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| Strauss - Elektra | |
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Auteur | Message |
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Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Strauss - Elektra Mer 14 Déc 2005 - 18:17 | |
| Regardons un peu la discographie de ce chef d'oeuvre. Pour ma part il y a 4 grandes versions que je mets quasiment à égalité, au sommet. (en tout cas dans ce que je connais) A chaque fois on est assez proche de la perfection au niveau orchestral, après c'est une question de sensibilité au niveau vocal... CD - Böhm (1960) Une excellente distribution, avec en tête Inge Borkh, avec une belle voix par rapport à ce qu'on entend parfois dans ce rôle, elle n'est pas la plus furieuse et la plus hystérique des Elektra, elle est plus réservée et subtile. Très belle direction de Böhm, là encore pas excessive, ménageant ses effets. Je précise que la prise de son est vraiment excellente malgré la date d'enregistrement. - SoltiLà c'est l'orchestre tonitruant et somptueux par excellence, avec lequel Solti essaie de tout détruire sur son passage. Les cuivres pètent tout! Nilsson y fait évidemment merveille, tout comme le reste de la distribution. - SawallischSans avoir la plus belle voix qui soit, Eva Marton est quasi-idéale dans ce rôle (elle souffre quand même dans les aigüs), de même que Studer, qui fait contraste avec sa voix plus pure et lyrique en Chrysothémis. Excellente direction. - SinopoliCette version est à mon avis juste derrière, avec un sublime philharmonique de Vienne, et une très bonne direction; Alessandra Marc est une moins belle Elektra que les précédentes, mais ça reste du très haut niveau, d'aurant que Voigt et Schwarz sont excellentes. En 5è position: - OzawaIl s'agit ici d'un live, et qui présente l'avantage de nous donner Behrens en Elektra, rôle qui lui va à mon avis à merveille même si ici elle n'est peut-être pas à son meilleur; direction assez belle mais trop sage d'Ozawa: l'orchestre est timide, on est déçu. Bon ça reste pas mal, mais pas une des meilleures versions à mon avis. DVD - AbbadoJ'en ai déjà parlé, ce DVD est une merveille, avec Marton et Studer (comme dans la version Sawallisch) et Fassbaender géniale en Clytemnestre; la direction est expressionniste à souhait. Regarder en bas de la page- BöhmDéception avec une direction un peu trop molle, Rysanek dont je trouve la voix laide et qui est constamment fausse, et Varnay qui avec l'âge est atteint du syndrome vibratoire Gwyneth Jones. (insupportable pour moi) Reste la mise en scène que j'aime bien, un jeu d'acteurs plutôt pas mal et un play-back par moments gênant. (puisqu'il s'agit d'un film) Je laisse la parole à Encolpio. EDIT: à noter que d'après ce que j'ai lu ici http://operacritiques.free.fr/operagiocoso/viewtopic.php?t=837 (je n'ai pas vérifié moi-même) les versions Solti, Sawallisch et Abbado (DVD) sont les seules à présenter l'oeuvre dans son intégralité. Les autres présentent des coupures. Un argument non négligeable en faveur des 3 versions en question.
Dernière édition par le Mar 2 Jan 2007 - 13:50, édité 1 fois |
| | | Bezout Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3493 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Mer 14 Déc 2005 - 21:20 | |
| - Citation :
- Je précise que la prise de son est vraiment excellente malgré la date d'enregistrement.
Pourquoi? C'est justement les meilleurs années. Sinon tu n'as pas précisé chez quelle maison de disque on peut trouver ces versions. Je sais juste que Solti c'est Decca |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Mer 14 Déc 2005 - 21:35 | |
| - Bezout a écrit:
-
- Citation :
- Je précise que la prise de son est vraiment excellente malgré la date d'enregistrement.
Pourquoi? C'est justement les meilleurs années. Je précise pour qu'on me dise pas "ahhh, c'est vieux..." - Bezout a écrit:
- Sinon tu n'as pas précisé chez quelle maison de disque on peut trouver ces versions.
Parce que je m'en fous. Mais si ça t'intéresse, Sawallisch c'est EMI, Sinopoli et Böhm c'est DG, Solti et Ozawa c'est Decca. Pour les DVD, Abbado chez Arthaus Musik, Böhm chez DG.
Dernière édition par le Mer 14 Déc 2005 - 23:02, édité 1 fois |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Mer 14 Déc 2005 - 22:59 | |
| Bon j'avais commencé un super truc, mais des potes sont passés pour bouffer à l'appart et j'ai tout effacé par une fausse manip Promis je vous fais ça demain, ce soir il est un peu tard... |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Elektra Mer 14 Déc 2005 - 23:25 | |
| Et la version Mitropoulos (III je crois) de Salzbourg avec I. Borkh? |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 10:24 | |
| - vartan a écrit:
- Et la version Mitropoulos (III je crois) de Salzbourg avec I. Borkh?
OUIIIIIIIIIIIIIII Justement je vais vous faire ça ce matin... |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 12:40 | |
| Comme je l’ai dit par ailleur : Pour moi la plus grande Elektra reste jusqu’à présent : Rose PaulyLa ligne de chant y ai admirable, la longueur de ligne, l'aigu lumineux. Voix svelte et pénétrante qui est peut être la seule à avoir vraiment exprimé la recherche de Strauss dans ce rôle. Dramatisme fou, intensité, miracle... Voix de jeune fille allumée, possédée. Elle s'appuie sur la diction, sur une émission brutale impulsive ou d'autre amplifie simplement le volume: de l'électricité fait chant! Incroyable. On trouve : Une quasi-intégrale : Rodzinsky (New York philh), Pauly, Szantho, Boerner, Huehn, Jagel 21 mars 1937, live. Le son n’est pas top du tout, l’orchestre est en retrait. De nombreuses coupures (première scène des servantes, plusieures de leurs apparitions, le duo E/Klytem est lui aussi coupé, le 2e duo E/ Chryso est absent !) Pauly est monumentale, une pile qui passe et surpasse l’orchestre, l’enregistrement miteux… Un monument ! Mais plus encore : ALLEIN! WEH GANZ ALLEIN, le 18-mars-37, dir par le même… Mais il faut surtout entendre : le même air et la découverte d’Orest (Schipper) enr le 30-sept-36 en direct de Vienne sous la direction de H Knappertsbusch : tout est incroyable. Fascination absolue pour cette voix irradiante : l’Orest ne vous quittera plus, vous l’aurez pour toujours dans l’oreille et vous ne pourrez plus jamais juger une autre interprétation sans revenir à celle ci ! Ensuite par ordre Chronologique : Beecham, 24 ou 26 octobre 1947, Schlüter, Welitsch, Höngen, Schöffler, Widdop: Le son: très bon pour l’époque pour une bande radio d’un live, qq distorsion (2 flagrantes). Soirée pour Richard alors en detresse total sur le plan financier ! La direction : Lumière, fluidité, clarté, légèreté : jamais Elektra n’aura été traitée de la sorte, un poème tout en suavité (Beecham comme à son abitude !), direction très proche de celles de Strauss lui-même (écoutez ses extr de Salomé de fevr et mai 42 !, ses divers enr symphoniques : clarté, lisibilité caractérise son approche) et de Böhm pour la savante maîtrise des plans. Beecham sait s’y montrer charnel, véhément : tensions, tempi vifs… Il soutient ses chanteurs avec amour. Une direction bachique, en somme, tenue du début à la fin dans un grand mouvement unitaire. Superbe mais très atypique. Le point noir à mon avis : L’Elektra de Schlüter ! Cette grande voix au timbre clair est ici poussée dans ses limites de finesse par Beecham (un peu comme Allessandra Marc et Sinopoli récemment). Mais il lui manque le côté irradiant (à se demander si l’orchestre n’est pas trop gros pour elle !), la psychologie du rôle, le dramatisme du rôle ne l’effleure pas une seule seconde… Dommage !! L’autre prix (après la direction) de cette version est l’incroyable Ljuba Welitch ! Timbre d’amour, sens de la féminité, voix suave limpide, liquide : nous somme en plein orgasme chanté ! c’est beau c’est grand… Le désir de féminité est incroyablement présent : éperdue, perdue, impuissante face au drame qui se joue sous ses yeux, une naïade toute de sensualité ! Tentant une approche ensorceleuse à la Salomé mais avec ce côté éperdument ailleurs : superbe ! une des plus grande interprétation du rôle ! Höngen : noire, anguleuse mais aux harmonies captivantes magnifiquement portée par l’orchestre ! Ampleur d’une voix en pleine forme mais sombre (à mon sens meilleure qu’avec Reiner en 52 car jouant moins sur l’expressionnisme un brin caricatural). Une très grande approche ! Enfin le superbissime Orest de Schöffler : douceur incroyable, humanité extrême des premiers moments se transformant progressivement en tension d’une expressivité folle. L’une des grandes interprétations du rôle, plus encore qu’avec Mitropoulos ! Un sommet !
