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| Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) | |
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+19oBlazeo Dave Siegmund Jorge athos Gesualdo calbo adriaticoboy mszczuj Ben. Cololi fcaton Resigned Lambert Wredo Utnapištim Horatio Mariefran Anaxagore 23 participants | |
Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Jeu 10 Mai 2012 - 23:50 | |
| Je n'attends plus qu'Horatio |
| | | Mariefran Mélomane nécrophile
Nombre de messages : 14259 Age : 63 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 0:01 | |
| - Spoiler:
Les pâtes italiennes devraient finir troisièmes, là où je les ai placés moi-même
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 0:02 | |
| - adriaticoboy a écrit:
- Spoiler:
En fait je pensais à une autre formation historique d'exception ("on ne Sandor pas avec eux") qui aura donc été absente de cette écoute comparée.
- Spoiler:
Pour le « Sandor » période Valois, on peut peut-être comprendre son absence ; pour celui des années 1950, il aurait mérité une place parmi les vingt, à mon avis, ou alors quitte à passer à six groupes. Il y a aussi, je crois (à moins que je ne l'aie pas reconnu ), un absent tchèque de très grande qualité en général, même si je peux comprendre pour l'opus 133 : pour une écoute de l'opus 131, par exemple, son absence aurait crié « Trahison, sacrilège, vengeance ! » - Citation :
- Spoiler:
Sinon, Scherzian, tu n'arrives vraiment pas à décrypter les autres énigmes de Discobole ?
- Spoiler:
Ben non, je ne décrypte que les pâtes italiennes, la destination de vacances et la demoiselle. Celle qui est transparente pour toi, c'est la chasseresse ? Ça ne me fait penser qu'à Diane, ce qui est délicieux en soi, mais ne m'avance guère ici. Quant à Nature, je suis encore plus dans le brouillard...
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| | | Mariefran Mélomane nécrophile
Nombre de messages : 14259 Age : 63 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 0:06 | |
| [quote="Scherzian"] - Spoiler:
un absent tchèque de très grande qualité en général, même si je peux comprendre pour l'opus 133 : pour une écoute de l'opus 131, par exemple, son absence aurait crié « Trahison, sacrilège, vengeance ! »
[quote] - Spoiler:
J'aurais tout simplement refusé de participer à une écoute aussi indigne Déjà, là, c'est limite inférieure et Discobole devra rendre des comptes
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| | | Resigned Mélomaniaque
Nombre de messages : 1401 Age : 41 Localisation : Chemin des Errancis Date d'inscription : 27/08/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 0:12 | |
| - Spoiler:
Pour nature, je pensais à veg'... c'est probablement trop tordu...
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| | | Mariefran Mélomane nécrophile
Nombre de messages : 14259 Age : 63 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 0:18 | |
| C'est trop long… Horatio doit dormir et je vais faire de même… Bonne nuit, amis beethovenniens |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 0:22 | |
| - Mariefran a écrit:
- Spoiler:
Déjà, là, c'est limite inférieure et Discobole devra rendre des comptes
- Spoiler:
La finale était de bonne qualité, surtout assez diversifiée dans les approches. Ça n'a pas été facile de démêler les fils au centre, en tout cas pour moi, ce qui est plutôt bon signe, je trouve.
Ce qui me reste en travers de la gorge, j'en fais même des cauchemars, c'est le « rests are too long » de TC comme seul verdict. Aussi le vilain coup du sort qui a placé les Smetana I et les Yale dans le même groupe.
EDIT : @ Resigned - Spoiler:
Non, je ne pense pas que ça puisse être ça ; leurs deux versions n'ont pas été sélectionnées, sauf erreur de ma part...
