Compositrices

Je viens de découvrir Edith Canat de Chizy, et je suis agréablement séduit par son style et son originalité. Malheureusement je ne connait presque que cette compositrice découverte quaziment par hasard.

Je suis sure que parmi vous qui êtes si cultivés, éclairés et exigent, vous arriverez à me concocter une petite toplist des compositrices à travers l'histoire.


A bon entendeur...Merci

En vrac :

Betsy Jolas ;
Pauline Oliveros ;
(Daphné Oram) ;
Hildegard van Bingen ;

Zut ! j'en connaissais au moins deux autres dont une pas mal du tout, une argentine qui mêlait musique contemporaine avec du tango (si quelqu'un connait ?…)

merci!! je vais de ce pas decouvrir betsy jolas

Plus classique : Fanny Mendelssohn (la sœur de), Clara Schumann (la femme de) et Alma Mahler (également la femme de, mais son le mari coupera court à toutes ses ambitions artistiques). Sinon, Sofia Goubaïdoulina (1931 - ) et Kaija Saariaho (1952 - ), toutes deux en activité et jouissant d'une grande reconnaissance internationale.

Neuwirth Olga

Siegmund a écrit:

Neuwirth Olga

Ah! super merci ! je ne connaissais pas, ça a l'air chouette !

C'est ... quelque peu névrosée. Mais je ne connais qu'assez peu.

Il me semble que David et Xavier disaient que c'était vraiment dégueulasse Neuwirth.

Ronchetti Lucia

Je savais pour Clara shuman mais je ne trouve aucun enregistrement cd...

Parfois par ici ils parlent d'une certaine Elisabeth Jacquet de la Guerre (c'est du baroque, j'ai jamais écouté.)

à travers l'histoire, ça va faire large...

En vrac
nous avons les soeurs et femmes de, qui ont souvent été empêchées de composer par leurs frère ou époux
Fanny Mendelssohn, Clara Schumann, Alma Schindler-Mahler

en France
Louise Farrenc (j'aime beaucoup personnellement, 3 symphonies tout de même)
Louise Adolpha Le Beau
Mel Bonis (dont on ne trouve toujours pas les grandes oeuvres symphoniques)
Cécile Chaminade
Augusta Holmes
Lili Boulanger (un génie, trop tôt emporté)
Germaine Tailleferre (que j'aime beaucoup aussi, nombreux opéras méconnus; a beaucoup "aidé" Chaplin à rédiger ses propres musiques de film)

Evidemment plus le temps passe, mieux on se souvient d'elle: pour le 18ème tout ce qu'a écrit Marie-thérèse von Paradies est perdu.
Il y a tout de même quelques cas comme Francesca Caccini (mais papa était passé par là) ou Elizabeth Jaquet de La Guerre.
D'assez nombreux compositeurs anglais dont Elizabeth Mc Conchy, ou Ethel Smyth
américain: Amy Beach, Alla Pavlova
russe Zara Levina (un génie aussi) Nina Makarova (Mme Aram Khatchatourian), Galina Ultvolskaya, Sophia Gubaidulina
polonais Maria Szymanowska, Grazina Bacewitz
Dora Pejaceviv, premier compositeur croate

Ce n'est qu'un petit aperçu de ce qui me revient en tête parmi celles que je fréquente le plus souvent.
Je ne peux qu'encourager à aller voir la page de wiki. anglais
http://en.wikipedia.org/wiki/Category:Women_classical_composers
qui en cite 822 (par rapport aux 42 du wiki français)

Rappelons qu'il existe des sujets spécifiques pour Canat de Chizy, Tailleferre ou Saariaho. (voir index)

Siegmund a écrit:

C'est ... quelque peu névrosée. Mais je ne connais qu'assez peu.

Non, je confonds. Finalement, ce n'est pas elle la folle du bébé qui pleure en riant. Enfin, j'ai presque bien vérifié

En baroque il y a aussi Barbara Strozzi!

Xavier a écrit:

Rappelons qu'il existe des sujets spécifiques pour Canat de Chizy, Tailleferre ou Saariaho. (voir index)

Je viens de consulter pour Canat de Chizy

Je croi que je vais y aller chronologiquement.

