Autour de la musique classique

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 Milton Babbitt (1916-2011)

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JerMu
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JerMu


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MessageSujet: Milton Babbitt (1916-2011)   Milton Babbitt (1916-2011) EmptySam 29 Jan 2011 - 21:58

Ah là là, une triste nouvelle Sad

Le compositeur américain Milton Babbitt est mort aujourd'hui.

http://www.sequenza21.com/2011/01/milton-babbitt-rip
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Xavier
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MessageSujet: Re: Milton Babbitt (1916-2011)   Milton Babbitt (1916-2011) EmptyDim 30 Jan 2011 - 2:10

Ca serait peut-être sympa d'en dire deux mots de plus dans le début du sujet plutôt que de se la jouer rubrique nécrologique. Smile (j'enlève le RIP)
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JerMu
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MessageSujet: Re: Milton Babbitt (1916-2011)   Milton Babbitt (1916-2011) EmptyJeu 10 Fév 2011 - 22:47

Xavier a écrit:
Ca serait peut-être sympa d'en dire deux mots de plus dans le début du sujet plutôt que de se la jouer rubrique nécrologique. Smile (j'enlève le RIP)
Désolé, je croyais qu’il y avait déjà eu des discussions à propos de Milton Babbitt Confused

Sur le label Tzadik : Occasional Variations. Recommandé !
Qui d’autre a écouté sa musique ? C’est un des pionniers de la musique électronique.

La bio sur Wikipedia (enfin une partie).

Citation :
Babbitt est né à Philadelphia en Pennsylvanie et a grandi dans le Mississippi. Il a étudié le violon et plus tard la clarinette et le saxophone quand il était enfant. Il a très tôt montré une aptitude pour le jazz et la musique populaire.

C'est là qu'il s'intéressa à la musique des compositeurs de la seconde école de Vienne, et en vint à écrire plusieurs articles sur le dodécaphonisme comprenant la première description de la combinatorialité et de la technique sérielle de "time-point" Après avoir reçu son diplôme universitaire bachelor of arts degree from New York University College of Arts and Science en 1935 avec les honneurs du Phi Beta Kappa, il s'en alla étudier avec Roger Sessions, d'abord en cours privé, ensuite à l'université de Princeton.

En 1947, Babbitt écrivit ses Three Compositions for Piano, qui sont les plus précoces exemples de sérialisme intégral en musique, précédant de deux ans le mode de valeurs et d'intensités de Messiaen et de cinq ans la polyphonie X de Boulez. La Composition for Four Instruments l'année suivante fut le premier usage du sérialisme intégral pour un ensemble instrumental.

En 1958, Babbitt acquit une notoriété involontaire à cause d'un article dans le magazine populaire High Fidelity. Son titre "The Composer as Specialist" ("le compositeur en tant que spécialiste") fut remplacé sans avoir été consulté ni consenti, par " Who Cares if You Listen?" 2. ("On s'en fiche que vous écoutiez"). Plus de trente ans après, à cause de ce "titre vulgaire et offensant", comme il le fit remarquer, il sera "selon toute vraisemblance toujours connu avant tout comme l'auteur de "On s'en fiche que vous écoutiez" plutôt que comme le compositeur d'une musique que vous pourriez ou non prendre la peine d'écouter"(Babbitt 1991)
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Xavier
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MessageSujet: Re: Milton Babbitt (1916-2011)   Milton Babbitt (1916-2011) EmptyVen 11 Fév 2011 - 0:07

JerMu a écrit:
Xavier a écrit:
Ca serait peut-être sympa d'en dire deux mots de plus dans le début du sujet plutôt que de se la jouer rubrique nécrologique. Smile (j'enlève le RIP)
Désolé, je croyais qu’il y avait déjà eu des discussions à propos de Milton Babbitt Confused

A priori non, puisqu'il n'y a pas de sujet dans l'index!
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MessageSujet: Re: Milton Babbitt (1916-2011)   Milton Babbitt (1916-2011) EmptyVen 23 Oct 2015 - 15:40

(Je suis ces derniers temps dans une humeur qui me pousse à dégager des traits transversaux, ce qui implique forcément une certaine naïveté. Cela veut dire aussi que ce que je propose ici n’engage que moi, et que je ne serai probablement plus d’accord avec d’ici quelque temps. Parallèlement j’ai découvert qu’existait sur ce forum un sujet à propos de ce cher Milton, mais qu’il était peu consistant.)

1. Je ne me figure pas Babbitt très répandu de ce côté de l’Atlantique, mais c’est aux États-Unis une figure de référence importante. Disons pour faire simple qu’il y a ou avait dans la musique américaine contemporaine, en fait celle de New York, deux courants principaux : le courant formaliste dont les grands représentants pourraient être Sessions, Carter, Babbitt et Wuorinen, et le courant “expérimental” (ou Downtown) qui va de la musique expérimentale à proprement parler à l’improvisation libre et de Cage au minimalisme (jusqu’à ses réinterprétations néoromantiques), et qui entretient un fort rapport avec les musiques dites populaires. Les deux s’ignorent presque l’un l’autre, même si les positions de Feldman ou de Lejaren Hiller par exemple sont un peu incertaines. Parmi les premiers, Babbitt, par ses œuvres et ses écrits, fait figure de cas extrême, le genre de compositeur qu’on connait mais qu’on n’écoute pas beaucoup tout en reconnaissant ses immenses qualités.

