide et ennuyeux, mais avec moins de choses grotesques et absurdes, ou alors c'est peut être moi qui ait cessé d'être attentif, par souci de survie. La symphonie a duré plus d'1h20, avec un premier mouvement de 16 minutes... Et le public en redemande.

Je ne suis absolument pas de cet avis. Je n'ai pas entendu sa 6ème, mais la 4ème par contre était très bien réussi!


https://classik.forumactif.com/t5441-maazel-mahler-luxembourg-et-paris-mai-2011

1 h 20 pour la 5e de Mahler, ça me semble vraiment trèèèèèèèèèèèèès lent !
Sinon, quelqu'un a écouté la 7e hier soir ?

C'est probablement la pire symphonie de Mahler que j'ai jamais entendue, avec peut-être la 9e d'Eschenbach/OP, ce qui situe le niveau.
Ceci dit, y'avait du son, Mahler Klang qui déchire le slip de sa mère, ça, rien à dire, donc les gens étaient contents, car le héros avait affronté l'adversité du destin s'opposant à la réalisation de son moi profond, et c'était vachement tragique et tout et tout.

Théo a écrit:

C'est probablement la pire symphonie de Mahler que j'ai jamais entendue, avec peut-être la 9e d'Eschenbach/OP, ce qui situe le niveau.
Ceci dit, y'avait du son, Mahler Klang qui déchire le slip de sa mère, ça, rien à dire, donc les gens étaient contents, car le héros avait affronté l'adversité du destin s'opposant à la réalisation de son moi profond, et c'était vachement tragique et tout et tout.

Tu parles de la 7e ? Ca n'était pas pire que Gatti tout de même ? Cela dit s'il a dirigé en 1 h 40 comme je l'ai lu dans une critique ....

Non, je n'étais qu'à la 6e comme Montalte (1h35 bien frappée quand même).

Voici une critique du concert Farinelli élogieuse : http://www.anaclase.com/chroniques/r%C3%A9cital-farinelli-d%E2%80%99ann-hallenberg

Ce concert que j'ai vu hier à Metz et dont j'ai fait un compte-rendu montre toute l'étendue du talent d'Ann et également évidemment les qualités de chef de Rousset. Cela m'énerve un peu qu'Ann soit reléguée au second plan par beaucoup de mélomanes, derrière Bartoli, DiDonato, Genaux, Von Otter en particulier dans le répertoire baroque.

Hier soir, belle version de concert d'I due Foscari, un des opéras de jeunesse de Verdi. Une très belle découverte.

Ramon Vargas, je l'aime !! Après les ruines d'Heppner mardi, quel bonheur d'entendre un ténor en pleine forme et à la voix toujours aussi saine.

Pas trop aimé Manon Feubel (question de goût !!) et j'ai trouvé Antony Michaels-Moore un peu fatigué. Très bon Loredano de Marco Spotti.

Comme mardi, les choeurs de RF et l'ONF en grande forme, le tout sous la baguette alerte et théâtral de Daniele Callegari qui connait cette musique sur le bout de la baguette.

I due Foscari est redonné samedi 21, allez-y !!

Oui j'y étais aussi.
J'ai évidemment adoré Ramon Vargas. Dans le troisième acte je ne voulais pas croire que son personnage fût mort, parce que j'espérais encore des airs de lui !
J'ai tout de même beaucoup aimé Anthony Michaels-Moore, qui a je trouve un côté Leo Nucci dans la voix qui correspond très bien à ce rôle de père désespéré.
Manon Feubel, c'est vrai qu'elle n'a que des aigus, mais quels aigus !

aurele a écrit:

Voici une critique du concert Farinelli élogieuse : http://www.anaclase.com/chroniques/r%C3%A9cital-farinelli-d%E2%80%99ann-hallenberg

Ce concert que j'ai vu hier à Metz et dont j'ai fait un compte-rendu montre toute l'étendue du talent d'Ann et également évidemment les qualités de chef de Rousset. Cela m'énerve un peu qu'Ann soit reléguée au second plan par beaucoup de mélomanes, derrière Bartoli, DiDonato, Genaux, Von Otter en particulier dans le répertoire baroque.

+ 1

Montfort

Ca ne m'etonne pas du tout. Ca fait un peu plus d'un an ou on a vu Hallenberg venue in extremis sauver le recital Piau + D'Arcangelo a cause d'annulation de D'arcangelo et Piau incapable d'assurer le recital toute seule au TCE. Et alors les gens qui etaient venus pour la Piau etaient sacrement frappes par le chant magnifique de Hallenberg qui a completement domine Piau -- et voir seulement le nom de Sandrine sur les affiches partout semblaient derisoire. Mais c'est la puissance de la pub... Les conneusseurs savent bien que Ann Hallenberg vaut plus que les "stars"

fliegender a écrit:

Ca ne m'etonne pas du tout. Ca fait un peu plus d'un an ou on a vu Hallenberg venue in extremis sauver le recital Piau + D'Arcangelo a cause d'annulation de D'arcangelo et Piau incapable d'assurer le recital toute seule au TCE. Et alors les gens qui etaient venus pour la Piau etaient sacrement frappes par le chant magnifique de Hallenberg qui a completement domine Piau -- et voir seulement le nom de Sandrine sur les affiches partout semblaient derisoire. Mais c'est la puissance de la pub... Les conneusseurs savent bien que Ann Hallenberg vaut plus que les "stars"

