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| | Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) | |
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Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 13 Avr 2012 - 1:25 | |
| PrésentationPour suivre, il est évidemment préférable d'avoir sous la main une partition. Vous pouvez en télécharger sur IMSLP, notamment l'édition Breitkopf 1863 qui est sans problème dans le domaine public partout dans le monde. Dans les explications suivantes je me réfère à l'édition XXX pour les lettres et éventuellements numéros de pages. Ce qu'il faut de prime abord comprendre, c'est que la Grande Fugue (Große Fuge) est bien plus qu'une fugue. En un quart d'heure, on entend une pièce dont certains passages sont fugués (pas même la moitié du total, en fait), d'autres non, et, quand ils le sont, cela peut être de façon très stricte ou bien plus lâche, ou osciller de l'un à l'autre. En fait, on pourrait parler plutôt de variations, du moins si l'on ne devait renoncer à vraiment retenir un thème unique et bien défini sur lequel les sections différentes se baseraient. Ou encore, angle sous lequel elle a fréquemment été analysée, comme d'une œuvre à part entière à plusieurs mouvements simplement fondus, enchaînés (avec son mouvement lent et son scherzo, comme vous allez le comprendre par la suite) ; un quatuor dans le quatuor, un peu comme le finale de la 9e est une symphonie dans la symphonie, rejetant l'œuvre bâtie dans les mouvements précédents (ici l'op. 130) et le transcendant. Quoi qu'il en soit, chaque section permet de développer des éléments thématiques tous esquissés dès le début. Beethoven a lui-même sous-titré la Grande Fugue « tantôt libre, tantôt recherchée ». Allons-y donc section par section... 1. Overtura (29 mesures)On commence forte, un accord qui déjà (selon l'attaque, selon la façon avec laquelle la levée est joué, selon la gestion du fortissimo qui suit immédiatement et des sforzandi qui s'enchaînent) permet d'individualiser chaque version. Les quatre instruments scandent ensemble un thème qui ressemble fortement à celui du premier mouvement du quatuor op. 132, suivi de plusieurs fragments séparés d'un point d'orgue. En fait, chaque intervention annonce les sections de la pièce (à l'avance, donc, et non en conclusion comme dans le début du dernier mouvement de la 9e), mais en sens inverse. - La première citation (mesures 1-10) est en effet le sujet de la fugue en la bémol majeur (F3),  - elle est suivie de fragments qui évoquent le début de l'Allegro molto (que j'appellerai donc AM) d'ailleurs cité sous deux formulations ;  - puis la citation suivante ( Meno mosso e moderato) correspond à l'épisode fugato F2 en sol bémol majeur ;  - apparaît enfin ( Allegro) le contre-sujet de la fugue F1 en si bémol majeur (joué à l'alto au début de F1).  Puis, je cite le grand Scherzian : « L'entrée de la première fugue doit lacérer, zébrer l'air comme la foudre. » En tout cas la première fugue lance réellement le mouvement après ces quelques instants de recherche qui (selon les interprètes) peut être très abstraite, parfois même curieuse, suffocante de curiosité, ou bien au contraire ténébreuse, floue, sans repères... 2. Fuga (F1) (vers 1:00)J'appelle donc F1 cette fugue en si bémol majeur, à 4/4 (au lieu de 6/8 dans l'intro). Elle est violente, avec ses rythmes saccadés, ses dissonances, ce contre-sujet heurté (et là, la sonorité de l'alto, son poids, sont évidemment des paramètres cruciaux). Et cela devient de plus en plus complexe et déchirant, lorsque le premier violon lance des triolets qui envahissent la partition (lettre A), puis que tout s'accélère avec les doubles croches liées (lettre C) qui donnent encore une impression d'accélération, et puis on en arrive à opposer les cellules rythmiques croches-triolets à partir de la lettre D, dans une sorte de strette qui pourtant ne conclut rien puisqu'on tombe sur autre chose. Cette fugue dans son ensemble est déjà un chef d'œuvre. Je n'ai pas entendu deux interprétations semblables : les coups d'archets, les phrasés sont à chaque fois joués différemment. C'est sans doute une conséquence de la difficulté technique autant que de l'incroyable stimulation procurée par ces pages. D'une certaine façon chaque quatuor doit inventer des solutions pour parvenir à jouer ça de façon intelligible, ce qui aboutit à des solutions parfois extrêmes, mais je vous laisse les découvrir. 3. Meno mosso e moderato (F2) (vers 5:00)On passe en sol bémol majeur et à 2/4, et la rupture dynamique est aussi importante (on est pp et on le reste). Ce Meno mosso reprend le thème esquissé dans celui de l'introduction, sans abandonner totalement l'idée de la fugue et les deux sujets, cités plusieurs fois par chaque instrument. On est là plus au niveau d'une évocation, un fugato, d'ailleurs le sujet tourne toujours court avant de passer à un autre pupitre. Le lyrisme des dernières mesures ( f) est gagné par une certaine noirceur subitement rompue par l'Allegro. 4. Allegro molto e con brio (AM + F3) (vers 7-8:00)Boum ! 6/8, si bémol majeur, et on trouve ici une transition qui reprend lui aussi des fragments thématiques déjà évoqués dans l'intro (AM)... On peut presque rapprocher cette interruption d'un scherzo, en tout cas on n'a ici plus du tout de fugue. Et re-boum, on est là précipité dans une nouvelle tonalité, guidés par le violoncelle : la bémol majeur, et une nouvelle fugue que je désigne comme F3. Ici ce qui compte c'est le côté ben marcato des interventions thématiques. Le sujet est exposé sous sa forme la plus proche des premières mesures. Tout ça s'enflamme à partir du moment où on part en croches, et on arrive à un passage d'une intensité rare (les mesures qui précèdent la lettre I), avec des trilles de plus en plus envahissants, agressifs, frénétiques. De la façon la plus surprenante on passe en mi bémol majeur, dans un passage fantaisiste reprenant de façon assez transformée le sujet de F1, et où je note beaucoup de différences sur les coups d'archets, entre les interprétations. Ce n'est qu'un intermède de cette fugue que l'on récapitule (avec de belles entrées de bas en haut) de nouveau en la bémol. C'est là que se trouve le climax de l'œuvre s'il fallait le rechercher, et dans ce qui suit... On enchaîne sur un retour au Meno mosso e moderato et au 2/4, mais sans changer de tonalité, on ne sort donc pas vraiment de cette fugue F3, c'est plutôt une sorte de strette, comme si on allait conclure, le tout avec beaucoup de lyrisme. Et pourtant tout ça retombe sur des accords suspensifs qui retardent encore le dénouement et qui, tout en accélérant ( poco a poco più allegro ed accelerando il tempo nous ramènent à si bémol majeur. 5. Conclusion (vers 12:00)Les sections se rapprochent. Le retour à l' Allegro molto e con brio se fait avec le thème AM et des évocations des autres fragments thématiques (y compris en pizz). Cela finit par monter avec une suite de cresc., avant de retomber comme à court d'idée (l'impression d'exténuation est parfois très bien rendue). De nouveaux, deux rappels thématiques cette fois incomplets : F1 ( Allegro) et F2 ( Meno mosso e moderato), comme pour essayer de relancer la fugue sans, là aussi, ne plus rien trouver à dire. On revient alors à Allegro con brio en si bémol majeur et le facétieux Beethoven nous conclut ça en deux pages presque téléphonées, une envolée imprévisible d'un classicisme franchement mozartien avec son tapis de croches et ses enchaînements tranquilles tonique-dominante...
