Très roborative première symphonie de Schumann en seconde partie mais bien sûr on était d'abord venu pour Goerne...
Les orchestrations sont plus inégales pour Schubert que pour Strauss (mais, pour celui-ci, on n'est jamais si bien servi que par soi-même) : le "An Sylvia" initial et le "An die Musik" donné en bis sont ce ce point de vue assez insupportables (rythme poussif, nuances engluées dans un arrangement pataud) ; en revanche, les autres Schubert (orchestrations signées, excusez du peu, Brahms, Reger et Webern) sont bien mieux traités par une palette de couleurs qui limite les ruptures de ton avec les Strauss. Mais le sommet de la soirée est dans le "Ruhe meine Seele" de Strauss (que j'entendais pour la première fois) : extraordinaire alliage de timbres clairs-obscurs et Goerne, comme l'orchestre fait voix, qui semble emprunter leur souffle aux trombones et passe dans un élan continu de l'introspection à l'affirmation de soi et de l'ombre à la lumière...
(Quelques mésaventures dans les applaudissements : bizarrement le livret donne tous les textes sauf le dernier "Morgen !" si bien que les gens se mettent à applaudir et Goerne doit intervenir en langage des signes "Plus tard !" "Il y en a encore un !")