Gösta Winbergh

André Tubeuf lui rend hommage dans le numéro de "Classica" de ce mois-ci. Je n'ai entendu ce ténor que dans Don Ottavio dans le DVD de Salzburg dirigé par Karajan. Il a été réputé chez ce compositeur et chez Wagner surtout. Concernant Wagner, il devait chanter Siegfried qu'il avait programmé pour le printemps 2002 mais il est mort avant. Pour ses enregistrements wagnériens officiels, il existe un récital chez Sony qui doit être difficilement trouvable et en DVD Die Meistersinger von Nürnberg filmés à Berlin en 1995. Le Lohengrin dans une production de Robert Wilson avec Popp et Silja n'a jamais été publié même en audio de manière officielle. Il faudrait que j'entende son Belmonte chez Solti je suppose. J'espère que ce topic fera un peu réagir sur ce ténor méconnu à mon avis du plus grand nombre. Dans quels rôles ceux qui le connaissent le préfèrent-il ou le trouvent-il intéressant plus particulièrement?

aurele a écrit:

André Tubeuf lui rend hommage dans le numéro de "Classica" de ce mois-ci. Je n'ai entendu ce ténor que dans Don Ottavio dans le DVD de Salzburg dirigé par Karajan. Il a été réputé chez ce compositeur et chez Wagner surtout. Concernant Wagner, il devait chanter Siegfried qu'il avait programmé pour le printemps 2002 mais il est mort avant. Pour ses enregistrements wagnériens officiels, il existe un récital chez Sony qui doit être difficilement trouvable et en DVD Die Meistersinger von Nürnberg filmés à Berlin en 1995. Le Lohengrin dans une production de Robert Wilson avec Popp et Silja n'a jamais été publié même en audio de manière officielle. Il faudrait que j'entende son Belmonte chez Solti je suppose. J'espère que ce topic fera un peu réagir sur ce ténor méconnu à mon avis du plus grand nombre. Dans quels rôles ceux qui le connaissent le préfèrent-il ou le trouvent-il intéressant plus particulièrement?

Entendu à Nice, dans Florestan, dans ses toutes dernières années ; un chant sublime, d'une tenue, d'un rayonnement incroyable (un mûrissement, des ombres et des lumières...). Un enregistrement existe, chez Naxos, qui a plutôt mauvaise presse, à tort à mon avis (je crois l'avoir déjà écrit mais je ne sais plus où ; sans doute dans le topic ad hoc). Son Lohengrin est à connaître ; à l'autre bout du spectre (c'est à dire à ses débuts), il faut absolument avoir entendu, s'être nourri de son superbe Belmonte avec Solti (et quel duo parfait, au III, avec Gruberova).
Un artiste dont il faut parler ; indubitablement...

Son Tristan, avec Meier à Vienne en 2000 est magnifique. Au lieu des éternelles "brailleurs", on a enfin un chanteur clair, parfaitement tenu... c'est magnifique!
Pour moi, il reste aussi un Lancelot à la fois irréel et incarné dans le Roi Arthus de Chausson dirigé par Jordan...

Un bien beau ténor en effet!

Comme j'ai ce Roi Arthus, je pourrai l'entendre dans un deuxième rôle déjà.
Il a fait Nemorino avec Gabriele Ferro et Ernesto avec Muti en studio. Certains ont entendu?

Entendu à Bastille en Lohengrin avec Mattila en Elsa. C'était une voix comme je les aime. Il est parti bien trop tot.

aurele a écrit:

Comme j'ai ce Roi Arthus, je pourrai l'entendre dans un deuxième rôle déjà.
Il a fait Nemorino avec Gabriele Ferro et Ernesto avec Muti en studio. Certains ont entendu?

Sans reproche sur le chant même ; mais le rôle lui échappe, lui glisse entre les mains, malgré tout. Dispensable, donc (quand on entend Gatell, avec Muti toujours et par deux fois, soit en 2006, soit en 2008 ). Mais le studio de Muti, à l'exception de Bruscantini (tellement meilleur, et juteux, cauteleux, attendrissant aussi, chez Cetra en 52, pourtant), n'est pas indispensable (Freni, allons donc ).

La gloire de Winbergh est ailleurs, je l'ai écrit. Dans la poésie qu'il sait insuffler au répertoire allemand ; dans la tenue extraordinaire de la ligne et ses couleurs infinies. Il n'a, malheureusement, pas été assez capté ; en tout cas pas dans sa dernière période, au cours de laquelle il a distillé de vrais trésors de vocalité, pailletés de lumière. Quelques pistes :

http://www.amazon.fr/Mahler-Des-Knaben-Wunderhorn-Gustav/dp/B00008GQTO/ref=sr_1_13?s=music&ie=UTF8&qid=1333694966&sr=1-13
http://www.amazon.fr/Strauss-B%C3%BCrger-Edelmann-Ariadne-Naxos/dp/B000002SQF/ref=sr_1_23?s=music&ie=UTF8&qid=1333694966&sr=1-23
http://www.amazon.fr/Haydn-La-Cr%C3%A9ation-Die-Sch%C3%B6pfung/dp/B000001GB1/ref=sr_1_27?s=music&ie=UTF8&qid=1333694984&sr=1-27
http://www.amazon.fr/Mozart-Giovanni-Karajan-Salzburg-juillet/dp/B00004TLLA/ref=sr_1_45?s=music&ie=UTF8&qid=1333694998&sr=1-45

Mais c'est la gloire des "éditeurs" parallèles de parvenir à documenter l'ensemble de sa carrière ; une fois n'est pas coutume !

Pour moi, Winbergh est le digne héritier de Fritz Wunderlich : même velours dans la voix, un timbre assez sombre mais lumineux en même temps. Winbergh est toutefois légèrement plus sombre.
Comme Wunderlich, il est idéal dans le répertoire mozartien et allemand et pas réellement à sa place dans le répertoire italien.