Dernière édition par discobole le Sam 14 Avr 2012 - 0:50, édité 1 fois |
|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 13 Avr 2012 - 10:05 | |
| Faut recopier ton message où tu sais !Ce qui me frappe le plus, peu avant cette lettre I, outre les trilles qui corrodent l'alto et le premier violon, c'est le caractère radical de la transformation thématique que cette page induit. Il y a un schéma très explicite de la transformation dans Kerman, page 353 de la traduction en français (Marnat) aux éditions du Seuil. Pour l'acmé de l'œuvre, j'hésite entre ce passage, de part et d'autre de la lettre I, et en effet le retour à la bémol majeur, quarante mesures avant le début du deuxième Meno mosso e moderato (je veux dire le deuxième grand, entièrement forte avec des accents partout), ne serait-ce que pour sa putréfaction harmonique finale, à la lettre K, mais là ça tient plutôt de la catastrophe à mon avis. S'il me fallait choisir, ce serait néanmoins la lettre I. Je ne résiste pas à l'envie de citer le court paragraphe qui évoque cette transformation thématique dans le livre de Kerman ; je ne pense pas qu'on ait jamais fait mieux en matière d'analyse beethovénienne. - Joseph Kerman (Les Quatuors de Beethoven, Seuil, Paris, 1974, page 353) a écrit:
- Tout ce qui précède relève une fois de plus des dramaturgies de la sonate mais pas de la fugue, prodigieux effet d'irradiation depuis la Symphonie héroïque, révélant que, depuis lors, ces structures étaient devenues la marque de fabrique de Beethoven, même si, au même moment, il semble les éliminer de ses véritables mouvements de [forme] sonate. Sous de telles pressions, les thèmes les plus solides se flétrissent : l'une des notes du sujet est expulsée comme note d'agrément et les dessins en 6/8 sont fracassés en une poussière d'élans frénétiques. La signification de ces détails pour toute la suite apparaît dans le schéma suivant :
[Kerman cite ici sept mesures, qui commencent dix-huit mesures avant la lettre I, et y superpose la transformation thématique qui engendre le trait über-fulgurant en mi bémol majeur au premier violon, fortissimo après deux mesures piano aux voix médianes égrenées, treize mesures après la lettre I.]
Cette transformation thématique est sans doute la plus absolue qui ait été réalisée avant Schönberg, magnifiquement tracée, indiscutable trait de violence ultime. Une fois introduite de cette manière, l'inversion mélodique(*) du sujet va jouer un grand rôle dans tous les passages paroxysmiques à venir. (*) D'ailleurs, toujours selon Kerman (page 348), d'une façon très (ou trop) schématique, on pourrait dire que la première fugue, en si bémol majeur (F1), exploite le matériau thématique de manière rythmique, le fugato, en sol bémol majeur (F2), de manière harmonique et la deuxième fugue, en la bémol majeur (F3), de manière mélodique. Sinon, je suis tout à fait d'accord avec Discobole pour dire que l'effet obtenu est celui de variation permanente, continue, plutôt que celui de fugue, mais que cet idéal, qui a beaucoup retenu Beethoven à la fin sous des formes variées (dans la variation proprement dite, dans la forme sonate elle-même), est atteint ici par la forme fugue et par des moyens contrapuntiques (d'ailleurs utilisés de manière libre et parfois lâche ; la fugue initiale du quatuor opus 131 me semble encore plus « recherchée », si on va par là). Ne pas annihiler les formes anciennes, mais les infléchir selon l'orientation voulue. Quant à la section de conclusion, je crois qu'il ne faut pas oublier que la Grande Fugue est un finale (d'où l'ampleur de cette conclusion) et le finale d'un quatuor placé, par le I de l'opus 130, sous le signe de la diversité et non de l'unité (d'où son alternance permanente). La tendance au classicisme réinventé n'est jamais très loin des aspects les plus novateurs ou visionnaires. |
|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 13 Avr 2012 - 18:03 | |
| À propos du groupe E. - Spoiler:
Grand désarroi. Deux interprétations prodigieuses et deux que je ne supporte pas. Faut maintenant distinguer l'Everest du K2, d'une part, et deux avatars du Signal de Botrange (pour ceux qui connaissent), d'autre part. 
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|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 14 Avr 2012 - 0:14 | |
| - Scherzian a écrit:
- Faut recopier ton message où tu sais !
Ben faudrait y recopier tout ce que tu dis aussi Merci pour tes compléments d'ailleurs, un jour il faudra quand même que je me procure le Kerman  |
|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 14 Avr 2012 - 0:22 | |
| Je vous rappelle que les votes du premier tour seront clos dimanche prochain à minuit ! Voter n'est pas seulement un droit, c'est aussi un devoir de mélomane. Non saurons au soir de ce 22 avril quelles versions participeront à la finale. Enfin, sauf prolongations (probables d'ailleurs), mais vous comprendrez que je préfère maintenir officiellement le 22 Les favoris seront-ils au deuxième tour ? Une version plus engagée pourra-t-elle réunir les suffrages ? Ou bien céderez-vous aux prises de sons flatteuses, mielleuses, aptes à vous détourner des interprétations plus abouties ? Les enjeux sont de taille : soyez au rendez-vous pour y répondre, l'heure de la mobilisation a sonné. |
|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 14 Avr 2012 - 12:51 | |
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|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 14 Avr 2012 - 13:01 | |
| - Spoiler:
Oui, je crois que les groupes C et E sont les plus relevés, en tout cas ceux où le niveau technique ne flanche jamais, et après toutes sont d'une façon ou d'une autre habitées (c'est à peu près le cas des 20 ici de toute façon).
