Playlist (48)

jerome a écrit:

Ascétique... faut voir. C'est quand même rempli de couleurs et de jeux de lumière. C'est même que ça du début à la fin ! Mais justement ce statut d'oeuvre tardive promet tellement sur le papier (avant de la découvrir j'en espérais beaucoup, je me faisais des films) que je suis toujours déçu quand j'entends où l'a mené sa vénérable expérience de 40 ans de recherches expressives... pas là où j'aurais voulu ! bah quoi, oh, le client est roi !

Mais tu aurais voulu que ça aille où?
Debussy n'est pas Webern, ni Stravinsky, ni un autre.
Et heureusement!

Citation :

Mais tu aurais voulu que ça aille où?

Comment tu veux que je réponde à cette question ?

Jeux, c'est délicat ; on est entre deux eaux et l'on tombe souvent soit dans un réalisme kitch, soit dans une froideur rigide. C'est très exigeant pour l'auditeur, et pour les interprètes. Mais quelle merveille !

Ben c'est-à-dire que j'ai du mal à comprendre ce qui te dérange là-dedans, en tout cas dans la version orchestrale.
Tu préfères les Nocturnes, le Faune et la Mer?

Actuellement :

Beat Furrer : Face de la chaleur (Abbado - Ensemble Anton Webern)

Simplement excellent !

Et on commence un petit programme Xenakis aux percussions

Citation :

Tu préfères les Nocturnes, le Faune et la Mer?

Je ne ressens pas une véritable affection pour tout ça. Par contre, évidemment lorsqu'il s'agit de se plonger dans la partoche je trouve ça très intéressant.

Debussy : Jeux - Dutoit.

T'aimes pas Debussy quoi.

C'est grave ?

Je crois que je pourrais sortir pas mal d'horreurs à la Sud si je tentais de décrire sans retenue l'impression que me fait ce compositeur. Mais là, j'ai plus rien à boire.

Chosta, Quatuor 10. Weinberg, Quintette pour piano. Kopelman Quartet
On passera rapidement sur l'interprétation du quatuor de Chostakovitch, bien terne, franchement décevante. En revanche le quintette de Weinberg… Une œuvre vraiment curieuse avec son quatrième mouvement avec un long solo de piano que rejoint ensuite l'âpre violoncelle. J'ai beaucoup, beaucoup aimé.

jerome a écrit:

C'est grave ?

Je crois que je pourrais sortir pas mal d'horreurs à la Sud si je tentais de décrire sans retenue l'impression que me fait ce compositeur. Mais là, j'ai plus rien à boire.

A ce point-là??

Il y en a un paquet des compositeurs qui m'ennuient, mais qui me dégoûtent au point de vouloir en dire des horreurs, je dois dire que c'est assez rare...

P être les éloges sans réserves (et c'est rare ... il n'y a que Webern dans ce cas là) de Boulez au sujet de la musique de Debussy pourraient te convaincre.

Le style, le langage, le genre d'harmonies, des mélodies, c'est comme le son, le timbre d'un instrument, on aime, on adore, on est froid, ou des épisistoles apparaissent sur notre peau, c'est comme ça.

ben pas à ce point-là, je vous l'ai dit mais le tropisme desbussyste est une manie très française... qui empêche de regarder ce qu'il y a de plus important autour, cela dit sans blesser personne!
Le Noël des Enfants qui n'ont plus de maison est d'actualité, non?
Que Debussy soit plus à la mode que Ravel n'est pas surprenant, mais dans 150 ans, il restera Ravel, Satie, Poulenc, et plus personne pour se souvenir que de l'Après-midi d'un Faune que comme une aimable pochade d'après Mallarmé.

@Cololi : Si c'était si simple...
Et puis je ne suis pas pendu aux lèvres de Boulez
Bon je renonce à poster le fond de ma pensée (qui n'en est pas une), je vous épargne ; vous pourrez acheter ça - ou pas - sous le titre Mon fiel, vol. 2 quand ça aura paru, aux éditions Blabla.

Debussy n'est pas aimé et reconnu qu'en France, ça c'est tout à fait faux.
Par ailleurs, ça n'empêche absolument pas de regarder ce qu'il y a autour... au contraire, quand on aime Debussy, en général, on s'intéresse aussi à Caplet, Schmitt, Cras, Dupont, Koechlin, et j'en passe...