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| | | Invité Invité
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 0:41 | |
| J'adore vos spéculations Pour la défense de ma sélection, sans aucun problème, les versions non sélectionnées étaient vraiment trop faibles... |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 0:42 | |
| Finale : - Spoiler:
Mes impressions sur ces finalistes - j'aurais aimer être plus complet et pointu, mais les dimensions de l'œuvre et le fait que je la connaisse pas sur le bout es doigts compliquent la chose. Version B4. Je ne repère pas toutes les imprécisions que cite Scherzian ; je suis plus sensible à l'énergie de cette version, qui reste intacte tout au long de l'œuvre (contrairement à d'autres versions). Lecture très dynamique, donc, qui donne une place très importante à la motricité de cette musique - surtout dans les fugues (la première est un véritable combat à bras-le-corps, interminable, exténuante - et tellement prenante) qui perdent un peu de leur poids dramatique au profit de cette "hyperactivité", ce jeu de variations et de prises de risques constant. J'aime beaucoup la cohésion instrumentale (peut-être favorisée par la prise de son) et le dialogue qui s'établit entre les instrumentistes, malgré les défis techniques qu'ils s'imposent. A cette motricité, ces variations et cette rage de jouer, j'ajouterai aussi un beau travail sur les phrasés, parfaitement ciselés et colorés : les sonorités viennoises du Meno mosso sont uniques et délicieuses . Il reste que cette emportement juvénile manque parfois de profondeur, d'un coup d'œil plus démiurgique - surtout lorsqu'il s'agit de faire le bilan des avancées, du chemin parcouru à mesure que le morceau avance : passé le second Meno mosso, le ton est plus appliqué et moins imaginatif, tout comme l' Introduction, que je trouve trop frileuse (à l'image du premier violon, qui manque parfois d'autorité). La ferveur déployée est contagieuse, mais se borne à elle-même - je regrette une véritable incarnation, un jusqu'au-boutisme plus égoïste. Version A2. L'une des deux versions qui, pour moi, s'essoufflent. Le début est pourtant magnifique : une progression organique, qui débouche sur une première fugue lancée majestueusement, avec une noblesse inégalée. Mais je remarque déjà une certaine lâcheté dans le tissu musical, la motricité vacille - impression qui sera malheureusement confirmée par la suite. Le jeu est très sobre, presque aristocratique voire hautain, les effets et les ornements superflus sacrifiés à la concentration de la ligne et de la cohésion musicale. Il n'empêche que lorsque le thème de la première fugue réapparaît à la fin, toute cette noblesse concise et proclamée a disparu... De même, les Meno mosso sont un peu mièvres, sans vraiment de saveur. Dommage que la tension initiale se dissolve ainsi. Version C3. Celle-ci aussi se fatigue - et, plus embêtant, elle me fatigue moi . Si le début, encore une fois, fait mouche - cette concentration, qui passerait presque pour de la neutralité, qui explose dans une fugue acérée -, la seconde moitié que j'ai pu entendre m'a paru redondante. Les timbres secs, ces injonctions courtes, comme lancées à la tête de l'auditeur, ne peuvent vraiment se renouveler, si bien que la première fugue annoncera la couleur pour toutes les parties suivantes. Cette sécheresse épuise la sonorité, cette version s'inscrit dans l'éphémère, la chair et la présence de la musique sont évacuées. Plus on avance, plus je trouve cette anodine, trop éclatée et pas assez démiurgique - trop pressée ! La cohésion des musiciens se détériore aussi, et j'ai la détestable impression que la métrique implacable qui réglait encore un premier Meno mosso subtilement dosé (ce mélange indescriptible entre consolation et poigne rythmique), se transforme en métronome. Dommage (bis). Version D1. Enfin ! Enfin cette version démiurgique, organique que j'attendais ! J'ai longuement hésité pour la première place entre cette interprétation et la E3, mais les équilibres miraculeux et sans cesse renouvelés de cette version ont fini de me convaincre. Dès les premières notes, on comprend qu'il ne s'agira pas de lutte entre les instrumentistes, mais d'un sermon noir et implacable. L'introduction - noire, agressive - prend à la gorge avec un sourire démoniaque, domptant le matériau rebelle sans hésiter. Dans cette première fugue herculéenne, on comprend que, là où les autres se battent, on préfère asséner ce discours acide, sans concession ; le rythme prend tout son sens dans cette affirmation continuelle, comme une vision rebutante mais inévitable - une statuaire cruelle et implacable. Si le Meno mosso me déçoit un peu (trop compassé et contemplatif), l' Allegro qui suit est un véritable moment de grâce : les instrumentistes poussent encore plus haut leur capacité à modeler les phrasés, à sculpter les nuances. Le relief irrégulier des fugues est accentué, ces variations de dynamique permettent une convergence encore plus forte. Je suis sans voix devant cette faculté à imposer des atmosphères, à jouer avec les textures - un éternel jeu, entre relâchement et opacification - qui rend cette œuvre élastique et tellement réactive ; malgré un jeu serré, ça n'est jamais étouffant ! Un huis clos tendu, qui met notre résistance à l'épreuve par cette démonstration démoniaque et pernicieuse. Version E3. Une version de caractère, qui affirme son maniérisme dès les premières notes. Ce caractère corrosif, vicieux et parfois pesant fait la qualité de cette interprétation - qui s'enferme dans la volonté d'affirmer : chaque intention est appuyée, chaque intervention porte une nouvelle menace, un intense jeu d'antagonismes se met en place. Les instrumentistes se livrent une joute de titans, on est littéralement submergé, écrasé, dépassé par cette force impérieuse - ce qui rend la fugue négative en fin de compte. L'hétérogénéité des timbres, la tension omniprésente sont remarquables ; même les passages plus calmes n'offrent pas de repos, on est constamment sur la sellette. La motricité est également très présente, et se fait tyrannique dans cet affrontement où l'enjeu nous dépasse : si la D1 infiltrait sournoisement dans notre perception, la E3 se fiche bien de l'auditeur, seule la transcendance compte. Classement final : 1. D1 (un diamant noir)2. E3 (implacable, le destin en marche)3. B4 (une belle fougue)4. A2 5. C3Les versions D1 et E3 sont pour moi bien au-dessus.
