Zandonai - Francesca da Rimini - Bastille - 02/2011

ça vaut le déplacement!

Alagna totalement superlatif, je ne l'avais jamais entendu en salle, et suis très très impressionné, par la qualité de l'émission, les nuances et l'aisance dans l'aigu! En plus Zandonai = facile d'avoir des places en catI à 25€, un bonheur

Ses partenaires étaient également de très haute volée, petit bémol sur le borgne (me souviens pas des prénoms des frères), mais énorme le boiteux, et les 4 filles qui sont un peu la suite de Francesca sont magnifiques.

La musique est parfois magnifique (un compositeur que je méconnais totalement) et servie par une direction bien engagée, sans passage à vide, et bien sûr les musiciens de l'ONP dont on ne dit jamais assez de bien.

Côté mes... Bah c'est planplan, un premier acte risible, mais le reste était correct, et de mieux en mieux en approchant du final, absolument sublime grâce à deux interprètes hors pair. Les sifflets allaient bon train à chaque fin d'acte, mais j'imagine que pour se sentir intéressants certains en ont besoin

Ino a écrit:

ça vaut le déplacement!

Alagna totalement superlatif, je ne l'avais jamais entendu en salle, et suis très très impressionné, par la qualité de l'émission, les nuances et l'aisance dans l'aigu!

Ben, oui !!! C'est une vraie voix de ténor.

Ino a écrit:

Ses partenaires étaient également de très haute volée, petit bémol sur le borgne (me souviens pas des prénoms des frères), mais énorme le boiteux, et les 4 filles qui sont un peu la suite de Francesca sont magnifiques.

Malatestino chanté par William Joyner.

C'est vrai qu'il y avait du décibel. J'étais au 2nd balcon, ça envoyait !!!

Euh... vous ne parlez pas de la même production par rapport à Mehdi Okr, ça aurait été bien d'ouvrir un autre sujet!

Xavier a écrit:

Euh... vous ne parlez pas de la même production par rapport à Mehdi Okr, ça aurait été bien d'ouvrir un autre sujet!

Pas de problème, mais comment on fait ??

Ben c'est trop tard maintenant, j'ai plus qu'à diviser.

Xavier a écrit:

Ben c'est trop tard maintenant, j'ai plus qu'à diviser.

Vas-y divise !!

Xavier est prêt à tout pour mieux régner de toute manière.

Je croyais que j'avais créé un topic pour les représentations parisiennes mais visiblement, je me suis trompé.

aurele a écrit:

Je croyais que j'avais créé un topic pour les représentations parisiennes mais visiblement, je me suis trompé.

En même temps personne ne te force à ouvrir des fils sur des spectacles que tu ne vas pas voir !

Wagneropathe a écrit:

En même temps personne ne te force à ouvrir des fils sur des spectacles que tu ne vas pas voir !

En ouvrant certains topics, je facilite la visibilité en terme de concerts. C'est Xavier qui souhaite que pour chaque concert ou série de représentations d'opéras, il y ait un topic précis, en tout cas pour les salles parisiennes en particulier.

aurele a écrit:

Wagneropathe a écrit:

En même temps personne ne te force à ouvrir des fils sur des spectacles que tu ne vas pas voir !

En ouvrant certains topics, je facilite la visibilité en terme de concerts. C'est Xavier qui souhaite que pour chaque concert ou série de représentations d'opéras, il y ait un topic précis, en tout cas pour les salles parisiennes en particulier.

J'attirais surtout ton attention sur le fait que tu n'as pas à t'excuser de ne pas avoir ouvert un tel fil, a fortiori parce que tu ne fais pas partie de ceux qui ont vu la première ou la générale.

Voici une critique de Jean-Charles Hoffelé plutôt positive, sauf sur la mise en scène qui l'a moins convaincu : http://www.concertclassic.com/journal/articles/actualite_20110131_3568.asp

aurele a écrit:

Voici une critique de Jean-Charles Hoffelé plutôt positive, sauf sur la mise en scène qui l'a moins convaincu : http://www.concertclassic.com/journal/articles/actualite_20110131_3568.asp

C'est pas moi qui l'a écrit, c'est Hoffelé : "Alagna ... phrasant comme un Dieu ..."
Et avec une voix du Bon Dieu !!!

Critique de Ph. Venturini dans Les Echox.