Dernière édition par le Jeu 15 Déc 2005 - 15:47, édité 1 fois |
| | | leo Mélomaniaque
Nombre de messages : 1684 Age : 65 Localisation : Moselle Date d'inscription : 24/07/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 12:51 | |
| - Citation :
- EDIT: à noter que d'après ce que j'ai lu ici http://operacritiques.free.fr/operagiocoso/viewtopic.php?t=837
Pas mal, ce forum.... je connaissais pas et on y retrouve bonne compagnie : Je m'inscrirai bien mais le dernier inscrit m'a piqué mon pseudo obligé: Hagen Enfin, je mets en favori |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 14:32 | |
| Suite: Astrid Varnay: 4 versions au disque, cherchez les toutes, mais les 2 premières sont les meilleures (Mitropoulos et Reiner), la 3e est éblouissante pour la cohésion et la grandeur du plateau (R Kraus). Hystérie construite sur une auto excitation faite de délires. Personnage puissant, tons rauques, aigus magnifiques. Dans une conception du rôle assez proche, mais plus construite ici, je la préfère nettement à Nilsson. Elle est monumentale dans les 2 premières versions : Mitropoulos (NY philh), 1949, Varnay, Jessener, Nikolaidi, Janssen, Jagel : Aucuns des protagonistes n’est à la hauteur de Varnay, elle y est monumentale mais le reste de la distribution est à oublier… Seul Mitropoulos Apocalyptique est à retenir à ses côtés… (on a 4 versions à ma connaissance par ce chef, je préfère celle de 57 pour l’ensemble !) Reiner (NY MET), 1952, Varnay, Wegner, Höngen, Schöffler, Svanholm: Reiner: tensions extrêmes, volcanique, précis, fin et puissant, anti-sensuel. C’est incroyable, il sait se montrer d’une subtilité magique. Varnay: Toujours aussi grande, le personnage y ai plus creusé, plus psychologique, jeu sur l’obsession allant jusqu’à l’abîme, s’y perdant, se jetant à corps et à cris dans ce gouffre ouvert par Reiner : le vertige absolu ! Wegner : lyrique à souhait, finesse du chant mais pas du personnage ! Bonne fille en somme, un peu à la Studer, mais kl manque de personnalité : Studer sait de qui tenir ! Höngen : tension, expressivité outrée, mais ça reste très beau tout de même. La voix n’a plus toute sa jeunesse, un brin décrépie… Mais quels emportements ! Schöffler : toujours aussi touchant, à fleur de peu, dans une détresse totale : « nein ! », subtil, dramatique, il nous arrache des larmes… J’adore. Mais pour découvrir l’œuvre avec Varnay je vous conseille en premier lieu : Kraus Richard (Rundfunk-Sinfonie-Orch), 1953 Varnay, Rysanek, Fischer, Hotter, Melchert Direction : Kraus (ce n’est pas Clemens Krauss) : Attention pour profiter pleinement de cette version il faut prendre le report Koch et non celui de Gala bien inférieur sur le plan technique! Le son est ici admirable : tout y ai parfaitement audible, sans aucunes distorsions… La version est elle aussi coupée, comme tous les enregistrements sauf Solti ! Orchestre : Clarté encore une fois des lignes, des plans, fluidité, on ai loin de l’orgie musicale, mais l’orchestre (très bon) nous prend subtilement, nous entraîne par ses tempi vifs, alertes (peut être les plus rapides de la discographie), un peu à la Beecham, mais sans son charme. Une belle direction contrairement à ce qui était dit jusqu’à présent ! Varnay, moins explosive que sur scène, mais la présence, le jeu sur les couleurs y sont d’autant plus grands. Le mot est dit comme dans aucune autre version (le studio aide cette approche), Varnay compose un personnage qui se torture progressivement (douleur du personnage donné par un phrasé tendu, se crispant), Elektre se persuade elle-même de sa vérité pour atteindre la folie : un monument. La voix est à son zénith (53 : Ring de Krauss…), facilité de l’aigu projeté, Nous sommes en présence de la voix d’une reine et son personnage est celui d’une reine et non d'une princesse… Peut être la plus grande approche du rôle, du moins ma préférée. Mais ce qui fait le prix de ce coffret se sont aussi les partenaires : Rysanek : Le choc, la lumière faite vérité, premier témoignage (26 ans !) et déjà une leçon, un monument, le personnage, contrairement à ce que certains ont dit, est déja complètement là, aboutit. Elle va le travailler pendant 30 ans : lui donner plus de féminité parfois, plus de véhémence à d’autres moment, mais ici nous sommes déjà au sommet de sa vision. On ai loin de la gentille petite fille, bien sage, nous sommes en présence d’un personnage lui aussi machiavélique, qui joue de sa jeunesse, de sa féminité, de sa prétendue sagesse afin de tirer des ficelles… La ligne de chant parfaite alors, l’aigu radieux et riche en couleurs, à la transparence cristalline par moment et à la tension dans la puissance à d’autre. Comme nul autre, cet aigu lui permet de montrer une exaltation, une tension faite de finesse et surtout surtout d’une très grande intelligence ! Ce qui manquera à 90 % des chanteuses dans ce rôle ! Studer en tête, la fifille bien sage au chant bien propre et bien mièvre! Un monument différent mais tout aussi essentiel que celui de Welitsch ! La 3e dame : Res Fischer, Est elle reine ? face à Varnay certainement pas, elle se fait dévorée, bouffer par sa protagoniste, tiraillée de toute part. Interprétation en finesse, subtilité, en montée dramatique, loin des tensions folles de Mödl (la future mère de Varnay en 64!). Le verbe est là aussi à l’honneur : somptuosité du timbre et de ses accents classieux. Encore un autre monument !: Hotter . Lui aussi attiré par le mot, la ligne, la noblesse du personnage. La voix est là aussi à son meilleur ! Poésie, sensibilité proche de Schöffler, finesse, legato magistral : prestation historique ! Un monument ! Peut être l’une des premières versions à entendre !Dernière interprétation de Varnay au disque : Karajan (Vienne), 17 août 1964 Varnay, Hillebrecht, Mödl, Wächter, King. Le son est bon, pour 64 on aurai espéré mieux mais c’est pas mal du tout! L’orchestre et le chef : Seul témoignage de Karajan dans Elektra ! L’orchestre est superbissime comme à son habitude, Karajan creuse les tréfonds de la partission avec une relative lenteur. Il tend alors vers un son rond qui va caractériser son « style » des années futures, le côté vif argent de son Tristan est oublié. Ce qui peut paraître parfois un brin dur, statique, fait d’un seul bloc, monolithique, mais certainement pas froid. Il est en permanence dans la recherche de couleurs chaudes, enveloppantes, chatoyantes par moment mais tendant l’œuvre du début à la fin. Superbe ! Varnay. Plus toute jeune, mais encore une fois, l’approche est magistrale ! on oublie le monologue un brin planté, elle se reprend et donne ensuite une soirée grandiose ! Tension, dramatisme… tout ce que j’ai dit jusqu’à présent sur sa conception du rôle s’y trouve, mais avec des moyen moins radieux, alors, elle va torturer le son, le plier à sa conception du rôle : un moment magistral d’interprétation et de vérité de chant ! Malgré les années, l’aigu ne sera jamais crier comme bien d’autres pourtant plus jeunes ! La Scène de la reconnaissance est exemplaire à cet égard : Que de couleurs ! Hillebrecht : bien routinière, sans grandeur, du chant d’une platitude ! On oublie. Mödl : féline comme à son habitude, la voix est devenue rauque, moirée, la technique vacillante, mais quelle monstre de scène ! Une folle hystérique, tendue, tragique, déchirante (un aigu est particulièrement déchiré !), elle nous offre une confrontation de 2 faunes assoiffées de sang comme jamais on a entendu ! Mödl ne lâchera jamais le morceau à Varnay, elle se bat, se crispe, pour exploser dans sa victoire éphémère… On n’en croit pas ses oreilles ! Wächter est pas mal sans plus, jeune, alerte mais après les 2 monstres sacré passés la comparaison est très difficile.