Siegmund a écrit:

Siegmund a écrit:

C'est ... quelque peu névrosée. Mais je ne connais qu'assez peu.

Non, je confonds. Finalement, ce n'est pas elle la folle du bébé qui pleure en riant. Enfin, j'ai presque bien vérifié

Quoiiiiii?!!!
Attend tu m'intrigue là, qui c'est?!!!

J'ai pas encore retrouvé cette vieille écoute que je lui avais inconsciemment attribué. J’exagère de toutes façons ; mais c'était une composition incluant des sons concrets (stylisés) dont un bébé pleurant ; le tout dans un univers très ... névrosé.

Siegmund a écrit:

J'ai pas encore retrouvé cette vieille écoute que je lui avais inconsciemment attribué. J’exagère de toutes façons ; mais c'était une composition incluant des sons concrets (stylisés) dont un bébé pleurant ; le tout dans un univers très ... névrosé.

D'accord, je ne suis pas sur que ça me plaise mais je ne suis jamais contre une expérience musicale inédite, donc si jamais tu retrouve le nom dit le moi, je suis assez curieux.

Ce n'est pas si inédit en vérité, c'est assez courant du coté de la musique expérimentale / concrète qui a beaucoup d'ambition tant à l'exploration d’arcanes psychologiques.
Mais ce n'est pas un domaine que je connaisse bien, je connais surtout les compositeurs qui se rattachent d'une façon ou d'une autre aux instituions classiques dont les pionniers. Mais aujourd’hui il me semble qu'on ait aussi des gens y étant totalement déconnecté, pour un genre très international. Jouer avec les bruits et les sons concrets, c'est un vaste espace de liberté incontrôlé. Et un moyen privilégié pour les ambitions psychologisantes.

Siegmund a écrit:

Ce n'est pas si inédit en vérité, c'est assez courant du coté de la musique expérimentale / concrète qui a beaucoup d'ambition tant à l'exploration d’arcanes psychologiques.
Mais ce n'est pas un domaine que je connaisse bien, je connais surtout les compositeurs qui se rattachent d'une façon ou d'une autre aux instituions classiques dont les pionniers. Mais aujourd’hui il me semble qu'on ait aussi des gens y étant totalement déconnecté, pour un genre très international. Jouer avec les bruits et les sons concrets, c'est un vaste espace de liberté incontrôlé. Et un moyen privilégié pour les ambitions psychologisantes.

Donc tout ce que j'aime pas (encore) quoi.

Je ne crois pas que Graciane Finzi ait été citée (compositrice française contemporaine).
J'ai entendu une de ses oeuvres chantée par le Choeur de Radio France, ça n'était pas mal du tout.

Il y a des oeuvres en écoute sur son site (attention hein, je ne la connais pas, je n'ai rien à voir avec elle, je ne suis pas de sa famille, c'est juste pour apporter ma pierre à l'édifice... ).
http://www.graciane-finzi.com/

Je plussoye Saariaho et Goubaïdoulina.

Pour la première il faut écouter Orion où elle façonne son héritage spectraliste d'une manière très personnelle et convaincante. Peut-être aussi Du Cristal... à la Fumée. Le reste m'a moins marqué.

En ce qui concerne la seconde, j'apprécie beaucoup son concerto pour basson et cordes graves ainsi que The Canticles of the Sun pour violoncelle, choeur, célesta et percussions. La sonate pour deux bassons, plus aride, n'est pas inintéressante non plus.

Récemment d'ailleurs, un disque de Goubaïdoulina est sortit, interprétée par Gidon Kremer et le KremerBaltica et qui contient une pièce assez intéressante, composée en 2006 : La lyre d'Orphée.



Personnellement j'ai une grande admiration pour l'œuvre de Delia Derbyshire, qui a principalement œuvrée pour le radiophonic Workshop de la BBC et qui a sans doute dû subir à ses débuts l'influence de Daphne Oram. Sa pièce radiophonique Within Dreams, collage de voix humaines et de sons électroniques est particulièrement fascinante.

Ah, ça a l'air chouette ça, merci du tuyau .

flo8678 a écrit:

Je savais pour Clara shuman mais je ne trouve aucun enregistrement cd...