Il y en a une dans Le Figaro d'aujourd'hui signée N. O. E. Elle est d'une telle pauvreté qu'elle ne mérite pas d'être mise en ligne.

http://www.lejdd.fr/Culture/Spectacle/Actualite/Roberto-Alagna-a-reussi-son-examen-de-passage-lundi-soir-a-l-opera-Bastille.-262275/?sitemapnews

Eh mais c'est bien! Ils donnent le nom de celle qui chante Francesca!
Qu'on parle d'Alagna et de la mise en scène, d'accord... mais si on lit les critiques, on parle à peine voir même pas du tout des autres chanteurs. Or si je me souviens bien, Francesca n'est pas un petit rôle quand même...

En tout cas, tout ça me donne quand même envie d'y aller!

Siegmund a écrit:

http://www.lejdd.fr/Culture/Spectacle/Actualite/Roberto-Alagna-a-reussi-son-examen-de-passage-lundi-soir-a-l-opera-Bastille.-262275/?sitemapnews

Celle-ci est collector, tu peux même jouer au jeu "chercher l'erreur" !!

Polyeucte a écrit:

Eh mais c'est bien! Ils donnent le nom de celle qui chante Francesca!
Qu'on parle d'Alagna et de la mise en scène, d'accord... mais si on lit les critiques, on parle à peine voir même pas du tout des autres chanteurs. Or si je me souviens bien, Francesca n'est pas un petit rôle quand même...

En tout cas, tout ça me donne quand même envie d'y aller!

Moi aussi ! Est-ce qu'il y a du monde ? Traduction : si on prend une place à 5€ a-t-on la possibilité de se replacer ?

La critique de Nicole Duault (qui a retrouvé ses esprits !!!) pour Altamusica.

Enfin, la très détaillée et très explicite critique de N.O.E. pour Le Figaro.

Utnapishtim a écrit:

Polyeucte a écrit:

Eh mais c'est bien! Ils donnent le nom de celle qui chante Francesca!
Qu'on parle d'Alagna et de la mise en scène, d'accord... mais si on lit les critiques, on parle à peine voir même pas du tout des autres chanteurs. Or si je me souviens bien, Francesca n'est pas un petit rôle quand même...

En tout cas, tout ça me donne quand même envie d'y aller!

Moi aussi ! Est-ce qu'il y a du monde ? Traduction : si on prend une place à 5€ a-t-on la possibilité de se replacer ?

D'après internet il reste des places à vendre pour chaque représentation.

L'avis de Dédé Tubeuf sur son blog L'oeil et l'oreille.

Wagneropathe a écrit:

Utnapishtim a écrit:

Moi aussi ! Est-ce qu'il y a du monde ? Traduction : si on prend une place à 5€ a-t-on la possibilité de se replacer ?

D'après internet il reste des places à vendre pour chaque représentation.

Merci pour l'info !

Je n'ai pas Mezzo et je ne verrai donc pas cette production tout de suite. La mise en scène est très critiquée par son ultra réalisme. Je connais déjà l'oeuvre par ailleurs dans le live du Met de 1984 avec Scotto, Domingo et MacNeil dans une très belle production de Piero Faggioni, située à l'époque de l'action et non de la composition du livret comme cela est le cas pour cette production zurichoise importée à Paris. Néanmoins, je pense que je pourrai me procurer la vidéo de la représentation parisienne qui sera diffusée sur Mezzo. L'essentiel est qu'au niveau de la direction orchestrale et du chant, cela soient bien voire très bien, ce qui semble être le cas d'après les critiques. Cette oeuvre est un bijou sur le plan purement orchestral.

Wagneropathe a écrit:

Utnapishtim a écrit:

Polyeucte a écrit:

Eh mais c'est bien! Ils donnent le nom de celle qui chante Francesca!
Qu'on parle d'Alagna et de la mise en scène, d'accord... mais si on lit les critiques, on parle à peine voir même pas du tout des autres chanteurs. Or si je me souviens bien, Francesca n'est pas un petit rôle quand même...

En tout cas, tout ça me donne quand même envie d'y aller!

Moi aussi ! Est-ce qu'il y a du monde ? Traduction : si on prend une place à 5€ a-t-on la possibilité de se replacer ?

D'après internet il reste des places à vendre pour chaque représentation.

Je confirme : n'hésitez pas à tenter les places de dernière minute, ça marche comme sur des roulettes !

