Le "jazz-rock" au sens large (des années 60 à nos jours)

Un peu trop "prog" à mon goût, mais ça en jette.

Il y a même un petit côté "UZEB"qui m'amuse beaucoup .

C'est pour cela que je te l'ai conseillé : la sonorité d'ensemble très jazz-fusion 80's.

1974 – Herbie Hancock’s Headhunters Live in Germany

Herbie Hancock: keyboards, piano
Bennie Maupin: sax
Paul Jackson: el-bass
Mike Clark: drums
Bill Summer: percussion

01. Palm Grease
02. Sly
03. Butterfly
04. Spank A Lee
05. Chameleon

/watch?v=GAlejqkd-gg

Bombesque !!!

Pekka Pohjola : Pihkasilmä kaarnakorva (72)



Depuis le temps que je promettais d'aborder cette figure incontournable de la scène finlandaise... nous y voilà!

Pekka Pohjola est un bassiste virtuose et un compositeur/arrangeur à la dense et genéreuse inspiration mélodique.

Pihkasilmä kaarnakorva est son premier album solo (après avoir participé à deux albums du groupe Wigwam).

La musique proposée sur ce premier opus s'apparente à un jazz-rock cuivré, mélodique, élégant, raffiné et volontiers chambriste qui peut faire penser (en plus de l'évidente influence de Zappa) a ce que fera plus tard un groupe comme Miriodor.

Le morceau introductif Metsonpelia constitue un témoignage éloquent de ces caractéristiques, à peine amoindri par un duo basse/batterie qui confine au hors-sujet. Démarrant avec des accents de boogie, Virtojen Kiharat évolue très vite dans un style chambriste serti d'alliages sonores raffinés et de mélodies denses aux tournures folkloriques avant de s'achever au violon sur les rythmes de boogie du début. Une pièce superbe.
Armoton Idylli est une vignette narquoise (ici le rapprochement avec Miriodor s'impose vraiment) colorée de légères touches de clavecin du plus bel effet.
L'album s'achève avec le dyptiqueNipistys/Valittaja : si Nipistys reconduit avec brio les options chambristes et mélodiques des morceaux précédents, Valittaja s'attache à mettre en valeur les qualités de bassiste lyrique et volubile de Pohjola sur une trame qui mêle à la fois progression harmonique irrésistible et statisme envoûtant à la façon du fameux "Backwards" du Slightly All the Time de Soft Machine. Grand moment! Suit une coda très néo-classique à l'orgue.

Un album magnifique.  

@Benedictus,@Barbajuan,@Emeryck : chaleureusement recommandé  

Beaucoup de passages très plaisants .

Tu as aimé ?

J'ai trouvé ça plutôt bon et agréable.

Pekka Pohjola : Harakka Bialoipokku (74)



Deuxième opus de notre bassiste (ici également au piano).

Tout en reconduisant les options lyriques, cuivrées et chambristes du premier album, Harakka Bialoipokku laisse poindre ici ou là une pointe de mélancolie généralement absente de Pihkasilmä kaarnakorva.

Un disque de très haute tenue, entre une jovialité cuivrée marquée de splendides trouées lyriques (Ensimmäinen Aamu, Hereilläkin Uni Jatkuu),  des oscillations entre climats lugubres et marches triomphales (Huono Sää / Se Tanssii, Ja Näkee Unta) et des flaques de piano Wurlitzer soutenant un Coste Apetrea (guitariste de Samla Mammas Manna, un groupe étonnant dont il faudra parler un jour) au lyrisme pudique. Seul l'ultime morceau (Elämä Jatkuu) dépare au tableau d'excellence par excès de redondance.

Encore un enregistrement remarquable.  

@Benedictus, @Barbajuan, @Emeryck , @Thelonious :  

Pekka Pohjola : The Mathematician's Air Display (77)



@Benedictus,@Emeryck, @Barbajuan :  


* Encore un musicien passionnant dont on reparlera très bientôt...

Citation :

@Benedictus,@Emeryck, @Barbajuan

Il n'est pas pour moi, celui là ?



Et dire que j'ai méprisé ce guitariste pendant 15 ans .

Thelonious a écrit:

Citation :

@Benedictus,@Emeryck, @Barbajuan

Il n'est pas pour moi, celui là ?

C'est un disque clairement orienté prog (parfois proche d'Oldfield par endroits). J'ai pensé qu'il ne correspondait pas forcément à tes goûts. Si j'ai fait erreur, je te prie de m'en excuser.

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Tu méprises Holdsworth? il est pas assez bon?  

Citation :

J'ai pensé qu'il ne correspondait pas forcément à tes goûts. Si j'ai fait erreur, je te prie de m'en excuser. Wink

C'était une boutade. Je l'écouterai demain, histoire de voir.