Vas-y, balance !

sud273 a écrit:

Que Debussy soit plus à la mode que Ravel n'est pas surprenant, mais dans 150 ans, il restera Ravel, Satie, Poulenc, et plus personne pour se souvenir que de l'Après-midi d'un Faune que comme une aimable pochade d'après Mallarmé.

Ouais, Debussy n'est qu'une mode des années 2010-2020, par contre Ibert, Satie et Milhaud sont là pour l'éternité.

jerome a écrit:

@Cololi : Si c'était si simple...
Et puis je ne suis pas pendu aux lèvres de Boulez
Bon je renonce à poster le fond de ma pensée (qui n'en est pas une), je vous épargne ; vous pourrez acheter ça - ou pas - sous le titre Mon fiel, vol. 2 quand ça aura paru, aux éditions Blabla.

C'est de la musique de midinettes qui dégoulinasse encore plus qu'une symphonie de Webern, c'est ça?

Procès d'intention, je proteste.

Xavier a écrit:

Debussy n'est pas aimé et reconnu qu'en France, ça c'est tout à fait faux.
Par ailleurs, ça n'empêche absolument pas de regarder ce qu'il y a autour... au contraire, quand on aime Debussy, en général, on s'intéresse aussi à Caplet, Schmitt, Cras, Dupont, Koechlin, et j'en passe...

Si reconnu en France justement, ailleurs oui dans son temps, mais tellement dépassé par Scott, Schulhof, Griffith, enfin un petit maître post-wagnérien (déjà que Wagner après 1900...)
Ah Koechlin, c'est autre chose, ça vise beaucoup plus loin. (Dupont s'il avait eu le temps... Caplet s'il avait été moins servile et moins ébloui, Cras s'il avait renoncé à sa carrière militaire)

Plus sérieusement, je ne comprends pas trop ton dégoût Jérôme, mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que sans Debussy, pas de Bartok (Debussy était le plus grand compositeur de son époque à ses yeux) ni de Scriabine ni de Roslavets ni plein d'autres...

Xavier a écrit:

sud273 a écrit:

Que Debussy soit plus à la mode que Ravel n'est pas surprenant, mais dans 150 ans, il restera Ravel, Satie, Poulenc, et plus personne pour se souvenir que de l'Après-midi d'un Faune que comme une aimable pochade d'après Mallarmé.

Ouais, Debussy n'est qu'une mode des années 2010-2020, par contre Ibert, Satie et Milhaud sont là pour l'éternité.

Euh non Debussy c'est fini depuis longtemps, l amode des années 2020 c'est Messager et Reynaldo Hahn

Dutilleux - S2

Xavier a écrit:

Plus sérieusement, je ne comprends pas trop ton dégoût Jérôme, mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que sans Debussy, pas de Bartok (Debussy était le plus grand compositeur de son époque à ses yeux) ni de Scriabine ni de Roslavets ni plein d'autres...

J'entends bien, mais ça c'est à mettre au chapitre "respect intellectuel", ça ne provoque pas automatiquement de l'amour (là, c'est plutôt une histoire de "direction" ressentie, à laquelle tu es intimement porté à acquiescer ou pas). C'est pas le premier dont je préfère les conséquences à l'oeuvre propre, d'ailleurs.

Sud a raison. Pareil pour Beethoven d'ailleurs, j'ai jamais compris cette mode alors que les vrais génies de ce temps-là s'appelaient Hummel, Spohr et Lortzing. Dans 20 ans vous pourrez toujours demander à quelqu'un ce qu'il pense des derniers quatuors de Beethoven, au mieux il vous regardera avec des grands yeux en se demandant de qui vous parlez, au pire il éclatera de rire avant de vous dire : « Beethoven ? Vous plaisantez ? Vous avez grandi au XXe siècle ou quoi ? Heureusement qu'on ne joue plus ça ! »

jerome a écrit:

Xavier a écrit:

Plus sérieusement, je ne comprends pas trop ton dégoût Jérôme, mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que sans Debussy, pas de Bartok (Debussy était le plus grand compositeur de son époque à ses yeux) ni de Scriabine ni de Roslavets ni plein d'autres...

J'entends bien, mais ça c'est à mettre au chapitre "respect intellectuel", ça ne provoque pas automatiquement de l'amour (là, c'est plutôt une histoire de "direction" ressentie, à laquelle tu es intimement porté à acquiescer ou pas). C'est pas le premier dont je préfère les conséquences à l'oeuvre propre, d'ailleurs.