D'un autre côté ces "stars" tu es bien content d'aller les voir . Ca te permet de pouvoir râler tant que tu veux après coup

fliegender a écrit:

Ca ne m'etonne pas du tout. Ca fait un peu plus d'un an ou on a vu Hallenberg venue in extremis sauver le recital Piau + D'Arcangelo a cause d'annulation de D'arcangelo et Piau incapable d'assurer le recital toute seule au TCE. Et alors les gens qui etaient venus pour la Piau etaient sacrement frappes par le chant magnifique de Hallenberg qui a completement domine Piau -- et voir seulement le nom de Sandrine sur les affiches partout semblaient derisoire. Mais c'est la puissance de la pub... Les conneusseurs savent bien que Ann Hallenberg vaut plus que les "stars"

Je confirme : Hallenberg avait été superbe, dominant complétement Piau, qui pourtant n'est pas une néophyte dans ce répertoire.

Montfort

Vu hier soir les "Due Foscari" - une découverte pour moi - l'oeuvre, composée pendant les "années de galère" assez concise, soutient bien l’intérêt - le livret d'après Byron est centré sur 3 personnages principaux, sans intrigue secondaire.
Stylistiquement la musique demeure très largement influencée par le style belcantiste, avec ses airs en deux parties couronnés par des cabalettes ou de vastes concertatis - il n'y a pas d'air mémorisables, mais la partition restitue bien l'intensité de cette histoire, très sombre.
Le TCE avait réuni une distribution qui a rendu justice a l'oeuvre, davantage du coté des voix masculines avec le Doge Foscari d'Anthony Michaels Moore et Ramon Vargas, son fils - j'ai eu plus de mal avec la Lucrezia de Manon Feubel : la voix est puissante, l'artiste expressive, mais elle manquait singulièrement de l'agilité requise pour ce chant très ornementé.
Beau travail des choeurs de Radio France, qui incarnent le Conseil des Dix, et de l'ONF, sous la baguette incisive de Daniele Calegari.

Bravo au TCE d'avoir pris cette initiative : pour les prochaines années, je serai demandeurs des "Lombards à la première Croisade".

Montfort

Une critique des "Due Foscari" :

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=7481

Montfort

Splendide et irreprochable Vargas, triomphateur de la soirée
Epouvantable Michaels Moore ; comment peut il encore se presenter comme un baryton Verdi ! tout juste un Scarpia lui conviendrait je pense
Pour Feubel je suis partagé car il faut quand même une grande voix pour chanter ce rôle avec des aigus mais aussi quelques graves ( la cabalette d'entrée par exemple) et cela elle possède. Reste une agilité limitée et une elegance du phrasé reduite au minimum, ce qui déçoit.

Apres Armida de Rossini, Parsifal, ce soir le 3e fantastique opera en concert au TCE: Ariodante. Tout n'etait parfait (et tant mieux), mais presque tout etait speciale, unique... Une soiree grandiose !

Ahhh Marie-Nicole et Karinaaaaaaaaaa, ah Joyce, ah la ptite Dalinda, ahhhhhhhh quelle soirée de feu malgré un orchestre un peu planplan!

Ino a écrit:

Ahhh Marie-Nicole et Karinaaaaaaaaaa, ah Joyce, ah la ptite Dalinda, ahhhhhhhh quelle soirée de feu malgré un orchestre un peu planplan!

L'orchestre est ce qui plombe le disque. J'ai déjà écouté quasiment tous les airs. J'en reparlerai quand j'aurai fait une écoute plus globale.

fliegender a écrit:

Apres Armida de Rossini, Parsifal, ce soir le 3e fantastique opera en concert au TCE: Ariodante. Tout n'etait parfait (et tant mieux), mais presque tout etait speciale, unique... Une soiree grandiose !

??????????????????????????????????

Otello a écrit:

fliegender a écrit:

Apres Armida de Rossini, Parsifal, ce soir le 3e fantastique opera en concert au TCE: Ariodante. Tout n'etait parfait (et tant mieux), mais presque tout etait speciale, unique... Une soiree grandiose !

??????????????????????????????????

n'as-tu pas deviné qu'il parle de l'otello de pido? la précision "de rossini" était l'indice

Curtis rend presque Handel ennuyeux
Di donato chante très bien mais sa voix me fait le même effet que Berganza : RIEN ; aucune emotion, aucun poil qui se dresse pendant le Scherza Infida ( faut le faire ! )
Lemieux est formidable à entendre( et à voir !! )
Enfin Gauvin, magnifique, beaucoup moins applaudie hélas que Di Donato (car les Arias de Ginevra en jettent moins et qu'elle n'a pu "placer" aucun aigu qui fait de pâmer le public du TCE...)
J'ai oublié le nom de la soprano qui chante Dalinda mais inutile de s'en rappeler
Je dirai rien sur les bonhommes car je baille systématiquement dans les airs pour XY chez Handel

ARIODANTE

Ariodante : Joyce di Donato
Ginevra : Karina Gauvin
Polinesso : Marie-Nicole Lemieux
Dalinda : Sabina Puertolas
Le Roi : Matthew Brook
Lurcano : Nicholas Phan
Odoardo : Paolo Borgonovo

Il Complesso Barocco, Alan Curtis.