Dernière édition par le Jeu 15 Déc 2005 - 15:52, édité 4 fois |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 14:38 | |
| - encolpio a écrit:
- La version est elle aussi coupée, comme tous les enregistrement sauf Solti !
Tu es sûr pour Sawallisch et Abbado (DVD)? |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 14:40 | |
| - encolpio a écrit:
- Ce qui manquera à 90 % des chanteuses dans ce rôle ! Studer en tête, la fifille bien sage au chant bien propre et bien mièvre!
Décidément... J'ai sans doute le tort de préférer les voix belles et justes... |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 14:43 | |
| - Xavier a écrit:
- encolpio a écrit:
- Ce qui manquera à 90 % des chanteuses dans ce rôle ! Studer en tête, la fifille bien sage au chant bien propre et bien mièvre!
Décidément...
J'ai sans doute le tort de préférer les voix belles et justes... Que l'on dise que Rysanek n'est pas toujours juste, certes: je suis le premier à le dire... et encore c'est faux pour cet enregistrement! mais que l'on dise que la voix n'est pas belle alors là!!!! c'est peut être le plus bel aigu jamais entendu pour ce personnage...
Dernière édition par le Ven 16 Déc 2005 - 10:31, édité 2 fois |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 14:45 | |
| - Xavier a écrit:
- encolpio a écrit:
- La version est elle aussi coupée, comme tous les enregistrement sauf Solti !
Tu es sûr pour Sawallisch et Abbado (DVD)? Non abbado a aussi des coupes. Pour Sawallisch, je ne suis pas certains, je n'ai pas son enregistrement que je ne trouve pas bon, je l'avais écouté il y a pas mal de temps, franchement si elle est intégrale, ça ne changera pas grand chose: l'interprétation n'est pas terrible... |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 14:45 | |
| Quoi de plus subjectif que la beauté d'une voix... Quant à la justesse, dans tout ce que j'ai entendu elle est régulièrement fausse. |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 14:48 | |
| - Xavier a écrit:
- Quoi de plus subjectif que la beauté d'une voix...
Quant à la justesse, dans tout ce que j'ai entendu elle est régulièrement fausse. Oui souvant je te le concède... mais as tu entendu cet enregistrement? Mais écoutes l'interprétation la vision, ce qu'elle dit! elle ne chante pas que des notes: elle chante un personnage, lui donne une dimension, et une intelligence que Studer ne peut même pas entrevoir... |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 14:50 | |
| - encolpio a écrit:
- mais as tu entendu cet enregistrement?
Non; mais de toute façon maintenant je suis rysanekophobe! |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 14:51 | |
| La suite demain... Il y a encore de quoi faire! |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 14:52 | |
| - Xavier a écrit:
- encolpio a écrit:
- mais as tu entendu cet enregistrement?
Non; mais de toute façon maintenant je suis rysanekophobe! Tu la recouvriras peut être un jour...
Dernière édition par le Jeu 15 Déc 2005 - 14:59, édité 1 fois |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 14:52 | |
| - encolpio a écrit:
Mais écoutes l'interprétation la vision, ce qu'elle dit! elle ne chante pas que des notes: elle chante un personnage, lui donne une dimension, et une intelligence que Studer ne peut même pas entrevoir... Moi aussi je sens un personnage incarné dans l'interprétation de Studer; pas le même peut-être... |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 14:58 | |
| - Xavier a écrit:
- encolpio a écrit:
Mais écoutes l'interprétation la vision, ce qu'elle dit! elle ne chante pas que des notes: elle chante un personnage, lui donne une dimension, et une intelligence que Studer ne peut même pas entrevoir... Moi aussi je sens un personnage incarné dans l'interprétation de Studer; pas le même peut-être... J'en parlerai plus tard... Mais non elle s'écoute chanter, essaie de bien tenir son chant (et encore elle n'y arrive pas toujours), et oublie toute profondeur, c'est lyrique ça c'est certains, le personnage est incipide à souhait, est ce voullu??? j'en doute, trop de précautions, elle marche sur des oeufs, et surtout face à Marton qui elle se lache, se libère, nous offre une relativement grande interprétation (autant qu'elle puisse j'entends...) Studer elle reste bien plan plan, ne se décorsette pas, tend vers un désespoir auquel on ne croit pas une seconde... Son jeu est lui optimiste mais ne me touche en rien... |
| | | leo Mélomaniaque
Nombre de messages : 1684 Age : 65 Localisation : Moselle Date d'inscription : 24/07/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 15:02 | |
| J'ignore ce qu'il en ait aujourd'hui mais ni ma version Böhm ( 33T ) ni ma version Solti disposent d'un livret traduit en français, ce qui est très gênant pour une bonne compréhension de l'oeuvre et je n'ai pas encore visionné ma version Abbado en dvd |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| | | | leo Mélomaniaque
Nombre de messages : 1684 Age : 65 Localisation : Moselle Date d'inscription : 24/07/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 15:05 | |
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| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 15 Déc 2005 - 15:39 | |
| Une version de plus: Schröder (Hessischen Rundfunks); 31/01/1953 Borkh, Kupper, Klose, Frantz, Bensing La direction me pose problème: lourde, empâté, tempi proches de ceux de Karajan, mais sans les couleurs, la tension… I Borkh : quelle jeunesse, quelle voix, l’interprétation est superbe, torturées, fleur vénéneuse, empoisonnée, chatte jouant sur ses accents suaves et étourdissants. Le rôle est traité tout en finesse, nous y reviendrons, mais ici la voix est peut être plus belle que dans tous ses autres témoignages… Kupper : on oublie, sans dimension et en plus la voix n’est pas des plus belles… M Klose : Une grande dame s’il en ait ! Elle n’est plus toute jeune mais sait dire son rôle comme peu d’autre, le mot est encore mieux traité qu’avec Res Fischer. Sommet de l’art du bien chanter de l’articulation faite chant ! Le reste est routinier… |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 8:40 | |
| Suite... Böhm (Bavarian State orchestra), 26 août 1955 Live du Prinzregententheater Goltz, Rysanek, Madeira, Uhde, Klarwein Böhm : pour une première fois mais pas la dernière… L’orchestre semble un peu froid, dur, sec, est-ce la prise de son ou une volonté de Böhm? Je pencherai pour la 2e solution, car Böhm décortique ici la partition comme nul part ailleurs, jouant sur les plans se superposant, sur une mise en valeur des détails orchestraux, mais il lui manque alors un certain hédonisme que l’on trouvera dans certaines de ses gravures futures. Goltz : Une autre grande Elektra ! Son interprétation est toute en tension, en crispation, en son serrés, aiguisés comme dans nul autre enregistrement ! Si l’on compare avec ses extraits de 52 avec Solti, on ne la sent pas à son meilleur, mais ça reste tout de même assez incroyable. Du moins une vision atypique d’une lionne au beau legato couplé à un phrasé rapide pointu, acéré, les parlandi en sont caractéristiques. A écouter ! Rysanek : Aussi incroyable que dans l’enregistrement de Kraus, un peu moins tenue, mais que c’est beau, le jeu sur les aigus, sur cette montée en puissance du drame ! Sans égale dans le rôle de sa vie (avec celui de la Kaiserin), il faut connaître ses 2 premiers enregistrements pour goûter à la plénitude de cette voix