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| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 0:45 | |
| - Mariefran a écrit:
- Horatio doit dormir
Et en plus je passe pour le flemmard de service ! Last but not least !Merci, Discobole, pour cette finale, qui m'a permis de me plonger dans cette Grande fugue ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:01 | |
| Quelques minutes avant l'annonce |
| | | adriaticoboy Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7173 Date d'inscription : 17/08/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:05 | |
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:09 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:19 | |
| Résultats : une première !Incroyable. Depuis quelques écoutes j'essaie d'élargir le panel de jurés, et on en arrive à ce résultat Vous vous êtes concertés ou quoi ? Je m'explique. 17 votants divers et variés, 12 ici, 2 sur GMG, 3 sur TC. Comme vous le constatez sur la tableau il y a égalité entre B4 et D1. Or B4 et D1 sont en tête... - Spoiler:
Ce fait, après la chute de C3 qui était encore en tête il y a 24 heures, est un nouveau rebondissement dans cette écoute vraiment particulière (je note que la musique de chambre semble donner plus de divergences de jugements que l'orchestre ou les instruments seuls, au passage). Il faut donc recourir au classement moyen. Avec 2,35 pour B4 et 2,41 pour D1, sur 17 votants, trancher est un peu sévère, peut-être (sachant que C3 a une place moyenne de pile poil 3). Mais cette hiérarchie est confirmée par le test des premières places : B4 est classé 7 fois premier, et D1 seulement 5 fois (4 fois pour C3, pour comparer). Par conséquent, et d'une courte tête, B4 est couronné. À noter que la participation de nos amis anglo-saxons a été déterminante, ils ont été 4 sur 5 à placer cette version victorieuse en tête. Avec un tel report de voix, si j'ose m'exprimer ainsi, malgré le score serré, c'est une victoire électorale d'une légitimité inattaquable à laquelle nous assistons... J'insiste, je n'ai jamais vu une telle situation, elle a toujours été évitée dans les écoutes jusqu'ici. Mais trancher est indispensable. On ne peut pas avoir deux meilleures versions, du moins si l'on ne veut pas risquer d'agir anticonstitutionnellement. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91581 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:23 | |
| J'avoue que je ne comprends rien à ton tableau. - discobole a écrit:
- On ne peut pas avoir deux meilleures versions, du moins si l'on ne veut pas risquer d'agir anticonstitutionnellement.
Mais ça ça me fait beaucoup rire. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:26 | |
| 5e : E3, The Lindsays (ASV, 7/2000)Peter Cropper, Ronald Birks, Roger Bigley, Bernard Gregor-SmithCertes, dans le groupe E, les votants ont regretté que les Smetana et les Yale se côtoient, et soient tous deux éliminés. Mais l'échec cuisant des Lindsays dans le groupe final relativise les chances des Smetana et des Yale en finale. Honnêtement, j'adore les versions des Smetana et des Yale, j'aime moins les Lindsays mais ils demeurent excellents. La question de les sélectionner ne s'est pas longtemps posée, il y a chez eux une force expressive réelle, qui ne peut laisser totalement indifférent. Même si face à d'autres références récentes cela peut sembler un peu trop... daté ? Disponible dans leur intégrale dont l'achèvement précéda de peu la dissolution de ce quatuor parmi mes favoris (mais surtout ailleurs, comme dirait la pub...). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:28 | |
| - Xavier a écrit:
- J'avoue que je ne comprends rien à ton tableau.
- discobole a écrit:
- On ne peut pas avoir deux meilleures versions, du moins si l'on ne veut pas risquer d'agir anticonstitutionnellement.
Mais ça ça me fait beaucoup rire. Il fallait le faire, hein, utiliser le mot le plus long de la langue française dans un débat musical Le tableau c'est la méthode Condorcet : chaque classement est utilisé pour faire des confrontations particulières. C'est à dire que si tu votes par exemple pour 3 versions en les classant 1. A ; 2. C et 3. B, alors dans la case A/B je mets un point dans la colonne A>B, dans la case A/C je mets un point dans A>C, et dans la case B/C je mets un point dans B<C. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:32 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:32 | |
| @ Xavier Dans le tableau, les colonnes n°2, n°3 et n°4 représentent le nombre de fois que la version située au numérateur de la colonne n°1 l'a emporté sur celle qui se trouve au dénominateur (colonne n°2), le nombre de fois qu'elles ont été classées à égalité (colonne n°3) et le nombre de fois que la version située au dénominateur de la colonne n°1 l'a emporté sur celle qui se trouve au numérateur (colonne n°4). La colonne n°5 reprend le nombre total de votes exprimés. La dernière colonne fait le résumé (par exemple, ligne significative n°1, A2 est moins bien classée que B4). C'est un scrutin de Condorcet : il faut encore lever les paradoxes et les cycles de Condorcet (comme par exemple A1 > A2 > A3 > A1), ce que Discobole fait au classement moyen (CM).