C'est pourtant pas ce qui manque ici ou là ou encore là
Elle a composé un beau concerto quand elle avait 15 ans : watch?v=coAULW2ipiY&feature=related

MERCIII. Je ne suis pas très familier de l'achat en ligne de cd... Je suis plutot dans l'écoute gratuite ou en magasin. Dans les deux cas je n'avais rien trouvé.

Snif, ma compositrice préférée n'a pas été citée
Jeanne Demessieux (organiste compositrice du XXème siècle). Elle n'a pas eu le temps d'écrire grand-chose (décédée trop jeune), mais c'est magistral à mon goût.

Il y a aussi le cas assez atypique d'Elisabeth Lutyens. Compositrice anglaise très influencée par la musique sérielle et à qui l'on doit notamment l'opéra The Numbered composé en 1965–67, d'après l'œuvre d'Elias Canetti. Une œuvre rarement jouée sur la scène lyrique et que même David Le Marrec ne connait pas.

Tatsuya a écrit:

Demessieux

HS !

[/blague à 2 balles]

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Ruth Crawford-Seeger, américaine, active début XXe.

En effet Jeanne Demessieux est une compositrice notable et j'ajoute une de ses collègues de la classe de Marcel Dupré, Rolande Falcinelli! Une autre française même pas citée non plus
jusqu'à présent, ayant vécu à la fin du romantisme, fut secrétaire de Liszt et épouse d'un ministre, Marie Jaël Trautmann.

Pourquoi si peu de compositrices (alors que les interpretes de sexe feminin pullulent)?

Jusqu'à récemment, la gent féminine dans la composition classique fut en majorité en proie à cette volonté de les écarter, héritage d'une société très masculine depuis des siècles.

Un simple exemple puisé d'une anecdote concernant Franz Liszt au sujet des compositions de Marie Jaël dans une lettre du compositeur ''Vos oeuvres sont admirables, mettez un nom
d'homme sur vos partitions et elles seront sur tous les pianos!''. Voilà donc un point qui en dit pas mal.

J'entends bien mais pourquoi les ecarter spécifiquement de la sphère de la composition et pas de celle de l'interpretation par exemple?

quel lien existe-t-il entre ces compositrices en dehors du fait que ce sont des femmes ?
Si il n'y a pas d'autre lien, pourquoi créer un sujet spécifique aux compositrices ? Pour pouvoir les éviter plus facilement ?

Est-ce que je suis bon comme troll ?

Ha mais parce que l'interprétation, c'est du travail d'orfèvre. Alors que la composition, c'est du travail polititico-philosophico-abstracto-intéllectuel très important et fondamental ; un truc sérieux en somme. Et ainsi estimable de façon bien plus subjective que les capacités d'un interprète ; plus facile de discréditer un compositeur pour raisons extra-musicales qu'un interprète.

Euh...Merci!!!

L'anecdote précédent répond indirectement, mais clairement. Le cas de Liszt et Jaël, démontre bien d'une part, les préjugés instaurés depuis des siècles comme quoi l'intelligence féminine, dans des sphères furent perçu comme inférieure, comme la composition, alors que l'interprétation équivalant à une situation d'exécution fut même bien vu, au point que
dans les sociétés, il fut de bon ton que les demoiselles puissent jouer d'un instrument, mais si une d'elle voulu aller au-delà de l'exécution et se faire connaître comme compositrice,
les préjugés freinaient sensiblement ce genre d'ambition. Pour ce qui est de l'autre domaine de la musique qui est l'enseignement, depuis l'ère Victorienne la femme a pu se tailler une
place au même titre que les hommes.

OYO TOHO a écrit:

quel lien existe-t-il entre ces compositrices en dehors du fait que ce sont des femmes ?
Si il n'y a pas d'autre lien, pourquoi créer un sujet spécifique aux compositrices ? Pour pouvoir les éviter plus facilement ?

Est-ce que je suis bon comme troll ?

Pour encourager le questionnement sur le fait de les ignorer. Goujaterie encore trop pesante aujourd'hui

Les femmes n'ayant pas d'âme. Il est bien sûr impensable qu'elles puissent exprimer créativement de l'artistique valable. Par contre, en tant que rouleau de piano, ce sont des machineries bien réglées et agréables à voir.

