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| | Bohuslav Martinů (1890-1959) | |
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Auteur | Message |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97791 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Dim 18 Déc 2016 - 22:23 | |
| La Passion GrecqueJe ne l'ai écoutée qu'une fois, et j'ai l'impression d'avoir emporté un peu d'eau au fond d'un sac de mousseline. Ce n'était pas néo, je crois. C'est peut-être très bien, mais je n'en conserve pas d'impressions précises. Symphonie n°4Honnêtement, c'est très très bien ; je ne peux pas prédire si tu aimeras, mais ce n'est vraiment pas de la mauvaise musique, et c'est assurément la plus personnelle des six (ma chouchoute étant la 1, mais la 4 gagne d'année en année). Messe… - Citation :
- Quand tu dis «Messe des Champs», c'est celle qu'on trouve aussi appelée en français «Messe au champ d’honneur» (Polní mše en VO), ou c'en est encore une autre?
Oui, c'est la première traduction que j'ai rencontrée et j'y suis resté fidèle, mais ce serait plutôt Messe au Champ, pour être plus précis. C'est en tout cas bien celle-là. Je n'aime pas beaucoup (ça fait vraiment pré-minimaliste cette fois), mais c'est très neuf et troublant. Fresques de Piero della FrancescaPas fanatique des Fresques : on est entre le postromantisme doux façon Hindemith et une veine plus Milhaud. Entre les Böcklin de Reger et les symphonies de Milhaud, ce n'est pas trop mon univers (ni le tien, a priori). |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91334 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Dim 18 Déc 2016 - 22:59 | |
| Je confirme pour Juliette: je ne suis vraiment pas fan de Martinu, mais Juliette, c'est plus que chouette. |
| | | starluc Mélomaniaque
Nombre de messages : 951 Date d'inscription : 13/08/2013
| | | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Mer 28 Déc 2016 - 23:39 | |
| • Symphonies nº3, H 299 et nº4, H 305Bryden Thomson / Royal Scottish National Orchestra Glasgow, IX.1989• Symphonies nº2, H 295 et nº6 «Fantaisies symphoniques», H 343Bryden Thomson / Royal Scottish National Orchestra Glasgow, VIII.1990 ChandosLes 2 et 3 sont bien, mais disons que, pour des raisons assez différentes, elles correspondent un peu moins étroitement à mes goûts. L’atmosphère de la 2 est un peu trop enjouée pour moi et l’œuvre joue un peu trop sur l’élément mélodique, ce qui certes lui confère davantage de fluidité et de simplicité qu’à la 1 (dont il reste néanmoins de très belles superpositions de couleurs et de textures dans les percussions et la petite harmonie, cela dit). L’atmosphère plus sombre de la 3 pourrait davantage me plaire, mais là c’est plutôt l’écriture qui me convainc moins: orchestration plus opaque, avec moins de superpositions et plus de poids aux cordes; composition essentiellement mélodique mais dans un genre déclamatoire et qui tourne un peu en rond; harmonie très chromatique mais sans le tissus polytonal qui la sous-tendait dans les 1 et 2. Au fond, c’est déjà l’univers et le langage de la 5 (que je n’avais pas trop aimée). La 4 est effectivement très surprenante, avec son côté patchwork, mais qui me laisse du coup assez partagé: par moments, je suis enthousiasmé par la sinuosité tendue et les couleurs fauves; mais parfois, je trouve ça un peu décousu et bruyant. Ça n’en reste pas moins une œuvre réussie (là où la Symphonie concertante de Schmitt, qui s’en rapproche par bien des aspects, m’avait paru ratée). À réécouter, en tous cas (je vais peut-être tenter la version Weller / Orchestre National de Belgique). La 6, c’est un peu comme la 5, je trouve: orchestration plus compacte, langage harmonique plus sommaire, coupe assez formelle, expressivité essentiellement mélodique oscillant entre un lyrisme assez facile et une «violence moderne» assez conventionnelle. • Messe au champ d’honneur [Polní mše], H 279¹. Les Fresques de Piero della Francesca, H 352Sir Charles Mackerras / Orchestre Symphonique de la Radio de Prague; Václav Zítek (baryton), Chœur de la Philharmonie Tchèque / Lubomír Mátl¹. Prague, II.1982 & I.1984¹ SupraphonEn effet, la Messe est assez surprenante par moments, dans ce qu’elle préfigure un certain minimalisme (les