Dernière édition par Scherzian le Ven 11 Mai 2012 - 1:35, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:34 | |
| 4e : A2, Barylli Quartet (Westminster, 195?)Walter Barylli, Otto Strasser, Rudolf Streng, Richard KrotschakLes favoris de Mariefran. Franchement, je ne pensais pas les voir arriver en finale, encore moins qu'ils y seraient la seule « vieille cire » (au lieu des Budapest ou des Pascal, en particulier). C'est une très belle interprétation, ceci étant, mais la qualité sonore est médiocre même pour du mono. En fait, je trouve le début vraiment réussi, une vraie urgence, et puis par la suite ça se perd un peu dans un lyrisme très classieux mais daté, franchement cette fois. Cela fait un peu penser aux quatuors viennois de la même époque. En mieux joué, simplement. Enfin, ce n'est pas forcément le sommet de leur intégrale qui demeure une référence incontestable disponible sur Musique ouverte |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:41 | |
| 3e : C3, Tokyo String Quartet (Harmonia Mundi, 200?)Martin Beaver, Kikuei Ikeda, Kazuhide Isomura, Clive GreensmithIssue du groupe de la mort au premier tour (avec les Lasalle, les Prazak et les Juilliard), cette version fut vite propulsée vers les hauteurs du classement final... Avant de s'effondrer dans la dernière ligne droite. Et je dois dire que je n'aurais pas étonné de les voir couronnés, d'ailleurs c'est sans doute ma version favorite de la finale (ah, vous ne l'aviez pas deviné hein !). Franchement, dissuadé par les critiques, je n'avais pas jusqu'ici écouté les Beethoven des Tokyo actuels. Et l'écoute de l'opus 133 fut un petit choc. Je n'en fais pas ma préférée, mais dans son genre c'est très impressionnant, il y a à la fois là une sorte d'extase sonore très extravertie, et en même temps une vraie recherche de cohésion, de respiration (sans jamais s'alanguir), on sent quelque chose de très réfléchi. Enfin bref, j'approfondirai donc à l'avenir mon écoute de ce cycle, l'un des meilleurs chez les récents... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:53 | |
| 2e : D1, Emerson String Quartet (DG, 1996-1997)Eugene Drucker & Philip Setzer, Lawrence Dutton, David FinckelJe ne sais pas si vous l'avez noté mais j'en ai parlé lors de mes préparatifs. Je trouve cette version absolument détestable, et pourtant, j'ai immédiatement saisi qu'il était indispensable de la sélectionner. De là à la retrouver à la lutte pour l'emporter, je ne l'imaginais pas, mais je ne suis pas étonné. C'est un peu comme en politique, il y a des électorats profondément irréconciliables... Je comprends donc qu'on puisse tomber sous le charme : c'est une vision très tendue, en chocs permanents, et avec une qualité technique indéniable, peut-être la plus affûtée à ce niveau de toutes les versions sélectionnées et des 51 que j'ai écoutées en préparation. Personnellement, je déteste à peu près tout : la rapidité irrespirable, le gros son nauséeux, l'atomisation du discours par juxtaposition, choc entre pupitres, concurrence des quatre « solistes », le tout ne constitue jamais un discours construit et je n'entend que caricature, incohérence. Je sais, ça en étonnera certains mais je trouve que c'est un massacre au bord du sacrilège. Enfin je la réécouterai peut-être pour vérifier Intégrale rééditée il n'y a pas trop longtemps.
Dernière édition par discobole le Ven 11 Mai 2012 - 1:54, édité 1 fois |
| | | adriaticoboy Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7173 Date d'inscription : 17/08/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 1:53 | |
| Le quatuor de Tokyo, c'est un peu comme le quatuor de Budapest. Avec les remplacements successifs, arrivera un jour où tous ses membres seront issus d'une tradition qui n'a plus rien à voir avec celle de la formation d'origine. Les mauvaises langues pourraient même rajouter que le quatuor de Tokyo s'améliore à chaque fois qu'un membre d'origine est remplacé, par un occidental. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 2:01 | |
| 1er : B4, Artemis Quartet (Virgin, 2010)Natalia Pritchepenko, Gregor Sigl, Friedemann Weigle, Eckart RungeUn résultat à la France Musique, mais avec 20 candidats sur la ligne de départ et un jury complètement neutre ce n'était absolument pas couru d'avance ! Et il faut bien admettre que cette version est remarquable, un aboutissement et l'un des sommets de cette intégrale. C'est passionnant, explosif, un vrai feu d'artifices d'idées. Techniquement c'est la meilleure avec les Emerson, toujours lisible et plein de précision malgré la rapidité. Mais c'est une vision très différente, pleine de joie, de vigueur, de fantaisie. C'est vraiment une vision extrême, au bord d'une certaine folie, mais captivante, prenante, et le tout d'une façon toujours réfléchie et en style. Pour moi les Artemis réussissent là où les Tokyo, les Prazak, les Lindsays, les Takacs, les Hagen échouaient, pour prendre des enregistrements de la décennie passée. Ce qui explique que ces derniers aient par exemple plafonné à 4,5 étoiles dans mes préécoutes, et que les Artemis aient atteint les 5 étoiles (ce que je n'ai attribué qu'à quatre autres versions). La dernière intégrale éditée, donc, chez Virgin. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 2:05 | |
| Vous aurez noté que c'est un vrai plébiscite pour les versions récentes, 4 finalistes sur 5 sont postérieurs à 2000... Cela correspond de façon étonnante à un constat que j'ai effectué pendant mes préécoutes : alors que les versions anciennes sont admirables, le niveau reste élevé jusqu'aux années 1970 puis les années 1980-1990 sont une vraie traversée du désert pour l'interprétation de cette Grande Fugue et plus largement du corpus beethovénien chez les quatuors. Puis, comme sorties de nulle part, des interprétations diversement remarquables pleuvent depuis un peu plus d'une décennie, au moins 6 versions indispensables de cette partition. C'est à noter, et j'y reviendrai quand je parlerai un peu plus largement du bilan de mes préécoutes et de mes choix de sélection et surtout de non-sélection, dans les jours à venir. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 2:17 | |