J'imagine que, s'agissant d'une oeuvre relativement peu jouée, il convient de s'y attarder pour en dire 2 ou 3 mots : en gros, je ne suis pas convaincu par tous les textes qui, dans le programme, nous font passer Zandonai pour un disciple de Wagner et de Debussy tout à la fois. La musique de Zandonai, jusque dans ses sonorités les plus cristallines, reste quand même assez "décorative" à mon sens, sans compter qu'elle est relativement dépourvue de la force mélodique et harmonique qu'on peut trouver chez Puccini. Ce n'est pourtant pas la faute à Daniel Oren, qui met toute son énergie débordante dans la balance pour galvaniser un orchestre en bonne forme.

Ou peut-être est-ce la mise en scène qui a influencé mon jugement : un peu comme pour la Donna del Lago l'été dernier, j'ai tout simplement du mal à croire qu'on puisse en toute bonne foi monter un spectacle pareil. J'ai passé une longue partie de ma soirée à me convaincre que non, Giancarlo del Monaco n'a pas eu l'intention de faire un gag, que sa mise en scène correspond vraiment à ce qu'il pense être bon et intéressant pour Francesca da Rimini. Pour résumer ça en deux temps : il y a l'esthétique, et il y a les déplacements.
L'esthétique est hideuse. Les déplacements sont grotesques.
Les 3 décors pourraient rivaliser de laideur si le premier ne remportait pas haut la main la palme du mauvais goût : on se croirait dans le jardin de la maison que Rika Zaraï aurait redécoré avec l'aide de Rocco Sifredi. Les couleurs sont criardes, l'atmosphère surchargée de détails aussi moches qu'inutiles à toute chose sinon à entraver la bonne volonté des quelques chanteurs qui se décident parfois (visiblement de leur propre initiative) à faire un pas ou deux. Le sommet est atteint avec le faucon en plastique qui remue la tête et bouge les ailes : beaucoup de caricaturistes n'auraient pas osé en faire autant, par peur de sombrer dans l'excès et de n'être pas crédibles. Un moment de vie : à la toute fin de l'acte Alagna trébuche sur une marche et évite de peu un vautrage massif, seulement le rideau se baisse déjà, et une bonne partie de la salle à manqué ce qui restera le seul fait de direction d'acteur de la soirée.
On peut passer sur le reste : c'est du même niveau, et la plupart du temps, ça fait plutôt rire un public bon enfant.

Svetla Vassilieva dans le rôle-titre n'est pas exactement la révélation attendue : le timbre est quand même très métallique, assez peu séduisant, l'émission de l'aigu pose problème dès qu'il s'agit de l'émettre piano, les graves sont durs. Reste une vaillance certaine, dans ce rôle tétanisant, et une présence touchante (par moments elle ressemble un peu à Gheorghiu : est-ce pour cela qu'Alagna met tant de fougue à la serrer dans ses bras ?).
Gagnidze n'est pas des plus classieux, mais le rôle ne s'y prête pas : il est bien efficace, très sonore, est doté d'un sacré charisme, au total on applaudit des deux mains (difficile de faire autrement, d'ailleurs) ! Joyner, dans un rôle moins tonitruant, est un peu de même genre.
Enfin et surtout : Alagna revient vraiment en force dans cette production ! Je n'avais pas été le dernier à le trouver un peu sur le déclin ces derniers temps, mais il a été ce soir absolument irradiant. La voix est libre, comme émancipée, sonne généreusement sur tout le vaste ambitus du rôle, on retrouve pleinement cette aisance apparente qui était, il y a quelques années, un petit peu sa marque. Un vrai moment de plaisir "instrumental" -car cette voix, intrinsèquement, est un superbe instrument ! S'il était l'unique raison d'assister à ce spectacle, ce qui n'est pas (totalement) le cas, il faudrait tout de même s'y rendre de toute urgence !

Wagneropathe a écrit:

Wagneropathe a écrit:

Utnapishtim a écrit:

Polyeucte a écrit:

Eh mais c'est bien! Ils donnent le nom de celle qui chante Francesca!
Qu'on parle d'Alagna et de la mise en scène, d'accord... mais si on lit les critiques, on parle à peine voir même pas du tout des autres chanteurs. Or si je me souviens bien, Francesca n'est pas un petit rôle quand même...

En tout cas, tout ça me donne quand même envie d'y aller!