Pour répondre à Aurele à propos de son Nemorino et de son Ernesto, c'est là encore un peu comme Wunderlich dans Verdi ou Rossini. Autrement dit, c'est très bien chanté (je ne parle pas des vocalies de Wunderlich ), il n'y a rien a lui reprocher, mais on sent qu'il n'est pas dans son élément. Même si le style est correctement appliqué, on sont que ce n'est pas naturel et le timbre manque cruellement "d'italianité". De plus pour Don Pasquale, malgré la direction de Muti, le reste n'est pas indispensable. Cette version fait juste regréter que Freni n'ait pas enregistré le rôle dans les années 60, à l'époque de sa Norina avec Gedda. Pour l'élixir, c'est encore pire : la direction de Ferro est soporifique, Panerai est malheureusement enregistré beaucoup plus tard, Weikl manque également d'italianité et Bonney n'a pas grand chose à faire en Norina.

Par contre pour Mozart, je le trouve indispensable. Son Ottavio, que j'ai vu sur scène, est l'un des plus efficace que je connaisse, c'est un homme fort, rien à voir avec le tâcheron qui suit Anna, tel son toutou à la manière de certains ténorinos trop légers.
Son Belmonte et son Tamino sont également parmi les meilleurs, là sa filiation avec Wunderlich est pour moi évidente. Son Tito dans la Clémence, dirigée par Muti est mon préféré avec celui de Langridge. Par contre, je ne connais pas son Ferrando.

Pour son Florestan, je partage tout à fait l'avis d'Alex, aussi bien sur sa prestation que sur cette version en général, qui mérite sincèrement d'être connue.

Dans sa discographie, j'aime également particulièrement sa version de la Création dirigée par Levine avec Battle et Moll.

Enfin, j'ai entendu des extraits de son Lohengrin et de son Walther : très belles prestations. C'est tout à fait le type de voix et de timbre que j'aime dans ce répertoire. Je ne sais pas s'il a chanté Max dans le Freischütz, il y aurait été parfait ...

Merci pour vos réponses. Je suis content de voir que ce ténor suscite l'intérêt.

arnaud bellemontagne a écrit:

Et on peut entendre ses Wagner sur disque?

Il y a un récital Wagner :

Rienzi : Allmächtger Vater, Blick Herab
Die Meistersinger Von Nurnberg : Am Stillen Herd / Morgenlich Leuchtend
Lohengrin : Die Susse Lied Verhalt / Wie Hehr Erkann Ich Unsrer Liebe Wesen / In Fernem Land / Mein Lieber Schwan
Parsifal : Amfortas! Die Wunde! / Nur Eine Waffe Taugt

Mais tu parlais de Tristan?

Xavier a écrit:

Mais tu parlais de Tristan?

Oui, mais ce Tristan n'existe pas en disque Juste une bande radio...
Par contre, il y a ce récital qui existe en disque (ainsi que des Maîtres Chanteurs!)

arnaud bellemontagne a écrit:

Et on peut entendre ses Wagner sur disque?

et aussi:

Beh merde alors les Maîtres avec Winbergh et Tomlinson et je suis pas au courant !!!

Polyeucte a écrit:

bAlexb a écrit:

André a écrit:

Magnifique !

Mais oui, mais oui ; j'en ai parlé (où ; par comparaison avec Hoffmann, je crois ?). Chanteur (beaucoup) trop tôt disparu et qui n'a malheureusement pas été capté officiellement dans les rôles de son "après-mue" comme Lohengrin. Reste Florestan, par exemple, à la fois lumineux, fabuleusement phrasé et tendu-sans-tensions (c'est un paradoxe difficile à formuler) dans une version largement sous estimée, chez Naxos (dir. Halasz) ; qui est pour moi doublement "sentimentale" puisque je l'ai entendu dans Fidelio à quelques encablures seulement de son décès !

Ah ça... ce que j'en connais c'est quand même assez fabuleux et on pouvait attendre d'immenses choses de sa part!
Il existe en captation radio un Tristan par exemple avec Meier, dirigé par Bychkov... c'est parfait!
Je ne crois pas qu'il existe un Parsifal par contre...

Si si, deux captations... parallèles. La première de 98 avec Urmana et Salminen sous la baguette de Thielemann ; la seconde avec Salminen de nouveau & Malfitano, dirigée par Davis en 2002 (quelques jours avant sa mort, si je me souviens bien). Pour Lohengrin, on a Zurich 91 avec Popp, Silja & Salminen ( ) sous la direction de Weikert, Paris 96 avec Mattlia & Jones (Conlon ; la prod' de Carsen) et Londres 97 avec les mêmes, l'ensemble dirigé par Gergiev. Pour Lohengrin, j'ai vu une bande vidéo ; dommage qu'aucun éditeur n'ait pu la récupérer pour la commercialiser .

bAlexb a écrit:

Si si, deux captations... parallèles. La première de 98 avec Urmana et Salminen sous la baguette de Thielemann ; la seconde avec Salminen de nouveau & Malfitano, dirigée par Davis en 2002 (quelques jours avant sa mort, si je me souviens bien). Pour Lohengrin, on a Zurich 91 avec Popp, Silja & Salminen ( ) sous la direction de Weikert, Paris 96 avec Mattlia & Jones (Conlon ; la prod' de Carsen) et Londres 97 avec les mêmes, l'ensemble dirigé par Gergiev. Pour Lohengrin, j'ai vu une bande vidéo ; dommage qu'aucun éditeur n'ait pu la récupérer pour la commercialiser .

Ah merci!! Il va falloir que je fouine pour trouver la version Urmana/Salminen/Thielemann alors...