Oui oui, bien sûr...
Mais justement, le respect dont tu parles devrait couper l'envie de dire des horreurs, non?
En tout cas c'est mon cas pour les compositeurs que j'apprécie moyennement... (pas pour ceux que je déteste vraiment comme Glass )

je pense qu'il est préférable de renoncer... Il y a plus important ailleurs...
Nous travaillons actuellement pour l'europe

c'est incompréhensible ce dégout de Glass et cet amour pour Adams, alors que ça se vaut. Daugherty les réconcilierait peut-être?

sud273 a écrit:

ben pas à ce point-là, je vous l'ai dit mais le tropisme desbussyste est une manie très française... qui empêche de regarder ce qu'il y a de plus important autour, cela dit sans blesser personne!
Le Noël des Enfants qui n'ont plus de maison est d'actualité, non?
Que Debussy soit plus à la mode que Ravel n'est pas surprenant, mais dans 150 ans, il restera Ravel, Satie, Poulenc, et plus personne pour se souvenir que de l'Après-midi d'un Faune que comme une aimable pochade d'après Mallarmé.

Ceci étant, et sans tomber dans le paradoxe, on peut aussi aimer également et Debussy et Ravel, voire même leur trouver quelques parentés.

Aujourd'hui:
Mahler ~ Symphonie no 6 (Tennstedt) Effectivement, c'est épique... même s'il faudra que je réécouter plus attentivement saleté de Xaml

Wagner ~ Siegfried scène finale (Böhm)

Maintenant :
Schoenberg ~ Gurrelieder partie III (Ozawa) Et dire que je dois rendre le disque à la médiathèque demain...

sud273 a écrit:

c'est incompréhensible ce dégout de Glass et cet amour pour Adams, alors que ça se vaut.

Non, ça n'a à peu près rien à voir, mais j'ai déjà expliqué 35 fois pourquoi je pense dans les sujets adéquats...

Maintenant, si tu crois que comme ils sont au même endroit dans ton classement personnel, tout le monde devrait les aimer autant l'un que l'autre, si tu penses que tout le monde entend les choses de la même façon que toi, qui serait la bonne, c'est sûr que tu dois souvent trouver tout le monde bizarre.

néthou a écrit:

sud273 a écrit:

ben pas à ce point-là, je vous l'ai dit mais le tropisme desbussyste est une manie très française... qui empêche de regarder ce qu'il y a de plus important autour, cela dit sans blesser personne!
Le Noël des Enfants qui n'ont plus de maison est d'actualité, non?
Que Debussy soit plus à la mode que Ravel n'est pas surprenant, mais dans 150 ans, il restera Ravel, Satie, Poulenc, et plus personne pour se souvenir que de l'Après-midi d'un Faune que comme une aimable pochade d'après Mallarmé.

Ceci étant, et sans tomber dans le paradoxe, on peut aussi aimer également et Debussy et Ravel, voire même leur trouver quelques parentés.

Et on peut même trouver inversement que Ravel est assez inconséquent en face de Debussy.

néthou a écrit:

Ceci étant, et sans tomber dans le paradoxe, on peut aussi aimer également et Debussy et Ravel, voire même leur trouver quelques parentés.

Bien sûr, ça n'a rien de paradoxal, ils sont très différents et assez proches à la fois.
https://classik.forumactif.com/t74-debussy-ravel-influences-et-comparaisons

discobole a écrit:

Sud a raison. Pareil pour Beethoven d'ailleurs, j'ai jamais compris cette mode alors que les vrais génies de ce temps-là s'appelaient Hummel, Spohr et Lortzing. Dans 20 ans vous pourrez toujours demander à quelqu'un ce qu'il pense des derniers quatuors de Beethoven, au mieux il vous regardera avec des grands yeux en se demandant de qui vous parlez, au pire il éclatera de rire avant de vous dire : « Beethoven ? Vous plaisantez ? Vous avez grandi au XXe siècle ou quoi ? Heureusement qu'on ne joue plus ça ! »

Tiens, un troll...

néthou a écrit:

également et Debussy et Ravel, voire même leur trouver quelques parentés.