Sur les ailes du chant.....

On ne dira jamais assez que cet opéra est un pur chef d'oeuvre - le livret, tiré de l'Arioste, est limpide, d'une grande vivacité dramatique - il demande une distribution vocale superlative, ce dont nous n'étions pas loin hier soir au TCE !

Fascinante Joyce di Donato : on ne sait pas quoi admirer en premier, la pureté du timbre, la souplesse de la voix, sa fraîcheur constante, l'infini palette des nuances - elle irradiait littéralement, tout en conservant un comportement modeste, s'effaçant presque devant ses consoeurs.

Il faut dire que les autres premiers roles étaient distribués avec bonheur :
Karina Gauvin était une Ginevra particulièrement touchante, mais j'ai été surtout frappé par Marie-Nicole Lemieux : autant en 2003 en Polinesso, avec un timbre d'un métal parfait et une technique impeccable, Vivica Genaux inspirait l'indifférence, alors qu'avec une voix plus inégale et une technique moyenne Lemieux fascine - elle a fait preuve d'un véritable tempérament dramatique - on avait l'impression qu'elle allait arracher les pages de sa partition.

Beau travail de l'orchestre sous la direction d'un Alan Curtis sobre et expressif , le contraire d'Emmanuelle Haim !

A la fin, tonnerre d'applaudissements du public d'un TCE des grands soirs, plein comme un oeuf.

Montfort


P S 1 : Cette oeuvre a été aussi captée en C D avec cette distribution - le concert sert aussi de promotion pour ce disque
P S 2 : on voit donc qu'il est prématuré de tirer un bilan de la saison, puisque ce concert en sera un des sommets !

philopera a écrit:

Curtis rend presque Handel ennuyeux
Di donato chante très bien mais sa voix me fait le même effet que Berganza : RIEN ; aucune emotion, aucun poil qui se dresse pendant le Scherza Infida ( faut le faire ! )
Lemieux est formidable à entendre( et à voir !! )
J'ai oublié le nom de la soprano qui chante Dalinda mais inutile de s'en rappeler
Je dirai rien sur les bonhommes car je baille systématiquement dans les airs pour XY chez Handel

Je crains que la chaleur qui régnait dans le theatre ait quelque peu altéré tes capacités de jugement ...????

Montfort

Je plussois tout Montfort, et j'ajouterai que l'eventail des beaux sons etait davantage decore par la voix cristalline de Sabina Puertolas. De plus, j'etait tres-tres impressionne par la finesse et des magnifiques nuances dans le chant de Nicholas Phan [que je ne connaissais pas du tout!] - surtout lors de son premier air. C'etait l'exemple comment on peut employer ses propres moyens pour donner une nouvelle vie a un role. Un travail remarquable!
Je ne me souviens pas d'avoir entendu Karina Gauvin chanter en live [sur CD meme Piau sonne bien! ]. La c'etait vraiment fantastique.

Ino a écrit:

Otello a écrit:

fliegender a écrit:

Apres Armida de Rossini, Parsifal, ce soir le 3e fantastique opera en concert au TCE: Ariodante. Tout n'etait parfait (et tant mieux), mais presque tout etait speciale, unique... Une soiree grandiose !

??????????????????????????????????

n'as-tu pas deviné qu'il parle de l'otello de pido? la précision "de rossini" était l'indice

si si mais ça en dit long ...

fliegender a écrit:

Je ne me souviens pas d'avoir entendu Karina Gauvin chanter en live [sur CD meme Piau sonne bien! ]. La c'etait vraiment fantastique.

J'adore Gauvin, je ne sais pas ce que cela donnait en salle hier au-delà de ce que vous écrivez tous et qui est très positif. Je connais sa Ginevra par un live de Beaune de 2009 et dans quasiment tous les airs de la version Curtis au disque. Même si "Vezzi lusinghe" était coupé dans le live pour des raisons pratiques, je la préfère dans le live car la direction de Sardelli est beaucoup plus électrisante que celle de Curtis et il y a des instants de suspension dans "Il mio crudel martoro" qui sont du plus bel effet. La direction de Curtis dans le disque gache cet air magnifique. L'émotion ne passe pas, contrairement au live en question que j'avais entendu à la radio et dont je possède l'enregistrement. C'est bête car ce fruité du timbre de Gauvin, cette sensualité et cette sensibilité sont idéales pour moi.
La direction de Curtis est très plate dans ce disque d'Ariodante et pas meilleure que dans le live de Spoleto de 2007 que je possède en DVD.
DiDonato dans le disque de Curtis et même dans le live de Genève de 2007 dont je possède une captation ne m'emballe pas totalement, n'arrive pas à m'émouvoir mais Von Otter dans la version de Minkowski ne me touche pas plus dans "Scherza infida". L'interprétation la plus touchante de cet air que je connaisse reste celle d'Ann Hallenberg dans les différents témoignages que j'ai pu entendre : live Spoleto 2007 qui correspondait à une prise de rôle, donc ce n'était pas totalement abouti, live de Beaune 2009 dans lequel je l'ai trouvé extraordinaire et live récent en Russie dont il y a des extraits sur le tube. Le rôle d'Ariodante colle moins à la personnalité de DiDonato que celui d'Alcina par exemple qu'elle a enregistré sous la direction du même Curtis. DiDonato peut être émouvante même sous la direction de ce chef, ce qui est étrange. En l'entendant en salle, ma perception pourrait être sans doute différente.
Lemieux constitue la grande surprise de l'enregistrement et je ne doute pas qu'en live, cela ait pu être extraordinaire.
Il me reste à écouter l'enregistrement dans sa continuité qui est le seul moyen d'avoir une vision précise mais tous les nombreux extraits que j'ai écouté sachant que j'ai le disque dans ma discothèque, reçu le lendemain de sa parution n'est pas de bonne augure sur le plan de la théâtralité au-delà des efforts perceptibles des chanteurs pour animer leurs rôles, notamment du côté de Lemieux et de DiDonato dans une moindre mesure.