ostinati, les formules harmoniques qui se répètent), mais ça ne me semble pas non plus être la couleur dominante de cette œuvre - la partie de baryton, l’écriture pour harmonie, assez frustes, m’ont fait surtout penser à une Messe glagolitique en plus sommaire. Globalement, j’ai trouvé ça franchement abrasif et pas très passionnant. Si elles ne m’ont pas paru aussi pénibles, les Fresques ne m’ont pas non plus passionné outre mesure. Intrinsèquement, j’ai trouvé ça plutôt grandiloquent, avec une orchestration un peu épaisse et démonstrative; cela dit, j’imagine que si l’on accepte ce genre de langage, ça doit effectivement avoir un certain impact immédiat. Quant à l’évocation... je ne vois pas trop le rapport avec les fresques d’Arezzo (ça me ferait plutôt penser au De Chirico des années 60). |
| | | Oriane Mélomaniaque
Nombre de messages : 1869 Age : 33 Localisation : Orléans-Paris Date d'inscription : 21/07/2013
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Jeu 29 Déc 2016 - 0:18 | |
| Benedictus, si je ne trompe pas :
"Polní" est un adjectif dérivé de "pole", qui signifie aussi bien "le champ agricole" que "le champ de batailles". J'imagine qu'en traduisant "Polní mše" par "Messe des champs", ils ont voulu conserver cette ambiguïté! Littéralement, il s'agit à la fois de la "messe champêtre" et de la "messe du champ d'honneur". |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Jeu 29 Déc 2016 - 10:49 | |
| Mais d'après le contexte, la connotation martiale semble tout de même s'imposer: composée en 1939, l'œuvre est dédiée aux volontaires tchèques engagés dans l'armée française (des gens pas rancuniers, parce que, bon, après Munich...) |
| | | Oriane Mélomaniaque
Nombre de messages : 1869 Age : 33 Localisation : Orléans-Paris Date d'inscription : 21/07/2013
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Jeu 29 Déc 2016 - 11:20 | |
| Ah ben justement, en contexte militaire, "polní" est un peu un synonyme de "martial", me semble-t-il. Ça qualifie ce qui est relatif au soldat, au combat ...
Voilà, je voulais juste expliquer pourquoi il n'était pas étrange de trouver plusieurs traductions du titre. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Jeu 29 Déc 2016 - 12:34 | |
| Merci pour toutes ces précisions. |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14359 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Ven 30 Déc 2016 - 1:17 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Je réécoute les symphonies de Martinů aujourd'hui. Je ne voudrais pas insister, n'est-ce pas, mais c'est tout de même franchement majeur, et susceptible de plaire à beaucoup de monde.
C'est une musique très riche et complexe, mais aussi très mélodique et colorée. Avec des ingrédients très divers. On entend un peu de Schreker, un peu de soviétique, un peu de Brahms parfois, le piano vient animer le discours, beaucoup de motifs tournoyants...
C'est à entendre absolument, une voix singulière. Au niveau des textures et de l'invention, j'aurais envie de penser au Sacre intégré dans une symphonie postromantique, quelque chose de proprement impossible. N'est-ce pas Ansermet qui a dit un jour que Martinu est le plus symphoniste de tous les compositeurs de sa génération ? |
| | | Marchoukrev Mélomane averti
Nombre de messages : 445 Age : 28 Localisation : Entre Paris et les Hauts-de-France Date d'inscription : 14/08/2013
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Mar 30 Mai 2017 - 13:12 | |
| Je laisse cette courte analyse de la Première Symphonie à l'appréciation des augustes utilisateurs de ce forum. La Première Symphonie de Martinů fut commencée en mai 1942 et créée le 13 novembre suivant par l’Orchestre Symphonique de Boston, que dirigeait Serge Koussevitzky. Celui-ci avait aidé le musicien tchèque à s’installer aux États-Unis et porta son œuvre au triomphe. Un succès éclatant et mérité puisqu’il s’agit de l’une des plus belles créations du compositeur. En effet, cette Première Symphonie se caractérise par sa grandeur épique et la qualité de son inspiration. Comme les suivantes, elle renonce à l’unité tonale et emploie la « tonalité évolutive ». Par ailleurs, elle comporte les quatre mouvements traditionnels et adjoint un piano à l’orchestre.