vivante. Madeira : Son premier enregistrement et l’un des plus beau témoignage du rôle ! La voix est dans sa plénitude, contrairement aux enregistrements futurs qui ne lui rendent pas pleinement justice. Madeira la joue grande Dame, noble et puissante, ne se laissant en rien impressionner par Elektra. Superbe ! Uhde : Encore une fois nous avons un très bon Orest : son plein, velour, presque aussi bien que Schöffler et Hotter ! Mitropoulos (Wiener Philharmoniker), 7 août 1957 Salzbourg Borkh, della Casa, Madeira, Böhme, Lorenz Je le dis tout de suite : l’une de mes versions préférées.Mitropoulos tout d’abord : L’orchestre est superbe, les cordes de Vienne ! Mitropoulos peut tout lui demander, l’orchestre comme un seul homme répond présent ! et pourtant ce qu’impose ici le maestro n’est pas de tout repos ! Lecture sombre, oppressante, noire mais sensuelle aux larges tempi pouvant se faire tendus et mordant ! Vision hédoniste assurément, elle joue aussi sur cette vision apocalyptique qui se fait jour dès les premières mesures ! A l’écoute de cet orchestre d’un dramatisme fou, on comprend alors toute l’influence que Mitropoulos a eu sur son élève : Bernstein. Borkh : La version de la belle ! Elle se noie dans cette richesse orchestrale, y trouve sa puissance, sa rage, sa tension ! Un document à entendre d’Inge : celui-ci ! La tension, le mot se fait tour à tour lance, glaive, croc, griffe. Elle triture comme peut d’autre la langue pour créer ce personnage halluciné. Elle se donne complètement, se consume grâce à une voix éblouissante ! Un très grand moment ! Della Casa : Cette voix, éblouissante de beauté dans l’aigu, convient parfaitement bien au rôle. Cette interprétation de fille sage n’est pas ma conception du personnage, mais Della Casa sait nous y faire croire, le rôle est vivant, puissant dans sa faiblesse ordinaire. Elle arrive à tout par sa voix, sa pureté, sa joie de vivre : opposition parfaite avec Inge Borkh. Della Casa est très certainement la plus belle Chrysothémis "soumise" de la discographie. Madeira : Le principal problème de cet enregistrement vient de Madeira que j'ai admirée dans l’enregistrement de Böhm, 2 ans plus tôt ! La voix semble ne plus suivre les volontés de la Dame… La justesse n’est plus au rendez vous mais pire, la ligne de chant est complètement débraillée… Alors, faute de mieux, elle joue sur un expressionnisme outré, je dirais même qui a perdu son âme, qui rend son jeu monochrome, voir en noir et blanc……………… Caricaturale, mais elle impressionne à certains moments par sa violence. Comme quoi le jeu, l’interprétation, ne suffisent pas à faire une chanteuse… Böhme : un peu trop gros, rond, lourd : douceur et subtilité ??? Il n’en ai rien ici… , pas assez diseur, il n’est que « trompetteur »… : effets qui caractériseront bien des Orest futurs… Mais cette version possède un autre bon point : l'Egisthe de Lorenz, l’un des plus beaux, le plus beau ? Possible : Le personnage vibre, a une réelle personnalité (c’est si rare !! seuls Svanholm et Windgassen peuvent rivaliser…) Un enregistrement à connaître, à aimer comme nul autre… l’un des plus beau témoignage d’Elektra ! Et le son est fort bon dans le pressage Orféo, et uniquement dans ce dernier!! Böhm (Staatskapelle Dresden) 1960 studio Stéréo: la couleur est arrivée………… Borkh, Schech, Madeira, Fiescher-Dieskau, Uhl Böhm : L’orchestre de Dresde est l'un des grands habitués de Strauss, mais ici je ne retrouve pas les couleurs de cet orchestre, de ses vents acerbes, tendus… Böhm joue encore une fois sur la la lisibilité des plans, sur la richesse du détail. Mais ici tout est plus lourd, plus massif que dans sa précédente version. De même il semble plus sage, plus (trop) modeste, moins emporté… Le studio ? De même le son n’est pas parfait : qq saturations, nombres de live précédants étaient nettement mieux enregistrés !!! c’est peu dire : comme quoi la couleur n’apporte pas forcement la beauté et certainement pas la perfection… Borkh : retenue, elle aussi plus sage, mais ou est passé la folie de la précédente version. La voix est toujours aussi belle mais que de perte dans l’interprétation. Corseté, retenu son monologue ne nous emporte pas. Certes ses accents de lionne, le poid des mots sont bien présents mais ne trouvent plus le naturel, l’exaltation de Salzbourg… Dommage… Schech : Mon dieu, la plus insipide interprète du rôle, c’est peu dire… En plus le timbre n’est pas des plus beaux, elle ne peut même pas jouer sur le chant seul (car vu la partition chanter ce rôle est déjà un engagement en soit !: la voix y est forcement mise en valeur, et une interpréte moyenne mais à la belle voix en sortira toujours grandie). On oublie bien vite… Madeira : Elle retrouve un peu de la beauté de sa voix. Mais la projection est artificielle, la ligne se perd un peu. L’interprétation retrouve un peu de noblesse mais on ait loin de sa première incarnation… Fiescher-Dieskau : chant un brin trop intello pour le personnage, c’est bien chanté, presque aussi bien que ses 2 grands prédécesseurs, mais il lui manque une fougue, un élan… On espèrerai presque plus de poids, de roc, de métal aussi. Ca reste très beau, tout de même. Uhl : médiocre. Pas trouvé de pics... l'enregistrement est une rareté! mais cherchez le!! Böhm (Vienne), 1965 live Nilsson, Rysanek, Resnik, Windgassen, Wächter Böhm: en oui encore et toujours! (et ce n’est pas terminé !) Superbe : peut être la plus belle version de ce chef : structure dramatique et théâtrale mise en valeur comme rarement. Il joue sur les tempi, les contrastes appuyés pour faire ressortir chaque ligne, chaque plan comme rarement. Le dynamisme est puissant, emportant tout sur son passage, et tend des lignes incisives, vibrantes et lumineuses. La scène finale est d’une beauté confondante ! Superbe. Nilsson : Sont personnage est fait de puissance, moins coloré, moins psychologique que celui que nous offrait Varnay, il se joue de tout ! Elektra est avec elle agressive, brutale, jouant sur ses aigus lancés comme des flèches blessant ses rivales à chaque phrase. Nous sommes ébloui, mais malheureusement absolument pas ému. Je lui reprocherai ce côté marbre frigide qui ne peut absolument jamais nous toucher, nous attendrir, nous faire peur, nous emporter dans son hystérie, sa folie, sa passion. Le chant est dans l’absolu d’une grande beauté, malheureusement la voix ne sait pas jouer de nuances, de couleurs, on sent une sorte de systématisme qui nous prive d’une grande vision. Ici la scène allume tout de même ce marbre qui sait se fendre par moment pour nous faire entrevoir un peu de ses tripes faites d’or : un très rare moment chez Nilsson ! Rien que pour ces instants, un disque à aimer comme nul autre. Rysanek : Encore elle !!!! Mais personne (sauf un peut être) ne s’en plaindra, nous sommes 12 ans après sa prise de rôle, et elle est toujours égale à elle-même: sans aucune rivale ! La folie du live, de la soirée, de la baguette de Böhm sont en complet syncrétisme avec son approche du rôle. Un monument ! Resnik : L’ampleur de la voix, jouant sur des contrastes forts, appuyés, tendus. Une superbe interprétation. Parlando phantasmatique d’un incroyable dramatisme face à une Nilsson frigide : une opposition spectaculaire et bienvenue… Wächter : nous donne un personnage pris au piège de la fatalité, résigné, implorant cette délivrance finale. Superbe ! Windgassen : Enfin une composition complexe du rôle d’Egisthe ! Une très très grande soirée!!