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|  | | whiffle Néophyte

Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 12/04/2012
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 14 Avr 2012 - 14:05 | |
| Bonjour a tous. Puis-je encore m'inscrire?
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|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 14 Avr 2012 - 14:13 | |
| Bien sûr ! Je t'envoie ce qu'il faut  Tu seras dans le groupe E. |
|  | | Anaxagore Mélomane chevronné

Nombre de messages : 3094 Age : 58 Date d'inscription : 06/01/2012
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 14 Avr 2012 - 14:45 | |
| - Spoiler:
Seconde écoute des extraits du groupe C, cette fois avec partition. Eh bien, je ne suis pas sorti de l'auberge! Il n'y a aucune des quatre versions que je n'aime pas  ... Elles sont toutes très habitées et, comme le disait Discobole, sans faiblesses techniques notables qui permettraient de les départager facilement sur base objective. Je pense avoir déjà déterminé celle que je classerai en dernier, mais pas du tout celle que je vais mettre en première place. Le choix va être particulièrement cruel  ...
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|  | | Anaxagore Mélomane chevronné

Nombre de messages : 3094 Age : 58 Date d'inscription : 06/01/2012
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 14 Avr 2012 - 15:05 | |
| Les classements avec ex aequo sont-ils autorisés  ??? |
|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 14 Avr 2012 - 15:07 | |
| Oui oui bien sûr  Mais attention, quand on classe ex aequo, on laisse les autres trancher  |
|  | | Anaxagore Mélomane chevronné

Nombre de messages : 3094 Age : 58 Date d'inscription : 06/01/2012
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 14 Avr 2012 - 15:34 | |
| - discobole a écrit:
- Oui oui bien sûr
Mais attention, quand on classe ex aequo, on laisse les autres trancher  Ah... je posais la question en plaisantant, étant convaincu que la réponse serait évidemment négative  ... Mais bon... je pense que je vais malgré tout faire un gros effort pour choisir moi-même  ... |
|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 14 Avr 2012 - 18:32 | |
| - discobole a écrit:
- Spoiler:
Oui, je crois que les groupes C et E sont les plus relevés, en tout cas ceux où le niveau technique ne flanche jamais, et après toutes sont d'une façon ou d'une autre habitées (c'est à peu près le cas des 20 ici de toute façon).
- Spoiler:
J'ai beaucoup de mal à départager le groupe C, en revanche dans le E il y en a deux que je n'aime pas, ça facilite les choses…
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|  | | Anaxagore Mélomane chevronné

Nombre de messages : 3094 Age : 58 Date d'inscription : 06/01/2012
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 14 Avr 2012 - 20:29 | |
| - Mariefran a écrit:
- discobole a écrit:
- Spoiler:
Oui, je crois que les groupes C et E sont les plus relevés, en tout cas ceux où le niveau technique ne flanche jamais, et après toutes sont d'une façon ou d'une autre habitées (c'est à peu près le cas des 20 ici de toute façon).
- Spoiler:
J'ai beaucoup de mal à départager le groupe C, en revanche dans le E il y en a deux que je n'aime pas, ça facilite les choses…
- Spoiler:
Ouf je ne suis pas le seul  ...
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|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Dim 15 Avr 2012 - 14:07 | |
| Groupe E - Spoiler:
Version 1. Son sec et mat des cordes. Version âpre, peu flatteuse, sans concessions, mise en valeur des dissonances. Un peu froide aussi. Vision moderne de l'œuvre. Cordes sèches, peu de pathos ici.
Version 2. La version antithétique de la 1… Véritable mise en spectacle. C'est lent et majestueux, ça en fait des tonnes, non ? Le GRAND Beethoven est là, icône impériale. Trop lent et maniéré pour moi. Il ne se passe rien… Alors, il y a un beau son mais franchement, étant donné le niveau de la compétition dans cette écoute, on ne saurait se satisfaire de cette version has been…
Version 3. Cordes âpres et sèches. Encore une version super lente. ça ne me va pas du tout. Exit toute la modernité de l'œuvre, passage à l'as des dissonances. Version très romantique, qui allonge les temps. ça manque de nerf, je n'aime franchement pas. Mais je ne l'ai jamais aimée, cette version, si c'est bien celle à laquelle je pense.
Version 4. Version moderniste. Son âpre. Très beau dans les passages lents, attaque dans la fugue, bien strident, peut-être trop lent, mais c'est bien quand même.
Aucune version ne m'enthousiasme vraiment dans cette poule. Je reste sur ma faim…
Version 1 Version 4 Version 3 Version 2
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|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Dim 15 Avr 2012 - 14:55 | |
| Et voilà, j'ai fini mes devoirs, je vais pouvoir attaquer les vrais… Ce marathon a été vraiment enrichissant, j'ai hâte de connaître plusieurs noms  Merci pour cette superbe sélection, Discobole ! GROUPE C - Spoiler:
Version 1 : Son caverneux, d'outre tombe, quel magnifique violoncelle! Il contribue à donner à cette fugue un aspect déchirant. On dirait de véritables plaintes, des sanglots. ça prend à la gorge. Une version vraiment habitée, d'une douleur inouïe. J'aime vraiment beaucoup. Je la mets en premier pour l'émotion qu'elle m'a procurée. Version 2. Une version un peu plus classique, mais très belle, elle aussi. De beaux musiciens, c'est très harmonieux. C'est tellement bien fait que je n'ai rien à en dire… Le seul reproche qu'on pourrait leur faire est d'être trop parfaits. Version 3. Entrée bien solennelle. On entend de vrais gémissements, des sortes de plaintes là aussi. C'est une version émouvante. Des choix complètement différents, c'est vraiment curieux, déstabilisant, mais c'est beau. Quelle version triste ! Version 4. ça grinçouille, son moins beau, moins flatteur, moins de caractère dans cette version que les trois autres. La fugue est belle, bien stridente et pourtant j'ai l'impression qu'elle se traîne un peu. Je la mets en dernier parce qu'elle n'a ni la beauté plastique de la 2 ni l'impact émotionnel des 1 et 3. Version 1 Version 2 Version 3 Version 4 On ne ricane pas Quel niveau dans cette poule ! Un crève-cœur de choisir…
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|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Dim 15 Avr 2012 - 15:07 | |
| - Spoiler:
 C'est dingue, ça : je m'apprête à poster exactement le même classement que toi pour le groupe E. J'ai quand même beaucoup hésité pour la dernière place : la E2 m'est insupportable, pour les mêmes raisons que toi, mais la E3 est quand même ornée de pas mal de problèmes techniques (déjà deux pains de quinze livres dans l' Overtura, mais surtout une dislocation complète et permanente de la continuité harmonique dans la fugue F1, qui fait que je ne m'y retrouve plus du tout ; j'ai même l'impression d'un kaléidoscope incohérent). Mais bon, je préfère quand même, de très peu, la E3 à la lenteur brontosaurienne de la E2 et surtout à son « symphonisme » que je trouve assez déplacé. Sinon, je suis, en revanche, absolument enthousiasmé par la E1 et la E4 (qui sont d'ailleurs les deux interprétations que j'aime le plus parmi les vingt et quelques que je connais de la GF). J'ai reconnu E1, E2 et E4 ; apparemment, tu as reconnu aussi la E3. 