I) Moderato La symphonie commence par un Moderato, que précède une mystérieuse introduction. Celle-ci amène le thème principal aux cordes. On peut remarquer que ce premier motif mélodique est dérivé du Dies irae, une façon de rappeler que l’œuvre est dédiée à feu Madame Koussevitzky. Ce thème se déploie librement et donne l’impression d’ondoyer à l’infini. De fait, nulle forme sonate ici mais un développement libre, presque « bio-logique » car constitué de multiples cellules rythmiques. Les cordes divisées ajoutent à cette impression d’enchevêtrement sonore. De leurs côtés, les bois font entendre des mélodies pastorales évoquant la somptueuse campagne de Bohême. À la fin de cette fresque épique et parfaitement ciselée, ces thèmes rayonnants éclipsent le motif macabre du début en un superbe si majeur. C’est alors que les mystérieux accords de l’introduction reparaissent et concluent le mouvement dans le calme.
II) Scherzo Le passage qui suit est un vigoureux scherzo à 3/4, dans lequel le piano joue un rôle rythmique important. En son centre, il comporte un solo de hautbois aux allures de danse populaire. Ce passage plus détendu introduit la coda, particulièrement enivrante avec ses rythmes décalés. Martinů enchaîne avec le Trio. Il s’agit d’un Poco moderato pastoral, dans lequel les bois et le piano ont la part belle. De fait, ce court passage ne fait pas intervenir les cordes. Mais cette atmosphère rieuse et paisible ne dure pas longtemps puisque le scherzo « beethovénien » est intégralement repris.
III) Largo Ce mouvement lent à 3/2 constitue le sommet expressif de la symphonie. Il s’agit d’un véritable thrène : les cordes énoncent un douloureux chant funèbre, tandis que le piano rythme les lamentations. Nul doute que ce passage crépusculaire constitue la première réaction de Martinů au massacre de Lidice, un village tchèque anéanti par les Nazis le 10 juin 1942. Il se peut aussi que le souvenir de Vitězslava Kaprálová (3) hante ces pages. Quoi qu’il en soit, le mouvement poursuit sa marche inexorable et atteint un passage plus onirique, sorte de triste réminiscence du temps jadis. C’est alors que le thème de déploration refait surface aux cordes et que le chant funèbre reprend de plus belle, marqué par des coups de timbale péremptoires. Le Largo s’achève en mi mineur, dans une atmosphère proche de l’introduction du premier mouvement (on retrouve les mêmes figures cadentielles du piano).
IV) Finale. Allegro non troppo Des rythmes pointés introduisent le finale, de forme libre bien que globalement inspirée du rondo. Le « refrain » est exposé par les bois et le piano, que suivent les cordes. Arrive un thème extraordinaire, d’allure presque jazzy. D’ailleurs, ce mouve-ment tout entier fait preuve d’une invention mélodique exceptionnelle, le « refrain » séparant des couplets d’un naturel et d’une fantaisie remarquables. Ainsi, on peut entendre de multiples allusions à la Bohême, parmi lesquelles des danses ou des chants populaires. Au centre du mouvement, une quarantaine de mesures retrouvent l’atmosphère du premier mouvement (mais sans le citer textuellement). Toutefois, cette accalmie ne dure pas et la débauche orchestrale reprend de plus belle. La coda est triomphante et fait éclater si bémol majeur dans un véritable tourbillon sonore. Cette analyse maison est probablement perfectible et très incomplète mais je pensais que cela pouvait intéresser (et créer des vocations concernant Martinů, un compositeur que j'apprécie de plus en plus). La version originale est disponible sur mon blog : http://musiquecritiques.blogspot.fr/2017/05/martinu-premiere-symphonie.html |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97791 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Mar 30 Mai 2017 - 13:32 | |
| Merci, je tenterai la prochaine réécoute avec ton guide (ce qui ne saurait arriver tard, j'aime beaucoup revenir à celle-là). |
| | | TragicSymph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2153 Age : 32 Date d'inscription : 23/12/2010
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Mer 31 Mai 2017 - 8:42 | |
| Oui, je vous rejoins tout à fait, très belle symphonie. Rien que l'introduction... J'aime aussi énormément la Quatrième, vers laquelle dois-je me tourner en priorité parmi les autres ? |
| | | Marchoukrev Mélomane averti
Nombre de messages : 445 Age : 28 Localisation : Entre Paris et les Hauts-de-France Date d'inscription : 14/08/2013
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Mer 31 Mai 2017 - 9:10 | |
| Spontanément je dirais la deux ou la trois. Les cinq et six sont un peu moins originales je trouve... En tout cas j'ai moins accroché. Mes préférées restent la Première et la Quatrième. |
| | | sergio Mélomane averti
Nombre de messages : 338 Date d'inscription : 19/07/2010
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Ven 11 Aoû 2017 - 15:03 | |
| Essayé à plusieurs reprises d'apprécier les quatuors à cordes mais j'ai vraiment du mal à maintenir l'intérêt avec cette musique.... Ca court en permanence à perdre haleine mais je trouve ça assez creux avec la désagréable impression que cela ne va nulle part... J'ai plusieurs fois pensé à un poulet sans tête qui continue néanmoins à courir ! |
| | | greg skywalker Mélomaniaque
Nombre de messages : 1013 Date d'inscription : 06/08/2010
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Sam 12 Aoû 2017 - 10:51 | |
| - sergio a écrit:
- Essayé à plusieurs reprises d'apprécier les quatuors à cordes mais j'ai vraiment du mal à maintenir l'intérêt avec cette musique.... Ca court en permanence à perdre haleine mais je trouve ça assez creux avec la désagréable impression que cela ne va nulle part... J'ai plusieurs fois pensé à un poulet sans tête qui continue néanmoins à courir !