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| | | encolpio La vie en noir et blanc
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| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 12:55 | |
| Solti (Wiener Philharmoniker) 1967, studio en couleur... Nilsson, Collier, Resnik, Krause, Stolze La version la plus complète de l'oeuvre. Solti:L'orchestre : rien à redire comme nous l'avons déjà dit : Vienne trouve ici une complète adéquation avec l'oeuvre. Surtout que la prise de son le favorise nettement. C'est la baguette qui pose problème: Mon dieu que c'est bruyant, gonflé, emphatique. Où est passée la tension, la noirceur, l'étouffement que nous offrait Mitropoulos ou les lignes, les plans de Böhm ? Où est passé le drame ? la théâtralité de l'oeuvre ? Où est passé le grand mouvement, cette vague qui nous emportait sans un instant de répits de la première à la dernière note ? Non ici rien de tout ça... C'est chic, clinquant, brillant mais en rien profond, trituré, torturé, encore une fois (cf. son ring) je trouve Solti un peu dans l'effet et non dans le fond, superficiel et non creusé. Le point positif : les reliefs, les contrastes sont particulièrement appuyés, ce qui nous prend par surprise à bien des moments. La splendeur du son (DECCA!) comme dans aucun autre enregistrement passé ou futur (jusqu'à présent) ne nous fait en rien oublier la faiblesse du chef. Nilsson: Elle est parfaitement en adéquation avec Solti: elle est dans le spectaculaire, le brillant, dans la recherche de perfection et performance vocale. Mais encore une fois: c'est monochrome. Avec Nillson la voix gagne en cristal ce qu'elle perd en couleurs et en présence physique. Frigide comme jamais, où se joue le drame, la détresse, le doute, l'angoisse? Malheureusement elle n'a pas la scène et des comparses capables de briser ce roc. C'est minéral, froid, distant. Collier: Encore une autre qui ne participe pas au drame qui devrait se jouer, elle subit sa condition, n'en ait en rien maîtresse. Fragile, sa conception du personnage n'est encore une fois absolument pas creusée. Il lui manque aussi l'ampleur de l'aigu: que c'est serré, étriqué... Elle ne se risque pas à faire de l'ombre à sa soeur (elle n'en a pas les moyens...: Nillson l'écrase comme un petit moucheron). Dans une conception lyrique, jeune fille fragile, Della Casa est 1000 coudées au-dessus de cette piètre interprète. Resnik: Enfin une présence, une interprétation habitée. Elle reprend sa conception du rôle dont j'ai parlé précédemment, quasi identique à sa performance live. A la fois Reine au phrasé noble et intense, et à la fois démoniaque emportée par ses cauchemars. Le prix de ce disque repose sur elle. Une grande Clytemnestre! Krause: à côté du rôle, ne se sent en rien impliqué dans cette histoire... à l'image des 2 filles. C'est classieux, mais vide. Stolze: caricatural. Que reste-t-il de cette version?: l'intégralité, certes, et encore, les coupures pratiquées par tous les autres (même les versions les plus récentes) n'entâment en rien le dramatisme de l'oeuvre, le fil théâtral de l'oeuvre... Mais surtout il nous reste l'une des plus belle mère du disque. Version de référence? certainement pas... |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
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| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 13:28 | |
| Il existe bien d'autres live ou l'on trouve des moments magiques: qq uns que j'aime: Böhm (Opéra de Paris) 1975 Live Nilsson, Rysanek, Varnay, Sotin, Lewis: Pour Les 3 dames (Nilsson pas toujours juste mais investie pour une fois, Rysanek: superbe, et surtout Varnay: au sommet dans ce rôle: un monument!) et la direction (mais rien de nouveau à ce niveau: qq problms tout de même sur les attaques...). Böhm (Bavarian) 17 juillet 1977 Live Schröder-Feinen, Rysanek, Varnay, Adam, Hopf. Böhm: égal à lui-même... Schröder-Feinen: suprise: c'est très bon dans l'interprétation, la voix est fort belle, surtout l'aigu, qq problème d'homogénéité des graves... Mais belle prestation. Rysanek: qq signes de fatigue, des problèmes de justesse, mais toujours cette merveille de composition. Varnay: fatiguée, un brin usée, mais que d'art dans le parlando, dans la science de l'effet! Les hommes: grossiers... Perik (orch national de France) 14 janvier 1984 Live Vinzing, Ryzanek, Forrester, Norup, Hiestermann. Belle direction mais bien gentille! Vinzing: Enfin une grande Elektra pour les années 70-80: superbe, sans égalée Varnay, Borkh... sa performance est de toute beauté: élans, puissance, dramatisme fou jusqu'au déchaînement des passions: du très beau chant. Rysanek: en grande forme ce soir là: bien meilleure qu'en 77... La justesse n'est pas toujours au rendez-vous, mais la voix a retrouvé de sa splendeur surtout dans les couleurs et demi-teintes. Forrester: Superbe, le mot est là la composition parfaite, on est proche de Höngen... Norup: catastrophique... Une très belle version, de plus ma première Elektra en Live! Le tout en couleur
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| | | Xavier Père fondateur
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| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 14:00 | |
| - encolpio a écrit:
Böhm (Staatskapelle Dresden) 1960 studio Stéréo: la couleur est arrivée………… Borkh, Schech, Madeira, Fiescher-Dieskau, Uhl
Böhm : L’orchestre de Dresde est un des grand habitué à Strauss, mais ici je ne retrouve pas les couleurs de cet orchestre, de ses vents acerbes, tendus… Böhm joue encore une fois sur la la lisibilité des plans, sur la richesse du détail. Mais ici tout est plus lourd, plus massif que dans sa précédente version. De même il semble plus sage, plus (trop) modeste, moins emporté… Le studio ? Je l'ai réécouté, c'est vrai que c'est un peu sage, presqu'autant que sur la version DVD. (mais je préfère cette distribution) Je vais essayer d'écouter la version Mitropoulos, je crois que l'avoir vue à la Médiathèque du Conservatoire... |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
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| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 14:00 | |
| Ozawa (Boston), 1988 H. Behrens, Secunde, Ludwig, Hynnimen, Ulfung Direction: d'une platitude sans nom, Osawa reste très prudant (manque de métier dans cette oeuvre? pourtant il l'avait dirigé 1 an avant à Paris, et j'y étais...) Rien de bien troublant dans cette vision... Behrens: Du volume, de l'investissement, mais que c'est superficiel! Un peu comme Nillson il lui manque les couleurs, une profondeur du personnage... L'aigu a ses limites que Madame Behrens transforme en hystérie pure. Hystérique est le terme qui caractérise parfaitement cette conception un brin lourdote. Il lui manque toute une construction du personnage, une progression, une exaltation vraie. La voix ne s'allège jamais, ne tient pas la ligne en la modulant: un côté droit dans ses bottes, folle à tout moment. D'où une perte de modulations, de réelles emportées et retenues du personnage. On en prend plein la tête mais l'on ne comprend rien au personnage. La voix n'est pas encore usée, je dirais même assez belle. Nous sommes très loin des grandes interprétations du rôle: manque de confrontation à ce dernier? (et pourtant elle était à Paris en 87!) Secunde: couleurs bien mattes, un peu pastelles. Voix ample (presque plus que sa soeur), mais à l'aigu sans énergie, sans brillant: conception encore une fois bien fade du rôle. Ludwig: Que j'aime cette chanteuse! mais ici elle n'est plus que l'ombre d'elle-même... je préfère ne rien dire... Le cris de mort est plus qu'outré... Pourquoi n'avons nous pas son témoignage 20 ans plus tôt! Les hommes: on oublie... Hynninen: grave et médium sec, durs... Ulfung: on n'a pas un Egisthe plus laid au disque, c'est peu dire... Sawallisch, 1991: je ne l'ai pas re-écouté (je n'ai pas acheté cette version) depuis sa sortie tellement cette version m'avait laissée de marbre... |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
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| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 14:01 | |
| - Xavier a écrit:
- encolpio a écrit:
Böhm (Staatskapelle Dresden) 1960 studio Stéréo: la couleur est arrivée………… Borkh, Schech, Madeira, Fiescher-Dieskau, Uhl
