On attend souvent d'un concert, et de ce fait on est parfois déçu !
Ce ne fut pas le cas hier soir, et c'est même allé encore plus loin que ce que j'espérais.
Fisher a disposé ses musiciens de manière inhabituelle, plaçant les vents autour du piano et du chef.
Pour commencer des Chants paysans hongrois joués avec les cordes debout (sauf les violoncelles bien entendu) : quel joie communicative nous a été transmise ! Ces cordes sont prodigieuses !
Dans le concerto, j'ai trouvé Ranki encore meilleur que la dernière fois avec l'ONF et Gatti ! Ce qu'il réussi à produire est simplement hallucinant !
Un son franc, percutant mais sans aucune dureté ! Dans le second mouvement il y avait une telle tension que j'en ai eu les larmes aux yeux. Je ne pense pas qu'il existe un pianiste capable de rivaliser avec Ranki dans Bartok. L'accompagnement de Fisher fut admirable, et quel orchestre ! je ne comprend pas que Ranki ne soit pas invité plus souvent à Paris.
En seconde partie, Fisher a gardé les bois au premiers rang autour de lui et disposant, comme toujours les contrebasses au fond de l'orchestre et les violons de chaque côté, divisant chaque groupe dans le final afin que certain ne soient pas épuisés par cette partition très contraignante. Les trompettes et les trombones étaient tout de même un peu éloignés cette fois-ci. Je ne me souviens pas avoir entendu une symphonie de Schubert aussi admirablement jouée ! Dans le second mouvement c'était simplement sublime !
Les bois, et en particulier le hauboïste étaient en état de grâce, et les cors absolument parfaits !
En bis deux danses allemandes de Schubert et deux danses roumaines de Bartok.
Quel dommage que ce concert n'ait pas attiré plus de monde, car pour moi ce fut le sommet de la saison.
Malheureusement ce concert n'a pas été enregistré !