Moi aussi ! Est-ce qu'il y a du monde ? Traduction : si on prend une place à 5€ a-t-on la possibilité de se replacer ?

D'après internet il reste des places à vendre pour chaque représentation.

Je confirme : n'hésitez pas à tenter les places de dernière minute, ça marche comme sur des roulettes !

J'imagine que, s'agissant d'une oeuvre relativement peu jouée, il convient de s'y attarder pour en dire 2 ou 3 mots : en gros, je ne suis pas convaincu par tous les textes qui, dans le programme, nous font passer Zandonai pour un disciple de Wagner et de Debussy tout à la fois. La musique de Zandonai, jusque dans ses sonorités les plus cristallines, reste quand même assez "décorative" à mon sens, sans compter qu'elle est relativement dépourvue de la force mélodique et harmonique qu'on peut trouver chez Puccini. Ce n'est pourtant pas la faute à Daniel Oren, qui met toute son énergie débordante dans la balance pour galvaniser un orchestre en bonne forme.

Ou peut-être est-ce la mise en scène qui a influencé mon jugement : un peu comme pour la Donna del Lago l'été dernier, j'ai tout simplement du mal à croire qu'on puisse en toute bonne foi monter un spectacle pareil. J'ai passé une longue partie de ma soirée à me convaincre que non, Giancarlo del Monaco n'a pas eu l'intention de faire un gag, que sa mise en scène correspond vraiment à ce qu'il pense être bon et intéressant pour Francesca da Rimini. Pour résumer ça en deux temps : il y a l'esthétique, et il y a les déplacements.
L'esthétique est hideuse. Les déplacements sont grotesques.
Les 3 décors pourraient rivaliser de laideur si le premier ne remportait pas haut la main la palme du mauvais goût : on se croirait dans le jardin de la maison que Rika Zaraï aurait redécoré avec l'aide de Rocco Sifredi. Les couleurs sont criardes, l'atmosphère surchargée de détails aussi moches qu'inutiles à toute chose sinon à entraver la bonne volonté des quelques chanteurs qui se décident parfois (visiblement de leur propre initiative) à faire un pas ou deux. Le sommet est atteint avec le faucon en plastique qui remue la tête et bouge les ailes : beaucoup de caricaturistes n'auraient pas osé en faire autant, par peur de sombrer dans l'excès et de n'être pas crédibles. Un moment de vie : à la toute fin de l'acte Alagna trébuche sur une marche et évite de peu un vautrage massif, seulement le rideau se baisse déjà, et une bonne partie de la salle à manqué ce qui restera le seul fait de direction d'acteur de la soirée.
On peut passer sur le reste : c'est du même niveau, et la plupart du temps, ça fait plutôt rire un public bon enfant.

Svetla Vassilieva dans le rôle-titre n'est pas exactement la révélation attendue : le timbre est quand même très métallique, assez peu séduisant, l'émission de l'aigu pose problème dès qu'il s'agit de l'émettre piano, les graves sont durs. Reste une vaillance certaine, dans ce rôle tétanisant, et une présence touchante (par moments elle ressemble un peu à Gheorghiu : est-ce pour cela qu'Alagna met tant de fougue à la serrer dans ses bras ?).
Gagnidze n'est pas des plus classieux, mais le rôle ne s'y prête pas : il est bien efficace, très sonore, est doté d'un sacré charisme, au total on applaudit des deux mains (difficile de faire autrement, d'ailleurs) ! Joyner, dans un rôle moins tonitruant, est un peu de même genre.
Enfin et surtout : Alagna revient vraiment en force dans cette production ! Je n'avais pas été le dernier à le trouver un peu sur le déclin ces derniers temps, mais il a été ce soir absolument irradiant. La voix est libre, comme émancipée, sonne généreusement sur tout le vaste ambitus du rôle, on retrouve pleinement cette aisance apparente qui était, il y a quelques années, un petit peu sa marque. Un vrai moment de plaisir "instrumental" -car cette voix, intrinsèquement, est un superbe instrument ! S'il était l'unique raison d'assister à ce spectacle, ce qui n'est pas (totalement) le cas, il faudrait tout de même s'y rendre de toute urgence !