Je comprends , pas mal d'oeuvres de Martinu ont une impulsion rythmique "obstinée" . pêut-etre essayer un versant plus lyrique : les 2 concertos pour violoncelle , et dans la musique de chambre essaie le nonette h 374 ou le deuxième quintette avec piano et Madrigals for Violin & Viola, H. 313 (surtout les mvts lents ! ) , et coté scène la passion greque et Juliette |
| | | greg skywalker Mélomaniaque
Nombre de messages : 1013 Date d'inscription : 06/08/2010
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Jeu 21 Sep 2017 - 17:09 | |
| Une curiosité : Le Raid merveilleux , Ballet mécanique (1927) court ballet , un hommage pour la tentative tragique ratée de Nungesser & Coli de franchir l'atlantique 2 semaines avant Linbergh . ni tchèque , ni Jazz ( comme "la revue de cuisine") , c'est davantage du Stravinky , plus abstrait que Riisager (T DOXC, Poème mécanique, Op. 13 (1926) ! ). je trouve ça très bien |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| | | | greg skywalker Mélomaniaque
Nombre de messages : 1013 Date d'inscription : 06/08/2010
| | | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Lun 7 Jan 2019 - 14:39 | |
| Il avait été question, dans le fil dédié, des versions française, allemande et tchèque de Juliette. Je viens de découvrir qu'il existe aussi des «versions originales en anglais» de La Passion grecque et de L'Épopée de Gilgamesh, et qu'elles ont été récemment enregistrées (la première chez Oehms, par Kaftan à Graz, la seconde chez Supraphon par Honeck à Prague.) Quelqu'un connaît? |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97791 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Lun 7 Jan 2019 - 15:27 | |
| Oui, j'ai entendu ça (pas dans la version Kaftan, en revanche). Je trouve ça assez terne, ça manque un peu de saveur… aussi bien du point de vue des partitions elles-mêmes que de la prosodie de l'anglais. |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14390 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Lun 7 Jan 2019 - 16:48 | |
| - Benedictus a écrit:
- Il avait été question, dans le fil dédié, des versions française, allemande et tchèque de Juliette. Je viens de découvrir qu'il existe aussi des «versions originales en anglais» de La Passion grecque et de L'Épopée de Gilgamesh, et qu'elles ont été récemment enregistrées (la première chez Oehms, par Kaftan à Graz, la seconde chez Supraphon par Honeck à Prague.) Quelqu'un connaît?