| Merci Discobole pour cette écoute comparée passionnante ... et bravo pour ce travail remarquable ! Les coups de coeurs de cette écoute restent pour ma part la C1 des LaSalle et surtout cette magnifique C3 des Tokyo (je n'ai pas un seul instant pensé à eux ). Les deux commandes sont d'ailleurs déjà passées ... Et, à présent, je lève l'ancre. La mer m'attend... |
| | | adriaticoboy Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7173 Date d'inscription : 17/08/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 2:17 | |
| Je n'avais jamais entendu la Große Fuge des Emerson mais, pour connaître leur réputation, je savais qu'il risquait de marquer fortement cette écoute s'ils étaient sélectionnés. Je les attendais donc un peu au tournant, avec quelques a priori d'ailleurs car j'aurais pensé ne pas être trop fan de ce genre de lecture froide et violente, mais finalement, à l'écoute, et surtout pour cette partition, j'ai trouvé que c'étaient les plus passionnants, avec une radicalité qui restait très musicale. En fait les Takacs sont encore plus excessifs (c'est eux que j'avais pris pour les Emerson dans un premier temps.) En tout cas, ce fut à nouveau une très belle écoute comparée. Merci cher Discobole. |
| | | Resigned Mélomaniaque
Nombre de messages : 1401 Age : 41 Localisation : Chemin des Errancis Date d'inscription : 27/08/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 7:19 | |
| Merci pour cette écoute! Il n'y avait donc pas les Vegh... moi qui comptait sur eux pour démarrer dans les quatuors de Beethoven... je vais probablement me reporter sur les Artemis! |
| | | Ben. Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2075 Age : 36 Localisation : Paris Date d'inscription : 02/10/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 11:00 | |
| Merci pour cette écoute, discobole ! C'était vraiment passionnant. Petite déception pour mes favoris, mais comme Artemis signe peut-être une de mes intégrales préférées, je me satisfais quand même de ce résultat ! |
| | | athos Mélomane averti
Nombre de messages : 222 Age : 61 Localisation : lyon Date d'inscription : 04/10/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 11:01 | |
| Encore merci Discobole pour cette écoute au top, comme toujours ! Le podium me convient, à l'exception de la version D1, que j'ai assez peu appréciée. Et A2 a un charme certain, j'ai hésité à la mettre plus haut, et finalement, j'ai opté pour des interprétations plus modernes; après tout, cette fugue, c'est du Boulez de l'époque, non ? (y'en a qui vont sauter au plafond...). |
| | | Mariefran Mélomane nécrophile
Nombre de messages : 14259 Age : 63 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 12:01 | |
| Les Artemis… Je ne les avais pas reconnus mais je suis contente de constater que mon commentaire est en accord avec ce que j'en avais pensé en découvrant cette intégrale… Les Tokyo, je suis très surprise, en revanche. Je n'avais pas du tout aimé leurs derniers quatuors écoutés lors de la sortie. Ce n'est pas une interprétation moderniste de la Fugue mais elle est très émouvante, elle m'a sincèrement remuée. Discobole, les Barylli sont ma version préférée ancienne, nuançons, s'il te plaît De toute façon, je continuerai à préférer les LaSalle |
| | | Utnapištim Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3330 Age : 60 Localisation : Le vendredi soir à Pleyel. Date d'inscription : 13/09/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 12:30 | |
| B4 Les Artemis ? Allons bon Je suis allé les écouter dans 3 quatuors de LvB au TCE , op18/1, op 132 et un 3e. Hé bien je me suis juré de ne plus retourner les écouter tellement c'était ch.... Par comparaison j'avais entendu les Ebène dans l'opus 18/1 un peu avant et c'était mille fois meilleur ! Décidément les disques en studio, c'est un autre monde que celui des concerts. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 13:32 | |
| Merci à vous surtout pour votre participation, sans laquelle cette comparaison n'aurait pas été aussi passionnante @Resigned il n'y avait pas les Végh, non, ce fut une décision mûrement réfléchie, difficile à prendre mais finalement inéluctable. J'en parlerai dans mon petit résumé discographique, peut-être ce soir. @Utna oui, impressionnant comme le studio sonne différent dans ce répertoire. En fait, je n'ai sélectionné que des studios justement parce que tous les quatuors qui l'ont enregistré en live y sont à leur désavantage. En particulier les Juilliard bien meilleurs dans leur studio que dans leurs deux live successifs, malgré la qualité de ceux-ci. Le studio, contrairement à ce qu'on pourrait penser, occasionne en fait plus encore de prise de risques et d'engagement, dans une œuvre aussi difficile même les plus grands jouent un peu la sécurité en public... |
| | | whiffle Néophyte
Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 12/04/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 11 Mai 2012 - 21:36 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 12 Mai 2012 - 14:35 | |
| Bilan discographique
Il a donc fallu que je sélectionne 20 versions sur plus de 50 écoutées. Ce qui n'est pas simple, et même franchement plus compliqué pour de la musique de chambre, et pour une œuvre comme la Grande Fugue, que pour une œuvre pianistique ou orchestrale, du moins j'en ai l'impression. Le tout était de ne pas éliminer une version dont les options ou la mnaière ne me plairaient pas alors qu'elle pourrait plaire à d'autres, mais c'est là que le critère technique aide à prendre les bonnes décisions, comme pour le quatuor Emerson. Maintenant, forcément, 20 versions, si je voulais en plus ménager des surprises, et comme j'ai senti la nécessité de mettre un certain quota de versions récentes (à raison sans doute puisque quatre sur sept sont allées en finale), il fallait trancher dans le vif.