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|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Dim 15 Avr 2012 - 18:09 | |
| - Spoiler:
Les grands et fervents beethovéniens se rencontrent…
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|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Dim 15 Avr 2012 - 18:26 | |
| - Mariefran a écrit:
- Et voilà, j'ai fini mes devoirs, je vais pouvoir attaquer les vrais… Ce marathon a été vraiment enrichissant, j'ai hâte de connaître plusieurs noms
Merci pour cette superbe sélection, Discobole ! Si Mariefran peut écouter 20 versions en une semaine, comment presque tous autres n'ont-ils pas encore écouté leurs 5 versions  ? Allez, du nerf, j'attends de vous une Grosse Fougue beethovénienne ! |
|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Dim 15 Avr 2012 - 19:23 | |
| Groupe E (version E1). - Spoiler:
E1. Un miracle. L'Overtura est tour à tour abrupte (la première levée, dont les deux doubles croches sont bien audibles et rugueuses ; l'entrée des trois autres instruments, solides comme des rocs), impérieuse (la gradation des nuances : il est ici impossible de ne pas ressentir dans sa chair toute la différence entre un simple forte, comme celui du premier accord, si « économe », un fortissimo, comme celui du sol grave qui suit, juste après le premier point d'orgue, et un sforzando, comme celui qui accentue chaque note suivante du sujet de la fugue en la bémol majeur), fulgurante (les silences qui en lacèrent la cadence compressée jusqu'au trille), classique (la splendeur des demi-nuances, puisqu'on revient à un simple forte, et des phrasés, car ce sont les premiers de l'œuvre, pour les deux fragments de variation thématique dansée du sujet), lyrique et mystique (l'exposition du Meno mosso e moderato, inapprochée : des phrasés à perte de vue, une fusion des parties instrumentales en un même instrument à seize cordes, et surtout un jeu quasi senza vibrato, propice à la concentration et à la contemplation les plus intenses), mystérieuse et menaçante (après un silence de plus de trois secondes, une solution parfaite à la question des croches tenues au premier violon pour l'exposé du contre-sujet de la fugue en si bémol majeur -- mais la solution adoptée par le quatuor E4, pourtant diamétralement opposée, est tout aussi parfaite et convaincante que celle-ci).
L'incipit de la fugue en si bémol majeur, pourtant bel et bien fortissimo, résonne avec une certaine forme de retenue et d'économie, ce que le quatuor E4 choisit de ne pas manifester. L'interprétation E1 se place donc dans la perspective d'une progression irrépressible de l'énergie motrice de la première fugue, de son rythme, et je trouve qu'elle y réussit comme nulle autre. La première section est placée tout entière sous le signe de la rigueur souple, de l'accumulation de forces ; il y a une première libération de celles-ci quand le contre-sujet est distribué en quinconce entre les deux violons (mesures M13-M15 de la fugue, passage lui-même précédé, quatre mesures plus haut, d'une distribution semblable, mais ici moins audible, entre le second violon et le violoncelle, préfiguration du génie hallucinant des interprètes vers la fin de l'avant-dernière section) et, plus tard, aux cinq dernières mesures de cette section, juste avant la lettre A, le violoncelle souligne avec justesse, à son tour, beaucoup plus longuement que le premier violon plus haut, les premiers signes de la corrosion thématique induite par le chromatisme. Arrive la deuxième section et ses triolets, aurore polyrythmique. Ceux-ci sont clamés, pour la première fois, dans un registre du premier violon où cet instrument n'est pas le plus solaire ; il faut donc y trouver une lumière, une âpreté d'alto, passer par les textures et les couleurs plutôt que par le pur rayonnement sonore, sous peine d'être englouti sous le sujet et le contre-sujet. Je trouve que c'est ici très réussi. Joseph Kerman parle, à leur propos (page 343), de « contrecarrer la tension incessante » ; je trouve au contraire que cette première strate polyrythmique ne fait que l'exacerber, à la manière d'un catalyseur en chimie. À la troisième entrée du contre-sujet, mesure M11 après la lettre A, des lambeaux écartelés du sujet sont audibles à l'alto déchaîné. Je trouve que c'est à l'entrée suivante, à la lettre B, que l'énergie commence à déborder et semble échapper à tout contrôle : les deux voix graves unissent leurs forces dans leur registre aigu et doublent le sujet à la tierce, portant à bout de bras un contre-sujet absorbé dans son altération thématique. L'entrée suivante, comprimée en strette, et la modulation de la suivante encore, amènent la dilution du contre-sujet, le sujet régnant de manière hégémonique durant toute la fin en cataclysme de cette section (qui relève bien plus de la dramaturgie de la forme sonate que de celle de la fugue). Je trouve que les instrumentistes parviennent à faire encore entendre le contre-sujet tout phagocyté par le sujet : on a l'impression d'entendre dans l'acte la transsubstantiation thématique, la quasi-présence de l'absent. Après cette cadence immense, grâce à leur sens rythmique immaculé, les instrumentistes évitent de main de maître l'écueil d'une chute de tension à l'orée de la troisième section (lettre C). L'aspect polyrythmique gagne une strate avec les groupes d'une croche et de deux doubles croches et le contre-sujet entre en syncopes doublées d'une accentuation systématique et quasi forcenée. Les aspects dialogiques deviennent cruciaux, et ici ils sont pleinement assumés par chacun des quatre pupitres : je trouve que le meilleur exemple est fourni par les éclats du contre-sujet qui virevoltent, déjà dans la première moitié de la section (second violon et violoncelle), mais surtout dans la seconde, pour un « crescendo formel » à entrer en syncope (pun intended), avec les couples {alto, violoncelle + premier violon}, {alto, second violon}, {alto, violoncelle} et {premier violon, second violon}. Tout ce passage est ici irrésistible, mais aussi profondément satisfaisant d'un point de vue formel, tel une prémonition du comblement du contre-sujet dans la section suivante. C'est inimaginable que les quatre musiciens puissent encore se surpasser dans la quatrième section (lettre D), mais c'est pourtant ce qu'ils font : retour des triolets mordants dans le registre solaire du premier violon, bientôt doublé du second, comblement forcené du thème du contre-sujet. L'homogénéité des pupitres atteint un degré stratosphérique ; chacun est fondu dans les autres mais les provoque à se surpasser. À partir de la mesure notée ben marcato au premier violon, retenir l'orgasme n'est plus possible, et, dans une orgie de fortissimo et de sforzando, c'est le dernier retour du sujet lui-même, écartelé aussi bien au premier violon qu'au violoncelle, sur un tapis de triolets en furie aux voix médianes. Il n'y a pas la moindre ombre de début d'un commencement de fléchissement rythmique à la fin de la fugue en si bémol majeur, juste un dernier sforzando, un point d'orgue anticipé au premier violon et un diminuendo généralisé à tous les pupitres.