Superbe exemple de ce qui fut un cercle vicieux en matière de perception et par la suite de préjugé. Ce que tu viens d'écrire résumerait assez justement la manière de voir depuis bien longtemps.

arnaud bellemontagne a écrit:

Pourquoi si peu de compositrices (alors que les interpretes de sexe feminin pullulent)?

Pour le passé ça me semble évident : elles étaient écartées des routes qui pouvaient y mener.

Pour aujourd'hui : ça me semble plus difficile de répondre. P être le poids de ce passé ?

Ceux qui ont fait des classes de composition dans les conservatoires pourraient déjà savoir dans quelle proportion il y a des femmes.

P être que le caractère très mathématique de la théorie musicale les rebute ... Les études scientifiques sont bien moins prisées par les femmes par exemple.

arnaud bellemontagne a écrit:

J'entends bien mais pourquoi les ecarter spécifiquement de la sphère de la composition et pas de celle de l'interpretation par exemple?

Tu connais plus d'interprètes que de compositrices avant le XXè siècle?

A vrai dire je l'ignore (à part Clara Schumann je ne vois pas trop )
Merci d'eclairer ma lanterne.

Ce que je veux dire c'est que les femmes étaient écartées aussi bien du point de la composition que de l'interprétation à mon avis...
Peut-être un peu plus encore pour la composition, c'est vrai, pour les raisons données plus haut par Siegmund.
Mais si tu penses à toutes les interprètes du XXè siècle, il faut considérer que les choses avaient alors déjà pas mal évolué.

Il parlait AVANT le XIXe. Mais chose certaine il fut souhaitable parmi toutes familles que les demoiselles puissent jouer du clavecin, car une des conditions pour la réputation de bonne famille. Des documents d'avant le XIXe en parlent, mais il faut éviter à tout prix de voir l'avant XIXe au travers du XIXe, car de toute manière, le récital, surtout solo existait pratiquement pas.

ysov a écrit:

Un simple exemple puisé d'une anecdote concernant Franz Liszt au sujet des compositions de Marie Jaël dans une lettre du compositeur ''Vos œuvres sont admirables, mettez un nom
d'homme sur vos partitions et elles seront sur tous les pianos!''. Voilà donc un point qui en dit pas mal.

Mais ce n'est pas aussi simple que ça. D'ailleurs, le mari de Marie Jaëll, Alfred Jaëll, aussi pianiste et compositeur, n'est pas beaucoup plus connu (il est vrai que ses œuvres sont de qualité inférieure).

Xavier a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

J'entends bien mais pourquoi les ecarter spécifiquement de la sphère de la composition et pas de celle de l'interpretation par exemple?

Tu connais plus d'interprètes que de compositrices avant le XXè siècle?

Elles sont nombreuses, mais les interprètes non compositeurs, qu'il soient hommes ou femmes, du XIXe n'ont par définition laissé aucune trace de leur passage sinon dans les articles de gazettes musicales. L'histoire les a donc oubliés, hommes et femmes. Mais si l'on relit lesdites gazettes, on est étonné du nombre de femmes interprètes.
On a commencé à retenir les interprètes quand on a eu des enregistrements, donc seulement au XXe siècle.

Michel Desrousseaux a écrit:

ysov a écrit:

Un simple exemple puisé d'une anecdote concernant Franz Liszt au sujet des compositions de Marie Jaël dans une lettre du compositeur ''Vos œuvres sont admirables, mettez un nom
d'homme sur vos partitions et elles seront sur tous les pianos!''. Voilà donc un point qui en dit pas mal.

Mais ce n'est pas aussi simple que ça. D'ailleurs, le mari de Marie Jaëll, Alfred Jaëll, aussi pianiste et compositeur, n'est pas beaucoup plus connu (il est vrai que ses œuvres sont de qualité inférieure).

Ses compositions sont clairement inférieures, son épouse par-contre avait beaucoup plus de talent et l'affirmation de Liszt est totalement crédible. Les trois disques parus dont deux pour
piano solo et le dernier pour la musique de chambre le prouvent. Je présume que tu les connais?