Peter Schreier, c'est avant tout un timbre unique, que beaucoup trouve laid, mais que personnellement j'adore et surtout qui est reconnaissable entre mille.
Il est incontournable dans Mozart.
Don Ottavio : idéal en live sous la direction de Böhm, il manque juste le récitatif avant le "Dalla sua pace", je pense qu'il a dû être coupé à cause des applaudissements destinés à Tomowa-Sintow (comme souvent sur scène le chanteur qui a un récitatif après une aria commence à le chanter alors que le public applaudit encore). Cette version est préférable à la première Böhm en studio.
Ferrando : parfait en live sous la direction de Böhm, mais avec un seul air. Son duo avec Janowitz "Frai gli emplessi" est est une pure merveille, les timbres vont très bien ensemble, et on sent qu'il se passe réellement quelque chose entre les deux chanteurs. La version Suitner ne merite pas, à mon sens, le mépris dont elle est souvent victime. C'est une version tout à fait honnête, bien que très teutonne pour certains interprêtes (l'italien catastrophique d'Adam !). Contrairement à la version Böhm, Schreier y chante également le "Tradito schernito", mais malheureusement pas le "A lo veggio".
Tamino : le choix est simple, il faut l'écouter dans la version Sawallisch, parfaite à tous points de vue. La version Davis, n'est pas indispensable, M.Price y est assez soporifique, Serra sans grand intérêt (surtout après Moser!) et Moll, Adam et Schreier sont plus inspirés chez Sawallisch. A la limite je préfère la version Suitner. Schreier y est très bien, le timbre à cette époque est très jeune, parfait pour le personnage. J'aime bien Gestzy en Reine de la Nuit, Adam se tire pas trop mal de Sarastro et surtout j'aime beaucoup le Papageno de Günter Leib et la Pamina d'Helen Donath.
Idamante : J'ai toujours préféré ce rôle interprété par un ténor, plutôt que par une mezzo, donc là, pour moi, c'est parfait. Toutefois, là j'aime tout autant Simoneau et Pavarotti. Mais il faut absolument écouter la version Böhm pour le sublime air K.490 qui est intégré dans l'opéra et pour l'Elettra survoltée de Julia Varady.
Arbace : version Schmidt-Isserstedt, il est juste regrettable d'avoir Dallapozza en Idamante (Schreier aurait été mille fois mieux), mais bon ça permet d'avoir les deux airs d'Arbace parfaitement chanté par Schreier.
Idomeneo : Je ne comprends pas qu'il n'ai pas enregistré le rôle qu'il avait pourtant chanté sur scène dès la fin des années 60. On peut tout de même se consoler avec son "Fuor del' mar" version longue enregistré dans son récital d'air de Mozart, dans les années 80.
Belmonte : Il faut à mon sens, connaître aussi bien la version Böhm et la version Harnoncourt, je n'arrive pas à départager.
Gomatz , dans Zaïde : J'adore cet opéra, la version dirigée par Klee est très belle, elle est particulièrement bien chantée.
Lucio Silla : Là encore, impossible de départager entre Hager et Harnoncourt. Avec Hager, le timbre est plus beau et l'opéra est intégral, la distribution est parfaite, mais la direction est trop lourde. La version Harnoncourt est idéalement dirigée, la distribution est du même niveeau que l'autre, mais cette version est malheureusement coupée.
Titus : J'aime bien, mais c'est le seul rôle mozartien où j'ai entendu beaucoup mieux niveau investissement et adéquation du timbre. P.Langridge est pour moi le Titus idéal. Toutefois Schreier ne démérite pas. Mais je pense que ce n'est pas dans ce rôle qu'il faut le découvrir.
Betulia Liberata : J'aime beaucoup cet oratori de Mozart, la version dirigé par Hager est très belle et très bien chantée, mais la direction manque toutefois de dynamisme. Je préfère donc au final la très belle version interprétée par Ernesto Palacio.
Voilà pour les principaux Mozart, je continuerai mon petit tour d'horizon des enregistrements que je connais de lui un peu plus tard.