Qu'entends-tu par "«versions originales en anglais» ? Parce que la version Mackerras de La Passion grecque est en anglais . |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Lun 7 Jan 2019 - 17:01 | |
| Je n'ai toujours pas écouté la version Mackerras... En revanche, les versions Bělohlávek et Košler de Gilgamesh sont chantées en tchèque (mais avec un récitant en anglais chez Bělohlávek.) |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Dim 5 Mai 2019 - 11:39 | |
| Sortie récente de la pianiste Mari Nakamuraqui me permet de découvrir ce petit cycle de trois pièces pour piano : Papillons et Oiseaux de paradisSublime ! – Les Papillons et les Fleurs– Les Papillons et les Oiseaux du paradis– Les Oiseaux de paradis sur la MerDans les deux (et même la troisième pièce), on est très sensiblement chez le Maurice Ravel des Miroirs ; la troisième pièce surtout étonne en allant chercher, c'est sublime, dans les mouvements hiératiques et spirituels d'accords à la Via Crucis de Franz Liszt ! le dialogue entre les deux est franchement savoureux. Et ce cycle est à conseiller ! Un Bohuslav Martinů hédoniste et enivrant ! De vraies pépites ! |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Lun 10 Juin 2019 - 22:42 | |
| • Symphonie nº4, H 305Walter Weller / Orchestre National de Belgique Bruxelles, VII.2007 Fuga LiberaDécidément une œuvre d’une très grande singularité, qui, dans sa globalité, ne ressemble à rien de connu à son époque: Martinů y donne l’impression d’inventer à la fois son langage et sa forme à chaque mesure (ou du moins à chaque section): ça bifurque sans cesse, passant d’une espèce de polytonalité sinueuse (qui ferait presque penser à Schreker) à d’étonnantes sections proto-minimalistes avec des boucles répétitives qui tournoient, de strates modalisantes aux couleurs fauves qui évoqueraient un peu certaines musiques françaises des années 30 (Roussel, Schmitt, Koechlin, les «Jeune France») à des fanfares décalées entre Janáček et Milhaud... Lors de ma première écoute, l’aspect décousu de la chose et ses côtés un peu gueulards m’avaient plutôt rebuté, mais à la réécoute, ça me séduit de plus en plus (même si l’atmosphère d’ensemble reste un peu trop lumineuse et positive pour être totalement ma came.) Je me demande aussi si l’élan frontal qu’y imprime Weller n’y est pas pour quelque chose (j’avais découvert l’œuvre avec Thompson.) |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Lun 10 Juin 2019 - 23:20 | |
| Content de lire ça !, et tout à fait d'accord sur les qualités de Walter Weller dans ce répertoire, auquel je me suis attaché. Je le crois assez idéal ! C'est–à–dire que j'ai découvert le Martinu orchestral avec cet album et cette Symphonie n°2 ! Le Second mouvement Allegro vivo a sacrément impressionné le jeune auditeur que j'étais ^^ , qui cherchait à s'en mettre plein les oreilles (évidemment...). Weller a aussi enregistré la Symphonie n°1 si tu ne connais pas déjà . |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Lun 10 Juin 2019 - 23:30 | |
| - Rav–phaël a écrit:
- C'est–à–dire que j'ai découvert le Martinu orchestral avec cet album et cette Symphonie n°2 ! Le Second mouvement Allegro vivo a sacrément impressionné le jeune auditeur que j'étais ^^ , qui cherchait à s'en mettre plein les oreilles (évidemment...).
Tu veux dire la 4ᵉ? - Rav–phaël a écrit:
- Weller a aussi enregistré la Symphonie n°1 si tu ne connais pas déjà .
Non, mais je vais chercher ça! (En revanche, j'aime déjà beaucoup la 1ᵉ.) |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Lun 10 Juin 2019 - 23:34 | |
| Oui, pardon, comme je viens de passer ces dernières heures avec la Symphonie n°2 de Florent Schmitt, et que, toujours, j'écris vite... Je parle bien de cette 4e de Martinu. |
| | | Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Dim 22 Déc 2019 - 13:03 | |
| J'ai donc écouté les 6 symphonies plusieurs fois la semaine écoulée (Bělohlávek / BBC), et je retiens vraiment la 1re symphonie et la 4e symphonie (et aussi la 3e symphonie, j'adore le Largo). Pour le coup, la 1re est assez tourmentée et me plaît beaucoup. Surtout, elle pose les bases d'un langage que l'on retrouve dans tout le corpus, et de tournures harmoniques ou de tics. Je crois avoir lu de tels commentaires sur Poulenc, j'ai trouvé cela flagrant chez Martinů. Pour citer un exemple, l'espèce de glissando, délicieusement mystérieux, qui ouvre et irrigue la 1re me donne l'impression d'être toujours cité dans le symphonies suivantes, en accéléré dès l'ouverture de la 2e (au piano) ou au ralenti dans la fin du Largo de la 3e. La 4e symphonie me semble une excellente synthèse des deux précédentes, là où la 2e est dans l'ensemble plutôt joyeuse, avec des accents de kermesse, et la 3e est bien sombre mais fort belle. Son ouverture est tourbillonante et souriante, son Allegro martial chavire de l'inquiétude au à la fête. Si le Largo est fort beau mais moins marquant qu'ailleurs, le Poco Allegro final est une sorte de conflagration de tous les gestes du compositeur. On ne s'ennuie pas une seconde ! Les deux dernières, composées longtemps après les quatre premières, me semblent bien plus académiques et ne m'ont vraiment laissé aucun souvenir.
C'est dans l'ensemble très coloré et motorique, j'ai vraiment adoré, merci encore de ces formidables découvertes.