Böhm : L’orchestre de Dresde est un des grand habitué à Strauss, mais ici je ne retrouve pas les couleurs de cet orchestre, de ses vents acerbes, tendus… Böhm joue encore une fois sur la la lisibilité des plans, sur la richesse du détail. Mais ici tout est plus lourd, plus massif que dans sa précédente version. De même il semble plus sage, plus (trop) modeste, moins emporté… Le studio ? Je l'ai réécouté, c'est vrai que c'est un peu sage, presqu'autant que sur la version DVD. (mais je préfère cette distribution) Je vais essayer d'écouter la version Mitropoulos, je crois que l'avoir vue à la Médiathèque du Conservatoire... Je la trouve bien plus sage que la version DVD... Fonce sur Mitropoulos.... Mais attention: version 57, avant tout! |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
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| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 14:45 | |
| 2 dernières versions (avant les DVD): Barenboïm (Berlin), 1995 Polaski, Marc, Meier, Struckmann, Botha. Barenboïm: L'orchestre est beau! Mais que la direction est mollassone! c'est clair, trop peut-être... B choisit la lisibilité, la richesse du son, mais aucune tension, aucun drame, chaque plan est exposé pour lui même: manque une cohésion d'ensemble (il l'aura un peu plus en 96 à Paris). Polaski: chante trop bas, vibrato qu'elle ne peut retenir, ligne déliée... Une conception bien bucherone... Sur scène on pouvait y croire: superbe investissement, mais au disque ce n'est pas terrible. Marc: elle aussi est bien sombre, il lui manque de l'éclas, du rayonnement!: bien trop sage pas assez folle. La voix est présente mais ne peut sortir: le chef? Meier:Le timbre est superbe (c'est une vrai mezzo et non une soprano: elle nous le montre encore une fois), l'interprétation dramatique, psychologique... Intelligence de l'approche proche de Höngen! Superbe! La plus belle interprétation du rôle depuis Resnik et Varnay! superbe Struckmann: c'est tellement rare... Sinopoli (Vienne), 1995 Marc, Voigt, Schwarz, Ramey, Jerusalem Encore une fois le philharmonique de Vienne est monumental : orchestre majeur de cet oeuvre ! Sinopoli : surprend positivement par sa liberté, son lyrisme, sa composition fluide des plans... Mais je trouve l'ensemble un peu artificiel à la Solti... tout en étant plus fine, plus travaillée dans le détail : bonne surprise. Malheureusement cette obsession du détail nous prive d'une conception d'ensemble tenue, aboutie... Dommage. Marc : Dès le monologue , on croirait entendre Borkh... oui oui rien de moins: même approche du verbe, réelle intelligence du personnage... Malheureusement, le côté félin (en // à Borkh) est gommée au profit d'une conception plus terne qui affadie le personnage. C'est très bien chanté, le timbre est beau, l'aigu porté par le chef (merci d'avoir soutenu vos chanteurs comme plus personne ne le fait aujourd'hui) Les couleurs sont bien fouillées, travaillées... superbe chant ! Malheureusement, un brin froid (à la Nillson encore une fois) qui ne permet pas de "verser la larme" tant attendue... La plus belle Elektra depuis au moins 20 ans, c'est peu dire... Mais tout de même loin des Pauly, Varnay, Borkh, Goltz, Nilsson. Voigt:C'est bien chanté, bien que le timbre ne soit pas de mes préférés (un peu noir et blanc pourrait-on dire).... Encore une fois il ne suffit pas de bien chanter le rôle, il faut le faire vivre... Un peu routinière... Schwarz : mon dieu que la voix est usée... je l'ai entendue de nombreuses fois sur scène avant cet enregistrement, où elle était bien belle, en 95 : elle ne tient plus. Elle n'a pas les moyens pour jouer sur le parlando, sur le peu de moyens qu'il lui reste pour caractériser le personnage: c'est mauvais. Les hommes : sans intérêt particulier... En version moderne, peut être la plus belle mais tout de même loin des grandes versions du passé... |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
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| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 15:17 | |
| Mais il convient aussi et surtout de connaître: Un monument: La direction REiner (Chicago) 1954/56: studio et en couleur! Le raffinement, la puissance, la lisibilité, la tension, la richesse: tout est présent! Le feu allumé par Reiner est le plus incroyable, puissant, jamais entendu, Solti, à côté, fait figure de feu de paille! Borkh: Tout a été dit, mais face à un tel orchestre, c'est éblouissant, lyrique, dramatique... tous les adjectifs n'y suffisent pas... Elle se laisse porter par l'orchestre, le combat, s'y plonge. Face à une telle vague elle ose tout, risque tout, réussit tout, même une sublime Appoggiature si rarement entendue, dans la dernière phrase du monologue... L'"Oreste" est un brin étroit mais tout le reste est sublime! Schöffler: égal à lui-même: magistral! A connaître au même titre que les extraits de Rose Pauly!
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| | | encolpio La vie en noir et blanc
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| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 18:16 | |
| Les DVD: 3 versions filmées d'Elektra: Levine (MET), 16 fevr 1980 Nilsson, Rysanek, Dunn, McIntyre, Nagy. Seul prix de cette version: Rysanek, tellement le reste n'est pas bon (même Nilsson, en petite forme, ne nous séduit plus car le brillant est devenu bien terne, le souffle est toujours présent, mais c'est bien tout... Levine sans aucun intérêt, la mère est bien incipide, sans aucune consistance...) Rysanek: en bonne forme, se laisse aller par moment: parfois fausse, mais tellement habitée... Heureux témoignage de ce personnage où elle se révéla sans rivale depuis 1953! loin des petites soubrettes... Et le son en couleur me semble bien fade... Pour les amoureux de Rysanek et pour comprendre comment habiter le rôle de Clytemnestre... Böhm (Vienne), 1982, Couleur! Préférer le son stéréo au DTS un poil artificiel. Rysanek, Ligendza, Varnay, Fischer-Dieskau, Beier Böhm: encore lui! et oui mais pour la toute dernière fois de sa vie, son dernier enregistrement aussi! Son testament! L'orchestre est un monument, je l'ai déjà dit! La direction: toujours ces plans parfaitement équilibrés, ses tensions continues de la première à la dernière note. Mais cette immense ligne est moins parfaite qu'autrefois, moins parfaite... On sent quelques dérapages par moment, mais c'est minime... Une belle interprétation tout de même. Rysanek: Cas à part. Elle ne voulait pas chanter ce rôle, mais c'est Karl qui la poussa, l'obligea, pour lui et seulement pour lui... Merci Monsieur Böhm! Car oui elle a appris ce rôle au côté des plus grandes: Varnay, Borkh, Nilsson... Et comment l'a-t-elle appris? Sur le son, la couleur, le timbre et la caractérisation du personnage. C'est une très grande interprétation que nous tenons là. L'aigu est toujours aussi beau, mais le grave n'est pas son fort. Souvent fausse: oui mais quel engagement, quel interprétation! Ligendza: le timbre n'est pas des plus beau, un peu acide, métallique. Elle nous donne tout de même une assez bonne Chrysothémis, un peu placide mais sachant s'imposer. Varnay: C'est la fin, la voix n'est plus toujours au rendez-vous, le vibrato n'est pas toujours maîtrisé, mais quelle science du parlando, des couleurs, de la psychologie du personnage! Des moment de pur génies passent tout de même: le côté machiavélique n'a jamais été aussi présent! Le rire: sec, mordant à souhait... Superbe. A connaître. Fischer-Dieskau: égal à lui-même: diseur avant tout, le personnage est très travaillé, très intello, peu naturel. La mise en scène!: Film, donc lipsing: gênant pour moi, mais il faut voir ces 2 monstres sacrés se dévorer et voir ces regards ou tout leur art de l'interprétation passe: géniales. Le décor peut avoir un certain charme: opposition d'un monde en ruine à cette modernité exprimée par ce palais tout de métal et en reflets... bonne idée... Mais cette pluie qui nous gâche bien du plaisir auditif par sa présence envahissante: on comprend les grésillements de l'enregistrement avec Pauly, ici c'est du gâchis... Le kitch est au rendez-vous pour le sacrifice: pourquoi pas... Mais le pire de tout, c'est le montage, mon Dieu, que Monsieur Friedrich n'ai pris des courts en regardant les films d'Esenstein! Rysanek est bien souvent trop peu visible, ce qui nous prive d'un