Bien souvent, durant cette fugue jouée ainsi, l'image me vient de façon irrésistible de Sviatoslav Richter jouant la fugue de la sonate pour piano Hammerklavier, opus 106 : on se dit que non, ce n'est pas possible de jouer ainsi sans fléchir jamais et avec une telle qualité verticale et pertinence horizontale, que l'esprit ou la main va craquer. Mais non, rien ne craque. C'est à pleurer. Ici, toute la barbarie polyrythmique, toute la sauvagerie énergétique, passe par le seul cadre esthétique, comme si celui-ci englobait, à son point de tension maximale, toute la beauté (quasi) anesthétique que Beethoven a voulu y mettre.
Une grande difficulté, dans l'interprétation du dernier Beethoven, se trouve dans la juxtaposition abrupte des climats, des couleurs, des textures. Le premier Meno mosso e moderato en est un très bon exemple : comment passer de cette fugue en si bémol majeur, hérissée de pals acérés, au fugato en sol bémol majeur, tout en raffinement harmonique et sinuosités mélodiques ? La réponse de ce quatuor tient dans la qualité immaculée de ses phrasés et de sa sonorité pourtant privée ici de presque tout vibrato. Les quelques secondes de l'extrait du Meno mosso e moderato en donnent une idée. Plus rien ne pèse. C'est le royaume de la contemplation harmonique. [Propagande éhontée]Autant le dire tout de suite, leur Meno mosso e moderato est inapproché parmi les versions que je connais et leur fugue en la bémol majeur surpasse encore celle-ci. Quant à la section de conclusion, dont Discobole a souligné le classicisme, ces interprètes la jouent avec une énergie confondante (et un magnifique portamento serré, digne des anciens), comme si la forme classique réinventée en fin de parcours s'était imprégnée de l'énergie que donnent à la variation la forme fugue et les procédés contrapuntiques, permettant au second classicisme de tout exprimer à nouveau.[/Propagande éhontée]
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|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Dim 15 Avr 2012 - 19:44 | |
| Je sauvegarde tous les commentaires de Scherzian au cas où le forum planterait…
Dernière édition par Mariefran le Dim 15 Avr 2012 - 21:22, édité 1 fois (Raison : orth) |
|  | | Invité Invité
 | |  | | Resigned Mélomaniaque

Nombre de messages : 1350 Age : 40 Localisation : Lyon Date d'inscription : 27/08/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 1:54 | |
| Passionnant cette écoute. Il y a des choses tellement différentes! Pour ce groupe E: - Spoiler:
Mon avis a pas mal évolué. Au début c'était les 1 et 3 qui sortaient du lot, la 1 juvénile et rock'n roll, la 3 enflammée et un peu désuète. Mais c'est finalement la 2 qui me séduira le plus... la plus équilibrée et avec un vrai parti-pris.
E1: Une lecture moderne, agressive, impression accentuée par la prise de son. Il est clair qu'ici, on ne fait pas dans le sentimental et il y a du niveau chez les musiciens. Même les passages calmes ne relâchent pas vraiment la tension, avec un gros travail sur la sonorité (j'avais entendu parler çà et là d'interprétations bartokiennes, on en est pas loin ici). Le risque de ces démarrages hystériques, c'est que cela s'essouffle. Ici ce n'est pas le cas. Cependant la rapidité nuit un peu à la lisibilité à la fin de cette première fugue. C'est assez grisant mais je trouve le tout un peu uniforme. Pour moi, il n'y a pas de vision, juste un rythme imposé et bien tenu.
E2: Prend le parti d'une grande clarté dans le discours, un rythme modéré mais surtout un fort contraste avec les parties calmes, qui sont prises vraiment très lentement, comme des nocturnes. C'est très mélodique, j'ai d'abord trouvé que cela manquait un peu d'enjeu. Mais au fil des écoutes, j'ai trouvés dans cette version de magnifiques clair-obscurs, vraiment on dirait à certains moments de la fugue que la musique projette de la lumière! Sinon, un équilibre parfait entre une version 1 trop démonstrative et une version 3 dramatisée à outrance. Cette version 2 tire avantage de son groupe, on verra par la suite, mais j'aime vraiment beaucoup. (Un petit bémol: ce gros ralentissement à la fin de la fugue, comme un immense soupir, comme si les musiciens étaient soulagés d'en finir avec ce passage laborieux et qu'enfin on va entendre de la jolie musique.)
E3: Un démarrage apparemment plus timide, puis un peu lourd dans la première fugue, mais cela se décante (subtil crescendo), et finalement, c'est très dramatisé, enflammé, romantique... jusqu'à un premier climax (vers 3') avec cette impression de vagues qui nous emportent, d'extraordinaires lames de fonds du violoncelle... c'est dans la seconde partie de la fugue que l'on peut se poser des questions. Est-ce que l'on reste à l'extérieur pour constater que le soufflé retombe ou est-ce que l'on s'y jette la tête la première pour prendre de plein fouet ce déluge de cordes d'une extrême densité (les notes piquées sont définitivement prohibées), de la pure abstraction, de la folie même! Second choix bien sûr. La transition avec le passage calme à la fin de la fugue me fait le même effet que les passages calmes de la Nuit Transfigurée...