Citation :

Tu méprises Holdsworth? il est pas assez bon?  Laughing

Non, c'était avant. J'ai, bêtement ignoré ces disque pendant de nombreuses années.
Il n'est pas bon...il est démoniaque, un phrasé unique, d'une densité incroyable.

Oui, son jeu est hallucinant de fluidité et d'imagination. Un authentique génie de l'instrument qui n'était jamais satisfait de lui-même (ses accès d'auto-dépréciation étaient légendaires ). Toutefois, je le préfère nettement en sideman qu'en solo.A ce titre, les disques suivants me semblent indispensables:

Soft Machine : Bundles
Jean-Luc Ponty : Enigmatic Ocean...hé oui
UK: UK
Tony Williams Lifetime : Believe It
Bruford : Feels Good to me
Bruford : One of a Kind
Gong : Gazeuse
Gong : Expression II (bien qu'Holdsworth ne joue pas sur toutes les plages)

• Pekka Pohjola: Pihkasilmä Kaarnakorva
Pekka Pohjola (piano, basse, violon, orgue, arrangements), Jukka Gustavson (orgue, piano), Risto Pensola (clarinette), Pekka Pöyry (flûte, saxophone soprano), Reino Laine (batterie)
Love Records, 1972

Très chouette! On est en effet aux confins du prog et du jazz. Je ne connais pas Miriodor, mais ça m’a en effet souvent fait penser à un Soft Machine (période Third / Fourth) mais avec une couleur très spécifiquement nordique, un peu folklorique, un peu archaïsante, et un souffle qui combine les longue envolées mélodiques et les moments contemplatifs.

(En revanche le bout de la Grande Porte de Kiev à l’orgue, à la toute fin, ça fait un peu WTF.)

C'est vrai que cette coda fait très "prog à gros sabots"...

Côté Miriodor, je peux te conseiller les remarquables Mekano (plus rock) et Avanti (plus jazzy).

Un excellent groupe!

Citation :

Jean-Luc Ponty : Enigmatic Ocean...hé oui  Mr.Red

Tout ça pour que je réécoute du Ponty . Tu peux te brosser Martine .

Tu ne sais pas ce que tu loupes, parce que niveau compos c'est un des plus grands sommets du jazz-rock ce disque.

Parce que tu crois qu'il n'est jamais passé entre mes oreilles délicates???

L'intérêt réside moins dans le jeu (un brin lisse, je te l'accorde) de Ponty que dans les compositions, les thèmes, les progressions harmoniques, les atmosphères...

Et Holdsworth assure comme un chef, c'est d'ailleurs lui qui clôt le disque.

Donne encore une chance à cet Enigmatic Ocean, on ne sait jamais.

Citation :

Donne encore une chance à cet Enigmatic Ocean, on ne sait jamais. Wink

Ce sera rien que la cinq ou sixième, mais promis, j'essaierai à nouveau .

Wlodek Gulkowski : Soundcheck (76)


Wlodek Gulkowski est un claviériste virtuose d'origine polonaise dont on a déjà croisé la route lorsque on a parlé de Made In Sweden, de Eero Koivistoinen et plus récemment de Pekka Pohjola. Sur ce disque de 76 il est accompagné de Anthony Jackson (basse) et de Steve Gadd (batterie), rien de moins que la rythmique de luxe d'Al Di Meola (ils feront merveille sur ses Elegant Gypsy et Casino). Les morceaux sont agréables, entraînants et/ou atmosphériques avec de superbes textures déployées par le brillant arsenal de claviers analogiques de Gulkowski. Ceci dit, force est de constater qu'il semble être meilleur instrumentiste que compositeur:les idées sont peu marquantes et les thèmes ne brillent pas par leur charisme. Bref, un disque qui n'usurpe pas son titre...

Snowball : Defroster (77)



Snowball est un groupe allemand composé d'ex-membres du groupe Passport (groupe dont il faudra bien parler un jour). C'est peu de dire que ce Defroster ne restera pas dans les annales du jazz-rock. Non content de proposer des compositions insipides, Snowball aggrave son cas en les lestant d'interventions vocales aussi inopportunes qu'embarrassantes et ça n'est pas le sympathique morceau-titre instrumental (et le joli Lilli Henry pour être juste) qui sera de nature à relever le niveau.

On passe son chemin...

Thelonious a écrit:

Citation :

Donne encore une chance à cet Enigmatic Ocean, on ne sait jamais.  Wink

Ce sera rien que la cinq ou sixième, mais promis, j'essaierai à nouveau .

Sinon, je pense que ce disque pourrait t'intéresser :

Dixie Dregs : What If (78)



à écouter en priorité : Odyssey et Night Meets Light

Steve Morse, grand guitariste et compositeur sous-estimé.

Excellent disque, très apaisé, ou on retrouve toutes les facettes du jeu de Holdsworth, un legato unique, une inventivité et la virtuosité bien sur.