Bonne soirée pour cet Ariodante, surtout grâce à Di Donato, vraiment excellente. La voix est belle, l'expression est juste, on peut éventuellement pinailler sur quelques vocalises, mais j'ai été très impressionné. Triomphe tout à fait mérité. Gauvin a mal commencé (voix engorgée, vibratello pénible), mais au bout d'une demi-heure les choses se sont mises en place et elle campé une Ginevra touchante et délicate.

Lemieux, que pourtant j'aime bien, m'a plus agacé qu'autre chose. Etre expressive, c'est bien, mais elle en oublie de chanter... Ce qu'on entend est souvent foutraque, à la limite du parlando parfois. Je sais bien que Polinesso est un méchant très bête à la Vil Coyote, mais je trouve qu'elle a un peu trop franchi les limites de la caricature.

Puertolas jolie, un poil aigre mais musicale, Phan élégant, seul Brook déçoit franchement dans son premier air, où il faisait un concours avec les cornistes pour savoir qui ferait le plus de fausses notes. Il se rattrape par la suite.

Curtis a été assez problématique. La première demi-heure a vraiment été pénible de mollesse, au point que je me suis dit que si ça continuait comme ça, je partais à l'entracte. Il s'est heureusement un peu réveillé ensuite, mais c'est resté "gentil". Je ne suis pas sûr au demeurant qu'un effectif aussi faible (14 cordes) soit adapté à une grande salle à l'acoustique un peu sèche comme le TCE. Si l'on ajoute à ça la quasi absence de vibrato aux cordes, on est victime une nouvelle fois du syndrome "plus le son est maigre et aigre, plus c'est authentique"... Minkowski, qui emploie plus de monde et laisse ses cordes employer le vibrato, obtient un résultat autrement plus convaincant. On ne me fera jamais gober que l'idéal sonore de nos ancêtres était un filet de vinaigre.

Stolzing a écrit:

Curtis a été assez problématique. La première demi-heure a vraiment été pénible de mollesse, au point que je me suis dit que si ça continuait comme ça, je partais à l'entracte. Il s'est heureusement un peu réveillé ensuite, mais c'est resté "gentil". Je ne suis pas sûr au demeurant qu'un effectif aussi faible (14 cordes) soit adapté à une grande salle à l'acoustique un peu sèche comme le TCE. Si l'on ajoute à ça la quasi absence de vibrato aux cordes, on est victime une nouvelle fois du syndrome "plus le son est maigre et aigre, plus c'est authentique"... Minkowski, qui emploie plus de monde et laisse ses cordes employer le vibrato, obtient un résultat autrement plus convaincant. On ne me fera jamais gober que l'idéal sonore de nos ancêtres était un filet de vinaigre.

Oui, et je crois qu'Haendel demandait très régulièrement des effectifs aussi larges que possibles. Dès qu'il trouvait les fonds nécessaires il étendait chaque pupitre (il y a même quelques effectifs qui m'avaient paru totalement extravagants pour la Water Music).

Aurele, si l'occasion se presente tu devrais ecouter Joyce en direct (dans une salle). Elle est un peu comme Anja Harteros dans ce sens la : les enregistrements ne lui rend pas justice. C'etait surtout evident avec son CD Rossini ou elle grelotte pas possible, tandis qu'au concert on n'entendait rien de cela et c'etait fabuleux. Dans une moindre mesure la meme observation s'applique a son dernier CD, Divo/Diva.
On ecoute ses CDs differemment apres la magie du concert -- et hier pendant l'entracte et apres le concert bcp des gens ont paye 40 eur pour ce nouvel Ariodante

Justement, sur une scene, Joyce rayonne une combinaison de gentillesse, de humilite, et de joie de vivre -- son charme est irresistible. Et puis ce souffle etonnant, et la voix si belle... On aime bien Joyce

Stolzing a écrit:

Lemieux, que pourtant j'aime bien, m'a plus agacé qu'autre chose. Etre expressive, c'est bien, mais elle en oublie de chanter... Ce qu'on entend est souvent foutraque, à la limite du parlando parfois. Je sais bien que Polinesso est un méchant très bête à la Vil Coyote, mais je trouve qu'elle a un peu trop franchi les limites de la caricature.