E4: La seule version dans laquelle je ne suis pas rentré. Un certain manque de relief et de finesse. Et surtout ces notes piquées partout, ça ne rime à rien. A trop vouloir alléger, on finit par assécher. Bien sûr, on peut admirer la mise en place bluffante, mais c'est tout.
E2>E3>E1>E4
Discobole, un autre groupe je te prie !
Dernière édition par Resigned le Lun 16 Avr 2012 - 2:11, édité 1 fois |
|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 2:07 | |
| Aha ! Ça va être intéressant ce groupe E... - Spoiler:
... puisqu'avec 4 votes exprimés sur 8 attendus (a priori), on se retrouve pour le moment avec beaucoup d'égalités et des classements moyens qui vont pour toutes les versions de 2,25 à 2,75  ! Aux préférences, on a beaucoup d'égalités. De façon très incertaine, pour le moment, E1 et E2 sont sur la même ligne, et vraiment juste derrière se trouvent, également sur la même ligne, E3 et E4. Tout peut donc arriver... En cas d'égalité ou trop grande proximité dans un des groupes, on pourra éventuellement passer de 5 à 6 finalistes. Au-delà ce ne serait pas gérable, ou il faudrait rajouter un tour, ce que je ne souhaite vraiment pas si c'est possible de l'éviter.
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|  | | Anaxagore Mélomane chevronné

Nombre de messages : 3094 Age : 58 Date d'inscription : 06/01/2012
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 3:47 | |
| - Spoiler:
Troisième et quatrième écoutes des extraits du groupe C. Bon sang, ce que le choix est difficile  ! J'hésite désormais entre deux versions pour la première place (entre le choix ... de Mariefran et un autre) et j'ai déterminé quelles seraient l'avant dernière et la dernière. J'ai l'impression de gravir l'Everest  . (Vous me direz sans doute qu'avec la Grande Fugue, c'est normal  ).
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|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 16:42 | |
| - Spoiler:
Pas étonnée du tout du vote de Resigned : le classicisme de la 2, sa beauté sonore sont unanimement salués par presque tous, diapason et autres en tête, the version of référence… même si c'est un contresens…
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|  | | Resigned Mélomaniaque

Nombre de messages : 1350 Age : 40 Localisation : Lyon Date d'inscription : 27/08/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 16:53 | |
| - Mariefran a écrit:
- Spoiler:
Pas étonnée du tout du vote de Resigned : le classicisme de la 2, sa beauté sonore sont unanimement salués par presque tous, diapason et autres en tête, the version of référence… même si c'est un contresens…
- Spoiler:
Ça me rassure car j'étais un peu affolé à la lecture de vos commentaires à toi et Scherzian. Mon vote n'est pas si incensé... J'ai l'impression que peu de versions "lentes" trouvent grâce à tes yeux Mariefran...
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|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 17:07 | |
| - Resigned a écrit:
- Spoiler:
Ça me rassure car j'étais un peu affolé à la lecture de vos commentaires à toi et Scherzian. Mon vote n'est pas si incensé... J'ai l'impression que peu de versions "lentes" trouvent grâce à tes yeux Mariefran...
- Spoiler:
Il y en a une car elle est extraordinairement habitée, la 1C. Mais sinon tu as raison, pour moi cela doit être joué vivement pour faire ressortir les dissonances, cela doit te rendre la musique désagréable, te violer les oreilles, tout sauf la complaisance… Mais ça fait 30 ans que je pratique les quatuors de Beethoven et j'en ai écouté, des versions… alors maintenant j'ai besoin d'alcools forts
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|  | | Resigned Mélomaniaque

Nombre de messages : 1350 Age : 40 Localisation : Lyon Date d'inscription : 27/08/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 17:10 | |
| - Mariefran a écrit:
Mais sinon tu as raison, pour moi cela doit être joué vivement pour faire ressortir les dissonances, cela doit te rendre la musique désagréable, te violer les oreilles, tout sauf la complaisance… - Spoiler:
Ben justement dans le genre "viol des oreilles" je trouvais que la E3 en imposait! Alors que la E4, pour moi, c'est la fugue en tutu...
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|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 17:13 | |
| - Spoiler:
La E3, elle est ultra romantique… Beethoven comme on le jouait dans les années 50… La GF n'est pas une œuvre romantique, elle préfigure Schœnberg…
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|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 17:32 | |
| - Spoiler:
Toc toc toc...  Ce n'est pas une question d'être lente ou vive ; la version E2 est balourde dans les sections rapides (F1 et F3 dans la nomenclature de l'introduction par Discobole), du coup il n'y a presque aucun contraste entre les deux fugues, d'une part, et le fugato qui est inscrit entre elles, d'autre part. De plus, dans le fugato, avec un tempo certes encore plus lent, mais on ne s'en rend guère compte (et, de toute manière, ce n'est pas un moderato au sens de l'époque classique : c'est joué beaucoup plus lent que ça), leur jeu hyper-appuyé sur les cordes et leur scansion morbide transforment cette page en une marcia funebre qui me semble relever, en effet, du contre-sens le plus complet aussi bien au sens 133 qu'au sens 130 (on n'est pas dans une Cavatina bis à la manière beklemmt). C'est aussi une version qui lorgne carrément vers l'option symphonique : les couleurs instrumentales sont opaques, les textures épaisses comme de lourdes tentures en velours. Que m'importe alors que ce velours soit de qualité suprême (ce qui est le cas ici, on est bien d'accord), lorsque ce jeu instrumental me semble contraire à l'écriture de type quatuor à cordes chez LvB ? Ceci dit, il y a des interprétations lentes qui restent pleinement habitées et propulsées vers l'avant (par exemple le quatuor Alexander dans cette œuvre, dont l'interprétation me semble disponible sur YT s'il n'y a pas d'erreur). Ici, je trouve que c'est trop lent quand le tempo est vif pour être prenant et que c'est trop lourd quand le tempo est plus ample pour être autre chose que larmoyant... En fait, je crois que si on veut être objectif la version E2 est très loin au-dessus de la version E3 du point de vue de la technique instrumentale (la version E3, c'est le naufrage dès l'ouverture, et l'absence de continuité horizontale dans la fugue en si bémol majeur me rend le propos quasi incompréhensible). Pourtant, je vais aussi mettre la version E2 à la dernière place, après avoir beaucoup hésité quand même, parce que cette interprétation, à mon avis, amenuise l'œuvre sur le plan formel dans le même temps et pour les mêmes raisons qu'elle en hypertrophie le matériau. EDIT : Quant à dire que la version E4 propose une Grande Fugue « en tutu », je crois que c'est une affirmation qui ne résiste pas une seule nanoseconde à son écoute : la version E4 est, devant même celle du premier quatuor Juilliard, parmi les plus radicales et modernistes qu'on puisse imaginer. La fugue en si bémol majeur, en particulier, avec son contre-sujet phrasé de manière unique et visionnaire, est un sommet. Pour moi, c'est un véritable crève-cœur que de mettre la version E4 en deuxième position seulement ; ça en dit long de la fascination que j'éprouve pour le miracle de la version E1.