Merci pour ce compte-rendu. L'oeuvre pourtant retrouve des sonorités de Debussy et Tristan und Isolde, c'est quand même un vérisme peu habituel et tardif par ailleurs. La réference à Rika Zaraï et Rocco Siffredi est assez drôle même si c'est peut être "too much" (excuse moi pour cet anglicisme mais je ne sais pas comment le dire autrement). Il est vrai que les rôles de Gianciotto et Malatestino ne demandent pas des belcantistes mais ils recquièrent effectivement une présence scénique imposante et un charisme impressionnant. Concernant le rôle titre, c'est un peu dommage si le timbre manque de séduction. Je ne connais que Ricciarelli dans un duo en studio avec Domingo et Scotto dans le live du Met qui date de 1984, donc d'une période à laquelle la voix de Scotto était quand même usée, très tirée dans l'aigu même si la voix a une séduction certaine ainsi que des messa di voce magnifiques, surtout qu'elle offre une incarnation extraordinaire. Cela me fait plaisir de lire qu'Alagna est en forme et offre un très beau moment de chant.

aurele a écrit:

Wagneropathe a écrit:

Wagneropathe a écrit:

Utnapishtim a écrit:

Polyeucte a écrit:

Eh mais c'est bien! Ils donnent le nom de celle qui chante Francesca!
Qu'on parle d'Alagna et de la mise en scène, d'accord... mais si on lit les critiques, on parle à peine voir même pas du tout des autres chanteurs. Or si je me souviens bien, Francesca n'est pas un petit rôle quand même...

En tout cas, tout ça me donne quand même envie d'y aller!

Moi aussi ! Est-ce qu'il y a du monde ? Traduction : si on prend une place à 5€ a-t-on la possibilité de se replacer ?

D'après internet il reste des places à vendre pour chaque représentation.

Je confirme : n'hésitez pas à tenter les places de dernière minute, ça marche comme sur des roulettes !

J'imagine que, s'agissant d'une oeuvre relativement peu jouée, il convient de s'y attarder pour en dire 2 ou 3 mots : en gros, je ne suis pas convaincu par tous les textes qui, dans le programme, nous font passer Zandonai pour un disciple de Wagner et de Debussy tout à la fois. La musique de Zandonai, jusque dans ses sonorités les plus cristallines, reste quand même assez "décorative" à mon sens, sans compter qu'elle est relativement dépourvue de la force mélodique et harmonique qu'on peut trouver chez Puccini. Ce n'est pourtant pas la faute à Daniel Oren, qui met toute son énergie débordante dans la balance pour galvaniser un orchestre en bonne forme.

Ou peut-être est-ce la mise en scène qui a influencé mon jugement : un peu comme pour la Donna del Lago l'été dernier, j'ai tout simplement du mal à croire qu'on puisse en toute bonne foi monter un spectacle pareil. J'ai passé une longue partie de ma soirée à me convaincre que non, Giancarlo del Monaco n'a pas eu l'intention de faire un gag, que sa mise en scène correspond vraiment à ce qu'il pense être bon et intéressant pour Francesca da Rimini. Pour résumer ça en deux temps : il y a l'esthétique, et il y a les déplacements.
L'esthétique est hideuse. Les déplacements sont grotesques.
Les 3 décors pourraient rivaliser de laideur si le premier ne remportait pas haut la main la palme du mauvais goût : on se croirait dans le jardin de la maison que Rika Zaraï aurait redécoré avec l'aide de Rocco Sifredi. Les couleurs sont criardes, l'atmosphère surchargée de détails aussi moches qu'inutiles à toute chose sinon à entraver la bonne volonté des quelques chanteurs qui se décident parfois (visiblement de leur propre initiative) à faire un pas ou deux. Le sommet est atteint avec le faucon en plastique qui remue la tête et bouge les ailes : beaucoup de caricaturistes n'auraient pas osé en faire autant, par peur de sombrer dans l'excès et de n'être pas crédibles. Un moment de vie : à la toute fin de l'acte Alagna trébuche sur une marche et évite de peu un vautrage massif, seulement le rideau se baisse déjà, et une bonne partie de la salle à manqué ce qui restera le seul fait de direction d'acteur de la soirée.
On peut passer sur le reste : c'est du même niveau, et la plupart du temps, ça fait plutôt rire un public bon enfant.