Son dernier air etait magnifiquement chante mais je suis totalement d'accord que ce cote "surjouer - pencher vers la caricature" chez Lemieux peut etre agacant pas moments. C'etait surtout le cas dans son recent Orlando Furioso au TCE.

Joyce est une personne adorable, facilement accessible et a une personnalité incroyable. Je le sais pour lui avoir déjà écrit des messages sur son facebook officiel ou par le biais de mails envoyés à partir de son adresse donnée sur son blog avec des réponses très rapides. En interview, cela se voit, sur scène aussi. Je me doute que l'entendre en live, cela doit être fantastique.

Je suis en désaccord avec bcp d'entre vous sur Karina qui pour moi a vocalement dominé le I. JDD est moins authentique mais tellement maîtresse que j'ai adoré son ariodante après un I à.oublier. Nicole Lemieux est toujours très expressive et contrairement à l'orlando f elle n'en a pas négligé les notes pour autant. Elle n'a pas le volume sonore d'yne soprano II (joyce) mais délivre un très beau son.

aurele a écrit:

Joyce est une personne adorable, facilement accessible et a une personnalité incroyable. Je le sais pour lui avoir déjà écrit des messages sur son facebook officiel ou par le biais de mails envoyés à partir de son adresse donnée sur son blog avec des réponses très rapides. En interview, cela se voit, sur scène aussi. Je me doute que l'entendre en live, cela doit être fantastique.

Pour l'avoir vue à la sortie des artistes après capuletti je te l'affirme. Pas besoin de discuter via un quelconque chat pour le savoir

Oui, Aurele, c'est ca ! Contrairement a bcp d'autres, elle est reellement comme ca -- tres professionnelle, consciente de ce qu'elle est dans le monde lyrique mais sans jamais se prendre trop au serieux; toujours sympa avec tout le monde (c'est parfois incroyable comment elle fait pour rester comme ca 100% du temps -- meme quand elle est epuisee.) Mais c'est surtout son amour pur pour la musique qu'elle chante qui seduit, ainsi que cette peche permanente pour progresser -- apprendre, s'ameliorer et explorer des nouvelles pistes. Un modele!


Sinon, ce soir le concert/opera au TCE pourrait etre tres bon aussi [Armida, Parsifal, Ariodante et on compte -- j'attends bcp d'Idomeneo par Braunschweig]
http://www.theatrechampselysees.fr/saison-detail.php?t=2&s=59
Si Les Vepres de ce soir ne vous tentent pas trop, sachez que les prix des meilleurs places sont actuellement largement reduits, et ca pourrait vous convaincre d'y aller
c.f. http://www.billetreduc.com/53430/evt.htm

Superbe concert ce soir, dans une salle au tiers vide, qui a fait un triomphe à l'orchestre, au choeur et aux 3solistes.
Pour ma part, les pièces sacrées no m'ont pas passionné mais les extraits des vêpres m'ont totalement emporté. Orchestre du Regio survolté, et les solistes...
Pertusi magnifique et souverain, plus à l'aise dans le medium et l'aigu que dans le grave mais globalement superbe.
Désaccord avec Calbo sur les deux autres :
kunde impressionnant et dans un style impeccable mais j'entends un léger voile sur sa voix, cela reste magnifique pour son âge.
Radvanovsky enfin sublime! déjà magnifique dans le bolero d'elena, dans lequel sa voix ample et souple fait des merveilles, elle est tout simplement impériale dans le trio final, bissé après un triomphe de la salle. Immense verdienne que nous avons là!

Ino a écrit:

Superbe concert ce soir, dans une salle au tiers vide, qui a fait un triomphe à l'orchestre, au choeur et aux 3solistes.
Pour ma part, les pièces sacrées no m'ont pas passionné mais les extraits des vêpres m'ont totalement emporté. Orchestre du Regio survolté, et les solistes...
Pertusi magnifique et souverain, plus à l'aise dans le medium et l'aigu que dans le grave mais globalement superbe.
Désaccord avec Calbo sur les deux autres :
kunde impressionnant et dans un style impeccable mais j'entends un léger voile sur sa voix, cela reste magnifique pour son âge.
Radvanovsky enfin sublime! déjà magnifique dans le bolero d'elena, dans lequel sa voix ample et souple fait des merveilles, elle est tout simplement impériale dans le trio final, bissé après un triomphe de la salle. Immense verdienne que nous avons là!

Je souscris totalement à ce qui est dit par Ino.
Soirée mémorable.
Kunde, gé-ni-al.
Et le chef s'est donné à fond !
J'étais au 3è rang de l'orchestre, pile au milieu. Idéal.

Verdi - Noseda : 25/05/2011

Théâtre des Champs Elysées, Paris


Quatre Pièces sacrées
I Vespri Sicilianni

Elena : Sondra Radvanovsky
Arrigo : Gregory Kunde
Proccida : Michele Pertusi

Orchestre et Choeur du Theatro Regio di Torino
Direciton : Gianandrea Noseda



La distribution, le programme (même si on a que des extraits des Vêpres...), le chef... tout cela m'a donné vraiment envie d'y aller à ce concert ! Et ça valait le coup !