grand plaisir... Abbado (Vienne), 1989 Marton, Studer, Fassbaender, Grundheber, King Abbado: Clarté, lignes tendues, superbe travail sur un orchestre minéral, un peu sec, aride... Il y manque un velour, une enveloppe suave... Le début est particulièrement analytique (à la Boulez...), il se chauffe par la suite, pour atteindre une beauté d'une grande émotion notamment avec la scène de la reconnaissance. l'orchestre Viennois toujours aussi superbe! La prise de son flatte particulièrement l'orchestre et renvoie les voix en arrière cours... dommage... Marton: L'entrée est mauvaise, à côté de la plaque : vibrato envahissant, aigus tendus, crispés, graves poitrinés: pas terrible terrible... Caricaturale dans ses effets vocaux, l'aigu a aussi parfois bien du mal à sortir! Mais la voix va se chauffer, prendre de la rondeur, pour se parer d'une humanité incroyable. Malheureusement, l'aigu ne sera jamais facile, toujours un peu tiré. Elle n'a pas le mordant, le piquant des grandes, mais le timbre, les couleurs sont là, elle triture sa voix, son timbre, la plie à ses exigences: beau travail!... Elle compose un personnage tout en doute mais aussi en violence: c'est très beau!. Bien meilleure que dans son studio. Et quel engagement de comédienne là aussi, tout en finesse, subtilité! Merci à Kupfer... La scène de la reconnaissance est splendide: les 2 protagonistes et l'orchestre: un grand moment! Studer: La voix est belle, c'est certain. Le premier "Electra" est bien fade (la prise de son ne l'aide pas...) Le jeu est outré, caricatural: j'aime beaucoup lorsqu'elle tape avec ses petits poings.... Elle ne se libère jamais, reste très fifille, nunuche: heureusement que ses dessous sont rouges, car on aurait du mal à croire qu'une âme vit à l'intérieur... Elle s'écoute chanter, hyper méticuleuse, fait très attention au son, mais ne compose absolument pas un personnage: on s'ennuie à mourir, elle ne s'envole jamais, n'y croit pas une seconde... face à la torche que compose Marton lors de la deuxième confrontation on aurait aimé plus de jeu, de vie, de passion, de féminité... non non ça reste lyrique à souhait, ampoulé, un poil désespéré, mais bien neutre... Marton, le regard plein de larmes, contraste d'autant! Le final: gâché par ses mimiques de mauvaise comédienne... et par ce chant: lui a-t-on dit qu'elle ne chantait pas Sophie mais Chrysothemis! Fassbaender: J'adore cette chanteuse, mais ici quelques appuis poussifs, pas toujours juste, souvent détimbrée au début... Progressivement elle aussi va se chauffer, composer un personnage expressionniste, tendu, surréaliste, le mot est superbement dit: une grande interprétation malgré les petites réserves du début! Les hommes: très bons, sans atteindre au génie. La mise en scène: superbe de tensions humaines, de drame: Présence d'êtres puissants se déchirants, se bouffant les uns les autres, les corps se tendent, se contractent, de beaux moments! (gâchés par le jeu de Studer) Pas de palais clinquant, mais un monde au raz du sol, perdu, ne pouvant se redresser: pieds d'Agamemnon, tête décapitée... Les cordes sont les seuls éléments tendant vers le haut, emprisonnant Elektra dans ce besoin de s'élever, de conquête, de vengeance. Elle s'y perd, s'y étrangle, se noue à son père qui la pousse malgré elle... Superbe! J'en ai terminé... il manque qq versions CD que je trouve plus dispensables... |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 19:25 | |
| - encolpio a écrit:
Studer: La voix est belle, c'est certain. Le premier "Electra" est bien fade (la prise de son ne l'aide pas...) Le jeu est outré, caricatural: j'aime beaucoup lorsqu'elle tape avec ses petits poings.... Je me demande si ce n'est pas surtout du ressort de Kupfer; j'aime beaucoup sa Walkyrie, mais on est souvent dans le domaine du surjeu. D'ailleurs Fassbaender n'est pas en reste en Klytemnestre, elle en fait des caisses. (d'ailleurs, j'adore) |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 19:37 | |
| - Xavier a écrit:
- encolpio a écrit:
Studer: La voix est belle, c'est certain. Le premier "Electra" est bien fade (la prise de son ne l'aide pas...) Le jeu est outré, caricatural: j'aime beaucoup lorsqu'elle tape avec ses petits poings.... Je me demande si ce n'est pas surtout du ressort de Kupfer; j'aime beaucoup sa Walkyrie, mais on est souvent dans le domaine du surjeu. D'ailleurs Fassbaender n'est pas en reste en Klytemnestre, elle en fait des caisses. (d'ailleurs, j'adore) Mais on y croit dans le cas de Fassbaender, pour Studer ce n'est absolument pas le cas... Ca ne doit pas venir de Kupfer quand on voit Marton à côté toute en retenue... superbe... Son jeu vocal est lui aussi au même niv: minaude, chichiteux, ça vient vraiment d'elle... sur scène elle a toujours était un peu comme ça et le problème de Munich venait aussi de ce côté là, outre ses problèmes vocaux...
Dernière édition par le Jeu 26 Jan 2006 - 9:10, édité 1 fois |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 19:40 | |
| - encolpio a écrit:
Son jeu vocal est lui aussi au même niv: minaude, chichiteux Là je ne suis absolument pas d'accord... |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 19:46 | |
| - encolpio a écrit:
Ozawa (Boston), 1988 H. Behrens, Secunde, Ludwig, Hynnimen, Ulfung
Direction: d'une platitude sans nom, Osawa reste très prudant (manque de métier dans cette oeuvre? pourtant il l'avait dirigé 1 an avant à Paris, et j'y étais...) Rien de bien troublant dans cette vision...
Behrens: Du volume, de l'investissement, mais que c'est superficiel! Un peu comme Nillson il lui manque les couleurs, une profondeur du personnage... L'aigu a ses limites que Madame Behrens transforme en hystérie pure. Hystérique est le terme qui caractérise parfaitement cette conception un brin lourdote. Il lui manque toute une construction du personnage, une progression, une exaltation vraie. La voix ne s'allège jamais, ne tient pas la ligne en la modulant: un côté droit dans ses bottes, folle à tout moment. D'où une perte de modulations, de réelles emportées et retenues du personnage. On en prend plein la tête mais l'on ne comprend rien au personnage. La voix n'est pas encore usée, je dirais même assez belle. Nous sommes très loin des grandes interprétations du rôle: manque de confrontation à ce dernier? (et pourtant elle était à Paris en 87!)
Secunde: couleurs bien mattes, un peu pastelles. Voix ample (presque plus que sa soeur), mais à l'aigu sans énergie, sans brillant: conception encore une fois bien fade du rôle.
Ludwig: Que j'aime cette chanteuse! mais ici elle n'est plus que l'ombre d'elle-même... je préfère ne rien dire... Le cris de mort est plus qu'outré... Pourquoi n'avons nous pas son témoignage 20 ans plus tôt! Réécouté à l'instant, c'est quand même une bien belle version! La direction manque parfois de punch et de présence, mais il y a quand même des moments fabuleux, le meurtre de Klytemnestre par exemple! Et l'ensemble est quand même rudement bien joué, très en place, ça n'est pas négligeable. Je trouve Behrens quand même assez formidable, le rôle est vraiment vécu, mais aussi très bien chanté! Les graves sont plus faibles et l'obligent parfois au parlando, ce qui marche dans une certaine mesure. Je suis plus réservé sur Secunde: je n'aime pas énormément la voix. Christa Ludwig certes n'a plus toute sa voix mais bon... Je trouve son 1er cri démentiel! Le 2è par contre est too much... Et dans ces moments-là Behrens est complètement dans son personnage, contrairement à une Nilsson qui se contente de "chanter". |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 19:57 | |
| Pour Ludwig il faut entendre "Was willst du fremder Mensch", avec un superbe Walter Berry, Berlin dir. Hollreiser en 1964! L'ensemble du CD est superbe! Lyrisme de l'approche, articulation incroyable. L'attaque piano du vocatif répété, "Orest!" est On a droit ensuite à une monté en puissance, en dramatisme époustoufflant! une Hochdramatische unique: le la bémol sur Seliger!... Une superbe musicalité qu'elle n'a plus en Klytemnestre avec O... Ses cris sont caricaturaux, effrayants certes mais tellement faux... un peu comme l'ensemble de l'enregistrement d'Ozawa... franchement j'ai du mal avec ce dernier... Behrens est dans son personnage mais ne nous le fait pas découvrir, elle chante pour elle, manque de subtilité...