T'aimes également les compos d'Holdsworth ?

Citation :

T'aimes également les compos d'Holdsworth ? bounce

Pas en bloc. Elles sont certes très fouillées mais cela est parfois un peu rigide.

Citation :

J'ai fini mon travail d'écoute et de réécoute de Ponty I don't want that.

Le premier disque que j'ai acheté de cet homme-là, c'est le "Live at Chene Park" (je commence souvent par la fin). J'avais trouvé ça sympa, sans plus, mais je me disais qu'un tel virtuose avait dû pondre des chefs-d’œuvre. J'ai remonté le temps, de décennie en décennie,  jusqu'à ses premiers enregistrements. Résultat, mitigé. Il y a, en effet, souvent de belles lignes mélodiques dans ses compos, mais il y a toujours un petit quelque chose qui fait que ça finit par sonner « cake » (là, niveau argumentaire, je suis au taquet). Attention, il y a tout de même quelques thèmes qui sortent du lot tel la suite Enigmatic Ocean…  Mais il y a aussi l’album Tchokola (ok,  Arrow ).

Comme improvisateur, c’est là que je suis le plus perplexe. C’est indéniable, il maitrise son biniou, mais question phrasé…Ça monte des gammes (il en connait 2 ou 3), ça les descend, un peu, beaucoup de pentatoniques. Au bout de quelques heures d’écoutes tu sais à l’avance exactement où il va.
Mais le pire, c’est au niveau de la dynamique, il n’y en pas, zéro relief. Je crois que c’est définitivement ce dernier point qui me « brusque » le plus.

J’en dresse un portrait noir, mais si j’avais un centième de son talent je serai un homme heureux. Le truc, c’est que si l’on compare à Didier king , bah il ne soutient pas la comparaison (même si il a lui aussi beaucoup de gimmick et que je te l’accorde, ce n’est pas un grand compositeur).

Ma dernière écoute, ce matin, d'Enigmatic Ocean, n'a pas vraiment fait évoluer ce que j'écrivais jadis. A la différence près que je l'ai écouté avec plus de bienveillance, donc j'y ai pris un peu plus de plaisir .

Merci pour ce retour.

OREGON - Ecotopia (1987)



Plus Ethno-Jazz que Jazz-Rock.

Classical Guitar, Twelve-String Guitar, Piano, Synthesizer – Ralph Towner
Double Bass – Glen Moore
English Horn, Oboe, Soprano Saxophone – Paul McCandless
Percussion, Tabla – Trilok Gurtu

J'ai surtout aimé les interventions musclées de Trilok. Pour le reste, c'est sympa, mais pas de quoi non plus faire un salto arrière.

Le morceau titre est très sympa, mais je préfère leur première période (Out of the woods/Roots in the Sky)...

Ce genre de mélanges stylistique abouti souvent à un rendu froid, désincarné, raté. Pas ici...
En hommage à une ville moribonde, Sylvain Daniel, inspiré, a construit, sur ces ruines, un superbe disque (ça c'est de la prose   ).
Les compos sont fortes et les Zicos  . Certaines ambiances m'ont rappelé le "The Lonely Bears" de Hymas et Bozzio (le sax n'y est pas étrangé).

CHOC Jazz Magazine, mais surtout CHOC Thelonious.

     

Pour les détails : https://www.discogs.com/fr/Sylvain-Daniel-PALIMPSESTE-Voyage-imaginaire-dans-les-ruines-de-Detroit/release/11784776

Miles Davis, On the Corner (1972)

Quel groove ! Certes c'est expérimental et Miles se fait très discret, mais l'atmosphère est très prenante.
Reste une question: que diable font ces tablas dans cet univers funk/afro/new York?

tartatane a écrit:

et Miles se fait très discret,

Pas tant que ça en fait, mais il avance masqué, avec trompette bouchée et électrifiée, on peut prendre ça pour un son de synthétiseur, beaucoup de critiques pourtant aguerris s'y sont laissés prendre en disant eux qu'il était quasiment absent

Mahavishnu Orchestra : Between Nothingness and Eternity+ Unreleased Tracks From Between Nothingness and Eternity (73)  



Je ne saurais trop insister sur le fait qu'il est absolument INDISPENSABLE de compléter Between Nothingness and Eternity par le CD comprenant les morceaux inédits (Unreleased Tracks) de ce live de 73.

Ces 100 minutes de concert sont un concentré d'intensité et de virtuosité rarement égalé (pour le rarement : les live de Zappa, Magma et King Crimson de la même époque).

La prestation du groupe laisse l'auditeur exsangue mais aussi perplexe (une fois qu'il a retrouvé ses esprits) :
une musique aussi démesurément prolixe et tonitruante peut-elle avoir un quelconque prolongement dans le temps? autrement dit, peut-elle mener à autre chose qu'a une impasse?
On peut presque se dire qu'il était dans l'ordre des choses que le groupe ce sépare rapidement après ce concert...