En première partie, les Quatre Pièces Sacrées de Verdi... découverte pour moi... Composition fort intéressante, avec des contrastes frappants, depuis les passages a cappela jusqu'au explosions orchestrales. Les chœurs ne sont pas forcément tout à fait en place et homogènes, mais ils ont de belles couleurs. La direction de Noseda est assez intéressante, très contrastée. Malgré tout, j'ai quelque peu décroché par moments durant cette première partie.

En deuxième, on attaque donc les Vêpres... En italien donc, et en extraits.
On commence par une ouverture menée de main de maître par Noseda. Il insuffle une énergie telle dans cette partition, depuis les passages calmes jusqu'au galop final ! J'ai vraiment été emporté par ce rendu magistral ! Et cette tension dramatique va tenir le coup sur tous les extraits ! Il est impressionnant à voir diriger aussi l'énergie que Noseda communique à l'orchestre, il la dépense en gestes, en attitudes... et en grognements !! Vraiment un grand chef dans cet œuvre, qui confirme ce que j'avais déjà entendu de lui !
Arrive ensuite le grand air de Proccida. J'ai redécouvert Pertusi. Entendu dans La Sonnambula l'année dernière, j'étais resté sur ma faim. J'ai été plus convaincu ici, même si je préfère d'autres basses dans ce rôle. En effet, si la voix est belle, saine et souple, il lui manque à mon goût une stature plus imposante. L'autorité n'est pas vraiment là et le volume n'impressionne pas. Du coup, si ce qu'il propose est très beau, je suis resté en dehors de sa prestation...
On enchaîne sur un air d'Arrigo (qui est emprisonné...). Kunde est vraiment impressionnant. La voix n'est pas immense, avec un médium qui passe moyennement, mais un registre aigu qui claque ! Le timbre est toujours aussi beau par contre et l'interprète musical. Il propose un air magnifiquement nuancé et chanté, avec une belle prise de risque avec des aigus forts beaux mais quelque peu tendus !
Arrive Radvanovsky pour le Boléro... Que dire... c'est tout bonnement bluffant ! Non pas que ce soit totalement parfait techniquement... mais enthousiasme de la chanteuse est tel qu'on lui pardonne tout et qu'on est embarqué par cette joie de vivre, cette beauté vocale ! Car le timbre est toujours aussi beau, avec ce petit vibrato très serré, ces aigus superbes et ce timbre si personnel ! Elle se sort donc de presque toutes les embuches, et ses seuls petits défauts restent vraiment mineurs ! Et encore une fois, quel plaisir de chanter !
Pour finir la soirée, la scène finale... les trois solistes sont là, à chanter ensemble pour notre plus grand plaisir ! Kunde commence par une déclaration pleine de poésie, avec une magnifique montée en voix mixte sur le dernier adieu. Puis arrive le drame et entrent en jeu Elena et Proccida... et on se trouve face à un trio splendide, même si Radvanovsky de part son volume déséquilibre quelque peu la chose. Ténor et soprano nous proposent des montées dans l'aigu qui sonnent superbement, le tout avec une tension dramatique superbe !

Ovation au final, avec de nombreux rappels. Chanteurs, chef, orchestre et chœur semblent totalement à l'aise les uns avec les autres, se saluant d'un geste amical, se congratulant... le tout dans une ambiance bon enfant. Les rappels sont tellement longs que finalement, Noseda s'accoude à son pupitre, visiblement fort ému de l'accueil... et finit par monter sur son estrade ! S'en suit un petit jeu entre les 4 artistes... Pertusi s'en allait, se fait rappeler par le chef et Radvanovsky... Il arrive, mais n'ayant pas trop de place pour se placer devant l'orchestre, Noseda va lui en faire, Pertusi en profite pour prendre sa place sur le pupitre ! Du coup, Radvanovsky se faufile et quitte Kunde de l'autre côté du pupitre pour prendre la place de Pertusi ! Du coup, on se retrouve avec Radvanovsky seule, et les deux ennemis ensemble ! Le trio commence encore avec joie vu les rires des différents participants... mais rapidement le drame reprend sa place ! Le chef se démène, poussant l'orchestre dans ses retranchements... se retournant à un moment vers le public pour lui montrer à quel point il est fatigué ! Mais il termine le trio avec des effets différents de la première fois, encore plus grandiose ! Question voix, les chanteurs suivent le chef, donnant tout ce qu'ils ont ! Un magnifique bis donc, et le plaisir de voir ces 4 artistes prendre un immense plaisir à chanter ensemble et cette partition... Tout ce qu'on peut espérer, c'est qu'un jours, et sans trop tarder, Noseda nous enregistre ces Vêpres, avec une telle distribution. On aura alors une magnifique version italienne sûrement, mais d'une telle puissance !

je n'étais pas au TCE hier mais j'ai assisté à une représentation des Vêpres à Turin en mars dernier avec une distribution partiellement différente (extraordinaire Ildar Abdrakazov en Procida): moi aussi j'ai été bluffé par la direction de Noseda, d'un impact incroyable, avec notamment un finale du 3e acte totalement renversant. Il réussit à faire croire que cet opéra est le plus génial que Verdi ait jamais composé.
Le spectacle a été filmé par la RAI et une sortie DVD est annoncée, mais ça mériterait à mon sens aussi une parution en CD.