Svetla Vassilieva dans le rôle-titre n'est pas exactement la révélation attendue : le timbre est quand même très métallique, assez peu séduisant, l'émission de l'aigu pose problème dès qu'il s'agit de l'émettre piano, les graves sont durs. Reste une vaillance certaine, dans ce rôle tétanisant, et une présence touchante (par moments elle ressemble un peu à Gheorghiu : est-ce pour cela qu'Alagna met tant de fougue à la serrer dans ses bras ?).
Gagnidze n'est pas des plus classieux, mais le rôle ne s'y prête pas : il est bien efficace, très sonore, est doté d'un sacré charisme, au total on applaudit des deux mains (difficile de faire autrement, d'ailleurs) ! Joyner, dans un rôle moins tonitruant, est un peu de même genre.
Enfin et surtout : Alagna revient vraiment en force dans cette production ! Je n'avais pas été le dernier à le trouver un peu sur le déclin ces derniers temps, mais il a été ce soir absolument irradiant. La voix est libre, comme émancipée, sonne généreusement sur tout le vaste ambitus du rôle, on retrouve pleinement cette aisance apparente qui était, il y a quelques années, un petit peu sa marque. Un vrai moment de plaisir "instrumental" -car cette voix, intrinsèquement, est un superbe instrument ! S'il était l'unique raison d'assister à ce spectacle, ce qui n'est pas (totalement) le cas, il faudrait tout de même s'y rendre de toute urgence !

Merci pour ce compte-rendu. L'oeuvre pourtant retrouve des sonorités de Debussy et Tristan und Isolde

Justement, j'explique qu'à mon avis non.

Citation :

La réference à Rika Zaraï et Rocco Siffredi est assez drôle même si c'est peut être "too much" (excuse moi pour cet anglicisme mais je ne sais pas comment le dire autrement).

Si tu avais vu le spectacle, ta définition du "too much" serait radicalement différente !

Wagneropathe a écrit:

Enfin et surtout : Alagna revient vraiment en force dans cette production ! Je n'avais pas été le dernier à le trouver un peu sur le déclin ces derniers temps, mais il a été ce soir absolument irradiant. La voix est libre, comme émancipée, sonne généreusement sur tout le vaste ambitus du rôle, on retrouve pleinement cette aisance apparente qui était, il y a quelques années, un petit peu sa marque. Un vrai moment de plaisir "instrumental" -car cette voix, intrinsèquement, est un superbe instrument ! S'il était l'unique raison d'assister à ce spectacle, ce qui n'est pas (totalement) le cas, il faudrait tout de même s'y rendre de toute urgence !

Il n'y a pas plus heureux que lui qui peut jouer de nouveau pleinement de cet instrument.

Martine a écrit:

Wagneropathe a écrit:

Enfin et surtout : Alagna revient vraiment en force dans cette production ! Je n'avais pas été le dernier à le trouver un peu sur le déclin ces derniers temps, mais il a été ce soir absolument irradiant. La voix est libre, comme émancipée, sonne généreusement sur tout le vaste ambitus du rôle, on retrouve pleinement cette aisance apparente qui était, il y a quelques années, un petit peu sa marque. Un vrai moment de plaisir "instrumental" -car cette voix, intrinsèquement, est un superbe instrument ! S'il était l'unique raison d'assister à ce spectacle, ce qui n'est pas (totalement) le cas, il faudrait tout de même s'y rendre de toute urgence !

Il n'y a pas plus heureux que lui qui peut jouer de nouveau pleinement de cet instrument.

On le sentait très épanoui sur scène, c'est vrai.

La critique de Marie-Aude Roux pour Le Monde.

Martine a écrit:

La critique de Marie-Aude Roux pour Le Monde.

Elle parle surtout d'Alagna et un peu de la production. Son avis est le même que celui de tous les critiques et journalistes quasiment en ce qui concerne le chant et la production. En tout cas, dire que la voix d'Alagna "tient le haut régime de la vaillance sans faiblir, dans la lignée d'un Placido Domingo", c'est un compliment très flatteur.

aurele a écrit:

Martine a écrit:

La critique de Marie-Aude Roux pour Le Monde.

Elle parle surtout d'Alagna et un peu de la production. Son avis est le même que celui de tous les critiques et journalistes quasiment en ce qui concerne le chant et la production. En tout cas, dire que la voix d'Alagna "tient le haut régime de la vaillance sans faiblir, dans la lignée d'un Placido Domingo", c'est un compliment très flatteur.

C'est Wagneropathe qui est dans le vrai.
Marie-Aude Roux ne parle que de la vaillance mais dans le grand duo du III, il est d'un lyrisme et d'une beauté de chant qui n'a rien à voir avec la vaillance.