@Benedictus, @Emeryck,@Barbajuan, @Thelonious : OBLIGATOIRE      

Mais alors ça doit être très différent du Mahavishnu planant et gentil de The Inner Mounting Flame, non?

Planant et gentil The Inner Mounting Flame ?

J'ajoute que le live évoqué plus haut ne doublonnera aucunement les albums studio du Mahavishnu Orchestra: les titres joués en concert différent sensiblement des versions studio. De ce point de vue, le groupe se rattache clairement à la tradition du jazz...

Je n'ai pas réécouté ça depuis longtemps, mais dans mon souvenir, ça n'est pas franchement méchant - mais je confonds peut-être avec d'autres trucs fusion, genre Chick Corea.

J'ai tiqué parce que c'est un album particulièrement rêche et agressif, aussi bien au niveau du son que de l'interprétation. Limite crimsonien par endroits (d'ailleurs le disque à clairement influencé le Crimson 73-74).

Corea a un son plus policé et sensuel même si l'album Hymn of the 7th Galaxy (73), sur les brisées de cet Inner Mounting Flame volcanique, envoie du lourd...

Bon, il faudra que je réécoute, alors...

Mahavishnu Orchestra : The Inner Mounting Flame (71)



Le disque est si brut et intense qu'on croirait presque avoir affaire à un témoignage en "caméra embarquée" dans la salle de répétition du groupe.

Les compos, à la fois fouillées et basées sur des thématiques marquantes (Meeting of the Spirits, Vital Transformation, Dance of Maya), couplées à la prise de son abrasive et servies par une interprétation explosive, confèrent au disque un authentique caractère de brûlot.

Un classique du genre dont la flatteuse réputation n'est guère usurpée.  

Deux albums italiens de jazz-rock très chouettes

Bella Band - Bella Band (1976)



Spirale - Spirale (1974)



Le premier volontiers volubile et coloré, l'autre plus hypnotique (et plus jazz que rock, d'ailleurs).

Arnaud, Benedictus, ça peut vous intéresser.
(J'en profite pour remercier Arnaud pour ses dernières recommandations, j'ai des Pekka Pohjola sur le feu )

Tout le plaisir est pour moi.

Merci pour le conseil, je vais écouter ces 2 albums dont j'ignore tout.

Merci!
Je vais tâcher d'écouter ça. (Mais je dois d'abord écluser ces live du Mahavishnu Orchestra: fabuleux. Mais je me demande vraiment avec quelle autre ensemble de jazz rock beaucoup plus lisse et planant j'ai pu les confondre pendant toutes ces années - Return to Forever peut-être?)

Peut être les 2 premiers albums de Return to Forever avec Flora Purim...

Volker Kriegel : Mild Maniac (74)



Guitariste allemand ici entouré d'Eberhard Weber à la basse et de Rainer Bruninghaus au piano électrique (les 2 compères feront merveille dans le futur Colours).

Un album qui regarde clairement du côté de l'Amérique voire de "l'Americana" façon Pat Metheny, Gary Burton, Larry Coryell ou les Dixie Dregs. Ce style avenant et countrysant, magnifié par les superbes interventions de Rainer Bruninghaus (parfois proche d'un Hatfield and the North sur Schnellhörspiel), frise parfois l'inconsistance (The Visit).

Un album agréable et sans grande prétention...

arnaud bellemontagne a écrit:

Mahavishnu Orchestra : The Inner Mounting Flame (71)



Le disque est si brut et intense qu'on croirait presque avoir affaire à un témoignage en "caméra embarquée" dans la salle de répétition du groupe.

Les compos, à la fois fouillées et basées sur des thématiques marquantes (Meeting of the Spirits, Vital Transformation, Dance of Maya), couplées à la prise de son abrasive et servies par une interprétation explosive, confèrent au disque un authentique caractère de brûlot.

Un classique du genre dont la flatteuse réputation n'est guère usurpée.  

Ca faisait un moment que je ne l'avais écouté. C'est tellement intense, compacte que j'en reste sur les genoux.

Étonnamment, c'est essentiellement dans ce contexte que j'aime Billy Cobham. Par ailleurs, je le trouve plutôt surestimé.

Je continue ma cure...

Je l'ai écouté aussi hier, et j'ai eu la confirmation du souvenir que j'en avais gardé après mes premières écoutes: c'est vraiment pas mon truc

darkmagus a écrit:

Je l'ai écouté aussi hier, et j'ai eu la confirmation du souvenir que j'en avais gardé après mes premières écoutes: c'est vraiment pas mon truc  

C'est pas grave, on t'aime quand même .