Dernière édition par Mefistofele le Dim 22 Déc 2019 - 13:30, édité 1 fois |
| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2013 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Dim 22 Déc 2019 - 13:29 | |
| J'avais dit aussi il y a quelques jours que je parlerais de ces symphonies de Martinu après les avoir écoutées, je me suis finalement abstenu ... tout simplement parce que je n'ai pas trouvé grand chose d'intéressant à en dire. C'est de la musique qui me plait, mais qui ne laisse pas non plus une marque très forte sur moi, et les symphonies sont suffisamment proches les unes des autres pour que je ne trouve pas grand chose de particulier à signaler sur l'une ou l'autre. Pour information, j'ai particulièrement apprécié tout de même la Première et plus curieusement peut-être (en tout cas au vu des avis précédents) la Sixième même si je trouve que dans les dernières Martinu se contente de plus en plus de tourner autour des mêmes formules ressassées de façon un peu trop systématique (ce qui ne m'empêche donc pas de trouver cette dernière plus prenante que les deux précédentes, je ne saurais pas vraiment dire pourquoi !). |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91334 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Ven 15 Juil 2022 - 23:28 | |
| Pour ceux qui comme moi pensent ne pas trop aimer Martinů (hormis surtout Juliette jusqu'ici pour ma part), je vous recommande 3 oeuvres de jeunesse que j'ai beaucoup aimées:
- Nuits magiques pour soprano et orchestre H 118 (il y a un enregistrement de Kateřina Kněžíková dirigé par Robert Jindra, couplé avec du Szymanowski, Ravel et Duparc, très beau disque!) dans une veine assez impressionniste et scintillante
- Stín (The Shadow) H 102, ballet en un acte, là c'est carrément du R.Strauss en long et en large, très beau et très réussi (1er enregistrement mondial dirigé par Ian Hobson, Early orchestral works, vol.2)
- Míjející půlnoc (Vanishing midnight) H 131, magnifique poème symphonique, un peu plus proche du Martinů de la maturité peut-être, mais plus impressionniste, voire proche du Bartok du Prince de bois par moments ou de certains poèmes symphoniques de Suk, son professeur (toujours chez Hobson, vol.3)
J'ajoute que les volumes 2 et 3 d'Hobson sont passionnants d'un bout à l'autre et magnifiquement enregistrés. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Ven 15 Juil 2022 - 23:58 | |
| - Xavier a écrit:
- Pour ceux qui comme moi pensent ne pas trop aimer Martinů (hormis surtout Juliette jusqu'ici pour ma part)
Même pas les quatre premières symphonies? |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91334 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Sam 16 Juil 2022 - 0:00 | |
| Bof... oui c'est bien, mais ça ne me touche pas, je n'y reviens à peu près jamais. (je réessaie de temps à autre, sans plus de succès) |
| | | darkmagus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2502 Localisation : sud-est Date d'inscription : 04/10/2013
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Sam 16 Juil 2022 - 13:51 | |
| - Xavier a écrit:
- Pour ceux qui comme moi pensent ne pas trop aimer Martinů (hormis surtout Juliette jusqu'ici pour ma part)
Même pas les quatuors à cordes ? |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91334 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Sam 16 Juil 2022 - 13:58 | |
| Pas essayé. Il faut dire que j'avais un peu abandonné pour Martinu... bien m'en a pris d'essayer les oeuvres de jeunesse. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97791 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Dim 17 Juil 2022 - 13:00 | |
| Merci pour tes conseils ! Toccata Classics fait un travail formidable de défrichage des « petits répertoires », y compris dans le domaine orchestral… mais ils publient tellement qu'il n'est pas facile de suivre ! (Et ce sont des œuvres souvent moins ambitieuses que celles publiées par CPO.) J'irai donc réécouter les Nuits Magiques, le reste je ne connais pas encore. J'ai donc écouté L'Ombre ce matin… l'aspect richardstraussien n'est quand même pas omniprésent. Très audible (plutôt son versant galant Rosenkavalier) dans le Lento et le Moderato, mais pour le reste je suis surpris que ça te plaise autant, je l'avoue ! Par rapport aux symphonies ou aux quatuors, c'est effectivement moins nourrissant… ! Martinů – Œuvres de jeunesse vol.2 : L’Ombre (ballet) – Sinfonia Varsovia, Ian Hobson (Toccata Classics 2016) :hearts:→ Quelques traits harmoniques rappellent le Rosenkavalier, au sein d’un orchestre souvent dévolu aux cordes seules et déjà marqué par un néoclassicisme typique du compositeur. De très beaux moments, comme le Lento ou le Moderato (les plus straussiens justement). |
| | | Iskender Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2588 Age : 56 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 11/08/2009
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Dim 17 Juil 2022 - 17:22 | |
| J'ai un peu le même rapport compliqué avec Martinů. J'avais fini par accrocher aux symphonies 1 & 4 grâce aux interprétations de Cornelius Meister, mais sans non plus avoir une envie régulière d'y retourner. Pareil pour les quatuors : le 5 est considéré comme son chef-d'œuvre du corpus, j'avais fini par le trouver génial lors d'une écoute qui n'était pas la première, et en y retournant je n'ai pas retrouvé mes marques et n'ai plus accroché. Pareil avec les Paraboles. C'est assez étrange, c'est sans doute le seul compositeur avec qui j'ai ce genre d'expérience.