De toute façon, et en règle générale, ce n'est pas dans les passages "vaillants" que Roberto Alagna me convainc le plus -encore qu'il y est très bon ici, la question n'est pas là.
Dans le lyrisme, dans l'élégie, il développe plus aisément une ligne de chant, une science du legato qui sont, à mon niveau, le meilleur de son art. Et ça m'a encore semblé vrai pour Francesca. On sait si un DVD doit sortir ?

Un DVD devrait paraître puisque cela va être diffusé sur Mezzo. Mireille qui avait été diffusé sur France 3 a été édité en DVD.

http://www.resmusica.com/article_9033_scene_lyrique_francesca_da_rimini_paris_en_fermant_les_yeux_iii.html

Comme le titre le suggère, la mise en scène est critiquée de manière négative comme dans la plupart des critiques (à la fois de mélomanes sur des forums dont celui-ci évidemment et journalistes voire bénévoles qui écrivent pour des revues).

aurele a écrit:

Un DVD devrait paraître puisque cela va être diffusé sur Mezzo. Mireille qui avait été diffusé sur France 3 a été édité en DVD.

alors là, ce n'est pas si évident que ça !!!

Très belle représentation cet après-midi.
Avec applaudissements à l'ouverture du rideau au I (les fleurs partout) - on se serait cru au MET - et Roberto applaudi à son entrée en scène au II.

Martine a écrit:

Avec applaudissements à l'ouverture du rideau au I (les fleurs partout) - on se serait cru au MET - et Roberto applaudi à son entrée en scène au II.

Effectivement, tout comme au Met.

Ça fait envie...

Wolferl a écrit:

Martine a écrit:

Avec applaudissements à l'ouverture du rideau au I (les fleurs partout) - on se serait cru au MET - et Roberto applaudi à son entrée en scène au II.

Effectivement, tout comme au Met.

Ça fait envie...

Puisque c'est comme ça, j'y vais pour rectifier la donne

Une nouvelle critique :

http://www.webthea.com/?Francesca-da-Rimini-de-Riccardo

Martine a écrit:

aurele a écrit:

Un DVD devrait paraître puisque cela va être diffusé sur Mezzo. Mireille qui avait été diffusé sur France 3 a été édité en DVD.

alors là, ce n'est pas si évident que ça !!!

Très belle représentation cet après-midi.
Avec applaudissements à l'ouverture du rideau au I (les fleurs partout) - on se serait cru au MET - et Roberto applaudi à son entrée en scène au II.

Applaudir cette horreur... les applaudissements étaient ironiques ?

Wagneropathe a écrit:

Martine a écrit:

aurele a écrit:

Un DVD devrait paraître puisque cela va être diffusé sur Mezzo. Mireille qui avait été diffusé sur France 3 a été édité en DVD.

alors là, ce n'est pas si évident que ça !!!

Très belle représentation cet après-midi.
Avec applaudissements à l'ouverture du rideau au I (les fleurs partout) - on se serait cru au MET - et Roberto applaudi à son entrée en scène au II.

Applaudir cette horreur... les applaudissements étaient ironiques ?

J'ai lu ailleurs que les applaudissements furent lancés de façon ironique, avant que le gros du public ne se prenne pour du bétail.

Wagneropathe a écrit:

Martine a écrit:

aurele a écrit:

Un DVD devrait paraître puisque cela va être diffusé sur Mezzo. Mireille qui avait été diffusé sur France 3 a été édité en DVD.

alors là, ce n'est pas si évident que ça !!!

Très belle représentation cet après-midi.
Avec applaudissements à l'ouverture du rideau au I (les fleurs partout) - on se serait cru au MET - et Roberto applaudi à son entrée en scène au II.

Applaudir cette horreur... les applaudissements étaient ironiques ?

Non, non, je n'ai pas eu cette impression mais je n'ai pas interviewé ceux qui ont applaudi.
Comme j'étais au fond de la classe, non du parterre, ça s'est passé loin devant moi.

La critique de Didier van Moere pour Concertonet.

"... Il n’empêche : c’est Roberto Alagna qui triomphe, lui qu’on avait pu, ici ou là, notamment à Orange, trouver un peu fatigué. La voix s’est corsée sans se durcir, le timbre a conservé son éclat, l’émission n’a rien perdu de sa souplesse, et l’aisance de la projection devrait servir de modèle à tant de ténors gardant leurs notes au fond de la gorge. Ce Paolo généreux, flamboyant, avare de sanglots, peut dignement succéder à Plácido Domingo – ... "

Que j'aime lire ça !!!