Oui, j'avais vu que ça devait sortir... mais j'ai peur de la mise en scène
Et puis on a pas Radvanovsky Elle était comment sa remplaçante? (désolé, on est HS...)

c'était Maria Agresta qui la remplaçait, je l'ai trouvée vraiment excellente, avec une voix plus italienne et plus idiomatique que Radvanovsky (et pour cause), un volume certes moins impressionnant (mais assez imposant tout de même), mais un aplomb incroyable. La mise en scène: c'était une transposition de l'action dans l'univers corrompu de l'Italie berlusconienne - la dénonciation de la main mise du pouvoir politique sur les médias était grinçante. Le public italien, assez conservateur, n'a pas trop apprécié que Procida chante "O tu Palermo" dans une décharge envahie par les poubelles napolitaines. Moi, j'ai trouvé le spectacle plutôt convaincant, et assez osé dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire de l'unité italienne, dans un pays où le Regietheater est pratiquement inconnu.

Ok! Je craignais un peu la mise en scène vu les photos... mais si il y a un discours derrière, une idée bien menée... pourquoi pas!
Et merci pour l'info sur Maria Agresta

Je note dans un petit coin pour quand il sortira!

Ino a écrit:

Superbe concert ce soir, dans une salle au tiers vide, qui a fait un triomphe à l'orchestre, au choeur et aux 3solistes.
Pour ma part, les pièces sacrées no m'ont pas passionné mais les extraits des vêpres m'ont totalement emporté. Orchestre du Regio survolté, et les solistes...
Pertusi magnifique et souverain, plus à l'aise dans le medium et l'aigu que dans le grave mais globalement superbe.
Désaccord avec Calbo sur les deux autres :
kunde impressionnant et dans un style impeccable mais j'entends un léger voile sur sa voix, cela reste magnifique pour son âge.
Radvanovsky enfin sublime! déjà magnifique dans le bolero d'elena, dans lequel sa voix ample et souple fait des merveilles, elle est tout simplement impériale dans le trio final, bissé après un triomphe de la salle. Immense verdienne que nous avons là!

Ou tu vois que je suis pas d'accord avec toi sur Kunde ? Il était sublime hier soir; ça n'avait rien à voir avec ce que j'ai vu et entendu dans Sémiramide ou il était fantomatique . Le chant de Kunde était solaire pendant toute cette seconde partie qui fut un régal. Par contre je ne suis pas d'accord du tout concernant Radvanovsky qui était bien terne dans le boléro avec un vibrato excessif et un chant très, trop, maniéré voire affecté qui ne m'a vraiment pas convaincu; en revanche elle était nettement plus à son aise dans le duo et dans le trio final des Vêpres. Pertusi a été souverain tant dans la scène de Procida que dans le duo avec Elena et dans le trio final . Et voir Noseda diriger en sautant sur son podium comme un cabri m'a beaucoup fait rire; le peps qu'il met dans sa direction est là aussi un régal

Polyeucte a écrit:

Verdi - Noseda : 25/05/2011

Théâtre des Champs Elysées, Paris


Quatre Pièces sacrées
I Vespri Sicilianni

Elena : Sondra Radvanovsky
Arrigo : Gregory Kunde
Proccida : Michele Pertusi

Orchestre et Choeur du Theatro Regio di Torino
Direciton : Gianandrea Noseda



La distribution, le programme (même si on a que des extraits des Vêpres...), le chef... tout cela m'a donné vraiment envie d'y aller à ce concert ! Et ça valait le coup !

En première partie, les Quatre Pièces Sacrées de Verdi... découverte pour moi... Composition fort intéressante, avec des contrastes frappants, depuis les passages a cappela jusqu'au explosions orchestrales. Les chœurs ne sont pas forcément tout à fait en place et homogènes, mais ils ont de belles couleurs. La direction de Noseda est assez intéressante, très contrastée. Malgré tout, j'ai quelque peu décroché par moments durant cette première partie.

En deuxième, on attaque donc les Vêpres... En italien donc, et en extraits.
On commence par une ouverture menée de main de maître par Noseda. Il insuffle une énergie telle dans cette partition, depuis les passages calmes jusqu'au galop final ! J'ai vraiment été emporté par ce rendu magistral ! Et cette tension dramatique va tenir le coup sur tous les extraits ! Il est impressionnant à voir diriger aussi l'énergie que Noseda communique à l'orchestre, il la dépense en gestes, en attitudes... et en grognements !! Vraiment un grand chef dans cet œuvre, qui confirme ce que j'avais déjà entendu de lui !
Arrive ensuite le grand air de Proccida. J'ai redécouvert Pertusi. Entendu dans La Sonnambula l'année dernière, j'étais resté sur ma faim. J'ai été plus convaincu ici, même si je préfère d'autres basses dans ce rôle. En effet, si la voix est belle, saine et souple, il lui manque à mon goût une stature plus imposante. L'autorité n'est pas vraiment là et le volume n'impressionne pas. Du coup, si ce qu'il propose est très beau, je suis resté en dehors de sa prestation...On enchaîne sur un air d'Arrigo (qui est emprisonné...). Kunde est vraiment impressionnant. La voix n'est pas immense, avec un médium qui passe moyennement, mais un registre aigu qui claque ! Le timbre est toujours aussi beau par contre et l'interprète musical. Il propose un air magnifiquement nuancé et chanté, avec une belle prise de risque avec des aigus forts beaux mais quelque peu tendus !
Arrive Radvanovsky pour le Boléro... Que dire... c'est tout bonnement bluffant ! Non pas que ce soit totalement parfait techniquement... mais enthousiasme de la chanteuse est tel qu'on lui pardonne tout et qu'on est embarqué par cette joie de vivre, cette beauté vocale ! Car le timbre est toujours aussi beau, avec ce petit vibrato très serré, ces aigus superbes et ce timbre si personnel ! Elle se sort donc de presque toutes les embuches, et ses seuls petits défauts restent vraiment mineurs ! Et encore une fois, quel plaisir de chanter !
Pour finir la soirée, la scène finale... les trois solistes sont là, à chanter ensemble pour notre plus grand plaisir ! Kunde commence par une déclaration pleine de poésie, avec une magnifique montée en voix mixte sur le dernier adieu. Puis arrive le drame et entrent en jeu Elena et Proccida... et on se trouve face à un trio splendide, même si Radvanovsky de part son volume déséquilibre quelque peu la chose. Ténor et soprano nous proposent des montées dans l'aigu qui sonnent superbement, le tout avec une tension dramatique superbe !