Bref ces conseils sont les bienvenus. J'ai beaucoup aimé Vanishing midnight H.131. Outre les influences déjà citées, j'ai trouvé des accents Pelléassiens dans le 1er volet, et dans le 2ème, cette façon d'exploiter à fond une cellule mélodique très bien inspirée en la répétant à maintes reprises sans redondance, le tout sur des harmonies très "françaises", ça m'a fait beaucoup penser à Jean Cras. C'est d'ailleurs la partie que j'ai préférée. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97791 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Lun 18 Juil 2022 - 15:19 | |
| - Iskender a écrit:
- J'ai un peu le même rapport compliqué avec Martinů. J'avais fini par accrocher aux symphonies 1 & 4 grâce aux interprétations de Cornelius Meister, mais sans non plus avoir une envie régulière d'y retourner. Pareil pour les quatuors : le 5 est considéré comme son chef-d'œuvre du corpus, j'avais fini par le trouver génial lors d'une écoute qui n'était pas la première, et en y retournant je n'ai pas retrouvé mes marques et n'ai plus accroché. Pareil avec les Paraboles. C'est assez étrange, c'est sans doute le seul compositeur avec qui j'ai ce genre d'expérience.
Bref ces conseils sont les bienvenus. J'ai beaucoup aimé Vanishing midnight H.131. Outre les influences déjà citées, j'ai trouvé des accents Pelléassiens dans le 1er volet, et dans le 2ème, cette façon d'exploiter à fond une cellule mélodique très bien inspirée en la répétant à maintes reprises sans redondance, le tout sur des harmonies très "françaises", ça m'a fait beaucoup penser à Jean Cras. C'est d'ailleurs la partie que j'ai préférée. Effectivement, très séduit moi aussi par ce troisième disque ! Martinů – Œuvres orchestrales de jeunesse, vol.3 : Vanishing Midnight – Sinfonia Varsovia, Ian Hobson (Toccata Classics) :hearts::hearts:On y sent bel et bien les influences plus ambitieuses ! Pareil pour la petite cantate qui suit, vraiment remarquable. |
| | | Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Dim 24 Juil 2022 - 22:25 | |
| Écoute suite aux recommandations de Xavier des disques 2 et 3 chez Toccata (autre label chouchou), et je suis également sous le charme. Beaucoup aimé le ballet Stin, dont l'aspect Richard S. m'échappe totalement.* J'y entends du Stravinsky des débuts, du Debussy (beaucoup), du Roussel dénervé. Magnifique ambiance de conte sans trop de tropismes russes. La Ballade en Île des Morts avec trompette rauque sur le dessus m'a emballé, l'orchestration de Vanishing Midnight m'a positivement intoxiqué (le poème est peut-être un peu trop long si je devais émettre un reproche). Quoi qu'il en soit, heureuse découverte ! *À quelles partitions pensez-vous ? Je connais surtout Elektra et Salomé, et les grands poèmes comme l' Alpensinfonie, Tod und Verklärung, Metamorphosen. Il me manque des pans entiers du catalogue, et cela me ferait bien envie d'en entendre plus dans le genre. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91334 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Lun 25 Juil 2022 - 0:27 | |
| Le Strauss plus classique du Rosenkavalier notamment. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97791 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Lun 25 Juil 2022 - 11:49 | |
| - Mefistofele a écrit:
- Beaucoup aimé le ballet Stin, dont l'aspect Richard S. m'échappe totalement.