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|  | | Resigned Mélomaniaque

Nombre de messages : 1350 Age : 40 Localisation : Lyon Date d'inscription : 27/08/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 17:43 | |
| - Spoiler:
Je précise que j'ai employé l'expression "en tutu" pour E4 juste pour le côté sautillant, par parce qu'elle est ridicule, bien au contraire; pour moi cela ôte tout enjeu dramatique, et vraiment j'arrive à en être convaincu plus d'une nanoseconde. Je te trouve légèrement excessif à parler de naufrage de la E3 dès les premières mesures, tout ça pour quelques attaques un peu rugueuses. (mais je lis avec beaucoup de plaisir tes analyses par ailleurs).
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|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 18:20 | |
| - Resigned a écrit:
- Spoiler:
Je précise que j'ai employé l'expression "en tutu" juste pour le côté sautillant; pour moi cela ôte tout enjeu dramatique, et vraiment j'arrive à en être convaincu plus d'une nanoseconde.
- Spoiler:
Oui enfin, le coup de la nanoseconde était à mettre en rapport avec le tutu bleu clair et les pointes de la petite fille qui gesticule gracieusement, une primevère accrochée à ses blonds cheveux, sur une musiquette sautillante et gracile.  Sérieusement, l'attaque (et d'ailleurs la suite) de la fugue en si bémol majeur dans la version E4 est tout sauf sautillante : le sujet est râpeux à un degré inouï, on ressent physiquement sa claustrophobie (cette maudite quinte diminuée, on sent bien qu'il est à l'étroit dans un tel ambitus contraint), les silences qui le lacèrent sont appuyés de manière impitoyable (un sommet parmi les versions que je connais), et le contre-sujet, phrasé comme ils le font, rend encore plus nécessaire son comblement dans la dernière section. Tout ça participe, pour moi, à l'expression d'une première fugue dominatrice, intraitable, formellement écrasante. Je n'y entends rien, mais rien du tout de sautillant... - Citation :
- Spoiler:
Je te trouve légèrement excessif à parler de naufrage de la E3 dès les premières, tout ça pour quelques attaques un peu rugueuses.
- Spoiler:
Ah, mais j'aime bien ici quelque chose de rugueux ! Non, c'est pas ça... La première levée est précautionneuse, timorée (mais on peut encore accepter, à la rigueur, puisque c'est noté forte et non fortissimo comme juste après). Il y a clairement une fausse note de quinze livres sur le sol dièse du sujet de la future fugue en la bémol majeur, note n°2 du thème, mesure M5, à 5,8'' : j'entends une espèce de la bécarre qui suit immédiatement l'attaque du sol dièse à au moins un des quatre pupitres. Comparer avec le sol dièse correct de la mesure M8, à 8,6'', me permet d'y voir clair, en tout cas. Plus loin, dans l'énoncé du contre-sujet de la fugue en si bémol majeur, à l'avant-dernière mesure, M28, de l'ouverture, les deux croches liées du quatrième temps, qui devraient être deux fois le si bécarre, sont jouées si bécarre puis do (do qui est, comme par hasard, la note tenue suivante du contre-sujet, au deuxième temps de la mesure M29...). Pour moi, cette erreur, que je trouve flagrante, oblitère tout l'énoncé du contre-sujet, d'où mon expression de naufrage. Mais tout ça n'est rien devant l'absence de conduite des lignes dans la première fugue, qui me donne l'impression d'écouter un kaléidoscope et de ne rien y comprendre.
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|  | | Resigned Mélomaniaque

Nombre de messages : 1350 Age : 40 Localisation : Lyon Date d'inscription : 27/08/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 18:24 | |
| Scherzian m'a tuer. - Spoiler:
Seigneur, faites que je sois d'accord avec lui sur le groupe D, mon ego ne supportera pas d'être traité à nouveau d' ambitus...
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|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 18:47 | |
|  - Spoiler:
En fait, je ne sais pas si j'utilise le terme correct en parlant d' ambitus ici : je veux dire que le fait que le sujet de la fugue en si bémol majeur est contraint de se déployer mélodiquement dans une quinte diminuée « étriquée », est contredit par les assauts de son rythme, une double croche suivie d'une croche pour projeter l'intervalle, et aussi par les silences qui le lacèrent en permanence, des quarts de soupirs qu'on entend mieux dans la version E4, parce qu'ils y sont observés et comme « appuyés en creux », que dans les autres. Je trouve que le hiatus entre le matériau mélodique « étriqué » du thème du sujet et son ossature rythmique râpeuse (les doubles croches qui précèdent les intervalles principaux, les quarts de soupirs quasi systématiques) est un puissant vecteur de son énergie potentielle, latente. Un peu comme des cloisons très solides mais encore trop faibles pour la furie qu'elles tentent de maintenir. M'en fiche du groupe D, c'est le E qui importe. 
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|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 18:50 | |
| Elle ne peut pas gagner, Scherzian, tu DOIS te faire une raison. |
|  | | fcaton Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 75 Date d'inscription : 30/11/2011
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 18:58 | |
| Voila mon classement et mes impressions pour le groupe E - Spoiler:
D'abord, je dois dire qu'écouter les deux premières versions a été vraiment désagréable. E3 E4 E2 E1
Version E1: Début OK, son moche, nasillard. Début de la fugue agressif avec des violons qui sifflent, c'est abominable. L'ensemble devient très vite insupportable avec tout cette notes piquées et ces aigus stridents. Très difficile à écouter jusqu'au bout: l'archétype de la caricature du quatuor. C'était tellement horrible que je suis allé voir la part, sur laquelle il doit y avoir tout au plus une grosse dizaine de des notes piquées disséminées ça et là.... Version E2: Prise de son OK, version un peu plus hédoniste avec du son écoutable au début. C'est un peu faux. Fugue joué marcato! No comment.
Version E3: Début intéressant avec des jeux d'écho. Prise de son très réverbérée. Tiens il n'y a pas de piqué ou de marcato: c'est plus intéressant. C'est quand même un peu noyé dans la reverb: ça devient un peu lourd. Mais c'est beaucoup plus intéressant et audible que les deux premières.