Dernière édition par le Jeu 26 Jan 2006 - 9:11, édité 2 fois |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Ven 16 Déc 2005 - 20:06 | |
| - encolpio a écrit:
- Ses cris sont caricaturaux, effrayants certes mais tellement faux... un peu comme l'ensemble de l'enregistrement d'Ozawa...
Faut savoir; tu trouve ça plat ou caricatural? |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Sam 17 Déc 2005 - 11:04 | |
| - Xavier a écrit:
- encolpio a écrit:
- Ses cris sont caricaturaux, effrayants certes mais tellement faux... un peu comme l'ensemble de l'enregistrement d'Ozawa...
Faut savoir; tu trouve ça plat ou caricatural? j'aurais du dire l'ensemble des chanteurs de l'enregistrement d'Ozawa... La direction oui est bien plate, sans esprit, sans âme, et elle aussi caricaturale par moment dans ses effets qui retombent à plat... |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 22 Juin 2006 - 2:05 | |
| L'autre jour je suis tombé sur une Elektra à la radio et je cherchais à deviner les interprètes, notamment Elektra. Je cherchais parmi les versions connues et je ne trouvais pas, je trouvais la chanteuse du rôle-titre plutôt lyrique, pas "grosse voix", assez souple, bref pas mal du tout... En fait j'ai pas été foutu de reconnaître Nilsson... La version que j'ai dû écouter 50 fois... On mettra ça sur le compte du son pourri de la radio... |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 22 Juin 2006 - 2:10 | |
| |
| | | Pauken Mélomaniaque
Nombre de messages : 1865 Age : 37 Date d'inscription : 21/04/2006
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 28 Sep 2006 - 18:50 | |
| Bien je savais pas où mettre ce que je vais dire vu que ça concerne Salomé, mais bon je m'incline partiellement devant le formidable spectacle qu'il m'a été permis de voir hier soir à l'opéra Bastille, l'orchestre de l'opéra dirigé par Hartmut Haenchen (chef néerlandais dont Xavier apprécie le ring je crois) donnaient Salomé, avec Christine Nagelstadt dans le rôle titre si je me souviens bien.
J'ai donc été pris du début à la fin par cette musique qui finit toujours par convaincre même les plus irréductibles, ces valses modulantes dont Strauss a le secret, ces immenses tuttis crescendi qui n'en finissent plus, le tout sans jamais tomber dans le piège de l'orchestration opaque.
Le seul défaut à la premiere écoute, c'est juste le fait que la premiere partie m'a parue longuette, un peu répétitive à mon sens mais rien de méchant, l'ensemble ne durant qu' 1 heure 40, ça passe tout de même assez vite.
Voilà je vais sans doute regarder à la médiathèque ce qui est dispo et puis je pense que j'essaierai d'aller voir en Décembre le Rosenkavalier que je connais mieux, à défaut d'Elektra dans cette saison. |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 28 Sep 2006 - 18:54 | |
| Vive Pauken! |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 28 Sep 2006 - 18:58 | |
| Si tu vois ça ou les même version 1952, tu empruntes les yeux fermés. |
| | | Pauken Mélomaniaque
Nombre de messages : 1865 Age : 37 Date d'inscription : 21/04/2006
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 28 Sep 2006 - 19:05 | |
| C'est noté , sauf que ... vu que j'ai entâmé la découverte par du direct plutôt luxueux question qualité son j'espère que j'aurai pas trop de mal en fait ... peut être que Solti est excellent (sans parler de karajan, en mono sans doute) non ? Et puis si l'on veut ouvrir un topic sur Salomé ça évitera à Xavier de nous le demander , là le temps me manque, je compte sur l'un d'entre vous un de ces quatre peut être |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 28 Sep 2006 - 19:15 | |
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| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Jeu 28 Sep 2006 - 19:27 | |
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| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91618 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Sam 14 Oct 2006 - 3:28 | |
| - encolpio a écrit:
Böhm (Vienne), 1982, Couleur! Préférer le son stéréo au DTS un poil artificiel. Rysanek, Ligendza, Varnay, Fischer-Dieskau, Beier
Böhm: encore lui! et oui mais pour la toute dernière fois de sa vie, son dernier enregistrement aussi! Son testament! L'orchestre est un monument, je l'ai déjà dit! La direction: toujours ces plans parfaitement équilibrés, ses tensions continues de la première à la dernière note. Mais cette immense ligne est moins parfaite qu'autrefois, moins parfaite... On sent quelques dérapages par moment, mais c'est minime... Une belle interprétation tout de même.
Rysanek: Cas à part. Elle ne voulait pas chanter ce rôle, mais c'est Karl qui la poussa, l'obligea, pour lui et seulement pour lui... Merci Monsieur Böhm! Car oui elle a appris ce rôle au côté des plus grandes: Varnay, Borkh, Nilsson... Et comment l'a-t-elle appris? Sur le son, la couleur, le timbre et la caractérisation du personnage. C'est une très grande interprétation que nous tenons là. L'aigu est toujours aussi beau, mais le grave n'est pas son fort. Souvent fausse: oui mais quel engagement, quel interprétation!
Ligendza: le timbre n'est pas des plus beau, un peu acide, métallique. Elle nous donne tout de même une assez bonne Chrysothémis, un peu placide mais sachant s'imposer.
Varnay: C'est la fin, la voix n'est plus toujours au rendez-vous, le vibrato n'est pas toujours maîtrisé, mais quelle science du parlando, des couleurs, de la psychologie du personnage! Des moment de pur génies passent tout de même: le côté machiavélique n'a jamais été aussi présent! Le rire: sec, mordant à souhait... Superbe. A connaître.
Fischer-Dieskau: égal à lui-même: diseur avant tout, le personnage est très travaillé, très intello, peu naturel.
La mise en scène!: Film, donc lipsing: gênant pour moi, mais il faut voir ces 2 monstres sacrés se dévorer et voir ces regards ou tout leur art de l'interprétation passe: géniales.
Le décor peut avoir un certain charme: opposition d'un monde en ruine à cette modernité exprimée par ce palais tout de métal et en reflets... bonne idée... Mais cette pluie qui nous gâche bien du plaisir auditif par sa présence envahissante: on comprend les grésillements de l'enregistrement avec Pauly, ici c'est du gâchis... Le kitch est au rendez-vous pour le sacrifice: pourquoi pas...
Mais le pire de tout, c'est le montage, mon Dieu, que Monsieur Friedrich n'ai pris des courts en regardant les films d'Esenstein! Rysanek est bien souvent trop peu visible, ce qui nous prive d'un grand plaisir...
Sur cette dernière phrase je ne te comprends pas, elle est à l'écran du début à la fin, même quand elle ne chante pas! 2è vision de ce DVD pour ma part. J'aime toujours beaucoup la mise en scène, et la direction d'acteurs; Varnay notamment est époustouflante à ce niveau-là. Au niveau vocal la surprise est que j'ai bien mieux supporté Rysanek. En dehors de ses écarts de justesse et de certaines voyelles que je trouves laides (le début du monologue: Allein!), l'interprétation est convaincante, habitée, certains aigus assez beaux. Son art de la post-synchronisation est malheureusement inexistant, c'est très agaçant quand elle ferme la bouche et que le son continue. Mais les autres chanteurs ne s'en sortent pas mieux. Toujours pas convaincu par Ligendza, avec notamment des aigus vraiment laids. Varnay... c'est pire que jamais évidemment au niveau vocal, la voix est déguelasse, mais alors ses yeux, son regard, ses rires... ça vaut le détour! La direction de Böhm m'a davantage convaincu que la première fois, même si certains tempi sont trop lents à mon goût, (1h56 avec coupures, c'est long, non?) c'est une vision tendue, habitée, et l'orchestre est magnifique. Belle prise de son. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97936 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Strauss - Elektra Sam 14 Oct 2006 - 11:18 | |
| Ligendza est pourtant une magnifique Isolde, un peu dans le goût de Price. Certes, la voix n'est pas extraordinaire, mais le goût et le soin du texte, de la caractérisation, sont très réels. |
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