Les vieilles cires (jusqu'aux années 50)
Si je prends dans l'ordre chronologique, chez les vieilles cires, le choix des Budapest (1951), des Pascal (1952) et des Barylli (195?) a été assez immédiat. Il s'est fait au détriment des Budapest (1927), que l'enregistrement rend quasi inécoutable et qui n'offrent pas forcément une énorme plus value à 1951 ; des Léner (1930) un peu poussifs et mal enregistrés, mais une lecture dont se dégage une puissante tristesse, un vrai désespoir et je recommande de l'entendre au moins une fois ; des Végh (1952), clairs et en place mais avec une sonorité très aigre et quelque chose de poussif dans la gestion rythmique ; des Hongrois (1953), une version parmi les dernières que j'ai écartées, très vive et convaincante par sa liberté, son côté improvisé, son lyrisme, mais je sentais que ce plaisir personnel ne serait pas forcément partagé et techniquement c'est assez commun (très relativement bien entendu) ; et encore des Hollywood (1957) dont la manière moderniste convient moins à Beethoven qu'au répertoire XXe, leurs virtuosité manquant un peu de caractérisation.
L'âge d'or (1957-1980)
La période qui suit est une sorte de premier âge d'or, la stéréo, le microsillon, ont apparemment multiplié les enregistrements de cette musique, et les vocations de la part des quatuors. J'ai sélectionné sans hésitation le studio des Amadeus (196?) au détriment de leur live à Cologne en 1957, publié par Andante : les options y sont très similaires mais la réalisation bien moins fluide. De même j'ai éliminé les Budapest (1961) au profit de la version 1951 déjà citée, leur dernière lecture est vraiment médiocre, même la prise de son est moins bonne malgré la stéréophonie.
Le chapitre tchèque était assez énorme. L'élimination des Vlach (live 1962) a été un peu plus difficile, c'est vraiment une très belle version, avec un très beau son, et une grande implication : ça s'est joué sur rien, des détails techniques, la prise de son mono décevante pour l'époque, bref, tout ce qui aurait fait trébucher cette version dans la comparaison, même s'il faut reconnaître qu'elle aurait peut-être pu accéder à la finale. C'est aussi que cette grandeur implacable impressionne sans forcément distinguer, je trouve au final aux Vlach quelque chose de si parfait que cela en devient un peu anonyme. Du côté des Smetana ma préférence s'est portée sur la version Supraphon 1965 au lieu de celle de Denon en 1978, tout simplement parce qu'elle est en tous points meilleure : plus de volonté, de mystère, d'urgence. La version 1978 est plus sage et rappelle une autre version de cette époque, les Talich que j'aurais bien sélectionnés pour une sorte de réévaluation, sachant que la folie autour de cette intégrale autrefois considérée comme référence absolue par la critique française est un peu passée, mais enfin c'était un peu trop « joli », trop limité malgré son caractère certain. Enfin, les Végh (1973) ont été éliminés assez facilement, cette deuxième version étant à mon avis dépassée et ne pouvant plus en rien prétendre à être considérée comme une référence.
Les versions que j'ai sélectionnées facilement, pour diverses raisons, vous l'avez compris, ce sont les Italiano (1969), les Juilliard (196?), les Yale (1971) que j'adore, les LaSalle (1977) tout aussi indispensables à mon goût. Les choses ont été un peu plus compliquées pour les Guarneri, un de mes arbitrages du dernier moment, j'ai finalement apprécié leur intensité et leur maîtrise malgré une sonorité très rêche, mais si j'avais pu prévoir qu'elle n'aurait aucune chance j'aurais peut-être préféré autre chose, les Vlach déjà cités par exemple, ou les Gewandhaus (cf. infra), voire les Beethoven (197?) qui sont assez extrêmes, ça fonce vraiment, mais de toute façon la prise de son insupportable les disqualifiait (c'est un critère qui compte plus peut-être dans cette musique un peu abstraite qu'ailleurs). En revanche les Fine Arts (1969) et les Fitzwilliam (197?) n'avaient aucune chance, vraiment des versions trop limitées, la première très banale et sans dialogue, la deuxième laborieuse techniquement.