[…]
*À quelles partitions pensez-vous ? Je connais surtout Elektra et Salomé, et les grands poèmes comme l'Alpensinfonie, Tod und Verklärung, Metamorphosen. Il me manque des pans entiers du catalogue, et cela me ferait bien envie d'en entendre plus dans le genre. Il y a vraiment des harmonies (notamment dans le Lento et le Moderato) qu'on retrouve trait pour trait dans le Strauss « galant », en particulier Der Rosenkavalier et dans Ariadne auf Naxos. Dans le cas d'Ariadne, on retrouve même un usage similaire du piano + cordes, avec un goût (et une démarche explicite !) qui préfigurent le néoclassicisme. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97791 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) Dim 28 Aoû 2022 - 13:29 | |
| (Le lien est mort dans l'index et la recherche du forum ne reconnaît pas le sujet… heureusement qu'il y a Google !) Pas de sujet discographique sur les concertos pour piano de Martinů, donc je mets ici, puisque je parle quand même des œuvres qui sont peu données et où il y a peu de choix dans les disques du commerce. (disque doudou)Martinů – Symphonie n°4, 3 Ricercari, Concerto pour piano n°4 – Philharmonie Tchèque, Martin Turnovský (Apex 2003) → Œuvres marquées par le néoclassicisme, mais d’une naturiste extrêmement novatrice et personnelle – pas du tout le babillage dans un langage rétro. Une modernité qui tient de la France, mais aussi de beaucoup d’autres influences assez indéfinissables. Excessivement personnelle, et interprétations d’une saveur assez remarquable, dans une discographie pas si généreuse : du côté des intégrales, Bělohlávek est un peu indolent, Neeme Järvi réussi pas très typé ni tendu, Neumann et sa prise de son écrasent un peu le spectre orchestral (comme aplati)… la nouvelle intégrale Meister est très bien. → Par ailleurs, l’œuvre la plus incroyable du disque est, contre toute attente, le concerto pour piano… quel monde singulier, onirique, inquiétant – on y entend très bien le compositeur de Juliette ou La Clef des Songes, les influences néo- et slaves en sus. Et ses concertos, hors de l’intégrale Naxos, de celle de Bělohlávek, et des 2,3,4 dirigés par Pešek chez RCA, ne sont quasiment pas représentés au disque (le 4 est enregistré quelquefois). Pour le Double Concerto et le Concertino, on a surtout un disque Supraphon couramment disponible… beaucoup moins enregistrés que ses concertos pour violon ou violoncelle. Martinů – Concerto pour piano n°1 – Giorgo Koukl, Philharmonie Martinů de Zlín, Arthur Fagen (Naxos) → Le piano semble mal réglé, et capté de loin, avec des résonances très métalliques et réverbérées… probablement la pire prise Naxos que j’ai entendue, d’un point de vue technique. Rarissime pour moi, mais c’est au point d’abîmer sensiblement mon plaisir. Dommage pour l’excellent Koukl, qu’on peut entendre briller dans ses intégrales ambitieuses de compositeurs rares chez le Label Grand Piano qui, lui, lui rend justice. Martinů – Concerto pour piano n°1 – Emil Leichner, Philharmonie Tchèque, Bělohlávek (Supraphon) → Pas exceptionnellement dynamique, comme on pouvait s’y attendre (le pianiste non plus…), mais on entend quand même mieux ce qui se passe. → Pour un premier concerto, œuvre déjà très personnelle et plus aboutie, bien que d’un romantisme plus traditionnel, avec des pointes néo-classiques assez gentilles qui affleurent. → Ce long final (11 minutes) joyeux qui met en valeur le dialogue piano-cordes et prépare déjà les textures de la Quatrième Symphonie est assez délicieux. Martinů – Concerto pour piano n°2 – Rudolf Firkusny, Philharmonie Tchèque, Libor Pešek (RCA) → Oh là là, comme ça sonne tout de suite épais, avec ces cordes très vibrées et imprécises, accentuant une sorte de pauvreté à la fois néoromantique et néoclassique. Je n’ai pas eu la patience d’aller au bout, je suis reparti avec Bělohlávek, qui n’est pas un monstre de tension, mais qui ménage au moins les couleurs. Martinů – Concertos pour piano n°2 3,4,5, Concertino pour piano – Emil Leichner, Philharmonie Tchèque, Bělohlávek (Supraphon) → Le concertino n’est pas qu’anecdotique, une très belle pièce. Le Concerto n°5 prolonge l’esprit du 4 et plus encore de la Quatrième Symphonuie, dans une veine peut-être plus simplement lyrico-dramatique. |
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| Sujet: Re: Bohuslav Martinů (1890-1959) | |
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| | | | Bohuslav Martinů (1890-1959) | |
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