Version E4: Prise de son très proche, moderne. Beau début, avec une belle atmosphère. Le début de la fugue m'a fait peur: encore du piqué tout le long?!! Heureusement non, les instrumentistes se rappellent qu'on peut aussi faire d'autres coup d'archet que ça. C'est encore trop aggressif à mes oreilles. On sent bien que les instrumentistes cherchent les ff. Par contre c'est bien en place et assez équilibré entre les pupitres, avec une belle lisibilité.
J'espère que les tours suivants seront moins pénibles...
Dernière édition par fcaton le Lun 16 Avr 2012 - 18:59, édité 1 fois |
|  | | Invité Invité
 | |  | | Resigned Mélomaniaque

Nombre de messages : 1350 Age : 40 Localisation : Lyon Date d'inscription : 27/08/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 19:03 | |
|  fcaton, tu vas te prendre une volée de hiatus et d' ambitus, tu l'auras pas.. volée! |
|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 19:12 | |
| @ Scherzian - Spoiler:
Il est impossible que ce soit une version que nous aimions qui gagne… Nous sommes des Beethovéniens un peu trop passionnés et fondus…
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|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 19:18 | |
| Les choses commencent à prendre forme dans le groupe E mais avec 3 votes encore attendus tout peut changer. - Spoiler:
En tout cas la véritable rage anticonformiste, acharnée et aveugle, de Scherzian et Mariefran contre E2 risque d'aller contre leur intention initiale. Car en ce faisant ils ont favorisé E3 dans le match E3/E2, ce qui permet à E3 d'être la seule version supérieure aux trois autres dans les préférences. Alors qu'un rapport inversé rendrait le recours aux classements moyens obligatoire, ce qui pourrait finalement tourner en faveur d'une autre version (sachant que E2 a le plus mauvais classement moyen pour le moment). Encore une fois on ne peut pas calculer dans ce système Condorcet, le mieux est de toujours être objectif Mais j'ai bon espoir, car les choses restent très proches, le seul rapport presque définitif (du moins non inversable) est E2<E3. Personnellement j'aimerais voir E4 en finale. Et c'est tout à fait possible : si le prochain votant la place première elle peut retrouver la tête du classement !
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|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 19:21 | |
| - Mariefran a écrit:
- @ Scherzian
- Spoiler:
Il est impossible que ce soit une version que nous aimions qui gagne… Nous sommes des Beethovéniens un peu trop passionnés et fondus… 
- Spoiler:
C'est de sagesse que sont saturées les paroles qui viennent de franchir la barrière de tes dents, Ô Grande Prêtresse beethovénienne ! 
Dernière édition par Scherzian le Lun 16 Avr 2012 - 20:15, édité 1 fois |
|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 19:23 | |
| @ Discobole - Spoiler:
J'ai toujours détesté la E2, d'aussi loin que je me souvienne… Je l'avais en microsillons, j'ai donné les disques, et ne l'ai jamais rachetée en CD Et ce n'est pas de l'aveuglement mais de la lucidité, na !
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|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 19:24 | |
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Dernière édition par Scherzian le Lun 16 Avr 2012 - 19:42, édité 1 fois |
|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 19:39 | |
| @ Discobole - Spoiler:
À propos de la E2. Je l'ai achetée en CD vers 1988~1990, en espérant le miracle qui était annoncé partout à l'époque. Je ne l'ai jamais aimée, sans vraiment pouvoir dire pourquoi tant que je n'avais pas écouté les grands ensembles dans les derniers quatuors. Maintenant que c'est chose faite, elle passe encore plus mal qu'avant (ici comme dans les autres derniers quatuors, où je ne la supporte plus du tout). Ceci dit, j'ai longtemps hésité, et je viens d'ailleurs de réécouter la E3 qui, pour le coup, est vraiment inécoutable pour moi, complètement incohérente et désarticulée dans la première fugue, et affectée de problèmes techniques instrumentaux assez ahurissants.
Bon, si Condorcet tue E4, face à E2 ou à E3, à cause de la guéguerre entre E2 et E3 pour la dernière place du groupe, eh bien ! tant pis... La seule chose qui (m')importe, c'est la disparition de E1. D'ailleurs, au sujet de E1, je constate que ton édition, dont tu as tiré cet extrait, est beaucoup plus « claire » que la mienne. Moi qui déteste en général les éditions filtrées dans l'aigu, je trouve que pour cet excellent enregistrement moderne, la balance qui penche vers les aigus dans ton extrait, et je suppose dans tout le reste, n'est pas en sa faveur. En tout cas, la sonorité est beaucoup moins acide et agressive dans mon édition.
Dernière édition par Scherzian le Lun 16 Avr 2012 - 20:16, édité 1 fois |
|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 19:44 | |
| - Spoiler:
Ou alors ce n'est pas l'enregistrement auquel tu penses et ta version préférée est E2 que tu as aussi pris pour une autre Sinon je me moquais, je ne doute pas de la sincérité de vos classements. De toute façon moi j'attends une qualification de E4... On y croit !
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|  | | Mariefran Mélomane nécrophile

Nombre de messages : 14259 Age : 62 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 19:50 | |
| - Spoiler:
C'est l'encodage mp3 qui bousille tout… Je ne suis vraiment sûre que de très peu de versions à cause de ça… Maintenant si la E1 est bien celle que nous croyons et comme c'est moi qui l'ai envoyée à Discobole, il est fort possible que nous n'ayons pas la même édition… Encore que je suis surprise qu'il y en ait plusieurs…
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|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 20:02 | |
| - Spoiler:
Pour la E1 : non non, je t'assure, l'analyse en fréquence avec Audacity est éloquente : le contenu dans le haut du spectre est beaucoup plus fourni dans l'extrait de Discobole que sur mon CD. La charcuterie MP3 ne fait jamais ça ; de plus, pour me préparer à l'écoute en aveugle, je me suis fait un petit pool de 21 versions intégrales au format MP3 à 320 kb/s et la E1 complète y est beaucoup plus soyeuse que dans l'extrait de Discobole.
Dernière édition par Scherzian le Lun 16 Avr 2012 - 20:18, édité 1 fois |
|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Lun 16 Avr 2012 - 20:07 | |
| Bon, si vous devenez trop précis, et bien que ce soit un vrai plaisir de voir ce fil s'allonger, allez donc en mp quand même  |
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 | Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé)  | |
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