L'âge ingrat (années 1980 et 1990)
C'est peut-être parce que la profusion est presque mécaniquement synonyme de baisse du niveau moyen ? Pourtant, il n'y a pas que ça. D'ailleurs, sur cette période, peu de versions étaient sélectionnables. Les Alban Berg (1983) quoique je les aurais bien laissées de côté mais ça risquait de m'être reproché : cette version est vraiment d'un ennui assez mortel... Leur live viennois de 1989 (DVD EMI) est presque un peu meilleur, mais aussi moins épanouie techniquement, je n'ai donc pas pris le risque de faire cette surprise. Sinon, parmi ce qu'il y a de meilleur sur cette période, il y a encore et toujours les Juilliard : leur live de l'intégrale de Washington (1982) est très inspiré mais moins exact techniquement que le studio. Le live de Princeton (1996) est lui excellent et j'ai réécouté plusieurs fois celle-ci et le studio pour que mon choix se porte finalement sur la plus ancienne, il y a de minimes respirations que l'on ne trouve pas ici comme si les musiciens étaient un peu plus rivés sur leur partition. L'alto de Samuel Rhodes ne s'est pas non plus amélioré avec les années. Mais enfin ce live est une version que je recommande quand même sans réserve.
Pour les années 1980 le reste est vraiment à oublier, les Melos (1984) avec leur gros son artificiel sans aucun discours construit ; les Borodine (1989) inspirés mais avec une réalisation un peu artisanale, spontanée mais enfin on attend autre chose d'un studio aujourd'hui. La version qu'ils ont laissée dans le cadre de leur intégrale Chandos (1994) est meilleure techniquement mais pour le coup très froide, et sans aucun attrait, l'une des plus ennuyeuses que j'aie écoutées.
Dans les bonnes versions des années 1990, il y a la première des Prazak (1990) et celle des Tokyo (1990-1991) mais elles sont dépassées par leur seconde. Il y a aussi les Cleveland (1997) (un peu statiques quand même) et les Gewandhaus, deux versions que j'ai longtemps considérées comme sélectionnables, surtout cette dernière qui a résisté jusqu'aux derniers arbitrages. J'y ai vraiment beaucoup aimé une certaine cohésion, un sens du dialogue, mais quelque part les défauts qui les ont poussés vers la sortie sont inhérents à leur prise live. Une intégrale à ne pas oublier en tout cas. Mais j'ai finalement préféré les Raphael (1992) et ça me fait plaisir que vous ayez apprécié cette surprise.
Reste donc à citer la litanie des éliminés, généralement pour des critères techniques (justesse, précision, bref, la base dans cette pièce difficile) : les très limités Vermeer (1990-1991) ; les Guarneri (1987-1992?) très ennuyeux à force de vouloir se conformer à un modèle plus lisse que dans leur première version ; les très sérieux Hagen (1994) moins impériaux que dans la lecture plus récente (voir infra) ; les laborieux Brandis (1996) ; les Alexander (1996-1997) dont j'ai préféré la deuxième version plus aboutie malgré les qualités de celle-ci (voir infra), les Petersen (1999), trop limités par comparaison malgré leur mérite ; ou encore le Philharmonia Quartett Berlin (1999) d'une grande mollesse et noyé dans un legato incompréhensible. Seuls les Emerson (1996-1997?) ont résisté dans cette décennie, alors même qu'ils m'insupportent, mais enfin il faut reconnaître leur qualité technique extrême.
Un nouvel âge d'or (depuis 2000)
Je ne m'étends pas sur les versions que j'ai sélectionnées et déjà abondamment commentées : les Lindsays (2000), les Takacs (2003), les Prazak (2004), les Hagen (2008), les Tokyo (2008?), les Alexander (2009), les Artemis (2010) ! Quelle avalanche ! Il était difficile du coup de conserver une place pour les Endellion (2006), pourtant très bons, avec beaucoup d'idées, mais une technique moins radieuse que ses concurrents directs (les Artemis par exemple). Et puis, bien sûr, je n'ai pas pris la fameuse blague des Fry Street (2008).