Ovation au final, avec de nombreux rappels. Chanteurs, chef, orchestre et chœur semblent totalement à l'aise les uns avec les autres, se saluant d'un geste amical, se congratulant... le tout dans une ambiance bon enfant. Les rappels sont tellement longs que finalement, Noseda s'accoude à son pupitre, visiblement fort ému de l'accueil... et finit par monter sur son estrade ! S'en suit un petit jeu entre les 4 artistes... Pertusi s'en allait, se fait rappeler par le chef et Radvanovsky... Il arrive, mais n'ayant pas trop de place pour se placer devant l'orchestre, Noseda va lui en faire, Pertusi en profite pour prendre sa place sur le pupitre ! Du coup, Radvanovsky se faufile et quitte Kunde de l'autre côté du pupitre pour prendre la place de Pertusi ! Du coup, on se retrouve avec Radvanovsky seule, et les deux ennemis ensemble ! Le trio commence encore avec joie vu les rires des différents participants... mais rapidement le drame reprend sa place ! Le chef se démène, poussant l'orchestre dans ses retranchements... se retournant à un moment vers le public pour lui montrer à quel point il est fatigué ! Mais il termine le trio avec des effets différents de la première fois, encore plus grandiose ! Question voix, les chanteurs suivent le chef, donnant tout ce qu'ils ont ! Un magnifique bis donc, et le plaisir de voir ces 4 artistes prendre un immense plaisir à chanter ensemble et cette partition... Tout ce qu'on peut espérer, c'est qu'un jours, et sans trop tarder, Noseda nous enregistre ces Vêpres, avec une telle distribution. On aura alors une magnifique version italienne sûrement, mais d'une telle puissance !

De toute façon Mimi Pertusi est conscient de ses limites et pour autant que je sache il n'a pas l'intention de courir au suicide en chantant le rôle intégral dans une production scénique. Je dois admettre que je me suis écroulée de rire en voyant ce sketche dont j'ai eu ensuite l'explication : avant de reprendre le trio final en bis, le chef avait parlé du boléro ce qui, s'il était effectivement passé à l'acte, m'aurait grandement mécontentée tant j'ai détesté cette interprétation

Tu parles de chant maniéré pour Radvanovsky dans le boléro... je ne vois pas du tout en quoi C'était au contraire je trouve hyper libre et vivant!
Après le vibrato, c'est sa marque de fabrique... on aime ou pas. Personnellement, je trouve ça magnifique ce grelot sur un timbre aussi sombre...
Mais ils ont bien fait de bisser le trio plutôt que le boléro... comme ça tout les trois pouvaient s'en donner à coeur joie!

Polyeucte a écrit:

Tu parles de chant maniéré pour Radvanovsky dans le boléro... je ne vois pas du tout en quoi C'était au contraire je trouve hyper libre et vivant!
Après le vibrato, c'est sa marque de fabrique... on aime ou pas. Personnellement, je trouve ça magnifique ce grelot sur un timbre aussi sombre...
Mais ils ont bien fait de bisser le trio plutôt que le boléro... comme ça tout les trois pouvaient s'en donner à coeur joie!

C'est mon avis et je ne suis d'ailleurs pas la seule à penser ça car en attendant Mimi à la sortie des artistes, j'ai discuté avec deux jeunes gens qui ont détesté encore plus que moi ce que Radvanovsky a fait dans le boléro. Vous savez que je n'aime guère remonter trop loin dans le passé, mais Callas et, plus récemment, Anderson à leur grande époque étaient souveraines dans cette scène.

calbo a écrit:

C'est mon avis et je ne suis d'ailleurs pas la seule à penser ça car en attendant Mimi à la sortie des artistes, j'ai discuté avec deux jeunes gens qui ont détesté encore plus que moi ce que Radvanovsky a fait dans le boléro. Vous savez que je n'aime guère remonter trop loin dans le passé, mais Callas et Anderson à leur grande époque étaient souveraines dans cette scène.

Bien sûr! Mais je ne le partage pas...
T'attendais Mireille Delunsch à la sortie?