2. Contrairement à de nombreux compositeurs américains, Babbitt n’a jamais étudié avec Schönberg. Mais il est pourtant celui qui se situera le plus clairement dans sa ligne de conduite. J’ai lu quelque part une tournure, à savoir qu’il décrit et applique les principes sous-jacents du dodécaphonisme de Schönberg (et en particulier du dernier Schönberg, celui des hexacordes). J’aime beaucoup cette expression parce que derrière les principes arbitraires et absurdes au premier abord de Schönberg se dessine une sorte de superlangage atonal commun, qui passe par les premiers essais atonals de Webern et Schönberg, par Scriabine et Roslavets, par le dodécaphonisme lui-même, par les géants de Darmstadt, par Carter (pourtant non sériel au sens strict), par Babbitt, Wuorinen, par Ferneyhough, Mahnkopf et beaucoup d’autres, et peut-être Donatoni, Dusapin, Lindberg, etc. Ce langage se résume en trois lettres : set. Il s’agit in fine de l’extension des principes tonals d’accords et de modes, mais où ceux-ci ne sont plus organisés selon des forces d’attirance et de répulsion, mais à partir de lois d’organisation et de transformation internes ; et éventuellement l’application de celles-ci à d’autres paramètres, en premier lieu les rythmes (par durées ou par time points). De la vient à mon avis que le sérialisme européen, dans lequel on trouve une prétention semblable d’identifier les “principe sous-jacents”, fait plus souvent référence aux œuvres de Schönberg et de Webern d’avant l’institution du dodécaphonisme au début des années 20. Ce “superlangage” permet tous les sous-langages et toutes les réalisations possibles, au moins avec autant de diversité que l’avait permis le système tonal de Palestrina à Wagner. Puisque ces principes sont fondamentalement internes et structuraux, ils s’appliquent plus naturellement à des conceptions sémiotiques où le sentiment ne précède pas l’expression, c’est-à-dire non romantiques au sens large (musique comme « conséquence d’états émotionnels », Liszt). En fait, on peut même aller plus loin, puisque dans son ouvrage introductif sur la set theory (dont Babbitt fait partie des théoriciens), Joseph Straus donne également des exemples chez Bartók et même chez Glass. Messiaen, par exemple, pourrait bien être “sériel” depuis le début. Ces langages, qui en définitive mettent la note et la structuration interne au centre de la composition, sont très largement passés de mode depuis quelques décennies, décriés implicitement à la fois par les plus rétrogrades, par les plus avant-gardistes et par ceux qui se trouvent entre les deux, mais ils ont traversés tout le vingtième siècle. Et au-delà de la note, peut-être pourrait-on y inclure pour son utilisation de classes de bruits Lachenmann, et avec lui toutes ses implications ces dernières décennies. À voir.

3. Mais il faut revenir à Babbitt. Babbitt, exemple le plus radical du classique moderne, a écrit pendant soixante ans une musique parmi les plus arides et les plus rigoureuses, une musique extrêmement dense, exigeante pour les interprètes et pour les auditeurs. Sérielle, cela va sans dire ; les Three Compositions pour piano serait le premier exemple de sérialisme intégral, avant Messiaen. Et pourtant une musique agencée avec tant de minutie qu’elle surprend par son évidence, sa directionnalité et son sens aigu du sublime. Babbitt prend d’ailleurs souvent le soin d’accompagner son auditeur de façon progressive. La complexité rythmique est au service de la fluidité. Et il a en commun avec Wuorinen quelque chose de jazzy (et pas le jazz le plus avant-gardiste), difficile à décrire mais réel je pense, quelque chose dans le rythmes les phrasés et l’accentuation. Notez aussi qu’il n’évite pas les triades.
Bon, j’ai beaucoup de difficultés à gloser pendant des heures là-dessus, mais en gros c’est très très bien même si difficile. Mr. Green
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MessageSujet: Re: Milton Babbitt (1916-2011)   Milton Babbitt (1916-2011) EmptyLun 25 Jan 2016 - 18:24

All Set for jazz ensemble (1957)

En 1957 Babbitt écrit une œuvre particulière dans sa production. D’abord parce l’écriture est plus simple que d’habitude, mais surtout parce qu’elle est conçue pour un ensemble de jazz (plus précisément saxophones alto et ténor, trompette, trombone, contrebasse, piano, vibraphone et batterie) ; elle est dédiée à Gunther Schuller et créée au Brandeis Jazz Festival par Bill Evans, Mingus et consorts. Bien que répondant à des techniques sérielles avancées, elle sonne indéniablement comme du jazz (jazz moderne mais jazz quand même). « A conjunction of 12-tone structures (the all-combinatorial set) and jazz-like properties... the use of percussion, the Chicago jazz-like juxtapositions of solos and ensembles recalling certain characteristics of group improvisation. » C’est une œuvre très rythmée et sautillante, accusant une parenté avec certaines œuvres de Schuller ou Lee Hyla par exemple (à la Third Stream), et elle peut je crois être une porte d’entrée intéressante vers la musique de Babbitt. Après la version de la création (qu’il faut encore que j’écoute), un autre enregistrement a été réalisé par le Contemporary Chamber Ensemble sous la direction d’Arthur Weisberg (Nonesuch H-71303, mais ça existe aussi en cd, il me semble). Sur youtube on trouve cette interprétation, peut-être avec moins de conviction mais néanmoins très appréciable : https://www.youtube.com/watch?v=G6o8ZnKN_H8. Il y a encore au moins une version discographique que je ne connais pas : Gil Rose et son Boston Modern Orchestra.
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