Les absents
Certaines versions m'ont échappé, impossible de mettre la main dessus. Les Juilliard par exemple ont laissé une version télévisée filmée à Munich en 1978 que j'aurais bien entendue. J'aurais bien aimé entendre aussi les Orford (1994), dont on dit beaucoup de bien. Restent aussi des versions de réputation moyenne et o j'aurais pu espérer une surprise, les Kodaly, les Medici, les Auryn, mais même si ce n'était pas forcément cher je n'avais pas envie de faire d'excès. Il y a aussi des versions de collectionneurs dont je me demande ce qu'elles donnent, les Bartok, les Suske. En revanche Mariefran m'avait fortement dissuadé vis-à-vis des Taneyev. Enfin il y a aussi des versions confidentielles sur des petits labels, vers lesquelles je n'ai pas creusé surtout que ce genre de versions ne m'a pas porté chance (à part les Raphael mais un miracle ne se produit pas deux fois...) : les New Budapest, les Vanbrugh, les Vertavo... |
| | | Mariefran Mélomane nécrophile
Nombre de messages : 14259 Age : 63 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 12 Mai 2012 - 14:48 | |
| Je ne te pardonnerai jamais l'absence des Vlach et des Beethoven, alors qu'il y avait les Berg et les Guarneri… |
| | | Utnapištim Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3330 Age : 60 Localisation : Le vendredi soir à Pleyel. Date d'inscription : 13/09/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 12 Mai 2012 - 15:49 | |
| Merci pour ces explications et cette écoute comparée ! |
| | | whiffle Néophyte
Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 12/04/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 12 Mai 2012 - 18:27 | |
| - discobole a écrit:
- Bilan discographique
Il a donc fallu que je sélectionne 20 versions sur plus de 50 écoutées.
Les absents
Certaines versions m'ont échappé, impossible de mettre la main dessus. Les Juilliard par exemple ont laissé une version télévisée filmée à Munich en 1978 que j'aurais bien entendue. J'aurais bien aimé entendre aussi les Orford (1994), dont on dit beaucoup de bien. Restent aussi des versions de réputation moyenne et o j'aurais pu espérer une surprise, les Kodaly, les Medici, les Auryn, mais même si ce n'était pas forcément cher je n'avais pas envie de faire d'excès. Il y a aussi des versions de collectionneurs dont je me demande ce qu'elles donnent, les Bartok, les Suske. En revanche Mariefran m'avait fortement dissuadé vis-à-vis des Taneyev. Enfin il y a aussi des versions confidentielles sur des petits labels, vers lesquelles je n'ai pas creusé surtout que ce genre de versions ne m'a pas porté chance (à part les Raphael mais un miracle ne se produit pas deux fois...) : les New Budapest, les Vanbrugh, les Vertavo... Les Arditti? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Sam 12 Mai 2012 - 21:46 | |
| Ah oui effectivement, encore une que, bon, j'ai un peu snobé par nécessité disons. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Ven 18 Mai 2012 - 3:31 | |
| Il me restait à établir un classement général 1 : B4, Artemis Quartet (Virgin, 2010)2 : D1, Emerson String Quartet (DG, 1996-1997)3 : C3, Tokyo String Quartet (Harmonia Mundi, 200?)4 : A2, Barylli Quartet (Westminster, 195?)5 : E3, The Lindsays (ASV, 7/2000)6 : D3, Alexander String Quartet (Foghorn, 2009) (2e, cm 2) 7 : C1, LaSalle Quartet (DG/Brilliant, 12/1976) (2e, cm 2,2) - : C2, Juilliard String Quartet (Columbia, 1964-1970?) (2e, cm 2,2) 9 : A3, Takács Quartet (Decca, 2003) (2e, cm 2,33) - : E1, Quatuor Smetana (Supraphon, 1965) (2e, cm 2,33) 11 : B3, Quatuor Hagen (DG, 2008) (2e, cm 2,4) 12 : A4, Raphael Quartet (Globe, 1992) (3e, cm 2,5) - : E4, Yale Quartet (Vanguard, 1971) (3e, cm 2,5) 14 : B1 Quatuor Amadeus (DG, 196?) (3e, cm 2,6) 15 : D4, Budapest Quartet (Columbia, 1951) (3e, cm 2,83) 16 : A1, Alban Berg Quartett (EMI, 1983) (4e, cm 2,83) 17 : E2, Quartetto Italiano (DG, 4/1969) (4e, cm 3) 18 : B2, Quatuor Pascal (Guilde, 1952) (4e, cm 3,6) - : C4, Quatuor Prazak (Praga, 2004) (4e, cm 3,6) 20 : D2, Guarneri String Quartet (RCA, 196?) (4e, cm 3,83) |
| | | yannig Mélomane averti
Nombre de messages : 109 Age : 59 Date d'inscription : 20/10/2008
| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) Dim 30 Juil 2023 - 8:27 | |
| ah ! la Große Fuge interprétée par les Orford, ce fut pour moi carrément une révélation.
Avant eux, aucune version que j'ai écoutée ne m'a vraiment convaincu (le mot est même faible par rapport à mon ressenti : je n'y comprenais rien, plutôt).
(et je connais les Artemis, Tokyo, Barylli, Vlach, Busch, Budapest, Juilliard, Lasalle, Amadeus, Italiano, Vegh, Berg, Pascal, Prazak, Guarneri, Taneyev, Melos, Borodine, Hungarian, Brentano, j'en oublie peut-être)
Et ça se confirme à chaque fois que je réécoute l'une de ces versions et les Orford, que je trouve -réflexion faite- carrément incroyable. |
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| Sujet: Re: Écoute comparée : Beethoven, Große Fuge (terminé) | |
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