Martine a écrit:

La critique de Didier van Moere pour Concertonet.

"... Il n’empêche : c’est Roberto Alagna qui triomphe, lui qu’on avait pu, ici ou là, notamment à Orange, trouver un peu fatigué. La voix s’est corsée sans se durcir, le timbre a conservé son éclat, l’émission n’a rien perdu de sa souplesse, et l’aisance de la projection devrait servir de modèle à tant de ténors gardant leurs notes au fond de la gorge. Ce Paolo généreux, flamboyant, avare de sanglots, peut dignement succéder à Plácido Domingo – ... "

Que j'aime lire ça !!!

Tu penses à quelqu'un en particulier ?

Manrico a écrit:

Martine a écrit:

La critique de Didier van Moere pour Concertonet.

"... Il n’empêche : c’est Roberto Alagna qui triomphe, lui qu’on avait pu, ici ou là, notamment à Orange, trouver un peu fatigué. La voix s’est corsée sans se durcir, le timbre a conservé son éclat, l’émission n’a rien perdu de sa souplesse, et l’aisance de la projection devrait servir de modèle à tant de ténors gardant leurs notes au fond de la gorge. Ce Paolo généreux, flamboyant, avare de sanglots, peut dignement succéder à Plácido Domingo – ... "

Que j'aime lire ça !!!

Tu penses à quelqu'un en particulier ?

Oui, oui bien sûr ...
Mais c'est une réflexion qui peut aussi s'appliquer à certains barytons, barytons-basses ou basses que j'ai entendus ces dernières années. Qu'est-ce que j'ai pu entendre comme Zuniga, Moralès et Escamillo avec la voix collée dans la gorge !!

La critique de FO : Il ritorno di Roberto in Patria.
J'aime bien ce titre.

Martine a écrit:

La critique de FO : Il ritorno di Roberto in Patria.
J'aime bien ce titre.

Mais l'ami Roberto n'a même pas un rôle important. Certains critiques m'exaspèrent, nous est présenté une œuvre rare et on ne parle que de notre starlette maison ; c'est une démarche profondément anti-artistique.

Siegmund a écrit:

Martine a écrit:

La critique de FO : Il ritorno di Roberto in Patria.
J'aime bien ce titre.

Mais l'ami Roberto n'a même pas un rôle important. Certains critiques m'exaspère, on une œuvre rare et on ne parle que de notre starlette maison ; c'est une démarche profondément anti-artistique.

Et puis "éternel physique de jeune premier", faut pas, non plus, exagérer !
Blague à part, j'imagine que ça doit être rediffusé ? Parce que l'oeuvre me séduit particulièrement et toute occasion de l'entendre est bonne, par-delà tout chauvinisme plus ou moins mal placé et/ou digéré !

Siegmund a écrit:

Martine a écrit:

La critique de FO : Il ritorno di Roberto in Patria.
J'aime bien ce titre.

Mais l'ami Roberto n'a même pas un rôle important. Certains critiques m'exaspèrent, nous est présenté une œuvre rare et on ne parle que de notre starlette maison ; c'est une démarche profondément anti-artistique.

Il ne chante pas Paolo ?????

Francesco a écrit:

Siegmund a écrit:

Martine a écrit:

La critique de FO : Il ritorno di Roberto in Patria.
J'aime bien ce titre.

Mais l'ami Roberto n'a même pas un rôle important. Certains critiques m'exaspèrent, nous est présenté une œuvre rare et on ne parle que de notre starlette maison ; c'est une démarche profondément anti-artistique.

Il ne chante pas Paolo ?????

Si ce n'est pas un rôle mineur, on ne peut pas non plus dire qu'il monopolise les dialogues chantés du tout.
Le problème n'est de toutes manières pas tant ici, il réside en sa surexposition dans les critiques en rapport des autres chanteurs importants de l'ouvrage, allant jusqu'à faire un certain nombre de titres. Pour aller plus loin, je pense que le coté people est d'autant plus dommageable qu'il empiète sur les autres aspect de la production, en l'occurrence une musique rare porté par un orchestre.
Alors, certes, c'est peut-être plus rassurant de parler de Roberto que de la qualité de la production scénique...