De surface alors? pour un démonstration purement intellectuelle? comme on en trouverait avec Nielsen, Schulhoff, Barber ou Miaskovsky?

jibv a écrit:

Schoenberg ~ Gurrelieder partie III (Ozawa) Et dire que je dois rendre le disque à la médiathèque demain...

T'auras plus qu'à emprunter une autre version.

discobole a écrit:

« Beethoven ? Vous plaisantez ? Vous avez grandi au XXe siècle ou quoi ? Heureusement qu'on ne joue plus ça ! »

Et il rajoutera sans doute : "il faut dire aussi qu'on ne jouait que ça"

Busoni : Doktor Faust (Nagano)
Strauss : Josephslegende, fragment symphonique (Kempe)
Walton : Symphonie n°2 (Prévin)
Walton : Symphonie n°1 (Slatkin)
Ropartz : Symphonie n°3

Ce premier mouvement de la 3ème de Ropartz c'est une apothéose solaire

Xavier a écrit:

jibv a écrit:

Schoenberg ~ Gurrelieder partie III (Ozawa) Et dire que je dois rendre le disque à la médiathèque demain...

T'auras plus qu'à emprunter une autre version.

Ou conserver, plus ou moins spirituellement (et avec souvenir de grande qualité) trace de ce passage en tes murs ...

WoO a écrit:

discobole a écrit:

« Beethoven ? Vous plaisantez ? Vous avez grandi au XXe siècle ou quoi ? Heureusement qu'on ne joue plus ça ! »

Et il rajoutera sans doute : "il faut dire aussi qu'on ne jouait que ça"

On en joue surement trop par rapport à d'autres compositeurs... mais on ne joue pas que ça non plus quand même.

Gilbert Amy : Concerto pour Violoncelle

Siegmund a écrit:

Xavier a écrit:

jibv a écrit:

Schoenberg ~ Gurrelieder partie III (Ozawa) Et dire que je dois rendre le disque à la médiathèque demain...

T'auras plus qu'à emprunter une autre version.

Ou conserver, plus ou moins spirituellement (et avec souvenir de grande qualité) trace de ce passage en tes murs ...

Voui, j'ai vu qu'ils avaient les versions Boulez, Levine, Rattle, Salonen et Sinopoli. Il y a de quoi faire.

Je te conseille surtout Levine là-dedans. (Heppner et Meier sont vraiment époustouflants!)

Böhm, Œuvres pour orgue, Foccroulle

C'est excellent, aussi bien les oeuvres que Foccroulle.

Debussy : Jeux, réduction piano - Bavouzet.

Xavier a écrit:

WoO a écrit:

discobole a écrit:

« Beethoven ? Vous plaisantez ? Vous avez grandi au XXe siècle ou quoi ? Heureusement qu'on ne joue plus ça ! »

Et il rajoutera sans doute : "il faut dire aussi qu'on ne jouait que ça"

On en joue surement trop par rapport à d'autres compositeurs... mais on ne joue pas que ça non plus quand même.

Eh oui beaucoup joués et même dans le cadre d'un forum comme ici, le topic Playlist démontre précieusement c'est quoi la tendance générale soit d'un participant et/ou du groupe. Beethoven, Strauss, Bruckner, Mahler, Mozart (moins fréquent celui-là)... En tous j'ai succomber à exprimer ce parallèle.

Siegmund a écrit:

Gilbert Amy : Concerto pour Violoncelle

Tu pourrais nous en dire quelques mots ?

Beethoven : Sonate Kreutzer, Ashkenazy/Perlman
Ouais effectivement, je ne sais pas comment on peut encore ressortir de pareilles vieilleries .

Schoenberg : Gurrelieder (Sinopoli), une petite partie
Je sens que je vais avoir de la peine à ne me satisfaire que d'une version ... C'est tellement beau.

Horatio a écrit:

Schoenberg : Gurrelieder (Sinopoli), une petite partie
Je sens que je vais avoir de la peine à ne me satisfaire que d'une version ... C'est tellement beau.

C'est vrai que c'est une oeuvre qui donne la folie des versions, comme les opéras de Wagner ou Strauss.

Horatio a écrit:

Siegmund a écrit:

Gilbert Amy : Concerto pour Violoncelle

Tu pourrais nous en dire quelques mots ?

C'est en cours. Belle plastique, longue lignes solistes se transformant dans la texture ; mais avec une sorte de lutte aux couleurs musicales sombrement cuivrées, d'où se dégagent quelques plaintes.